L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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19 January 1915
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s.n. 1915, 19 January. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 25 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/dj58c9s631/
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jere Antlêe IM°. SS. S cents (ÎO Centimes) Mardi 19 Janvier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bareail de rédaction : Ti.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. \ J. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. i Charles Bernard, Charles Herblei, Comité de Rédaction : ! Gustave Peellaert, René Chambrr, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1773. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par moia. payable par anticipation \ Etranger fi. 2.00 „ r line situation difficile. &n a dit que la guerre a liâté le mort d€ Pie X. Ayant vainement cherché à se faire entendre de l'empereur François-Joseph, a l'heure où il était temps encore d'arrêter le conflit, Pie X ne put plus que pleurer et prier. Il rendit au Seigneur sa belle âme ulcérée. . Benoit XV n'a pas la simplicité de son prédécesseur. On lui accorde une grande habileté diplomatique. Même Italien et diplomate, cependant, on se demande cornaient il conduira la barque de Pierre entre ]es récifs où elle est engagée aujourd'hui. Certes, s'il la mène à bon port, il aura bien mérité de la catholicité qui, pour être déchirée par la plus épouvantable guerre, n'en demeure pas moins unie sous la houlette d'un seul pasteur. _ v . , C'est précisément cette unité qu'il s agit de sauvegarder en sorte que nul parmi les file du Saint-Pore ne puisse douter de ses sentiments paternels. Quand le plus grand empire militaire, qui est aussi un état lutlie-rien, eut jeté le gant au monde, il entraînait avec lui l'Autriche catholique, ombre affaiblie du Saint-Empire dont les chefs, depuis longtemps, étaient déshabitués de se dresser en face de la papauté. D'autre part la Russie orthodoxe, l'Angleterre dont les rois prêtent le serment de combattre le papisme et la France relevèrent lè gant. Cette France, -pourtant, qui se dressa contre l'envahisseur d'un élan uua.nime, n'était pa6 seulement la France de la Révolution, c'était aussi la France de Saint-Louis, c'était la France tout court, c'est-à-dire le pays ou la lutte des idées et des croyances fut toujours la plus ardente parce que là aussi les esprits sont le plus épris de droit, d'idéal et de justice, parce que là encore les coeurs ont le plus de noblesse et de générosité. Et 3e pape ne pouvait pas ne pas être repris de sympathie pour cette fille aînée de l'Eglise, une fille un peu turbulente, souvent irrespectueuse, mauvaise tête mais si bon coeurî Jusqu'ici, pour être placé entre deux chaises, l'équilibre du Saint-Siège n'était guère compromis. Même au temps où le pape, souverain temporel, se jetait dans la mêlée, son autorité spirituelle n'eut, jamais à souffrir d'une guerre entre Etats. Mais voici que l'Allemagne, sans raison, ou, ce qui est pis, pour des raisons égoïstes, se jette sur la Belgique. Ce que fut le début de cette campagne, le pillage et l'assassinat systématique dont font foi les rapports officiels, tout le monde le sait.C'est surtout à la Belgique catholique que semblent en vouloir ces soldats qui portent sur le nombril une plaque de bronze où est scellée leur alliance avec Dieu, ce vieux Dieu qui est l'ami personnel et le collaborateur de l'empereur Guillaume. Le sac de Louvain, l'incendie de Saint-Pierre et de la bibliothèque de l'université rappellent d'une façon saisissante les épisodes les plus sanglants des anciennes guerres de religion. On pille, on brûle, on tue; on tue des vieillards, des femmes, des enfants, pêle-mêle, mais on vise avaiit tout les curés! Et quand on en voyait s1 enfuir dans le lointain Bien qu'en eût combattu dès le -petit matin Avec les yeux brûlés de poussière, et la bouche Amère du. baiser sombre de la cartouche, On fusillait gaiement et soudain, plus dispos s Tous ces longs manteaux noirs et tous ces grands chapeaux. Demandez au ,,Tijd", notre grand confrère hollandais, la liste des prêtres fusillés par les Allemands. Ceux-ci diront-ils que ces prêtres étaient des franc-tireurs? En ont-ils vu de ces ...démons voir s9 au crâne tondu, Qui sur Vépaule avaient la croix de laine blanche, Et qui le bras sanglant hors de la manche, Les assommaient à coups d'énormes crucifia! Nous ne pensons pas que l'on puisse aller jusqu'à là. Ce serait trop de littérature, et de la mauvaise. Il reste que les protestants allemands ont exercé leur fureur contre le3 catholiques belges, parce que catholiques et Belges. Jadis le Saint-Siège aurait fulminé l'excommunication contre les princes qui attentent à la vie des ministres de Dieu. Aujourd'hui même l'arrestation du cardinal Mercier ne peut pas faire sortir le Vatican de sa réserve et Benoit XV est obligé de répondre au roi Albert que dans toute cette affaire il n'y a pas de quoi faire donner le fouet à un parpaillot. Beaucoup de catholiques s'en attristent. Pour nous, nous nous bornerons à ce qui peut et ne doit être que la constatation d'un fait. On comprend la neutralité des Etat* pour qui l'égoïsme est le premier et le plus sàcré des devoirs. On comprend moins la neutralité des individus parce que, pour eux, neutralité veut dire indifférence et que nous ne pouvons pas être indifférents devant le spectacle du droit violé et de la justice foulée aux pieds. Mais cette haute autorité morale qu'est le pape? S'il lui est interdit de compromettre dans un tel conflit son prestige au risque de voir un peu de sang éclabousser* sa robe blanche qui est le symbole de la paix et de la concorde, d'aucuns •uâsent espéré cependant un acte, voire une simple parole de protestation ou de desaveu. Le temps est passé où saint Ambroise imposait pénitence à l'empereur Théodose en expiation du massacre de Thessalonique. Le malheur, c'est qu'on continue toujours de se nsossacrer. Charles Bernard. ...U» ! % I mm * Le traitement de nos prisonniers en Allemagne. Nous pouvons mettre sous les yeux de nos lecteurs un document significatif. Il est signé par le général von Bissing, qui est déjà une de nos vieilles connaissances ! Le f reiherr était, en effet, directeur du camp de Munster avant que le kaizer l'appela à de plus hautes destinées.A Munster — qu'il ne faut pas confondre avec Munster-Lager (Hanovre) — il y a surtout des prisonniers français. Mais il s'y trouve aussi des Belges et c'est à ce titre que nous publions le document suivant. Règlement disciplinaire des prisonniers. I. — Chaque prisonnier de guerre doit du respect et de l'obéissance à tous les officiers et sous-officiers appartenant à l'armée allemande. Les ordres émanant de ces supérieurs, sont strictement à suivre. De même, les prisonniers doivent de l'obéissance à tous les soldats qui sont commandés de garde et de sécurité, ainsi qu'aux soldats qui ne seraient supérieurs que temporairement. II. — Le prisonnier qui manque de respect vis-à-vis d'une personne militaire do l'armée allemande, celui qui l'offense ou celui qui n'obéit pas aux ordres donnés sera sévèrement puni: la peine de la détention au-dessus de aix ans ou la peine de mort sera appliquée : a) en cas de manque de respect en présence de plusieurs personnes militaires; b) en cas de refus exprès d'obéissance; en cas de non-obéissance continue ou en cas de menaces envers un supérieur; en cas do non-obéissance par des paroles, gestes ou autres actions. A\issi tout supérieur a le droit et le devoir d'employer ses armes afin de rétablir l'obéissance.III. — Sera punie par la mort: toute sommation ou toute «excitation pour refuser en commun l'obéissance au supérieur ou pour se révolter contre . celui-ci. Si plusieurs personnes se concertent pour commettre une pareille action en commun accord, il y a mutinerie qui sera également punie de mort. Le prisonnier qui ne donnera pas avis d'une mutinerie à ses supérieurs immédiatement sera puni par la même peiné que les mutins. IV. — Tout essai de s'enfuir sera sévèrement • puni. Chaque soldat commandé au service de garde et de sécurié a le droit et le devoir d'employer ses armées immédiatement. V. — Sera sévèrement puni le prisonnier qui n'écoutera pas ses camarades en ce qui concerne le service de travail. VI. — Il est compris par respect qui est dû par le prisonnier que celui-ci doit saluer tout officier et sous officier de l'armée allemande. Si le prisonnier est assis, il doit se lever immédiatement à l'approche du supérieur, il doit retirer de sa bouche le cigare, la cigarette ou la pipe, il doit prendre une position militaire et correcte en joignant les jambes et les talons jusqu'à ce que le supérieur ait passé ou lui ait ordonné le repos. VII. — Il est défendu ce qui suit, et la non-observation sera très sévèrement punie : de séjourner le long de la clôture du camp et d'entamer conversation avec la population civile; b) de fumer à l'intérieur des baraques; c) de cracher à l'intérieur; d) de verser ou jeter les restes des repas ailleurs que dans les fûts destinés à ce but. VIII. — Chaque prisonnier doit se lever le matin, immédiatement après le signal du réveil, et mettre sa couche en ordre. Ensuite, il doit se laver et s'habiller et se rendre à l'appel, où la présence des prisonniers sera contrôlée. Après l'appel, les prisonniers reçoivent le café. Le commencement du service du travail est fixé un quart d'heure plus tard. IX. — En se rendant au travail, en revenant les prisonniers sont conduits en formation de marche et en parfait ordre. Il leur est interdit de fumer, de chanter ou de faire du bruit pendant le travail. X. — La retraite a lieu à 9 heures du soir. A ce signal, tout le monde doit se mettre devant son lit, où les prisonniers doivent atten- ; dre, jusqu' après la lecture des noms, que l'ordre leur soit donné de se coucher. XI. — II est défendu de quitter les baraques pendant la nuit. La non-observation de cet ordre sera sévèrement punie. Général VON BISSING. -sp ■ Q c— L'état d'esprit de nos soldats, Les lettres qui parviennent du front donnent de telles preuves de confiance, de force et d'enthousiasme qu'elles suffisent à reduire à néant les affirmations des Allemands, lesquels répètent à cor et à cri, pour donner du courage à leurs soldats, que les Belges ne sont plus qu'une poignée d'hommes bons à jeter à l'eau. Voici une de ces lettres d'un petit soldat de ce pays qui n'avait aucune *,Militârische Kultur" : ,,Je vous envoie à tous la seule chose que je puisse vous envoyer: un gros baiser. ,,Nous sommes bien en fait de nourriture, d'habillement et de chaussures. J'ai un superbe cheval de ,,Boche" que j'ai capturé avec har- j nais, paquetage et tout. Nous attendons d'un • moment à l'autre le signal du départ pour le ' combat. Voilà quinze jours que nous nous reposons et cela nous fatigue de rester si longtemps sans voir un projectile et sans pouvoir i tirer. Le bruit du canon nous est presque indispensable; les émotions de la bataille, les dangers à courir: des passe-temps auxquels nous nous livrons avec une insouciance de gosses et parfois avec imprudence. | „Je suis employé actuellement comme éclai-reur et observateur d'artillerie. ,,Ça me botte. C'est presque amusant". ,,Excusez mon griffonnage, mais on n'a plus fort la main à récriture et la plume me tombe - dAs doigts......'' En Belgique. La lettre pastorale. Un démenti formel. Les Allemands ont fait encore une fois la 6ombre gaffe en arrêtant le cardinal Mercier. Wolff a eu beau pirouetter, exécuter le saut périlleux, — la vérité reste entière. Le vaillant prélat a été arrêté et les rédacteurs du Wolff-Bureau ont beau ergoter: les honnêtes geus ont leur convic- , tion faite. Wolff n'est pas le seul, d'ailleurs, à persévérer dans sa ,,façon" habituelle, ; — ainsi qu'en témoignent les documents suivants dont nos lecteurs comprendront toute l'importance. L'est la copie textuelle d'une lettre circulaire du gouvernement allemand: Generaal Gouvernement in België. Brussel, den 7 Januari 1915. Au elergé du diocèse, de Matines, Après les réserves que j'ai faites au cardinal Mercier au sujet de l'agitation et de l'effervescence que pourrait produire parmi les populations sa lettre pastorale, il m'a été déclaré par écrit et oralement qu'il n'avait nullement pareille intention et qu'il n'avait pas.attendu de sa lettre un tel effet. Son but principal était d'attirer, l'attention de la population sur cette nécessité qu'il y a pour elle d'obéir à la puissance occupante, môme lorsqu'un patriote belge sent intérieurement une opposition contre l'administration*allemande. Que cependant, si j'avais à craindre comme suite une effervescence, le cardinal ne verrait pas d'inconvénient à ce que son clergé ajournât sa seconde lecture et la distribution de la lettre pastorale. Ayant cette appréciation: Je renouvelle ma défense du ... janvier courant concernant la lecture et la distribution de la lettre pastorale et j'attire spécialement l'attention du clergé sur le fait que, s'il agissait contrairement à cette défense que je lui fais, il me mettrait en contradiction avec l'intention du cardinal, intention qu'il m'a formulée par écrit. Freiherr Von Bissing. Et voilà ensuite un démenti retentissant. Nous serions curieux de saVoir ce qu'ont dû en penser les autorités militaires allemandes, lorqu'elles ont eu connaissance de la belle lettre de Mgr. Evrard, qui a agi suivant sa conscience d'honnête homme. Lettre de monseigneur Evrard, doyen de Sainte-Gudule Monsieur le Curé, Je rentre de Matines.. Malgré l'écrit de défense, reçu hier soir, Son Eminence le Cardinal veut qu'en fasse lecture de sa lettre. Cet écrit de défense est habile et faux. ,,Ni verbalement, ni par écrit, je n'ai rien retiré et je ne retire rien de mes instructions antérieures, et je proteste contre la violence qui est faite à la liberté de mon ministère pastoral." Voilà ce que le cardinal m'a dicté. Il a ajouté: On a tout fait pour me faire signer des atténuations à ma lettre, je n'ai pas signé. Maintenant l'on cherche à séparer mon clergé de moi en l'empêchant de lire. J'ai fait mon devoir, mon clergé doit savoir s'il va faire le sien. (Sé) Evrard. A Anvers. Les Allemands — il faut le reconnaître — sont gens pratiques. Ainsi, les communications des voies ferrées, rétablies par eux, sont- remarquablement organisées. Si vous le voulez bien, nous allons nous rendre de Bruxelles à Anvers, via Malines. Le départ a lieu de Bruxelles à une heure assez matinale: 5.48 h. du matin' Il faut changer de train à Malines. L'attente dure soixante minutes, ce qui est charmant ; second convoi jusqu'à Anvers où l'on arrive péniblement à 9 h. 01. Ceux qui désirent joindre la Hollande voient régulièrement le train qui devait donner la corrèspondance, passer sous leur nez! Jugez ainsi de l'organisation: le train de Bruxelles, sauf retard, doit arriver à Anvers à 9 h. 01 et le train vers Roosen-dael part précisément à 9 h. 02 ! Il n'est pas un seul voyageur qui puisse jamais jouir des facilités d'une correspondance 6i adroitement combinée ! Vous ai-je dit qu'il n'y avait que des voitures de troisième classe pour les voyageurs belges, ni chauffées ni éclairées, alors que les sous-officiers et les officiers se prélassent sur les coussins des compartiments de seconde, bien chauffés ceux-ci et éclairés à l'électricité 1 Mais tout ceci est un détail, n'est-ce pas? Le vainqueur reste magnanime 1 Descendu de votre wagon, vous vous imaginez bénévolement ' gagner la sortie sans encombre ? Erreur ! Cinq fois m'entendez vous, cinq fois vous devez exhiber votre passeport, sans parler de ceux, et de celles surtout, qui doivent se déshabiller -sous prétexte l'être fouillés Or, si l'on fait la route directement par voiture, voire à pied, — on n'est nullement in quiété et il arrive qu'il ne faille pas eahiber une seule fois son ,,passierschein" ! PIub de poids que de mesure. Décidément! • • • Nous avçns reçu des nouvelles récentes de Jan Olieslagers, l'aviateur populaire, — célèbre également en Hollande ou l'on fu$ stupéfait de son audace folle et de son prodigieux sang-froid. Il y a quelques mois encore, il exécutait ici ses cabrioles aériennes et imita't la feu'lle morte qui tourbillonne dans l'espace... Olieslagers a pris du service dans l'armée belge au lendemain du jour où l'Al1nmngrne déchira les traites. H a été nommé rapidement — à cause des services rendus — caporal et sergent. Bientôt même, il fut décoré. Et actuellement, il continue à servir son pays aveo le dévouement que nous lui connaissons tous. Des nouvelles reçues, nous pourons dire que Jan vient d'échapper à la mort par un de ces hasards miraculeux qui l'ont toujours servi. Il essayait un appareil aux environs de Calais, en .compagnie d'un de ses mécaniciens., A trente mètres de hauteur, un remous plaqua .l'appareil sur le sol, le réduisant en miottes Mais Olieslagers et son passager s'en tiraient n.veo quelques égratignures, protégés par la chance dont le démon anversois a pu éprouvet maintes fois, la vigilance. • * » Les environs de la métropole, notamment tous les villages échelonnés entre la ville et le secteur sud des forts de première ligne ont souffert terriblement du bombardement, de l'incendie, des réquisitions légales ou non. Duf-fel a payé un tribut énorme à l'ennemi. La ville n'a d'ailleurs pas ,été épargnée et, sous la conduite d'un officier de réserve qui dirigeait jadis les usines de nickel, on a procédé à des déménagements productifs ! Les usines de nickel ont . à elles seules, du "fournir pour 2b millions de francs de matières premières, — tout ce qu'elles possédaient sous toit, en un mot! * * * Tous les Anversois qui se plaisaient les dimanches à se rendre en excursion à Duffel, à Wavre Ste Catherine, etc., connaissent les châteaux de M. de Corebeiter, de Gevers-Walford. de Hercnans-Wamverdouck. Qu'ils demandent donc aujourd'hui aux propriétaires* de ces domaines sur quoi les réquisitions ont porté, — le vin excepté bien entendu ! Ils vous répondront: Sur les plus, beaux meubles et les objets d'art. L'armée allemande a-t-èlle donc si grand besoin de ces objets pour son service? Il faut croire.... Toujours est-il que le Convention de La Haye n'a pas prévujm tel cas! * * * L'administration communale a dressé la liste des maisons qui sont anéanties. La voici, en partie : Bue de la commune: Louis Van Craen, commerçant (avec les magasins); Temmermans, Joseph, agent de change (pillage) ; Coox, Jean comptable (kl.) ; Prosper. CondrieS, employé (id.) ; Levers, "VViomont, Joseph : Florus, Léon, chef de musique (propriété Van Noten, de-Bruxelles) ; Cercle catholique: Bouokàert, Veuve, café; Van Regemortel. Veuve,- rentière; Van der Auwerà, Emile, laiterie; Huybrechts, G., café; Van Dijck, Veuve (dans la cave on a trouvé 4 carabiniers belges asphyxiés) ; Boy-chaerts, L., vicaire; Dr. Temmerman: Xouwe-laers. P. ; Suvs, T., café ; anciennes usines Roes-ienberg ; Terijn, T., café et salle de spectacles (propriété De Smedt) ; Tierene, F., ebéniste; Desmedt, A., notaire (pillage) Baetens, Veuve (lingerie); Flories, L., commerçant: Jacobs, H., sellier ; Van der Auwera, Aug. Rue Kiliaan : Van der Goten. Veuve : De Winter, Veuve; maisons et brasserie-Reypens; Van Hoof. Veuve; De Lethomcer, François, peintre: T. Jampens. A., employé de l'Etat; Cools, Gom., secrétaire communale (pillage); les 30 serres de Sels fils; Verliuden, Joseph, Van Winekel, Albert, menuisier (incendiée) ; Mo rien. Florent, instituteur (incendiée); Ver-beke. R ; boutiquier; Van de Velde soeurs, rentières (incendiée) ; Van de Velde, Ch., entrepreneur; Marien, Emile, sacristain; Thiry, F., coiffeur; Resseler, H., propriétaire; Nuyts, F., assureur; Jansjens, Fr., chef de corporation; Waegemans, Fr., peintre; propriété Voet, François' ; Casier, J., adjudant: Morak, Veuve; propriété Morak; Keunis, H., entrepreneur (incendiée); Van Hoelshoeckx, J., café; D'Hoogh, docteur (incendiée); De Pooter, Emile, tabacs et cigares (id.); magasin Jan.v jenSj (id.) ;• Jansjens, Jean, commerçant, (id.). A Liège. Les deux officiers belges condamnés par la cour martiale allemande sont deux anciens congolais. Le général Fivé est le frère de feu le colonel Fivé, du 2e régiment des guides, mort il y a quelques années des suites d'une chute de cheval. Le lieutenant Gille, tout comme le général Fivé, avait la confiance du roi Léopold II, — qui s'y connaissait en hommes. Au Pays Wallon Les. jours tragiques: les 22 et 23 août, ont endeuillé la cité wallonne. Nous avons relaté déjà que nombre de maisons furent incendiées. Leur nombre s'élève à trois cent douze. * ■* * Voici le nom des civils qui perdirent 1 a vie, fusillés ou assassinés au cours du sac de Monceau. Ils sont au nombre de soixante-et-un : André Arilie, Romain Clément, Romain Arille, Blançard Jean, Coulon Edouard, Oscar Clyns, Camille Serlippens, Hené Ser-lippens, Albert Romain, Ledoux Joseph, Joseph Stevens, Romain Livin, J. B. Sal-mon, Platbroor François, André Delmotte, André Lechat, Rosa Lauvraux, Massinon Aimé, Beaudoux Laurence, Léon Malghem, Emile Thomas, Emile Ruelle, Ernest Pire, Félix Lejeune, Jean Pierre Herroelen, Jean Joseph Robat, Armand Lufin, François Watillon, Alfred Mouchard, Edgar Meu-rice, Grégoire Fauconnier, Juliette Dela-haye, Arthur Laucin, Pierre De Laeter, Alfred Frippont, Alfred Termotte, Charles Termotte, Raoul Laedemaeker, Céline Lo-rent, Georges Radun, Lambert Foyon, Jules Scholiers, Aloise Van Belle, Zélie Dupont, Alfred Gérard, Augustine Kinif, Emile Gérard, Alexis Gillain, Oscar Manot, Eugène Gernaux, Alfred 'Ramsdan, Constant Baes, Constant Vanauberg, Joseph Quertimont, Michel Coureau, Théophile Lequeux, J. B. Pigeot, Auguste Vanden-dorpe, Théophile Van Genechte, Alphonse Delanders et Célestin Héraut* a touvain. Quelques grandes maisons inoccupées ont été transformées en ambulances, car il arrive sans cesse des blessés. Nous avons même en ville quelques soldats français ramassés, gravement atteints, sur le champ de bataille de la West-Flandre. * * * Dix-mille hommes de troupes de réserve cantonnent à Louvain et aux environs. * * * Les soldats -du génie dont nous avions signalé l'arrivée il y a quelques pour, s'occupent de jeter de nouveaux .ponts sur la Dyle et de creuser des tranchées au sud de la ville. Tout cela n'est pas sans inquiéter sérieusement les habitants. • • • Il y a beaucoup de chômeurs et d'employés sans ouvrage. Une grande partie de la *" population se rendait chaque jour à Bruxelles où les uns travaillaient dans les fabriques et usines des quartiers industriels de la capitale, les autres dans les bureaux des ministères, les maisons de commerce, etc. Or le chômage n'en déplaise au freiherr von der Goltz, est quasi complet et général. De là, une masse de désoeuvrés qui errent par les rues de Lourain, car ils ne peuvent pas tous être occupés à des travaux publics par lès soins de l'administration communale. • • • Les trains de soldats arrivent généralement de la direction de Charleroi ou de Huy. Ceux qui reviennent des Flandres ne transportent que du matériél de guerre abîme, des blessés ou des prisonniers. ■ • • Les réquisitionsr n'ont pas cessé. C'est .surtout à la boisson que les Allemands s'adressent et il n'est pas toujours facile, dans une ville comme la nôtre, de fournir, dix mille litres de vin eu un seul jour! • «- • Nous recevons communication d'une lettre que Mlle Berthe Beaudebu — qui fut témoin du sac de Louvain — a adressée à M. Rom-berg, ministre d'Allemagne à Berne, en réponse à la lettre que celui-ci publia dans ,,Le Journal de. Lausanne". Mlle Beaudebu use de termes énergiques dont , par respect pour les autorités du pays neutre qui nous donne l'hospitalité, nous avons supprimé certains passages. Mais nous avons tenu à publier cette lettre d'un témoin. Elle a été reproduite d'ailleurs paf de nombreux journaux étrangers ; elle a été lue et même communiquée à certaines personnes par le diplomate allemand lui-même. Nous croyons dès lors, pouvoir la publier : Monsieur, Je viens de lire l'article que vôtre haute et cultivée noblesse a daigné envoyer au ,.Journal de Lausanne." Je remarque, Monsieur, que votre esprit subtil n'est pas à la hauteur de la situation des faite qui se sont passés en Belgique, grâce aux... allemands. Moi, je puis en parler et non vous, monsieur le_Mi-nistre, moi qui ai vu à l'œuvre ces... à la figure hypocrite qui défilèrent au pas de parade dans les ruee de Louvain. Moi qui, étant prisonnière, ai vu fusiller par ces ... sous le commandement de von Stossel, major drç 20 régiment, cinq de mes infortunés compagnons dont le seul crime était d'être sans asile, car ces barbares avaient brûlé leurs foyers; moi quii le vendredi le 28 août, ai passé par les rues en feu de Louvain et. ai vu les... à leur travail macabre et sinistre et qui, à coups de hache, cassèrent^ les vitrines des bijouteries pour les ... et*y mettre le feu pour cacher leurs ... Et ce que je vis aus?i, ...ce furent des charrettes remplies de pièces de toile, matelas, tableaux, étc., qui prirent le chemin do la gare à destination de votre honnête pays. Mais ce qui me fit éprouver plus de dégoût encore oe fut de voir .... ivre, tirer dans un tas de prisonniers, hommes, femmes, et enfants, qui venaient d'Aerschot. Des autres crimes commis par vos Bavarois et Prussiens, je ne veux pas vous en parler ; qu'il Vous suffise de savoir que pendant une semaine les cadavres des malheureux civils, assassinés le mardi 25 août, restèrent exposés dans les rues de Louvain. Ce n'est pas à Louvain seul que des crimes furent commis, mais ce fut d'ans toute la Belgique, de ville en ville, de village en village. Pour vous donner un exemple, prenons la petite commune de Linden, près de Louvain, où 22 hommes, femmes et enfants ayant été surpris dans leurs maisons par vos soldats, furent assassinés ; quatre soldats belges blessés et cachés dans leur maison furent tués à coups de fourches, des femmes furent violentées, et une jeune fille de 15 ans voulant se défendre contre ces vampires reçut deux coups de baïonette dans les seins, et, comme toujours la fin du drame^ ce fut le village en feu. Voilà, honorable représentant de l'Allemagne, un petit échantillon de la haute ,,Kultur" germanique, et -faites-vous une idée après tant de crimes, du dégoût que le peuple "belge et le monde entier éprouvent au seul nom d'Allemand. Quant à votre... Recevez, monsieur le Ministre, l'assurance de ma profonde ... haine. Berthe Beaudebu, de Louvain» En Flandre. Sur les 7000 ouvriers de Hamme, plus de la moitié sont à charge de la commune. Il a été établi quatre cuisines populaires. Déjà près de 90,000 pains ont été distribués. La misère se faib âprement sentir dans cette localité presque exclusivement industrielle. A Hamme il y a, en effet, une trentaine de fabriques. Les crédits votés par l'administration communale se montent déjà à 140,000 frs. g La destruction de Visé. La guerre est déclarée. — L'autorité militaire commande aussitôt de creuser des tranchées et des barricades sont élevées route de Berneau et de Dalhem. Lundi 3 août, à 10 heures du soir, on entend deux terribles détonations; c'est le pont que l'on fait sauter. La tentative avorte ; une pile seule est endommagée. Tout rentre donc dans le calme, mais cinq heures plus tard, chacun se sent soulevé dans son lit Un bruit formidable a achevé de réveiller tout Visé. Deux arches du pont s'enfoncent car la pile qui les soutenait est anéantie. Toutes les maisons de la rue du Pont et des environs ont leurs vitres brisées, leurs portes arrachées. Ce mardi, vers 10J heures, arrivent des estafettes, venues de la frontière allemande (Gemmenich, Montzen, Moresnet) et annonçant que l'arméo allemande a franchi la frontière. Nos gendarmes, selon leurs instructions, se retirent vers Liège, la poste y fait conduire en automobile tout ce qu'elle peut trouver. Des curieux inspectent à vélo les routes de Berueau et de Warsage et-, à tout instant, l'en est renseigné sur la marche de l'envahisseur. A 121 heures, on signale sa présence près la gendarmepe ; 10 minutes plus tard, on entend un coup de feu: chacun sort, de sa maison. On voit bientôt un blessé civil couché sur une charrette à bras que l'on conduit à la pharmacie. I. Clerdent. C'est Mr. Istas, caissier à la gare, qui letournait dîner chez lui, tranquillement, et qui fut odieusement tué. Cette nouvelle se répandit comme un éclair dans tout Visé. Ce fut la panique. Chacun se tint renfermé dans ses appartements et ne put voir qu'à travers les rideaux des fenêtres le défilé des soldats cyclistes, des cavaliers, fusils ou revolvers au poing, qui enfilaient la rue du Pont. Arrivés devant le pont, ils sont reçus par les balles de quelques soldats belges qui les mirent en déroute. On les vit fuir, remonter la rue de la Prairie et des chevaux, sans monture, reprirent au triple galop le chemin qu'ils venaient de parcourir. Alors ce fut une pétarade nourrie pendant près d'une heure ; les balles ricochaient sur les maisons ; les canons même s'en mêlèrent, mis en position sur la route de Berneau (il y avait aussi des mitrailleuses). Cependant le calme revint un peu plus tard et, à la nuit tombante, Visé comptait 8 civils tués et 2 gendarmes (dont l'un demandait grâce en rendant son fusil, assure-t-on). Une forme brûlait près de l'église et, du côté nord de la ville, on signalait qu'une seconde maison était en flammes. La ville est terrorisée, les soldats vont perquisitionner à domicile et enlèvent les armes et le6 vélos. Celui qui en cache est fusillé. • Les hommes sont invités à se. rendre plaça de l'Eglise à 8 h. du soir aux fins d'entendre une communication du général. On s'y rendit assez nombreux mais c'était à l'église qu'était le rendez-vous; un prêtre y récitait le chapelet. Le bourgmestre, qui se trouvait dans l'assistance, fut appelé hors l'église. Le général ne vint évidemment pas et le public lorsqu'il sortit, trouva la place occupée par les soldats, dont la plupart ronflaient. Rentré chez soi, chacun s© retira dans ses caves, craignant les obus du fort de Pou-tisse qui ne cessaient de siffler au-dee6us des maisons. Le mercredi matin, il n'y avait plus uu soldat dans Visé ! La ferme Lurs, où l'état-major avait logé la veille, avait été atteinte de deux obus qui avaient aux trois quarts démoli l'habitation, oeci après le départ des soldats. La place de l'église avait aussi souffert du tir de Pontisse. L'armée s'était retirée sur les hauteurs nord et à Navagne et 6e tenait hors de la portée des canons du fort pour construire uu pont de bateaux. Cependant ce mercredi après-midi on revit des groupes de soldats en ville, donnant à la population divers ordres : tenir les bras en l'air à leur approche, les saluer, tenir portes et fenêtres ouvertes. Le lendemain, ces ordres étaient modifiés et la population obéissait sans.murmurer et promptementi. Aussi, les soldats déclaraient que la population de Visé était bonne, généreuse, compatissante. Malgré cela, ou peut-être à cause de cela, on réqui. sitionnait tout: denrées alimentaires, coloniales, vins, liqueurs, etc.... Et ceux qui, le soir, allèrent au salut, furent arrêtés a la sortie de l'église, conduits aux tranchées sur la route de Visé—Dalhem et obligés de niveler la terre aveo leurs mains, n'ayant à leur disposition aucun outil ! Mr. le bourgmestre, professeur à l'université de Liège, Mr. E. Martin, notaire, furent soumis à ces travaux forcés sous menace de coups de crosse de fusil, é sicivra

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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