L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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19 February 1916
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s.n. 1916, 19 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7940r9n55f/
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2>£me Année N°. 484 S cents CIO Centimes) Samedi 19 février 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Fom •Journal ciaotâcaSen du msaêln paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. x. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. „ ., , . 1 Charles Bernard, Charles Herbicî, Comité de Rédaction: „ , , , ( René Cliambry, Emile palnparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. Voorburgwal 234—240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: HoilantSefl. 1.50 par mois. Etranger H. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 33 cents la ligne. Un Ami Sortons d'une atmosphère trouble. Petits esprits, coeurs timorés, dissolvants qui s'attaquent à notre généreux enthousiasme, pas un instant nous ne cesserons la lutte contre ceux qui se sont si rapidement adaptés à la ,,neutralité" ambiante. Mais c'est encore les dénoncer et c'est leur faire, honte, surtout, que de rappeler à ces personnages avides de recueillir les applaudissements de l'étranger, à ces apôtres d'une ,,grande victoire" pour laquelle ils consentent à verser un peu d'encre, qu'il en est d'autres qui combattent pour une victoire qui veut du sang. Nfrus l'avons déjà dit. Ce qui nous touche lorsque nous reportons nos regards vers les héres de l'Yser, c'est qu'il en est parmi eux que nous connaissons. Ce sont leurs noms que nous cherchons dans les citations à l'ordre du jour, les nominations et les promotions dans nos divers ordres nationaux. Quelle joie, quelle émotion quand nous avons découvert le nom d'un copain, d'un ami. Nous le voyons là, devant nous, comme il était, comme nous l'avons connu au cours d'une existence banale où rien ne permettait de distinguer les forts des médiocres, les pleutres des héros. Comment eat-il possible? Cet homme qui était si peu différent de nous et qui maintenant... Ah! l'émouvant n'est pas l'action d'éclat, ce n'est pas mémo la mort dont elle est payée trop souvent et qui nous touche peu lorsqu'elle est anonyme. Non, l'émouvant c'est que l'action d'éclat a été accomplie par quelqu'un d'entre nous, comme nous, c'est que ce héros nous apparaît un peu comme le miroir de nous-mêmes et que nous sommes étonnés, brusquement, de nous y retrouvé si grands. Admirer c'est comprendre, comprendre c'eali égaler... Toi, ami, pour ce moment d'exaltation où nous avons pu nous faire illusion sur nous-mêmes, sois remercié. Mais, toi, tu es si haut, nous, nous sommes si loin, respectueusement loin, en bas. De toi à nous il y a toute la différence du héro3, que les anciens mettaient au rang des dieux, à un pauvre homme qui passe. La seule vertu qui nous convienne c'est cette humilité qui est faite de reconnaissance et par quoi nous pouvons te faire comprendre que ce sacrifice que tu as accompli pour nous, nous l'avons compris. Je feuillette le dernier ,,Moniteur" et je lis : La catastropho de Gravillo. Décorations. Sont nommés ohevaliers de l'0rdl*e de la Couronne: Le sous-lieutenant de réserve du génie Rotsaert, A.: A sollicité l'autorisation de se rendre sur le théâtre de l'explosion (de Graville): y a coopéré à l'organisation des premiers secours en explorant les décombres brûlants. A montré un courage et un dévouement exemplaires en poursuivant cette tâche après la seconde explosion qui s'est produite au cours des travaux. Arthur Rotsaert, avocat au barreau d'Anvers. Ah ! mon cher vieux — permets-moi cotte familiarité de trente ans — où est 10 temps où nous usions nos culottes sur les bancs de cette école dont ton père, à qui jo garde un souvenir ému et respectueux, e;ut le directeur. Tu étais toujours le premier, ah ! pas pour la conduite par exem-p e... Plus tard, à l'athénée, à 1 université o'a tu as toujours continué d'être le premier j'ai bien compris que c'était toi. dont la conduite au gré des pions laissait tant à désirer, <jui to conduirais bien le jour où 11 faudrait. Tu étais paradoxal à l'excès et tes discours. faisaient tomber à la renverse tous ceux qui croient à l'ordre, à la société, aux choses établies. Ceux qui faisaient cercle autour de toi, les jeunes stagiaires, le3 juges, tes éternels ennemis, dont la mince importance et la petite vanité t'accablait d'un mépris dont tu ne t'apercevais même pas, secouaient la tête en disant: Quel dommage, un garçon si intel::gent! Oui, ils ne savaient pas, occupes ço.iime ils étaieut les uns de leurs procès, les autres de leur avancement, que œtvô intelligence qu'ils te concédaient et qui e3t une des plus vives, des meilleures que je connaisse, tu la consacrais à des problèmes où est lié le sort de notre pays, des problèmes que toi seul connais à fond et dont les terribles événements actuels rapprochent la solution, nous l'cspéron9, Léon Hennebicq et tous tes amis, pour le plus grand bonheur de cette patrie que tu as servie également bien dans la guerre et dans la paix. Tu as été décoré pour avoir 6auvé des vies humaines en exposant ta vie à toi. Cela est beau. Tu aurais pu être décoré aussi sur le champ de bataille où tu as exposé ta vie avec la même abnégation. Je sais les perviceg que tu as rendus ; tes épau-lettes d'officier, à toi simple volontaire engagé dès le premier jour, disent assez tes mérites. Je sais que l'envie, de bas intérêts ont pu te nuire à certain moment dians l'esprit dé ceux qui, aujourd'hui, reconnaissent ta valeur. Tu as ton grade, ta croix *t tu as encore mieux que cela, la satisfaction du devoir accompli qui chez toi est une façon de se donner avec générosité pour quelque chose d'utile et de grand.- Tu dois être content! mon vieux, et nou6; nous sommet f*»*ï^d<ç toi» Dois-je demander pardon à mes lecteurs de ces lignes qui, par moments, ont l'intimité d'uno correspondance privée? Non. Ils savent bien que là-dedans est l'essentiel de tout ce pourquoi nous souffrons et nous luttons. Us voudraient, comme moi, savoir des détails sur tous' les braves dont le ,,Moniteur", de temps en temps, nous apporte les noms. Arthur Rotsaert en est un. Il y en a des milliers comme lui. C'est j à eux tous que je pense quand je m'arrête ! à oelui-là. Charles Bernard. !■ i30— Impressions d'AHsmaone Un neutre, qui a voyagé récemmont en Allemagne, a confié ses impressions sur ce pays au ,,Daily Mail", impressions dont nous extrayons ce qui suit : ,,J'ai eu des conversations, pour la plupart du temps, avec des Allemands de la classe élevée. Je ne suis pas venu fréquemment en contact avec le peuple, et, par conséquent, je ne sais pas de science personnelle pe que celui-ci pense de la guerre. J'ai appris, néanmoins, que la petite bourgeoisie et la classe ouvrière sont en faveur d'une annexion de la Belgique, disant: ,,Nous l'avons achetée avec notre sang et nous devons la garder". La même pensée a trouvé son expression quand j'ai visité l'hôtel de ville de Hanovre. Cet édifice possède un grand nombre de colonnes de marbre, superbes et très élancées. Une personne qui m'acoompagnait a demandé au guide quelle espèce de marbre c'était. C'est du marbre belge, répo/idit ce dernier, qui ajouta avec orgueil: ,,Trè9 probablement il sera changé en marbre allemand." Il n'y a pag de doute que les Allemands regrettent que le chancelier impérial Beth-mann-Hollweg ait admis au début de la guerre l'injustice de l'acte commis par l'Allemagne. Ce regret n'est dû en aucune façon a un sentiment de culpabilité morale, mais simplement à la connaissance du fait que la confession du chancelier avait causé uii« mauvaise impression dans le monde entier. Les Allemands estiment qu'ils sont parfaitement justifiés d'avoir violé la neutralité de la Belgique et déclarent que le franc aveu du chancelier est tout à fait d'accord avec la rectitude et la bonne foi, qualités dont la nation allemande s'est toujours enorgueillie à juste titre. ,,Les paroles -de von Bethmann-Hollweg montrent simplement, disent-ils, quel peuple décent (anstandiges) nous sommes"( !). — La plu-2>art des personnes avec lesquelles je me suis entretenu ont émis l'opinion qu'il serait ; impossible pour les Allemands de garder la Belgique par suite de l'hostilité de la population. L'expérience tentée en Alsace ne « doit pa9 être renouvelée en Belgique, pays 1 qu'il sera préférable d'évacuer après s'être assuré des lignes stratégiques pour la défense ; de l'empire. < Les teutons sont très dédaigneux au sujet des accusations portées contre eux par suite < de leur vandalisme en Belgique et répètent constamment qu'ils connaissent beaucoup plus l'art belge que les Belges eux-mêmes I ] sur lesquels repose, du reste, l'entière res- < ponsabilité des destructions opérées. ( !) Toutes les histoires imprimées dans la presse allemande au détriment des Belges et de tous le3 adversaires de l'Allemagne sont crues aveuglément, et rien de ce qui s'est passé jusqu'à présent n'a diminué d'un iota ' l'estime que le peuple allemand a de lui-même. É c —u-flK)-» // y a un an - \ 19 février 1915. — Nouvelles attaques 1 allemandes sur tout le front; Venivcrni 1 écli-oue de toutes parts avec de fortes pertes: aux E pairg es, il laisse 200 prisonniers, y 1 compris des officiers, 3 mitraille uses, etc. 1 Mais en Alsace, au- nord de Than-n, et au sud de la Fecht, les Allemands occupent au s Sattel l'éperon est du Rdchackerkopf. Front 1 oriental: les Russes repoussent les attaques de rennemi autour d'Augustof et d'Osso-wietz (Pologne), à Tarnof (Galide), à lass- 1 jonki, à Sko-pko, à Y olia-Mikkcf et sur le d coi de Wyczmv (Carpathes); ils bombardent a Przemysl et s'emparent de ses six premiers d forts. Au Monténégro ,un avion autrichien sur Cettigne: deux femmes ■^^juatre en- € fonts tués. Dans les Dard- :s, douze î vaisseaux de haut rang et vingt, torpilleurs, a anglais et français, sous les ordres du. vice-amiral anglais Carden, bombardent les forts turcs; les forts asiatiques dtI El-Hammidich et de Koum-Kalé. détruits. Sur la Manche. (Pas-de-Calais) le bateau norvégien* ,,Bel-ridge", torpillé par un sous-marin allemand d sans avis préalable, se réfugie dans le port de Deal, près de Douvres. Le feld-maréchal p French, commandant en chef des troupes c anglaises, reçoit la médaille militaire française. Publication du Livre blanc par le c] gouvernement britannique; lettres du• prési- s, dent de la République et du rai George V, q en date du 31 juillet et du 1er août attestant -y les efforts de la France et de VAngleterre r en faveur de la paix. Ordre du jour du gé- 0 néralissime Joffre: les unités seront dési- a gnées par leurs numéros, les dénaminationis ]( de réserves supprimées. j. En Belgique. A uxeiies» L'afîaire Wilmart n'est pas complètement terminée, en ce sens que le joyeus Nestor demanda 3a liberté aussitôt que 1® cour d'appel l'eût frappé de huit années de prison. Et cela sous le prétexte qu'il a le droit de bénéficier de l'ancien régime sur la détention préventive et la libération anticipée. Eh effet, le régime actuel date de mars 1913. Or, Wilmart a été arrêté au cours d€ la première quinzaine de mars de cette année-là. Il croit pouvoir, paraît-il, bénéficier de cette circonstance. Si l'on applique strictement à Wilmart le barème réglementé par le régime ancien, Nestor recouvrirait d'ailleurs sa liberté en juillet 1917. Mais la loi sur la libération conditionnelle étant applicable aux condamnés qui ont accompli le tiers de leur peine, l'homme de Gand-Terneuzen caresse l'espoir de ne plus rester longtemps dans sa grise villa de l'a-venuo Ducpétiaux. • * » Les funérailles civiles de M. le sénateur Catteau propriétaire de la Taverne Royale ont eu lieu au milieu d'une foule considérable. Avant la levée du corps, à la mortuaire, quatre discours ont été prononcés: par M. Hanrez, vice-président du Sénat, au nom de la Haute Assemblée; par M. Maurice Le-moninier, au nom do la Ligue libérale ; par M. Robyn, au nom de la loge ,,Union et Progrès"; et par M. Antognoli, au nom des hôteliers et restaurateurs de BruxelHes et du cercle l'Etoile, dont le défuot était président d'honneur. L'inhumation a eu lieu à Evere, au cimetière de la Ville. Dans l'assistance on remarquait plusieurs sénateurs et représentants de Bruxelles et la plupart des bourgmestres et conseillers communaux de l'agglomération bruxelloise. M. Behaegel, professeur de droit notarial à l'Université libre, est le successeur de M. Catteau au Sénat . Au conseil des .Hospices, On cite comme le remplaçant ayant le plus de chances d'être nommé M. Alexandre Ponchon, ancien juge consulaire, personnalité du commerce bruxellois. M. Catteau avait été réélu pour cinq ans en janvier dernier, M. Ponchon étant, à cette époque, second candidat. En attendant, le personnel des hospices De plaint de fournir un travail extrêmement fatigant sans avoir bénéficié depuis le -1 août 1914 des congés réglementaires et srms jue les traitements des petits employés joient augmentés, alors que la vie devient le plug en plus pénible. Le personnel fait très justement remarquer que les administrations communales du j-rand Bruxelles ont augmenté les traite-nents de ceux qui ne peuvent pas subvenir l leurs besoins, ne touchant que douze cents m quinze cents francs par an. Pourquoi le personnel des Hospices e?t-il mis en état l'infériorité ? * * * La villa ^armentier, Avenue de Tervue-•en, héberge en ce moment une centaine de olda-ts mutilés. « * # Dans sa dernière séance, le Collège éche-inal d'Ixelles a pris la décision ci-après : Considérant que certains membres du >ersonnel administratif communal ont à 'aire face à des charges exceptionnelles as-umées temporairement par suite des cir-onstances ; Décide: les membres du personnel admi-îistra/tif et enseignant et les ayants droit es absents sous les drapeaux, pouvant j us-if ier de charges exceptionnelles tempo-aires, pourront demander la suspension nomentanée des retenues pour pension. Dans ce cas, les retenues seront avancées >ar là commune et prélevées sur la première augmentation 'de traitement. La mesure ne sera en aucun cas admis-, ibîë pour les agents jouissant d'un traite- aent do plus de 3,000 francs. * * * Deux patrons pêcheurs d'Ierseke, en Hol-&ndie, ont été arrêtés. Ils -allaient vendre es moules dans la capitale. L'un d'eux vait amené dans sa barque un de ses amis 'Ierseke qui n'avait pas de passeport. A Anvers, on découvrit le pot aux roses t les trois Hollandais furent mis sous clé. /équipage a pu retourner en Hollande vec la barque. A Angers. Les Allemands veulent encore extorquer es indemnités à la ville d'Anvers. Le ,,Berliner Tageblatt" ne vient-il •as de publier la note suivante, grosse de unséquences fâcheuses pour les Anversois: ,,Le président de l'administration civile e la province Anvers porte à la connais-mee de la Chambre de commerce de Berlin ue les maisons allemandes établies à An- j ers avant la guerre doivent adresser les , 3clamatioîns concernant les pertes qu'elles | nt subies, soit par les réquisitions des utorités belges, soit par des actes de vio- j mee, le plus tôt possible, à l'administra- ! ion civile de la province d'Anvers." Ils ont un fameux appétit^ les Boches I j A Narsi&Hff L'affaire d'Opprebais s'est déroulée devan le tribunal de Namur. Me Bonnevie a fai recette, comme c'était à prévoir. La gaH1 1 était, en effet, comble. Le réquisitoire < été prononcé par M. Henri Capélle, pro cureur du Rod- La question qu'il pose ai jury est celle-ci : Hélène Collin a-t-e&li aidé son mari à accomplir son crime et I tuer Juliette Petignot? Le nouvean procès est basé sur les aveu: de Van Hees, le clerc d'église assassin, qu : disculpa entièrement sa femme. (Noui avons publié la lettre de Van Hee6 dan notre numéro du 11 février^. L'organe de la loi plaide qu'Hélène Col lin ne fut peut-être pas l'âme du forfait comme on s'est plu à le dire, mais qu'ell. y a participé directement. D'autant, ajout* M. Gapelle, qu'on ne connaît pas l'exacte vérité dans cette affaire. La victime esl morte sur le coup, le clerc d'église est ur bavard et sa femme nie tout, absolumenl tout. M. Capelle fait ensuite un exposé t-rè; complet des faits de la cause. Pour lui l'accusée excita son mari contre la victime qui était sa rivale. L'alibi des accusés n< tient pas debout. Et la pièce à convictior ne manque même pas, puisqu'on retrouv; sur les lieux du crime une épingle de sûreté et des cheveux qui aippartiennent, suivau toute logique, à Hélène Collin. M- Cappelle demande au jury de confirmer le verdict de la cour d'assises du Bra bant. Me Bonnevie m plaider pour l'accusée: Au oours d'à ma longue carrière, quarante cinq ans de barreau, dit-il, je n'ai pa; eu un oeul cas de révision de verdict de cour d'aœises. Je me suis renseigné, et j'ai appris que trois fois seule-mont ce cas s'est présenté, ei chaque fois il y eut acquittement, naturellement! Une affaire qui revient après revision est bien spéciale. La question de cu'ipahilité ne se pose pas dans les conditions où eile se présente habituellement D«ns une cause ordinaire, les jurés ne doivent avoir de prévention ni pour ni contre l'accusé, tandis que dans une affaire vehianl après revision la prévention doit être en faveur de l'accusé. Dans le cas actuel, nous revenons devant vous pour que notre innocence soit reconnue selon les expressions de la loi. C'est un principe, en matière de juridiction, qu'une cli-ooe jugée doit être respectée; la dhose jugée est censée être la vérité ; c'est une nécessité sociale ! Notre instance en revision a été contresignée par trois jurisconsultes éminents : Mes Bodson, Paul-Emile Janson et Bernard. L'habile avocat persuade au jury qu'il! n'a aucune inquiétude à avoir quant aux conséquences de l'acte qu'on lui demande ele poser, puisque des hommes sûrs lui ont montré l'exemple et le chemin à suivre. Le fond de l'affaire est traité par Me Bonnevie avec ampleur et beaucoup d'ardeur. Les menaces d'Hélène-Collin contre sa rivale sont naturelles, constate-t-il. Sur cent femmes, il y a 50 femmes jalouses et 50 femmes qui haïssent leur rivale lorsqu'elles sont trompées par leur mari. Les menaces d'Hélène Collin, épouse Van Hees, sont donc naturelles, voire légitimes. Et d'ailleurs elles ne signifient rien, parce que ceux qui ont l'intention de tuer ne vont pas le crier sur les toits. Il y a, dit Me Bonnevie, des heùres que nous vivons, nous avocats, et que ne connaissent pas les magistrats, parce qu'ils ne sont pas mêlés comme nous à cette hum acuité avec toutes ses faiblesses. Lorsque je me Sî^is rendu à Saint-Gilles pour annoncer à Van Hees le rejet de son pourvoi en (Cassation, j'ai trouvé le condamné très abattu. Alors, m'a-t-il dit, c'est bien fini, ma condamnation eet définitive? Je lui ai répondu: ,,Oui, c'est définitif, mais prenez courage: puisque vous êtes innocent vous avez la conscience tranquille." C'est alors que l'assassin m'a répondu : ,,Mais je ne suis pas innocent! Ma femme est innocente, mais moi je suis coupable! C'est moi qui ai tué Juliette Petignot!" Quel est l'avocat qiu ne croirait pas à des aveux faits dans ces conditions. Le condamné à mort, vous l'avez vu, messieurs, venir déposer ici et vous avez été frappé de son calme et de son cynisme. Il se dominait, cet homme ! Il était livide. Il y a quelques jours, à Bruxelles, il m'avait ■demandé d'aller le voir. Il sanglotait, il m'a dit que jamais il n'aurait le courage de revenir refaire devant le jury le récit de son effroyable forfait. A présent qu'il est venu devant la justice faire son dernier témoignage, c'en, est fini de lui, les portes d'un cachot se sont fermées pour toujours... Je ne lui en veux paGs, moi, à ce condamné à mort. Qu'il soit responsable du crime qu'il a commis, c'est affaire à Dieu! La justice des hommes a prononcé ! Mais je dis qu'il' mérite la pitié. Cette partie de la plaidoirie dé Me Bonnevie est très émotionnante ; l'accusée pousse de véritables hurlements ; beaucoup d'auditeurs sanglotent. On sent que la partie est gagnée par le défenseur qui va s'attaquer — ceci ne saurait .étonner uersonne -- aux experts, ces pauvres gens, devant les tribunaux, étant toujours la vieîtime de quelqu'un. Cependant, la thèse de Me Bonnevie concernant les cheveux trouvég près du corps de la victime est plutôt faible. Il a beau expliquer que pas un jury au monde ne condamnerait sur un pareil argument, il ne j. convainct pas tout son auditoire. Mais il j. demande, dans une admirable péroraison, la 3 grâce de Hélène Collin et, à voir la salle, on L est tout de suite persuadé de sa victoire. Les répliques sont courtes. Le ministère t public n'a pas été convaincu, miais le jury } l'est, lui ! Et c'est à lui de décider. Aussi ^ son verdict est-il négatif et l'accusée est-elle mise en liberté immédiatement. \ A Gand. ï On a enfin découvert le fabricant de faux billets de la ville de Gand. Le coupa- - ble est un certain F. A., domicilié rue de , Chaume 37, contremaître dans une impri- > merie de la ville. » M. le juge Van Ginderachter s'occupe de 5 dresser le dossier de cette affaire. On éva- , lue à cinquante mille francs la somme des : faux billets en circulation. * * * Le Conseil communal a dû refuser toute i nouvelle avance à la Banque de secours et solliciter, pour la ville de Gand elle-même, ' un emprunt de 337.000 francs à la Société J Générale de Belgique. L Oê£îîs les Flsisudlres ' L'ambassade impériale allemande à La ' Haye a fait savoir que l'arrivée ou le départ d'étrangers dans la zone d'opérations et d'étape en Belgique ■— donc dans .les deux Flandres — est refusé par les autorités militaires.Lee requêtes pour se rendre dans les Flandres ou pour quitter celles-ci, adressées aux ' autorités allemandes en Belgique ou aux Pays-Bas, ne sont jamais prises en considération.A iViaBSrses. Il y a 351 prisonniers malinois dans les camps allemands. * * * L'Oeuvre de l'orphelin entretient soixante enfants. Aux Srossiières. Il y a eu un combat, à Esschen, entre 1 Alsaciens, Bavarois et Prussiens. Les couteaux furent vite tirés et on ramassa un mort et plusieurs blessée. Ces messieurs avaient bu plus que de raison. Il paraît que ça arrive fréquemment. ♦ # * II 9e confirme que tous les villages situés dans un rayon de cinq kilomètres de la frontière devront être évacués. On croit que cette mesure est prise pour empêcher les jeunes gens de passer en Hollande. Ces cas eont plus fréquents que les Boches ne veulent l'avouer. A l'annonce que les maisons devraient être évacuées, la population d'Assenede, courroucée également des vexations continuelles de l'ennemi, est tombée à bras raccourcis sur les soldats teutons cantonnés dans le village, tuant deux soldats et en •blessant plusieurs autres. Deux Belges ont été mis à mort par le3 Teutons à coups de fusil; d'autres ont été grièvement blessés. A titre de représailles, des mesures d'une incroyable sévérité ont été prises. Le bourgmestre et le secrétaire communal ont été emmenés comme otages. * * * D'après une correspondance particulière des Flandres, nous avons été les premiers à publier la nouvelle qu'une émeute avait éclaté à Assenede. Le correspondant du ,,Telegraaf" envoie à son journal les détails complémentaires suivants : Comme partout ailleurs, les habitants d'Assenede, près du Sas de Gand, furent sommés de quitter leurs maisons. Tous ces gens gagnent leur vie en ,,9mokkelant" un peu, qui du pétrole, qui de la farine. Tout de suite, ils furent désemparés et durent aller habiter chez des étrangers. Ceci provoqua un vif mécontentement contre les Allemands. Une femme reprocha à un soldat les misères dont elle souffrait, à cause de la guerre: ,,Vous êtes entrés sans motif dans notre pays, cria-t-elile. A présent vous vous comportez assez honnêtement, mais nous serons bientôt traités pluB sévèrement et de nouvelles mesures nous opprimeront davantage". Le militaire répondit vertement; une prise de bec s'ensuivit et on en vint aux voies de fait. Des soldats arrivèrent et arrêtèrent la femme. Des bourgeois, que la nouvelle ordonnance avait rendus furieux, vinrent au secours de la femme, d'où un pugilat en règle. Soudain, des coups de feu retentirent. Des militaires chargaient la foule sans armes, qui dut renoncer à la lutte. Quatre civils gisaient, mourant. D'autres furent blessés. Un soldat fut tué et plusieurs de ses camarades reçurent de graves blessures. Les autorités prirent de strictes mesures. Un grand nombre de personnes furent arrêtées. Les cabarets furent fermés et un erffi-cier menaça de faire évacuer toutes les communes voisines de la frontière dans un rayon de cinq kilomètres. On doit encore décider du sort des per-^onues arrêtées^ Lg biuifa d'après leguel_, quatre d'entre elles auraient été fusillées n'est pas confirmé. Les Allemands se montrent très sévères aux frontières. Un habitant de Moorsliooi-de, prèg de St. Laurent, qui avait fait des signes à sa fiancée, a été arrêté par trois sol-datg sous l'inculpation de gignaux adressés à des personnes se trouvant sur le territoire hollandais! Il eut beau prouver qu'il était innocent, rien n'y fit et il paya ce délit de galanterie de 3 jours de prison et de dix marks d'amende j Il n'est pas exagéré de dire que beaucoup de paysans qui ont reçu l'autorisation de travailler aux champs qui bordent la frontière belge n'osent plus se rendre en Hollande. [ La bataille et la retraite de Mons Ai Les opérations, menées par.'les armées alliées en Belgique, à la fin du mois d'août 1914, sont encore peu connues. Quo s'est-il -vraiment passé, en ces journées émouvantes, à Mons, à Oharleroi, sur la Sainbre? Nul, qui n'est point dans le6 secrets des états-majors, ne le saurait encore dire exactement et c'est pourquoi ili est fort intéressant aujourd'hui de noter ce que laisse voir un coin du voile soulevé. Dans le ,,Correspondant" (no du 2ô janvier) „Milles" dessine un beau portrait du général anglais Sir Horace Smit/îi-Dorrien qui commanda en Belgique le 2e corps britannique et qui est actuellement chargé en Afrique do mener, en liaison avec les troupes belges du général Tombeur, La guerre contre l'Èst-Africain Allemand. Ce portrait met en puissant relief les qualités déployées par Sir Smifli Dorriel» — „skilful and determined leadter" : chef habile et énergique, — dans la bataille de Mons et la retraite magnifique qui précéda la revanche de la Marne, et nous apprenons ainsi bien des_ choses ignorée© ou inexactement rapportées jusqu'ici. Le plan des aSiics. •Au moment -où le général Smith Dorricn prit, pour ainsi dire >an débotté", le commandement du 2e corps britannique, dont le chef venait de mourir on débarquant en France, le plan des Alliés était le suivant. 11 avait été décidé de s'opposer à la marche do l'ennemi sur la ligne Charleroi-Mons et, après avoir brisé son premier choc, de prendre l'offensive en s'appuvant sur Namur comme pivot. Le succès de cette opération eût fait lever le siège de cette place, ouvert la route de Bruxelles et préparé la jonction de la gauche britannique avec l'armée belge arrivant d'Anvers. Il sera d'autant plus permis de faire ce petit exposé que .— il suffit de se reporter aux journaux du 20 au 26 août — les experts •militaires de la presse expliquaient quo la position de l'armée allemande en Belgique, entre les places fortes d'Anvers et de Namur, avec l'armée belgo intacte en arrière de sa droiie et les Anglo-Français avançant sur son front, était ,,t-rès périlleuse et presque désespérée". Pour^ le succès de ce plan, il fallait que Namur pût tenir et malheureusement Namur ne le pouvait pas (1) ; les positions assignées à la petite armée anglaise occupaient un front d'environ 40 kilomètres. Elle disposait de 75,000 hommes en chiffres ronds et de 250 canons. Cela donnait à Sir John French un peu moins de 2COO hommes par kilomètre, en jie Lui laissant aucune réserve. Aussi, dans ses dépêohes des 7 et 17 septembre 1914 à Lord Kitchener, faisait-il remarquer que, en l'absence «fie 6on 3e corps d'armée non encore arrivé, il a*ait dû employer comme réserve sa division de cavalerie dont il avait placé les quatre brigades en arrière de sa gauche avec l'ordre de ,,se porter sur n'importe quel point menacé de la ligne". La cavalerie britannique galope jusqu'à Soignies, Les premières troupes anglaises avaiont franchi la frontière le 21 août, et le 22 elles étaient arrivées stir les positions qui leur avaient été assignées. Aussitôt parvenues sur la ligne de Mons, elles avaient commencé à se retrancher. La forco de l'ennemi n'était pas connue et les reconnaissances d'aviateurs, tout en constatant la présence de troupes nombreuses, n'avaient pu en donner aucune estimation. Dans la journée, la cavalerie avait poussé à travers les bois en avant du centre de la position jusqu'à Soignies, sur la route de Mons à Bruxelles. Elle avait eu plusieurs engagements avec la cavalerie, ennemie, et avait, constaté derrière elle de grandes masses d'infanterie, mais n'avait pu reconnaître davantage. La région boisée rendait très difficiles les reconnaissances aériennes. Sir John French s'avait donc guère d'autres informations que celles qu'il avait reçues lorsque la position lui avait été indiquée. Mons est relié à Condé par un canal allant à l'Escout. C'est derrière et canal que le commandant en chef anglais plaça le 2e corps d'armée commandé par Sir Horace Smith-Dorrien. Lo général Hamilton, commandant la 3e division, occupait Mons même avec sa 7e brigade. A sa gauche, le long du canal sur la ligne Jenimapes-Saint-Ghislain, étaient placées les 8e et t'e brigades. Plus à l'ouest se trouvait la oe division dont la loo brigade, formant l'extrême gauche de la ligne anglaise, s'appuyait à Condé. A droite de la ligne anglaise, la défense de la Sambre était confiée à la Vo armée française. La défense de Mons et du Canal de Condé. Attaquée de front par la lie armée (von Biilow), sur, son flanc droit par les Saxons

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Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

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