L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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22 December 1915
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s.n. 1915, 22 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/445h99098c/
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2è,ne Annee 423 S centa <10 Centimes) TVlercrecii 22 uecembre 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait Sa Forcer •Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. est noire nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N. Z. VOOHBURGWAL 234-2840, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Che<: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ( René CHam1ary, Emile painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser & l'Administration du Journal : N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! HoMandefl.l.SQ par mots. Etranger fl. 2.0S par mois Annonces: IS cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Coeurs de Lièvres Est-il vrai que le gouvernement du îtoi songe à appeler sous les dmpeaux tous les Belges en état de porter les armes jusqu'à l'âge de 35 ans? On nous pose cette question de divers cotés avec une insistance1 assez déplaisante. Nous répondrons tout d'abord que nous n'en savons rien. S'il est vrai que notre gouvernement ait l'intention de prendre cette mesure, il le fera savoir quand il le jugera bon et utile. Il ne reste plus alors à tous ceux de nos compatriotes qui sont appelés à l'honneur de servir qu'à rallier le lieu du rendez-vous. Mais beaucoup de natures, l'homme est Ainsi fait, ne comprennent pas les choses simples et grandes. L'esprit de chicane s'en mêle et voilà un affligeant spectacle. Des gens frottés de droit, et qui n'en sont que plus loin du Droit, se demandent si une telle mesure est légale. Ils feuillettent des codes que' aeiz-e mois de guerre ont recouverts d'une» poussière vénérable. Ils réveillent d'écho de ces parlottes où jadis, au temps lointain où nous n'étions occupés que de misérables petites choses sang importance, 'nous fabriquions des lois destinées à régir dans leurs moindres détails les rapports des particuliers et de l'Etat. La commotion formidable qui depuis bientôt un an et demi a bouleverse le monde, jeté des peuples entiers hors des frontières que l'histoire leur avait assignées et fait rouler sur les contrées les plus prospères des torrents de feu ■et de sang, ne leur a donc rien appris. Là •où notre existence est mise en cause il n'y a plus qu'une loi, la première de toutes et qu'au demeurant les codes consacrent : la loi de salut et de conservation. C'est en son nom que notre gouvernement prend les mesures qu'il juge convenables pour récupérer notre territoire occupé et rendre au peuple belge les bienfaits d'une législation équitable et humaine. Et s'i'I faut a oes esprits timorés, attachés à la lettre des textes parce qu'ils sont incapables d'en comprendre 1'eaprit, une formule capable de les satisfaire, nous diron^ que nous ne sortons du droit ne pour y rentrer. Cette querelle de mots cache un état d'esprit assez fréquent parmi les Belges en Hollande. Etat d'esprit blâmable mais facile à, comprendre. Nous n'avons plus la notion profonde du rôle que nous jouons dans le grand drame. Nous avons été emportés commis pa.r une trombe du milieu de l'arène sanglante ou nous étions parmi les rangs des spectateui'h. A l'abri de le solide barrière, qui désormais nous protoge,nous avons repris nos esprits, la conscience de notre moi d'avant la guerre, un pauvre moi seulement préoccupé de jouissances immédiates et qui est fait tout entier de la guenille du bonhomme Chrysale. La placide Hollande, le réalisme terre à terre qui imprègne les soixante-dix et quelques confessions qui agglomèrent dans un même idéal restreint les gens de ce pays heureux, n'a pas manqué de faire sentir sur nous son influence. Quand le soir nous nous promenons dans cet assourdissant Amsterdam, flambant de 6es magasins violemment éclairés et de ses lunes électriques, nous ne pensons plus que Paris et Londres sont plongés dan6 le noir, nous ne songeons pag assez que Bruxelles et Anvers sont des villes mortes, où, au rebours des nôtres, les âmea se compriment, accumulant en elles des puissances d'énergie dont il est seulement fâcheux qu'on ne puisse tirer parti. A.h I s'ils le pouvaient, comme ils seraient he/ureux de partir tous nos compatriotes validée restés au pays x>u qui ont eu le tort d'y rentrer. Ils serrent des poings impuissants» en voyant une soklatesque brutale envahir nos administrations, traîner ses hottes sur le pavé de nos villes et imposer partout >sa contrainte de fer. Leur coeur, à ceux-là, sans s'en distraire un seul moment, est avec nos braves de l'Yser qui doivent les délivrer un jour. Quel jouir? Tourment de chaque heure, de chaque minute, de ne pouvoir pas, en se joignant à eux, en formant cette masse de six ou sept cent mille hommes que notre Belgique eût pu jeter dans la balance, hâter l'avènement de cette victoire trop longtemps mais sd ardemment attendue. Et ceux-^jà, pensons-y bien, ceux-là envient le sort de leurs amis qui ont pu échapper à la griffe boche, s'évader de la prison trop bien gardée en quoi les1 envahisseurs ont trauforme notre pauvre pays. Ils les envient non point parc» qu'ils respirent dans un pays libre cù ils jouissent de toutes les commodités de la vie, mais parce qu'ils ont la possibilité de remplir le devoir sacré qu'a tout homme de torvir sa patrie. Au**3! que d'amers regrets se préparent ces coeurs de lièvres à qui une année de séjour dans un pays neutre a fait oublie!: que les Allemands ont envahi notre pays -sans raison, rasé nos vilbes, rava<gé no& champ3 et fusillé quatro mille de nos frères, de nos femmes et de nos malheureux enfants. 13'ailleurs, si jamais le Roi les appelle — et, encore une fois, rien n'est moin- certain —-<•9 ne sera plus que pour suivre nos braves sur le chemin de la victoire. Le plus du" de la besogne sera fait et ils n'auront plus qu'à cueilli* les lauriers- Charles Bernard» i Fête russe Un décor de vieille maison patricienne d'Amsterdam. Des flots de lumière, que vivifie et rend liquide le cristal taillé, tombent de hauts plafonds en caissons dorés sur une fouie suprêmement élégante, habits noirs et plastrons blancs faisant contraste aux épaules éblouissantes où s'enroule l'éclat profond des diamants. Mais toute la curiosité va aux jeunes filles dont Ja beauté se pare de costumes nationaux russes et polonais. Hauts bonnets galonnés posés- avec impertinence sur des chignons opulents, robes de couleurs vives, vert, rouge, jaune et que complète un diadème de perles qui rehausse le charme des cheveux blonds dénoués. Brouhaha qui s'éteint, puis, dans le silence religieux, Tâme ardente de Tschaikowsky s'exhaie en des accents tour à tour graves et passionnés. Alex Sclimuller et Maria Lowen-sohu tiennent l'archet, Mme Bosmane est au piano. L'âme slave nous étreint, nous emporte dans le gouffre de son. insondable. Lougtemps après que le dernier accord est expiré, le charme opère encore, ne se rompt qu'au bruit des applaudissements. Puis la lumière change, se raréfie, bleuit comme un clair de lune mystérieux et subtil, cependant que montent des vois séraphi-fjues, le choeur russe dont la simplicité conserve une force d'émotion indicible. Fête qui se termina par un souper, russe naturellement — zakouski, caviar, rodki — et dènt le produit compléta le montant des souscriptions considérables recueillies en Hollande par le comité de ta Croix Bouge pouT l'organisation d'une ambulance. Et la ferveur avec laquelle toute la salle, debout, écouta le ,,Bojé Tsaria Korani" montera bien combien toutes les âmes étaient tendues au delà du décor pittoresque et charmant, au delà même des chants et de la misique, vers le champ de bataille où la neige toml>e. ,^i a-~ta—i Le timbre-poste awgçaat Parmi les nouvelles valeurs postales, émisés le 15 octobre dernier par le département des ]X)stes et télégraphes de la Belgique, quelques-unes rappellent les é éne-ments les plus importants de r nfstoïre nationale.Dans l'ordre d'idée économique, le chois s'est arrêté à juste titre sur le rachat des ]?éages de l'Escaut, dont l'influence fut si (grande sur le développement du port d'Anvers, rachat qui est connu en Belgique sous le nom do ,,libération ou affranenisse-rnent de l'Escaut" efc qui est commémoré à Anvers par divers monuments publics. Le timbre de 1 franc, qui représente une vue de ce port et porte la légende: Escaut Jibéré-Sclieldc Vrij", rappelle cet événement capital pour les Belges. Il constitue une allusion au passé et nullement à l'avenir. C'est donc bien à tort que le ,,Haagsché Post ,dans son No du 22 novembre dernier, a pris pour un programme d'avenir ce qu: n'est qu'un souvenir. — -8 mmi Il y a un an! 22 décembre 191.'f. Les alliés gagnent du terrain et progressent à Westent!e (nord-est de Nieùport), Stee»Htmete-Biç*choote (nwd-ow.st. d'i près), Giren nh-y-l.cl-Uc- lias-sce, dam la. région la Bassée-Béthune, an nord et au sud d'Aire, à Pcrthes-les'-IIur-lus, dans le bois de. la .Grurie (Argorvne); bombardement d'A rmevtières, canonnade autour d'Amienssur l'Aisne et en Champagne. Eh Pologne, concentration allemande entre la Yistide et la Pilitza, eu vue de traverser la Bzoura et la Èawkh dans les districts de Mistrzcvitze et. de Bolimof; contre Skierniewice, l'ennemi est repoussé avec de fortes pertes; combats acharnés sur les denz rives de la Pilifia, à. leser-.oc, à Eojkoyawisla et à Opoczno-Tomascho'foù les Allemands sont rèpùmsés de tau tes parts. En Gaiicie, autour de Cracovie: 5,000 ■prisonniers allemands (66 officiers), -3 canons, 10 mitrailleuses. Dans les Carpathes, 1,600 prisonniers allemands (35 officiers). Serbes et Monténégrins en marche sur Sarajevo. Sur la Méditerranée, bombardement d'Alcxand'relie (Syrie) et du chemin, de. fer de Bagdad par un torpilleur russe. En A sie-Mineure, chefs cl troupes kurdes se joignent aua. Russes pour échapper à Ja tyrannie turque. En Hongrie, manifestationè populaires tchfe/uc< contre la guerre. A' Paris, rentrée du Parlement : discours de M. Fi-viani: ,,T.a France ira jusqu'au bout, ayant, la- certitude de la victoire, pour le Droit contre la Force."- Abonnements pour 1916 Tout lecteur qui prendra un abonnement de 3 mois à partir du 1er janvier 1916 recevra le journal sra-tuitement à partir d'aujourd'hui jusqu'au 31 deoembre 1915. En Belgique. A Bruxelles. On annonce la mort de SI. Julien Bareel, ecfuseiller à la cour d'a.ppel, beau-frère du ministre Segere. * * * X. le séuateur Franck avait interjeté appel contre le département des finances de Berlin parce que celui-ci avait exigé le paiement de la fameuse taxe sur les absenta, — décuplée. Or. la cour d'appel de Bruxelles, devant laquelle l'affaire a été portée, vient de se déclarer incompétente, conformément à l'avis du procureur général. * * * L'autorité allemande a adressé l'avis suivant aux directeurs de journaux qui s'éditent daus la capitale: „Sur l'ordre du gouverneur général,' les stipulations suivantes entrèrent immédiatement en vigueur concernant l'envoi postal de journaux, de périodiques, de livres et de musiques: L'envoi de journaux à l'intérieur du pays ou à destination de pays neutres qui se trouvent en relations postales avec la Belgique, notamment le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse, la Suède et la Norvège, est seul autorisé : A) lorsque l'euvoi est fait par l'éditeur ou l'imprimeur du journal ou du périodique: B) lorsque l'envoi est adi'essé aux autorités allemandes, à des fonctionnaires ou à des militaires allemands ou lorsqu'il est envoyé par ces derniers. Aucun autre envoi de journaux ou de périodiques ne sera toléré à l'intérieur du pays occupé. Tous les envois de musique et de livres de ou aux pays neutres susdits sont exclus du service postal. Dans les stipulations concernant, l'envoi postal entre l'Allemagne et ses alliées, aucune modification n'est sut-venue'-'. * * * Le bourgmestre Max est toujours enfermé à Gl'atz. Mais, outre que les Boches l'ont enfermé sans aueune raison honnête, ils l'ont à pré ent condamné eu quelque Sorte au régime cellulaire. En effet', le bourgmestre est isolé complètement, ainsi qu'il ressort de'la lettre suivante qu'il fit tenir, malgré tout-, à l'un de ses amis : ,,71 y a ioi, depuis six mois, un petit groupe d'officiers qui parait très sympathique.,,Ces messieurs peuvent librement causer ensemble; niais, pour des raisons que j'ignore, il m'a été, depuis leur arrivée, rigoureusement interdit d'avoir avec eux iû moindi'e contact. ,,Tu me parles (un ami, dans une lettre à M. Max, lui faisait prévoir les fêtes qui seraient données en son honneur et qu'il aurait à présider lors de son retour a.u pays) de banquets futurs à présider!... Je crains fort d'avoir, d'ici là, pardu complètement l'usage de la parole!" Evidemment, il ne faut pas prendre à ia iettre la dernière phrase de cette correspondance. E«assurons ceux qui aiment entendre le brillant causeur qu'est M. Adolphe Max. Mais il n'eu est pas moins vrai qu'on lui fait la vie impossible depuis longtemps et que la santé du loyal patriote doit en avoir beaucoup souffert. Toujours la Kivilisation ! A Anvers. Le prix des cigares, en Belgique, a augmenté dans des proportions assez fortes. Ceci en conformité avec la décision prise par la Fédération belge des fabricants de cigares à Anvers, — dont nous recevons aujourd'hui notification. Voici le texte adressé par la Fédération à tous les commerçants en cigares du pays: Monsieur, Nous avons l'honneur do voua informer qu'en séance t enue le 8 novembre à Bruxelles, le Comité de Ta Fédération a adopté à l'unanimité la décision suivante: A partir du premier décembre prochain les prix de fabrique seront augmentés de: 26 % pour tous les cigares jusqu'à 50 frs. inclusivement; 15 % pour tous les cigares au delà de 50 frs.; 20 % pour tous les cigarillos jusqu'à 25 frs. inclusivement; 15 % pour tous les cigarillos au deià de 25 francs». Ces majorations sont à ajouter su montant Je la facture. Tons les détaillants et négociants en cigares du pays seront informés de cette hausse et recevront en même temps un tableau type des nouveaux prix de vente au détail. Nous sommes persuadés que vous aurez à coeur de vous conformer à cette décision, prise dans l'intérêt général de notre industrie.Le bureau de la Fédération belge des fabricants de cigares.. * # # Les rares journaux publiés au pays nous apportent une liste assez complète — trop pourrait-on écrire. •— des condamnations prononcées par les tribunaux bcclies. A Anvers, il y a trois sortes de tribunaux: celui du gouverneur allemand, celui du gouvernement et celui du Kommandant. | Nous citerons quelques cas seulement, I nour ne £as importuner nos lecteurs par une trop longue énumération : Antoinette Parevs, 14 jours de prison pour avoir voyagé avec un faux passeport.; François Pau-wels, de Melsele, 4 semai nés de prison pour avoir, sans permission, donné de l'orge comme nourriture; A. De Backer, de Bruxelles, 6 semaines, parce qu'il a passé la frontière à un endroit défendu; 5 mois de prison à C. B. Verbccke, d'Anvers, qui a introduit des lettres dans le pays; Adrienne Verbelen, de Puers, deux mois de prison pour injures à des Allemands ; 14 mois à F. Carpeiïtier, d'Anvers, pour avoir transporté des personnes et de la correspondance; Jean Lohest, Louis Lohest, Marcel de Sparlet, de Liège, £t Henri Claessen, d'Anvers : 3 mois de prison pour avoir essayé de quitter la Belgique sans passeport; se trouvent dans le même ces Maurice Friket, de Liège, Léon Piérard et Marcel Rutten, d'Anvers. Les autres condamnations ont trait à l'interdiction d'aider à passer la frontière ou à transporter des' lettres. Les condamnations prononcées par le Kommandant sont moins graves: elles se chiffrent par quelques marks d'amende. Ça paie les cigares.... * * * Les Allemands s'occupent avec hâte de construire tout autour de la ville, vers Cap-pellen, Putte, Staebroeck et Lillo, de profondes tranchées. Aussi bien, des réquisitions considérables ont été faites dans ces différentes localités. A CG a n ci. On .a reçu la nouvelle d'un drame qui a eu le village de Saffelaere pour théâtre. Dans cette commune, la famille van Fot-telsberg a été' condamnée, par les Boches, à une amende pour irrégularité dans la livraison de froment aux autorités occupantes . > La famille refusa de payer. Des policiers, escortés par un soldat, se rendirent à la ferme. Mais, comme on dit vulgairement, ils tomberont sur ,,un bec de gaz". La famille van Pottelsberg entendant se défendre contre la manu militari et elle se déj fendit courageusement. Les i>oliciers firent feu : trois personnes furent tuées. I>e drame a causé une profonde émotion dans les environs de Gand, d'autant que la famille est des plus considérées et des plus j importantes. A Ltsi L/Oaavière _ Voici dix jours, 2 officiers allemands I s amenaient en le bureau de direction de I 1 usine métallurgique .,La Franco-Belge", a La Croycre-La Louvière. Us demandèrent un bureau et un coffre-fort. Le directeur leur répondit : ,,Voici mon bureau, voici le coffre-fort.. Moi, je m'en vais". Les .contremaîtres et les ouvriers, spontanément, ont refusé de retourner à l'usine. 11 'paraît que les Allemands font des démarches pour faire rentrer les chefs. Naturellement, les menaces ne font pas défaut. Ils espèrent que les ouvriers rentreront lorsque leurs contremaîtres auront accepté de réintégrer l'usine. On travaillait quelque trois jours par semaine à la Franco-Belge. On effectuait. surtout des réparations et travaux pour l'usine même. * * * La louvière r/apprête à fêter le centenaire de M. Victor Bochr doyen des industriels I belges, fondateur de la faïencerie bien connue Kéramis. On connaît dans le monde entier les produits de cette faïencerie qui, occupe plus d'un millier d'ouvriers. * * C'est M. La Canne, directeur-gérant de ,,La Providence", que les Boches ont arrêté à la suite des faits que nous avons relatés cl ; notre numéro de dimanche. Au Limboui'g. On se rappelle que des explosifs furent découverts à Ha mou t. Les Boches firent des enquêtes qui aboutirent à l'arrestation de quelques innocents qu'il fal'lut relâcher. Mais les Allemands n'étaient pas satisfaits-: • la quantité de poudre découverts ne leur suffisait pas. Ils infligèrent une amende de 4.100 marks à la commune, — qui n'en peut rien. * *. * Les glands et les marrens sauvages font 1 objet d'un commerce très actif Les pre-I miers sont destinés à l'alimentation des, laudsturm mà'nner et des porcs, les seconds sont concassés et mélangés à la pâture du bétail, * * * Il est interdit de vendre de l'orge et mêoio de le transporter sans un passavant-.' Aussi bien ne peut-On l'employer à l'alimentation du bétail. A Namîir. Plusieurs personnes ont été arrêtées à la suite de l'explcsion de la poudrière du fort de Cognelée. Nous avons annoncé cet acci-' | dent le 8 décembre. Quatre-vingts Boches ! périrent dans la catastrophe. Les Allemand*» veulent à présent, coûte ; que coûte, trouver des victimes belges..» il • m , ni —1 jfi j—i ■1ïi~"i77MfiiiTT ' A Rouler» On annonce la mort, à l'âge do 92 ans, de M. llodenbach, perè du poète flamand, Albrecht Iiodenbach.- Aux frontières. Une femme, raconte ,,De Telegraaf", avait en vain essayé de passer la frontière. Jl s'en fallut de peu qu'elle réussit. Le poste ; allemand s'était laissé corrompre, mais, lorsque la femme attendit le signal du départ, en lui annonça l'arrivée de nouveaux soldats qui ne se laisseraient pas acheter. Elle s'en retourna donc. Elle essaya à la Kom-mandantur d'Anvers d'obtenir un passeport. Ainsi, chaque jour, elle revint jusqu'à ce qu'on lui dit: ,,N'avez-vous pas tenté de passer la frontière à tel endroit en payant tel prix?" Les Allemands savaient de l'incident jusqu'au moindre détail. La femme nia si énergiquement que l'officier, ébranlé, lui délivra quand même un passierschein. Une autre Jemme, à- laquelle on avait demandé de signer une formule par laquelle elle s'engageait à ne plus rentrer en Belgique durant la guerre, répondit sur le champ : ,,Je signerai trente-sept fois de suite s'il le faut." Une autre désirait rentrer en Belgique. Elle était très hardie: -— Où est votre mari, questionne le fonctionnaire ? — Qu'en sais-je? fit-elle. En fuyant, nous avons pris des routes différentes. — Mais si votre homme, ne se trouve pas à son domicile lorsque vous rentrerez? — Je m'en suis passé toute une année, j'aurai donc la patience de l'attendre une année encore. Donnez-moi donc un passeport que je puisse revenir chez, moi. Que de gens se traînent pendant des semaines aux différentes Kommandantur avec l'espoir de recevoir, un jour, le passeport tant désiré! Voyager en Belgique ne coûte pas de peine on le voit! De la patience seulement. * * * Les Allemands surveillent tous les hommes jeunes, aptes au service. Certains de ceux-ci, fixés en Hollande, reçoivent parfois l'invitation de se rendre à tel ou tel bureau boche sur la demande de leurs parents, restés au pays. Ou, parfois encore, des femmes reçoivent de leur mari l'ordre de revenir. Il y a une semaine, une dame revenait d'Angleterre. Son mari lui avait écrit de venir le rejoindre (ils habitent une ville situés à l'arrière du front). Cette dame avait assisté jadis à un bombardement et à un combat de rues, après quoi elle était partie pour l'étranger, à moitié folle. Elle dut longtemps garder le lit. Et voici que son mari la rappelait alors qu'elle eut préféré rester en pays neutre! .,Tout ici est calme, lui écrivait l'homme, tu peux donc revenir sans crainte." Finalement, elle se décïcla et. se rendit en Belgique. Vendredi soir, elle arrivait chez son mari, dans la petite ville située à quinze kilomètres du secteur d'Ypres ,,où tout est si calme" 1 Dans la nuit de vendredi, la canonnade reprit précisément et fut d'une telle violence' qu'on en voyait distinctement les lueurs de la Flandre Zélandaise. Faut-il se demander comment la malheureuse femme passa la nuit, à quinze kilomètres du front ? * * - Une dame, qui venait d'Anvers, raconte qu'avec .soixante réfugiés elle pataugea dans la houe et l'eau en Carnpine. Les Allemand» 'pourchassèrent la petite troupe, firent prisonnières cinquante-huit persoiuies qu'ils frappèrent à coupé de crosse. Deux seules s'échappèrent et arrivèrent en Hollande. * * * Des réfugiés flamands fixés eii Flandre Zélandaise ont reçu la visite d'un commis-voyageur d'une fabrique belge où l'on travaille les haillons. Celui-ci .prétendit pouvoir prendre avec lui des lettres qui seraient censurées à Gand par les Allemands et seraient ensuite remises à leurs destinataires. H ?'engageait à leur rapporter les réponses. Est-ce une mesure allemande pour se.procurer d«s lettres de ooldats belges ? En tous cas, les Belges sont avertis. * * A- Dans la nuit de vendredi à samedi, trois sentinelles allemandes de garde près de Lom i mel ont arrêté dix-sept Belges, hommes c'; femmes, qui voulaient passer en Hollande. Les hommes sa.niirent eu état de rébellion et renversèrent lc3 trois Boches. On dit .que, doux personnes ont été mortellement blessées, mais, que les autres ont » pu passer en territoire hollandais. — La Ouerre au Googo. Nous avons eu le très vif plaisir de rencontrer ces jours-ci, à Londres, le vaillant capitaine Arrïlenius dont la belle conduite au Congo lui a valu la croix, de chevalier de l'Ordre de Léopold. Le ca-pitaiue Arrlienius. lieutenant de réserve de l'artillerie suédoise, était parti au Congo en octobre 1907. Au cours de ce premier séjour, il commanda la compagnie du Manie-ma (Kasongo) et celle un chemin de fer des Grands Lacs (Stanleyville). Rentré en congé, aprèc un terme de 3.' ans, il retourna pour Ja seconde l'ois, en septembre 1911, et fut désigné pour le Kivu, où il fut attaché à la compagnie de cette région. Au début de la guerre, il de- j vait "rentrer, fin do terme, mais préféra rester ■ et se battre pour notre noble cause avec ses vaillants- camarades beîge.s. Il partit immédiatement au front avec la compagnie du Kivu. j Dans le combat du 4. octobre 1914—combat au cours duquel les troupes belges subirent malheureusement de très grandes pertes—il fi. ^ grièvement blessé. Ses compagnons d'armes cl le médecin lui conseillèrent d© rentrer, mais il n'en fit rieji et, à peine guéri, il retourna au front où il est resté jusqu'à la fin du moi~ d'août 1915. I] rentre maintenant en Suède, pour prendro un repos bien mérité et retournera, dans quelques1 mois, pour la 3me fois en Afrique. Mais de capitaine Arrhenius ne compte pas rester inactif pendant son congé qu'il entend consacrer à la défense de la cause belgo en Suède: il y donnera des conférences et parlera non seulement- de ce qu'il a vu en Afrique et de la visite qu'il a faite aux tranchées belges en Europe mais aussi du rôle joué par l'Allemagne.Ainsi que nous l'avons annoncé le capitaine Arrhenius a eu l'insigne honneur d'être reçu par le Roi Albert ,au grand quartier général belge, et il a emporté de cette entrevue une impression inoubliable. C'est à la suite de celle-ci qu'il visita les tranchées belges. Mais laissons la pa-role au vaillant officier colonial : ..Jamais, nons dit-il, je n'ai vu un souverain pareil ; jamais je n'ai vu de soldats comme les soldats belges. Quel magnifique Koi1 Quels braves soldats! Ces soldats, qui depuis un an supportent les fatigues d'une vie très dure, sont, tous heureux et contents. Ils sont certains de la victoire finale. Ils se battent comme des héros autour de leur souverain. ..La. Belgique—jadis la petite Belgique —a montré l'exemple aux petites nations: un petit pays bien décidé peut se défendre, même contre une puissance comme l'Allemagne. ,,La Belgique—jadis la petite Belgique —est devenue la grande Belgique et le ltoi Albert est aujourd'hui le souverain le plus connu du monde." Le capitaine Arrhenius. ainsi qu'on le voit, parle avec la netteté du soldat, mais il s'exprime avec tant do conviction et de chaleur que l'on ne peut s'empêcher d'êtro ému de l'hommage éloquent qu'il rend à la Belgique, à Son Roi et à son armée. La conversation s'engagea ensuite sur le rôle des Belges en Afrique. ..Les Belges en Afrique, et avec eux tous les Scandinaves au service de la. Colonie, feront tout, dit le capitaino Arrhenius, pour battro les Allemands et pour conquérir l'Est Africain qui augmentera en étendue et en richesse notre belle colonie. ..En Afrique, nous sommes à la veille de l'offensive. J'ai hâte d'y retourner potir y prendre part et retrouver mes braves camarades.,.Xous sommes aujourd'hui prêts; nous pouvons marcher, en avant. Jusqu'à présent, nous avions dû nous en tenir à la défensive; cependant, nous avons eu des escarmouches, même 'très sérieuses, et permettez—moi de vous citer quelques camarades qui se sont vaillamment battu. Je ne parle, bien entendu, que des troupes au nord du Kivu, placées sous le commandement du Colonel Henry (troupes dont j'ai fait partie jusqu'ici). ..Je citerai donc les Belges Berns, Homme-l'eri. Boulon ffe. Ruwé't, Claes, Roos. Oriant et Colignon—il y en a • encore plusieurs autres flont les noms m'échappent—et les Suédois Bovton et Hultherg; ce dernier s'est spécialement distingué au combat du 4 octobre 1011. Ils sont braves tous. ,,Et Pur-k Çhaudoir, donc! Décoré de l'Ordre de Léopold et de la Légion d'Honneur, en Europe, il" est parti pour le Congo où il n'est resté que pendant quelques mois, mais il les a rudement bien employés. En Afrique, il s'est distingué comme en Europe. C'est un bravo officier, .courageux et surtout intrépide. La défensive ne lui plaisait cependant pas, et il .vient de rentrer en Europe pour reprendre son service dans l'armée métropolitaine et recommencer ses hardis erploits d'Afrique, dont tout le monde parle. Ainsi'que vous le savez, c'est Cha\iddir qui, avec le lieutenant Boyton, enleva le poste allemand* de Kissegnies et qui ensuite.' avec une poignée d'hommes seulement, prit - ht, position de Lubafu qu'il commanda jusqu'au moment de «on 3'etour on Europe. ,,Je. ne. peux évidemment pas vous parler de ce que.nous allons faire là-ftas, mais nous prendrons sOuV peii Toffensivc, je l'espère, et nous allons, f en suis certain-, vaincre les Boches. ,,Nous avons un chef, le colonel Tombcurt et son chef: d'état-major, le lieutenant-colonel Mo-litor, autour de qui Belges et Scandinaves se réuniront pour marcher en avant de victoire en victoire. ,,Les Allemands sont forts et bien organisés. Ils étaient préparés depuis longtemps à une guerre en Afrique . J'ai même entendu dire qu'on, a trouvé sur des soldats tués et sur des blessés des ordres de mobilisation clates de fin juillet 1914. ..En Afrique nous étions bien décades ii garder'seulement" la frontière, mais les Allc-r mands ont commencé les hostilités, et d'une façon très- lâche", absolument comme en Europe. 11 est .très difficile d'évalué:- leurs forces; ils doivent actuellement posséder environ 12.000 soldats uoir6 et 3,000 blancs. „Le soldat noir du Congo belge e6t supérieur, au sendat noir de l'Est Africain allemand. Il '(Vst courageux, dévoué et surtout très bon tireur. • ..L'esprit des officiers et des sous-officiers est excellent; tous ne demandent qu'à aller nu feù et à venger leurs camarades tombés au champ, d'honneur tant au Congo qu'en Europe. Au début, nous n'étions pas préparée à une guerre à l'européenne, mais nous le famines à présent. '..Jo resterai deux mois environ en Suède et je retournerai ensuite en Afrique, comme jo vous l'ai dit. J'espère y retj'pusver mes braves frères d'armes victorieux et loin déjà dans l'Est Africain Allemand." Xotre entretien prit fin sur ces mots. Il ne nous reste qu'à exprimer le voeu de voir se réaliser l'espoir du capitaine Arrhenius et à souhaiter au vaillant officier colonial un excellent congé en Suède. ..La Tribune Congolaise ". seront heureux de savoir que les Belges en Hollande pensent à eux à l'occasion do la Noël et des Etrennes. Envoyez-nous ce que vous pouvez pour notre liste de souscription*

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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