L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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12 February 1916
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s.n. 1916, 12 February. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/3r0pr7nq5j/
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✓jeme Annee IV°. 477 S cents no Centimes] Samedi 125 février 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, «Journal quotidien du malin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction î N. 35. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. Comité de Rédaction: $ ch^îe® Bernard, Charles Herbiet, / Rerae- dianralbry, Ëmiîe Painparé. v 4 JPoair lies annonces, abonnements et vente aau sitiïTîéjro, s'adresser fà. l'Aclimipîistreitioii c£is journa!: IV.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: Abonnements] Hoitandefl,I.SOparmois. Efransepfl.2.00parmois Annonces: (15 cents la Signe. Kéclaniss: 30 cents !a Signe. Tristes Manoeuvres Kous avoii9 déjà , relevé la collaboration étrange que d'aucuns de nos compatriotes prêtent à des journaux «hollandais. Point n'est question bien entendu de journalisme ou de l'exercice d'un métier. Mais il est étrange de voir des Belges( ?) profiter de leurs relations dans certains milieux tollandais pour faire passer dans la presse de ce pays des articles où, sous couleur de faire la cour à la Hollande, ils nous dictent la leçon, à nous et à nos amis. C'est fort comique. Quels que soient ces personnages, car ce qu'il y a de fâcheux' dans leur cas c'est qu'ils se dissimulent derrière un prudent anonymat, et si haut placés qu'ils s'imaginent l'être, nous irons leur tirer la barbe à l'occasion. Un pion est toujours impuissant contre le pied de nez d'un gavroche. Et c'eGt pourquoi nous préférons toujours jouer le rôle du dernier. Mais quittons ce ton. Ubi patria ubi bene. Libre à ces. Belges de préférer les ntérêts de la Hollande, où ils ont leurs affaires, à ceux de la Belgique. Ils se ïetran-ïhent par là de la communauté et le tact e plus élémentaire leur interdit de parler m notre nom. Au lieu de cela, ils assiègent es bureaux de rédaction des grands jour-aaux d'Amsterdam et de Rotterdam pour obtenir l'insertion d'articles où, à coté de quelques platitudes à l'adresse de la Hol-ande, ils alignent des phrases doctorales, et jui parfois s'efforcent d'être méprisantes, îut ce qu'ils appellent la maffia de la presse belge à l'étranger. Cette ,,maffia", pii comprend indistinctement tous nos con-rreres belges (sauf un) de Hollande, de France et d'Angleterre, est unanime sur un programme de revendications nationales qui ae plaît pas à ces messieurs. Ecrivailleurs sans importance, ^ publicistes sans public, porte-plumes d'une opinion qui n'existé que dans leur imagination, hé qu'importe ce que disent ces gens de rien— Soit. Admettons que nos confrères et nous, nous n'avons pas d'autre importance que celle que veu-ent bien nous accorder ces correspondants monymes du ,.Algemeen Handelsblad" ou !u ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant". iTous leur répondrons donc que, s'ils prétendit que nous obéissons à un mot d'ordre ,onné simultanément à Paris, à Londres, u Havre,, à Amsterdam, à Rotterdam, à i Haye et à M'aestricht, ils disent une ontre-vérité. Mais tous, nous sommes pari otes, hyper-patriotes dirait Camille Huys-îan'S.. Tous, nous défendons le point de vue elge et rien que belge. Quoi d'étonnant à 3 "que nous arrivions à des conclusions iden-ques ? Aussi notre personnalité n'a abso-iment rien à voir avec les idées que nous efendons et qui seules importent. Ces idées >nt celles des dizaines de milliers de Belges înigrés aux Pays-Bas, en France et en .ngleterre, comme des millions de Belges ni souffrent en silence sous la botte de envahisseur. Et n'est-ce pas déjà recon-aître la précellence de ces idées quand on 3 trouvé pour les combattre rien d'autre ne de s'en prendre à la personnalité ou i manque de personnalité de ceux qui n'en >nt que les modestes servants ? C'est ainsi que le 5 février dernier paissait dans l',,Algemeen Handelsblad" un n g article précédé de cette çiention: ,,on )us écrit de source belge...." dont l'auteur attaquait, avec une lourdeur qui s'effor-iit d'être méprisante, à ceux qui deman-mt l'accession de la Belgique au traité de ondres. Evidemment c'est un point de ne. Mais on peut trouver fâcheux qu'un élge choisisse un journal hollandais, si frnpathique qu'il puisse être à notre cause, loins pour défendre une opinion que pour itaquer des Belges qui pensent autrement ie lui. Inutile de dire que ce sont les êmes personnages qui s'en vont répétant rtout que leurs compatriotes donnent à étranger un fâ-cheux exemple d'indisci-ine. Peu de jours après, d'ailleurs, le landelsblad", dont l'esprit d'impartialité : au-dessus de tout soupçon, publiait, alement de source belge, une brèvt%répon-au premier article où ce distributeur de nsums recevait la leçon à son tour. Aussi i-t-il pas récidivé. Mais, dans le no. de idi soir de la même feuille, nous relevons, iiblement de la même source, un articulet le ,,XXe Siècle" est vivement pris à rtie. Encore une fois, même si l'on n'est s d'accord avec les idées que le ,,XXe îcle" croit devoir défendre dans l'intérêt tional, comment peut-on s'imaginer 'il y a des Belges, assez dénués de coeur d'esprit, pour aller débiner un confrère [ge dans un journal hollandais ! Par împle si le „XXme Siècle" croit utile répondre à une attaque toujours méprise puisque anonyme, c'est affaire à lu1' 1 nous n'avons pas à nous mêler dé ce qui nôus regarde pas. Mais pour nous, qu nm°s sur place, c'est un devoir de ne > laisser passer des attaques comme celles-sans les dénoncer. Lorsque l',,Algemeen Handelsblad'' pro- , te contre ce qu'a pu écrire le ,,XXe Siè-" .au sujet'de Baarle-Duc il est absolu- « nt dans son rôle. Il ne s'occupe, lui, que < l'intérêt hollandais sans se demander si i intérêt est contraire au nôtro. Mais il • inadmissible aù'iin Belge, même s'il a i triste couicur." cîe se mettre ..au-dessus •là Mêlée", e'ù s'il croit que le peint de s'hollendais est le 'bon ; vi<yihe* au- secours .1AA|geme&n Handelsblad." =— dont il i ferait mieux de suivre l'exemple patriotique — pour déclarer dans ses colonnes que le ,,XXe Siècle", depuis qu'il a émigré au Havre, n'en/gage plus que la responsabilité de quelques particuliers sans importance. Et nous n'avons pas besoin de former.une ,,maffia" pour relever de pareilles manoeu-® vres comme il convient. Charles Bernard* P.S. M. J. Hoste nous adresse le billet suivant : La Haye, le 8 février 1916. ,,Monsieur le Directeur, ,,Votre rédaction a mal lu mon article et se complaît dans des interprétations fantaisistes. Dans le numéro du 7 février il m'est même imputé, sans plus, d'avoir écrit que les Belges veulent faire la paix. Or je ne me suis point déclaré partisan de ce que l'on est convenu d'appeler ,,une paix prématurée", mais j'ai écrit que les Belges devaient se préoccuper de la solution du conflit, pour éviter le retour d'une pareille catastrophe, et que la noblesse du rôle moral que cette guerre leur a dévolu leur donnait à cet égard des titres incontestables.J'espère que vous aurez compris la distinction, et j'espère aussi que la présente mise au point vous fera reconnaître votre erreur." ■ Nous n'avons pas mal lu. Le 2 février dernier nous écrivions à cette même place que M. J. Hoste nous aurait fait cette objection. La vérité c'est que le jeune M. Hoste a tellement abusé dans son article de ce que Barbey d'Aurevilly appelait le droit sacré de se contredire qu'il ne s'y retrouve plus lui-même. Mettons que M. Hoste n'a rien dit. C'est encore la meilleure solution. c. S, —• .1— Menaces MaximiUen Harden supplie les Alliés de faire la paix, ajoutant que s'ils ne l'accordaient pas proràptement l'All&magne se déchaînerait et mettrait en oeuvre tous les moyens propres à détruire, dévaster, ravager, assassiner. Comme un écho à oe discours prononcé il y a quelques jours devant un auditoire berlinois qui, encore qu'il eût le ventre creux, avait des oreilles pour entendre ces paroles menaçantes, expression'd'une peuplade restée barbare, quoi qu'elle en ait, et des mains pour les applaudir, voici venir d'Amérique la nouvelle que, si les Alliés ne s'empressent de signer la paix^ que veut l'Allemagne, celle-ci se mettra à faire usage de procédés de destruction terribles qu'elle avait réservés jusqu'à présent... pour la bonne bouche. Paroles en l'air qui n'effraieront personne. Les adversaires de l'Allemagne s'attendent aux pires choses de sa part et cependant ils-ne reculeront pas, ils subiront les horreurs dont elle semble vouloir les gratifier, ils en souffriront passagèrement, pour reprendre avec plus d'acharnement la mise à bas de la nation allemande, sans quoi la paix, qu'il faut que l'univers conquière définitivement, ne sera jamais qu'un rêve de cette classe dangereuse d'êtres que l'on nomme pacifistes. Et si nos ennemis s'imaginent que ces gestes et ces paroles de menace sont inattendus,, et produiront un effet quelconque, qu'ils lisent ce que le grand Anatole France écrivait, de façon prophétique, il y a quelques mois en préface à une édition de dessins d'Hermann' Paul : ,,A cette guerre, qu'ils ont voulu, pour leur perte, les Allemands ont successivement imprimé des formes diverses mais toujours horribles: d'abord, la forme en trombe, en typhon, dans un pays qui ne les combattait pas et que les droits les plus sacrés devaient défendre contre leurs violences, et le typhon s'arrêta à la Marne. Ce fut ensuite la forme souterraine et métallurgique, puis la forme chimique. Et l'on doute, ^ quand on les connaît, si, à cette forme chimique, ils ne feront pas succéder la forme bactériologique, si, après la lutte des gaz délétères et des liquides enflammés, ils n'intro- 1 duiront pas la lutte des tubes de culture, et s'il ne faudra pas enfin créer, dans chaque pays « allié, un ministère des sérums." „ Voilà le fruit de leur savoir. Notre bon Rabelais a eu bien raison de dire : ,,Science i sans conscience est 1a. perte de l'âme." ,,Jusque-là, jusqu'à eux, la guerre atroce, 1 épouvantable, la guerre détestée des mères, ( gardait encore, parmi les nations formées des ' débris de l'empire romain, un visage d'honi- 1 me, quelque chose qui, dans son horreur, rap- 1 ç>e!ait pourtant le Grec ingénieux et le .rude ( Latin qui en avaient déterminé les formes. ] Mais voici que les Allemands en font un mon- ] ître tellement hideux que l'humanité entière i'empresse pour l'étouffer. L'Allemagne a vou- j u tuer la paix et maintenant c'est la guerre qu'elle tue sans le vouloir. Elle l'a faite trop ■ horrible." ! il A* m // y ê un an 12 février 1915: A Souain (Champagne), un bataillon français est obligé d'évacue* i ni bois en. avant des tranchées. Ailleun i tes attaques allemandes s mit 1 e poussées. En Asie-Min-ewre, occupation de Tchorol par les Russes, qui ont dispersé les Turcs i t fait à cette date 50,000 prisonniers et <■ >27 officiers. Le tsar Nicolas II visite le -'lotte russe mouillée à ~Sébastopol. Deux teamers anglais, ,,Oriol" et ,,London~ i Trader", allant du Havre à Londres, son" î • onsïdérés comme perdus. Avertissement r les Etats-Unis à VAllemagne l'invitant c ; •especter la séourité de ses vaisseaux et h ' ne des Américains. Note des Etats-Unis ' à 'Angleterre Vinvitant à ne pas abuser dû oavi/Jon de l'Union. A Péra, Vattaché na- : :al grec est insulté par un agent turc; protestation de la Grèce, excus-es et répara-■iom accordées par. la Turquiex , En Belgique. A Bruxelles. Tou&eS les annonces sont à prendre, pourvu qu'elles rapportent, se disent les journaux emboehés. De là, l'insertion, dans le papier des frères Hutt, de la petite annonce que voici : CHIMISTE. CJsime à zinc rhénane demande chimiste ou pratiquant bien versé dans les analyses respectiv. Dames expérimentées dans ce ressort sont également admises. S'adresser pour le détail, salaire, etc., à S. P. 294, bur. journal. 43224 Nous est-il permis de demander si cette fabrique rhéna.ne ne travaille pas pour l'armée allemande? Il est une autre annonce qui attire depuis plusieurs jours l'attention des lecteurs dé oe môme journal. Elle est ainsi libellée: MERCI Grands remerciements à la personne qui, I pour obéir à 6a conscience et éviter — si.! possible —"de grands m'alheu^, fait preuve de si nobles sentiments. Impossible d'éoarter danger sans renseignements complémentaires. 43452 Et, bieai entendu, les commentaires vont leur train * * * La surveillance des maisons de jeux est confiée à M. Janssens, chef de la brigade judiciaire. M. Julien Fronville, qui s'coçu-pait jadis de ce service, reste à la têté dtf* la 6e division et remplit en même temps les fonctions de sous-chef à la division centrale. * * * La ,,Gazette de Lausanne" publie l'intéressante lettre que voici de son' correspondant roumain: J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec' un Belge qui a pu, malgré les plus grosses difficultés, quitter dernièrement la Belgique et qui était venu ici pour se rencontrer avec le cardinal Mercier. D'après les renseigne-.ments que j'ai' recueillis de la bouche de ce Belge, les-troupes allemandes qui séjournent actuellement en Belgique sont absolument démoralisées. Sans la peur d'être fusillés les soldats refuseraient de se rendre au front, tellement ils sont convaincus qu'ils n'en reviendront pas. Les officiers eux-mêmes sont en proie à un profond découragement. Il y a longtemps qu'ils ne croient plus à la victoire finale. Depuis des mois déjà, les Allemands de Belgique prennent toutes leurs mesures en vue d'une évacuation, mais ce qui m'a le plus impressionné dans les récits que m'a faits ce Belge, c'est ce qu'il m'a raconté du sentiment d'aversion et de haine, haine profonde, invincible, effroyable, dont personne ne peut se faire une idée, que professe toute la population belge pour les Allemands : jamais deux peuples ne se sont détestés comme les Belges détestent en ce moment'les Allemands. Ce Belge m'a exprimé, en outre, la conviction que cette haine survivrait à la guerre, et qu'après la résurrection du royaume belge — qui est plus que jamais absolument certaine — des années s'écouleront, me disait-il, avant qu'un Allemand quel qu'il soit puisse pénétrer en Belgique sans s'exposer aux risques les plus sérieux. C'est là ce qu'il y a d'épouvantable dans le présent conflit. Les Allemands ont conduit la guerre de telle façon qu'ils ont sou-ievé contre eux l'exécration générale. La Daix une fois signée, un mur infranchissa-Dle se dressera entre les empires du centre ît les autres pays belligérants. Ceux-ci s'entoureront d'un cordon sanitaire pour empêcher la pénétration non seulement des Alle-nands, mais de tous les produits allemands. Vlême si l'Allemagne était victorieuse — et ;lle ne le sera pas — cette aversion conti-mée des belligérants et d'un grand nombre ïe neutres, qui se fera sentir sur tous les errains, politique, religieux, économique, inancier, industriel, etc., constituerait pour 'Allemagne un irréparable désastre qu'au-runé indemnité ne suffirait à payer. Après a guerre, me disait quelqu'un, les Alle-nands seront comme les lépreux de l'Eu-ope ; personne, parmi les belligérants ac-uels, ne voudra plus avoir de contact avec !ux. Voilà ce que les Allemands auront ga-jné à violer les grands principes de droit, le justice et d'humanité qui étaient jusqu'à e jour l'honneur de notre civilisation chré-ienne. Les dirigeants de l'Allemagne ap->rendront à leurs dépens qu'il y a une Né-lésis de l'histoire et qu'on ne se met pas mpunément en dehors des règles de la mo-ale commune. Pour en revenir à la Belgique, le Belge .vec lequel j'ai eu occasion de m'entretenir n'a fourni les détails les plus intéressants ■t les plus consolants sur l'état d'esprit de es. compatriotes, -eu!-* tenace résistance à 'oppression allemande, leur inébranlable ttachement à la dynastie exilée, leur coh-iance invincible dans les revanches futu- , es. L'âme belge est incompressible. Les Allemands ont beau faire peser sur le pays ouib entier le joug le plus dur et le plus /tiroce, leur terrorisme n'a pas gagné un -Mi.l adepte à domination allemande qui nspire plus do répulsion que jamais. Je .ourrai'j citer à ce propos des anecdotes iaractérl5tiques, mais je ne veux compro-nettre personnej je m'en, tiendrai à ce sim ple trait. Un. officier supérieur allemand s'entretenait l'autre jour avec un haut fonctionnaire belge. L'officier' allemand ayant lait allusion à l'occupation de la Belgique, le fonctionnaire lui répondit: ,,Rectifions, monsieur, nous ne sommes ni des occupés, ni des annexés; nous sommes des belligérants". La Belgique souffre sans doute; elle souffre des douleurs inénarrables, mais elle ne craint pas et elle espère. Et elle a raison d'espérer. Permettez-moi de vous citer oe passage de l'admirable lettre que le cardinal Mercier vient d'adresser au syndic-de Rome, le prince Colonna, pour le remercier des manifestations do sympathie qui s'épiaient produites à son endroit dans le conseil municipal de Rome*. ,,Vous nous avez souhaité la résurrection. J'y crois, j'y compte, écrit le primat de Belgique. Le sentiment profond de justice, la rectitude spontanée de la conscience humaine apporteront, je n'en puis douter, avec la pression providentielle sur les événements le triomphe de la cause pour laquelle luttent nos nations soeurs et „dont la beauté , doit plaire à Dieu". Et je n'ai pas besoin d'ajouter que le Dieu à qui en appelle le cardinal Mercier n'a rien à faire avec le vieux Dieu allemand, ce Thor mythologique dont le marteau, selon la prophétie de Henri Heine, devait un jour abattre lés églises et briser les cathédrales. A Anvers. Au milieu d'un grand concours de monde, les funérailles ont été célébrées de Mme Georges de Cock de Rameyen, née Van Praet, fille du conseiller provincial. * "* * Des services funèbres ont été célébrés, eu l'honneur de valeureux Anvcrsois tombés au champ d'honneur, à l'église St. Michel et St. Pierre. # * * Le correspondant anversois du ,,Tèlegraaf" publie des détails rétrospectifs se rapportant à la visite de Louis III, roi de Bavière, comte palatin du Rhin et duo1 d'autres lieux, en Belgique et spécialement à Anvers et à Bruxelles. Cette majesté arriva le lundi 17 janvier dans la métropole. Là garnison allemande avait averti la population de son arrivée et avait organisé une fête dont le clou devait être une revue passée à l'a-venue des Arts.. Les troupes devaient se ranger dans le Parc et défiler avenue des Arts par Ii'avenue Marie-Henriette où Louis III, entouré de brillants officiers, contemplerait en la personne de quelques vigoureux gaillards, triés avec soin, la puissance militaire de l'Allemagne. Les autorités boches avaient compté sur une foule_ énorme et avaient chargé la police de prendre toutes les mesures d'ordre nécessaires. Oe devait être une entrée triomphale que celle de ce Louis III et des opérateurs de cinémas avaient déjà pris leurs dispositions à tous lès coins de rues. Le monde entier allait enfin pouvoir se rendre compte de la façon dont la population anversoise souhaitait la bienvenue à un Bavarois de marque. Hélas! Trois fois hélas! De boime heure, les Allemands^ purent remarquer que les rues etaient désertes. Pas de drapeaux chez les particuliers, sauf aux maisons habitées ou occupées par des Boches. IB apparut que personne ce jour-là ne voulait même sortir de son lit! Les rideaux étaient tirés partout et les volets baissés. A mesure que l'heure de l'arrivée du royal hôte approchait, les rares passants quittaient les rues où celui-ci devait passer. Un mot d'ordre avait donc été donné. Par qui? Comment? C est ce que l'on ignore. .rt<ii tous cas, le roi, dès son arrivée, put constater avec une râgo froide qu'il s'agissait ; d'un complot bien réussi! Même les gamins de rue avaient résisté atvec héroïsme à la -tentation d'aller voir ce roi sans pouvoir. Rien ne fut plus ridicule que le cortège militaire caracolant par les rues désertes. Les musiques militairès sonnèrent bruyamment, sans succès. Mais derrière les rideaux, ce qu'on devait rire! Ce fut pitoyaible et l'on conçoit que 'les vainqueurs de Visé et d'Aerschot, pâles de rage, aient juré de faire payer aux Anversois cette mauvaise farce, à la première occasion... Le roi visita l'hôtel de ville, la cathédrale, le Steen et quelques autres monuments, après quoi il quitta la ville, au début de l'après-midi. On ajoute qu'il parlia peu. Ce Bavarois n était plus un Bavard-Roi, à cause der circonstances, constata un loustic! ■Dans la oa-pita-le il séjourna trois jours, les 19, 20 et 21 janvier. Là aussi, la population lui montra ses sentiments.Cette majesté logea à Plhôtel Astoria, rue Royale. Les mesures les plus sévères a-vaient été prises pour sa sécurité. Toute la police allemande _ fut mobilisée et les abords de l'ihôte'l étaient surveillés jour et nuit. Un des principaux numéros du programme clés fêtes fut la visite de Louis à von Bis-sing, au château des Trois Fontaines à V-il-vorde.Les Allemands voulurent épargner le répétition de l'affront que la population anversois fit à c© roitelet. Ils décidèrent de régler eux-mêmes la figuration. • Un jour avant qu'eut lieu la visite à Vil-forde, ils s'introduisirent dans toutes les naisons situées sur la route menant de la capitale à cette petite localité. lis s'intio-luisirent aussi dans les rues de cellle-ci et ian6 les maisons de la Grand' Place , pour y pflacer, do force, des drapeaux adlema-nds et garnir les façades de banderoles aux couleurs blanches et bleues de Bavière. Ils avertirent les habitants d'avoir à garder ouverts leurs -Iomiciles pour les civils allemands et les fem-ni'cs de ceux-ci qui viendraient lo lendemain. Voilà comment, il f-.'est fait que le roi do Bavière eut l'air d'être bien accueilli à Viîi-vorclej réception que " les biosoopes allemands montreront au public sous*le ti£re: ..Entrée triomphale de Louis III dans la capitale de la Belgique." Après trois jours de bombance, le roitelet quitta le pays et l'honneur d'être le plus grand seigneur allemand à Bruxelles revint en duc de Wurtemberg, neveu du commandant de la IVe armée qui séjourne à Gand," pour le plus grand malheur de la population. Ce Wurtembergeois habite au no. 212 de l'avenue Louise, une des plus belles maisons de cette artère, et dont les occupants sont à l'étranger. Cette espèce de nobillon a fait mettre à sa disposition tout ce que contenait ce riche hôtel particulier, mais il paraît que c'était encore insuffisant. Le style de l'argenterie ne lui plut pas, les cuillers n'étaient pas assez grandes pour sa noble bouche. Il a donc-fait savoir à l'administration communale que 24^ couverts en argent, ciselés selon un modèle qu'il désignerait, devaient lui être offerts immédiatement.A l'hôtel de ville on crut tout naturellement - à L'oeuvré d'un farceur ou d'un fou. Mais les individus attachés à la- Zivil Venval-tung s'empressèrent de faire.savoir aux autorités bruxelloises que cette exigence ducale était du plus grand sérieux et que, si une suite favorable n'était pas donnée immédiatement aux désirs de son Excellence, von Bissing frapperait la ville d'une amende considérable pour manque de respect envers un grand personnage. Une fois de plus, l'administration dut s'incliner. . j ALiége. L'administration communale a fait entreprendre rue Vivegnies les travaux de voirie dont-il était question depuis très longtemps. Soixante ouvriers travaillent sans arrêt. La nouvelle canalisation sera — qu'on nous pardonne cette expression lorsqu'il s'agit dégoûts — le dernier cri du mode-i-nisme. Ses conduites seront cintrées et ses bouches de nettoyage ne seront plus jamais obstruées. A liisgr M. René Couue, l'actif commissaire de police de notre ville, aurait l'intention paraît-il de prendre sa retraite. Cette décision surprendra, car M. Coune est encore d'une verdeur remarquable. Au début de la guerre, il fut le premier en contact avec les occupants. Grâce.à son tact et à son sang-froid, il sut mener a bien les innombrables réquisitions dans notre.ville. M. Coune. sur la. poitrine ,de qui brillent plusieurs décorations, juste, récompense des services rendus. et des actions d'éclat accomplies, emportera dans sa retraite les regrets de. tous. Il remplissait aussi les fonctions d'officier du ministère public près .le tribunal de police de Huy, et le monde judiciaire le considérait comme um des plus distingués magistrats de l'espèce. Ses deux fils, brillants officiers d'artillerie et du génie, sont prisonniers en Allemagne. , * * * L'agitation provoquée par la pénurie du beurre a- été extrême. Des incidents se sont produits ils ont eu comme théâtre certains cafés et môme des. maisons particulières de la rue ^"amur, que la foule des acheteurs a assiégés en exigeant que les fermières, surprises en pourparlers avec les revendeurs sérésiens et liégeois, vendent aux prix fixés. Les soldats du poste allemand sont intervenus et ont consigné ' le beurre. Mercredi matin, sous leur surveillance, il a été Vendu à fr. 2.70 et fr. 2.80 la livre. Inutile de dire qu'il a été enlevé en quelques instants. D autres marchandes, ce mercredi, ont été arrêtées par les acheteuis. Lorsqu'elles refusaient la vente aux prix maxima, leurs paniers étaient immédiatement pillés. Parfois des scènes comiques se sont produites: des vendeuses, porteuses de paniers soigneusement couverts, se réfugiaient en grande hâte dans le premier magasin venu. La foule les y suivait en hurlant. Alors, sons mot dire, la vendeuse découvrait son panier, qui ne contenait que des pommes, boulettes, chicorée ou... rien du tout! Dans les magasins où, dès midi, flotte ddéjà la pancarte „plus de beurre", les négociants en vendent ordinairement à leur fidèle clientèle à 3 francs la livre. * * * Plusieurs cas de croup ont été constatés en notre ville. Les enfants qui en étaient atteints ont été transférés à l'hôpital.... AMX Ss"iî5îEitiès.-»es. Depuis 3 semaines le trafic des bateaux sur le canal de Gand-Terneuzen a pris des proportions extraordinaires. Ces derniers temps leur nombre a, au minimum, décuplé. Le huit février on comptait en face du bureau des douanes 19 remorqueurs et 32 bateaux de transport. Leur tonnage variait entre 1800 et 2200 tonnes. Ils viennent tous, d'après leurs inscriptions, des bassins du Rhin et de la Ruhr. On peut considérer, à quelques exceptions près, qu'ils sont tous chargés de Erable, de ciment et de gravier. Les bateliers déclarent se rendre vers le front avec leur chargement, celui-ci devant servir à faire le& fondations de canons spéciaux et aussi pour cimenter les tranchées. Avant deux mois, disent-ils, un grand changement se sera produit dans la situation à l'avantage des Boches. Ceci correspond assez bien avec la conversation qu'un officier allemand, en Belgique, eut récemment. Cet .,,oberst" dit que, pour la première quinzaine de mars au plus tard, un nouvel effort décisif serait tenté en Flandre pour percer vers Calais. Ah ! ce Calais Ce qui est certain, c'est que pour le moment les frontières peuvent êtr*- r-ons^dérée;-comme vraiment fermées. Plus personne n'a-nive de Belgique t.epuis S joui^. /\.v.:.nc cette date, quelques, commerçants et indus triels avaient encore la faculté de faire le déplacement-. Maintenant, seuls les consuls de Hollande et des Etats-Unis ou leurs employés ont le droit de dépasser la frontière. II. y a parmi les officiers et soldats boches une nervosité inaccoutumée, ce qui fait supposer qu'il se prépare quelque chose. Personne, dans les communes frontières, ne peut obtenir de passeport pour se déplacer, même d'une commune à l'autre. Un docteur en médecine, il y a 8 jours, se présenta au passe-bureau afin d'obtenir l'autorisation de se rendre dans une commune située à 2 heures de la frontière, ceci pour assister à une consultation chez un de ses parents qui était malade. Le passeport lui fut refusé. Il y a plus fort. Un consul allemand d'une ville du sud de la Hollande se rend fréquemment en Belgique. Jusqu'en ces derniers temps il se faiisait toujours accompagner, de son chauffeur. A présent, il passe tout seul! • * # Quelques centenaires, vêtus d'habillements civils, le tromblon en handouillère, montent la garde aux frontières! Attendent-ils leur équipement ou sont-ce dès „extras" ? Tant qu ils n'auront pas la tenue de l'armée allemande.^ nous les tiehdons pour des ..frank-tireurs' . Et.ce n'est pas M. von Bissing qui pourra nous en faire un grief. Lettre d'Italie (De notre envoyé spécial.) L'irrédentisme roumain. _ Aventures de quelques courageux déserteurs. Rome, février. La Roumanie, soeur latine de l'Italie et de la France ; cette Roumanie encastrée dans les mystérieux Balkans,' et dont les claires aspirations étouffées et faussées par son gouvernement nous parviennent quand même à travers le rempart de montagnes qui léa. emprisonne; la Roumanie préoccupe vivement l'opinion .italienne, moins encore par le rôle important qui lui est peut-être léservé dans le conflit européen que par la sympathie latine qu'on lui garde malgré tout et la confiance qu'on a réteolu de lui faire encore. Les nouvelles de Roumanie, fantaisistes et souvent fausses, passionnent l'opinion. On a rarement l'occasion'de lés contrôler. Aussi-, vous concevez que quand elle s'offre on en profite largement, et qu'un de nos confrères italiens, qui vient de Bucarest, soit pour le moment le plus interviewé des hommes. Je ne vous donnerai pas ses appréciations sur la politique et l'attitude générale de la Roumanie. Cette attitude- est toujours en mouvement. Ce qui était vrai il y a quinze jours ne l'est- peut-être plus aujourd'hui. Mais il m'a dô»né d'intéressants détails sur ce qu'on pieut appeler ,,l'irrédentisme roumain". Cet irrédentisme est à la fois le pendant et le contre-pied de l'irrédentisme italien. Si cette dernière théorie, s'appuyant sur celle des frontières naturelles, réclame les territoires et les populations jusqu'aux inontagne3, en l'espèce les Alpes, les Roumains au contraire veulent reconquérir, faisant peu de cas des frontières naturelles et de l'obstacle des montagnes, les provinces et les habitants transylvains d'outre-Carpathes. Il ne faudrait pas donner unè importance exagérée au concept de frontières naturelles, ni de langue, ni*' de race. L'idée de nationalité, tant en faveur aujoùrd'hui, n'explique elle non plus pas tout. En ces matières il faut s'armer de prudence et ne pas. croire qu'une seule théorie soit la clef à toutes les serrures. En tous cas la foi des idéalistes roumains est de celles qui transportent les montagnes, voire les Carpathes. Nombreux sont à Bucarest les exilés volontaires, sujets Autrichiens, mais Roumains de coeur, qui au début de la guerre ont mis les Carpathes entre eux et le maître exéreré pour attendre, dans une Roumanie libre et bientôt peut-être plus grande, le jour de leur libération à eux. Il y a des prêtres, de vieux maîtres d'école échappés miraculeusement à la prison, aux galères et à la sclilague du gouvernement impérial et royal. Bucarest est une grande ville, dont l'extension égale celle de Vienne, et les réfugiés transylvains s'y comptent par milliers. Ils sont actifs, sains et laborieux. Ces _ qualités ennuyent'un peu les gens de la ville, d'une déjà orientale paresse. Ces . frères exilés sont de dangereux concurrents. Quelqu'un a dit: ,,Ce ne sera, pas la Roumanie qui conquerra la Transylvanie, niais le contraire". Mais cette addition de sang plus actif combattra avec efficacité le sang paresseux et encore byzantin qui coule dans les veines roumaines. Pour connaître les principaux réfugiés ill faut passer une après-midi au ,,café impérial", leur lieu de réunion. De temps à autre arrive un jeune hoanme un peu timide, un peu gauche, dont le regard mal assuré erre de table en table pour chercher d'autres jeunes gens qui ont avec lui un vague air de fa-

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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