L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1918, 20 August. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/vm42r3q80g/
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Année KTO ïno=s o cents Marœ 20 août 19IS L'ECHO BELGE l'Union fait la Force. Journal Quoticllers du matin uaraissant en fïolSssicIe Belge est notre nom do Famille. 1^-- - =f Toutes les lettres doivent être adressées au h)jreau de rédacison: M. 5K- VOORBURGWAL 234-240, AiviSTERDAiVl- Téléphones: 2797 et 177.^. Rédacteur eu Cheî : Gustave Jaspaers. Comité de Bfidaction:' Bernard, René Chambry, ) EimiSe IPainpare. Abonnements: Hollande <1. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour les militaires au front et les militaires internés en Hollande SI. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Lettre de Paris. Les bons communiqués. —, La joio et la sagesse te paris. — La condamnation de Malvy. Paris, 10 août. C'est durant les mauvais jours que l'on connaît la valeur des hommes et la valeur peuples. Depuis que noue connaissons -a douceur de la victoire et l'ivresse presque nuctidienne du bon communiqué nous noua rendons comipte de ce qu'il a fallu de confiance oe patience et de raison a oe peuple de Paris pour supporter durant de si longs lyB tauL de déceptions, tant d'angoisses et eurtout «"es interminables semaines d'atonie [où il v-Q se passait rien mais où il fallait toujours s'attendre au pire. jjy a trois mois !... On peut le rappeler eans crainte aujourd'hui, (jonime tout était socibre! La menace de l'occupation planait de nouveau sur Paris. Délivrée de tout souci du côté de la Russie, l'Allemagne, de toutes ses foroes militaires, s'apprêtait à foncer sur la France. On n'était pas encore 6Ûrde l'efficacité immédiate du concours américain. Il semblait que le canon se rapprochait de jour en jour de la capitale et, si Clemenceau incarnait toujours avec la même fierté la foi de toute la raoe en se6 propres -destinées, il ne manquait pas de gens pour dire avec un triste sourire que ce n'est pas avec'une espérance mystique qu'on sauve la patrie. Or, voici que l'événement a donné raison à Clemenceau èt aux mystiques de la patrie. „L'armée allemande s'épuise, l'armée française s'épuise, l'armée anglaise s'épuise, l'armée américaine arrive", disait le président du Conseil en un discours dont ses_ ennemis ee plurent à condamner la franchise: voici qu'avant que toute l'armée américaine soit arrivée, tant s'en faut, la réaction s est produite. L'Allemand, au moment même où il célébrait ses ncuvellea victoires ^ avec une. nouvelle insolence, au moment même où les partis^ militaires et pan germianiis tes venaient de précipiter du pouvoir ce malheureux von Kuhlmann, coupable d'avoir douté de la ! victoire allemande, a senti brusquement que la fortune tournait. Le patient travail de Fooh et de son état-major â soudain porté ses fruits et la marche triomphale du kron-prinz sur Paris, comme on disait en Allemagne, s'est changée en une retraite précipitée et désastreuse. Et l'admirable, c'est que l çe succès n'a nullement été atteint par la Vrusque intervention d'une masse de réserve, nais par une attaque heureuse menée par un petit nombre, de divisions d'élite qui ont su frapper au bon endroit. La bataille de Mont-aidier aussi bien que la sec-onde victoire de la Marne sont dues à d'habiles manoeuvres stratégiques admirablement exécutées par des armées pleines de mordant et qui les ont merveilleusement comprises. Cela est d'excellent augure. Fooh a montre que, même alors qu'il ne possédait pas la supériorité numérique, il était capable d'imposer sa volonté aux ennemis ; que ne sera-ce pas lorsqu'il aura à sa disposition les masses américaines qui continuent à arriver sans cesse? Aussi toute l'armée a-t-elle vraiment en Foch une conifiance illimitée. C'est l'année tout entière qui l'a nommé maréchal de France et l'on n'eût pas compris qu'il en fût autrement. Paris est en ce moment tout à l'ivresse de la victoire. On commence à connaître le détail de cette suite d'opérations heureuses qui eut véritablement retourné la face des événements. Tous les corps d'armée, tous les alliés: Français, Anglais, Américains, légion polonaise ont rivalisé d'entrain et d'héroïsme et si les Belges, toujours à leur ingrate et rude tâche de monter la garde devant l'Yser, n'ont pas pris directement part à la bataille, Eont du moins su empêcher qu'un seul des dais allemands qui tiennent le secteur de mdre put quitter eon poste de combat. Ce ne sont pas seulement les correspondants de guerre qui racontent des anecdotes héroïques tet réconfortantes, des détails magnifiques et savoureux, ce sont les blessés, les permissionnaires, les lettres des soldats qu'on se communique. Tout le monde a le coeur gonflé ^'espérance... i Tout le monde a le coeur gonflé d'espé- { "aace, mais la dure expérience du passé a appris à tous qu'il' ne faut pas trop s'y 1 abandonner. Si désireux que l'on soit de voir la guerre finir le plus tôt possible, il n'est 4 personne qui ne soit résigné à une nouvelle ! (campagne d'hiver. On sait que le boahe n'est pas encore à bout et qu'il tiendra jusqu'au ] (dernier moment, mais on sait aussi qu'il sera 1 [battu, complètement battu et cela soutient » Jous Ipq courages. I * * * ' I t Un tel état d'esprit fait que l'attention S p est presque immédiatement détournée de l'affaire Malvy. L'arrêt de la Haute Cour p manifestement cherché l'apaisement et • Pommes toutes il est presque universellement -Approuvé par ce public moyen qui/ forme ] J élément stable de l'opinion. En écartant ^ 1 accusation de trahison qu'on n'a pu prou- 1 Ver et qui d'ailleurs aux yeux des gens 1 ans passion a toujours paru assez in- ^ Vraisemblable, elle a donne satisfaction à ^ teux qu'indisposent les violences de langage ï & les partis pris de Léon Daudet ; en con- ( damnant l'ancien ministre pour les, fautes 1 Emprises 6011s le terme vague mais impres- 1 donnant de forfaiture, elle a montré qu'elle £ boulait qu'on mît fin à ce régime de complaisance, de négligence et de basse camara- c jerie dont le nom de Malvy était devenu c >ynonyme. Elle a écouté la voix de l'opinion -publique qui estime très justement qu'en :mPs de guerre il y a des faiblesses, des ^plaisances et des négligences qui deviennent de6 crimes. Quand on assume la tâche Je sauver la patrie en danger on n'a pas le l iroit de perdre 6on tempe à jouer au, poker l *vec de3 gens douteux. ( Et cependant les socialistes ,,parlementai- s ^ 6e solidarisent avec le condamné d'hier, paraît généralement assea maladroit. _ On fera difficilement avaler à l'électeur même méridional que ce politicien médiocre, qui s'est laissé griser par la vie de Paris et j qui a oru qu'il suffisait de s'encanailler pour avoir l'élégance d'un grand seigneur, était le représentant attitré de la ,,classe ouvrière". Il serait vraiment malheureux pour le socialisme français qu'on pût croire un seuil instant qu'il eût partie liée avec les in-, carnations les plus basses de ,,la République •çles camarades" . Aussi bien tout ceila passe, tout cela est déjà passé. Le premier souffle -de la victoire a suffi à purifier l'air. L. Dumont-Wilden. I ne devra jamais oublier !e psiii peuple iieige. A propos des fêtes dans lesquelles la Franco manifesta, à l'occasion de l',,Independence Day", sa gratitude envers la grande soaur américaine* ]o ,,Petit Bleu", de Paris, dans son numéro du 6 juillet 1918, rappelle qu'une autre nation, dont l'héroïsme dépasse de beaucoup la puissance matérielle, no peut être oubliée. M. Alfred Oulman, qui signe l'article intitulé: „Et les Belges aussi", écrit notamment : ,,0n ne devra jamais oublier que le petit peuple belge, incarné en son Roi, a payé du sang de tant de victimes sa fidélité à la parole jurée. On ne devra jamais oublier que, pour n'avoir pas voulu de cette neutralité lâche et platonique qui plie devant la force, il ; a été pillé et dévasté. On ne devra pas oublier 1 surtout que, sans son énergie surhumaine, sans son courage unique dans l'histoire, qui tint en éehec pendant quelques semaine le flot allemand, la France, surprise, assassinée, n'aurait pu vivre les jours à jamais glorieux de la Marne. ,,Le souvenir de cette résistance, qui sera l'honneur immortel de la Belgique, doit rester vivace dans tous les coeurs français... ,,...Sou venons-nous, mous tau très Français, que la France fut sauvée deux fois: en août 1914, par -les Belges, qui, en contenant les forces allemandes, nous donnèrent le temps de nous ressaisir, et, aujourd'hui, par les Améri cains, grâce à leur concours si complet, si généreux.,,Chaque fois que nous honorons ceux qui sont venus noua prêter main-forte et lutter aveo nous, souvenons-nous du vaillant petit peuple belge et de son Roi, loyal et héroïque." •» * * De son côté, le grand quotidien de Paris, ,,Le Matin", éorit le 8 juillet 1918: ,,Parmi les cjrapeaux des nations alliées dont les touffes pavoisent abondamment les rues de Paris, il en est un, plus teçni, plus fané que tous les autres, dont les tons éteints disparaissent presque dans le chatoiement des couleurs vives qui l'entourent. ,,C'est qu'il a, le tout premier, fait chanter ses trois couleurs aux côtés des nôtres; depuis août 1914, il a flotté dans le ciel do Paris. Il a été, le premier de tous, acclamé dans nos rues, et il est toujours là, fidèle comme au premier jour. ,,Tant d'autres, depuis lors, sont venus se grouper auprès du nôtre, tant d'autres ont apporté dans leurs plis éclatants l'espoir et la promesse d'une sûre victoire que le vieux drapeau belge semble s'être effacé et se voiler d'oubli. „Mais nous n'oublions pas, nous savons nous souvenir. . . . ,,Et lorsque, demain, nos soldats défileront dans Paris avec les soldats do nos fidèles alliés, nos Acclamations .feront comprendre aux poilus belges que Liège et Haelen, et tant d'autres grands noms, sont toujours présents 1 notre mémoire. , ,11 faut que la Belgique sache que nous n'oublierons pas la grandeur de son geste de 1914, que nous nous souviendrons que, la première, elle s'est jetée entre le barbare et nous, donnant ses biens, donnant son sol, donnant sa chair pour rendre possible le miracle de la Marne. # „Souvenons-nous !" ■ 1 A propos les internés belges en Hollande, j Depuis quelque temps les bruits les plus 'antaisistés circulent dans les cam/ps des internés belges concernant un prochain échange de soldats belges internés en Hollande lontredes prisonniers allemands. Nous regrettons devoir répondre aux îombreux internés qui nous ont demandé des -enseignements à ce sujet que le projet l'échanger ou de licencier les anciennes classes n'existe jxzs. Comme on le verra par ail-ours dans ce journal, les autorités hollan-iaises songent à transférer le camp de Zeist 1 Hardervvijk où les internés belges resteront usqu'à la fin de la guerre. .'héroïsme de la Belgique ne peu! être contesté Dans un article intitulé: ,,La Compas-ion pour la Belgique", les ,,Dùsseldorfer tfachrichten" (23 juin 1918, édition du natin) s'efforcent de contester la légitimi-é des sympathies témoignées à la Belgique )ar le monde civilisé tout entier. Les argu-nents invoqués contre la cause belge 6ont es mêmes qui, cent fois déjà, furent réfu-és : violation de la neutralité par les Belles eux-mêmes, soi-disant accord Bernar-[iston-Ducarne' et autres histoires n'ayant >as plus de consistance. Pourtant, le jour-Lai allemand est amené, comme malgré lui, , écrire : ,,L'héroïsme, la lutte contre la supériorité [es forces, ne pourraient évidemment être on testés." Si y a un an 20 août 1917: Les Français enlèvent les ois d'Avocourt, des Corbeaux, de Cumièrcs, ?. Mort. Homme, les cotes Talon SJpJf et 2J/.0* ■ hampeloup ViUe et font plus d-e Jf.000 pri- ; miniers. < Les Britanniques progressent au sud-est d-e ■ 'int Jamhoek et'au nord-ouest de Lent, < En Belgique. Propagande faiiip-talie. Les aktivistes font en ce moment une propagande effrénée auprès des employés des diverses administrations publiques, et notamment auprès des employés de chemin de Ter. Dans chaque service, on a pu trouver quelques agents de bonne volonté, des besogneux ou des inconscients, qui ont ac- I oepté de se faire contre rétribution les sergents recruteurs du parti des traîtres. La pression éhontée à laquelle ils se li- 1 vrent sur leurs camarades n'a d'ailleurs \ aucun succès, paraît-il ; il n'est pourtant guère d'arguments qu'ils n'emploient pour arriver à leurs' fins. Certains ne vont-ils pas jusqu'à menacer les récalcitrants de leur faire retirer, à eux et à leur famille, les cartes de ravitaillement? Menacer d1 acculer à la famine les patriotes assez: résolus pour refuser de prêter leur nom à la bande de traîtres et de renégats qui déshonorent la Belgique, n'est-ce pas pourtant tout à fait conforme à la mentalité aktiviste 1 Mais, nous le répétons, le nombre de ceux qui acceptent de signer les formules d'adhésion au ,,Vlaamsche Ver bond" ou à tel autre groupement affilié au mouvement flamingo-boche est et reste extrêmement restreint. Pour ne citer qu'un exemple, les adhérents recrutés à Anvers parmi le personnel des chemins de fer s'élevaient, au début de ce mois, à soixante et quelques seulement; à Grand, ils ne sont pas une cinquantaine.A Bruxelles, un des propagandistes aktivistes, qui ,,travaillent" le personnel des trams-chocolat (chemins de fer économiques), n'y avait pas été par quatre chemins : il avait purement et simplement menacé ceux qui refusaient de l'écouter d'une oreille complaisante de les faire révoquer. Naturellement, la direction, malgré les sollicitations et la pression des grands chefs du parti, refusa nettement de prendre à L'égard de cbs bons patriotes une mesure aussi scandaleusement illégale. Et, pour comble de disgrâce, le maladroit agent des flamingo-boches reçut un soir, de quelques-uns de ses camarades, une magistrale tripotée dont il porte encore les traces à l'heure qu'il est. * * * Sous le titre printanier de ,,Nieuwe Lente", il vient do se fonder à Bruxelles une association qui a la prétention de grouper les jeunes filles chrétiennes et flamandes, mais qui n'est en réalité qu'une branche nouvelle du mouvement aktiviste. La présidente est une denioiselle Marie Ceulemans, dont la famille compte d'autres membres tout dévoués au paKi flamingo-boche; la secrétaire est une demoiselle Olga Leeten, et le siège social est avenue des Saisons, 59, à Elsene-Bruxelles. Devise: ,,Tout pour la Flandre". Et rien pour la Belgique, naturellement! Pour êtfe membre du nouveau groupe, il faut être âgée «Pau moins dix-sept ans, payer une cotisation annuelle de 1 franc et ' s'engager à obéir aveuglément au mot d'ordre du comité directeur. Avec cela, on peut aller loin ! Les traîtres du parti aktiviste ne pouvaient évidemment faire autrement que d'embrigader l'élément féminin, dans l'es-" péranoe de s'attirer un succès qui, jusqu'à présent, ne semble pas pressé de leur venir. Mais tous les efforts et tous les sourires des jeunes amazones de ce ,,Nouveau Printemps" réussiront-ils là où n'a pas réussi l'automne plus sévère de ces messieurs du ,,Raad van Vlaanderen" 1 C'est au moins douteux. A £3©MB°tEoaiS La ville de Courtrai et ses' environs ne sont pas précisément un séjour de repos et de tranquillité pour les troupes allemandes. Tant s'eu faut! Les raids répétés que font au-dessus de 1 cette région les avions alliés — parmi lesquels les habitants ont la satisfaction de voir assez souvent des machines aux couleurs belges •— emrpedhent les boches de 6'endormir dans les délices de Capoue et ne leur laissent pas un instant de répit. Les grands oiseaux montrent d'ailleurs une audace 6ans cesse croissante; ils viennent maintenant voler à très faible hauteur et laissent tranquillement, mais à coup sûr, choir leurs bombes sur les bâtiments occupés par les Allemands. Le 11 août notamment, 6ans le moindre respect pour le repos dominical des boches, une forte escadre ailée est arrivée, en plein jour, au-dessus de Courtrai; elle volait si bas — cent cinquante mètres à peine — qu'on distinguait parfaitement les moindres détails des aéroplanes et les physionomies de ceux qui les montaient. C'était des Anglais. Arrivant à toute vitesse, ils ont copieusement bombardé la gare, les voies de garage, les bells et les croisements de voie. Près de deux cents obus ont été jetés ainsi m l'espace de quelques minutes, provoquant notamment de terribles explosions dans un magasin où se trouvaient empilés des grenades et des obus et dans des wagons que l'on âtait en train de remplir de munitions; on a întendu une série de détonations épouvantables, tandis qu'une masse énorme de fumée noire se répandait autour de l'endroit où venait de 6e produire l'explosion. Ce qu'il y 1 de pire, c'est qu'un certain nombre d'obus acryinogènes ont sauté ; on devine ce que les 30ch.es ont, comme on dit au front, ,,pris oour leur rhume' ' !... Finalement, on a trouvé trente morts et me cinquantaine de blessés. L'explosion ivait été 6i violente que des débris d'acier, 1 les morceaux de bois et des éclats d'obus ont 1 ;té projetés jusque dans, le haut de la rue £ le France et dans la rue de Lys. Place du Marché-aux-Avoines et partout dans les environs de la gare, rue Porte-d'Eau, rue du Chemin de fer, etc., toutes les vitres ont été brisées et les toitures endommagées. Autre.conséquence de ce raid 6i réussi: la ligne de Lille a été coupée et celle de Bruxelles tellement obstruée que, pendant quelques jours, la circulation des trains a dû être interrompue.* * ^ Poursuivant la série de ses rapines, l'autorité boche a réquisitionné le beau carillon de l'église Saint-Martin, si connu à dix lieues à la ronde. Malgré les véhémentes protestations du clergé, les Allemands ont également enlevé, pour l'envoyer à la fonte, une statue d'ange, de grandeur naturelle, en cuivre massif, qui servait de pupitre de lutrin à l'église Notre-Dame et qui était d'une haute antiquité. Il y a d'ailleurs beau temps qu'il n'y a plus, à Courtrai comme partout ailleurs, un seul des vieux bougeoirs de cuivre, si nombreux jadis dans nos logis flamands, ni une seule des grandes bassines où des générations de ménagère faissaient chaque été leurs savoureuses confitures. * * * Courtrai n'est plus qu'un vaste hôpital. Tous les locaux scolaires, les maisons religieuses, l'antique béguinage Sainte-Elisabeth, près de la cathédrale, quantité de vastes immeubles appartenant à des particuliers, notamment sur les boulevards du Nord, de Groeninghe, etc., ont été réquisitionnés pour y abriter des blessés allemands. La prison étant trop étroite pour y loger les nombreux patriotes, qui, ayant eu le malheur de déplaire à la Kommandantur, sont à chaque instant condamnés, sous les prétextes les plus futiles, par le terrible major prussien qui compose à lui tout seul le tribunal, à des peines variant de quelques jours à quelques mois d'emprisonnement, on' a installé des cachots dans l'une des grosses tours du Brcel. Mais la terreur qu'essayent de faire régner les boches n'arrive pas à diminuer les immuables espoirs de la population restée dahs la ville, ni à abattre son patriotisme et sa fierté. * * * C'est à l'hôtel- du Damier, sur la Grapjd-'Place, que logent les principaux officiers allemands. Dernièrement," il a été le théâtre d'un petit scandale, qui a fait quel- ! que bruit dans 3e Landerneau ccurtraisien: 1 un traîneur-de-sabre, un des milliers de pe- | tits princes sans principauté qui pullulent en Allemagne, entretenait depuis quelque temps des relations intimes avec une jeune infirmière de la Croix Rouge allemande, qui abandonnait souvent le soir le lit de ses blessés pour venir effeuiller le ,,Vergiss-mein-nieht" en sa noble compagnie. Le pot-aux-roses fut découvert par le général von Araim, qui fit en plein hôtel aux deux tourteaux une scène à tout casser et leur reprocha, avec de grands éclats de voix, de faire rire la population belge aux dépens de la vertueuse Germanie. Le lendemain, la jeune et trop tendre infirmière était envoyée dans une autre ville, et l'officier partait pour le front, par ordre supérieur. A S p si La chasse au .gros gibier ayant cessé presque complètement, cette circonstance a favorisé la multiplication' de certains oarnas&iers, tels les "renards. Avant, les hostilités, ces animaux avaient presque disparu: 011 ne signalait leur présence que de loin en loin ; aujourd'hui, ils pullulent. Le garde-chasse de M. Trasenster, propriétaire à Spa, en l'espace de trois semaines, en a pris seize, dont dix mères. Dsms Ses Fïasisslr'es Dans tous les villages des environs de Courtrai, que Ïe3 trois quarts de leur popu-ation ont dû jadis évacuer pour aller se ré-:ugier dans le nord des Flandres ou dans e Hambourg, les quelques hommes valides jui y étaient restés sont maintenant réquisitionnés par les Allemands et obligés d'aller exécuter des travaux militaires dans la région de Cambrai et de Valenciennes. Peteghem, Anseghem, Lauv/e, Deerlyk, Pichte, etc., ont. été vidés de leurs derniers labitants capables d'effectuer la rude tâche lue leur impose un impitoyable envahisseur. Emportant un maigre bagage et quelques ef-ets de reohange, ayant tous à la manche îroite un brassard jaune, ils ont dû quitter eur maison et leur coin de terre, abandonner emmes et enfants, pour gagner Courtrai, i'où des trains spéciaux les ont transportés '•ers les lieux, où ils devront travailler pour es ennemis de leur patrie. Comment s'effectue le ravitaillement des nalheureux êtres qu'ils laissent ainsi der-■ière eux ? Les Allemands se chargent de ce oin.C'est assez dire que ce sera très mal'fait, ju'il va y avoir là plu6 de souffrances encore t plus de privations à supporter. * * * Par ordre du général von Arnim, chef de a quatrième armée, tout habitant du terri-oire d'étapes qui refuse de travailler pour e compte et sous la direction du pourvoir •coupant sera dorénavant privé, lui et sa amille, des cartes de ravitaillement et des ecours de diverses sortes que les .communes iccordent aux indigents. Seuls, les femmes et les enfants de ceux [ui travaillent régulièrement (sic) aux tra-'aux militaires pourront bénéficier de ce [ue les boches considèrent comme un avan-age et de ce qui n'est en réalité qu'un droit. Cette mesure, prise en violation des con-entions internationales de La Ifaye — que le fois les boches ne les auront-ils pas vio-ées ? — est un arrêt de mort pour les mil-iers de patriotes de nos Flandres, qui vaient jusqu'ici refusé de coopérer à l'oeu-re de guerre dirigée contre leur patrie. Les opérations mSliftaires. Les alliés poursuivent leurs succès. Les Français réalisent des progrès des deux côtés de l'Avrg et au nord de l'Aisne. — Les Anglais tout une attaqua réussis entre Vieux Berquin et Bailleul. — Les Américains occupent Frapelle dans les Vosges. Plus de 1750 prisonniers. Les alliés en Sibérie. L'offensive des alliés. ! "1T,TC, Hay?sv Les Français progressent au nord et au sud de l'Avre, dans la région d'Autrêches et enlèvent Ganny-sur-f/iatz. 1250 prisonniers (Communiqué officiel.) PARIS, 17 août. Dans la journée leî Français continuèrent,tout en combattant, à progresser au nord et au sud de l'Avre. Ils conquirent les tranchées fortement occupées du camp'de César. Dans la région à l'ouest de Roque, au sud de la rivière, ils avancèrent leurs lignes jusqu'à la lisière de Beu-vraignes. Le nombre des prisonniers fai.ts depuis hier par les Français dans les combats au nord et au sud de l'Avre dépasse 1000. Ils capturèrent en outre de nombreuses mitrailleuses et un matériel important. Plus au sud les Français s'emparèrent de Canny-sur-Matz et repoussèrent une contre-attaque allemande sur la ferme Carnoy. Au nord de l'Aisne, une attaque locale exécutée ce matin permit aux Français de conquérir les positions allemandes sur un front de 5 kilomètres et une profondeur de 1500. mètres environ dans la région d'Autrêches.Nous fîmes 250 prisonniers. Les Britanniques progressent au nord de Proyart et au nord de Lïhons (Communiqué officiel) LONDRES, 17 août. La nuit dernière nous avauçâmes quelque peu nos lignes au nord'de Proyart. Aujourd'hui nous progressâmes au nord de Lihons sur un front d'à , peu près un mille. Nos aviateurs abattirent 13 appareils ennemis et contraignirent deux autres d'atterrir désemparés. Six aviateurs britanniques sont portés mana^oats, Les Américains s'emparent de Frapelte LONDRES}, 17 août. Dans les Vosges les Américains conquirent,le village de Frapelle. Coups de maîn ailemands échoués (Communiqué officiel) PARIS, 18 août. Sur le front de l'Avre, entre l'Oise et l'Aisne et en Champagne, deux coups de main ennemis, l'un à l'est de Ville-sur-Combe et l'autre dans la région de Maisons-dè-Ciia^npagne, subirent un échec complet. Nuit calme sur le reste du front. Les Britanniques progressent au sud-ouest cfe Merville, entre Chiify et Fransart et prennent Koutersteene. 400 prisonniers. ^ (Communiqué officiel) LONDRES, 18 août.» Aujourd'hui les Anglais exécutèrent avec suocès une opération locale sur un front de plus de 4 milles entre Vieux Berquin et Bailleul. Au prix de pertes légères nous avançâmes nos lignes de 1000 à 2000 mètres sur ce front. Nous conquîmes le village de Koutersteene, plusieurs fermes et maisons fortifiées et fîmes plus de 400 prisonniers. Les Anglais progressèrent également au sud-ouest de Merville et entre Chilly et Fransart. Les Britanniques améliorent leurs positions au sud de Bucquoy ' (Communiqué officiel) LONDRES, 18 août. Les Britanniques améliorèrent quelque peu leurs positions au sud de Bucquoy et refoulèrent une patrouille d'assaut ennemie dans la même région. Les Anglais améliorent quelque peu leur ligne au sud de Bucquoy, (Communiqué officiel.) LONDRES, 18 août. (Reuter). Le maréchal Haig rapporte : Au sud de Bucquoy nous avons amélioré quelque peu nos positions et chassé une patrouille ennemio des environs. Les opérations de l'aviation britanniquo. ! Communiqué off icicLj LONDRES, 18 août. Dans la nuit du 17 le6 escadrilles aériennes britanniques attaquèrent de nombreux aérodromes, bifurcations, hauts fourneaux et trains. Elles employèrent fréquemment leurs mitrailleuses. Un appareil britannique n'est pas rentré au camp. Les Français abattent 8 appareils ennemis. (Communiqué officiel.) PARIS, 18 août. Les pilotes français abattirent hier 8 appareils ennemis et incendièrent 3 ballons captifs. Les Français font 150 prisonniers (Communiqué officiel.) PARIS, 18 août. (Reuter.) Au cours de la journée la lutte d'artillerie fut très vive, particulièrement dans la contrée de Canny-sur-Matz et de Beuvreignes. Au cours d'actions locales au sud de l'Avre les Français firent 150 prisonniers. Sur le reste du front on ne signala rien d'important. L'activité dans les airs. (Communiqué officiel.) LONDRES, 18 août. (Reuter.) Le 17 août les. avions ennemis n'entrèrent pas en action. Nous détruisîmes cinq avions allemands. Trois appareils anglais manquent. Pendant la jouniée nous lançâmes 13 tonnes de bombes. a. .kj, j.<_. ouui/. ^-Lictvcis. ) la enveloppement de Roye se poursuit systématiquement et la situation dans laquelle se trouve la ville devient de plus en plus dangereuse car elle est menacée d'un double enveloppement, au nord et au sud. A la suite de nos .progtès d'hier nous sommes arrivas à 500 mètres à l'ouest de la sta-tion. Outre les mille prisonniers nous nous emparâmes d'une grande quantité de matériel de guerre. Actuellement nous occupons complètement le Bois de Loges. Cette position fut défendue par l'ennemi avec le plus-grand acharnement à la suite de son importance capitale, car elle constituait le dernier point d'appui de la ligne de Roye—Las-signy.Le long de tout le front les projets de notre commandement sont exécutés conformément, aux espérances et les résultats obtenus sont très Satisfaisants. Le travail de l'aviation française pendant !o mois de juillet PARIS, 18 août. (Havas). Voici les chiffres officiels du travail effectué pendant le mpis de juillet par les avions français: Du premier au 15: 11.325 sorties, 432 combats, 470 missions photographiques, 8904 cli-chés, 268 reconnaissances ( longue portée, 117.280 kilos d'explosifs, 19 avions abattus dans les lignes françaises, 53 dans les lignes allemandes, 44 probables, 24 ballons incendiés. / Du 16 au 31 juillet: 22.618 sorties, 1233 combats, 579 missions photographiques, 12.048 clichés, 969 reconnaissances à longue portée, 373.100 kilos d'explosifs, 28 avions abattus dans les lignes françaises, 86 dans les lignes ennemies, 110 probables, 25 ballons incendiés. Soit au total 33.943 sorties, 1665 combats, 1049 missions photographiques, 20.950 clichés, 1237. reconnaissances a longue portée, 490.380 kilos d'explosifs, 45 avions abattus dans les lignes françaises, 138 dans les lignes ennemis, 154 probables, 49 ballons incendiés. Les pertes de l'aviation française pendant la même période atteignent pour les avions environ la moitié et pour les ballons un peu plus du. tiers des pertes allemandes. La première arméo américaine Le plus important développement jusqu'à présent dans l'organisation du corps expéditionnaire américain a été l'annonce de la formation de la première armée américaine en France. Le 10 août, le général Pershing, en plus de ses fonctions de commandant en chef du corps expéditionnaire américain, a pris personnellement le commandement direct de la première armée américaine organisée en France. Les commandants de corps annoncés jusqu'ici sont les majors généraux Liggett, Bullard, Bundy, Redd et Wright, sous les ordres desquels sont les commandants des divisions. Il doit être entendu qu'une division est composée de trente mille hommes environ de toutes armes et qu'un corps d'armée comprend plusieurs de ces divisions alors qu'une armée est composée de plusieurs corps d'armée augmentés de troupes auxi* liaires, de troupes de ravitaillement, d'aviation, de tanks, d'artillerie lourde, etc. Les divisions qui composent las différents corps d'armée ont reçu leur instruction et fait leur service préliminaire dans des secteurs actifs du front et quelques-unes ont participé aux offensives récentes. La formation de la première armée américaine est le développement naturel du p'an do 1917/18 d'organisation et d'instruction, par lequ 1 les régiments, une fois instruits, ont été absorbée par des divisions disciplinées 6n fonctions et ces dernières réunies plus tard en corps fonctionnant normalement avec tous les services en dépendant et leur état-major au complet. Récemment,des troupes françaises ont servi sous les ordies d'un état-major américain comme en certaines occasions des troupes américaines ont servi et servent encore sous les ordres des états-majors de corps d'armée français. On n'a pas encore envisagé si le général Pershing se propose de rester longtemps le chef de la première armée ou s'iL doit bientôt passer son commandement à un 1 jeune ofiieier général. Le G. Q. G. n'annonce rien sur l'imminence de la formation d'autres armées, b en qu'il soit entendu que d'autres armées seront formées dans peu de temps. La seule information publiée sur ce sujet venant de Washington dit que le nombro des troupes américaines qui ont embarqué pour la France a déjà dépassé 1.300,000. Ce qui importe le plus dans l'annonce de l'organisation de la première armée c'est que c'est le signe précurseur d'un* grand effort américain,, dans lequel les troupes américaines fonctionneront sous le commandement unique du maréchal Foch. La guerre des tranchées LONDRES, 19 août.. Le correspondant de Reuter près de l'armée française annonce en date du 18: Dans- les secteurs de Roje et de Lassigny l'ennemi a apparemment décidé d'offrir une ré-k sistance acharnée dans ses lignes actuelles où

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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