L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 07 March. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nk3610wz9x/
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1ère Année NTI35; 0 cents tro cemimè^ Dimanchc V mars ttfs L'ECHO BELGE f in.. X^.! f ^ Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. f-n-" Belge est notre nom de Famille. L UHIUII Mil ia i 1/1 ««■ Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: IV.Z. VOORBUBGWAL 234-240 Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Chbries Bernard. Charles Heriilet, Comité de Rédaction: : Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: IV.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement I En Hollande fi. 1.50 pap mois, payable par anticipation l Etranger fl. 2.00 „ ,, L'amour de la France Un aifli de Hollande m'écrit : En lisant superficiellement votre article ,.La ' liaine de la France" on pourrait le croire tendancieux. Espérons qu'il lien est rien car ce serait fort regrettable. ÎSous n'avons aucun avantage a donner 1 impression en France qu'on la hait en Hollande el ce serait un bien mauvais service a nous vendre. Déjà je ne sais pour quelle cause absurde et injuste nous sommes pour k moment peu en faveur à Pans. Nous pour-rions donc attendre plutôt d un eniieim que d'un a-mi qu'on empire la situation et j« ne crois pas qu'en ces temps-ci, surtout, ur journal belge, publié à Amsterdam, sou: l'égide de notre grande liberté de la presst et a l'abri de toute censure, ait voulu non; jouer un mauvais tour. L'avouerai-je ? Ces lignes un peu vive; m ont fait un sensible plaisir. Ali! non, je n'ai pas voulu jouer un mauvais tour à no; amis de Hollande, et, moi aussi, je protesta vivement. Mais voyez combien cette sym pathie de la France est. réelle, et je ne pui: mieux dire, agissante, pour qu elle lie sup^ porte même pas qu'on relève certains indi ces qui tendent à faire croire que cette sym pathie n'est pas unanime et qu a côté puiss< subsister sinon de l'hostilité tout au moin de la méfiance à l'égard d'un peuple don nous disions que comme certaines âme d'élite il avait le don de provoquer l'a mou ou la haine. Car la France ne nous laissa jamais indifférente. C'est ainsi que chez nous il existe ui parti, infime minorité, mais point négligea ble, qui est bien près de rendre la Franci responsable de nos malheurs. Ce sont le mêmes qui, avant que la guerre n'éclatât souhaitaient la victoire de l'Allemagin dont, disaient-ils, nous n'avions rien î craindre. Six mois de Terreur Allemande Jes pires attentats sur la vie, les biens el aussi sur cette conscience nationale et cette dignité humaine au nom de quoi ils prétendaient parler, ne les ont point fait changej d'avis. Cela est monstrueux, direz-vous. J< n'ai pas, pour ma part , la force d< m'indigner tellement je suis convaincu qui le préjugé est plus fort que tout. Mais il ne s agit pas de la Belgique ei ce moment. C'est d'un Hollandais que m vient la vigoureuse riposte que je suis biei aise de signaler ici. ,,N'exagérez-vous pa un peu?" demande encore mon correspon dant. Et il continue: ,,Je n'ai jamais riei vu ni entendu d'une haine de la France dans notre pays. Nos grands-pères peut être, mettons en 1811. la détestaient e pour cause ; mais, depuis, le courant i changé... Nous ne sommes pas toujour: d'accord avec elle lorsqu'elle exile le? soeurs de chanté qui font tant de bien 01 lorsqu'elle s'approprie les domaines, de: pères Chartreux qui distribuaient auj pauvres les bénéfices de leur industrie Peut-être avons-nous quelquefois critiqué blâmé. Il y a encore loin de là à la haine Un mot haineux s'il en l'ut-." Ceci est significatif. Les Hollandais comme nous, ont eu quelques raisons d( nfe pas se louer du régime napoléonien. Les Fiançais non plus, encore qu'en retour d< tant de maux il leur eût donné cette clios* sans prix : la gloire. Cependant je ne pense pas que le roi Louis ait laissé ici de mauvais souvenirs, au contraire. Quant à Napoléon, ce ncm maudit naguère exerce une fascination de plus en plus grande à mesure qu'il s'éloigne dans le recul du temps. Pour un Hollandais comme pour un Belge c'est se créer des lettres de noblesse que d'invoquer la mémoire d'un arrière grand-près qui fut officier ,,sous Napoléon". Par exemple il n'est rien resté du ressentiment d'alors. Mais voici la question de la loi de séparation.Voilà une affaire purement intérieure. Qu'elle eût été débattue dans n'importe quel autre pays on 6'en serait occupé d'une façon purement objective, sans passion. Mais il s'agit de la France. Aussitôt l'on prend fait et cause, pour ou contre. Les Français, quelquefois, s'irritent de ce rare privilège qu'ils ont de surexciter ainsi l'opinion à l'étranger. Pas de meilleure preuve cependant, de l'amour — ou de la haine — qu'on porte à leur pays. Souvenez-vous de la fameuse Affaire qui a mis le monde sens dessus dessous pendant cinq ans. Cette affaire Dreyfus n'était possible qu'en France. 11 ferait beau voir, en Allemagne, que le public se mêlât de discuter les jugements rendus par. les conseils de guerre ! Voilà une idée qui n'est jamais venue à personne. Quant a l'Autriche, de pareils scandales sont impossibles pour l'excellente raison que tout officier soupçonné d'espionnage trouve à point nommé sur sa table de travail le revolver d'ordonnance aveo lequel il cet invité à se brûler la cervelle. Procédé un peu plus bruyant que le classique lacet turc bien qu il ne laisse pas plus de traces. Mais la France est la France et elle n'a pas, aux yeux du monde, le droit de commettre une injustice. C'est flatteur. Je ne sache pas qu'on ait jamais expulsé les soeurs de charité. M. Combes lui-même n eut pas osé. Mais quiconque a visité cet adorable pays du Daupliiné, quelles que fussent ses idées sur la question religieuse, n a pas laissé de regretter la mufflerie des radicaux qui ont réduit la Grande Char-I B-êtet pjjg qu'us hit d'gjiÇBrsipi» d'ailleurs charmant. .Te puis cependant rassurer en partie. A Grenoble, après avo visité le musée où il y a de bonnes toile et s'être penché sur les manuscrits de Sten hall, on peut toujours se régaler d'un pet. verre de l'exquise liqueur parfumée qui e: comme un extrait de l'air vif des montagm d'alentour. Les catholiques de tous les pays ont viv-1 ment 6eut-i l'injure faite à leurs coreligioi naires français encore qu'ils n'eussent poii: saisi les motifs politiques qui l'avaient pr< voquée, avec ou sans raison. Aussi, le joi de la déclaration de guerre, beaucou d'entre eux se sont réjouis de ce qu'i appelaient une punition du ciel sans song< qu'il était injuste d'identifier tout un pa? aveo un régime politique .voire avec que ques sectaires politiciens. Ils n'ont pas toi comme notre correspondant, pardonné à 1 France la guerre que M. Combes a fait aux alambics des pères Chartreux. Pf exemple ils sont plus réservés en ce qui cor cerne l'empereur d'Allemagne qui naguèrt dans une lettre à la princesse de Hesse, mai quait dans les termes les plus méprisants e haine pour l'idolâtrie romaine. Au moir les radicaux français, eux, ont des femm< qui vont à la messe et des filles qui prer nent le voile. Ceci rachète cela ! Mais je veux citer encore un passage d la lettre que j'ai sous les yeux: ,,La pre chaine fois, dites s.v.p. aux Français qu s'il y a chez nous des gens qui leur batter froid il y en a d'autres, et beaucoup, qi les admirent grandement et, certes, leu héroïsme mérite tout notre enthousiasme. Voilà de justes paroles et qu'on ne saura assez répéter. Car la grande majorité d< lionnêtes gens, d'instinct, sentent bien qi ce que la France défend en se défendai elle-même, la France royaliste on républ came, catholique ou athée, c'est un idéal t ' justice et de liberté, c'est la cause de l'hi manité toute entière. Et c'est pour cela qi ' malgré ses erreurs, souvent à cause de c< ' erreurs même, nées de la passion que me 1 tent les Français à poursuivre cet idéal, ] France a tant d'amis. Charles Bernard. Un document irréfutable. < On lit sous ce titre dans la Suisse Liber eu de Neuchâtel : l Nos lecteurs nous rendront cette justi< î que nous avons fait une très petite pla< i aux récits des atrocités commises par les be s ligérants. Seul des documents très brefs < . dont la s^irce nous était absolument sû: L ont passé dans nos colonnes; on n'a pi 5 encore oublié l'ordre du jour où un ch . badois ordonnait à ses hommes de ne fai: - aucun prisonnier. Tout démenti s'est heur L à la précision de l'accusation. Aujourd'hu nous pouvons compléter ce petit dossier pf le témoignage d'un médecin neuchâtelois ( qui nul ne contestera l'absolue sincérité: ,,Que des blessés français aient été achevi de façon plus ou moins barbare par les Ail mands sur certains champs de bataille, ce ne saurait faire de doute. Les coupables f raient mieux d'en convenir que de le nier effrontément. Voici un cas que je puis affi mer sous serment s'il le faut. Pendant u séjour que j'ai fait à Besançon, il y a que ques semaines, j'ai eu l'occasion de rencoi trer dans une des salles de l'hôpital Sain Jasques un petit pioupiou français de viiig deux ans, dont le singulier pansement de tête attira mon attention. Ayant obtenu ' permission de l'enlever, je pus examiner so gneusement* la blessure qui ne ressemblait aucune autre observée jusqu'alors. ,,La portion du visage comprenant 1 deux mâchoires n'existait en réalité que soi la forme d'un moignon informe à demi cic; trisé, dans lequel chevauchaient des fraj ments de maxillaires avec ou sans leu dents, et parmi eux la pauvre langue dai ce chaos de chairs et d'os. Le plancher d la bouche ayant été enfoncé, la langue, m assuré la soeur hospitalière qui m'accompj gnait, pendait au devant du cou et avait d être rentrée et fixée à peu près à sa plat par le chirurgien. Une sorte de trou oval( ourlé de lambeaux de lèvres, est le reste de c qui fut la bouche: c'est par ce trou qu'o nourrit le malheureux en y introduisant ' bec d'un biberon. Et pourtant de cet époi vantable amalgame de chairs meurtries e d'os concassés il sort encore des sons hi mains, même une voix qui se fait comprei dre bien que péniblement et avec de grossi difficultés. Ca suffit, n'est-ce pas? ,,Mais, demandera-t-on, comment et pi qui cette- effroyable blessure a-t-elle pu et: faite? Eh bien, voilà, le petit pioupiou gisa par terre, immobilisé par une balle qui li avait traversé la hanche, lorsqu'arrivèrei des soldats badois dont les crosses eusseï tôt fait de mettre sa figure en bouillie. ,,J'ai su, d'autre part, que dans la mên affaire 34 camarades du petit pioupiou fi rent relevés avec chacun une balle dans ! tête en sus des blessures qui les avait coi chés par terre. ,,Et comme en le quittant, écoeuré de < spectacle, je disais au petit soldat marty: ,,Mon pauvre ami, vous devez avoir le coei plein de haine contre les brigands 1 ,,Mais non, Monsieur, faut pas leur € vouloir, c'est une autre race que nous!" ,,Le petit pioupiou français ,,qui n' point de haine" est encore dans sa sal d'hôpital, nul doute qu'il n'accueille avi gratitude d'autres visites que la mienne; faut si peu de chose pour réjouir ces grain enfauts que sont les blessés de France." ■y .(Signé) Docteiir ypuçaA Les Allemands en Belgique Opinions d'un diplomate neutre. L- t L'entretien qu'a bien voulu nous accoi der le représentant diplomatique d'u r pays neutre n'a pas roulé seulement,su p l'Allemagne. Nous le disions hier: la situ? [s tion privilégiée qu'occupe notre interloci ,r teur lui a permis, après avoir passé e ,s Allemagne les trois premiers mois der 1 guerre, de voyager à travers la Belgique [S de parler aux chefs allemands actuellemen a à Bruxelles et dans toutes les villes d 0 pays et de pouvoir recueillir des documents r des témoignages du plus haut intérêt. C'est de Visé, d'abord, que nous pari s notre interlocuteur. Et il nous apporte il .' troublant témoignage. Celui-ci lui a ét a fourni par un témoin du sac, qui eut I'occê s sion d'être en rapport direct avec l'officié ,s allemand qui commanda la destructio de la pittoresque et charmante ville don la Meuse, aujourd'hui, ne baigne plus qu G les ruines. Lorsque les premières troupe allemandes — c'étaient des uhlans — arri Q vèrent au pont, des gendarmes belges firen 1 feu, blessant et tuant les deux premier cavaliers, mettant en fuite le troisième r Quelques soldats soutenaient les gendarmes • > ils durent bientôt battre en retraite. Le Allemands se répandirent dans la ville e ,s tirèrent force coups'de feu. La fusillad cessa tout à coup et sans qu'on sut poui quoi. Les uhlans pénétrèrent alors dan toutes les maisons. Le calme était don l~ revenu — pour quelques heures. Ces que' e ques heures, le commandant les employa l~ demander un complément d'instruction 6 Car il avait l'ordre de brûler Visé. On était aux premiers jours de guerre el L~ à cette époque, les Allemands étaien a visiblement ennuyés de devoir combattr contre les Belges, avec lesquels ils avaien toujours entretenu d'excellentes relation de voisinage. Il n'est donc pas étonnan que l'officier tint à se faire répéter ce ordre. Il télégraphia d'urgence à Berlir La réponse ne se fit pas attendre. L'ordr était formel. Il fallait passer outre au e scrupules. Voilà pourquoi Visé ne fut pa mis à feu et à sang aussitôt après que le pre ^ mier uhlan eût pénétré dans la ville. 0 A Louvain, des preuves manuscrites son tombées entre les mains de Belges, qui er tendent s'en servir contre . l'Allemagne a 0 jour voulu. Mais j'ai promis de garder ] ^ silence. L'avenir se chargera de démenti ' ou de confirmer notre déclaration, — 0 savoir qu'un ordre du jour de mettre le fe Q à la ville, avec désignation des principau endroits, est en lieu sûr. Notre interlocuteu -1 s'entretint longuement avec nous du sac d e cette ville dont nous avons parlé en déta ici même. 3S — Etiez-vous en Belgique au moment o î_ le Cardinal Mercier fit lire sa lettre Pastc f raie ? 2." — Certes, et je crois pouvoir vous donne ^ à ce sujet quelques détails assez curieu? L" A mon avis, cet incident devait éclatet ,11 Le baron von Bissing avait reçu l'ordre d se montrer d'une sévérité exemplaire envei î" les ecclésiastiques qui restaient Belges c tout leur coeur et ne concédaient rien au ennemis de leur pays. Tout ce qui a ra] a port, dans le mandement du Cardinal, a a patriotisme, aux tueries et aux massacre de prêtres, mit le gouverneur général dai: a un état d'exaltation invraisemblable. Il f: appeler les officiers de son entourage et le ?s chefs de l'administration civile allemande 1S il leur présenta le mandement, raturé d l" coups de crayons, chargé de notes griffoi nées en marge, de points d'interrogation d s toutes grandeurs. ls A voir ce document, on avait l'impre: 6 sion nette que l'homme qui l'avait lu e a annoté avait été en proie à une vive colère L,~ Le baron von Bissing lut certains passage u d'une voix rude et les discuta. Il voula: 6 sabrer immédiatement, faire arrêter et jete '' en prison le Cardinal et, je ne sais pas s' 6 n'a pas parlé de le faire passer par le n armes. Mais les chefs civils ne partageaier 0 pas cet avis. Une longue discussion con " mença qui fut l'occasion de mots vifs. L général est un homme qui a toujours exer< un commandement actif (les toutes dei nières années excepté); il est plutôt/accuei lan-t, mais n'admet pas la discussion, côté de lui, von der Goltz pouvait passe pour une façon de littérateur. Le baro |0 von Bissing est, à mon avis, le type parfa 1 du vieux général, blanchi sous le harnai: ^ Actuellement, il est souvent en conflit ave lt d'autres chefs et la situation est parîo très tendue. La publicité donnée au mandement d j0 cardinal est donc uniquement imputable a a gouverneur. C'est le résultat de la lutl entre l'élément militaire, autoritaire, aut< l" crate, et l'élément civil, plus politique, ten porisateur. Mais les guerriers l'emportèrei une fois de plus sur les diplomates ! r Cette interdiction, je la considère comir la plus lourde faute que l'autorité allemanc n ait pu commettre. Dans un pays catholiqu-c'était s'attaquer à un prince de l'Egli-a et déchaîner, parmi la population, ui [e fièvre patriotique dont j'ai été le témoin < >c c(ui fut ardente, intense, extraordinair \\ Précisément, et pour la première fois depu ls le jour de l'entrée des Allemands dans capitale, m'a-t-on dit, la population moi trait des signes de déc^uragementi, C trouvait le temps long, l'avance des alli u trop lente. Et voilà l'incident qui ranin r les énergies, relève les courages abattu - réunit dans une même pensée d'union toi - les citoyens dont le courage faiblissait, con-t: n le même, l'unique ennemi. Et, dépassai a la Belgique, l'insulte faite à l'archevêque < Malines allait atteindre la majorité d t catholiques du monde entier ! En Amériqu 11 on blâma ouvertement le gouverneur. E Autriche même, on se montra choqué c son acte. Dans tous les pays neutres, < c fut l'étomiemeiit mêlé d'indignation et, e ] Italie, l'arrestation du cardinal produis 2 l'effet d'un coup de tonnerre inattendi Elle détruisit, je .ne crains pas de le dir r l'action politique de M. von Biilow. Bienti 11 la lettre était vendue, revêtue de l'imprim. tur du père Lépidi, maître du Sacré Palai e A Bruxelles, j'en vis de nombreux exen s plaires qu'on se passait sous le manteau. ' suffisait que M. von Bissing l'eût interdit t pour que chacun cherchât à la lire, à s'e s procurer au moins un exemplaire. J'ai passé à Malines, peu de teni] après. Les gens ne parlaient que de l'événi s ment et l'on m'a cité tous les faits qui ei tourèrent l'interdiction de lire le mand-© ment. L'imprimeur, M. Dessain, fut arr. " ché de son lit, sa maison cernée, et o 3 l'obligea, en pantoufles et à peine vêtu, c c suivre les soldats à la Kommandantur. A l'occasion de cette lettre PastoraL [i tous les partis se serrèrent plus étroitemei dans une même pensée patriotique. — Mais pouvez-yous, sans incônvénien • nous dire quelle fut l'attitude du Nonc t apostolique ? e •— Celle d'un honnête homme, d'u ^ gentleman pour autant qu'il m'a été pe s mis d'en juger. Oui, je sais. On li t reproche de n'avoir pas suivi le goiivern ^ ment belge au Havre. Mais il y fuit, a Havre. Et, s'il a quitté la principauté, e belge, de Ste-Adresse, c'est d'accord avi K les chefs du gouvernement et parce que s s présence était nécessaire à Bruxelle Durant son absence, son secrétaire, qui e: de mes amis, l'avait remplacé, faisai t preuve d'ailleurs de qualités remarquabl d'intelligence. Mais il est des prérogativ 11 qui n'appartiennent qu'au nonce. Il éta e donc urgent que celui-ci revint. Ce qu'il fi 5 A présent, on voudrait le voir au Havri a Non! non! La présence de Mgr. Torcelli e 11 utile à Bruxelles. Il est en parfaite commi s nauté de vues, en ce faisant, avec le Pa] r et le Cardinal Mercier. N'importe, il a éi ® durement et injustement attaqué. — Pouvez-vous nous confirmer les hisitc res de désertions qui ont couru la press 11 étrangère ? — La désertion a été fréquente. Les jou naux étrangers en ont d'ailleurs parlé. . r peux le confirmer en toute confiance. I désertion et le suicide sont fréquents da: • l'année allemande. Il suffit qu'on pr e vienne un régiment de se préparer à part 3 à l'Yser pour qu'aussitôt les visages se re: e frognent. Il y a là des pères de famille q x y sont allés déjà et qui, sortis de cet enfe ont juré n'y revenir jamais. Oh ! ce ne soi 11 pas les nouvelles recrues qui se rebiffen s Celles-là sont joyeuses et partent en cha: s tant. Elles ne ,,savent" pas. Les autres, q ^ ont vécu dans la boue glacée des •tranchée s ne veulent plus rien entendre. De là dése tions et suicides. e Sans doute avez-vous publié le récit d' désertions des forts de la position d'Anver e Dans l'un deux, qui s'était trouvé subit ment vide, les enfants du village voisin v naient même jouer ! Le commandant du fo Ste Marie, qui était parti, mettons.... < excursion, ne trouva plus un seul spld; lorsqu'il revint. On affirmait, — mais < ^ sont des choses que nul ne peut vérifie l'autorité allemande étant d'une discrétic de geôlier, — on affirmait que le pauv: s homme s'était suicidé! Un fait certai: ^ c'est que la plupart des déserteurs n'ont é " ni fusillés ni jetés en prison, mais envoy ® en droite ligne sur l'Yser: le ohatimen e Là, ils feront connaissance avec les tireu belges qu'ils redoutent tout particulier ment. — Ces sacrés Belges, me dit un jour r I hauptmann, ils sons -nés tireurs. A croi: qu'ils n'ont jamais fait que ça! Util séjour prolongé à Anvers me perm d'apprendre certains détails typiques sur ;c reddition de la place et l'entrée des Ail 13 mands. Quelle qu'ait été la surveillanc l'espionnage continuait de s'exercer au pr u fit de l'Allemagne, sur une très vaste éahe II le. Huit jours avant le bombardement, i e ,,neutre" rentra en ville. Il fit bonne (e mauvaise besogne, comme vous voudrez) l" prévint l'ennemi de tous les endroits dang 1 reux qui se trouvaient sur la route sépara Coiutich de Berchem. Beaucoup d'Ail ° mands naturalisés et — il faut le dire ■ e de Belges, faisaient métier d'espion. On vu l'ordonnance d'un officier belge donn 56 des indications à l'ennemi. Et aujourd'h ie encore, c'est la lettre anonyme dans tou -k son horreur, qui sévit. On en est fatig dans les Kommandantur de toutes les vil! 15 du pays. Jusqu'à un agent de police q 13 dénonça la cachcU - d'un soldat belge! 1 Kommandantur adressa immédiatement n n rapport au collège coi^niunal, insista pour qu'un tel individu fut démissionn .sans retard. Quelques semaines après que 1; place d'Anvers eût été rendue au généra g von Besseler, il y eut un moment de pa nique. Les officiers et fonctionnaires se tin rent prêt à partir. Les Allemands et le Autrichiens qui étaient revenus dans le | bagages de l'armée assiégeante se sentaien ' mal à l'aise et bouclaient déjà leurs malles Le commandant de l'étape de Gand avai 33 fait suivre, en effet, la mauvaise nouvel! Le qui lui venait directement du grand quar s, tier général. L'offensive^ des alliés allai ls obliger l'armée allemande à reculer et à s -e retirer sur la ligne de la Meuse. La%batailL it de l'Yser était une défaite, Anvers" n'étai [e pas en état de résister et les renforts n'arri ;s vaient pas ! Il fallait donc se tenir prêt i 2 toute fâcheuse éventualité. Ce qui fut fait n Mais, par une chance providentielle, quatre |e vingt-cinq mille hommes arrivèrent à poin •e et furent jetés immédiatement dans la mê n lée. D'autres régiments suivaient: les aigle germaniques étaient sauvées! Vous verre: , qu'après la guerre, les Allemands — s'il 3 le veulent bien — confirmeront mes dires Un second fait du même genre se présenta il y a quelques semaines. C'est en Cham s. pagne,cette fois, que la ruée française aurai dû persévérer. Les Allemands étaient à bou q et résignés à se retirer, lorsque, tout à coup 3 l'effort ennemi cessa. Ils restèrent don n dans leurs positions. Pour la seconde fois l'Allemagne était ser\'ie par la chance. js Vous n'ignorez pas qu'en Belgique le soldats ont fait des travaux de retranche L_ ment très utiles, faciles à défendre et don 3_ la prise exigera un considérable effort. Noi i- pas que le pays, comme on le dit, soit cou n vert d'ouvrages défensifs. Ils sont en nom [e kre plutôt réduit, mais admirablement édi fiés. Les routes ont-elles été minées d Malines à Vilvorde, par exemple? Je n'a pas à vous faire de confidences à ce sujet mais on y a travaillé, c'est certain. Autou: l d ' Anvers, tous les forts ont été reliés par de: ;e câbles éleotriques. De ce côté, la défense ser; formidable, à moins que Joffre ne trouv n le point faible et oblige l'ennemi à une re r. traite qui .ne lui permette pas de défendr n une ville dont le périmètre est très étendu exigeant donc la présence d'une nom/breus u garnison. Voyez l'idée qui prévaut parm si les officiers auxquels j'ai eu fréquemmen ;c l'occasion de parler des choses de la guerre a Anvers ne sera imprenable que si nous pos 5 sédons l'embouchure de l'Escaut et les pro ;t vinces sud de la Hollande. Sans ça, rien i it faire, c'est alors simple question de temps bs D'autre part, les Allemands sont assez en clins à s'imaginer qu'un débarquemen it anglais pourrait se produire un jour oi t. l'autre en Hollande. De sorte que, pris dan ; t le dos, les Allemands devraient battre e: 5k retraite. Ils croient d'ailleurs — et voye i- combien leur diplomatie manque de finess )e — que la Hollande laisserait passer les ar ■é mées anglaises. C'est une injure toute gra tuite à l'adresse de la Hollande qui défendr. i- sa neutralité contre l'envahisseur, quel qu'i ;e soit. Mais les Allemands qui sont si bie: renseignés par leurs espions ne s'en tiennen r. jamais aux sages conseils de ceux-ci. Le mi ^ nistre d'Allemagne à Londres a pu se trom ,a per sur l'attitude que prendrait l'Angleterr is dans le formidable conflit que déchaînai 3- l'ultimatum autrichien; les espions avaien tr mieux servi leur pays: on ne prit pas leur i- rapports au sérieux! ii Telle est donc la crainte allemande. D r, là leurs travaux de défense aux frontière it hollandaises. Il y a quinze jours, des masse t. d'hommes ont été dirigées vers Doel. Soix i- ante mille hommes campent aux environ ii d'Anvers. Mon passeport m'a donné tout s, latitude de me promener dans l'enceinte. 1 r- Hoboken — ce n'est pas un mystère, puis que votre journal en a parlé — les Aile îs mands ont construit un sous-marin. Ils es j? péraient pouvoir le faire descendre l'Escau e- et, à la faveur de la nuit, tromper la vigi ^ lance des autorités de Flessingue. Ainsi, il i eût rallié Zeebrugge et l'on évitait le dé-L montage, le transport par chemin de fer et - le remontage. Au dernier moment, on s'est - ravisé. Mais comme les alliés avaient eu i vent de la construction de cet engin et qu'ils •; avaient tenté un raid important sur les vil-b les côtières, les Allemands se sont attendus ce jour-là à la visite de quelqu'avion enne- - mi qui eût pu détruire leur travail. Ce fut, ï pour eux, une attente énervante, les mitrail- - leuses et les canons prêts à faire feu. Eyi-b demment, voici -beau temps que les ouvriers ï belges de Coekerill ont été remerciés. Un ^ peu plus loin (puisque nous sommes toujours b à Hoboken) se trouve l'usine de désargen- - tation. On y a brûlé jusqu'à cent cadavres l par jour, qui arrivaient liés six par six, recouverts d'une sinistre bâche verte. L'inou- - bliable vision ! '' — Pourriez-vous nous communiquer quelques détails au sujet de la taxe sur les ab-5 senfcs ? r, Pourquoi pas! Tout le monde sait que s le baron von Bissing est fort en peine de . 1 appliquer. 11 ne sait pas où commencer. , Les grandes villes d'abord? Le village soli- - taire? Je crois qu'il n'a pris aucune déci-: sion jusqu'ici et, à mon avis, il ne pourra b exécuter à la lettre son arrêté. Lorsque j'ai , quitté la Belgique, il espérait établir le : recensement de ceux qui n'étaient pas ren-, très au pays à l'aide des 'bons de pain. Mais il manque de fonctionnaires, d'em-? ployés pour relever les noms de tous ceux • qui sont inscrits sur les registres de la population. Aussi bien a-t-il donné mission à quelques docteurs en droit de lui soumettre un arrêté élaboré de façon que toute procédure soit inutile et que l'absent ne puisse avoir recours contre le gouvernement allemand qu'en i^araissant, lui-même, à la barre. Ce qui revient à dire qu'il devra ou rentrer ou laisser vendre ses bjr^ns. Un arrêté identique sera pris en ce qui concerne propriétaires et locataires. Il faudra que les deux parties comparaissent devant le tribunal de conciliation. Mais, — croyez m'en — la taxe sur les absents n'est pas encore appliquée. Le gouverneur donnera sans nul , doute un commencement d'exécution à son b projet: c'est obligatoire. La mesure cepen-i dant ne sera pas générale de sitôt. Déjà, il b a dû désolidariser les deux Flandres de ce : projet. Et comme le baron von Bissing est - loin de vivre en bons termes avec les chefs - d'étapes (qu'il n'a pas à commander), on 1 peut s'attendre à quelques incidents entre . les chefs allemands. — A votre avis, quelle sera l'issue de la b lutte ? i •— Question embarrassante. A mes yeux, 3 la guerre sera terminée avant l'hiver pro-i chain. Ceci dépendra uniquement de s l'Angleterre. C'est elle qui tient les fils de 3 l'imbroglio. L'Allemagne a beau dire et - beau faire, plus le temps passe, plus elle est - à la merci des Anglais. Elle ne sera cer-r tainement pas épuisée en hommes et en 1 vivres, mais bien en argent et en munitions, i Sa défaite sera honorable et n'aura pas le fc caractère d'une débâcle. Mjais elle sera (battue et bien battue, elle qui voulait battre - tout le monde. Quant au sort de la Bel-3 gique, la question ne se pose même pas. t Comment, après son effort merveilleux, avec t l'esprit qui anime ses soldats et ses (habi-s tants, la Belgique pourrait-elle devenir allemande? Nous verrions de nouvelles mâ- ? tines brugeoises. A Berlin, du reste, on ne s se fait aucune illusion. Mais il faut avoir s l'air.... Tout est là. Le bluff a remplacé la - finesse de jugement qui fit défaut à l'Alle-s magne au cours de cette première phase de e la guerre. Elle perdra pour avoir envahi la L Belgique et méconnu le traité signé par un - do ses souverains. C'est le cas de dire que - l'Allemagne aura dépensé des milliards de - marks et sacrifié des millions d'hommes pour t le roi de Prusse. René Chambry. En Belgique. n j® A Anvers, :é Notre confrère Flor. Burton raconte d; 3S 1',,Indépendance'' ces faits au moins piquan j\ Le 17 février, nos concitoyens M.M. \ rs der Molen, sénateur, Robert Osterrieth i. Meyer retournaient en Belgique après voyage (autorisé par les Allemands) en I! n lande et en Angleterre, M. Robert Osterri fait partie de la Commission intercommun 0 et, avec ses compagnons de voyage, il s'ét occupé do la question du ravitaillement ai qUe des secours à apporter aux femmes et i ta onfants des soldats belges actuellement e- front. 3, Embarqués sur lo buteau ,,Administrât 0_ de Badts", qui fait la navette entre Anven ]_ Flessingue, ils furent arrêtés à hauteur [n fort Ste-Marie, où ils durent passer un joui une nuit, puis ils furent transférés rue Béguines! Comme prétexte, le chef de détac ment allemand avança qu'ils étaient porte e" do lettres prohibées! it Nous supposons que la Kommandantur e- sera empressée de réparer la gaffe cornu — par des officiers trop zélés, a * * * er Les cinémas font toujours des affaires c ui et la surveillance commence à se relâchei te soir. Le parc et les petits jardins de la PI de la Commune sont très fréquentés. es « ■* ni M. Bertrijn, co-directeur du Théâtre ] J<a marid l'an dernier, a sollicité de pouvoir i j' vrir ce théâtre. Feraient partie do sa tro L1|. Mme Bertrijn, Jan X)ilis et Piet Janssens. est probable qu'on n'y jouera pas la ^Kommandantur'! de Fonson ms * * * :s : Depuis quelques jours, les boulangers a 11 ver-an sois ont été chargés de se renseigner de porte et en porte auprès de leurs clients afin do connu naître le nombre exact des personnes habitant ol- chaque maison. Une décision récente vient en îth effet de fixer à 250 grammes par jour la aie quantité de pain à laquelle chacun de nos ait concitoyens aura droit désormais. nsi lux ^ au IL/ S m Bllr A Liège même les jours se passent dans i et une monotonie désolante. Beaucoup de du sans-travail ayant préféré l'apauvrissante ■ et inactivité, ici, au travail rémunérateur qui des leur était largement offert en Angleterre, ie~ ne savent à présent à quoi consacrer leurs interminables loisirs forcés. Ils se jettent se sur les bibliothèques publiques. A leurs lise heures d'ouverture, celles-ci sont littéralement envahies par un public avide d'un passe-temps. l'or A la Bibliothèques centrale, à Liège, le le nombre des bibliothécaires a dû être con-ace sidérablement renforcé; on y a fait appel au concours de plusieurs professeurs sans emploi. !:1" Dans d'autres communes de la banlieue le même phénomène se constate. Il '*'-Ç "

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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