L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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20 November 1917
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s.n. 1917, 20 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/416sx6557n/
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4étne Afflffl©© N°. 1123 S cesits M.arsSl ££> novembre 1917 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. »ïoiarrasl aaaotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au j jbureau de rédaction : N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. TéJéphones: 2797 et 1775. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. Charles Bernard, Louis Piérard, Com«te de Rédaction. , c.s-ti«irihrv. EaniHe PaStî^aré. Abonnements: Hollande II. 1.S0 par mois. Etranger il. 2.00 par mois. Pour les militaires au iront et les militaires internés en Hollande il. 0.75*par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. „Belgen"? P'habitude, je ne lis du ,, Moniteur" que J& listo des „motifs" de distinctions honorifiques récompensant le courage et l'abnégation de nos vaillants petits soldats, nos ,,pdouj>ïou3' ' à nous, nos braves à troÎ6 (poils, pas des ,,poilus" comme en France, znajs des „piottes" qui, à l'occasion, dépiautent le boohe en lui faisant trop rude-jnent la barbe, des „ja6ses" qui, se rappelant le mot flatteur de César, si souvent justifié au cours des siècles, en ont une fois 4© pkis démontré, dès Liège, la cruelle vé-jite aux boches estomaqués: ,,bochiens! nôsseB de raceî! !" La lecture en est édifiante, et c'est un fefficace contrepoison aux jérémiades de certains réfugiés qui trouvent que les meilleures plaisanteries sont les plus courtes. C'est un tort cependant de ne pas lire fentièrement le journal officiel, car on y fait de bien intéressantes découvertes. Dans le no. du 13 septembre dernier de l',,Echo", p. es., repris par hasard, je tombe en arrêts — pardon, en arrêt — devant le ,,Règlement de discipline" de l'armée belge, iet j'y lis : " „(7) Texte de 1815: Art. 31. — „Les Soldats, tambours, fifres ou^ cornistes qui, par des transgressions réitérées, la désobéissance ou une conduite crapuleuse, prouveront être insensibles à l'honneur, seront placés.... dans une classe particulière ou seconde classe, jusqu'à ce qu'ils aient donné des marques suffisantes d'amendement. Et leur entrée dans cette classe particulière, aussi bien que leur sortie, sera publiée à î'ordre du jour du bataillon. ,,Seulement pour ceux qui sont rangés dans cette classe et uniquement pour le Itemps qu'ils y resteront on pourra ordonner encore, outre les punitions susmentionnées : Des coups de baguette, au nombre d& '-cinquamte tout au plus, avec la démission avec un billet de renvoi, d'après les règles déjà statuées, ou qui le seront encore a cet °,,Des coups de baguette, au nombre de cinquante tout au plus. ,,Des coups de plat d'épee, om nçtxnorc de quinze tout au plus (*)." (*) Lea parties du texte des arfc.^ 31 et 33 figurant en lettres italiques ont été abrogées par décret du gouvernement provisoire du 7 octobre 1830, ainsi conçu: „Considérant que la peine de la bastonnade est insultant© aux guerriers belges et attentatoire à la dignité de l'homme, arrête: La peine susdite €6t abolie". Je ne ferai pas de suggestifs rapprochements entre les dates, persuadé que le règlement de 1815 n'a pas continué^ longtemps à être en vigueur dans l'armée hollandaise. } Je constaterai simplement qu un des premiers soins du gouvernement provisoire a été de supprimer une peine ,,insultante aux guerriers belges et attentatoire à la dignité de l'homme." El y a près de cent ans de cela. Cette peine, le peuple qui sa croit modestement la mission de modeler — à coups de poing? — les autres à son image a cru pouvoir la rétablir pour nos prisonniers civils ou militaires, traités en esclaves dans les bagnes bciches. A son. image ,parce que nul n'ignore que c'est à coups de pied dans les fondements que les recrues prussiennes acquièrent ceux de la science militaire venant compléter l'autre, la civile, puérile, mais pas honnête, acquise dans les écoles à coups de férule. Faut-il rappeler que c'est dans l'année boche qu'il y avait de vraies épidémies de suicide, et qu'au moment de la guerre Rosa Luxembourg allait donner les preuves de 1100 cas — dûment établis entre des milliers d'autres — de sévices en service infligés à des militaires 1 Et le coup de sabre dont le doux petit baron von Forstner — G-ott ait son âme et ne la laisse pas s'échapper i a fendu la tête d'un pauvre idiot qui osait rire aux anges, dans Une commune près de Saverne, ce qui a d'ailleurs valu à ce gentilhomme bon teint — couleur locale — un télégramme de félicitations d'un autre, i'un prince de sang. Il n'est pas exageré, 2n consultant ces dates, 1815 et 1830, de répéter que le boche retarde d'au moins cent ans, sur notre mentalité, mais que cent ans ne suffiront pas à faire oublier qu'il s'est permis, au XXe siecle, de rétablir ,,la peine ie la bastonnade, insultante aux guerriers belges et attentatoire à la dignité de l'homme" et réservée, déjà il y a cent ans, aux ans sur notre mentalité mais que cent ans mais se pardonner, jamais ! Cet outrage peut, à la longue, s'oublier, mais se pardonner, jamais! Nous aurions pu pardonner des coups d'épée, dans une lutte loyale, du géant contre le nain; par contre des coups de plat de sabre et des coups de bâton, généreusement distribués à des prisonniers sans défense, sont une flétrissure ineffaçable, non pour lee martyrs qui l'ont reçue, mais pour les lâches en uniforme, indignes du nom de soldat, qui la leur ont fait subir. Nous, Belges, nous n'avons peut-être pas des âmes de mousquetaires, mais nous avons, bien certainement, bon coeur et mauvais caractère.On peut nous prendre — au propre et au figuré — mais on ne nous tient que si on a la manière, et la forte n'est pas la bonne. Et notre histoire est un peu là pour le démontrer et démentir la Brabançonne, en ce qui concerne ses siècles d'esclavage et le prétendu tombeau, dans lequel n'a jamais reposé qu'un défunt fort récalcitrant. L'ancien soldat russe — car c'est changé, à présent... — il fallait le renverser, après l'avoir tué. Mais le Belge, après l'avoir tué, il faut encore le faire taire. Et, même alors, son sang proteste encore pour lui et crie, comme l'a Ma§ de Saxe, vengeanç# au. iOÉBle N'en déplaise à la Brabançonne, le Belge n'a jamais été et ne sera jamais un esclave: Ce ne sont pas les chaînes qui font l'esclave, 'mais la soumission. Si l'on veut qu'il baisse la tête, il faut lui briser la nuque. Et, s'il sort parfois d'un caveau, c'est qu'il y est descendu savourer l'inimitable faro ou la gueuze pétillante qui entretiennent son esprit frondeur, sa redoutable ,,zwanze". Nous n'avons pas l'humeur facile, nous sommes irritables et susceptibles: indécrottables, quand on nous a éclaboussés. Il paraît même que c'est pour cela qu'on nous appelle Belgen en hollandais. Du moins s'il faut en croire le ,,Neder-duitsch taalkundig woordenboek", de P. Weiland, édition revue par H. L. Schuld JWzn., privaat ondervvijzer in vreemde ta-len, Dordrecht, 1859, page 79. D'après lui (1) ,,certains estiment que ce nom Belgen de nos ancêtres dérive du verbe belgen, comme étant celui d'un peuple colérique et belliqueux, comme on nommait les mauvais certain vieux peuple allemand". (Précieux dictionnaire, on y fait coup double ! ) Quant au verbe ,,belgen" il signifie, d'après cet auteur, ,,accueillir avec indignation et colère. D'aucuns eh voient la racine dans bal, bel, qui évoque un gonflement, parce que la colère semble boursoufler quelqu'un et le faire gonfler; d'autres le dérivent du vieux mot bal, c.à.d. mal. D'où, belgen, devenir méchant, eu mauvais, se fâcher". * En somme, se montrer Belge, quoi: cet animal est très méchant.... Comme je ne suis pas philologue, je livre — pour rien — le problème aux spécialistes taalkundig, qui y trouveront peut-être quelqu'intérêt de curiosité amusée, et daigneront sans doute satisfaire la nôtre. Je ne suis pas non plus psychologue, mais faut-il l'être pour admettre que cette éfcy-mologie, si elle n'est vraie, est vraisemblable et... bien trouvée? En tout cas, il ne faut pas l'être du tout pour être certain que, quoi qu'il en soit de l'origine de notre nom de famille, le boche s'apercevra, pendant plus de lustres qu'il n'a pu nous en voler, que ,,la peine de la bastonnade est insultante aux guerriers belges et attentatoire à la dignité de l'homme" et que la haine corse est de l'amour auprès de la haine belge. A. P, (1) Belg — m., meerv. Belgen. Sommigen achten dezen naam onzer voorzaten van het werkvv. belgem afkomstig, als een gramstorig, oorlogzuchtig volk; gelijk men zeker oud-Duitsch volk de kwaden noemde. —.— . a» '* © r Onu' la eaitiilit» ils la Belgique Le ,,Journal des Débats" a publié, dans son numéro du 24 octobre, une lettre fort intéressante de son correspondant espagnol. On y trouve la traduction d'un article envoyé de Berlin au journal germanophile espagnol A. B. C. par M. Javier Bueno dont les rapports officieux avec le gouvernement allemand ne sont un mystère pour personne. M. Javier Bueno fait connaître 6on opinion sur la question belge, opinion qui reflète évidemment d'autres pensées que la sienne. L'Allemagne montre ici une fois de plus qu'elle place dans ,,l'indépendance neutre" de la Belgique son suprême espoir: ,,La solution du problème belge, écrit M. Bueno, n'est pas si difficile à trouver qu'on le croit; il suffirait que l'indépendance neutre de la Belgique fut de nouveau garantie lors de la future conférence de la paix, non seulement par les belligérants, mais aussi par les Etats neutres. On nous objecte que l'Allemagne, signataire de l'acte garantissant la neutralité belge, n'en a pas moins envahi ce pays en 1914.... ,,Nous ne voulons pas à ce propos nous mettre à discuter la conscience ou la morale des peuples. Nous admettons que les traités n'ont pas grande valeur: aussi estimons-nous qu'à ces traités il faut ajouter quelque chose qui ait une efficacité positive plus grande que le serment ou la promesse. L'indépendance belge, répétons-le,^ sera garantie par la conférence de la paix. Et, pour donner plus de force à cette garantie, pour écarter toute tentation qui pourrait entraîner l'un des signataires à violer la parole donnée, les Etats limitrophes de la Belgique entretiendraient dans ce pays des com-missions militaires ou quelque chose d'analogue, afin de veiller sur Vindépendance-neutre des Belges. La Belgique recouvrerait ainsi son indépendance politique et économique. Elle ne pourrait ni entretenir une armée, ni élever des forts, ni signer des traités d'alliance, mais elle aurait, par contre, la certitude de n'être ni attaquée, ni envahie. ..." Et voilà dévoilé le plan allemand, sur la Belgique! Maintenant qu'il est connu il n'y a plus un Belge, à moins d'être emboché jusqu'au cou, qui puisse encore se déclarer partisan de cette ,,indépendance neutre". Cette neutralité-là, dont nou3 avons failli mourir, a sombré dans la guerre et il faudrait être fou ou traître pour Vouloir la ressusciter. L'Allemagne s'en est servie pour endormir notre vigilance, c'est là un coup qui ne se répète pas deux fois. Indépendante et libre, autant que n'importe quelle autre nation, la Belgique pratiquera telle politique et concluera telles alliances qui lui conviendront. Le correspondant du ,,Journal des Débats" écrit très justement comme conclusion à l'article de M. Javier Bueno: ,,La violation de la neutralité belge par l'Allemagne a démontré le peu de valeur des stipulations internationales qui garantissaient cette neutralité. Et c'est l'Allemagne elle-même qui argue des incertitudes delà chose jurée pour exiger, à l'avenir, des garanties matérielles, économiques ou militaires contre ceux qui seraient tentés de suivre son exempte. 1" En Belgique. line protestation du pays envahi. Le gouvernement belge vient d'apprendre que, le 12 septembre 1917, les autorités communales de toutes les communes de l'agglomération bruxelloise ont envoyé aux représentants diplomatiques des pays neutres et de Belgique une protestation solennelle contre l'arrêifcé allemand du 9 août 1917 du gouverneur général allemand, stipulant que dans la région administrative flamande le flamand est la langue officielle exclusive de toutes les autorités et fonctionnaires de l'Etat, des provinces et des communes, ainsi que de leurs institutions et établissements, y compris les établissements d'instruction et le personnel enseignant et étendant les mêmes disposition^ au département de l'émission de la Société Générale de Belgique, à la Banque Nationale, à la Caisse d'Epargno, bref, à tous les services publies jusqu'aux établissements de bienfaisance. Cet arrêté fait suite à l'arrêté du 21 mars 1017, séparant administrativement la Flandre de la Wallonie. La protestation dévoile en termes clairs, énergiques les intentions véritables des Allemands de placer les puissances devant un fait accompli au moment des négociations du traité de paix et de faire dépendre ainsi de l'aéropage européen l'organisation intérieure de la Belgique. Voici un passage marquant : ,,Toutefois on ne saurait considérer comme impossible que les destinées ultérieures de la Belgique fassent l'objet de négociations diplomatiques. Des iudices nombreux permettent de supposer que l'Allemagne nourrit le dessein ou caresse tout au moins l'espoir de faire sanctionner par des traités internationaux quelques-uns des changements qu'elle a introduits dans le régime intérieur de la Belgique. H serait extrêmement pernicieux pour ce pays que l'envahisseur actuel fut en mesure d'invoquer le fait accompli et de se faire prévaloir d'une espèce d'assentiment que lui auraient tacitement accordé la population elle-même et les organismes de droits publics et de droits privés auxquels est confiée la gestion de ses intérêts. Si dans les circonstances actuelles des conflits doivent éclater, il est utile, croyons-nous, que les puissances neutres n'ignorent point qu'ils auraient pour cause une violation manifeste du Droit des Gens de la part de l'occupant et de la part des autorités communales le juste souci de ne pas voir méconnaître et travestir dans l'avenir les intentions véritables et la volonté du peuple belge." Le travail forcé. D'après le ,,Times" du 30 octobre 1917, un des derniers numéros de 1',,Officiai Bulletin", publié quotidiennement à Washington, contenait', entre autres informations fournies par un Êrisonnier de guerre russe, ~ échappé, par la elgique, de la partie occupée du Nord de la France, les suivantes : Le témoin appartenait à un bataillon de travailleurs employé, derrière la ligne de feu, à la démolition des usines et des voies ferrées. 11 y avait d'autres bataillons composés de Belges, de Français, d'Anglais, d'Italiens et de' Roumains. Les prisonniers étaient ainsi nourris: 2 livres et demie de pain par jour, pour 4 hommes. Comme autre denrée alimentaire, ils ne recevaient que de la soupe aux navets, dans quoi se trouvait, parfois, de la viande provenant d'un cheval abattu pour cause de blessures. La famine, les accidents, l'exposition aux intempéries, les coups, etc., réduisaient les bataillons de travailleurs à quelques hommes. Ainsi, celui dont faisait partie l'informateur , cité, fort de 2,000 membres, n'en comptait plus, en novembre 1916, que 350 et, en mars et avril 1917, que 3o capables de travailler! Les travailleurs étaient de véritables ruines, bras ou jambes brisés, mains sans doigts, squelettes vivants, os couverts de peau, joues sans chair, yeux enfoncés. Voici un des moyens employés par les Allemands pour contraindre leurs malheureuses victimes à.prendre des outils: les réfractaires, bras tordus derrière le dos, corde aux poings, étaient adossés debout sur des blocs de bois, à un poteau auquel on leur attachait les mains aussi haut que possible; puis, d'un coup de pied, les exécuteurs enlevaient le bloc de bois et les travailleurs restaient suspendus par les poignets, leurs pieds ne touchant pas le sol... En 1916, des tortures furent infligés en grand. D'après le témoin, des ordres récents ont mis fin à l'usage de la pendaison spéciale expliquée plus haut. Ils ne manquent de rien. L'Allemagne ne manque de rien. Tout y est au mieux. Les pays occupés sont bien traités. Les ennemis des Allemands inventent de toute pièce des histoires de brigands. S'il en est ainsi", on peut se demander à quoi rime la prescription officielle suivante trouvée dans le ,,Rheinisoh Westliche Zei-tung" No. 907 du 14 novembre 1917. ,,Importation de vivres des territoires occupés'•. BERLIN, 14 nov. (Officiel.) ,,A l'occasion des plaintes qui ont surgi ça et là dans la presse: du favoritisme se produirait en faveur des officiers, à l'occasion de l'exportation des vivres hors des territores occupés, on fait remarquer que les prescriptions édictées par le général-quartier maître n'admettent pas de différence dans le traitement entre soldats et officiers. — La proscription en question ne permet plus, comme envois du front vers la Patrie, que des paquets de vivres pesant au maximum dix kilos...." Importations ! ! ! ! Cela fait Songer au vo-lenir qui' s'excusait en disant qu'il avait la bosse de l'aoquisivité .trop prononcée. A Anvers (De notre correspondant particulier.) L'existence? De plus en plus pénible! L'horizon serait tout noir si nous ne conservions au fond de onus-même cet espoir admirable qui attend de s'épanouir, splendidement, au jour de la dlivrance. Nous sommes rationnés au point que c'en est presque la famine. Il faut faire la file devant les locaux des différents comités durait des heures pour obtenir, les portions congrues qu'on nous allonge parfois de trèi mauvaise grâce. Et, pour suppléer à cettx disette, nous sommes contraints de non répandre dans les campagnes si nous vou Ions échapper à l'étranglement qne le: commerçants pratiquent sans l'ombre d'ui sentiment de pudeur. Par exemple, il se trouve encore des gen; aimables qui soignent pour notre alimenta tion. Aimables? Mieux que ça. Ils pons sent la galanterie jusqu'à apporter à do micile le beurre, les oeufs et les légume: qu'on leur a commandés, mais ce sont de fraudeurs. Et leur charmante attention s< paie au poids de l'or, car ces gentlemei de la frontière n'hésitent pas à faire payei 26 francs le kilo de beurre et 1.75 fres la kilo de pommes de terre. Or, à mesure que les rations diminuent que les vivres s'épuisent, que les prb augmentent, les Boches sans pudeur videni nos maisons de leur contenu. Ils ont vol( nos matelas, notre cuivre, nos oeuvres d'art nos pendules, nos chaussures, notre lain< et voilà qu'il viennent réquisitionner le: tringles des tapis d'escalier, les clous, le; crampons et les pitons. Il va sans dire qu-'or cliêrcha à dissimuler le plus possible les ob jets à réquisitionner, car les cachettes sont innombrables et de tous genres, mais lef recheroheurs, qu'on croirait avoir été choisis parmi les locataires les plus éprouvés des prisons berlinoises, réussissent souvent à retrouver ce que- nous ne voulons pas leui donner. C'est unanimement que les anver-sois, comme si un mot d'ordre avait été transmis, ont vidé leurs matelas. On ne parle plus à présent de la réquisition des meubles en chêne, mais la chose n'est pas impossible. On ne cherche plus à pronostiquer la fin des hostilités. Les parieurs de jadis se sont tus. En général, on croit à la paix avant une année d'ici. 11 se trouve des gens dont on vante la compétence.— sur quoi se ba-sent-ils^? de quoi leur compétence est-elle faite? — pour proclamer que les préliminaires de paix seront entamés avant la Nouvelle-Année.Ce n'est certainement pas les pronostics de ces oracles, en veston et chapeau ,,boule" qui fera baisser le prix des vivres. Cependant, — chose étonnante et joyeusement accueillie — les haricots qu'on payait jadis 14 francs sont jetés aujourd'hui sur le marché pour 6 francs. Et il en est de même de beaucoup do produits du pays. Par contre lea laines, la soie, le coton augmentent de prix dans des proportions étonnantes. La serge vaut de 115 à 125 francs le mètre. Ce qui fait qu'il n'y a plus que les femmes et les filles d'accapareurs qui songent encore à se vêtir avec chic. Ceci ne signifie pas qu'on ne fasse plus toilette dans nos grandes villes. Au contraire. Mais on combine. Oh ! ces combinaisons de tissus différents dues à l'ingéniosité de nos couturières, oes corsages de drap qu'on harmonie avec des jupes de soie que nos élégantes n'eussent consenti à mettre — autrefois — que le soir (et encore fallait-il prendre un fiacre pour aller en soirée!) afin d'épargner à la précieuse étoffe les intempéries. OJi ! ces chapeaux de paille arborés en plein hiver, avec des garnitures recherchées au fond d'une vieille malle, toutes fripées et puant la naphtaline, mais vite remises à neuf par les petites mains bleues de nos grandes modistes, heureuses de retaper une garniture pour un frano soixante-quinze. Les Belges ont ceci d'heureux qu'ils savent se tirer avec succès des situations les plus difficiles et ce n'est pas une mince qualité de notre peuple courageux de faire face depuis plus de trois ans à toutes les vicissitudes, à toutes les privations, à toutes les misères en grognant, — comme de juste — mais en arrivant quand même à un résultat heureux. Il serait très intéressant d'organiser à l'étranger une exposition des cibjets fabriqués pendant la guerre, — industrie du jouet, objets d'art, une exposition der» modes d'hiver 1917, car je voudrais que vous vissiez les superbes manteaux, faits de couvertures de laine, et qui ont souvent un chic impressionnant. Et c'est une façon encore de priver les Boches des couvertures qu'ils réquisitionnent, à tour de bras, ces Vandales déménageurs dont -la soif et la faim et les organisations de pillage ont mis à mal nos buffets et nos armoires et leurs contenus et nos maisons tout entières. Nos admirables chefs-d'oeuvre de Rubens ont été déplaces. Depuis trois ans ces inestimables trésors sont dans les caves de la cathédrale à l'abri des bombes. Les autorités allemands, dépuis qu'elles soutiennent les flamingants pointus, nous font avaler le flamand à pleines gorgées. Pas un programme, une brochure, une affiche, un catalogue qui ne soit exclusivement rédigé en flamand. toutes les écoles, banques etc. sont soumises au contrôle des Boches-aktivistes qui font régner le régime de la terreur dans tout le pays. Ils ont définitivement fermé le lycée Racliez, parce que trop français ! Voilà où nous en sommes. Mais la revanche des Belges sera terrible, — n'en doutez pas. Et réjouissons-no us en! * * * Mariano de Bary est mort à l'âge de 43 ans. Il a été enterré au Kiel. * * * On annonce le décès de M. Charles H$inz, inspecteur principal honoraire de l'enseignement primaire, né à Louvain le 22 février 1853. T2»--^C^-—* Il y a un m 20 novembre 1916. — Dans la région d'Albesti les Roumains progressent vers le nord et font 100 prisonniers. Les alliés exigent le rappel des représentants de VAllemagne, de VAutriche, de la, Bulgarie çt de, Iq Turqivie, <en Grèce-.: Les opérations militaires. La débâcle turque en Palestine. ! La prise de Jaffa. — La cavalerie britannique en action. — Les pertes de l'ennemi en prisonniers et en matériel. — Les routes [ de la retraite parsemées de cadavres. — Les Italiens accentuent leur résistance et reprennent des > ■ positions vers Casera. ■ Sur le front de FOuest les Britanniques consolident ie terrain capturé près de Passchendaele et réussissent un raid ' vers BHonchy-îe-Preux tandis que Ses Français réus- sissertt un coup de main vers Se Corniilet. ; Succès anglais dans l'Est-Africain. — Mviti et Chiwata occupés. — , 471 prisonniers. Sur le front occidental. Délégués américains au front belge. (Communiqué officiel) * Une délégation du congrès des Etats-Unis vient de visiter le front belge. Elle se com-' posait de MM. Dill, Goodwin, Johnson, 1 Nicke, Dale, Taylor, Tumberlake, Miller, Stephens, Parker, Stwout, Hammond, jRieu, Patten. Les parlementaires américains ont été reçus par le Roi Albert qui s'est entretenu avec chacun1 d'eux. Ils ont 1 pris le thé avec le Souverain. Assistaient également à la réception M. Brand Wit-lock, ministre des Etats-Unis près du Gouvernement Belg8, le général de Ceuninck, ministre de la guerre, et son chef de cabinet, le colonel Constant, M. van de Vyvere, Ministre des Finances. Les distingués visiteurs, divisés en plusieurs groupes et accompagnés d'officiers du Grand-Quartier-Général et de la Maison Militaire du 'Roi, ont parcouru une partie des tranchées. Ils sont partis enthousiasmés de ce qu'ils avaient vu et Dill, chef de la délégation, a tenu à déclarer que la Belgique pouvait compter sur le concours absolu des Etats-Unis. L'Amérique, a-t-il dit, ne déposera les armes qu'après vous avoir assuré une restauration complète et une ind.épendance désormais intangible. Une tentative d'attaque ries Allemands au nord-ouest d'Altklrch brisée par le feu français. (Communiqué officiel.) PARIS, 17 novembre. (Reuter). Au cours de la journée l'action d'artillerie sé poursuivit, de part et d'autre, sur la rive droite de la Meuse et dans la Haute-Alsace. "Une tentative d'attaque des Allemands sur les tranchées françaises au nord-ouest d'Alt-kirch a été brisée par le feu français. Le restant de la journée fut relativement calme. Les Français réussissent un coup de ir.ain vers le Commet. (Communiqué officiel) PARIS, 18 novembre. Grande activité des deux artilleries au nord du Chemin des Dames et sur la rive droite de la Meuse. tin coup de main sur un poste allemand vers le mont Corniilet permit aux Français de ramener quelques prisonniers. Nuit calmé partout ailleurs. Actions d'artillerie. ( C onnmmùqué offi ci cl.) PARIS, 19 novembre. Aotions intermittentes des deux artilleries près de Vaudes-sen, dans la direction de Schonholz: et au nord de la cote 344 (rive droite de la Meuse). Les Britanniques consolident ie terrain capturé au nord et au nord-ouest de Passchendaele. (Communiqué officiel) LONDRES", 17 novembre. (Reuter). Nous consolidâmes durant la journée le terrain capturé pendant la nuit écoulée au nord et au nord-ouest de Passchendaele. L'artillerie ennemie a montré une vive activité à l'est et au nord-est d'Ypres . Les Highlanders ont entrepris ce matin un raid réussi au sud de la Scarpe. Vaine tentative ennemie vers Epehy. (Colmmwii'qué officiel. ) LONDRES, 18 novembre. Ce matin, de bonne heure, l'ennemi entreprit une attaqua sur nos tranchées à proximité de la ferme : Gillermont, au sud-est d'Epchy, et pénétra , dans nos lignes en quelques endroits. Nos troupes prononcèrent aussitôt une contre-attaque et à l'issue d'une âpre lutte elles refoulèrent l'adversaire et firent quelques prisonnier?. Ce matin, de bonne heure, l'ennemi exécuta un raid sur nos tranchées au sud-est de Havrincourt. Quelques-un de nos hommes sont signalés manquants. Actions d'artillerie réciproques. Les Brittaniques réussissent un raid vers Morichy-le-Preux. (Communique officiel.) LONDRES, 18 novembre. Au début de la nuit dernière nos troupes réussirent un raid sur les tranchées ennemies v^rs Mon-chy-le-Preux et ramenèrent quelques prisonniers,L'action d'artillerie continue de part et d'autre. L'ennemi dirigea, surtout son feu contre nos positions vers Passchendaele, Lange-marck et au sud du bois du Polygone. Sur le front italien Les Italiens reprennent des positrons vers Casera et purgent d'ennemis la région de Fagaro. (Communiqué officiel) ROME, 18 novembre. Dans la nuit d'hier, sur le plateau d'Asiago, l'ennemi répéta ses tentatives pour forcer nos lignes depuis le mont vSisimol jusqu'au mont Çastqlgomperte. Quatre attaques extrêmement violentes échouèrent grâce a la bravoure de la brigade j de Liguria (157e et lloSe régiments)* Plus au nord, dans la région de Casera et de Neloesa Davanti, des détachements du 12®e régiment (brigade de Perugia) ont brillamment reconquis quelques positions avancées qu'on avait perdues quelques jours avant.. Elles firent en outre une centaine de prisonniers.Entre la Brenta et la Piave, l'ennemi augmenta depuis le 16 sa pression. Etant donné la supériorité numérique de l'adversaire, nos troupes ne purent défendre longtemps qudques positions avancées, qu'on évacua sitôt l'ordre de retraite donné et après une résistaaiOQ acharnée et de brillantes contre-attaques. Au nord de Quero, la brigade de Come (28e et 24e régiments) fit à nouveau preuve de bravoure.Hier quelques détachements du 268e régiment d'infanterie (brigade de Caserta), en coopération avec des détachements d'autres corps, ont purgé totalement d'ennemis, au cours d'une attaque, la région de Fagaro. Le 13e régiment d'infanterie (brigade de Pinazolo) riposta brillamment à une attaque que tenta l'ennemi serré de près vers Zenson. L'ennemi fut refoulé vers la boucle du fleuve» Les tentatives de l'ennemi en vue de passer, lo fleuve en d'autres endroits furent aussitôfi brisées. Le 16 et le 17, sur la rive droite du Piave, on fit prisonniers 51 officiers, 1212 hommes et on captura 27 mitrailleuses. Sur le front macédonien. Actions de patrouille. (Communiqué officiel) PARIS. 17 novembre. Canonnade réciproque sur les fronts du lac de Doiran et du Vardar. Combat de patrouille au sud de Serres et dans la région à l'ouest du lac d'Ochrida et de Koritza-Oeles. Du côté bulgare activité de patrouille®. Succès anglais en MacédoSne. (Communiqué officie} anglais.) SALONIQUE, 18 novembre. (Reuter). Hier matin nos troupes Ont teaite avec succès une attaque contre le bois situé au sud-ouest d'Akindjali (au nord-est du lac Doiran). Nous fîmes de nombreux pri-I sonniers et o^sâmes à l'ennemi de sanglantes pertes. Aucun autre fait à mentionner. Le mauvais temps contraria durant la semaine dernière les opérations militaires. Sur le front de Palestine La cavalerie britannique occupe la crête d'Abou Shushok. — Les Australiens occupent El Tine. —Un grand nombre de prisonniers et 2 oanons. (Communiqué officiel.) LONDRES, 17 novembre. (Reuter). Le général Allenby mande: Hier nous fîmes (le légers progrès dans certains secteurs de notre front. Notre yeomanry, qui occupa le 15 la crête d'Abou Shushek, située à cinq minutes au sud-est de Ramleh, fit 360 prisonniers et captura 1 canon. Elle prit les positions turques au galop ; 431 cadavres ennemis restèrent sur le champ de bataille. Les Australiens, qui occupèrent El Tine, firent un grand nombre de prisonniers; ils capturèrent 1 canon, trois avions et une grande quantité de munitions et d'autres provisions. Le 15 nous abattîmes un avion ennemi. D'après les informations parvenues, les Turcs tentent do construire une position fortifiée au nord de Jaffa, parallèlement à la rivière Auja. Les Britanniques occupent Jaffa, (Communiqué officiel. ) LONDRES, 18 novembre. Hier les cavaliers australiens et néo-zélandais ont occupé Jaffa. L'ennemi, qui continu à se replier vers le nord, n'opposa aucune résistance. Le champ de bataille. LONDRES, 18 novembre. Le correspondant de Reuter en Palestine écrit: Partout sur le champ de bataille on voit encore les traces de la lutte acharnée. Notre feu d'artillerie fut d'une efficacité terrible, non seulement parce qu'il fut bien repéré mais oncore parce oue l'ennemi ne possédait pas d'abris souterrains. Les pertes en matériel, chez les Turcs, furent énormes. Partout l'on découvre des tas de caisses de munitions, mal-pré que l'ennemi en ait incendié beaucoup d'autres. Toutes les routes vers- le nord sont couvertes de cadavres. Les opérations dans l'Est-Africain. Les troupes britanniques occupent Mvitl et Chiwata et font 471 prisonniers. — L'ennemi chassé de la région de Mahengè. (Commumqué officiel.) LONDRES, 17 novembre. (Reuter). Nos troupes occupèrent le 14 novembre dans l'Est-africain, sur le plateau de Makonde, après une légère résistance, Mviti. Elles se nichèrent 6ur le terrain surélevé au nord-est et à l'ouest de Chiwata. Le lo novembre nous ooeupâmes Chiwata, après un combat livré sur les hauteurs à l'est de la station. Nous capturâmes 46 Allemands et 425 Ascaris. Depuis le 1er novembre nos colonnes ont tué ou capturé sur tous les fronts dans l'Est-Africain 473 Allemands et 1072 Ascaris. Nous noua emparâmes aussi de 4 pièoes d'artillerie de marine, de 3 mitrailleuses et d'une quantité do matériel. L'ennemi a été complètement chaasé de la région de Mahenge*

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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