L'écho de Sambre et Meuse

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29 January 1918
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s.n. 1918, 29 January. L'écho de Sambre et Meuse. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/2804x55g45/
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L'Echo de Sambre & Meuse I Admlnis'ration-Rédaciion : J.-B. COL' ARO 37, rua Fossés Fleuris, Namur | JOURNAL, QUOTIDIEN LE DISCOURS DU COMTE CZERNIN (Suite.) Si de telles négociations étaient menées publiquement, on ne pourrait éviter que l'opinion publique se fmssionne pour chacun de ces desiderata en particu-ier, chaque refus à un tel desiderata même basé sur des motifs tactiques, ne pourrait être considéré que comme une défaite. Lorsque l'opinion publique se passionne fortement pour tel ou tel vœu, un traité devient impossible ou s'il se fait, il équivaut à une défaite, parfois réciproque.Mais cela n'avance pas la paix, au contraire, cela ne sert qu'à accentuer les froissements entre les Etats. Ce qui se rapporte aux traités de commerce se rapporte également aux accords politiques qui traitenl également des affaire* politiques. Si par l'abolition de la diplomatie secrète on veul dire abolition des traités secrets qui ne pourront plus *e faire sans que l'opinion publique en soit informée, je ne vois aucune objection i la réalisation de ce principe. Le second point concerne la liberté des mers. M. le Président s'est exprimé à ce sujet de tout sor cœur et je souscris pleinement à ce vœu de l'Amérique en particulier, parce que M. le Président ajoute la clause suivante : « Outside territorial waters i. c.-à-d. la liberté de la mer publique, niais naturelle ment cela ne signifie pas une attaque violente contre les droits de nos fidèles alliés turcs. Leur point de vue en cette question sera le nôtre. Le troisième point qui s'exprime contre une guerre économique future obtient entière approbalion di eomte Czernin. Le quatrième point exigeant le désarmement général concorde avec les idées émises récemment pai lui à Budapeit. En ce qui concerne la question ruase, il dit que le: actes des Alliés ont témoigné de leur désir de vivre en bon voisinage avec la Russie. Quant à l'Italie, la Serbie et le Manténégro, il se refuse à n'importe quelle concession, qui soit de nature à porter préjudice à la monarchie et à procurer des avantages considérables à ses ennemis qu pourraient sans risque prolonger la guerre à l'infini 11 demande au Président d'exercer son influence générale sar les Alliés afin que de leur côté ils posen des conditions et se déclarent prêts à converser avec ceux qui voudront eux-mêmes parler, Il cite l'exemple de l'Italie qui sans tirer un coui de fusil, a eu l'occasion avant la guerre d'acquérir ur territoire considérable. Elle s'y est refusée et a perdu des centaines de milliers de morts, des milliards et des valeurs précieuses, elle a semé la misère et la disette parmi se population, tout cela pour perdre à jamais un avantage qu'elle aurait su acquérir En ce qui concerne le point B, le comte Czernin se déclare le protagoniste d'une Pologne indépendante comprenant les territoires indubitablement habités par les Polonais. Il dit qu'il est d'accord à ce sujet avec le Président, non seulement dans les grandes lignes, mais eneore en ce qui concerne les questions de paix plus concrètes. Se basant sur le fait que bien peu de différence existe entre les points de vue américain et autrichien, le comte Czernin se demande si un échange de vues de nature à aboutir à une solution conciliante pour tous les Etats ne serait pas possible entre ces deux puissancos. Arrivant à la fin de son discours qu'il déclare en être la partie la plus importante, le comte Czernin déclare cju'il travaille à la paix entre l'Ukraine el Pétrograd. La paix avec Pétrograd n'influencerait en rien la situation des troupes austro-hongroises; c'est l'Ukraine qui barre la route, et l'on ne peut rien exporter de Pétrograd, car la capitale russe ne saurai! exporter que l'anarchie et la révolution, articles que les Bolchevistes voudraient certes exporter, mais dont la monarchie sait se passer. Il souhaite néanmoins la paix avec Pétrograd parce que celle-ci doit amener la paix générale comme d'ailleurs toute paix séparée. Toute autre es! la situation en ce qui concerne l'Ukraine, car celle-c possède des vivres et des provisions qu'elle exporter! lorsque les deux pays traitants seront tombés d'accord en matière commerciale. La question ilu ravitaillement était devenue uns préoccupation mondiale, dans tous les pays auss bien chez les neutres que chez les ennemis. Le comtt Czernin signera la paix avec les pays russes qui pos sèdent ùes sources de ravitaillement capables d'aide: les populations des Puissances Centrales. C'est pour ce motif qu'il fera tout pour accéléré: la signature de la paix, non pas poussé par une lier vosité hystérique d'avancer d'un ou de deux jours I; signature du traité de paix, mais par le désir di venir en aide le plus tôt possible a son peuple qu souffre de privations. Certes, uue telle paii exige du temps et elle ne si fait pas en une nuit, car il s'agira de stipuler ce qui l'Ukraine nous livrera et comment l'Ukraine désiri traiter l'affaire, non point après, mais au moment di la signature de la paix. « C'est peurquoi, dit-il », ne précipitons pas le choses, les circonstances troublées dans lesquels si débat ce neuvel état retarderont naturellement le: négociations, et si vous m'y poussez tête en avant nous ne résulterons aucun avantage économique, ci qui évaudra pour notre peuple à la renonciation ail: avantages qu'il aurait pu se réserver lors de la con elusion de la paix. Si nous donnons à nos adversaires l'impressioi d'ailleurs totalement fausse que nous sommes obligé de traiter tout de suite et à tout prix, nous n'obtien rons pas un quintal de céréales. Il ne s'agit ici, ni de terminer la guerre avei l'Ukraine, qui est virtuellement terminée, ni de visée: annexionnistes ou impérialistes, il s'agit ici de donne: au peuple sa légitime récompense et de lui donne: les vivres qu'il désire. » Le comte Czernin stigmatise ensuite les récente: grèves autrichiennes, qu'il considère comme allan a rencontre du but poursuivi, car elles ne font eiu'ac centuer la crise économique. C'est une folie el un crime d'attaquer le gouverne ment, dit-il, alors que la majorité de la monarchii vise à obtenir une paix honorable sans annexions Il pose ensuite la question de confiance en ce qu concerne les pouvoirs discrétionnaires pour la con tinuation des négociations de paix; ou bien on doi le garder ou le renverser; il est sûr d'avoir der rière lui la majorité de la délégation hongroise qu lui a voté sa confiance; il en espère autant de h Chambre autrichienne. « Rien, dit-il, ne me fait tenir à mon poste, que le sentiment du devoir, et je continuerai à l'occupei tant que je posséderai la confiance de l'Empereur el de la majorité des délégations. Un bon soldat ne déserte pas. Aucun minisire des affaires étrangères ne peut poursuivre des négociations d'une telle envergure, s'il ne se sait soutenu par la majorité des corporations constitutionnelles. Il s'agit ici du tout. Il me faut votre confiance ou non ; il faut m'aider ou me renverser, pas de milieu. » Là dessus, le comte Czernin déclara qu'il avait terminé.—n • T~T°nf iniïïnnr A Un Discours de H. von Kuhlmann — Berlin, 25 janvier. M. von Kuhlmann, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, a prononcé à la Commission principale du Reichslag le discours suivant : Messieurs, A mon grand regret, il ne m'a pas été possible, lors de la dernière réunion de votre Commission, de vous faire personnellement rapport comme je l'eusse désiré, sur la première partie des négociations de paix de Brest-Litovsk. Je me réjouis de pouvoir aujourd'hui, grâce à une nouvelle suspension de ces négociations, vous en faire un bref compte-rendu et une esquisse des grandes questions qui s'y rattachent; au surplus, certains orateurs en ont parlé au cours du débat d'hier en termes si clairs et si exacts que sur nombre de points je ne pourrais que répéter ce qu'ils ont dit. Avant d'aborder le chapitre des négociations proprement dites, je veux vous exposer en quelques traits l'histoire de la politique que nous poursuivons à Brest-Litovsk et en indiquer les données principales.Dans la polémique surexcitée et confuse qu'ont menés les journaux et à laquelle différents orateurs ont fait allusion hier au cours des débats, on est en général parti de cette fausse idée que les négociateurs étaient partis en amateurs pour Brest-Litovsk et avaient accommodé leur politique selon les besoins de la siluaiion, une politique de brigands à la mede d'Angleterre, qu'ils cachent dans le secret de leur cœur. Beaucoup d'esprit a été dépensé dans ces polémiques, mais par malheur elles étaient dépourvues de tout fondement pour la bonne raison que, ainsi qu'on ; l'a dit ici hier, les origines de la politique que nous avons défendue à Brest-Litovsk datent de très loin. Cette politique est. dans son principe, cennexe à 1 la création d'une Pologne autonome dont il a été 1 parlé également hier. Je ne saurais dire avec une entière certitude au ; point de vue de la date, à quel moment a été fixée définitivement chez nous la politique qui nous a fait accorder un intérêt spécial aux Etats situés aux frontières occidentales de l'ancien Empire russe, à savoir la Courlande, la Lithuanie et la Pologne. J'ai eu dans tous les cas sous les yeux les documents datant du printemps 1917 sur la base desquels, alors que M. von Bethmann-Hollweg était chancelier, ont été fixés les principes de la politique que nous poursuivons actuellement. On a exposé hier ici en détail les raisons pour lesquelles la nécessité d'une corrélation étroite entre la politique que nous poursuivons à l'égard de la Courlande et de la Lithuanie et celle que nous poursuivons à l'égard de la Pologne s'impose impérieusement.Lorsqu'au mois de juillet de l'année dernière on m'a confié, sous les ordres du chancelier M. Michaë-lis, le poste que j'ai l'honneur d'occuper, notre politique^ concernant l'Est, et ayant trait aux trois Etats que j'ai dit, était déjà considérée par tous les services compétents comme déf nitivement fixée. A son tour, le chancelier comte Hertling, dans le grand discours-programme qu'il a prononcé à la séance plénière du Reichstag, a fait connaître qu'en principe son intention était d'ouvrir des négociations avec la Russie sur la base du radiotélégramme russe intitulé « A Tous »,en ajoutant qu'il projetait de préconiser, en ce qui concerne les trois Etats-froi.tiêres dont il s'agit, la politique du droit des peuples de décider d'eux-mêmes. Ceci prouve que, comme il arrive souvent dans la vie des Etats, les journaux ont surévalué avec exagération l'initiative et la liberté d'action personnelle de l'homme d'Etat chargé de la conduite des négociations et sous évalué l'influence de l'obligation qui lui est faite de continuer la politique qui a été arrêtée et de subordonner dans une certaine mesure son ac-lion aux décisions déjà prises précédemment. Notre activité à Brest-Litovsk devait nécessairement se concentrer sur deux ordres d'idées absolument différents. Dans son radiotélégramme « A Tous », la Russie ne nous avait propose que la négociation de la paix générale et c'est cette paix qui devait être le theme de nos premiers pourparlers avec elle : on sait, en effet qu'elle avait, sous un gouvernement précédent, il est vrai, mais dans une forme qui n'en constitue pas moins pour elle un engagement, signé le traité de Londres par lequel elle s'était solennellement en-! gagée à ne pas conclure de paix séparée Quand s'ouvrirent les pourparlers à Brest-Litovsk, ; la Russie soutenait qu'il lui était impossible de négocier avec nous une paix séparée sauf que ses alliés de l'Entente lui fournissent, en adoptant une attitude manifestement hostile à la paix, le droit incontestable de se délier des engagements pris par elle vis-à-vis " d'eux par le traité de Londres. C'est donc aux négociations d'une paix générale j que se rapportait la note si commentée du 25 décembre dans laquelle, après de longues discussions sur les points de détail, nous prenions à notre tour posi-! tion à l'égard des propositions que la Russie avait formulées. J Au cours de certaines polémiques très violentes, nos journaux ont souvent demandé pourquoi nous avions permis à la Russie de faire des propositions ' puisqu'elle était vaincue et que c'es't au vainqueur à ; dicter ses conditions. Pour poser cette question, il fallait qu'on se fit une ; conception absolument fausse de la situation réelle que les faits ont créée. La Russie avait formulé dans un radiotélégramme entre autres dissertations plutôt vagues, certains 1 principes capables de servir de base à la négociation d'une paix générale, et, par le fait même que nous ' déclarions possible de soumettre ces principes à une discussion, il fallait bien qu'elle leur donnât un dére-loppement suffisant pour nous permettre de lui faire : une réponse détaillée. ' La réponse que nous y avons faite a été conforme aux principes auxquels le gouvernement impérial s'est tenu invariablement depuis que j'ai l'honneur d'occuper mon poste : Les Russes déclaraient que notre réponse constituait une base sur laquelle l'Entente pouvait négocier la paix; ils ajoutaient que, si elle ne faisait pas connaître, dans un délai fixé à 10 jours, son assentiment, la preuve de sa mauvaise volonté serait faite et qu'en ! ce cas la Russie aurait toute liberté d'engager avec : nous les négociations d'une paix séparée. 1 Pour ne pas perdre complètement les dix jours fixés pour le délai et faire du travail préparatoire en vue des négociations de paix séparée, nous avons entamé le 26 décembre, mais à titre préparatoire et sans engagement, des pourparlers en vue d'une paix séparée éventuelle. Ces discussions, en partie non officielles, ont roulé sur l'évacuation des territoires, et à la demande spéciale de la délégation russe, ce sont les questions soulevées par l'évacuation des Etats-frontières de l'Ouest qui ont été mises au premier plan de ces discussions. De part et d'autre ont été élaborées les formules des propositions devant servir de base aux discussions.Ces formules, vous les connaissez par ce qui en a été publié. Dans ces conditions, la proposition qui a prêté à tant de commentaires du 27 décembre, n'était pas un document officiel, mais simplement un résumé des_ discussions au cours desquelles les deux parties avaient exposé en détail leur point de vue, On a à diverses reprise» tenti d'établir entre la Derniers Communiques des Belligérants ! ALLEMANDS Berlin, 28 janvier. Théâtre de la guerre à l'Ouest. ] Au Nord de Becelsere, une poussée de : reconnaissance nous a permis de capturer ' il Anglais, dont 1 officier. i Sur la presque totalité du front, l'activité d'artillerie était minime; eue était plus animée an plusieurs points en Champagne et d«ns la région de la Meuse. Front italien j Sur le p'ateau des Sept Communes, de-: puis hier aprè3-midi, des luttes d'artillerie se maintienDeiit; à la petite pointe du jour, | elles se sont accentuées jusqu'à atteindre une grande violence, dans la région du i Col del Rosso. Rien de nouveau sur les autres théâtres | de la guerre. Der erste Generalquartiarmeister, j LUDENDORFF. —«o»— FRANÇAIS Paris, 27 janvier (3 heures.) Aucun événement à signaler au cours : de la nuit, «n dekors de deux tentatives de coups de maint sur nos petits postes de la région de la Fave, qui ont échoué sous nos fïux. Paris, 27 jinviar (11 heures.) Canonnade intermittente sur la plus grande partie du front assez vive dans la région à l'Est de la route de Saint Hilaire à Saint-Souplet, notre artillerie a exécuté des tirs de destructions efficaces. document du 25 et celui du 27 décembre une différence intrinsèque. Cela n'est pas exact, Messieurs. Une légende s'est créée prétendant qu'entre les 25 et 27 décembre des influences extérieures avaient agi et entraîné une modification du point de vue de notre délégation. Ce n'est qu'une légende. Ceux qui prétendent qu'il a fallu de Berlin renforcer la délégation qui donnait des marques de faiblesse et se font l'écho d'autres histoires analogues, n'apprécient pas à beaucoup près comme elles le méritent la constance et la rectitude de nos efforts politiques. Dans son discours programme dont je parlais tantôt, le comte Hertling avait dit d'une part qu'il était prêt è discuter l'offre russe et, d'autre part, il avait adopté l'application aux peuples de l'Ouest de la Russie du droit des peuples de décider d'eux-mêmes. C'est de ce discours, conçu dans un esprit invariable, que sont sortis logiquement et nécessairement les deux dacuments du 25 et du 27 décembre, qui-sont, si je peux m'eiprimer ainsi, deux mailles d'une chaîne sans lacune. Les négociations de la deuxième phase qui suivit l'intervalle ont eu trait surtout à la discussion des points de vue réciproques que contenaient les deux formules L'atmosphère de ces deux phases des négociations fut totalement différente. Tandis que pendant la première l'attitude des Russes donnait l'impression qu'ils étaient animés d'un sentiment amical à l'égard de l'Allemagne, tandis que tous ces messieurs de la délégation russe entretenaient avec nous, en dehors des séances, des relations amicales, qu'ils prenaient part aux repas communs au Casino et que ce libre échange de vues favorisait incontestablement la bonne marche de rios rapports officiels, ce fut un revirement total que nous eûmes à constater dans leur attitude après l'arrivée de M. Trotzki en qualité de chef de la délégation russe. Le contraste fut celui de la nuit avec le jour. Ces messieurs se tenaient dans leurs maisons hermétiquement closes et ne faisaient plus jamais leur apparition dans nos cercles que lorsqu'étaient annoncées des discussions officielles, auquel cas ils y venaient avec des sténographes et tout le matériel nécessaire. Même les entretiens privés entre personnes isolées n'étaient plus tolérés et les délégués russes ne venaient jamais plus qu'en groupe de deux ou trois. Quantaux méthodes adoptées pour les négociations, dont vous connaissez le détail par les publications extraordinairement étendues qui en ont été faites, elles étalent devenues tout autres. Nos adversaires, bien loin de chercher à obtenir des avantages tactiques, ne tâchaient plus que de s'attarder à des discussions de nature à favoriser leur propagande à l'étranger plutôt que d'obtenir des résultats effectifs en opposant des propositions pratiques à celles que nous avions formulées de notre côté. En ce moment, les négociations sont de nouveau suspendues à cause principalement d'événements tumultueux qui ont rendu nécessaire la présence de M. Trotzki à Pétrograd, mais il est vraisemblable qu'elles seront reprises au début de la semaine prochaine. Sans anticiper les chances de succès qui s'offrent à nous, je voudrais vous demander de jeter un regard sur l'immense territoire que nous avons l'habitude d'appeler en bloc la Russie Représentons-nous l'empire du Tzar russe comme un puissante unité se trouvant à notre frontière orientale. Entre cette Russie et celle d'aujourd'hui, la différence est grande Depuis longtemps déjà avant la guerre, la Russie tsariste était ébranlée dans ses fondements les plus profonds. Après la victoire du Japon, l'incendie révolutionnaire s'était allumé dans le pays, mais la domination tsariste avait encore réussi à l'éteindre; toutefois, les hauts personnages de l'Empire savaient exactement à quel point leur situation était menacée. Même si j'en crois quelqu'un qui connaît à fond la situation et qui m'en » fait l'exposé en ces derniers & temps, il faut chercher les raisons secrètes de la guerre actuelle dans la conviction que s'étaient faite en Russie les hauts personnages en question qu'il leur fallait chercher un dérivatif à l'extérieur en déchaînant une grande guerre contre l'étranger sous peine d'être jetés à lias par une révolution à l'intérieur.Sous la force des coups que nos armées lui ont assénés — pour montrer qu'il n'y a là rien d'extraordinaire, il me suffira de rappeler l'exemple de la fermentation révolutionnaire en France en 1871 — l'unité de l'Empire russe disparut complètement. La Russie actuelle a été édifiée pour la plus grande partie dans le courant des deux derniers siècles, et alors même que, sous le régime tsariste, une certaine uniformité extérieure avait été obtenue, les différentes races de peuples qui constituent l'Empire colossal, ne se sont jamais fondues ni n'ont été absorbées les unes par les autres. Aussitôt que le gouvernement central lâchait quelque peu les rênes, le facteur dissolvant des éléments constitutifs des nationalités commençait à agir. La Russie commence à se diviser en une série de républiques nationales. Je ne vous cite que la Finlande, qui toujours a conservé, à un degré supérieur, une haute culture autonome ; l'Oukraine, la république de Crimée et les républiques plus ou moins légendaires du territoire caucasien, et enfin la grande république russe dont le siège est à Pétersbourg En même temps cependant que cette explosion nationaliste des éléments sociaux firent fonction de germes de dissolution et désassocièrent les corps nationalistes simples en leurs éléments constitutifs. Nous en a'vons un exemple en Finlande, où la république finlandaise est de nouveau en proie aux excitations des bolchevistes; nous en avons un exemple en Oukraine, où la Rada centrale de Kief qui, avec raison, était considérée par la Russie comme par nous, comme le représentant légitime des intérêts oukrainiens, est disloquée par les organisations rèvolutiounaires; et encore en la république bolcheviste à Pétersbourg, qui se voit attaquée par une imposante foree armée. C'est là une circonstance grosse de difficultés peur les diplomates qui ont reçu pour mission de résoudre la question de l'Bst. On ne trouve pas de base solide, tout semble se disloquer. Plus tard, tout cela se consolidera, mais en attendant, il apparaît que le procès de dislocation et d'é-cartement durera encore quelque temps. Ce n'est pas là, cependant, un fait extraordinaire. Déjà en 1870, quoique dans une moindre mesure, la chose s'est produite. Le prince de Bismarck n'avait pas ses apaisements, quant à savoir s'il avait devant lui un gouvernement français qui possédait assez de stabilité pour conclure avec lui un traité de paix. Plus tard, une députation de la Rada centrale de Kief est apparue à Brest-Litovsk à côté de la députation bolcheviste de Pétersbourg. Les procès-verbaux des séances ont été soumis à ces messieurs. Ils ont été approuvés sans la moindre objection, avec l'assentiment de la délégation russe. La reconnaissance solennelle de la République Ou-krainienne populaire n'a pas encore eu lieu. Il faut s'attendre à ce que cette reconnaissance ait lieu après la conclusion de la paix avec l'Oukraine. Avec la Finlande, nos négociations sont très avancées. A en juger par les événements, la conclusion de la paix peut être entrevue dans un délai rapproché. (A suivre). es Communiques des Belllgerants •H)-" ALLEMANDS. — Berlin, 27 janvier (officiel de ce midi) : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Les opérations ont été p8H importantes presque tout le long du front. Au cours de petites opérations exécutées au Sud de l'Oise et dans les Vosges supérieures, au S ad de Lusse, nous avons fait des prisonniers.Front italien. Sur le haut plateau d'Asiago et à l'Est da la Brenta, violent duel d'artillerie. Une attaque dirigée par les lïaliens contre la monte Pertica a échoué. Sur les autres théâtres da guerre, rien à signaler. AUTRICHIENS. — Vienne, 26 janvier (officiel de ce midi): Grande activité de l'artillerie, notamment sur le haut plateau des Satte Com-muni et sur les deux rives de la Brenta. BULGARES. — Safti, 24 janvier (officiel)Sur le front en Macédoine, entre le lac d'Ochrida et le lac de Prespa, au Nord de Bitolia, dans la boucle de la Czerna et au Sud de Dobropolje, la canonnade a augmenté de violence à certains moments. Près d'Altscinck Msh'e et à l'Ouest du Vardar, opérations de reconnaissance qui se sont terminées en notre faveur. Sur différents points du secteur compris entre le Vardar et le lac de Doiran, violente action d'artillerie. Dans la vallée de la S trou ma, forte canonnade. Sur le front de la Dabroudscha, armistice.TURCS. — Constantinople, 23 janvier (officiel). , Dans les Dardanelles, l'ennemi a déclaré sans résultat une grande activité dans les ] airs- | Sur le front de Palestine, dans le aec-| teur de la côte, nous avons réussi à améliorer notre position en avançint nos lignes de 2 kilomètres environ. Par ailleurs, opérations peu importantes.Sur tous les autres fronts, la situation n'a pas changé. FRANÇAIS. — Patis, 6 janvier Nous avons aisément repoussé un coup de main ennemi aux lisières Ouest de la : forêt de Stint-Gobaln Bombardement réci-j proque sur le front bais des Caurières-l Bezenvaux. Nuit calme sur le reste du Iront. Aviation j Dars la journée du 25 janvier, cotre avistion s'est montrée particulièrement activa. j De nombreuses photographies ont été ? exécutées par nos observateurs, qui ont . survolé la z ne enr emie jusqu'à 30 kilo -f œètea à l'intérieur. IPlus de 300 clichés ont été pria pendant la journée. Nos aviateurs de chas e ont abattu 4 | avions ennemis. En outre, nos bonr>b?r-j diers ont exécuté diverses opérations tant l dans la nuit du 24 que da s la nuit sui-, vante; 8 000 kilos d'exp'Of.ifs ont été jetés ? sur les établissements de l'ennemi, notamment sur les gares de Thionville et de Fri-bourg en-Brifgsu, sur les i &ines de la Bsdisohe d'snilire, de Ludwl^shafen et sur les cantonnements de la région de : Lorguyon. Paris, 26 janv er. Actions d'srtillerie parfois vio eote dans ? !a région de la Butte du-Mesnil et sur la ; rive gauchy de la Meuse, dans le secteur du Mort Homme. Aucune action d'infanterie. -, Rien à signaler sur le reste du front. Nos sections de défense contre avions ont abattu dans la journée du 25 janvier 3 appareils ennemis. | ANGLAIS. — Londres, 26 janvier (effi-ciel) : La nuit dernière, nous avons fait quelques prisonniers su cours d'engagements entre patrouilles au Sud Ouest de Cambrai. Tard dans la soirée, l'artillerie înnemie a bombardé nos positions de la vallée da la Scarpe. La nuit, les Allemands ont exécuté un coup de m» in contre un de nés postes établi au Sud de Fontaine-les-Craisilies. "_tcj Deux de nos hommes manquent à l'appel. Ce matin, un détachement d'attaque ec-remi a été mis en fuite au Nord de Pas-sehendaele par roi fusillades et le feu de nos mitrailleuses. Les batteries ennemies ont été actives dans la matinée à proximité d'Hairineourt et de Ramscapelle. ITALIENS. - Rome, 26 janvier (officiel). Dans les montagnes, canonnade modérée. L'action de l'artillerie a été plus violente depuis le Montello jusqu'à la mer. Le temps s'étant amélioré, l'activité _ aérienne a été grande da part et d'autre. ~ Nos aviateurs ont efficacement boœbardé des baraquements: ennemis et des instal- ^ lations de chemins de fer à Cismon et. à Pimellano. Nos hydroavions o^t énergiqaement bombardé ^es buts d'ordra militaire sur le Sile et sur la Piave. Nos avions et eaux da nos alliés ont attaqué à plusieurs reprises des escadrilles aériennes ennemies. Nous avens descendu des appareils ennemis dans la région du Monte Zebio et dans la vallée de la Sugana. De leur côté, les aviateurs anglais en ont descendu doux pièï de San Pietro Falette et de S*n Fire; ils ont aussi incen-j dié deux ballons esptifs ennemis dans les environs de Conegliano. Das aviateurs ennemis ont lancé quelques bombes sur nos tranchées, sans y occasionner des dégâts. La guerre sous-uiar£ne — Berlin, 26 janvier (officiel). Nés sous-msrins ont encore coulé, sur le théâtre de la guerre septentrional, six vapeurs et dsux chalutiers. Les vapeurs étaient presque tous fortement chargés. Il a été établi que deux d'entre eux étaient armés. Parmi les deux chalutiers coulés se trouvait le cutter français « Hirondelle ». ILa guerre navale — Berlin, 26 janvier. Les Anglais continuent à chercher à donner le change à nos sous-marins. Leur dernière ruse consiste à faire naviguer des vapeurs ennemis la nuit, tous feux allumés, de manière à éblouir le ^ sous marin et à lui rendre difficile l'éva-| luation de la distance, de la rapidité de la | marche et de la direction. 1 Le torpill8g8 de plusieurs vapeurs vo-f y8 géant dans ces conditions prouve que cette ruse n'a eu aucun succè3. Récemment, nous avons observé dans la mer du Nord un vapeur dont la coque portait la silhouette d'un chalutier dans le but de faire croire à nos sous-marins que le bâtiment était convoyé par des navires de guerre; cette ruse a été tout aussi vaine que les autres. — Berlin, 26 janvier : L'Agence Rlfziu a reçu la télégramme suivant de R?ngkôb'ng : — Un canot de sauvetage transportant dix sept soldats de la marine allemande est entré à Houvjg, sur la côte occidentale du Jutland. Un des soldats était mort. Le canot appartenait à un navire de guerre allemand. Les hommes sont restés quatre jours en mer dans cette embarcation non pontée. Des secours médicaux leur ont été envoyés de Ringkôbing et ils ont été pourvus de vêtements chauds. 4me année — N* 23 Le N° dLO centimes Mardi 29 Janvier 1918

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