La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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12 December 1914
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s.n. 1914, 12 December. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/b27pn8zs47/
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Samedi 12 Décembre 1914 N° 38 Samedi 12 Décembre 1914 LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION tt, Rue Montajfue-cie-Sion, £t, BRUXELLES Bureaux : de 10 à 13 et de 16 à 17 heures JOURNAL QUOTIDIEN Bruxelles et Faubourgs : IO centimes le numéro Province# : 1 £{ centimes le numéro [ La petite ligne £r. 0.4Q ANNONCES ) Réclame aYant 'es annonces 1 .OO ] Corps du journal 2.3Q [ Nécrologie S. 00 LA GUERRE 129me jour de guerre Nous voudrions aujourd'hui parler un peu de ia guerre en France et en Flandre, dont depuis de longs jours déjà nous n'avons plus eu l'occasion de commenter qu'incidemment les faits, mais nous sommes bien en ipeine pour le faire de façon intéressante. Nous nous trouvons en effet devant deux sortes d'éléments d'appréciation : d'une part, les communiqués officiels des Alliés et des Allemands, et de l'autre les informations officieuses et les considérations émises dans la presse étrangère. A en croire les journaux, qui mettent en relief certaines entrevues de chefs d'armée, d'importants mouvements de troupes ou la création de nouveaux retranchements, on serait à la veille d'événements sensationnels dans le nord de la France. Hélas! les jours se suivent, tous pareils ou presque, et ne fournissent aucun aliment nouveau à notre impatiente et légitime curiosité. A part les canonnades qui font trembler le sol flamand et dont chacun des belligérants nous parle avec complaisance, à part encore les combats toujours violents dont la forêt de l'Ar-gonne est .Le théâtre, on ne trouve à relever, dans la série déjà longue des communiqués officiels de ces dernières semaines, aucun événement de réelle importance.On peut noter toutefois que les dépêches du 4 et du 6 ont particulièrement insisté sur les effets remarquables de l'artillerie française, en disant1 qu'elle a obtenu, surtout en Champagne, un avantage marqué sur l'artillerie ennemie. Que faut-il en déduire, sinon que les efforts des Alliés en vue de remédier à l'infériorité de leur artillerie lourde —| insuffisante pour parer l'action des canons lourds allemands très nombreux — ont déjà porté leurs fruits? La question est d'importance primordiale, car, selon que le « Times » lui-même le déclare, c'est le canon lourd qui a jusqu'ici « gouverné » le champ de bataille : encore serait-il toutefois épineux de la trancher sans être en possession d'indications précises. Laissons donc aux événements le soin de départager les opinions du moment : celle des sceptiques, qui prétendent qu'en matière d'artillerie on n'improvise pas, et celle des enthousiastes, qui ont foi dans l'élan national pour regagner le temps perdu. * * * A diverses reprises nous avons souligné l'excellente tenue d'ensemble des armées alliées. Elle suffirait à elle seule à expliquer la persistance du statu-quo, surtout en ce qui concerne les opérations en Flandre : nous croyons toutefois qu'il y faut ajouter l'influence des intempéries, qui entravent radicalement toute tentative d'offensive d'envergure suffisante pour nécessiter de gros mouvements de troupes.Il apparaît nettement qu'à Berlin on ne s'attend plus à voir cette situation se dénouer rapidement. La « Gazette de Cologne » elle-même fait prévoir qu'une « décision » ne pourra intervenir avant la fin d'une longue période de piétinement sur place : — Mise à part la question du mauvais temps, il n'est pas niable, dit-elle, que notre ennemi à l'Ouest est militairement supérieur à celui que nous combattons à l'Est. Il lui est donné en outre de mettre à profit toute une série de circonstances favorables que créent l'existence d'un important réseau de chemins de fer, la valeur propre des moyens de défense naturels de la contrée, et l'organisation habile de la défense militaire du pays. » * * * Avant de passer à l'examen de la situation dans l'Est, mettons au point une question spéciale. En prenant connaissance avant-hier du communiqué de Berlin, nous y avons trouvé des renseignements sur les opérations engagées contre les Russes : elles y étaient passées en revue du nord au sud, c'est-à-dire en allant successivement de la Prusse orientale au nord de la Pologne, et de la région de Lowic^ à la Pologne du Sud. Concernant la Pologne du Nord, le communiqué annonçait que les Allemands étaient, à l'est de la Miazga, en présence des Russes qui s'y étaient fortement retranchés. N'ayant trouvé, sur notre carte de la Pologne du Nord, qu'une rivière Mtawka, nous avons cru pouvoir en déduire que c'était de celle-ci qu'il était question, la chose nous étant ap-, parue d'autant plus vraisemblable que le communiqué suivant de Berlin annonçait, toujours dans la Pologne du Nord, la prise d'assaut de Przasnysz, localité situee a une quarantaine de kilomètres à 1 est de la Mtawka. Il semblerait toutefois — nous disons qu'il semblerait parce que notre conviction n'est point for-HJ encore que nous nous sommes trompé. En réalité il existe en plein centre de la Pologne, où nous n'avions pas cru devoir pousser nos investigations, une rjvière Miazga, située à une douzaine de kilométrés a 1 est de Lodz. C'est sur cette rivière que certains chroniqueurs allemands, celui de la « Gazette de Francfort » entre autres, ont placé les positions fortement retranchées des Russes. Si leur façon de voir est la bonne, on peut en déduire cette constatation intéressante qu'après avoir été repoussés de Lodz les Russes ont déjà pu refaire front à l'ennemi à 12 kilomètres de cette ville. * * * Comme documentation nouvelle relative aux événements dans l'Est, nous avons aujourd'hui un communiqué de Pétrograd, daté du 8, qui signale la continuation des combats dans la Pologne du Nord, sur la ligne Przasnysz-Ciechanow. Ces deux localités sont situées, l'une à 40 kilomètres à l'est et 1 autre à peu près à distance égale au sud-est à? Mlava : les Allemands, ainsi que l'a annoncé leur communiqué du 10, ont pris d'assaut la première. La même dépêche de Pétrograd nous signale en outre que des combats se sont livrés dans la région de Piotrkow en ^.joutant que les Russes y ont été' victorieux. Elle dit encore qu'au sud-est de Cra-covie, dans la région allant de Wieliczka à Novo*: Sandec sur la Dunajec, les opérations se dévelop-, pent à leur avantage : malgré les renforts aile* mands arrivés dans la vallée de la Lososina, rivière qui se jette dans la Raba à proximité de Tymbark, 1 les Russes ont repris l'offensive. De la situation en Pologne, le communiqué russe } ne dit rien, et celui de Vienne n'ajoute rien aux indications officielles reçues hier de Berlin : il est donc vraisemblable que rien de décisif n'est survepu j nulle part. La bataille continue... [ «*. Dans l'ordre d'idées que nous avons effleuré niqué de Paris daté du g courant relatif à la guerre en France et en Flandre. Notons que pour la première fois l'état-major français se charge de donner des indications sur la situation militaire dans l'Est et sur le théâtre de la guerre austro-serbe. Notamment en ce qui regarde celui-ci, oes indications s'accordent avec le dernier communiqué de Vienne, et confirment que l'armée serbe a réussi à enrayer l'offensive autrichienne du côté de la Mi'lanowatz à l'ouest de la Morawa. De plus, les troupes du Roi Pierre résisteraient avec succès dans la région des monts Kosmaj, à 35 kilomètres au sud de Belgrade : sur ce point toutefois les renseignements officiels français sont en désaccord avec le communiqué de Vienne. Pour terminer, nous avons à enregistrer une nouvelle concernant la guerre navale. L'escadre des 5 navires allemands qui avaient réussi le i°r novembre, dans leur raid audacieux sur la côte chilienne, à détruire plusieurs navires de guerre anglais, est entrée en collision avec une escadre anglaise forte de 38 vaisseaux, partie à sa rencontre sous le commandement de l'amiral Sturdee. Les navires allemands Scharnhorst, Gneisenau et Leipzig ont été coulés ; le Dresden et le Niirnberg ont pu s'échapper. ♦♦ — ; UN SURVIVANT Un matelot timonier du torpilleur français Mousquet, coulé par le croiseur allemand Emden, et qui a survécu au désastre, adresse à ses parent6 la lettre suivante que vient .de publier le « Temps » : — Le 28 octobre au matin, vers 7 heures, sera la •claie la plu6 mémorable de ma vie; je vous assure que je l'ai échappé belle. Nous avions appareillé le dimanche, à 9 heures, pour faire notre petite croisière habituelle. Le mercredi matin nous rallions Pinang pour nous ravitailler lorsque tout à coup, en débouchant de la pointe pour rentrer en rade, on aperçoit le long de la rade, à demi caché, un croiseur à quatre tuyaux. On n'y fait pas attention, et même le commandant fait augmenter la vitesse pour aller l'araisonner. On fait hisser le pavillon afin qu'il mette le sien, et le commandant me dit. — C'est un anglais. Je regarde, que vois-je? Un pavillon allemand! Et sa première cheminée était en toile, il s'était maquillé. Presque aussitôt,- une décharge de cinq ou six coups 'de canon sur notre avant, puis un silence de peut-être dix secondes. Le commandant m'envoie à l'arrière chercher le pavillon de combat et me dit de faire mettre aux postes^ .de combat. Je crie partout en m'en allant sur l'arrière, mais au moment où je descendais l'échelle d'e la passerelle, la canonnade recommence; le lieutenant, qui montait sur la passerelle et qui a :passé à me toucher, est coupé en deux. Arrivé par le travers de la cheminée de l'arrière, je suis fauché à mon tour, je regarde mon pantalon plein de trous et ma jambe droite pleine de sang; je perds connaissance, mais ce ne fut pas long, car je me suis réveillé immédiatement, et j'entends un bruit d'eau, et « Sauve qui peut, le bateau coule ! » J'essaye de me soulever, pas moyen, alors j'ai vu que j'allais être entraîné par le remous. Mais je réagis, je m'assois, je regarde devant, nous avions au moins 4o° d'inclinaison, nouis coulions par l'avant. L'eau arrive à moi, je coule un peu, et je ne sais par quel phénomène me voilà à la surface, et je nage comme si de rien n'était, je ne sentais plus ma jambe. Le commandant était à £ôté de moi, il étaii blessé à la tête et il allait couler, je l'attrape par la barbe et le soulage comme je peux; mais il ne voulait rien entendre, il se débattait. Je fus^ obligé de le Lâcher pour ma sécurité. Enfin, je finis par trouver uîi bout de planche, je me suis mis à çhevai dessus et j'ai attendu. Alors 1.'Emden a mis deux embarcations à la mer et a recueilli les blessés; là, j'ai perdu connaissance. » Les matelots du Mousquet ont été débarqués à Sa-bang. Sur 78 hommes d'équipage, il en restait 29 après le combat; depuis, 5 d'entre eux sont morts. LES FAITS DU JOUR -Sur-la-loiigue ligne de bataille, et principalement dans les positions situées en seconde ligne, les hommes ont occupé les loisirs que leur laissaient le combat à rendre le plus confortables possible leurs cantonnements. C'est ainsi qu'en certains points les troupes d'artillerie ont édifié de véritables agglomérations, et que même une réelle émulation s'est produite entre les unités. L'une de ces « villes » est occupée par trois batteries d'artillerie, dont les architectes et les constructeurs ont rivalisé d'ingéniosité. Elle est divisée en trois quartiers; l'un, où s'érigent de coquettes villas dont les parois de paille sont soutenues par des troncs de sapins, est dénommé le Parc Monceau. Un autre est recouyert de chaume et creusé dans le sable. Au centre a été tracé un square, planté d'arbustes, et garni de gazon rapporté. Ce quartier a été dénommé Montmartre et les habitations ont été décorées du nom des principaux cafés du faubourg. C'est ainsi que se distraient les soldats de leur rude labeur. Le prince Nicolas Radziwill, capitaine de cavalerie russe, a été tué à la bataille de Lodz. Il était né à Berlin le 4 juillet 1880. Cent vingt navires de la flotte militaire italienne sont actuellement au mouillage dans la rade de Tarente. Ces bâtiments manœuvrent tous les jours, tout particulièrement les sous^marins, qui font au large de longues randonnées et simulent des attaques sur les grands bâtiments. Il y a quelque tem{)s, un. accident grave s'est produit à bord du croiseur-cuirassé San Marco. Un obus a écla-té, tuant quatre hommes. Un éclat projeté sur le croi-jSeur San Giorgio, à tm mille de distance, y a tué un homme. A propos du raid des aviateurs anglais sur l'usiné des Zeppelin, à Friedrichshafen, et des réclamations du gouvernement helvétique concernant l'involontaire violation d'un coin de son territoire par les avions, les journaux ont annoncé : « La France, par respect de la neutralité suisse, s'est abstenue d'envoyer des blessés dans les hô-pita-uxde Savoie. » Ainsi présentée, la nouvelle n'est pas tout à fait exacte. Si les Français n'ont envoyé aucun blessé, non dans toute là Savoie, mais dans les arrondissements de Tho-non, Saint-Julien et Bonneville (Haute-Savoie), c'est par une observation scrupuleuse des traités de Vienne de 1915. En 1815, en effet, la Suisse, sur la demande de Genève — Genève venait d'entrer dans la Confédération — obtint de la reconnaissance des Alliés, qu'elle avait laissé passer sur son territoire, la création de deux zones de protection. La première, en Savoie, formée des trr is arrondissements susnommés; la seconde, formée de l'arrondissement de Gex (Ain). Ce sont les deux zones franches et neutres. Franches de douanes et de certains impôts indirects 3n vertu d'anciens privilèges des ducs de Savoie, elles *e trouvent ainsi dans la dépendance économique de Genève. Neutres en ce sens qu'elles ne doivent ni être ortifiées ni recevoir de garnisons, sauf des troupes de lolice. En cas de guerre, la Confédération suisse a le Iroit de les occuper. Les Anglais ont affecté à la défense de l'Egypte des lindous, des Australiens et un corps de volontaires de île de Ceylan. T?.ftt,VlP.l. npf.it.P. villp sif.npo «sur l'Aicnp nu nnJ.Pcf dennes ». C'est un journal rédigé en français, qui contient le texte des communiqués officiels allemands après ceux du ministère de la guerre français, et en outre des articles variés sur les événements du jour. Le roi Georges V a adressé l'ordre du jour suivant aux officiers, sous-officiers et soldats de l'armée expéditionnaire : — Je suis heureux d'avoir pu voir mon armée en campagne.Je désirais vivement me rendre compte de la vie que vous menez. J'aurais voulu vous parler à tous, pour vous exprimer mon admiration pour la manière splendide avec laquelle vous avez combattu et vous combattez encore contre un ennemi puissant et acharné. Par votre discipline, votre courage et votre endurance, inspirés par un esprit de corps indomptable, vous avez non seulement maintenu la tradition de l'armée anglaise, mais ajouté une nouvelle gloire à son histoire. J'ai été particulièrement impressionné par votre attitude, martiale, saine et joyeuse. Je ne puis partager vos travaux, vos dangers et vos succès, mais je puis vous assurer de ma confiance et de ma gratitude profondes et de celles de vos compatriotes. Nous vous suivons jour par jour, par nos pensées, sur votre route certaine vers la victoire. » D'après le « Daily Mail », 140,000 hommes se sont enrôlés jusqu'à présent dans la garde civile en Angleterre, en Ecosse et dans le Pays de Galles. Ces volontaires ont pour mission de défendre le pays contre une invasion éventuelle allemande. Le ministre de la guerre bulgare a déposé à la So-branié un projet de loi instituant une école militaire de chemins de fer et une autre de postes et télégraphes. M. Viviani, président du cabinet français, a déclaré à un journaliste que, dès la rentrée des Chambres, le 22 décembre prochain, le gouvernement leur demandera de remettre à plus tard les élections pour le Sénat, qui devraient se faire réglementairement en janvier 1915. Il leur demandera, en outre, d'approuver les douzièmes provisoires, ainsi que toutes les mesures qu'il a prises pendant les vacances parlementaires. Le6 ingénieurs russes des mines ont fait rapport sur les richesses minières de la Galicie. Ils sont d'avis que la production de pétrole de cette région sera suffisante pour faire face aux besoins du sud-ouest de la Russie. Les puits à pétrole seront remis en activité au début de l'an prochain. Les ingénieurs constatent également que le sol galicien renferme de grandes réserves de sel et de minerai de fer. Ils parlent aussi d'argent sporadique, de cuivre, de plomb et d'autres métaux. Depuis que les Allemands ont attaqué Abercorn, il n'y a plus eu de combat en Rhodésie. La ligne télégraphique ayant été coupée à différents endroits, la police rhodé-sienne patrouille sur toute la frontière orientale des possessions africaines a-demandes. (Abercorn est situé à l'extrémité sud du lac Tanganyika.) En un certain point du iront de bataille dans l'ouest, les tranchées des deux adversaires ne sont distantes l'une de l'autre que de quelques mètres. Les occupants en sont arrivés à se connaître au point de s'interpeller par leurs noms, tout en ne s'étant jamais vus. Un jour, un soldat français cria aux Allemands : — Montrez-vous donc, que nous sachions qui vous êtes ! — Promettez-vous de ne pas tirer ? répliqua-t-on de la tranchée opposée. — Nous le promettons ! Alors apparurent, l'une après l'autre, des têtes de s< dats allemands au-dessus du parapet. Un de ceux-ci ayant avec succès suggéré aux Français d'agir de même, pour la première fois depuis plusieurs semaines ces hommes, qui s'étaient combattus avec acharnement, virent leurs adversaires. Après quelques instants, de part et d'autre les têtes disparurent derrière les couverts... et la lutte recommença. Le colonel Repington, critique militaire du « Times », évalue les pertes totales anglaises en Flandre, en morts, blessés et prisonniers, à 100,000 hommes. On rrçande de source diplomatique espagnole que la France a l'intention d'envoyer deux corps d'armée au Maroc. Un steamer anglais chargé d'automobiles militaires, qui faisait route vers la Russie, aurait, dit-on, été bloqué par les glaces dans la mer Blanche. D'après une dépêche de Londres, lors Annesley et un officier anglais, qui survolaient Ostende le 5 décembre, ont été descendus par le tir des Allemands et se sont tués tous deux. M. de Broqueville, ministre belge de la guerre, est arrivé à Londres afin de s'y rendre compte par lui-même de la situation où se trouvent les réfugiés belges et des mesures qui pourraient être utilement prises pour améliorer éventuellement leur sort. f M. Helleputte, ministre des travaux publics et de 1 agriculture, a quitté le Havre pour aller visiter nos réfugiés en Angleterre et en Hollande. M. Carton de Wiart, ministre de la justice, va partir pour le Mans, en compagnie de M. Van den Heuvel, rpi-nistre d'Etat; de là il se rendra par Angers et Saumur à Fontevrault, ^ où il visitera 1 école d'infanterie de l'Hitat belge qui y; est installée. " ++ Une pêche miraculeuse Un maréchal des logis français raconte ainsi l'histoire d'une pêche miraculeuse : Nous installions un pont sur la Meuse, au début d'octobre. Les premiers jours, les Allemands 'bombardaient nos travaux, de l'aube au coucher du soleil. Je votus assure qu'ils n'épargnaient pas les munitions employées. Les grosses marmites pleuvaient. Puis, le bombardement se ralentit, et nous ne reçûmes plus les pruneaux que pair intermittences. Or, toutes les fois qije les obus tombaient dans la Meuse, l'explosion étourdissait les poissons, qui venaient à la surface dru fleuve le ventre en l'air. De la nacelle, nous procédions à une pêche d'un nouveau genre, ayant à la main le képi en guise d'épuisette. Et nous bénissions les Allemands qui nous procuraient une ration supplémentaire. Mais tel n'était pas l'avis de notre commandant. Nous voyant nous exercer à ce sport imprévu, il me donna l'ordre de ne pas quitter mon poste et d'interdire pareille distrac4 tion à mes hommes. Deux ou trois jours après cet incident, l'étais sur le .pont avec mon chef, qui surveillait les réparations/: lorsque deux grosses marmites tombèrent dans la Meuse, en aval des travaux. Les hommes, d'instinct, quittèrent leur abri, sautèrent dans la nacelle et, comme d'habitude, allèrent « cueillir » les poissons. Le commandant se fâcha et me gratifia de huit jours de consigne. Je m'excusai en lui disant que je n'avais pas eu le coeur de priver mes braves pontonniers d'une frian-i dise. Je n avais pas achevé -die prononcer ces derniers mots qu'un nouvel obus tombe sur l'abri où auraient dû se trouver les hommes et réduit la construction en miettes. Il y eut un long silence, et le commandant prenant sa tête* entre ses mains s'écria: « C'est vraiment une providence ! Les malheureux auraient été écra-bouillés !» Alors, vous savez, on est habitué au danger et, moi» Àé apeuré, moitié souriant, j^eus la force de dire à non officier : « Faut-il que Je porte mes huit- jours • consigne1? — Allons, n'insistez pas, me réponait-il, ' COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués des armées alliées Paris, 9 décembre (Communiqué officiel de 15 heures) : Depuis la mer jusqu'à la Lys, il y a eu pendant toute la journée du 8, des duels d'artillerie. Dans la région d'Arras et plus au sud, rien n'est à signaler. Toutes les positions que nous avons prises dans les derniers jours ont été organisées et fortifiées. Dans La région de l'Aisne a eu lieu un duel d'artillerie dans lequel nous avons eu l'avantage. En Argonne, l'activité de notre artillerie et de notre infanterie nous a assuré des gains appréciables. Plusieurs retranchements allemands ont été emportés. Nous avons fait des progrès sauf en un point où l'ennemi a fait sauter une de nos tranchées au moyen d'une mine. Sur les Hauts de Meuse, de même qu'en Argonne, nous avons progressé et pris plusieurs des tranchées ennemies. Nous avons fait de même dans le bois de Le Prêtre. Dans les Vosges, nous avons repoussé plusieurs attaques au nord-ouest de Senones. Dans le restant du secteur des'Vosges, l'ennemi, pendant la journée du 8, n'a pas tenté sérieusement d'attaquer les positions dont nous nous étions emparés la semaine dernière. En Russie, les attaques obstinées des Allemands contre le front Ilowo-Lowicz-Strykof-Lodz et contre une ligne s'étendant du nord au sud sur une longueur de 16 kilomètres à l'ouest de Piotrkow ont été refoulées. Néanmoins, la position de Lodz constituant un saillant, les Russes ont jugé nécessaire d'évacuer cette ville. En Galicie, les Autrichiens qui paraissent avoir reçu des renforts allemands, ont repris l'offensive dans la région de Novo-Sandec contre l'aile gauche russe. En Serbie, les armées serbes progressent dans les vallées supérieures de la Morawa occidentale et sur la rive gauche de la Ljig. Elles ont occupé les hauteurs de Leljen en prenant de nombreux canons et des hommes à l'ennemi. Dans la région de Kosmaj elles sont en contact avec les forces autrichiennes. * * » Paris, 9 décembre (Communiqué officiel de 23 heures) : En dehors d'une avance de nos troupes à Parvil-lers et d'une attaque des Allemands sur Tracy-le- Val, qui a été. repausséc^jl.n'y a rien à signaler. * '' v ' * » Londres, 9 décembre (Communiqué officiel (le VAmr, a-ite) : Le 8 décembre, à 7 heures 30 du matin, les navires allemands Scharnhorst, Gneisenau, Nurnberg, Leipzig et Dresden ont été découverts près des îles Falkland par une escadre anglaise commandée par le vice-amiral sir Frédérik Sturdee. Au cours du combat qui s'en est suivi le Scharnhorst, portant le pavillon de l'amiral comte von Spée, le Gneisenau, et le Leipzig ont été coulés. Le Dresden et le Nurnberg se sont retirés pendant l'action et sont poursuivis. Deux transports charbonniers ont été capturés également. Le vice-amiral déclare que les pertes anglaises sont très peu nombreuses. Quelques survivants du Gneisenau et du Leipzig ont été sauvés. *** Pétrograd, 8 décembre (Communiqué officiel du 'grand état-major) : Les combats qui se déroulent dans la région Przasnysz-Ciechanow (sud-est de Mlawa et nord de Varsovie) ne sont pas encore terminés. Il y a eu également des combats dans la région de Piotrkow : nous y avons obtenu quelques succès. La bataille commença le 5 décembre au sud-est de Cracovie dans la région entre Wieliczka et la rivière Derjuty (Dunajec?) et se développe en notre faveur. * * * Tokio, 8 décembre (Officiel) : A l'ouverture de la Chambre japonaise, le Mikado a dit : « Il m'est agréable de vous faire savoir que l'amitié entre mon empire et ses alliés est de plius en plus cordiale. L'alliance avec la Grande-Bretagne et l'entente avec la France et la Russie sont, dans les moments critiques actuels, devenues plus intimes par le renforcement des liens de l'amitié. La paix se rétablit peu à peu, mais la grande [ guerre nest pas encore terminée. Nous comptons sur la fidélité et la bravoure de nos sujets et nous espérons arriver aussi rapidement que possible à notre but final. » Communiqués allemands Berlin, 11 décembre (Officiel) : Notre escadre de croiseurs, composée des navires Sharnhorst, Gneisenau, Leipzig, Dresden et Nurnberg, avait naguère, après la bataille de Coronell, touché le port de Santiago de Chili, puis l'avajt quitté après moins de 24 heures pour une déstin^-tiôn non indiquée : peut-être se dirigeait-elle vers te sud pour aller à la recherche des croiseurs anglais Canopus et Glascow. Entretemps, une très forte escadre anglaise — on parle de 38 navires — fût envoyée, ainsi qu'il résulte d'informations de jour- ' naux de Londres, pour rechercher notre escadre # \ l'anéantir. , Suivant une information officielle, l'escadre an- 1 glaise sous le commandement du vice-amiral Stujr-dee a rejoint nos navires à proximité des îles Falkland, à la côte est de l'Amérique méridionale au nord du Cap Horn. Le fait que deux vapeurs char- j bonniers sont tombés entre les mains des ennemis j, fait supposer que nos navires, protégés par les îlep, j faisaient du charbon. D'après les nouvelles anglaises que nous possédons, c'est le vice-amiral conjte \ Spee, qui commandait à bord du Sharnhorst, qui' a 4 fait ouvrir le feu. On ne connaît rien du combat | qui a suivi, mais on a tout lieu de croire que le r Sharnhorst, le Gneisenau et le Leipzig ont cou8, c tandis que le Dresden et le Nurnberg ont réussi à ;' échapper. On ne connaît rien des pertes anglaises et il est jeu probable aue de source anglaise on donnera J" ies indications précises sur la bataille et sur la cc f, position de l'escadre anglaise. Toutefois, il ne faut pas oublier que notre escadre se touvait depuis environ quatre mois en haute mer, et que sans avoir ;.à sa disposition ni câbles ni d'autres moyens de communication, elle s'est rassemblée pour porter un coup sensible à la flotte ennemie. Aucun port protecteur n'était à sa portée pour y faire les réparations nécessaires. Malgré cela, elle a réussi pendant de longs mois à s'approvisionner de charbon et df vivres sans tomber entre les mains de l'ennemi. Nous n'avons aucune nouvelle quant au sort des équipages. Le combat a eu lieu le 8 décembre. **. Berlin, 11 décembre (Officiel) : L'état de santé de l'Empereur s'est sensiblement amélioré. Le catarrhe a diminué et la température est normale. * * * Berlin, 11 décembre (Officiel de ce midi) : En Flandre, nous avons fait des progrès. A l'ouest et à l'est de l'Argonne, des positions Je l'artillerie ennemie ont été combattues avec succès Des attaques françaises dans le bois de Le Prêtre, à l'ouest de Pont-à-Musson, ont été repoussées. Aucun changement à l'est du plateau des lac; Masures. Dans le nord de la Pologne, notre attaque continue. Rien de nouveau dans le sud de la Pologne.** * Vienne, 11 décembre (Officiel) : En Pologne, la journée d'hier a été calme. Une attaque nocturne isolée des Russes au sud-ouest de Novoradomsk a été repoussée. Dans l'ouest de la Galicie, les deux adversaire; ont envoyé des forces importantes au combat. Jusqu'à présent 10,000 Russes y ont été faits prisonniers. La bataille continue aujourd'hui. Nos opérations dans les Carpathes sont arrivées à la réoccupation des parties importantes de notre territoire. * * * Vienne, 11 décembre (Officiel du théâtre Sud) : Nos troupes en Serbie ont rencontré, à l'ouest c'f Milanovac, des forces ennemies qu'elles n'ont pu refouler. Pour éviter la contre-attaque ennemie, nos troupes se sont retirées dans des positions plus favorables. Au sud de Belgrade, notre offensive avance. Le 8 décembre, nous avions pris au total 20 canons et un réflecteur et fait de nombreux prisonniers.* * * Constantinople, 10 décembre (Officiel) : Les autorités militaires russes ont voulu entrei par force dans le consulat turc d'Urnia. Elles ont mis à mort quelques soldats turcs qui voulaient les en empêcher. Le consul ottoman, après avoir subi des cruautés inouïes, a été œnduit à Tiflis. Quelques commerçants persans ont été mis en accusation sous l'inculpation d'avoir fourni des munitions aux Khurdes. * * * Constantinople, 11 décembre (Officiel) : Le chef des rebelles marocains Abdel-Malik, le 61s du fameux Abdnel-Kader qui a combattu pour la liberté de l'Algérie, a adressé à son frère l'émir Ali-Paoha, arrivé ici à Constantinople, une lettre dans laquelle il exprime sa joie de ce que son rêve de tant d'années se réalise enfin.et qu'une nouvelle aurore se montre pour l'Islam. Le premier succès des préparatifs poursuivis depuis vingt ans a trouvé son écho dans le tonaerre 'des canons qui, il y a deux mois, ont été pris près de Casablanca. Comme les Français ne disposaient que de forces médiocres, ils n'ont pu résister et l'état d'esprit de leurs troupes est cexmplètement déprimé. Dans les derniers combats, ils ont perdu 700 hommes en morts et blessés. -Berlin 11 décembre: Four la première fois depuis l'existence de la Reichs-bank, son encaisse or a dépassé 2 milliards. Il s'élevait à 2,019,000,000 contre 1,253,000,000 le 31 juillet. La couverture en or des billets de banque en circulation est de 47,7,0/0. »■ Berlin 11 décembre : D'après le « Lokal Anzeiger » l'Empereur a envoyé au lieutenant-général von Morgen le télégramme suivant: « Votre avance victorieuse en Pologne, vos succès brillants contre les forces ennemies supérieures m'ont rempli de grande joie et me donnent l'occasion de vous octroyer l'ordre Pour le Mérite. Faites-vous l'interprète de ma reconnaissance royale à vos troupes valeureuses et modèles. Que Dieu soit à l'avenir avec votre drapeau habitué à la victoire ! Wilhelm I. R. » Dépêches diverses Christiania, 10 décembre : Le ministère suédois dee affaires étrangères a ordonné une enquête mimitieu&e concernant les vapeurs -suéldiois coulés pa<r des mines dans les eaux finlandaises. Aiprès la fin de cette enquête, il en publiera un rapport officiel. *** Bordeaux, 11 décembre Le «.'Journal Officiel >> français publie un décret ouvrant aux divers ministères des crédits extraordinaires supplémentaires d'un montant de 896,295 francs pour l'exercice 1914. "**~*" —■■niftmiiinWWBIMII>W|l |IW| Luxembourg, 10 décembre : Le gouvernement allemand a déclaré qu'il ne fera aucune opposition au trafic de transit pour les marchandises destinées au Grand Duché de Luxembourg. la suite de cette assurance, le Luxembourg est en-ré en négociations avec la Hollande pour les envois le vivres pendant la durée de la_guerre; on dit que ces îégociations ont re-nconté certaine» difficultés. * * * Toronto, 10 idécembre : Le premier ministre de la Nouvelle-Ecosse, M. Mu.r-ay, a fait savoir aux autres provinces du Canlada oue e steamer Freneglos sera prêt le 20 décembre à Hali-ax pour le transport gratuit de secours destinés à la Belgique. Le Canada nous a expédié déjà en deux navires environ 6,000 tonnes, et M. Murra-v insiste pour que l'ac-ion généreuse du Canada se développe encore*. En réponse à cet appel, un comité sera vraisembla-lement formé dans ena-que province, et tous les jour-au xsoutiendront énergiquement ce mouvement de harité. *** Zurich, 10 décembre : Les fabriques suisses de chocolat ne seront, plus auto-sées à exporter leurs produits sauf qu'elles démon-•ent un approvisionnement en matière premières .-n f -6ant pour satisfaire tous les besoins dans l'intérieur

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