La dernière heure

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20 November 1918
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s.n. 1918, 20 November. La dernière heure. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rb6vx06x2p/
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2me Edition. BULLETIN PROVISOIRE DES JOURNAUX W 3 La Dernière Heures et la F^iîlîe ""7TTii~T!T£ï MERCREDI 20 NOVEMBRE 1918 W 4-1A CUlliC » LE NUMÉRO 10 CENTIMES DANS TOUTE LA BELGIQUE PETITES ANNONCES 30 CENTIMES LA LIGNE fr'hw.i mihlf lllhl'u'tmutmaggameb——ibm— BUREAUX 19, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 h. I Les purs fériés de I à midi. | Les annonces et réclames 9 | sont reçues aux bureaux du i | journal et à l'Agença Havas, | I 8, place desMartyrs(1erétage), § |à Bruxelles. . lœppsioasy d'après... Entre toutes, colle qui prédomine, qui surnage, pourrait-on dire, est de quelqu'un qui sort d'un rêve, d'un tî-èa mauvais rêve, et très prolongé. On se (demande, instinctivement en ne les voyait plus : Est-ce vrai? On les avait tellement vus, et si long-"tënî^Çjet sous toutes les formes...L'œil avait fini pârVaesçuttamer, mais non les esprits, ni les cœurs. Dans les rues, au café, au théâtre, ils nous persécutaient de leurs silhouettes qui rappelaient si bien, au lettré, les fameux croquis humoristiques d'Hansi. Certes, il y avait parmi eux de beaux échantillons de l'animal humain, mais leur puissance d'unification était telle, que beaux ou laids, dans l'uniforme on ne voyait que l'uniforme. Ce ne fut qu'après les réquisi.ions à domicile^ cuivre et laine, qu'on les apprécia tout à fait familièrement. Selon les cas, l'un disait? ; « Ils n'ont pas été trop mauvais »; l'autre : « ce sont des rosses », le troisième : « des bandits ». Rarement, on faisait la distinction des nationalités,entre saxons, bavarois, wurtembergeois et autres, mais tous s'entendaient pour honnir le mot pruspien, dont la signification jiaraissait être « plus qu'Allemand j> — ce qui équivalait à plu» que détesté. En réalité, ils furent, dans l'ensemble, à la fois comiques et terribles. Oh ! les interminables ntations dans les couloirs d'une Kommandantur ou d'une Zentrale quelconque, ces heures lourdement passées pour s'entendre dire un « revenez demain » ou un simple « nein > administré comme un coup de schlague ! 11 y avait cependant une exception, tirée à de trop rares exemplaires, celle de l'officier poli, qui mettait sa Kuitur dans la connaissance du français, ou qui simplement avait habité longtemps la France. C'est à un de ceux-là qu'es£ arrivée la petite mésaventure que voici : La Poste centrale Une jeune dame et l'employé télégraphiste ne pouvent s'entendre sur la teneur d'un télégramme dont certains mots paraissent « verboten ». Appel à. l'officier censeur. Il arrive, la bouche en cœur, une galanterie banale aux lèvres, et dit naïvement à la dame, en français : — A votre service, madame, nous sommes ici pour vous faire plaisir!... Celle-ci recule d'un pas, et le toisant: — Croyez-vous cola, Monsieur ? Réplique accompagnée d'un tel regard que l'officier rougit et balbutie, confus : — Ce n'est pas ainsi que je l'entendais. 'En somme, les caricaturistes germaniques qui, avant la guerre, nous paraissaient plutôt sévères pour l'élément militaire de leur nation, ainsi que l'attestent d'innombrables numéros des « l'iiegende Blaetter », du t Simplicissimus », de i Jugend » et « tutti quanti », n'avaient guère exagéré. Depuis le gros major poussif et ventru jusqu'au soldat aux pieds sans limites, en passant par le capitaine en bois et le lieutenant sanglé comme une fille, et l'universitaire à la face couturée de cicatrices de duel, nous avons yu défiler sur nos trottoir» tous ces profils falots, toujours un peu réchampis de sang. Et que de lunettes ! Elles rappelaient invinciblement au signataire de ces lignes ces mots d'un célèbre oculiste bruxellois, prononcés bien avant la guerre : — Ces races ont les yeux faibles ; c'est par là qu'elles pourraient bien périr. Quoi qu'il en soit, et en attendant, ce cauchemar est fini, le film est déroulé, la lanterne magique est éteinte... Béni soit le Gott de leurs ceinturons ! Memor. A L'HOTEL DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES Peut-on écrire à Anvers, à Gand, à Liège ? Voilà les questions posées tous les jours et à tout moment à l'administration centrale des postes,place de la Monnaie. Avant la reprise du servie» postal interprovincial, il faut que les chemins de fer fonctionnent. En attendant, tout le personnel qui a travaillé 'sous l'occupation allemande continue la besogne,et M. Dohet, directeur de service, a repris son poste dès le départ des Allemands, la semaine dernière. Un service provisoire de distribution a été assuré dans le Grand-Bruxelles et dans les localités suivantes : Auderghem, Berchem-Ste-Agathe, Boits-fort, Buysinghen, Dieghem, Dilbeek, Evere, l'orest, Grand-Bigard, Grjmbergen, Haeren, Hamme, Hoeylaert, Itterbeelc, Jette-Saint-Pierre, Loth, Melsbroeck, Neder-over-Hum-beek, Nosseghem, Overyssche, Eeleghem, Ruysbroeck, Saventhem, TJccle, Tervueren, Yilvorde, Watermael, Wemmel, Wesem-beek-Ophem, Woluwé-Saint-Lambert et Zel-lick.On peut envoyer des cartes, des lettres,des papiers d'affaires, des échantillons sans valeur et des journaux. Les taxes sont celles d'avant la guerre; mais il est nécessaire de déposer toute correspondance aux guichets mêmes de la poste centrale en payant le port : en effet, les timbres sont remplacés par une simple oblitération. Aucun timbre, ni belge, ni allemand, n'a de la valeur. La poste appose simplement le timbre à date et un autre cachet « port payé ». Quant au service télégraphique, il est suspendu pour deux ou trois mois, sans doute. LA FIN DE LA GUERRE EN AFRIQUE Le commandant des troupes allemandes 'dans l'Est-Africain, von Lettow-Vorbeck, s'est rendu le 14 de ce mois, annonce le «Nieuwe Kotterdamsche Courant»,au sud de Kr.saics sur le Zambèze, an nord de la Eho- UN TOURNANT DE L'HISTOIRE DES PARTIS POLITIQUES (Le vent souffle à l'entente de tous les partis. D'après cer-l| tains hommes politiques, la si-* " tuation exceptionnelle faite à la Belgique renaissante l'impose. Beaucoup de ceux qui n'étaient point enthousiastes de ce genre de constellation jadis et qui ne se font .point d'illusions l'admettent. On en espère des résultats féconds et immédiats. D'aucuns se flattent de faire di. araître ainsi de l'ordre du jour, « les lassantes querelles et les méthodes de discussions stériles ». II y a des appréhensions Il ne faudrait pourtant pas croire, que ce changement radical dans l'action des partis, ne soulève aucune appréhension. A droite et à gauche les élém: t.-; les plus attachés aux principes, et les pilotes les plus prudents, ont gardé le souvenir de tentatives de ce genre dans lesquelles 1?enthousiaste esprit de &acri-fice a parfois été dupé. Il importe donc que dans leur ardeur à s'entendre avec leurs adversaires d'hier et de demain, les représentants de nos groupes politiques ne perdent pas le contact avec leur propre parti. Pour cela, la collaboration au gouvernement <-oit reposer sur des bases précises. Meme but, autres moyens Tous les partis ont la prétention de défendre les intérêts généraux du pays. Ce qui les sépare, ce n'est pas le but, c'est le choix des moyens pour l'éteindre. Les uns ont confiance dans les institutions existantes et se conss jrent à les conserver intactes; les autres, pensent que la grandeur du pays, sa tranquillité exigent des réformes. Les uns placent leur foi dans l'autorité, la réglementation, le pouvoir des élites, les autres professent que la liberté, la suppression du privilège sont les seuls fondements possibles d'une société moderne. Ces principes fondamentaux impliquent des divergences profondes dans la manière de considérer n'importe quelle question. Ce sera difficile Il semble donc difficile à première vue de réunir les hommes qui se réclament de ces différentes doctrines pour collaborer à la solution de n'importe quelle question. Mai3 le jour d'aujourd'hui on voit beaucoup de miracles. Les circonstances actuelles sont si particulières, l'appel des nécessités si impérieux, qu'il n'est pas interdit d'espérer que la bonne volonté générale et la sagesse acquise pendant l'adversité vaincront, pendant un temps, une grande partie de ces difficultés.Espérons donc et ne chicanons pas, attendons l'expérience. Nous vivons décidément des jours bien intéressants. POURQUOI le Service des Tramways EST DÉFECTUEUX Les Bruxellois s'imaginent volontiers que i«. paix va ramener immédiatement le •servioe normal des tramways. Hélas! il n'en est rien et nous devrons encore, durant un certain temps du moins, subir les pannes quotidien nés et nous en aller, « pedibus cum jambis » pour éviter les arrêts interminables. Il y a de multiples raisons qui expliquent pourquoi le service ne pourra être amplifié : la plue importante est la réquisition du oui-vre, des trolleys, des lingots et l'impossibilité de ee procurer tout de suite du matériel. Se basant sur l'art. 53 de la Conv«ntion ue La Haye — qui permet la réquisition des moyens de transport — et l'amplifiant à son profit, l'occupant, par la voie de von Lutwitz, exigea, sous menace de déportation des admi-ninistrateurs des tramways, le transport gratuit de toua les militaires, des femmes allemandes employés dans les bureaux et des fonctionnaires. Sous peine de séquestre il exigea 2000 libres-parcours à fournir sur le champ. Il alla même jusqu'à prétendre que tous les sujets de la Germanie devaient voyager à l'œil et que les parcours accordés aux Belges devaient être retirés; pour compenser les pertes, il proposait une augmentation des tarifs. La Société s'y refusa; par contre, elle dût céder sur la question du transport des vivres ; nuais eft n'acceptant pas cependant de faire travailler son personnel à cet effeu O'est pourquoi les Allemands exploitèrent eux-mêmes ce service. Le transport des munitionb fut repoussé aussi par la Compagnie. L'USURE DU MATERIEL Grande fut l'usure du piatériel pendant l'occupation. Par cause dé surcharge, 156 motrices furent carbonisées sur 300 en service, il fallut rebobiner les induits avec du Vieux fil et y remettre des isolants de fortune; lefc matières isolantes des charrues isolantes et jusqu'aux fils d'éclairage furlnt abîmés, usés. La. moyenne quotidienne des bris qui était dl 1/2 dans les statistiques s'élevo à 8. Et ceci explique pourquoi l»a Sooiété — qui avait 1100 de ses agents à la guerre — ne put satisfaire le public. L'AVENIR A l'heure actuelle, les lampes mêmes .font défaut; mais on espère qu'on pourra suppléer bientôt >au manque d'éclairage. D'autre part, le charbon est «assuré pour trois mois et les fils de trolley arriveront de France aussitôt que possible. Toutefois, il s écoulera un certain temps encore avant que le matériel puisse être rétabli et que le service redeviennl normal. LA VÉRITÉ SUR LA SUSPEKSîO;.-' DES TRAVAUX DE NOS TRIBUNAUX La suspension des travaux de dos tribunaux fut si perfidement commentée par les journaux 3ui services du déjà loin Falkmhausen et l'opinion lut si outrageusement troinpee par la lettre rendue pub.ique que ce 1 général oberst > adressa à la (.our de Cassation qu'il faut, au moins, très succinctement l'amener la lumière sur cet acte de lier civisme. La plainte contre les activistes. En présence des agiftemenls de l'association dénommée « liaad van Vlaandcren » et de set \ adeptes, les llinislrc s d'Etat, sénateurs et députés. ; résidant dans le territoire occupé prirent le part de les denoncer à la Cour d'Appel de lîruxelles démontrant que : « ces faits, ces discours, cei> notes, constituent : » 1" L'attentat dans le but soit de détruire,1 soit de changer la forme du Gouvernement... • 2" Le délit d'immijion dans les fonetions publiques; > 3" L'attaque méchante et publique contre l'autorité constitutionnelle du Roi, les droits de l'autorité des Chambres, a force obligatoire des lois, la provocation a y désobéir. » En conséquence, la Cour, toutes chambref-réunies,présidée par M, Levy-MoicJel, M. Jottrand faisant fonction de Procureur général, rendit ut a prêt enjoit liant à son Prorun ur général de faiit rechercher les autei*-s ct>.s laits énoncés. Le lendemain, M. le Procureur du roi Ilolvoel et son substitut M. Parwentier ai relaient deux ex-profi-sseurs des Athénées d'Ixelles et d'Anvers, Tack et liorms, lu prtmier président du Comité révolutionnaire, le second, son Ministre de 1^ Guerre. Chacun sait que peu de temps après les deui détenus furent délivrés t manu militari ». La Cour d'Appel suspendue. Iienvahisseur ne s'en tint pas à ce coup de force, il déporte en Allemagne les présidents Lcvy-llorelle, I rnst et Carre et intime a la Cour d'Appel l'ordre de 11e plus siéger. La Cour de Cassation pris Aussitôt un srrêt protestant conti e les violences, démontrant qu'elle étaient perpétrées en dehors de tout uroit et en? contradiction formelle avec l'engagement précis pris par le Gouverneur général dans sa lettre du *8 mars 1916, disant notamment : • Sont sans fondement toutes les craintes éventuelles quï existeraient d:«r.s la magistrature belge, au sujet du danger qu'il soit porté, atteinte, par l'administration allemande, k l'indépendance du juge dans l'exercice de la justice, indépendance par la-Constitution et les lois du pays ainsi que par le Droit des gens «. La Cour déclara, en terminant, que sans abdiquer ses fonctions, elle suspendrait ses audiences. Le lendemain le Tribunal de lre jiijitanoe prit la même alcision : « Considérant que d'après la Constitution et les lais du Peuple Belge, il ne peut exercer ses fonctions régulières que conjointement avec la Cour d'Appel de son ressort ». Falkenliausen publia alors une lettre destinée à faiie croire au publie que la responsabilité de la situation incombait tout entière à la magistrature La Cour de cassation répondit par une délibération qui constitue pour le « général oberst 1 dégommé une sé\ère leçon de droit, dont l'irréfutabilité l'écrasa aux yeux du monde entier. Seuls les Belges restés au pays et isolés de la civilisât'on ignorèrent cette page désormais célèbre, comparant l'indépendance et l'intangibilité de la Magistrature Belge vis-à-vis de n'importe quelle autre autorité. 11 y est affirmé et démontré sans doute possible notamment : que c'est par suite « d'une erreur de droit >, que le gouverneur affirmait que les tribunaux belges exerçaient leurs fonctions « sous » l'autorité du pouvoir occupant. Dans notre pays, y est-il dit, l'ordre judiciaire constitue au même titre que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif un pouvoir constitutionnel entièrement indépendant des deux autres, souverain dans ud domaine et ne relevant que de lui-même après la Nation dont il émane. 11 n'agit donc point isous» l'autorité du pouvoir exécutif et en cas d'occupation du pays par une armée étrangère, il n'est aucunement placé sous l'autorité du pouvoir occupant qui ne peut, du reste, exercer aucun droit de souveraineté, mais seulement une autorité de fait (art. 43 de la 4e Convention de La Haye). Kalkt nhausen prétendait qu'avant d'agir, la Cour d'Appel devait se référer à un délégué s'occu-pant des choses judiciaires. Là Cour de Cassation démontra aisément et victorieusement l'inanité de «ette affirmation et concluait que c'est une « erreur » manifeste de prétendre que le Ministre la Justice a la direction de l'action publique, qu'en réalité ce haut fonctionnaire peut ordonner d'intenter l'action publique, mais que la loi ne l'autorise pas à en interdire l'exercice. Plus loin relevant la seconde partie de l'extrait de la lettre que nous asons reproduit plus haut, la Cour de Cassation établissait en citant malicieusement plusieurs auteurs allemands que la doctrine unanime des jurisconsultes qui ent écrit dans tous les pays sur le droit international a déduit ce principe indiscuté. < Le droit de souveraineté n'est pas aboli par l'occupation et celle-ci n'opère aucune substitution de souveraineté au profit de l'Occupant; que partout l'occupant n'étant pas investi de la souveraineté et ne possédant qu'une autorité de fait, conditionnelle et provisoire, doit s'interdire des modifications essentielles dans l'ordre des choses établies et ne peut changer la constitution politique du pays occupé, sa loi fondamentale, ni rompre le lien de sujétion qui continue à rattacher les populations à l'Etat dont elles relèvent ». La Cour de Cassation enseignait ensuite à Falkenhau«»n, la règle de 1' namovibilit des juges et le droit pour ceux-ci de n'être soumis qu'à la juridiction répressive et disciplinaire de leurs pairs. Elle continuait en couvrant entièrement de son autorité l'action entreprise par la Cour d'Appel injustement frappée en la personne de ses membres. Considérant enfin que l'atteinte grave qui avait été portée à la liberté, à la dignité et à l'indépendance des magistrats n'avait pas été réparée, elle déclara maintenir sa décision de ne plus siéger, PLUS DE CENSURE POSTALE EN AM™QU£ Washington, 16 nov. — La censure sur le» postes, les télégraphes et les câbles a été supprimée. La Reprise du Traie de nos Chemins de 1er Nous avons demandé à un fonctionnaire de la gare du Nord à Bruxelles, ce qu'il pensait de la reprise des chemins de fer. Des précisions ne peuvent évidemment être don-néesdès à présent. Lesdéclarations que nousavons recueillies n'en sont pas moins très intéressantes : Avant de reprendre le service d'exploitation, on devra s'assurer de la sécurité absolue sur les lianes. il faudra attendre que les garde-routes aient visité les voies pour que tout danger soit écarté. Elles peuvent être minées et avant de pouvoir mettre le premier train en marche, il faudra s'assurer si aucun obstacle ne barre la voie et s'il n'y a plus aucun danger. Au surplus, aussi longtemps que le télégraphe ne fonctionnera pas pour annoncer l'arrivée des trains de station à station, le service ne pourra reprendre. La question des signaux est également primordiale. Pour le jour, passe encore, mais la nuit, si tes lanternes ne manquent peut-être pas, dispose-ra-t-on du moyen de les éclairer? loutefois, en ~e qui concerne l'éclairage, 011 pense bien que l'installation de la lumière électrique ne réclamera que quelques jours. Or, tout fonctionne à I électricité, aiguillages, signaux, etc. Kont également défaut, de petites-choses tout à fuit accessoires en d'autres temps et dont la 1 écessité se fait aujourd'hui sentir, des clefs, des caisses de secours, par exemple. Quant au matériel roulant, il se trouve dans la gare et ses dépendances une trentaine de locomo-ttves et quetypie -400 voitures et wagons, allemands et'belges. Heuieusement, l'armistice ren-Lrme une clsuse relative à la livraison de ce matériel, sans quoi... Et le personnel? Il s'est présenté presque au complet déjà; toutefois, des agents employés dans les divers comités officiels ont été laissés provisoirement à leur poste. Un juge d'instruction s'est installé dans un bus reau de la gare depuis samedi. Diman he, le-clrefs de station, les chefs-gcrdes et d'autres em, ployés du chemin de fer reprenaient leur sorvice-donnant des ordres pour le nettoyage et surveil lant les issues de la gare et particulièrement deux waf oas de munitions. La première machine mise sous pression servira au transport de ce dangereux chargement que des guides surveillent depuis lundi soir. Beaucoup de gens voudraient savoir si les trains seront aussitôt accessibles au public. Il est probable qu'ils seront au début exclusivement réservés à l'armée Cela dépend de l'autorité militaire 3t non de l'administration des chemins de fer. Des Écuries toujours. Nous avons visité la plupart des locaux de la gare. Ils sont dans un bel état! Le quai du côté tie 1^ rue de Braunnt, qef sert d'écurit 4 l'escadron des^uides (environ 12S hommes) de garde à la gare est comme un palais comparaiivement aux véritables écuries que sont tous les endroits qui étaient occupés par les Allemands. fe'est l'ancien buffet de 1" classe, du côté de la rue du Progrès, qui détient le record. 11 servait de salle d'attende de 3« (lasse aux soldats. Les coussins de velours ont été enlevés et,pour opérer rapidement les vandales ont brisé la première planche des bancs. Les tables ont été démolies et par terre gisent des tas d'ordure. Même spectacle partout. Dans la salle d'attente de lre et de 2e classes,il 11e reste absolument rien, si ce n'est dans un <oin un amas d'immondices. Dans les bâtiments des serre-freins et des visiteurs, du côté de la rue de Brabant, notre cice-rone nous montre des armoires, les unes en métal, les autres en bois, qui se ferment au moyen d'un cadenas. Elles portent, soit un numéro — nous notons jusqu'au 321, — soit le nom de son propriétaire. Les A lemands avaient installé un magasin dans les lieux-d'aisances. Ils y ont laissé des bonbonnes, lampes électriques et à bougie, plombs de sacs, caisses, planches, plaques et pancartes indicatrices, bassins, un appareil téléphonique, etc. Signalons enfin que, dans une petite place con-tiguè, au bureau tu chef de gare, ils ont abandonné des casques, des masques protecteurs et d'autres objet s. Au cours de notre visite, nous avons trouvé nos guides joyeux à la tâche, chantant, sifflant en brossant leurs chevaux ou en versant le café fumant des cuisines de campagne. Les guides resteraient ici jusque vendredi prochain, après quoi ils suivraient les troupes alliées en Allemagne. G. V. LA FIN COURONNE L'ŒUVRI Le maréchal Foch vient d'adresser aux armées la proclamation suivante : « Officiers, sous-officiers, soldats des armées alliées, » Après avoir résolument arrêté l'ennemi, vous l'avez, pendant des mois, avec une foi et une énergie inlassables, attaqué sans répit. » Vous avez gagné la plus grande bataille de l'Histoire et sauvé la cause la plus sacrée : la liberté du monde. » Soyez fiers! » D'une gloire immortelle vous avez paré vos drapeaux. » La postérité vous garde sa reconnaissance ». Le maréchal de France, commandant en chef les armées alliées : (Signé) FOCH. LLOYD GEORGE PRONONCE UN GRAND DISCOURS Londres, 17 nov. — M. Lloyd George a prononcé hier un grand discours à la réunion tenue à Westminster dans l'intérêt de la coalition des partis politiques. Le premier ministre a exposé l'œuvre grandiose du gouvernement en faisant remarquer qu'un pays capable u'exécuter de semblables choses en temps de guerre, doit l'être également en temps de paix. « C'est à la nation, dit-il, de choisir ses hommes Nous devons aborder la tâche de l'avenir avec une profondeur de vue qui est le propre des tommes d'Etat et avec la volonté d'édifier un nouvel empire sur de solides assises qui lui permettront de défier les tourmentes des siècles futurs. H. LEHOîl.MIER PROCLAME LA LIBÉRATION DE BRUXELLES LES SOLDATS ALLIÉS SALUENT LES DRAPEAUX L'Explosion des Obus machinée par l'Ennemi Une commission mixte composée d'experts délégués par la Justice Belge et de représentants du gouvernement espagnol a commencé une enquête au sujet des explosions survenues dans les gares de la région bruxelloise et en de nombreuî points du pays. En dehors de déductions théoriques basées sur l'état des lieux et la situation des wagons, elle a découvert, dans une commune de la Campifie, des indices matériels irréfutables établissant que l'explosion qui s'est produite là avait été provoqué» par une bombe à éclatement à temps. A Moll, on a arrêté un individu, exerçant la profession de batelier qui, samedi dernier, a été vu mettant intentionnellement le feu à deux wagons de dynamite. Il a profité ensuite de l'évacuation des maisons environnantes pour s'y livrer à un pillage en règle. D'un premier interrogatoire, il semble résulter que l'idée de commettre ce crime lui a été suggérée par des Allemands qui l'avaient au préalable comblé des cadeaux puisés à mêmê les réserves de vivres et d'équipement de l'armée, Deux nouveaux cadavres à la gare du Mldî. Au cours des opérations de déblaiement qui, sous la conduite du génie militaire belge se continuent avec de grandes précautions dans les décombres qui obstruent les voies de la gare du Midi, on a découvert ce matin, les restes méconnaissables et presque entièrement carbonisés de deux corps humains. Ceci porte à douze, jusqu'à présent, le nombre de cadavres relevés. Une victime du devoir. M. De Bue, ambulancier d'Anderlecht, grièvement blessé au cours des opérations de sauvetage où il avait fait preuve d'un dévoûment surhumain est mort ce matin à 5 heures à l'hôpital d'Anderlecht. UN AN DE MINISTÈRE EN FRANCE ET QUEL MINISTÈRE !... Paris, 18 nov. — Le ministère Clemenceau a, comme on le sait, été constitué le 16novemb.l9i7. A l'occasion de son anniversaire, tons les ministres et sous-secrétaires d'Etat sont allés présenter leurs hommages à M. Clemenceau et le garde des sceaux M. Neil lui a offert, au nom des Membres du gouvernement, une plaque commémorative et un tableau de Daumier. 51. Clémenceau a remercié ses collaborateurs de leur témoignage de sympathie. NOS ÉDITIONS : Nous publions chaque jour deui éditions. 1" édition 6 heures; 2e édition dans la nuit. Le présent numéro appartient à nos éditions régulières et il est strictement interdit de le vendre comme édition spéciale. UN MINISTÈRE DELACROIX Le Roi a chargé M. Delacroix, bâtonnier du barreau de Cassation, de constituer le nouveau ministère. M. L. Delacroix a accepté et a commencé à voir différentes personnalités, il espère aboutir avant mardi prochain à la constitution du cabinet, afin de pouvoir exposer son programme aux Chambres qui reprendront pratiquement leurs travaux ce jour-là. Le Conseil général du parti ouvrier a accepté, par 33 voix contre 3 et 3 abstentions, un ordre du jour autorisant la participation des socialistes au Gouvernement. MM. Anseele, Vander-velde et Wau-ters ont été désignés comme candidats aux fonctions ministérielles.Le nouveau ministère sera vraisemblablement composé comme suit: Finances: 41. Delacroix, bâtonnier de 1» cour de cassation, président; Justice: M. Vandervelde, vice-présidentJ Intérieur: M. Dehroqueville; oolonies: M. Franck, députe d'Anvers; Chemins de fer: M. Renkin; Industrie et travail: H.J.Wauters,députât Travaux publics: M. Anseele, député; Atfiiires étrangères: M. Paul Hymans, député ; Secrétaire aux affaires étrangères : lt« Orts; Affaires économiques : M. Harmignles, dé-pute,Sciences et Arts: M. Jaspar, président des Œuvres de l'Enfance. Quant aux ministères de la guerre et é!9 l'agriculture, les titulaires ne sont pss désignes encore d'une manière définitive; toutefois, il paraît certain que le ministère de la guerre ira à. M. P.-E. Janson, député, o« plus probablement à M. F. llasson, députa, et que le ministère de l'agriculture sera dirigé ou par M. Ruzette, ancien député et gouverneur de la Flandre occidentale, ou M, Thibaut, député, ou M. Vandevyver®. Le cabinet comportera donc douze membres, dont six droitiers, trois libéraux et trois socialistes. La première Journée i'nn nouvel Etat de siège tiruxenes a pris aes mardi matin l'aspect d'un# ville en état de siège ; heureusement cette fois, ce n'était plus la soldatesque teutonne qui s'était établie dans nos locaux. A l'Hôtel de Ville, en effet, l'état-major de la première brigade de cavalerie, arrivé dès la veilla avait ûistallé son quartier général en la salle du Collège. La Grand'Place et l'hôtel communal ètaieut devenus ainsi le rendez-vous denossoldats que la foule s'empressait d'entourer, d'interroger, d'acclamer. Vers 10 h. une auto qui stationne Grand'Plaça distribue des douilles de cartouches, souvenirs d» guerre. Des milliers de mains se tendent. La journée est moins froide, moiDS humide et la foule circule, manifestant sans interruption, !i chaque passage des nôtres. Des motocyclettes et des automobiles belges vont et viennent. Comme les gares, le Palais de Justice est garJé par nos sentinelles.

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