La dernière heure

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24 December 1918
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BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Ouverts ds 9 à 5 h. Les jeun fériés ds 9 à midi. Les annonce! et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'Agence Hâves, S, place cîes Martyrs (1" étage), ItSruTglles. 2m° Ed. MATIN La Derniere Heure et La Petite Feuille 2™* Ed. MATIN f1" •' 11 'N PRIX DES AEOTJNEMENTti Déoembr* 1913 à 30 juin 1S18 Abonnés nouxaux te. 14.91 Abonnés do 1914 ... 10.00 (annuels et semestriels) (La différence do 4 francs oonstltuè la ristourne faite aux anciens abonnés pour les dédommager de l'interruption du service en 1914.) D<5c2mbro 1918 à 31 maro 1311 Abonnés anciens ou nouv. 8.58' Les personne» qui souscriront seulement un abonnement à partir du 1" Janvier proohain auront à payer: Pour trois mois fr. 8.58 Pour six mois 12.00 N* 30 TREIZIÈME ANNÉE MARDI 24 DÉCEMBRE 1916 10 CENTIMES RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL I * • v. L On sait le rôle important qu'ont joué Ses tanks uU cours de la dernière guerre. Il suffit, pour se rendre compté des ravages qu'ils faisaient, de voir marcher ces terribles machines avançant un peu à la façon ces limaçons. E.les rampent lourdement, mais sûrement, écrasant tout sur leur passage, renversant lés arbres, déchirant les fils de fer ba^be-fës, traversant les tranchées; pendànt que de leurs flancs sortent des jets de mitraille lancés par les . oldat- cachés au cœur des monstres de fer. Les tanks ne sont, si l'on y réfléchit, que des forteresses mouvantes fabriquées selon les besoins de la guerre de tranchées ce (Sont des machines adaptées au milieu, aelon les principes chera à Taine comme aux évo^utionnistes; l'adaptation au milieu, tout est là. On sait que l'on doit oette invention à un ingénieur français qui avait soumis son projet aux autorités de son pays. Celles-ci l'étudièrent, puis l'ou-tlierent queique temps dans un carton, jusqu'au moment où il fut soumis aux autorités anglaises. Lloyd George devina tout de suite le parti queji'on pouvait en tirer et, homme de décision, ordonna que des essais fussent tentés sans tarder. On en connaît les résultats. Voilà, .dira-t-on, une invention bien moderne. Peut-être. Mais si on' relisait ]ç récit des guerres anciennes, on retrouverait dan3 le passe des ancêtres des tanks. Qu'on se rappe.le, par exemple, la prire de Jérusal m par les croisés. Les tours de la ville sacrée étaient demesuréîment élevées et les guerriers d'Occident en avaient vainement tenté l'assaut' à- l'aide d'échelles. Celles ci étaient broyées sous les projectiles des assiégés avant que le premier assaillant lie fût parvenu à mi-hauteur. Que faire? Comment prendre ce3 -bastions inaccessibles, comment gravir ces murâ infranchissables? Un chef croisé eut alors une idée ingénieuse. Il fit construire d'énormes tours de bois, aussi élevées que les murs de la citadelle ennemie et reposant aur des roues. C'étaient des forteresses roulantes. A leurs sommets prirent place les légions les plus braves et '.es plus aguerries et les terribles' machines se mirent en marche. Ce n'est point sans etupeur que les Sarrazins virent arriver cette cité mouvante. Lorsque les tours assiégeantes furent à quelque rv ytançe des murs de Jérusalem, des ponts-levis, armés de crochets, s'abaissèrent, s'agrippèrent aux murailles, tandis que les croisés se ruaient sur l'ennemi. Ces tours, remarquons-le aussi, étaient poussées, par derrière, par des fantassins qui, de cette façon, étaient garantis de3 projectiles de l'adversaire. Dans la guerre actuelle, nous avons vu également que les tanks i -paraient la yoie aux lignards et les préservaient. On sait tout le parti que les armées ■belligérantes ont tiré du camouflage : des arbres de carton peint devaient tromper l'ennemi et faire dévier son tir. Or, nous retrouvons des ruses de ce genre à une époque très é' ignée. Souvenez-Vous de « Macbeth ». de Shakespeare. Le roi Macbeth était en guerre. Ses ennemis déracinèrent les arbres et les plantèrent devant eux pour se dissimuler et l'on vit alors ce spectacle étrange d'une forêt en. marche. Ce subterfuge permit à l'adversaire de remporter la Victoire. Les anciens Grecs et Romains employèrent des moyens analogues. Certains tanks portaient, peints sur l'avant, des têtes de morts ou des figures repoussantes et farouches, destinées à impressionner les soldats ennemis. C'est, en quelque sorte, un rappel des anciens boucliers des guerriers de jadis : la plupart portaient une tête de iMéduse. Quant au combat de tranchées il n'est qu'une rénovation perfectionnée. Sous Louis XIII et Louis XIV nou3 voyons les soldats creuser des artères souterraines et s'y retrancher solidement. Il en lut de môme durant les guerres de religion, en France, et l'on pourrait remonter ainsi à la plus haute antiquité. C'est une erreur de croire que la poudre à canon fut employée, pour la première fois, par les Anglais, a la bataille de Crécy en 1346. La preuve en est simple : Porphyre, dans son livre « Administration de l'Empire », décrit l'artillerie de Constantin. Valeranius, dans sa « Vie, d'Alexandre », nous montre les canons de bronze des Indiens. Dans Cté-cias, on retrouve le fameux feu grégeois, mélange de salpêtre, de soufre et d'un hydrocarbure employé avant Ni-nus en Chaldée, dans l'Iran et dans les Indes. Des savants prétendent même que le* anciens avaient trouvé le moyen de diriger la foudre à leur suise : « Nos électriciens, dit Yves d'Alvéydre, feraient 'bien triste mine devant ces hiérophantes égyptiens qui maniaient la foudre comme nous employons la chaleur et la faisaient descendre à leur gré. » Dans « L'Histoire de Sozomène » on peut voir la corporation sacerdotale des Etrusques défenaant à coups de tonnerre, contre Alaric, la ville de Narnia qui ne fut pas prise ». Ce n'est d'ailleurs pas seulement dans J'art cîj la guerre que nous trouvons des inventions qui ne sont, en réalité, que des rénovations. On croit communément que la photographie fut inventée au XIXe siècle par Niepce et perfectionnée par Daguerre. Or, le manuscrit de Pan-selènus révèle, d'après d'anciens auteurs ioniens, l'application de la chimie et de la photographie. Ce fait a, du reste, été mis en lumière à propos du procès de Niepce et de Daguerre. La chambre Boire, les appareils d'optique, la sensibilisation dos plaques métalliques y sont décrits tout au lon£. Dans un antre domaine, il suffit de consulter Aristote, Archimède, Ovide et surtout Strabon et l'on voit apparaître le télescope, les miroirs concaves, les Verres grossissants servant de microscopes, la réfraction de la lumière, la découverte de l'isochronisme des vibrations du pendule, etc., et l'on est étonné de voir qes instruments, qu'on croit vulgairement si modernes, connus des anciens. Dans un ouvrage intitulé « Origines des découvertes attribuées aux modernes », un savant français, Dutens, a réuni sur ces questions des preuves Bans nombre. Il nous démontre, notamment, que l'on savait bien avant Copernic et Galilée que la terre tourne autour du soleil. Aristote, Plutarque et Strabop parlent, du reste, dans leurs écrits, de la rotation terrestre. Les anciens connaissaient également la théorie de la pluralité des mondes et de l'attraction universelle et la loi découverte — combien de siècles plus tard ! — par Newton. Longtemps avant notre ère. Pytha-gore enseignait, comme Darwin et Haec-Kel, que l'homme descend des animaux et il appelait ceux-ci « nos ancêtres ». Nous retrouvons les mêmes théories dans les textes hindous, dont l'origine fie perd dans la nuit des temps. Il semble que les savants, au cours des siècles, n'aient fait que redécouvrir ce qu'avaient découvert leurs prédécesseurs et que l'ancien adage soit toujours vrai: ftiça de nouveau sous le soleil. R. JJovjst, VERS PLUS DE LIBERTÉ HEUREUSE mWW Du marxiste tyrannique au socialiste libéral Du manchestérien égoïste au libéral socialiste Il/Idéal socialiste & subi quel-, . ques vicissitudes au cours de la |_yfl I guerre. C'était bien naturel. Tout d'abord, il s'est détourné du caporalisme allemand, qui régnait en maître dans la social-démocratie et tendait à écraser les autres tendances socialistes tous le poids lourd et indigeste des doctrines marxistes. Le collectivisme germanique a perdu ici son prestige, et lee socialistes se sont, peu à peu, tournés vers les conceptions du socialisme à la française que représentait si généreusement cbez nous Emile Roy,er. La classe ouvrière a contemplé le développement désastreux de la politique de classe intransigeante et. fanatique instaurée en Russie, et elle a réfléchi. Elle a vu le danger d'un gouvernement de classe, pour cette classe elle-même, Les difficultés immenses que rencontrent, en ce moment, tous les pays poui sortir des misères engendrées par la guerre, ont persuadé beaucoup de socialistes de la nécessité, au moins momentanée, de l'union de toutes les énergies et de tous les hommes le pi< grès poui reconstituer la société. Sans doute, certaines questions économiques restent d< brûlants champs de bataille pour les partisans de la lutte des cla3Ees qui se ren contrent, d'ailleurs, dans la bourgeoisie, comme parmi les prolétaires. Il n'en es1 pas moins vrai que l'imm m se majorité des socialistes dans les pays de l'Entente c'est-à-dire dans la plus grande partie du monde, se sont sentis solidaires d-e sentiments et d'intérêts généraux en dehors et au dessus des classes. Il en restera quelque chose. Le grand idéal humain, qui a toujours été compris dans les tendances socialistes, a repris ls place et l'influence que le matérialisme teuton lui avait enlevées et qui lui sonl communes avec le libéralisme moderne Wilson, en formulant son vaste pro gramme pacifique, animé d'un généreus esprit libéral et d'un profond sentimeni démocratique, a contribué à précipitei la cristallisation des tendances latentes un peu partout parmi les esprits avancés L'adhésion du socialisme lui fut acquise partout, et ce qui l'attira surtout, c'est l'esprit de liberté. Sans doute, cette évolution n'est-elle pas encore très apparente. Elle s'accomplit surtout dans les esprits et souvenl presque inconsciemment sous la poussée de l'expérience. Elle est réelle. On constate, partout dans le socialisme, un retour à des conceptions moins catastrophiques de la lutte pour les intérêts de classe, à une conviction que les diverses catégorie! sociales n'ont pas seulement des intérêts opposés, mais aussi des intérêts communs.Quant h la liberté, on a réappris i l'apprécier. On l'acclame aujourd'hui comme le suprême bien des peuples, com me la seule garantie de la paix et du bonheur de l'humanité. Comment, dès lors,'se refuser à dire qu'elle n'est pas moins précieuse pour les individus, el que, par conséquent, toute organisation sociale qui ne la respecte pas, ne saurait faire le bonheur des hommes? Le libéralisme, d'autre part, s'est pénétré de plus en plus de la convictiop que la solidarité est le complément indispensable de la liberté, et le correctif de ses abus. Il a perdu son dogmatisme manchestérien et a gagné le aentimenl des nécessités sociales devant lesquelles la libertl absolue reste impuissante. Le libéralisme socialiste et le socialisme libéral se préparent ainsi à entreprendre la grande œuvre démocratique qui va renouveler le monde. LES TROUPES FRANÇAISES A GAND G and, 21 décembre. — Le personnel ch-arçré d'aménager les locaux pour loger la <%ivi-sien d'armée française quâ visitera, à la Noël, notre ville et y défilora. est arrivé à. Garni. Le groe des troupes comprendra 3.9C0 hommes d'infanterie avoo 180 officiers, 200 hommes du génie avec 8 officiers, 640 artilleurs avec 64 ofWoicrs. 50 cavaliers avec 10 officiera, soit en tout 5,050 hommes et 265 officiera.Les Français resteront durant deux jours dans nos mur*. La 132e division, sous les ordres du général Sicre, sera passée en revue par le lieutenant-général De Goutte. Les troupes françaises entreront en ville, le 25 décembre vers 9 heures, r«tr la chaulée de Swynacrde. Elles suivront l'itinéraire suivant : rue do l'Ecole normals. boulevard de la Citadelle, rue de Gourtrai, nie Basse de», Chnmps. rue dn Soleil, place d'Armes, rue de Brabant. rue de Flandre, place Laurent, rue du Hambourg, place St-Bavon, marché au Beurre, rue Borluut. La revue de troupes sera passée devant l'IIôtel de ville, vers 10 h. 30. par le lieute-ncnt-général De Goutte, commandant do la 6e armée. A l'HAtel de ville, l'administration communale adressera ses souhaits de bienvenue h l'état major, aux offdciers et aux troupes. Les enfants de toutes les écoles de la ville, à partir du Jo degré, Berônt placés sur certains endroits du parooure du cortège. A 15 heures, un concert militaire aura lieu au Ma rohé-aux-G raina. et & 18 heures, à la place d'Armes. C'est le soir, à 17 h. 30, que la ville offrira, dans les salons du Grand Théâtre, un dîner aux officiers supérieurs de la division française. Au dîner seront invités des offioiers supérieurs belges, quelques autorités et le Conseil communal. Oe dîner sera suivi d'une représentation de « Madame Buterfly ». Le lendemain, 26 déoembre, conoert à 11 h. 30 par la musique du 3e de ligne belge, à la plaoe d'Armes. A 17 heures, ooncert militaire par une musique française, a la plaoe d'Armes. fuis, grande retraite militaire» L'ÉTAT ACTUEL DU POST D'OSTENDE ■ Ostonde, 21 décembre. — Voici des renseignements préois au sujet dos travaux accomplis au port d'Ostende depuis le départ des Allemands. Au lendemain de la libération, Jour 0$ ont commencé les dits travaux sous la direction d'officiers de l'Amirauté anglaise, la situation se présentait comme suit : Le port était obstrué par le « Vindictive », coulé par les Anglais contre l'estacade Est. Les Allemands avaient parfait l'embouteil- : lage du port en faisant couler la « Flandre », entre l'estacade Ouest et le c Vindictive ». i La « Flandre » était coincée par un chalu1-tier allemand coulé sur elle et dont l'étrave l'avait pénétrée à 16 pieds de profondeur. Ainsi était réalisée l'œuvre d'ensablement à l'entrée du port. A une distance d'envi von 400 mètres de ce premier barrage, au tournant du chenal, un second barrage fut formé, à l'Ouest, par le dragueur à godets « De Schelde », sombré 6ur l'extrémité du dragueur « Groenlo », à l'Est, par un troisième dragueur. Les bassins de jonction avaient été barrés de façon analogue. De plus, une grande suceuse avçit été coulée par un avion contre le mur du quai de l'avant-port, et les Allemands, avant lour retraite, avaient fait eau- 1 ter les portes des éclusep et désagrégé en grande partie les parois d'attache. Le travail de déblaiement H acoomplir était considérable. Il est à peu près terminé. ' Un chenal de fortune a été ouvert en détruisant le dragueur « De Schelde » et le ' paquebot la « Flandre », opération laborieuse et périlleuse. La destruction de l'épave d'une chaloupe à moteur a permis 1 entre-temps l'entrée prèsq'ne régulière des chalands de ravitaillement. Puis, le dragueur « Groenlo » et le chalutier h vapeur allemand coulé sur la « Flandre » ont été soulevés et amenés sur les bancs d'échouage. ce qui a permis l'élargissement du chen.al provisoire et l'achèvement de la destruction de l'épave de la « Flandre ». Les portes des. écluses ont été enlevées pour être remplacées. Le génie anglais s'occupe de ce travail, avec l'assistance do l'Amirauté. A l'heure actuelle, le minimum de largeur des passes est de 150 pieds. Sur le plus haut tassement de sable, il y a 22 pieds de profondeur à marée haute, dans le port même. 17 pieds et demi. Id, les opérations régulières de dragage doivent com- ' pléter l'œuvre de dégagement. Il résulte de ce qui précède nue les bateaux d'un tirant d'eau de'15 a 16 pieds 1 peuvent entrer normalement dans le port. ! Reste à effectuer la pêche aux mines; un J matériel spécial est attendu à cet effet. ^ 1 " NOUS ÉTABLIRONS UNE PAIX SOLIDE" j dit le président Wilson Le correspondant du « Times- » h Paris, j a eu une longue conversation aveo le président Wils:on. Différents sujpt» ont été abor- ; dés. Les Etats-Unis, a dit notamment le président, comprennent et apprécient les 1 grands problèmes en présence desquels la 1 guerre a mÎ3 le. peuple britannique, et se 1 rendent compte des questions spéciales inter- : nationales qui se présentent du fait de la situation particulière de la Grande-Bretagne • comme « Empire Insulaire ». Le point particulier de la « Lfberté des : Mers » a été traité par le président Wilson, dit le correspondant du « Times », de la façon la plus franche, et il est convaincu que rien ne peut empêcher la prochaine conférence de produire tout ce que le monde désire, à savoir une garantie véritablement solide de la paix dans l'avenir. Le Tigre et tes Jésuites L appartement que M. Clémenceau occupe rue Franklin, à Paris, donne sur le jardin d'un collège de Jésuites. Il y a quelque temps, des matériaux furent amenés dans ce jardin, un archi-^®c^e s'y promena avec la mine souoieuse d un homme qui porte le poids de lourdes responsabilités, des maçons; enfin, 1 entreprirent d'y élever un bâtiment qui • devait dépasser^ en hauteur, la ienêtre de la salle de bains du premier ministre. ] On concoit avec quelle fureur rugit le Ti- ; gre à la pensée qu'il ne verrait plus jouer sur l'eau de sa baignoire les clairs : - reflets d'une lumière abondante. Il dépêcha un émissaire auprès du di- : recteur du collège. C'était, vraisembla-blement, un homme doué d'un esprit séduisant que le premier ministre avait choisi en raison de son éloquence persuasive. La mission était délicate. Il ' s'agissait de se concilier les bonnes grâ-oes d'un Père Jésuite et d'en obtenir qu'il renonçât à élever une construction pour faire plaisir à M. Clémenceau ! L'envoyé du Tigre parla si bien qu'il ] revint victorieux de la mission dont il ' avait été chargé. Oe lui fut une douce | joie de pouvoir annoncer à son illustre \ ami que les maçons ne poursuivraient j pas leurs travaux et qu'il continuerait 1 de faire clair dans la salle de bains de £ la rue Franklin. 1 M. Clemenceau ne se contenta pas d'adresser des remercîments à ces aima- \ bles voisins qui, malgré tout ce qui les 1 retenait d'avoir de la sympathie pour sa ' personne, n'en ' .isaient pas moins le sacrifice de leurs convenances personnel- ] les dans une pensée d'entente généreuse, c pour ne pas dire d'union sacrée. Il tint à £ fixer, par un hommage durable, le sou- s venir d'un rapprochement aussi inat- \ tendu. c Il se ménagea une entrevue avec le c directeur du collège auquel il demanda 1 de lui confier, pendant une heure, la x classe des Grands. Le Père Jésuite fré- l mit d'appréhension. Confier à M. Clé-menoeau des jeunes gens dont il était r le directeur de conscience, ces âmes ^ chrétiennes dont il avait la garde et la 1 responsabilité ! Cette proposition le bou- I leversait.^ Cependant, il _e représentait ; qu'il se fût rendu ridicule en refusant sn confiance à l'homme d'Etat qui avait entre les mains, du consentement unanime de la nation, les destinées de la France 1 L'âme débordante d'inquiétude, il accepta de confier, pendant une heure, au premier ministre, les grands du collège.Le Tigre, très amusé par la crainte d qu'il inspirait, les fit conduire à, la place r Vendôme où était rassemblée une partie du butin de guerre pris à l'ennemi, peu 9 de temps auparavant. 3 — Je vous autorise à prendre un ca- ' non et à le conserver en souvenir du ^ Tigre. J Ainsi parla le premier ministre, dont B les traits se détendirent pour la cirepn- 1. stance, dans un demi-sourire. t Les jeunes gens, enthousiasmés, ne se r firent pas répéter l'autorisation qui leur 2 était accordée. Ils avisèrent une pièce allemande qu'un camouflage cubique l. barriolait affreusement et s'y attelèrent £ d'un cœur joyeux. I Et voilà comment un canon, conquis à t, l'ennemi par lee troupes de la France ré- 3 publicaine, fut conduit triomphalement s dans un Collège dê Jésuite^» ' _ R. O. I POURQUOI LES TRAINS SONT EN RETARD* C'EST LA " BÊTE " T QUI N'EN PEUT PLUS La critique est aisée et l'art est dif-icile, la reorganisation dea chemins de rer' aussi. Pour répondre aux doléances des vova-jeurs qui se plaignent des retards, souvent importants, que subissent les .rains, nous avons demandé à M. Groc-îen, chef de station principal à Bnm 1-;es-Nord, (te bien vouloir nous en indiquer les causes: — C'est surtout la question des ma-îhines qui joue, en oeci, un grand rôle: Les locomotives, qui noua Ont été .aissées par le service allemand, sont en :rès mauvais état. Le c>rpa tubulaire >erd l'eau par toutes lés jointures. Tous les organes sont usés au point d'en étr^ ii,sloquées. Il va de soi que ces vieilles nachines, ayant fait un travail intan.-'l quatre années durant, îe peuvent p.n» ournir oelui que l'on est en droit a'f-t-^ndre de loooinotivés bien entretenues. » Il faut ajouter à cela que tout le bon îharbon a été emporté par les Àlîe-nands. Celui qu'ils nous ont laissé est le mauvaise qualité et ne permet pas iux machinistes de garder la pression lécessaire. Celle-ci est obtenue aux pr.x l'efforts inouïs, niais après un que^t l'heuire de marohe, elle décroît puis îlle tombe, d'où les stationnements .ongéa dans les gares pout la relevé? .. nomentanément, les bas étant plus rapides que les haut-3. » D'autre part, des sections de voies ïont encore en très mauvais état. On répare d'urgence, mais ce travail est issez Jong. Des fonctionnaires supérieurs >nt été envoyés sur place pour surveiller la réfection. Toutefois, les jours ïourts et le temps détestable empêchent es travaux de s'effectuer avec toute la célérité voulue. Il faut ajouter que les :ransports de troupes et de munitions, e ravitaillement militaire et celui de*j îvacués, des réfugiés, demandent dé îombreux trains qui entravent la mar-îhe des autres. Le public doit s'armer l'un peu de patience. La situation est ixcessivement difficile; mais eile a'anié-iorera graduellement. » Depuis deux ou trois jours, les Alle-nands ont commencé à fournir des lo-îomotives qui seront en meilleur é.at. 3n effet, des spécialistes se sont rendus i la frontière par ordre du ministre. Ils r examinent minutieusement les machines livrées et refusent impitoyablement selles qui ne sont pas à même d'assurer in service régulier. Il en est ainsi, éga-ement, pour le matériel des trains à voyageurs et à marchandises. Disons eiï-in que l'administration des chemins de er rencontre beaucoup plus de difficultés jour assurer le sei . ;oe journalier ac-,uel de 30 trains à la gare du Nord, lue pour régler le trafic antérieur. Or, xvant la guerre, Bruxelles-Nçrd recelait 400 convois par jour. » M. Robbe,->ous-chef à la gare du Midi, nous a fait a même remarque: Le travail était beaucoup moindre en période normale ■jour un service de 235 trains que pour i2 présentement. Dans le Luxembourg Arion, 21 décembre. — Les communications peu à peu se rétablissent, « len-yemènt », sans doute, < mais sûrement ». Un train d'inspection a circulé, hier, sur la section Arlon-Mar,behàn-Virton-St-Mard-Athus-Arlon, pour permettre aux onctionnaires de se rendre compte des légàts commis par les Allemands et de prendre sur place les mesures nécessaires. Les directeurs de l'Exploitation et les Voies et Travaux du groupe d'Arlon jnt pu constater dans presque toutes es gares du parcours, non seulement 'enlèvement du mobilier, mais la des-,ruction systématique des bâtiments. Ils jnt. décidé que les salles d'attente et esvbureaux seront aménagés tout d'a-Dord, tant bien que mal, pour permettre a réorganisation du service des trains. Malheureusement, les locomotives font iéfaut.' La Commission interalliée pour a réception des machines a dû mettre iu rebut locomotives sur 57 abandon-îéee à Arl'On par les Allemands, lors de eur retraite. Jusqu'ici, un seul train partait d'Arlon pour Athus et n'allait pas plus loin. A partir du 26 décembre, m train de ravitaillement militaire rançais sera organisé entre Longuyon el ^rlon. POUR LES ORPHELINS DE NOS SOLDATS Un groupe de personnalités hollandaises >ro-alliécs, qui s'était constitué dans le >ut d'offrir à la reine Elisabeth un témoignage de sa respectueuse sympathie et de 011 admiration, demanda h un de nos com->atriotes, M. H. de Niinal-Berryer, beau-rère de l'ancien ministre de l'Intérieur, e s'entremettre pour pressentir la reine ur l'œuvre qui agréerait plus spéciale-nent à celle-ci. . C'est ainsi que naquit l'idée de réunir ,ux Pava-Bas des fonds destinés à l'éreo-ion d'un pavillon néerlandais dans l'orphelinat où seront élevés les enfants des oldats belges tombés au champ d'honneur. Sans compter cô qui a pu être réuni aux ndes néerlandaises, où deux sous-comités nt été institués, mais dont les résultats ne ont pas encore parvenus en Eurojje, une omme de 500,000 francs a été obtenue en follande même, prov-onant principalement 'Amsterdam, dont les habitants, comme n le sait, sont, en général, très nettement >ortés pour les Alliés. Une délégation du comité en question se endra très prochainement à Bruxelles, our offrir oette somme ît la reine. Nous crovons savoir qu'elle sera accom-iagnée de doux orphelins d'Amsterdam, réélus de leur pittoresque costume noir et ouge. Ce sont eux qui, touchante pensée, •résenteront l'offrande do leur patrie en aveur de leurs frères en infortunes, lee pe-its orphelins belges ds la guerre. DANS LE MONDE DE LA FINANCE Les agents do change se sont réunis, hier, ans la grande salle de la Chambre de Com-isrce, au Palais de la Bourse. M. Mertena a donné connaissance du ré-ulta^ des pourparlers qui ont cru lieu au ujet du retrait des mark et de la réouver-ure de la Bourse. M. Lepreux a fait savoir que le retrait es mark se ferait au plus tard le 30 dé-embre. Dn guichet spécial sera à la dispo-Ition des agents de ohange, à la Banque ationale: ils recevront un récépissé men-ionnant le montant de leur encaisse en îark et il leur soia remis, sur ce montant, S, 30 ou 40 0/0, suivant les disponibilités. Plusieurs membres prennent la parole et sprochent à la commission de la Bourse e n'avoir pas défendu les intérêts des .gents de change au cours des derniers rénements. D'autres membres s'élèvent con-re la fréquentation de la salle par des ujets des pays ennemis. A la fin de la éance, l'assemblée a émis le vœu de voir k Bourse réouverte le 6 janvier* LE BANDITISME RURAL UNE FERME ASSIÉGÉE PAB DES BANDITS ARMÉS Le parquet de Bruxelles, représenté par MM. De Heyn-Wœste, juge d'instruction, 03t, substitut, et Lefèbvre, greffier, s'est rendu, hier, à Grimbergen, pour y indaguer au sujet d'un acle de banditisme particulièrement délibéré et dont l'enquête a été commencée par la gendarmerie de V'ilvorde. Mme Vve Janssen y exploite, en compagnie de ses deux fus et de sa fille, une ferme' assez importante. La fermière est âgée de 74 ans, ses enfants de trente à quarante ans. La nuit de mercredi, vers 11 heures, les habitants de la maison furent réveillés par du bruit fait autour de la demeure. Une douzaine d'individus se trouvaient dans la cour. Bientôt ils essayèrent d'enfoncer la porte et d'escalader les fenêtres. Tous étaient armés de revolvers et avaient la figure noircie. Mme Janssen, malgré son grand âge, et ses enfants ne se laissèrent pas intimider par cet effrayant appareil. Et comme aous la menaoe des armes on leur réclamait leur argent, ils s'armèrent de fourches en exprimant leur intention de défendre leur bien. Une lutte sauvage s'engagea alors. Les assaillants déchargèrent leurs revolvers, les assiégés, par les fenêtres pointèrent leur arme redoutable contre ceux qui voulaient entrer de force. Le combat dura plus d'une demi-heure. Un des fils qui logeait dans une dépendance voulut intervenir. 11 eut une épaule fracassée par une balle, mais il put se barricader dans l'endroit d'où il venait de sortir. La fermière a été atteinte également. Elle est très gravement blessée. Un projectile lui est entré dans la bouche, a traversé le cou et est sorti près de la nuque, derrière l'oreille. On relève sur les murs extérieurs de la ferme et à l'intérieur de la maison, les traces d'une cinquantaine de balles de revolver. Finalement, les bandits se sont retirés san3 être parvenus à pénétrer dans l'habitation. La fille de la ier-mière est également blessée. En se défendant, elle s'est ouvert l'avant-bras avec la fourche dont elle voulait se servir.A Woluwe-Saint-Lambert Quatre personnages sonnaient, samedi soir, à la porte de la villa de Mine De-vroye, à Woluwe-Saint-Lambert. Celle-ci était absente, mais le concierge et 6a femme se trouvaient b. la maison. Les arrivants se firent introduire, sous prétexte d'enlever un tapis que, disaient-ils, la dame les avait chargés de venir prendre pour le battre.A peine dans la maison, deux d'entre eux se jetèrent sur le domestique et le ligottè-rent. Los deux autres poursuivirent 6a femme ot l'atteignirent dans la cuisine où ils la ligottèrent et la bâillonnèrent à son tour. Les menaçant do leur revolver, les mal-faituurs leur intimèrent l'ordre de leur dire où leur maîtresse cachait son argent et ses valeurs. Le concierge et sa femme jurèrent qu'ils n'en savaient rien. Là-dessus, les bandits fouillèrent la maison de fond en combles et firent main-basse sur quelques bijoux et un peu d'argent qu'ils trouvèrent.Pleins de désinvolture, ils s'installèrent ensuite dans une pièce du rez-de-chaussée et, toujours sous la menace de leur revolver, se firent verser à boire et offrir des cigares. Ils étaient là depuis une heure, quand Mme Devroye, son père et sa sœur rentrèrent au logis. 11 faut dire qu'à ce moment, les serviteurs avaient été débarrassés de leurs liens. Les bandits déclarèrent aux personnes qui venaient d'entrer qu'ils appartenaient à la police et qu'on devait leur remettre, sur le enamp, une somme de vingt mille francs, ou les suivre au commissariat, car ils avaient mission d'arrêter tout le monde, pour intelligence avec l'ennemi pendant l'occupation. Forts de leur innocence et ne voulant pas 6e prêter à un aussi grossier chantage, les trois personnes se déclarèrent prêtes à accompagner les pseudo-policiers, et, en effet, sortir avec eux sur la route. Arrivés là, les bandits tirèrent plusieurs coups de revolver, sans, heureusement, blesser personne et s'enfuirent. La gendarmerie, prévenue, se mit aussitôt à la recherche de oes mauvais drôles et dimanche soir dans une salle de danse d'Etterbeek, elle a réussi à arrêter l'un d'eux, un nommé Constant P..., âgé de 20 ans, demeurant rue de la Grande-Haie, dans cette commune. A Opwyck, une femme étracg'iée En reprenant les dossiers laissés par la police allemande, M. le juge De La-ruwière a été amené à reprendre l'instruction d'un crime qui a été commis, en octobre dernier, à Opwyck, au hameau de Maxenzeel. A cet endroit, une vieille dame, la Vve Timmermans, qui habitait seule, a été trouvée étranglée dans son lit par des voleurs. Après bien des recherches dans le désordre laissé par les juges en feldgrau, un dossier ébauché concernant cette affaire a été retrouvé. M. De Laruwière, accompagné de MM. Brauwer, substitut, et Bero; greffier, se sont rendus à Opwyck pour reprendre l'instruction. Pendant l'occupation, le garde champêtre avait fait au sujet du crime toutes les recherches qu'il était en son pouvoir de faire. Ses investigations avaient attiré ses soupçons sur trois individus qu'il dénonça à la justice allemande, arrêta et amena à la prison de Forest, où ils se trouvent encore. Sans aucune aide des Allemands, il continua son instruction et en envoya le résultat au procureur impérial. Il signala, notamment, qu'il se trouvait dans la maison du crime des pièces à conviction très importantes, telles que un abat-jour en verre, de la vaisselle et une bouteille portant les empreintes digitales certaines des assassins. Le procureur impérial lui répondit enfin qu'il n'avait pius à s'occuper de cette affaire, la justice allemand^ suspendant ses travaux. Le garde champêtre, néanmoins, réussit à empêcher les ^ étrangers d'entrer dans la maison, espérant que bientôt la justioe belge, plus diligeante, viendrait relever sur les lieux les charges matérielles.Malheureusement, malgré ses protestations, lors de l'évacuation, des troupes allemandes logèrent dans l'immeuble et y mirent tout en pièces avant de la quitter. Dans ces conditions, les investigations du parquet bruxellois sont rendues très difficiles. COMMENT VA GUILLAUME? Amsterdam, 22 déoembre. — La garde do nuit et le »er\ic« téléphonique ont été supprimés au eh&tea/U d'Amerongen. On en ignore la cause. L'ex-kaiaer qui a été grippé, semble remis d« son indisposition. n s'est rendu tout récemment, on automobile. dans les environs d'Amerongcn ot a abattu trois sapins destinés, pense-tron, a fêter la KciJl. Joyaux NofilU. m. LES AFFAMEURS EN CASQUES A POINTE Receleurs et Valeurs On est à présent édifié sur la bonne foi des autorités allemandes vis-à-vis des conventions signées aveo les représentants des puissances protectrices quant au ravitaillement de la Belgique. L'action de la « Grons-bew irtschaftung », de la c Maraîchère », de la « Einkaufgesellschai't » l'a montré à suffisance. Mais ce n'est pas tout. Nous allons, à S résent, aborder un autre ordre de moyen? e se procurer des vivres. Jusqu'à présent, nous n'avons parlé que d'acquisitions faites au mépris des traités et autres chiffons de panier; nous allons parler maintenant des vols purs et simples. Il faut bien remarquer que noue n'entendons pas faire ici un relevé systématique et complet de tous les délits et infractions commis, niais seulement indiquer, par quelques exemple» concrets, les façons de procéder en honneur chez les représentants de la Kultur germanique. L£ COMMANDANT DU CHAMP D'AVIATION D'EVERE MARCHAND DE LARD Le comité hispano-néerlandais répugnait à se servir des chemins de fer allemands pour le transport de ses donrées, il préférait employer des péniches au^ai souvent que la situation des lieux de destination le permettait, ou bien des camions automobiles. Ce dernier moyen était peut-être fort onéreux; mais, on va le Voir, il est des dépenses qui sont des économies. Se servir du chejnin de fer pour les transports, c'était livrer les vivres à l'inconnu. Les fourgons s'égaraient... Certes, ils se retrouvaient parfois. C'est ainsi qu'on découvrit un jour qu'un ancien instituteur, Vander Stocken, de Ter-nath, avait acheté..., au capitaine du champ d'aviation d'Evere, neuf wagons contenant du lard, du saindoux et du ri* du ravitaillement du C. N. Comment ce noble guerrier avait-il été amené à pratiquer ce poinmerce d'épiceries? L'explication du secret est simple : il avait des amis dans le personnel de la gare d'Anvers, d'où venaient les wagons. Ceux-ci avaient été dévoyés intentionnellement et amenés au champ d'aviation. Au moment do lour disparition, de$ réclamations furent présentees à l'administration des chemins de 1er qui promit de taire des rechoielles. Elle les simula et, finalement répondit : « Mille regrets, on ne retrouve plus rien ». A de nombreuses reprises, des cas pareils îe reproduisirent. Tout simplement, les employés des gares, en complicité avec leurs iiieis, organisaient le gâchis, laisaient ga-L;er le wagon dans une petite station peruue ?n province, puis, le moment ven-u, l'expé-liait en Allemagne ou le ramenait à Dru-belles où 6on contenu était vendu. Il va >ans dire que c'était toujours à une « Ein-iauigeseilschaft » ou autre c Maraîchère » lueleonque, et que, finalement, notre ravitaillement prenait la direction du front ou la voie Welkenraedt et extensions. TRENTE-NEUF WAGONS VOLES Quand un wagon était « égaré », les commissaires de surveillance au C. N. pouvaient dire d'avance ce qui allait arriver des recherches. S'il contenait du froment et du sel, on le retrouvait; si c'était du cacao ou du café, la marchandise avait été « bazaxxlée » dans lo commerce bruxellois; si c était du lard, du riz ou des féculents, on n'en retrouvait plus jamais rien. Le tout était parti vers la riche et abondante Germanie. C'est ainsi que trente-neuf wagons 4e ces denrées ont été définitivement perdus. Parfois les .machinations ourdies étaient découvertes par les inspecteurs du C. N. Si des Belges y avaient trempé, ils étaient, pour les punir do leur maladresse de s'étie lait prendre, livrés à la justico, mais les Allemands étaient toujours tirés d'affaire. L'autorité les protégeait de toutes manières, notamment en les déplaçant à l'autre bout do l'Europe, dès que l'enquête était entreprise. Notre ersatz de gouvernement savait bien, qu'en fin de compte, le produit du vol profiterait à l'Allemagne. DU LARD POUR COLOGNE Un autre exemple entre cent. Vçrs la fin de l'occupation, du lard pour une valeur de 40,000 francs avait été voié sur un wagon, à Anvers-Bassin. Les recherches faites par les inspecteurs du C. H. N. amenèrent la découverte du voleur et do divers receleurs. En fin de compte, M. l'officier de police Keffer retrouva la marchandise à Bruxelles. Elle était en vente dans une échope extérieure des Balles. Nous no dirons pas que les locataires ont jamais fourni quelque chose aux Allemands. S'ils l'ont fait, ils ignoraient la nationalité des militaires qui se présentaient à leur étal. C'ept du moins ce qu'ils prétendent aujourd'hui. Tout peut se soutenir. Quoi qu'il en soit, M. Keffer ayant identifié la marchandise, l'a saisie comme provenant d'un vol. A ce moment, un grand dia-blo de dragon surgit et prétendit que le lard lui appartenait. Celui-la n'avait, sans doute, pas reçu la Kultur spéciale à l'usage des acheteurs en Belgique, il ne dissimula rion et eut la naïve candeur d'affirmer qu'on ne pouvait v toucher parce qu'il l'avait acheté... pour la Kommandantur de Cologne. Le cas était flagrant, force fut à l'autorité allemande de faire remettre, au comité, l'objet du litige.On ne sait ce qu'il advjnt dn gaffeur, mais sans nul doute, il trouva bien mieux, avec un peu plus de prudence, de remplir ses « cercueils » puisque, comme nous le disait un de nos rédacteurs, c'est dans cet appareil que voyageaient, vers les rives rhé-nanos, les dépouilles oprmes des cochons américains. ENCORE ET TOUJOURS LES OBUS ALLEMANDS Q/u.at2?e enfants tués dise blessés Arlon, 21 décembre. — Une bande d'en fanis ot de ieunes gens, trompant la surveillance de ceux qui étaient préposés 1 la garde d«a 74 wagons de munitions ahsiaon-né8 par les Allemands à la gare d'Àthus, étaient parvenus à so procurer un obus, randis qu'ils le manipulaient, une formidable explosion se produisit, projetant les 3orps à une grande distance. Quatre enfants, malheureusement, furent fcués sur le ooup: ils étaient âgés respectivement de 5, 11, 12 et 18 ans. On releva une dizaine rie blessés, dont quelques-uns atteints de bleesures graves. Plusieurs accidents de ce penre so sont déjà produits dans la région TRAMS BONDÉS VOLEURS A L'AISE Par suite do l'affluence des voyageurs, de nombreux vols à la tire sont comnis, chaque jour, sur les trams. Hier encore, plusieurs Ëersonnas ont été viotimes de pick-pockets. Moret, demeurant à Grand-Leee (province de Namur), s'est aperçu de la Lispanition de son portefeuille renfermant 530 franc», a sa descente du tram à la gare du Nord Un peu plus tard, au même endroit. Mme R.... demeurant rue Mignon,, à Schaerbeek, fut assez violemment bousculée par .deux individus, qui descendaient du tram en mé •ne temna qu'elle. Aussitôt après, elle constata la disparition de son porte-monnaie contenant uo oillet de 50 marK. plusieurs billets de 1 et de 2 mark et une reconnaissance du Mont-de-Piété, d'une montre en or, mais déjà les voleurs avaient disparu Une ieune ouvrière, Léa T..., domiciliée rue do Mérode, avait pris place sur la plateforme du tram 81. A sa descente, place Ro-gier, elle a constaté la disparition de son réticule, contenant une somnfc de 55 tranos, AU CONSEIL DES MINISTRES _e S. U. aux prochaines élections Le Conseil des ministres s'est réuni, undi, sous la présidence du roi. au Pa-ais de Bruxelles. Il $ entendu le projet le loi relatif à la consultation électorale; e projet décide que les prochaines élec-ions se feront sous le régime du suffrage Universel à 21 ans. Les Chambres qui ier4ont éluas sur cette base, auront à jrocéder à la revision «le la Constitution. i,e projet sera très prochainement déposé j il pourra, en verhi de la décision irise par la Chambre, être immédiate-nent imprimé et distribué. Pour le csmxorce et l'indasiria Le Conseil a entendu ensuite la communication du ministre dès Affaires :conomiç[ue8, qui a exposé diverses me-iures prises pour faciliter la reprise de 'industrie et du commerce. POUR LA LIBÉRATION DES PRISONNIERS Paris, 23 décembre. — Une division navale rançaise, composée de cinq unités, dont le roiseur-cuirassé « Montcalm », est en route tour la Baltique. Cette force navale a pour nission de veiller h l'exécution des clauses e l'armistice, de visiter les ports allemands ù sont réunis les prisonnière français et q s'assurer que le rapatriement de ces pri-onniers s'effectue dans les meilleures confions possibles et de prêter son concours ans toutes les occasions où il pourra être tile aux navires chargés du transport des oldats français libérés. — Havas. LES FANIONS )ES BATAILLONS DU GÉNIE Les bataillons du génie des divisions d'in-aiitoHe et d'artillerie sont autorisés à ins-rire Yser sur Çsur fanion. De plus,'pour comméâjorer la belle oondulte es troupes du génie, an cours de l,a victo-iease oîlcnsive commencée le 28 septembre 918,, le« bataillon» du génie sont autorisés inscrire les noms suivants sur leur fa-ion, savoir.: 1" génie, Clercken; 8* génie, Loorsledc; 9' génie, Oostnieuwkerke; 10* gé-ie, Blankaert; 6* génie, WeSt-Rooeebeke ; 7* énie, forêt d'Honthulst', 3* génie, Staden-erg ; 4* et 1S* jfénie, VPoumen ; 11* génie, I [oouslede; 12* génie, Pas6Chendaele. UN TRAIN BRUXELLES-PARIS UN SECOND TRAIN POUR TOURNAI . A partir du vendredi 27 courant, un train journalier sera mis en marche pour Pari# via Lille. Voici l'horaire arrêté on attendant miotuct Départ, Bruxelles-Midi, à 6 h. 20: En-ghien, 7 h. 30 ; Ath, 9 h. 2; Tournai, 10 h. 661 Baisieux, 11 h. 40; Paris, 20 h. 20. Ce premier convoi aura quitté Paria, le jour précédent, à 7 h. 30 et aura fait l'itinéraire suivant: Blandain, 16 h. 10; Touiv nai, 16 h. 45; Ath. 18 h. 33; Enghien, 20 h. 10; Bruxelles-Midi, 21 h. 2. Il nous revient également qu'un second train est organisé pour Tournai. Ce train est parti de Tournai, pour la première fois, lundi à 6 heures et devait arriver à 10 h. 31 à Bruxelles-Midi, d'où il quitte, à 13 h. 57, pour regagner Tournai à 18 h. 16. Il ne fait arrêt qu'à Hal, Enghien, Ath; et Leuze. A LA COiiR DS CASSATION Les membres do la Cour do cassation m réuniront, vendredi prochain, à 9 heures, en assemblée générale, pour procéder ù. la ré« ception et à l'installation do il. Barthel Jottrand, ancien premier avocat-général à la Cour d'appel, qu'un arrêté royal, en date du 19 de ce mois, vient de désigner pou* succéder comme avocat général près la Cou* suprême, à feu il. Pholien. Cette formalité accomplie, la Cour aura à désigner ses candidats aux sièges de conseillers, devenus vacants par suite dd départ de M. le président du Pont et de M. le conseiller du Roy de Blicquy, atteint! par la limite d'âge, et do . Servais, nommé procureur général a la Cour d'appel. Avant d'entrer en séance, la Cour recevra, en audience privée, M. le président du Pont* qui lui fera ses adieux. ROCHETTE REPARAIT Parla, 22 décembre. — Rochette a repars sur les bancs de la 15* chambre correction* nelle, avec son co-accusé, l'ingénieur. Car», bonneau. Mais on s'est borné à lour faira subir un interrogatoire sommaire, car la bâtonnier Henri-Robert avait déposé de» conclusions réclamant un supplément d'instruction, ainsi - que l'examen mental de son client Carbonneau. Et le tribunal, après avoir, sur les observations de M. le substitut Durand, déclaré superflu le supplément d'instruction, a, par contre, commis le docteur Dupré pour ex^ miner Carbonneau. Ce qui a déterminé le renvoi du procès aa 22 février. A LA GLOIHE DE L'AIGLE BU MANS Au moment où l'aviation s'est perfectionnée, au creuset de la guerre, jusqu'à justifier les espérances les plus audacieuses, voici qu'on célèbre le dixième anniversaire des premiers vols accomplis en France par l'Amérioain fainewx Wilbur Wright, l'homme au profil d'sogle, dpnt les exploits, en 190S, révolutionnèrent 16 monde. On a inauguré, dimanche, au Mans, là même où eurent lieu ses expériences décisives, un monnmont à sa mémoire. M. Dumcsnil, sous-secrétaire d'Etat français pour l'aviation, et fex7ministre Pain-levé, dont on n'a pas oublié les éloquents discours sur la paix par la victoire, ot qui fut — a*nx temps héroïques — le passager de W. Wright lorsque, le 10 décembre 1908, celui-ci établit 6on rècord mondial de distance et de durée, avaient promis d'assister à la solennité, de même que M. W. G. Sharp, l'ambassadeur des Etats-Unis. Les représentants des Aéros-CIubs de France et d'ontro-Atlantique devaient, eux Wil-0-u.r Wngnt ussi, êtr» présents, et des troupes de l'Etat 'Ohio (paye natal de W. Wright), 6pécia-îment detaeké»# du front, avaient été coin-îandées po«r faire lo service d'honneur evant le monument. Les orateurs n'auront pas manqué de antor les mérites da cet homme do génie ui s'était donné tout entier, à une époque 1 ù l'on n'osait plus y croire, au problème : u plus lourd que l'air. Wilbur Wrigkt était né à Dayton (Ohio), n 1867. Il étudia la mécanique ot fut d'a-ord marchand de cycles. Son commerce tait prospère, lorsque, en 1800, il le dc-nssa pour, s'inspirant des travaux do l'in-eateur Mouillard, so mettre à étudier les ossibilités dn vol humain, puissamment idé par les indications d'Octave Chanute, n savant françei* fix-é aux Etats-Unis. Wilbur Wright prit pour seul collabora-»ur son frère cadet, Orvi-lle, et, dès lors, . œuvra dans lo plus grand secret... QiKxnd la nouvelle parvint sur le vieux antinent, vers la fin tle lft05, que deux .méricains volaient, ello fut accueillie vec la plus parfaite incrédulité. I3n réalité, il y avait deux ans qu'à Kittr la*k d'abord, dans la Caroline du Nord, uis à Dayton, dans l'Ohio, les deux frères fright avaient résolu le problème de l'a-iation.C'est le 7 décembre 1903, qu'Orville avait, 1 premier, quitté le sol pendant douze se-on'des, s'élcvant à 3. mètres dé terre. Dans at appareil, le pilote était couché sur > ventre. Perfectionnant toujours leur3 viens, ils. atteignaient 40 kilomètres le 4 ctobro 1905. Mais, en Amériq,uo même, on n'ajoute uère foi à ces résultats, n'ayant en aucun 5moin, et les frères Wright abandonnent )urs expériences qu'ils ne reprennent qu'en W8. Le 16 mars, ils font trois iq!s„ mon-, tant tous les deux l'appareil. Tout à coup, voici qu'on annonce que Wilbur vient en France. Bientôt, la nouvelle se confirme, l'hom-me-oiseau s'installe urès du Mans, à l'hippodrome des Hunauaières, calme, flegmatique et secret. Mais quel enthousiasme dans le*-public restreint qui assiste à 'son prémTSr■ "Vdfc ' quand il s'élève au-dessus de son hangar, nasse par-dessus les arbres et, après avoir décrit deux grandes orbes, vient se poser doucement sur le sol, après 1 minute 45 secondes de vol, « like a bird », comme nû oiseau ! H se transporte ensuite un peu plus loin, a 1 camp d'Auvours. Pendant six mois, il continue là ses vols, stupéfiant tout la monde, battant tous les records. Il vole, la 10 octobre, pendant 1 h. 9 m. 45 s., avec M. Painlevé à bord et termine l'année en couvrant. le 31 décembre, 124 lcilom. 700 m^ en 2 h. 20 m. 23 s. 1/5, remportant la première coupe Michelin. La venue en France du célèbre inventeur, qui devait mourir on Amérique, en 1912, de la fièvre typhoïde, avait fait faire un pas de géant à l'aviation; celle-ci en était encore aux premiers tâtonnements, et on peut dire que l'appareil de Wilbur Wright a été, avec son gauchissement des ailes, le prototype d'où dérivent, plus ou moins, , tous ceux qui ont été construits depuis. rr~ Les débuts de V/iibur Wright en France Vers la fin de l'été de 190$, au camp d'Auvours, désert sablonneux die la Sarthe, que nos soldats devaient occuper six annéea plus tard, quelques ouvriers établirent un baraquement dans un a,ngle de cette farouche solitude, abritée par une forêt de pins ot de boqueteaux revêches. Cet endroit âpre et dur fut le berceau de l'aviation en Europe; c'est ln que le premieir ouvrier de cette ceuvre déconcertante et sublime, puisqu'elle doit servir désormais aux tesoînè? de l'humanité, s'installa pour y tenter, glo- . rieusement cette fois, la conquête de l'air. La nouvelle qu'il existait à Auvours un « homme volant » filtra bientôt à travers cette thébaïde mystérieuse, où s'était réfugié un des plus beaux génies du temps. Et bientôt, avide de voir, la foule accourut. Wilbur Wjdght vivait dans ce baraquement, on compagnie d'un vulgaire petit chien qu'il avait -recueilli et qui lui servait do gardien et de confident. Je revois toujours eot Américain tenace et méditatif. De grande taille et osseux, le teint brûlé par le soleil, lo nez et le menton en « croque-noisettes », il était d'un type bizarre,inoubliable. Sa face maigre avait des expressions d'aigle. 11 était en perpétuel arrêt devant son moteur en action.Sa puissante originalité séduisit les poètes, les artistes du crayon et de la palette; elle provoqua la satire et l'enthousiasme, tellement qu'on pouvait voir Wilbur Wright à toutes les vitrines, silhouetté oji chanté, sous les aspects les plus pittoresques, chez le marchand de chaussures aussi bien que chez le pâtissier et le restaurateur. Cet engoûment, qui marque d'ordinaire le point de départ de la notoriété ou dos réputations, était pour lui le commencement de la gloire. Subjugué par son œuvre. il ne parlait point, ne répondait guère que par des monosyllabes ou un éphémère sourire qui faisait pétiller un instant la flamme do son regard. Parfois, au couchant, il s'essayait dani quelque audacieuse randonnée et la foule, tenue à l'écart par des sentinelles, demeurait comme frappée de sthpeur devant le prodige; — à moins que, aberration psychologique des masses, déçue d'être demeurée là en vain tout un jour, ou né' la vifc s'éloigner en ricanant... On accourait de tous les points de France. La grande rout# poudreuse et morne du Mans était sillonnée de gens qui, pareils à des pèlerins allant découvrir le Messie, avaient marché nuitamment pour atteindre lo camp d'Auvours aux premières lueurs du matin; car la « légende » voulait que le mystérieux anachorète ne s'élevât dans lo ciel que quelques minutes à l'aurore. Lorsque, indifférent aux clameurs, l'rn-vonteur jugea son appareil au point, il multiplia ses essais; certes, il ne présentait guère les perfections d'aujourd'hui: il ne démarrait pas de son propre mouvement; 11 était lancé à l'aide d'un câble retenu à un pylône et muni d'un contrepoids dont le declancliément, grâce à la rupture de l'équilibre, jetait, en quelque sorte, le biplan en l'air. L'appareil manquait aussi d'une stabilité parfaite. No e'élevant qu'à de faibles hauteurs, il subissait, curieux phénomène physique, les ondulations du terrain, à la façon d'une barque les caprices du courant. Il était visiblement attiré vers le creux des vallons qu'il survolait, sans doute en vertu du principe qui veut que < la natura a horreur du .vide ». iaan Bjul

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