La dernière heure

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21 November 1918
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f BUREAUX ' 19, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 lu Les jours fériés de 9 à midi. Le» annonces et réclames sont rœçues aux bureaux du journal et à l'Agence Havas, 8, place desMartyrs (1erétage), à Bruxelles. . 2me Edition, BULLETIN PROVISOIRE DES JOURNAUX La Dernière Heure JEUDI 24 NOVEMBRE 1918 et La Petite Feuille LE NUMÉRO 10 CENTIMES DANS TOUTE LA BELGIQUE PETITES ANNONCES 30 CENTIMES LA LIGNE GUERRES D'HIER ET D'AUJOURD'HUI C'est à juste titre que la dernière guerre sera appelée « la Grande Guerre ». Jamais, en effet, dans l'histoire, on ne vit s'entrechoquer et s'entre-tuer pareilles niasses d'hommes. lies batailles qui, hier encore, nous semblaient formidables, ces combats que l'on citait comme des luttes géantes — tels ceux de Waterloo, d'Austerlitz, d'Iéna, ceux livrés par les anciens conquérants César et Alexandre — nous paraîtront désormais jeux d'enfants à côté de l'immense mêlée des nations, à laquelle nous venons d'assister. Quelques exemples exposés brièvement nous monteront l'énerme différence entre les guerres d'hier et celles d'aujourd'hui. Prenons d'abord Waterloo. Ce que l'on appelait encore la a Grande Armée », c'est-à-dire celle que Napoléon, après son retour de l'île d'Elbe, était parvenu à reconstituer et qui se composait, en grande partie, de recrues toutes nouvelles ot peu exercées, ne comprenait pas plus de 110,000 hommes. C'était, du moins, là, l'effectif complet que Bonaparte avait sous ses ordres lorsque, le 15 juin 1815, il passa la Sambre et défit l'armée prussienne commandée par Blû-cher. L'intention de l'empereur était de séparer celui-ci de l'armée anglaise qui était sous les ordres de Wellington. En conséquence, il chargea le maréchal Grouchy d'observer les mouvements de retraite de l'ennemi, tandis que lui-même se dirigeait vers Waterloo. Quand il commence l'attaque dans la plaine de Mont-Saint-Jean, Napoléon dispose à ce moment de 72,000 hommes qu'il oppose à 107,000 alliés. Pendant ce temps, Grouchy s'immobilise à Gembloux, tandis eue Bliieher, trompant la surveillance dont il était l'objet, rassemble ses troupes et, ayant fait un détour, apporte à Wellington les réserves qui décident du sort de la bataille. Jusqu'à ce inoment, en effet, Napoléon tenait l'ofl'ensive et avait presque la victoire. C'est alors que celui qui avait été le maître de l'Europe, lait donner la garde, « la garde, espoir suprême et suprême pensée ». C'est alors qu'on Voit cette poignée de soldats, sous les ordres de Cambronne, lutter contre l'armée ennemie, un contre trente. Tel fut ce combat que Victor Hugo, dans les « Châtiments », appelle la lutte des géants. Le nombre de ces géants ne dépassait pas, eu comprenant tous les belligérants, 200,000 hommes. Voici, entre vingt autres, deux batailles qui datent de l'apogée même de l'empire-, celles d'Essling et de Wagram. Dans ces luttes sanglantes, le nombre des combattants de part et d'autre ne dépasse pas 280,000. C'est le 22 mai 1809 que Napoléon franchit le Danube, en face d'une armée de 100,000 hommes, commandée par l'archiduc Charles, devant le village d'Es3ling. Il vainc les Autrichiens; ceux-ci perdent 27,000 hommes. Veut-on savoir maintenant combien de pièces de canons prirent part à l'action ? Chateaubriand, dans ses « Mémoires d'Ou-tre-Tombe », nous fournit des chiffres à ce sujet. Le 21 mai, veille de 15, grande bataille, 288 pièces autrichiennes tirèrent 51,000 coups de canon et, le lendemain, plus de 400 pièces jouèrent de part et d'autre. La bataille de Wagram, le 8 juillet 1809, résume les différents combats livrés en Allemagne. « Neuf cents bouches de bronze rugissent; la plaine et les moissons eont en flammes, dit Chateaubriand; de grands villages disparaissent: l'action dure douze heures. Quatré jours après, on ramassait, au milieu des blés, des militaires qui achevaient de mourir aux rayons du poleil», sur des épis piétines, couchés et collés par du sang; les vers s'attachaient déjà-aux plaies des cadavres avancés. Au milieu des môrts sur le champ de bataille de Wagram, Napoléon montra l'impassibilité qui lui était propre et qu'il affectait, ajoute Chateaubriand, afin de paraître au-dessus des autres hommes; il dit froidement ou plutôt il répéta son mot habituel dans de telles circonstances: c Voilà une grande consommation ! » Qu'eut-il dit de la < consommation » de la dernière' guerre? Veut-on connaître maintenant quelle population composait le vaste empire que Bonaparte avait constitué ? En 1812, 85 millions 500,000 âiries reconnaissetient la domination du conquérant corse ou celle de sa famille: la moitié de la population de la chrétienté lui obéissait: ses ordres étaient exécutés dans un espace qui comprenait 19 degrés de latitude et 30 degrés de longitude. C'est lorsque fut tentée la campagne de Russie, que la « Grande Atmée » compta le plus d'hommes. Napoléon était à ki tête de 450,000 hommes c la plus belle armée qui ait jamais été réunie », disent les historiens et notamment Thiers. « Jamais, dit ausâ Chateaubriond, expédition plus gigantesque ne s'était vue « et ne se reverra ». L'illustre écrivain français fut mauvais prophète.Qu'eût-il dit,lui aussi, s'il avait vu la « consommation ï actuelle? Si jamais l'armée napoléonienne n'avait été plus grande, jamais non plus le désastre ne fiit plus complet. Des 450,000 hommes qui la composaient au moment de sa traversée victorieuse du Niémen, bien peu revirent le ciel de la patrie. La plupart des troupes furent décimées, réduites à l'inaction, gelées et ensevelies sous la neige. En .quelques vers, Hugo décrit ce désastre: « Sortira-t-on Jamais de ae funeste empire? Peux ennemis! le czar, le nord. Le nord est (pire. On jetait les canons pour brûler les affûts. Qui se couchait mourait. Groupe morne et {confus. Us fuyaient; le désert dévorait le cortège. On poiiVait, à des plis qui soulevaient la (neige. Voir que des régiments s'étalent endormis là! O chute d'Annibal! lendemain d'Attila! » Et puisque le nom d'Attila est cité, disons quelques mots de cet autre conquérant. Le roi des Huns, comme on sait, était originaire de l'Asie barbare bien entendu, qu'il ne faut pas confondre avec l'Asie civilisée de la même époùue. Son extérieur n'avait rien que de terrible: une tête difforme par Ba grosseur, des yeux petits et étincelants, le nez écrasé, le teint basané, la démarche menaçante. Son armée comprenait environ 500,000 combattants lorsqu'il passa le Rhin, saccagea Metz, Reims, Arras ët cent autres villes, en l'an 451. Nous trouvons ici, alliés contre l'envahisseur, le général romain Aétius, Mérovée, roi des Francs, et Théo-doric, roi des Visigoths. Les alliés triomphèrent près de Châlons et Attila se retira sur les bords du Danube, où il mourut. La puissance des Huns se perdit dans les discordes de ses fils. Lors de la conquête des Gaules par César les Nerviens opposèrent 60,000 hommes dont 500 à peine échappèrent aux coups de l'ennemi; Ambiorix opposa 00,000 hommes, qui furent dispersés par 7,000 Romains seulement. R, Bovet. BRAYO BRUXELLES,. A Un peupla est grand et digne t d'admiration quand il cinserve jjfn son sang-frold dans les difficultés de la défaite et l'enivrement de la victoire. Un goiiverneraant est sage et avisi quand il fait confiance à l'opinion publique et au bon sens des citoyens, tout f en prenant le3 dispositions juste» et £ énergiques que comporte une situation f délicate. p C'est le moment de louer ici bien haut ^ tous ceux qui ont la responsabilité du ^ pouvoir, la garde de l'ord ; et même t simplement la direation des partis poli- d tiques, d'avoir maintenu la tranquillité à Bruxelles en comprenant que la popu- j1 lation demande justice, justice tout sim- p plement et non pas violences, pillages > e.t désordres. 1 Us ont fait confiance à la capitale, ' recommandant seulement le calme avec une discrétion et un tact qui ne ren- ' daient que plus comiques les appels, suant la peur, qu'imprimaient les journaux censurés dans les derniers jours B de leur vilaine existence et les quelques a fantoches qui essayèrent de reprendre e leur succession au détriment de l'ancien- j ne presse. Notre administration communale et j spécialement Maurice Lemonnier ont 1 trouvé les mots qu'il fallait dire, les É phrases qui yont droit au cœur des m lises, calment les craintes des pusillani- ! mes et arrêtent les machinations des fae' tieux. La Magistrature, le Procureur du Roi et le Parquet n'avaient pas attendu le départ de l'ennemi pour préparer l'œuvre d'assainissement qu'ils poursuivent aujourd'hui avec une vigueur et une célérité qu'admirent tous les bons citoyens. Dans les milieux r olitiques on n'a pas montré moins d'habileté et de bon sens. J Les bourgmestres libéraux, le conseil ( général du Parti ouvrier, les dirigeants v des Syndicats chrétiens ont traduit élo-quemment l'opinion quasi-unanime de c leurs mandants. j. Et Bruxelles, la grande cité qiii est restée inébranlable et Aère dans le malheur, ) demeure stoïque dans le triomphe, lais- J sant à la Justi<ie le soin de punir et se e donnant tout entière à la joie d'aujour- 1 d'hui qui, seule, peut préparer le travail fécond de demain. F Bravo Bruxelles! LES MOMENTS PUBLICS APRÈS LE DÉPART DES VANDALES Non satisfaits d'avoix laissé le Palais de Justice, la Bourse et le Palais des Académies dans un état de saleté indescriptible, les Teutons y ont été de leurs habituels pillages : collections d'autographes, de numismatique, livres, rapports archives, bureaux, tout a été déménage ou saccagé. Des tableaux ont été lacérés par plaisir. Dans les casernes — particulièrement au Petit-Château, à la caserne Baudouin et à celle des grenadiers — ainsi que dans tous les bâtiments militaires, le vandalisme s'est aussi donné libre cours. A l'Ecole militaire, les appareils des laboratoires de physique et de chimie ont été totalement volés, et les Teutons ont dû abandonner, par suite de précipitation, de nombreuses caisses clouées, toutes, prêtes à être expédiées et qui contenaient les objets les plus divers. A côté de ces caisses, un inventaire détaillé de tous les objets destinés à être... exportés vers l'Allemagne. La note à payer, pour l'École militaire seule, dépassera sensiblement le chiffre de 2 millions. Dans toute» le» salles de l'Ecole et des casernes, comme dans les cours, les Allemands ont laissé la carte de visite de leur « KuKux ». Les immondices atteignent plusieurs mètres de haut, des murs ont été démolis ou abimés par plaisir, des latrines installées, sans cloison de séparation, à côté des cuisines; des excréments partout jusque dans les aiguières; des armoires éventrées, des dépouilles de volaiile et de gibier pourrissant sous les fenêtres; des salles jamais époussetées pendant quatre ans, des musées transformés «n ateliers après avoir été dépouillés, etc., etc. Partout des exutoires... Sans doute, sou» la politesse artificielle de certains officiers, nous savions que la grossièfefé racique sommeillait; mais pouvions-nous soupçonner pourtant ce qu'était vraiment cett# « Kultur » que le Kaiser voulait universaliser? De la camelote, encore «t toujours, de la déli-, catessa en toc. LES DECOUVERTES A LA GARE DU NORD Ce matin, le Pafquet, accompagné du directeur de contrôle au chemin de £er, du secrétaire de ce dernier, ainsi que d'un serrurier, a continué ses visites, commencées depuis lundi, dans tous les locaux de la Gare du Hard. Jusqu'à présent, il a découvert q latre caisses de ca'rtouches, une cinquantaine de tusils en bon ,état, et, par ci, par la, des grenades à main. Le tout a immédiatement été mis en sûreté. Aucun papier important n'a été trouvé. POUR DERNIER^ ADIEU Ues Allemands nous laissent d'amers souvenirs La retraite allemande continue à travers le pays, j Nos hôte* indésirables ont quitté depuis diman-clfë une grande partie du Luxembourg, {Allant les ' feriûes, enlevant des vivres et du bétail, réquis -• t'ionnant fermiers et attelages pour emporter le produit de leurs rapines Lundi, ils évacuaient ; Arlon et Ifes environs. 11 paraîtrait qu'avant leur départ de Charleroi, les Allemands ont distribué des armes et des cartouches à certains éléments 1 turbulents de la population, difiis le but, saiïs ■ doute, de provoquer des troubles. ; De nombreuses communes du Brabant, on nous apprend que les armées en retraite ont signalé leur départ par des déprédations et des « expro- ■ priations» systématiques. A Gastuche, près do i Wavre, un paysan qui défendait son bien, a été tué. V Ghaumont-GistQux, une femme qui s'opposait à ce qu'on prit sa vache, fut fusillée à bout [ portant par des soldats. ' A Malines, dès samedi dernier, les derniers . Allemandsavîiientvidéleslteux. Le... front actuel. Nos soldats, suivant les arriéres-gardes alle-1 mandes, se trouvaient hier sur Une ligne suivant ; approximativement Turnhout, Anvers, Termonde, , et, comme on le sait, elles avancent, conformément à l'une des clauses de l'armistice, d'environ 15 kilomètres pflr jour. Mardi soir, la ville de Louvain n'était pas encore débarrassée des Allemands. ; Leur présence était signalée à l'ouest, entre Leeîdael et Berthem. iprraiw«»-«»wrw.n mm i i .. [ m POUR SE DISCULPER Max de Bade fait des révélations sensationnelles La Haye, 18 nov. — Dans une publication prussienne, l'ex-chancelier du^défunt empire d'Allemagne, le prince Max de Bade, fai,t paraître le texte du discours* qii'il comptait prononcer pour sa justification devant la diète de Prusse, si les événements ne l'en avaient empêché Ce lui avait paru une faute lourde que d'acoom-pagner la première démarche pour la paix du nouveau gouvernement d'une aussi éclatante reconnaissance de la faiblesse de l'Allemagne, t Ni notre propre peuple, iîi l'étranger ennemi, dit-il, n'avaient en ce moment la conception exacte de ndtre situation militaire. J'ai fait une contre-proposition, d'après laquelle le gouvernement aurait, comme première démarche, élaboré un programme des buts de guerre en s'appuyant sur les principes du président Wilson et en indiquant qu'il était disposé à de lourds sacrifices, H&is sans aller, pour cela, jusqu'à demander la conclusion d'un armistice Les, autorités militaires me répondirent quê le résultat d'une telle déclaration ne pouvait pas être attendu, la situation au front exigeant que, dans les 24 heures, l'offre d'un armistice fut faite. Si je ne voulais pas m'exécu-ter, l'offre devait être présentée par l'a cien gouvernement. Je me décidai alors a des remaniements ministériels et je me résignai à appuyer la proposition d'armistice de l'autorité d'un gouvernement qui n'était pas encore compromis. Use semaine plus tard, les autorités militaires reconnaissaient que dans leur façon de juger la situation du front au l°r octobre, ils s'étaient trompés ! > L'EX-EMPEREUR EN EXIL Il était parti à la conquête du monde et voici qu'en attendant pis, il échoue aux Pays-Bas C'e6t dans la province d'Utrecht que réside l'wqpereur, près du petit village de Baarn, dans le i château d'Amerongen», propriété du comte 3odard Bentinck, qui serait un de ses amis uni-«ersitaires de Bbim. Toutefois, d'après une correspondance envoyée l'Amsterdam au « Daily Cîironiïle >, le monarque Jéchu ne se trouverait pas la dans une atmosphère" bien germanophile. Le comte iientinck penche probablement plus vers les Allemands que du côté de l'Entente, mais il se prétend quelque peu neutre, au dire du correspondant hollandais. En outre, ce comte, qui sst v«uf, a deux filles, Victoria et Elisabeth, dont les sentiments sont nettement ententophiles. La première réside en Angleterre depuis les premiers temps de la guerre; la seconde a été, dans le passé, l'hôtesse de l'ex-kaiserin au château d'Amerongen. Le oomte a également deux fils. L'un sert dans ta marine allemande; l'autre, actuellement dans son pays, est secrétaire de la légation hollandaise XJB OHATEAU iD'AivrEi^oisra-Ensr de Sofia. A Aiûerongen, le Kaiser jouira d'une liberté relative, mais il ne pourra pas chaugér de résidence sans autorisation spéciale du Gouvernement hollandais. Ses bagages ont été minutieusement • ^inspectés, et seules pourront être en sa possession s dès choses strictement personnelles, i En Allemagne, la fuite de l'ex-kaiser est regar-> dée généralement comme une misérable performance, du fait principalement qu'il" passa la ; frontière sans son épouse ou quelqu'un de sa 1 famille. : Oh dit que l'ex-impératrice est sérieusement malade à Postdam. L'ex-princesse de la Couronne est à set côtés. Le Watermael-Boitsfort d'Amsterdam. u niiiaïai-uaifii Le vieux château d'Amerongen contient un grand no.nbre de trésors artistiques; il se trouv# . an milieu de beaux et vastes terrains. Cette ravissante localité, située en plein dans des sapinières,se trouve à trois quarts d'heure du chemin de fer d'Amsterdam. Les forêts de sapins s'étendent jusqu'à Hilversum, endroit qui fut surtout connu lors de l'exil du président Kruger. Baarn se trouvait autrefois dans les domaines de la Couronne de Hollande et était l'apanage du prince héritier Henri, dont la misanthropie contrastait avec la faconde de son frère « le célèbre prince » qui mourut à Paris de la grande vie qu'il mena, sous l'Empire, avec le prince de Galles et le prince De.midoff. Le prince Henri eut l'idée de mettre en valeur les terres de Baarn. Il y fit construire d'abord un repos de chasse qui devint plus tard la propriété d'Ail protestant français, le baron Guimond de Briquemotfd. Le prince Henri avait eu l'idée de créer au milieu de ses sapinières uu village de plaisance indo-chinois-. Mais plus tard une société anonyme reprit,les terrains les morcela et permit à chacun de construire à sa guise. Baarn possède de très jolies résidences de la noblesse, financière amsterdàmoise, ainsi que de riches diamantaires Israélites. La reine de Hollande y a un château dans les environs. C'est, en somme, le Watermael-Boitsfort d'Amsterdam. G, V. POUR PUNIR LESTRAITRES La Justice se hâte de les mettre à l'ombre La recherche des traîtres continue activement. M. le juge d'instruction Lacroix a réussi jusqu'à présent a constituer près de 200 dossiers d'affaires se rapportant à l'ordre spécial de délits qui sont l'objet de son activité. Cent-cinquante mandats d'amener ont été lan ces et quarante arrestations opérées. Parmi lès individus eu main de la justice, dix ont déjà fait des aveux complets. Parmi ceux-ci certains adoptent des moyens de défense assez singuliers, ainsi un jeune homme de 19 ans, Huskin, rue du Moulin, à Schaerbeek, reconnaît avoir été attaché comme dénonciateur au bureau de justice allemande de la rue de Ber-laimont, il avoue avoir reçu de l'argent de ce service, mais prétend ne lui avoir jamais donné de ren«ignements. Or, on sait que la police allemaude n'avait pas coutume de semer l'or inconsidérément, et ne payait qu'après résultat. toujours sous ia prévention de trahison et dénonciation de Belges, M. Lacroix a interrogé, puis maintenu en état d'arrestation, malgré ses protestations d'innocence, un personnage bien eonnu dans le monde des sports et du théâtre, Charles-Otto Dieterich, ancien directeur d'un garage d'automobiles des environs delà gare du Nord et administrateur de théâtre. Du côté des aotivistes M. le juge d'instruction Bilaut vient d'ajouter au nombre des personnes qu'il a fait écrouer jusqu'ici: l'Ioris T'Sjoen, professeur de musique à Aûderlecht. La femme de ce personnage n'est pas moins connue que lui daas le monde des activistes ; c'est elle, en effet, qui fut nommée, par l'autorité occupante, directrice de l'école Gatti de Gammond, après que le corps professoral de cette institution eut démissionné dans les circonstances dont on n'a pas perdu le souvenir. L'œuvre d'épuration commence un peu partout. A Malines, le procureur du roi a fait arrêter déjà plusieurs activistes, parmi lesquels se trouvent Van Renterghem, préfet de l'Athénée ; Baccart, chef dedhisionau Ministère des Sciences; Hubert, instituteur; Julien Huybrechts, huissier. L'arrêtâ-loi du 8 avril 1917 Il parait intéressant de reprodure ici, l'arrêté-loi pris au Havre par le Gouvernement Belge et sous l'application duquel tombe la plupart des individus arrêtés actuellement, par la justice, sans préj idice évidemment des autres articles du code pénal visant la trahison en temps de guerre ou la connivence avec l'ennemi. Sera puni des travaux forcés de 15 à 20 ans quiconquo aura méchamment servi la politique ou les desseins de l'ennemi, participé à la transformation par l'ennemi d'institutions ou organisations légales, ébraalé en temps de guerre, la fidélité des citoyens envers le roi ou l'Etat. Sera puni d'un emprisonnement de six mois à cinq ans quiconque aura méchamment par la dénonciation d'un fait réel ou imaginaire exposé une personne quelconque aux recherches, poursuites ou rigueurs de l'ennemi. Il sera puni de la réclusion si la personne méchamment dénoncée a subi une privation de liberté de plus d'un mois. Il sera puni des travaux forcés de 15 à 20 ans, si la personne méchamment dénoncée a été mise à mort ou s'il en est rés ilté de la privation de liberté ou du traitement qu'elle a subi, soit une maladie paraissant incurable, soit une incapacité permaneate de travail, soit la perte de l'usage absolu d'un rgane, soit une mutilation grave. Les coupables condamnés à l'emprisonnement, pourront de plus être condamnés à perpétuité à la perte de leurs droits civiques. A ANVERS le parquet d'Anvers vient de faire procéder à l'arrestation de deux activistes de marque, les députés A. Henderiekx et S. Augusteyns, ainsi qu'à celle d'autres « collaborateurs » de nos maîtres provisoires, dénonciateurs et trafiquants. WILLY COPPENS VICTIME DE BALLES EMPOISONNÉES C'est dans la villa Elisabeth, à la Panne, que l'héroïque aviateur Wiily Coppens a été transporté ces jours derniers ; c'est là que nos souverains lui font de fréquentes et longues visites ; c'est là enfin que le roi vient de lui remettre la rosette d'oificier de l'ordre de Léopold, celle du double Aigle blanc de Serbie et la médaille d'or de l'Aéro Club de France, ce qui porte k onze le nombre de ses distinctions honorifiques. C'est vers la fin octobre, en revenant d'une expédition au cours de laquelle il avait descendu un dernier c drachen » que l'aviateur, volant très bas, fut atteint à la cuisse, par six balles empoisonnées que les Teutons des tranchées lui avaiont décochées. Malgré l'insistance de la reine j5bur éviter l'amputation, les sommités médicales qui soignent W. Coppens ont du se résoudre à sectionner la jambe jusqu'au genou pour éviter la gangrène. t L'as des as » dont l'état est relativement satisfaisant ne pourra donc réaliser le rêve longtemps caressé d'atterrir à Bruxelles à la rentrée des troupes. M. et Mme Coppens se son rendus à La Panne à sun chevet. A propos de notre article paru dans le numéro du 19 novembre, et intitulé « L'héroique aviateur W. Coppens » signalons les principales coquilles de nos typos, ces bourreaux de 1a pensée. Il faut lire : « combats devant Anvers » pour s t combats d'assauts », < une première distinction » ! pour « une première diction », c affronter la mort» pour « apporter la mort », « 35 victoires > pour i « 35 victimes », « escadrille » pour t escarmille », i « d'importants services » pour t d'importants : termes », < d'incomparables exploits » pour i d'in-i corporables exploits », « la joie mêlée d'appréhension, d'un peu d'amertume > pour « d'un peu i d'habitude », < Monsieur Coppens et Madame : Coppens > pour « Monsieur L. et Madame L. ». Nos typos ont cependant unfe excuse : les i moyens de fortune dont ils disposent et qui expliquent aussi l'obscurité de notre cliché, « de la ■ confiture de houille > aurait dit Jules Vallès ! ». H. POUR LE RETOUR DU ROI Bruxelles prépare une réception grandiose La décoration de la ville Bruxelles a continué mercredi ses préparatifs pour la réception des Souverains et de notre armée.Partout les drapeaux sont hissés, partout on prépare les mâts, on crouse, on peint, on astique. La ville resplendira, vendredi, aux couleurs alliées. Non moins de 80 mâts jalonueront le parcours. Et partout des guirlandes. Grand'Place, se dressera, uu stèle du sculpteur Samuel, symbolisant « La Brabançonne. Outre de nombreux drapeaux qui flotteront à l'Hôtel-de-ville, un grand pavois descendra du second étage jusqu'au sol. Aux abords, 17 mâts de i5 mètres porteront les coulsurs belges et alliées. Aux principaux carrefours, sur les places les plus fréquentées, des groupes en stuck seront élevé3 dont plusieurs atteindront de 6 à 8 mètres de hauteur; ce seront: Place Poelaert, n La Paix » de Grandmotilin; place Madou, « La Belgique s'areboutant contre la vague envahisseuse » du marquis de Pouilly; sur i'eirf'ilacement de la grande boucherie « Edith Civell » du sculpteur Marin, place des Palais i Le lion Beige terrassant l'aigle Allemand » de Lagae ; dans l'axe de la Montagne du Parc, au parc même, « L'Un on des races flamande et wallonne » de Ph. Wolfers; enlin « Washington et l'Alliance Américaine ». Tous ces groupes symboliques, imitant le bronze et le marbre, seront, à n'en pas douter, du plus bel éSet. Ils mettront une note grave parmi le» couleurs variées des banan'res de tous nos alliés. Outre la décoration c officielle ». l'ornementation pittoresque des étalages, des balcons et des fenêtres, témoignera elle aussi, elle surtout, des sentiments po ulaires. ■ Laissons faire la justice!,,, i II convient de rappeler que la Justice belge non t seulement est déoidee d'agir avec fermete et im-, partialité contre les mauvais citoyens qui ont servi l'ennemi, mais que depuis plusieurs jours déjà elle sévit avec une activité qui réclame pour elle le crédit de toutes les personnes qui n'ont pas d'intérêt aux désordres de la rue. i. Le public doit être iuformé de ce que, dans cette t bande qui courait la rue conduite, vraisembla-s blement par des agents provocateurs au service : de, l'ennemi, s'étaient glissés des individus sans ù aveu, pour qui l'expression de sentiments soi-e disant patriotiques n'est qu'une dérision et qui n'ont d'autre but que de s'emparer du bien s d'autrui à la faVeur'du trouble qu'ils provoquent, u II ne faut pas dublier que l'état de siège régit ,. Bruxelles comme tout le pays et que l'autorité s militaire est décidée à réprimer parlesmoyens les s plus énergiques des manifestations de ce genre, qui n'ont aucune raison de se produire, à La justice sévit rigoureusement, aussi bien en j. ce qui concerne les délits politiques que contre les é accapareurs et les fournisseurs de vivres à l'en-,. nemi. Dans ce domaine, le nombre des affaires instruites, des mandats d'amener lancés, des arrestations opérées est plus considéràble qu'en maùère politique. 11 n'y a donc pas lieu, pour personne, en l'occur-!_ rence, de se croire autorisé d'exprimer la vindicte é publique, par des violences ou des voies de fait, e Les citoyens belges, dignes de ce nom, sont e donc prévenus qu'il est de leur intérêt de se tenir é à l'écart de tout rassemblement provoqué dans ce e but. D'ailleurs toute personne qui a quelque décla-,t ration à faire se rapportant a la conduite de cer-a tains pendant la guerre, soit en matière de trahison, soit en matière d'a'ccaparement ou de vente à l'ennemi de vivres, de matériel, d'effets d'équipement et en général de toutes matières commer-. çables doit la produire, de la maftière qu'il lui plaira à l'un des 56 postes judiciaires établis ea ,e tous les points de l'agglomération, notamment 'i dans tous les postes de police. LES ÉTUDIANTS FÊTENT LÀ SA1NT-VERHAEGEN Qui ne connaît la « Sainf-Verh.aegen »? C'est la fê*te consacrée au Père de l'Uni" versdté — comme les étudiants l'appellent encore — c'est-à-dire à Pierre-Théodore Ver-haegen, dont la statue ea bronze s'élève devant l'Université libre de Bruxelles qu'il fonda le 20 novembre 1834. Cette fois, la cérémonie offrait un caractère tout à fait particulier, après quatre an» de fermeture. Elle symbolisait aujourd'hui la prochaine réouverture de l'Université et le retour déjà accompli de quelques soldat» étudiants, parmi lesquels même un jeune médecin militaire diplômé de 1914.Leur présence suscite des bravos. C'est M. Defnet, président de l'Association générale des étudiants de l'Université libr« de Bruxelles (à laquelle participent des étudiants d'autres universités dont nous avons annoftcé la constitution) qui a pris la pa-lole.Il félicite les membres du Conseil d'administration d'avoir, dès la libération du territoire, organisé une modeste cérémonie au souvenir impérissable de Théodore Verhae-gen.Les cérémonies antérieures, dit-il, ont in», crit la biographie de cette noble fisture dana les annales universitaires. Aujourd'hui.cette manifestatiou est plutôt le symbole de la reconquête de la liberté de la parole comme la Presse a reconquis également sa liberté d'expression. Pendant quatre années, les portes de l'Université ont été fermées, parce qu'on estiniait que les manifestations de l'esprit et du libre examen n'étaient pas autorisée» sous la botte ennemie. Et,en réalité,les étudiants approuvent le Conseil académique de ne pas avoir ouvert plus tôt. Aujourd'hui encore, on salue les camarades tombés au champ d'honneur et l'on exprime toute ia reconnaissance du Pays à ceux qui reviennent.Le porte-parole des étudiants émet le vœu que dans la question de la restauration nationale, les autorités compétentes en matière d'ensoigrffement supérieur agissent avec une grande largeur de vues. ïl espère qu'elles réorganiseront l'enseignement et ia distribution des diplômes de telle façon que le Pays voie bientôt venir une pléïade d'hommes de science apporter son concours à cette œuvre de régénération nationale. ^ Après ce discours, une gerbe de fleur» a été déposée devant la statue de Verhaegen aux applaudissements des manifestant».

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This item is a publication of the title La dernière heure belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles .

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