La Flandre libérale

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15 January 1914
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s.n. 1914, 15 January. La Flandre libérale. Seen on 16 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/rr1pg1kg2b/
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40* innée — Jeudi 15 Janvier E9I4 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 15 - Jeudi 15 Janvier IQS4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 3 mois. I moii. 1 an. BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE î Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonna au bureau du journal et dans tous les bureaux ds posta ———IMil II I ■ lliaillWMMMMgtCgaeEgSIWlUg^^ RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES ; I -= RÉDACTION « Téléphone 32 | Téléphona 13 ANNONCE® Ponr la ville et les Flandres, s'adresser an bureau «M Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Le ministre des eolonies et les missions .— Le débat qui a permis a M. Renkin de se justifier, mardi, et de protester contre les attaques auxquelles l'administration coloniale et lui-même sont toujours en butte — et voilà des longs mois que cela dure •— de la part des journaux cléricaux, ce débat a été vraiment édifiant. M. Renkin a lu sa réponse, qui a été insérée immédiatement in-extenso au C'ompte rendu analytique. Son discours a fait grande impression, parce qu'il a prouvé la mauvaise foi de ses adversaires. Mais quels sont ces adversaires? Les anticléricaux? Non! ce sont les missions, tout au moins certaines missions, et la presse cléricale, tout au moins une partie importante de la presse cléricale, l'autre partie demeurant indécise, embarrassée, hésitante.Fait extraordinaire : à quelques semaines d'intervalle, c'est la deuxième fois que des membres de l'opposition sont obligés d'interpeller le ministre des colonies -"our lui fournir l'occasion de se défendre. L'autre jour, au Sénat, c'était M. Gtablet dAlvilella qui tendait la perche au ministre, avec raison d'ailleurs, car il s'agit de l'indépendance du pouvoir civil. M. Renkin était approuvé par toute la droite. Mais le lendemain, la campagne recommençait contre lui, plus violente que jamais. Hier, toute la droite de la Chambre — hormis M. Brifaut — a' applaudi M. Renkin, et est venue le féliciter à son banc. M. Woeste lui-même a eru devoir se livrer à une manifestation dans laquelle M. de Broqueville et les autres membres du gouvernement l'avaient précédé. Mais demain, ces attaques recommenceront, plus âpres que jamais. M. Itenkin se soumettra, le mot a été dit, ou il se démettra. Hélas ! malgré l'énergie du ministre, on a l'impression qu'il se soumettra. _ „• Et'comment ne se soumettrait-il pas, puisqu'il a toute la presse cléricale contre lui, et que pas un membre du Parlement- n'ose prendre ouvertement, carrément sa défense; puisqu^ c'est l'opposition qui doit lui fourni} les occasions de justification et de protestation ? Car c'est l'impression la -plus forte qui se dégage de ce débat — auquel il nous faudra revenir en détail, mais, nous voulons nous borner aujourd'hui à un sentiment général — c'est que le pouvoir civil est débordé, c'est que les ministres catholiques, les plus énergiques, sont débordés et que, même s'ils le voulaient maintenir, le principe de l'indépendance du pouvoir civil est irrémédiablement compromis. Ce que signifie clairement le débat d'hier, c'est que le jour où un ministre qui v* jusqu'à reconnaître l'autorité de Rome dans les affaires belges ~ ce contre quoi il nous faut protester avec énergie —■ entend ne pas soumettre cependant ses fonctionnaires et ses magistrats au bon plaisir des missionnaires, des moines et des prêtres, ce jour-là, une guerre sans merci lui est j déclarée. On ne recule devant aucun : moyen. On a recours aux procédés les; plus vils. On accepte la collaboration ! de condamnés de droit commun,/ de voleurs, d'alcooliques, de magis-/ trats révoqués pour immoralité, d'êtresf infâmes, pour souiller et jeter bas un ministre et un ministre catholique ! ! Voilà la mentalité effrayante d'une fraction importante du parti clérical, de la fraction la plus importante des bandes de fanatiques qui nous gouvernent ! Le plaidoyer de M. Renkin est une critique saisissante du régime actuel. Il peint de façon frappante la mentalité de ceux à qui les élections du 2 juin ont fourni, croient-ils, une force telle que rien ni personne ne peut résister à leur fanatisme. . M. de Broqueville s'est flatté un jour de ' ' museler les curés ' ' — vous entendez bien ce que cela signifie —, rï® leu)r résister, voyant bien le danger. Mais y sera impuissant. Il l'est déjà. Jl a dû mettre les pouces, dans l'af-rf ^en^n-.Et il n'a pu empêcher le parti des moines et des prêtres, des exaspérés du cléricalisme, de continuer leur campagne d'outrages, sans "vr ??oin^re scrupule. L'archevêque de Malines lui-même est impuissant à contenir ces fous furieux, ces dégéné- I res du cléricalisme. Et demain, grâce aux prébendes de a loi scolaire,' ce parti des furieux, ce parti des inassouvis, sera plus puissant, Pms ardent que jamais. Voilà ce que nous disait Stéphane dans sa brochure fameuse, MM. les cléricaux, parlant en catholique sincère et alarmé. Pour nous, nous n'avons rien à craindre, et tout à espérer, de la victoire des inquisiteurs. Demain, la Belgique modérée les rè-poussera, nous en avons la conviction. Des débats comme celui d'hier éclairent singulièrement les hommes de bonne volonté et de bonne foi. . > Le débat scolaire 4 Contre reposent ripas La Chambre a repris aujourd'hui l'exa-ment de l'article l'5 du projet de loi scolaire : Subsides aux écoles libres adoptées et adopta-b 1 e s. Plusieurs amendements ont été présentés à cet article, parmi lesquels nous signalons celui signé par MM. Royer et Masson, relatif au "contrôle'', ainsi que celui de M. Mechelynck, obligeant les communes et les' directions des écoles adoptables à payer à leur personnel enseignant religieux le traitement fixé par la loi en faveur des instituteurs laïques. Actuellement,et sous le régime nouveau, les traitements des instituteurs congréga-nistes adoptés et adoptables sont inférieurs aux taux des traitements des instituteurs laïques: C'est là un- article de réclame contre l'instituteur laïque. Dans nos campagnes flamandes et même dans les grandes villes on n'hésite pas à exciter l'égoïsme des contribuables en leur offrant des petits-frères et des non-nettes au rabais, et il n'y a pas bien longtemps qu'un curé pamphlétaire de la Campine a fait distribuer à tous ses paroissiens un écrit haineux., dans lequel étaient étalés en srands caractères les traitements fabuleux ( !) payés aux instituteurs laïques et les aumônes dérisoires (!) accordées aux nonmettes. Et la plupart des contribuables gobent cette différence. Ils oublient que l'argent dépensé à un bon enseignement, qui forme l'enfant à la vie' laïque, rapporte un gro*> intérêt, alors que les subsides accordés aux écoles congréganistes, qui préparent à la vie future, rapportent sansi doute gros au clergé* eit aux couvents, mais constituent au point de vue de la vie civile, un véritable gaspillage. Et c'est en vue d'empêcher cette réclame en faveur des instituteurs congréganistes que M. Mechelynck demande l'égalité des traitements. Cet amendement sera rejeté par la droite, sans aucun doute, et d'ici quelques années nous pouvons nous attendre à une augmentation énorme d'instituteurs en-soutanés..Leur nombre est cependant déjà suffisamment élevé. En voici un tableau dressé en 1911 : Ecoles gardiennes. Communale» 150 Adoptées 1006 Adoptables . . , . . 2016 Total 3174 Ecoles primaires. Communales 45& Adoptées 3421 Adoptables 2912 Total . 6788 Ecoles d'adultes. Communales 15 Adoptées 85 Adoptables ....... 2991 Total 3091 Récapitulation. Communales „ » „ . . 620 Adoptées , ...... 4512 Adoptables ....... 7921 Total v . . . . , 13.053 Comme on le voit, la Belgique encapu-cinée n'a plus rien à envier à l'Espagne et au Portugal, Tant va la cruche à l'eafu... P. CNUDDE. N -I—. jm* ' Echos & Nouvelles Négociation! D'une note de l'organe catholique qui a voué une haine corse à M. Renkin, il Té-suite que des négociations sont en cours entre le "vénérable fondé de pouvoirs des missionnaires" et M. de Broqueville et qu'il est donc faux que les difficultés soient réglées. " C'est réellement stupéfiant, observe 1? "Matin", d'Anvers, Qu'est-ce que cela signifie ? Lesi missionnaires ne sont donc pas des citoyens soumis aux lois comme tout l'ei monde; ils constituent une puissance traitant avec le chef de cabinet. " Est-ce que les fonctionnaires, eux, ont un fonde de pouvoirs négociant avec le gouvernement? " Il est réellement déplorable de! voir publier des notes pareilles témoignant de la subordination du cabinet vis-à-vis de gens qui devraient se renfermer dans leur mission d'apostolat et qui apparaissent turbulents, querelleurs et... mercantiles comme celui qui est mécontent du fret cédé à son bateau. " Les missionnaires prétendent se consacrer à cette mission, mais on les voit occupés à dénoncer de prétendus sacrilèges, à discuter des informations judiciaires, à commenter des dépositions, à renseigner les journaux et, en définitive, à tout brouiller dans notre colonie. " Léopold II ne l'eût pas souffert et les missionnaires, sous son gouvernement, ne troublaient pas le pays de leurs criaille-ries." Mais maintenant ils se croient tout permis et c'est le cabinet qui met les pouces. " C'est charmant!" Hat sainte â'actsallié Le camelot parisien a le génie de faire servir l'actualité à toutes fins. Sur la place du Panthéon, couverte de petites baraques débitant des objets pieux à l'occasion de la "Neuvaine de sainte Geneviève", un jeune homme, l'air très humble, tenait en main un lot de photographies. — Madame, achetez-çioi le nortrait de sainte Mona, ça vous portera bonheur. Quelques dévotes se laissaient attendrir par l'accent pénétré d'onction du jeune homme et elles achetaient, pour aller le faire bénir en face, l'effigie de... la « Joconde » : Il n'y a que la foi qui sauve. Le ÎFftsçsIs tel qu'on la parla Voici quelques échantillons nouveaux, assez savoureux, du français... tel qu'on le parle chez nos voisins du Nord. Ce sont des enseignes de magasin: "Com-bineetjes ijzersterk". — "Elastiek voor c-hartels ". — «Jarratels eerste kwaliteit». —- « Prima podesweihandschoenen ». Lo- série continue... I. PAUL HYMANS et la représentation des intérêts M. Paul Hymans publie dans l'Action économique un avis solidement motivé sur la représentation des intérêts. Cet avis est trop long pour que nous puissions le reproduire intégralement, nous le regrettons. Nous devons nous borner à mettre sous les yeux de nos lec-tetCrs la partie essentielle de cette consultation, celle o'ùl M. Hymans formule avec beaucoup de force et de clarté, la conclusion à laquelle Pa amené une étude attentive du système de MM. Prins et de Greef. En somme, l'idée que j'ai développée à deux reprises, peut se résumer ainsi : quels que soient les mérites scientifiques de la théorie, elle ne serait applicable que si les intérêts à représenter avaient cessé préalablement de n'être que des influences, des courants, des affinités, des attractions intellectuelles ou matérielles, pour devenir des réalités tangibles, concrètes, constituées par des groupements spontanés, volontaires d'individus qu'unirait une similitude de préoccupations, de fonction ou de métier, par des associations ou des corporations synthétisant, personnifiant les divers intérêts sociaux. Or, il n'en est point ainsi. Et il n'en sera pas ainsi, me seimble-t-il, dans des délais déterminables, ni peut-être jamais. Les groupes professionnels sont relativement en petit nombre et beaucoup à l'état inorganique. La majorité des citoyens reste en dehors. Comment les répartir? A-t-qn d'ailleurs le droit de les répartir d'autorité ? Et puis, à supposer aue les intérêts se fussent incarnés dans une série de corps professionnels, d'organismes intellectuels et économiques qui pourraient devenir des entités politiques, comment classer et évaluer électoralement ces organismes, quelle hiérarchie établirait-t-on entre eux 1 Car il y a de grands intérêts, vitaux et permanents, et beaucoup de petits intérêts, secondaires et parfois éphémères. Et enfin, à supposer que cette difficulté fût résolue, ne voit-on pas qu'une question nouvelle surgit, très grave, capitale et qui, à la réflexion, me fait hésiter devant le principe lui-même. Est-ce' que la représentation de tous ce® intérêts particuliers, juxtaposés ou hiérarchisés, constituerait la fidèle et sincère représentation de la nation, de sa mentalité, de ses passions, de ses besoins généraux, de ses aspirations morales! Est-ce aue, comme le redoutait Banning, les intérêts privés ne pèseraient pas sur l'Etat d'un poids intolérable ? Serait-ce un progrès, de morceler l'intérêt national en un© série d'intérêts égoïstes et peut-être rivaux ? Et pour reprendre unie éloquente expression que Gambetta appliquait au scrutin d'arrondissement, reconnaîtrait-on dans les frag ments de ce miroir brisé l'image) du pays ? Non, plus on - pense, plus on voit surgir de formules diverses, toutes curieuses, ingénieuses et compliquées, et plus on se 'sent loin des faits, loin du monde, entraîné vers les brumeuses altitudes de la métaphysique. Le minimum de salaire Dans tous les pays d'Europe et d'Amérique, mais plus particulièrement dans ceux à organisation politique démocratique, les questions dites sociales occupent une large place dans les préoccupations du monde parlementaire et gouvernemental. La caractéristique de la plupart de ces questions se trouve dans la grande difficulté de leur donner une solution qui satisfasse, à la fois, les intérêts si différents et parfois si opposés de la masse ouvrière, du groupement des patrons et de l'ensemble des consommateurs. Ceci n'a, d'ailleurs, rien de surprenant, si l'on veut bien considérer, d'abord, que les problèmes sociaux sont d'une rare complexité; ensuite, que leur étude est rarement poussée à fond, de manière à en dégager nettement les causes premières, et, enfin, que dans leur solution on vise souvent, systématiquement, à satisfaire à des contingences du moment bien plus qu'à l'ensemble des nécessités sociales que le problème considéré comporte. On peut donc dire que, dans le domaine de la législation sociale on ne saurait apporter assez de lumière et qu'il convient de signaler les modalités spécifiques que présentent les questions de ce genre soit en elles-mêmes soit dans leurs solutions, quand l'occasion s'en présente. De ce point de vue nous voulons épingler, aujourd'hui, les. points typiques de la législation des E|gts-Unis d'Amérique en matière de minimum de salaire. Les trois Etats de Massachusetts, de l'Orégon et de Washington viennent d'adopter successivement des dispositions relatives au salaire minimum. La loi de Massachusetts, votée en août 1912, et applicable en juillet 1913, prévoit la création d'une "commission des salaires minimum", chargée d'organiser des comités de salaires dans les industries où le gain des ouvrières est notoirement insuffisant. Dans les autres Etats, les nouvelles dispositions ont une portée plus générale : elles interdisent d'employer des femmes et des mineurs de 18 ans pendant des heures trop longues, de les faire travailler dans des conditions nuisibles pour la santé ou la moralité, et de le—r payer des salaires, trop bas ou insuffisants pour1 vivre. Mais, tandis qu'aux Massachusetts les décisions des comités ne sont pas obligatoires, l'Orégon et le Washington punissent d'amende ou de prison les patrons négligeant de payer le minimum fixé. Voilà, pour les généralités. Voyons, à présent, l'application de la loi. Aux Massachusetts, les comités de salaires institués par la commission dans les industries pratiquant de bas salaires comprennent au moins six représentants des patrons de l'industrie intéressée, six représentants des ouvriers, ainsi qu'une ou plusieurs personnes représentant la collectivité, nommées par la commission. Les comités doivent s'efforcer d'établir un salaire minimum convenable — ail temps ou aux pièces — pour les ouvrières de valeur 'moyenne, et pour les apprentis au-dessous de 18 ans. Ils font connaître leur décision à la commission, en même temps que les noms des patrons payant des salaires inférieurs aux taux fixés. Si la commission approuve les tarifs I proposés par un comité, elle convoque, en séance publique, les patrons pratiquant des salaires inférieurs. Si, après les avoir entendus, elle continue à approuver le tarif, elle rend une décision dans laquelle elle consigne ses conclusions et mentionne les noms des patrons qui, à sa. connaissance, négligent ou refusent de payer les taux fixés. Dans les quatorze jours qui suivent l'enregistrement de cette décision, la commission publie, dans au moins quatre journaux de chaque comté de l'Etat, les noms desdits patrons et l'indication des salaires minimum par eux pratiqués. Tout journal négligeant ou refusant d'insérer au prix ordinaire les conclusions, ordonnances ou avis de la commission est passible d'une amende de 500 francs au moins par délit. La commission peut, en tout temps, faire une enquête sur les salaires payés aux mineurs d'âge, dans les métiers où ces jeunes ouvriers sont en majorité et fixer un minimum ; elle procède ensuite comme si le dit minimum avait été déterminé par un comité de salaires. - Elle a le droit de citer des témoins, de déférer le serment, d'examiner les livres, feuilles de paie, etc., intéressant les femmes et les mineurs. N'est-ce pas que le procédé du Massachusetts est caractéristique et qu'il était bon de le faire connaître ? Il relève bien plus de la psychologie que du domaine pénal ordinaire, et il ne serait pas autrement étonnant de le voir beaucoup plus opérant que les méthodes en honneur jusqu'à ce jour. Nous aurons l'occasion, prochainement, de mettre en vedette les éléments typiques de la législation des deux autres Etats de la république étoilée. ne» / La siluatisn religieuse ea France —*— Conférence de M. Vlénet, à la Maison libérale Un public nombreux a assisté hier à la conférence de M. Viénot sur la situation religieuse de la France. Il a suivi aveo la plus vive attention et une véritable admiration le beau et sobre disoour© de l'orateur. La pensée de M. Viénot est très libre et en même temps très ferme. Il l'exprime* avec un art consommé. M. Viénot ne pouvait parler de la situation religieuse actuelle de la France sans dire un mot du passé, d'où cette situation est issue. Il a, en quelques traits larges et saisissants, montre les causes qui en France produisirent au XVIe siècle le mouvement de la Réforme, ses progrès d.'abord rapides, les obstacle» qu'elle rencontra dans les puissances combinées de l'Eglise et de la royauté. On voit le protestantisme, sorti d'e ces luttes tragiques, arriver, à l'époque de l'Edit de Nantes, à une puissance réelle, qui semblait pour lui un garant de l'avenir. On sait comment l'écrasement de la grande noblesse sous Richelieu, l'omni-potenc© du Roi, son alliance de plus en plus intime avec l'Eglise, eurent pour résultat d'affaiblir les églises protestantes jusqu'au moment de la Révocation et des atroces persécutions qui la suivirent. C'est presqu'un miracle, comme diraient les catholiques, que le protestantisme ait pu conserver, sous ce régime de fer, une vie cachée, mais d'autant plus ardente. Il subsista cependant et depuis la fin du XVIIIe siècle, il retrouva, avec le droit de vivre publiquement, le moyen de faire des progrès, au grand jour, et en même temps, fidèle à son principe, d'évoluer et d'e progresser, marchant vers cet idéal qui est la liberté de l'esprit. M. Viénot s'est demandé quelle était, à l'heure actuelle, après la Séparation de l'Etat et des églises, la situation et des églises réformées et de l'Eglise, et de ce qu'on appelle d'ordinaire la libre pensée, c'est-à-dire de tous ceux qui veulent rester étrangers à toutes les manifestations de la vie religieuse. M. Viénotf, ave® un souci profond de la vérité, de l'exactitude, a tracé un portrait très fidèle de la France intellectuelle d'aujourd'hui.L'Eglise a perdu à la Séparation des richesses énormes et la force que pouvaient donner ces richesses. Mais en même temps, elle a conquis une liberté qu'elle n'avait jamais connue, éprouvé un siursaut d'énergie, un réveil ardent de vie et de force, dans la partie de la nation, qui lui était restée vraiment fidèle. Les croyants ont cru plus ardemment et se sont dévoués. Dans les églises réformées et spécialement dans les églises libérales, on a pu constater le même phénomène. Parlant de son église de Paris, que dans son enfance l'orateur voyait presque déserte, il nous dit comme aujourd'hui le culte est suivi par une foule ardente. Il semble donc que dans toutes les parties de la France où le sentiment, la foi religieuse étaient restés vivants, cette vie, depuis la Séparation, ait gagné en force et en chaleur. La "misère du temps" n'a fait que grandir cette énergie.Mais il y a aussi la France, qui ne croit pas, qui ne pratique en réalité aucun culte, en qui le sentiment religieux a pu paraître, éteint. Cette France n'est pas, en réalité, restée indifférente. M. Viénot a très bien déterminé le réveil du sentiment religieux, la reconnaissance de plus en plus nette de la nécessité sociale de ce sen- j timent qui pénètre la pensée française. Il a cité comme les représentants les plus autorisés de ce mouvement intellectuel1 deux hommes, qui sont parmi les penseurs d'e premier jordre que la France possède, M. Bergson et M. Boutroux, l'un d'origine isra,élite, l'autre venu du catholicisme. C'est dire assez que ce mouvement n'est ni catholique, ni proprement protestant. Il est une réaction idéaliste contre le positivisme, le matérialisme radical, qui a tristement paru dominer pendant longtemps les esprits en France. Aujourd'hui cette réaction gagne visiblement en force et en ampleur. iSa conséquence logique pourrait être, c'est le vœu de l'orateur, le développement de ces églises qui ont conservé de la Réforme, non pas le dogmatisme encore étroit de Luther ou de Calvin, mais ce principe de vie religieuse et libre, qui a été son essence, qui n'a cessé de vivre en elle et n'a pas encore produit tous ses fruits. L'avenir verra-t-il l'accomplissement de ce vœu? Ce qui semible certain à M. Viénot, c'est que le rêve d'un grand pays- vivant dans une indifférence positiviste, étranger à toute préoccupation morale et religieuse, n'est qu'un mauvais rêye. Cette manière étroite de vouloir amoindrir ce qui est la vie normale d'e l'âme humaine, avec son invincible aspiration à l'Infini, ne peut, en dernière analyse, que causer une réaction excessive et profiter à l'Eglise. Les auditeurs de M. Viénot sont sortis de sa conférence remués et charmés, sentant, par cette probante expérience, le bien, moral que peut faire le contact d'une pensée pure, noble et fine. al s. Lettre du Hainaut L'enseignement ménager En parcourant, le dimanche matin, les journaux des auatre coins de la province de Hainaut le lecteur voit annoncées, un-peu partout, des conférences par des dames, sur des sujets tels que ceux-ci: "La viande (ou les légumes^ : leur valeur nutritive, leur préparation " ; " La cuisine : son importance au1 point de vue hygiénique, économique, familial " ; " Le lessivage et le repassage " ; " L'utilisation des vieux vêtements ; le détachage, le dégraissage " ; " Les soins à donner aux petits enfants ". C'es titres des causeries, auxquelles des articles pressants appellent les femmes et les jeunes filles de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie, indiquent le programme' d'une ingénieuse institution, créée depuis l'année 1912 par les propagateurs dei l'enseignement technioue et professionnel, que nous avons Je bonheur de posséder à la tête de notre laborieuse province. Comment ont-ils été amenés à organiser ces conférences'? L'idée première, dans l'institution de l'enseignement ménager, a visé à la création d'écoles ou de classes permanentes pour jeunes filles adultes. Mais ces classes ne peuvent guère compter plus de 24 élèves par année de cours (le programme comporte deux années^ élèves réparties, pour le!a leçons pratiques, en quatre groupes : 1° cuisine et nettoyage ; 2° lessivage ; 3° repassage ; 4° raccommodage. Ainsi, bien que le nombre d'écoles ou de classes permanentes ménagères augmente chaque année, l'institution n'atteint qu'un nombre restreint de jeunes filles, 2000 à 3000, parmi lesquelles combien do fillettes sortant de l'école primaire? Or, le Hainaut compte1 130 localités de plus de 2000 habitants et au moins 75,000 jeunes filles de 14 à 20 ans. De ces jeunes filles, 40,000 au moins appartiennent à la population laborieuse, à laquelle l'enseignement ménager est particulièrement destiné. Voulant donc donner à son œuvre, dans ce domaine, un développement absolument indispensable, la province a créé des " cours ménagers temporaires " ayant pour but de donner, dans un temps relativement court, à des groupes de jeunes filles des localités où ils sont institués, les notions essentielles et pratiques sur la tenue d'une maison, et la meilleure utilisation des ressources d'un ménage ouvrier. Aux maîtresses-ménagères sont adjoints des docteurs en médecine, pour1 quelques causeries sur l'hygiène infantile*. Les mères sont invitées à assister aux travaux pratiques et à, se rendre compte, des enseignements donnés aux jeunes filles... et elles-mêmes ne peuvent tirer que profit de leurs vLItes.

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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