La Flandre libérale

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06 January 1914
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40'Année — Mardi 6 Janvier 1914 QUOTIDIEN- - 10 CENT. S. 6 — Mardi 6 Janvier 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE abonnements 1 mois. 8 mois. I mois. S ta. BELGIQUE : Fr„ 2.00 4.00 8.00 16,00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonna au bureau du Journal e! dans tous les bureaux d« pesta BÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : I — RÉDACTION*-» Téléphone 32 | Téléphone 13 ANNONCE® Foar la ville et les Flandres, s'adresser an bareass, éu Journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser i l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Le discours du Roi et * le Congo .—©— Ce discours est un1 acte et un acte ( important. C'est un acte gouvernemental, parfaitement constitutionnel, d'ailleurs, puisque le Roi l'a accompli d'accord avec ses ministres. Il annonce des réformes coloniales considérables. Si ces réformes n'étaient pas fondamentales, en effet, le souverain ne les aurait pas annoncées solennellement dans des circonstances telles que ces paroles de nouvel an prennent le caractère d'un discours du trône. Nous avons reproduit ces paroles en soulignant les passages essentiels. Elles appellent des précisions. II serait très difficile, en effet, de se prononcer catégoriquement dès à présent, sur la portée de réformes qu'un discours royal ne pouvait développer. L'opinion que l'on peut formuler doit s'entourer de réserves formelles. Qu'il soit nécessaire de modifier quelque chose au régime colonial, cela paraît évident. Le résultat plutôt pï^ teux d'une expérience de cinq années est par lui-même suffisamment démonstratif. Non seulement la colonie est en déficit matériel, mais il paraît trop évident que le système actuel conduit à l'insuffisance et au gâchis. L'administration souffre d'une centralisation métropolitaine excessive et paralysante. Il convient de décentraliser, et d'émanciper la colonie: là-dessus, point de doute, semble-t-il, étant enj tendu que le contrôle parlementaire puisse continuer à s'exercer avec la même facilité et avec la même efficacité. Et si des modifications à la charte co^ Ioniaie sont nécessaires pour arriver h\ ce but, personne, sans doute, ne s'y) opposera. , _ VoilA un poiat- sw-lequel donc, l'accord pourra se faire aisément. C'est celui sur lequel le Eoi a particulièrement appuyé. Le souverain s'est soigneusement gardé de toute indication en ce qui concerne un autre grand principe de notre politique en Afrique : la séparation en-jtre la fonction administrative et la fonction judiciaire, et l'indépendance absolue de la magistrature organisée comme en Belgique. C'est que ceci est particulièrement délicat et grave. Depuis quelque temns. la magistrature coloniale a été en butte à de vives attaques, de la part des missionnaires catholiques surtout. Des incidents récents ont démontré nettement que l'indépendance de cette magistrature gênait les missions. Certains coloniaux insinuent Egalement, sans articuler cependant de faits précis, que certains magistrats coloniaux manquent d'expérience. Qu'en est-il exactement? Et que veut-on, dans ce domaine? Il importe qu'on nous le dise nettement et complètement, si l'on veut éviter des suspicions et des méfiances trop explicables. Enfin, des précisions ne sont pas moins souhaitables dans le domaine financier. — En reprenant le Congo, a dit le Roi, noua avons assumé des obligations | auxquelles nous ne pouvons faillir. Le pays jugera s'il ne doit pas à la colonie, en toute équité, certaines compensa-; tions en matière de finances ; si, d'autre part, il n'agirait pas sagement, I dans l'intérêt même de sa souveraine-i té, en accordant tout au moins l'appui | de son crédit à une œuvre grandiose que ses enfants ont fondée dans le «sa» i crifice. " Jusqu'ici, on le sait, c'est un autre ! Principe qui était inscrit à la base de notre politique africaine : celui de la non-intervention. Dans le fait, cependant, la Belgique avait une responsabilité morale évidente. .11 est ' certain, d'autre part, qu'en annexant le Congo nous acceptions des devoirs auxquels nous ne pouvons nous soustraire. La Belgique ne Peut faire faillite. .Mais ici encore, et surtout, il convient de réclamer des éclaircissements des développements, un programme, des chiffres. Quand la Belgique annexa le Congo, on nous tint des discours où le merveilleux tenait une nla-ce prépondérante. A en croire le gouvernement, c'était un Eden, ou tout au moins un Eldorado qui s'ouvrait devant nous. Des coloniaux qui parai-: sent aujourd'hui avisés émirent de timides observations. " Si l'on veut modifier cle fond en comble, disaient-ils, Je régime existant, il faut s'attendre a des mécomptes". — — r--— Cg&tiUMMMIl — IIHIHIilISffW'IllliIWiWIJUHWJUWmiimWWH jiA'HanMIIWB»" Néanmoins le régime dit " léopol-dien ' fut aboli complètement et des méthodes absolument différentes de celles qui avaient présidé au développement de la colonie furent introduites, par défiance — disons-le franchement — du principal fondateur et du souverain de l'Etat indépendant du Congo. Si Léopold II avait vécu trois ans de plus, il aurait sans doute aujourd'hui un sourire un peu dédaigneux, dans sa barbe de fleuve. Quoi qu'il en soit, et sans insister davantage maintenant sur un passé qu'il conviendra peut-être de rappeler plus complètement — car ce passé peut éclairer l'avenir — nous ne pouvons accorder une adhésion sans réserve à un programme qui n'est pas défini. Toujours les cléricaux nous ont dissimulé la vérité. Dans toutes les matières, ils ont toujours procédé par petit» paquets et par surprise. Aujourd'hui, nous avons le droit de connaître toute la vérité. Quelle est la situation exacte de la colonie, au point d^ vue financier? Quelles sont, basées sur des évaluations catégoriques, les possibilités d'avenir? Comment compte-ton mettre la colonie en valeur? Quels sont les travaux nécessaires? Quel est le programme que l'on se trace,s'il y en a un?Jusqu'où nous deman-de-t-on d'aller? Faut-il, _ en un _mot, employer, comme certains le disent, un milliard à l'outillage économique du Congo, et en quoi consistera cet outillage? Comment procurera-t-on à la colonie, et comment compte-t-on rémunérer ce capital? Bref, le problème nous sera-t-il exposé loyalement, complètement, et cuand ? La langue véhiculaire à l'école primaire —*— Pendant que le Roi, dans ses discours •de nouvel an, fait un appel à l'union de tous les Belges, des instituteurs cléricaux flamands se sont réunis pour exposer leurs revendications en ce qui concerne l'enseignement des langues à l'école, c'est-à-dire pour déchaîner encore davantage la querelle des langues. Ces messieurs sont d'avis que si les Flandres comptent 11,5 p. c. d'illettrés, c'est parce que l'on y enseigne trop de français dans les écoles primaires flamandes ! ! ! Et dire qu'il y a des gens qui gobent de telles énormités! Il est prouvé que l'on rencontre le plus grand nombre d'illettrés dans le® gros bourgs flamands, où il n'y a nue des écoles cléricales, où la plupart des instituteurs sont incapables d'enseigner la langue française, et où cette langue ne figure donc pas au programme. Ces messieurs Visent donc un autre but: isoler la Flandre de la France, pays de perdition, et creuser un abîme profond entre les Wallons et les Flamands! Et cependant, quand' on se place au point de vue de la lutte pour la vie, ces messieurs ne peuvent ignorer que 70,000 Flamands, sont obligés de se rendre en France pour y gagner le paini pour eux et leurs familles ; ils ne peuvent oublier que des dizaines de milliers d'autres ouvriers flamande travaillent en Wallonie. Dès lors, en se plaçant au simple point de vue de® besoin® des ouvriers flamands, c'est un crime que de vouloir 'empêcher ces malheureux d'apprendre quelques notions d'une langue, parlée dans les pays où ils seront appelés à travailler.Cette question de l'enseignement des langues est d'un intérêt primordial : qu'on nous permette de donner notre humble avis à ce sujet: j>' La langue maternelle, c'est-à-dire celle choisie par les pères de famille, doit être la langue véhiculaire de l'enseignement primaire : b) Les communes et les directions des écoles libres subsiddées auront la faculté d'inscrire au programme de leurs écoles l'étude d'une seconde langue; c) Cet enseignement sera» obligatoire si un certain nombre de pères de famille le demandent ; d) L'enseignement de la seconde langue se fera par la méthode maternelle, dite méthode directe : un nombre suffisant d'heures v seront consacrées ; e) La seconde langue pourra servir pour la répétition de certaines branches du programme, telles que l'histoire, la géographie, l'hygiène, etc. P. CNUDDE. Echos & Nouvelles L'Exposition universelle et internationale Dans la liste des « Honneurs de la nouvelle année» («New year's Honours»), oc troyés chaque année, d'après une ancienne tradition anglaise, à ceux qui ont bien mérité du pays, nous relevons avec plaisir le nom de M. Ulick, Fitzgerald Wintour, le si sympathique et si distingué commissaire général du gouvernement britannique près de notre Exposition. M. Wintour est créé C. M. G., c'est-à-dire compagnon de l'ordre très distingué de St-Michel et St-Georges. En accordant à M. Wintour cette très haute distinction, S. M. le roi Georges V a bien certainement voulu, entre autres choses, reconnaître les services signalés rendus par M. Wintour dans l'organisation de la superbe participation britannique à l'Exposition universelle et internationale de Gand. Tous ceux qui, en Belgique, à Bruxelles et à Gand, ont pu apprécier jes brillantes qualités de M. Wintour, se'réjouiront de ce haut témoignage de la faveur de son souverain. •ff- -1\- Psnr la peiile bonrgaolsls MM. L. Franck, Mechelynck, Masson, Lemonnier, Monville et Pecher ont déposé à nouveau, sur le bureau de la Chambre, la proposition de loi — devenue caduque par suite de la dissolution des Chambres — sur le crédit professionnel en faveur de la petite bourgeoisie commerçante et industrielle. La proposition a, ainsi que nous l'avons dit déjà, pour but d'améliorer, de réformer et, en partie même, de constituer les bases du crédit que la petite industrie et le petit commerce sont à même d'offrir aux institutions que l'on entend créer ou développer en leur faveur.Le repas dominle»! •Certains députés cléricaux réclament à grands cris la revision de la loi sur le repos dominical ; ils veulent l'aggraver encore. M. Van Cauwel'aert, qui a rapporté une proposition de loi déposée dans ce but, réclame dans son rapport la suppression radicale des "extras". Ces messieurs veulent évidemment en arriver à la fermeture complète des magasins le dimanche. Nos grandes villes seront ainsi transformées en nécropoles. Une lnso?alïen snr les chemins de f«r Le féminisme compte, à son actif, une nouvelle conquête. Depuis samedi, sur les trains internationaux, des femmes sont entrées en service, en qualité de "stewardess". Elles sont employées par les voyageuses comme femmes de chambre; elles se chargent également des soins à donner aux enfants. Elles doivent veiller à la propreté des locaux réservés à 1a. toilette. Elles sont vêtues d'un costume' noir, portent un tablier et un petit bonnet blancs ; elles ont un brassard sur lequel on lit le mot La premiers ver» da Iiatar-Hoga La pièce de vers que M. Jean Bernard vient de retrouver est vraisemblablement la première de Victor Hugo. Elle est adressée à une dame, la générale de Lu-cotte, pour le 1er janvier 1814. Madame, en ce jour si beau Qui nous annonce un an nouveau, Je vous souhaite de bonnes années, Des jours de soie et d'or filés, Et surtout en votre vieillesse De bons enfants et des richesses. Ainsi, Madame, pour en finir, C'est avec bien du plaisir Que je vous présente en ce jour Et mon hommage et mon amour. Par son serviteur, Victor HUGO. Les douze ans du petit poète ne révélaient pas encore " l'Enfant sublime Le dernier feyige Ce pauvre^ Fragson a eu des obsèques sans grande solennité. Il y avait une sorte d'ironiei imprévu© qui troubla le recueillement des amis et des camarades formant le cortège. D'abord, on passa devant l'Auberge du Clou, que Fragson anima jadis de sa verve fantaisiste ; puis, devant la Brasserie Cainbrimus, où, chaque soir, il ve^ nait dîner en joyeuse compagniej puis, devant la Cigale, où il connut ses premiers gros succès, et, enfin, devant les Quat'Z'Arts, qui furent longtemps son cabaret à ses débuts. Et, par surcroît d'excentricité, pendant la cérémonie religieuse, un chien fou entra dans l'église et la traversa jusqu'à la sacristie ! Le destin dei cet excellent Fragson fut triste définitivement. Déeeptlan Une anecdote sur le malheureux Fragson qu'on vient d'enterrer, à Paris. C'était à Marseille. Fragson _ devait chanter le soir, et des affiche» gigantesque? avaient été apposées sur les murs ; ... ,JI I III il' le chanteur, qui s'accompagnait lui-même, y était représenté portant son piano sur le dos. Le lendemain, se promenant le long de la Cannebière, Fragson entendit ce fragment de conversation entre deux Marseillais : — Tu es allé entendre Fragson, hier soir? Est-ce qu'il est aussi épatant qu'on lé dit? — PeuhL. Il né lé porté pas, son , piano ! — «a» e < Billet bruxellois 5 janvier. Voilà bien longtemps que le problème était posé. A la fin, on doutait qu'une solution intervint jamais. Et cependant, quelle nécessité!... Je veux parler des transformations de la ville de Bruxelles^ ville de 175,000 habitants, dont le budget de cinquante millions est très lourd et ne s'équilibre que grâce à des régies heureusement puissantes; et de la fusion administrative nécessaire dans une agglomération qui dompte 750,000 âmes, douze communes, dont les gares principales sont disséminées à St-Josse^ten-Koode, à Ixelles, à St-Gilles, à Molenbeek. Le® vices de cette... désorganisation sautent aux yeux. Us ont éclaté surtout lors de l'incendie de l'Exposition, quand les pompiers d'Ixelles, par exemple, essayèrent en vain de visser leurs tuyaux sur les prises d'eau dei Bruxelles... C'est depuis cette époque, d'ailleurs, qu'on a commencé à s'occuper sérieusement du problème. Un conseil intercommunal fut même créé, qui se composait de délégués des communes et de Bruxelles. Il y eut une belle séance solennelle d'installation à l'hôtel de ville. Le petit parlement bruxellois se divisa, alors en sections d'études et l'on... n'en parla plus jamais. Cette situation ridicule ne pouvait durer infiniment. A chaque instant, d'ailleurs, l'opinion publique faisait entendre des réclamations, et pour sa modeste part, votre serviteur n'a jamais manqué une occasion de faire sa partie de solo dans ce concert harmonieux. • ,,Tout. vient à point à qui sait attendre. La question de l'avant-port s'est posée et elle n'a de chance d'être résolue que si l'on annexe à Bruxelles deux ou trois communes au moins. Car naturellement, Bruxelles S'oppose à la création d'un avant-port, si cet avant-port n'est pas sur son territoire. Elle ne veut pas avoir dépensé quinze* millions pour doter Schaerbeek, Laeken et Neder-over-Heem-beek d'un port magnifique, tandis qu'elle devrait se contenter1 de rogatons, je veux dire des petits bateaux d'eau douce qui consentiraient à entrer dans ses bassins. A cette question se joint celle du voû-tement de la Senne, que les communes sont impuissantes à réaliser. Bref, le bourgmestre de Bruxelles, qui avait'toujours été fort réservé jusqu'ici là-dessus, — comme c'ela se conçoit, car on ne nous offrait que des communes assez pauvres, — s'est nettement déclaré. En même temps, la plupart des bourgmestres, interviewés par un de nos confrères, se déclarent partisans de la fusion. Bref, noiis allons d'un bon pas au ''plus grand Bruxelles"' de trois cent cinquante mille habitants. [Bravo! Et qu'on ne regarde pas, «-'il vous plaiîtt. à couper en plein drap... e , LE CENTENAIRE OE LOUIS VEUILLOT -X M. Julien de Narfon publie, dans la Revue de Paris, un article intéressant sur le centenaire de Louis Veuillot. L'appréciation qu'il fait du célèbre pamphlétaire est assez juste, bien qu'on puisse la tenir pour trop bienveillante. M. de Narfon loue le style de Veuillot. Il est certain Que la langue du journaliste est excellente. Elle est très pure, très rapide, très forte. Il avait tout ce qu'il faut pour très bien écrire, pour exprimer sa pensée avec charme, avec éclat, si la pensée chez ce maître journaliste n'avait été très terne et très pauvre. La seule idée, ou plutôt le seul sentiment qu'on trouve dans les très nombreuses pages sorties de cette plume alerte, c'est la volonté de servir l'Eglise, surtout la volonté passionnée d'abîmer ses adversaires. Il semble que toute la foi de Veuillot puisse se résumer en un mot : la haine de celui qui ne croit pas. Cette foi, ou cette haine, a possédé son âme. Il a trouvé pour l'exprimer des accents brûlants comme la flamme du bûcher. En cela, Veuillot a été vraiment catholique; en un certain sens, il a été vraiment chrétien. Car si nous sommes aujourd'hui frappés surtout de la douce et ardente charité, qui a fait la grandeur et la beauté du christianisme, il ne faut pas oublier que dès l'origine cette charité, si étrange que paraisse la contradiction, I a coexisté dans les âmes chrétiennes, g avec une intolérance absolue. " Qui croit au Fils a la, vie éternelle, dit " PE^ngile de Jean ; qui ne croit point "au Fils ne verra point la vie, mais " la colère de Dieu demeure sur lui". Et Marc n'est pas moins catégorique : '1 Celui qui croira et sera baptisé sera "sauvé; celui qui ne croira pas sera "condamné". On ne peut plus clairement exprimer l'idée que ne pas croire est un crime, un crime qui mérite le châtiment suprême, la damnation. S't-Jean Chrysostôme tire du principe une conséquence logique quand il écrit: " Quand tu aurais un " frère, né du même père et de la mê-" me mère, s'il n'est pas en commu-" nion avec toi, qu'il soit à tes yeux "plus barbare qu'un Scythe". De cette conception est née toute cette longue suite de persécutions dirigées conti-e les mécréants, les hérétiques.De cette source empoisonnée sont issus aussi les sentiments de haine fanatique dont les catholiques poursuivent ceux qui ne veulent pas courber docilement le front sous le joug de l'Eglise. Ces sentiments, les catholiques ne peuvent plus aujourd'hui les manifester par des actes, comme jadis, au XVIe siècle par exemple. La société civile, qui n'est plus assez croyante, ne le supporterait plus et saurait lempê-cher. Mais ils ne sont pas moins vivants au fond de leur coeur. Avec Bos-suet, notre clergé pense toujours que " ceux qui ne veulent pas souffrir que " le prince use de rigueur en matiere "de religion sont dans une erreur im-" pie ". L'article de M. Julien de Narfon apporte de ce fait des preuves évidentes. Il montre quelle a été à cet égard la pensée non seulement de Louis Veuillot, mais de ses collaborateurs de l'Univers. On les voit tous pénétrés de cette conviction intime que 1 heresie est un crime qui, dans une société bien organisée, devrait être puni. Que nos lecteurs nous permettent une citation un peu longue, qui sans doute ne leur paraîtra pas dénuee d'intérêt : Un rédacteur de 1' "Univers" écrivait avec un. tranquille cynisme : ba liberté, nous n'avons pas à peser ou ;à discuter' ses droits ; nous les nions tous . Et Cf. n'était cas là une simple boutade. Un à un tous les rédacteurs de 1' "Univers" exprimeront sous des formes diverses la même idée, je veux dire la même négation. . . Coquille écrit : " En principe nous sommes opposés à la liberté de conscience". Et encore: "Le principe idéal de la liberté est antichrétien". De la Tour: "Nous n'avons jamais eu qu'une définition et qu'une pratique de la liberté, et c'est celle-ci: il faut que l'Eglise soit libre." Du Lac : "L'Eglise admet le droit des protestants et des iuifs comme elle admet chez, les Turcs la polygamie, et dans les. pays idolâtres toutes les abominations qui y sont gn usage. A ses yeux le vol et l'adultère ne1 sont pas des crimes plus grands que l'hérésie." Léon Aubineau: "Le phisi honorable et surtout de beaucoup le meilleur défenseur de la vraie liberté de conscience, c'est le bras séculier des gendarmes." L'abbé Morel : "Nous sommes un journal qui se confesse... Telle est toute la raison du bénéfice d'écrire et de parler chaque jour que nous nous attribuons en le. refusant à d'autres qui n'offrent pas les mêmes garanties." Enfin Louis Veuillot lui-même : " Quand je suis le plus faible: j.e vous demande la liberté parce que tel est votre principe; mais quand je suis le plus fort, je vous l'ôte, parce que tel est le mien." Nous voilà loin de l'ancien couplet sur l'alliance nécessaire* de la liberté et de la religion, ou> sur l'orthodoxie de la déclaration des droits de l'homme. On a contesté, ie le sais bien, l'authenticité de cette formule véritablement cynique. Jules Ferrv en ayant fait état devant la Chambre au mois de juin 1876, Louis Veuillot en personne se hâta de protester qu'elle n'était pas de lui, et de la restituer à Montalembert qui, disait-il. "a laissé croirei qu'il me l'imputait malgré son invraisemblance". Et en effet Louis Veuillot ne l'a pas écrite, mais il l'a prononcée et M. Tavernier a donc tort de parler ici purement et simplement de légende. Louis Veuillot a dit la phrase en question au cours d'un entre tien avec Augustin Cochin qui, le jour même, la rapporta à Montalembert et à Emile Ollivier. Ce dernier l'a rapportée à son tour à l'éminent historien de Montalembert, le P. Lecanuet, dont je suis d'autant plus fondé à invoquer le témoi gnage, que je l'ai recueilli de sa bouche.Ces idées révoltaient sans doute certains catholiques-libéraux ; il en existait encore quelques-uns à cette époque. Elles arrachaient des cris d'indignation au noble cœur de Montalembert. C'était le temps, où un archevêque de Paris, Mgr Sibour, s'effrayait de voir l'école ultramontaine mener les fidèles à ' ' une double ido- j ' ' lâtriô : idolâtrie du pouvoir tempo-" rel et du pouvoir spirituel Que nous sommes loin de là f Le pouvoir temporel est mort et l'on peut prévoir le moment où 1e Pape, las d'être enfermé dans sa som- i bre prison du Vatican, se résignera à accepter les faits accomplis et l'unité ji! de l'Italie. Mais le pouvoir spirituel, i il est plus omnipotent qu'il ne l'a ja- I mais été. La servitude où il prétend n tenir la pensée humaine est plus étroi- j te et il n'y a plus d'autre alternative pour ceux qui revendiquent le droit l de penser que de sortir de l'Eglise. En même temps, à mesure que s'appesan- | tit sur ceux qui lui restent fidèles le ; despotisme du pouvoir spirituel, les j sentiments de haine violente qu'inspire le non croyant vont croissant et s'exa- j cerbant. Nous sommes, hélas ! mieux j placés en Belgique que partout ailleurs pour en juger, et peut-être à Gand j mieux, qu'ailleurs en Belgique. Nulle ■ | part l'Univers n'a fait école mieux que i cbez nous, sinon par le talent de Veuillot, peu' facile à imiter, du moins par | la frénésie de son intolérance. Person- ! ne n'en doute, nous le pensons bien. Si nous nous trompions, si d'ans un esprit timoré subsistait quelqu'incerti-tude sur ce point, eh! lisez donc le Bien public, lui dirons-nous, prenez le premier numéro du pieux journal qui vous tombe sous la main, vous^se-rez converti du coup ; si vous n'êtes pas aveugle, la pure lumière de. la Vérité luira à vos yeux. les missionnaires an Congo S— Réponse fia ministre des colonies à la qaestion de H. le sénateur De Bast M. le sénateur De Bast a pogé récemment au ministre des colonies la question, suivante : « L'article 1er de la convention avec le Saint-Siège concède aux établissements des missions catholiques au Congo les terres nécessaires à leurs œuvres religieuses (100 à 200 hectares de terres cultivables), moyennant certaines conditions, notamment l'article 2 stipule que chaque établissement de mission a l'obligation ou s'engage, dans la mesure de ses ressources, à créer une école où les indigènes recevront l'instruction. » Je prie M. le ministre de m'appren-dre : ,, 1 » Combien d'écoles ont été créées au Congo par les missions catholiques 1 ». Combien de missions catholiques ont reçu 100 à 200 hectares de terre 1 » Ces missions catholiques ont-elles reçu des subsides de l'Etat, directement j ou indirectement, pour la construction d'écoles au Congo ? ■» Dans l'affirmative, quelle est l'importance de ces subsides pour chaque école 's » Combien d'hectares ont été concédés aux missions protestantes au Congo qui ont ouvert des écoles 1 » Combien d'écoles les missionnaires protestants ont créées au Congo ? » Quelle est l'importance des subsides alloués aux_ missions protestantes pour la construction d'écoles au Congo 1 Enfin, l'article 4 de la convention stipule que chaque supérieur de mission, à des dates périodiques, doit faire rapport au gouverneur général sur l'organisation et le développement des écoles, le nombre des écoles, l'avancement des études, etc. » Je demande à M. 1© ministre si ces rapports ont été déposés aux dates périodiques et dans l'affirmative de bien vouloir déposer ces rapports sur le bureau du Sénat pendant la discussion du budget de la colonie ? » M. Renkin vient de répondre dans les termes que voici : La- question confond les articles 1er et 7 de .la convention du 26 mai 1906. L'article 1er porte que "l'Etat concédera aux établissements de missions catholiques les terres dont elles ont besoin pour leurs œuvres religieuses ", sans indiclation de superficie. L'article 7 porte que lorsque1 rétablissement d'une mission aura été décidé, de commun accord entre le gouvernement et l'ordre religieux qui veut la fonder, la superficie sera de 100 oiu de 200 hectares. L'honorable sénateur introduit donc dans l'article 1er de la convention, une indication de superficie qui n'est prévue que1 pour lies établissements crées " de commun accord". Les concessions données en vertu da l'article 7 sont relativement rares. Par contre, les concessions octroyées aux missions par application de l'article 1er, sont beaucoup plus nombreuses et l'état en a été dressé pour répondra à une question de la section centrale chargée de l'examen du budget pour'1914. Le gouvernement estime qu'il y a lieu de se montrer large dans l'octroi aux missions des terres qu'elles demandent pour les besoins de leurs œuvres religieuses.L'honorable sénateur pose cinq questions : 1. Combien d'écoles ont été fondées au Congo par les missions catholiques! Il serait difficile de répondre avec toute précision.

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