La Flandre libérale

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04 February 1914
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LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. S mois. i mois. 1 as. BELGIQUE s Fr. 2.0G 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonna au bureau du journal et dans tous Ie3 bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES ; 1 RÉDACTION Téléphone j Téléphone 13 AIVNOIVOE® Pour la ville et les Flandres, s'adresser aa tmreaa iû JournaL — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Syndicats chrétiens —»—■ On sai£ les difficultés qui sont nées en Allemagne parmi les ouvriers catholiques, qui se aont groupés en syndicats pour défendre leurs intérêts contre les patrons. Les uns de ces syndicats admettent dans leur sein, tous les ouvriers chrétiens, tant protestants que catholiques, ceux-ci restant la très grande majorité et par conséquent les maîtres réels de ^association. II n'en est pas moins vrai que ces syndicats, étant interconfessionnels, échappent en partie à la direction absolu© de l'autorité ecclésiastique. Ils ne méconnaissent nullement cette autorité, en matière spirituelle; mais, dans les conflits purement économiques, entre les patrons et les ouvriers, ils ont la prétention de juger librement de leurs intérêts. Le comité directeur de ces syndicats chrétiens siège à Cologne. Mais il existe, parmi les ouvriers et le clergé allemands, une autre tendance. Il est des syndicats qui n'admettent pas de protestants ; ils se déclarent soumis au clergé et à sa direction, même en matière économique. Ils sont catholiques intégralement. Le centre d'action de ces syndicats strictement confessionnels est à Berlin. Ces dissentiments ne sont pas restés confinés dans le monde ouvrier. Ils se sont manifestés même au sein de l'é-piscopat allemand. Pour arriver à rétablir l'unité entre les évêques, le Pape est intervenu en 1912, par une encyclique sur les syndicats. Cette encyclique condamnait en principe les syndicats mixtes; mais il permettait que, moyennant certaines garanties, ces derniers fussent tolérés. L'intervention du Pape elle-même ne parvint pas à rétablir la paix entre les syndicats interconfessionnels et leurs adversaires. L'encyclique déclarait en princine r Wi "La question sociale et les différ prends qui en découlent relativement "au caractère et à la durée du travail, "au salaire, à la grève ne sont pas'de "nature purement économique et ne "doivent pas être compris parmi les "questions qui peuvent être tranchées ' sans l'intervention de l'autorité ecclésiastique."Les évêques allemands réunis S Ful-3a adoptèrent une interprétation savante de ce texte, d'après lequel 1 Eglise ne doit intervenir dans les conflits économiques, que lorsque des intérêts moraux et religieux sont eh cause. Cette règle avait 'évidemment pour but de satisfaire en principe les catholiques'intégraux, sans mécontenter ou contraindre trop ouvertement les syndicats interconfessionnels. Mais cette mesure de conciliation ne fut Pas rte nature à satisfaire les purs ; l'archevêque de Breslau, Mgr Kopp, T'ent de désavouer cette interpréta-tan, en laissant entendre qu'elle n'a point reçu l'approbation du Vatican. La querelle n'est donc pas terminée. Ce sont "choses d'Allemagne", di-rez-vous. En Belgique, il n'y a pas d'ouvriers protestante, de syndicats "chrétiens". Nos syndicats catholiques "ont purement et exclusivement catholiques. Ils sont à la dévotion du clergé. Us ne le sont pas assez, paraît-il, yeux de quelques pointus. Il paraît, dit le Peuple, que, depuis quelque temps, les syndicalistes chré-|î®s> de Bruxelles, tout en restant twlèles à leurs sentiments religieux et i "wamontains, manifestent une certaine tendance à vouloir agir d'une manière indépendante en matière purent sociale. C'est du moins ce que semblent leur reprocher les critiques ultra-cléricaux, 'os purs parmi les purs. On sait que n«us avions déjà à Grand un petit journal français, La Correspondance catho-qui défend leurs idées, contre la Politique libérale! !" de MM. de Bro-qucville et Eenkin. | Ces purs viennent de lancer un jour-flamand, De Vlaajnsche Werk-man, qui refusera toute compromis-| s'on avec le "libéralisme" de nos gouvernants.Il nous a semblé que cette tendance ~ logique — qui se manifeste dans le sem des masses catholiques valait Q être signalée. Le prêtre doit être le maître de la société politique, des élections, de leurs mandataires, des ministres leurs agents. C'est lui oui doit penser pour eux, lui qui doit vouloir et commander par leur entremise. Le^ prêtre doit aussi être le maître (les âmes. C'est lui qui doit dominer (,s esprits et les cœurs des hommes, s femmes, des enfants, en matière de religion, de moi*ale, de science", de littérature. Est-ce que, par une conséquence inéluctable, l'on n'arrive pas aussi à réclamer pour le prêtre la direction absolue et exclusive de la société économique, des organisations ouvrières? N'est-ce pas à lui seul que doit appartenir le cli'oit ici de fomenter une grève, là d'empêcher la grève? Dans un payé, qui est vraiment catholique, c'est le prêtre seul qui pense, qui veut, qui commande, non pas en certaines matières, mais en toutes matières.Et les "civils" n'ont qu'à obéir... sans murmurer. ■■■ Echos & Nouvelles le gâehls du rillway Celle-ci est bien bonne, en vérité... _ Le désarroi ciui règne sur nos chemins de fer vient d'être expliqué d'une façon aussi lumineuse au'inattendue par M. le curé de M..., près dé Gembloux. Le digne prêtre a parlé du gâchis du railway dans son prêche du 25 janvier — parfaitement, et d'ailleurs, de quoi ne parle-t-on pas en chaire aujourd'hui ? Donc, ce pasteur perspicace a révélé les causes de la désorganisation. Les trains, a-t-il exposé en substance, éprouvent partout du retard. Pourquoi? Parce que l'embarauement et le débarquement des voyageurs, et surtout des voyageuses, se font trop lentement. Et pourquoi cette lenteur? A cause de la jupe entravée due portent les dames! Ceci est absolument authentique, et la conclusion du brave curé, c'est qu'il y a là une raison de plus de se conformer aux sages conseils de NN. S'S. les évêques en ce qui concerne les modes. %%% Brifaal et La Fontaine La bonhomme La Fontaine, si les dieux hospitaliers l'avaient fait naître en Belgique, dans la seconde moitié du XIXe siècle, siégerait sans doute à la Chambre, sur les bancs de l'opposition, et joindrait sa voix au concert... d'éloges dont on accabla, il y a quelques jours, le sympathique représentant de la délation, M. Valentin' Brifaut. Voici, en effet, ce qu'on peut lire dans la fable intitulée : "Le Lièvre et la Perdrix" : • « • » » ) 1 Il s'enfuit d'ans son, fort, met les chien» [en défaut Sans même en excepter Brifaut. "Il'1', cela pourrait être M. Masson, ou M. Hymans... Larousse, d'autre part, raoïu's apprend que Brifaut, sobriquet, vient de l'ancien verbe "brifer", qui veut dire "manger avidement". Le courageux député Basile, en effet, ne demanderait pas mieux que de "manger avidement" (soyons polis, comme Larousse) quelques petits francs-maçons, chaque jour, à son déjeuner. Malheti- j reusement pour vous, mon pauvre Brifaut, les gens que vous mangez se portent assez bien. %%% L'impôt sur le revenu Un officier supérieur retraité • nous écrit : Monsieur le rédacteur en chef, J'ai tenu garnison dans une ville où l'impôt sur le revenu existe. Comme la « Flandre libérale » l'expose fort bien dans son article : les nouveaux impôts, cette imposition est fort difficile à établir. C'est ainsi que dans la ville en question, les officiers, les fonctionnaires, les professeurs, etc., sont les seuls, à peu près, à payer intégralement leur part, car leurs appointements étant connus on a une base certaine pour les imposer, et beaucoup d'entr'eux qui n'ont aucune fortune paient plus que certains rentiers, par exemple, dont les revenus échappent au contrôle. Est-ce juste? Agréez, je Vous prie, mes salutations distinguées. La messslon de Léopold H La transaction entre l'Etat et la princesse Louise d'une part, entre la pïifcs-cesse et ses créanciers d'autre part, est donc un fait aoquis. Les princesses Stéphanie et Clémentine transigeant elles aussi, on va pouvoir enfin liquider la succession) de Léopold II en ce qui concerne la Fondation de Niederfulbach, la-Société des Sites et la Société civile de' la C'ôte d'Azur sur les biens desquelles les prinoesses renoncent à toute revendication.Un détail : les créanciers de la princesse qui ont signé la convention sont au nombre de soixante-dix. %%% L'Industrie de la îsaîe en Belgique Au cours d'une étude sur l'industrie de la fonte en Belgique, " l'Action Economique " signale que la production s'est élevée en 1®13, à 2,476,630 tonnes contre 2,301,2&0 en 1912 et 2,046,280 en l&ll, &oit donc, en faveur de l'année dernière, une augmentation de 175,240 tonnes ou 7,5 p. c. sur 1912 et de 430,250 tonnes ou 17,2 p. c. sur 1911. Au 1er janvier courant, il y avait en I Belgique 49 hauts-fourneaux à feu sur 58 i existants contre 49 sur 54 l'an dernier à pareille époque. Il y a donc aujourd'hui 4 hauts-fourneaux de plus. Le nombre des appareils à feu est demeuré exactement le même. Il y a, par contre, 4 unités de plus hors d'activité. Des 49 appareils à feu, 43 produisent de la fonte à acier (environ 2,380,000 tonnes en 1913), c'est-à-dire de la fonte destinée à la production au convertisseur Thomas, 4 de la fonte de moulage (95,000 tonnes) et 2 de la fonte d'affinage (28,000 tonnes), pour le travail au four à puddler en vue de la production du fer. Le rendement quotidien des hauts-fourneaux est actuellement le même qu'au début de 1913, soit 6,623 tonnes par jour, alors qu'au cours de l'été dernier il avait dépassé d'environ 500 tonnes la production de la période correspondante de l'année précédente. Les principaux producteurs sont les suivants: "Ougrée-Marihaye", à Ougrée ; "Sambre et Moselle'1', à Montignies-sur-Sambre ; la "Providence", à Marchienne-au-Pont ; la "Métallurgique du Hainaut", à Douillet; la "Société de Thy-le-Châ-teau", à Marcinelle ; "Cockerill", à 3e-raing, dont la production par vingt-quatre heures est respectivement de 1,000 tonnes, 900, 725, 575, 568 et 480 tonnes. Lex exportations de fonte, en tout temps peu importantes, ont comporté, en 1913, 16,760 tonnes contre 14,062 en 1912. La France est le principal client d'e la Belgique avec 13,900 tonnes en 1913 au lieu .de 9,426 en 1912. Les importations accusent une sensible diminution. Elles se sont élevées à 578,408 tonnes en 1913, au lieu de 780,365 en 1912, soit donc une diminution d'e 201,957 tonnes ou ni us de 25 p. c. Les principaux fournisseurs sont: l'Allemagne, avec 221,588 tonnes contre 347,542 en 1912; le Luxembourg, avec 140,887 tonnes contre 184,264; l'Angleterre, avec 129,ù43 tonnes contre 115,307; la France, avec 80,541 tonnes contre 130,789. %%% Les ministres d'Etat Nous avons dit que par suite de la mort de M. Xavier Neujean, le cohege des ministres d'Etat ne comptait plus qu'un seul libéral. ' D'après 1' "Etoile belge", le gouvernement songerait à élever à la dignité de ministre d'Etat ou M. Goblet d'Al-viella ou M. Sam Wiener. Il serait question aussi de M. Edmond Picard. #** Bourse des Industries au vêSemeat de Baiglqae O1® nombreux industriels et commerçants de Bruxelles et die province, désireux de grouper les industries d'u vête-ment, se sont réunis dans la^ capitale et ont créé une vaste association dénommée: "Bourse des industries du vêtement cïe Belgique Ils poursuivent le but de développer les rapports entre tous les intéressés et ■esipèrent ainsi provoquer d'heureuses transactions, donner plus d'essor et d'activité aux multiples industries du vêtement et amener cellesi-ci à prendre une première place parmi nos industries nationales.Une assemblée très nombreuse a procédé le 28 janvier à la nomination du comité eit à l'élaboration des statuts. Réunions tous les mercredis à 4 heures, au "Continental"', place de Brotu-ckère, Bruxelles. Pour tous renseignements et communications!, s'adresser aiui secrétaire du comité, M. Jean Bâillon, rue de l'Escalier, 20, Bruxelles. As palais de Bruxelles On assure que le Roi et la Reine auraient l'intention de donner au palais de Bruxelles deux soirées dansantes réservées à la jeunesse et n'ayant aucun caractère officiel. Ces fêtes seraient fixées aux 18 et 21 février. Le Roi offrira jeudi un grand dîner en l'honneur de M. von Below-Saleske, le nouveau ministre d'Allemagne. On Mistral du Hsrd Le poète national d'e la Frise, Waling Dijkstra, vient de mourir dans sa petite patrie, à un âge fort avancé. Ses compatriotes avaient pour lui un véritable culte et le considéraient comme un héros. Pendant soixante-dix années, cet homme, d'abord simple garçon boulanger, comme Stijn iStreuvels, avait lutté' pour le maintien du vieux dialecte frison. Sans grand succès d'ailleurs, il faut l'avouer; les "taalparticularisten" sont moins populaires en Hollande que chez nous. Toutes proportions gardées, il a joué là-bas le rôle que joua chez nous, en Flandre, Guida Gezelle, et que joue encore aujourd'hui, dans le Midi, le grand poète provençal Frédéric Mistral. Le cardinal qui danse C'est le cardinal Merry del Val qui a fait revenir le pape à de meilleures intentions touchant le tango, lui persuadant que ce qui le choquait, à savoir l'expression brésilienne : « tango », je « touche », était fausse et impropre. On appellerait le tango « le danzon » et tout Rome pourrait s'y consacrer. Or, le cardinal Merry del Val n'a- pas toujours été l'austère conseiller du Vati can. Il eut, avant d'entrer dans les ordres religieux, où son intelligence, ses vertus et ses qualités lui firent accomplir une rapide carrière, une jeunesse assez joyeuse. Il chantait et jouait la comédie volontiers ; il dansait à ravir et, de dix-huit à vingt ans, fut un cavalier d'infinie séduction.Et voilà pourquoi, resté fidèle à ses souvenirs de jeunesse, le prélat intervient aujourd'hui pour une danse en vérité fort innocente. * > "*g> O REVUE DE LA PRESSE Le « désarroi » sur le chemin de fer Le Bien public, comme nous l'avons dit hier, feint d'ignorer que c'est un confrère clérical, le XXe Siècle, qui a dénoncé les inconvénients de l'intrusion des curés dans l'administration des chemins de fer. Le Patriote qui a reçu une "correspondance volumineuse" au sujet du gâchis qui règne swr notre railway, publie aujourd'hui quelques lettrés sur lesquelles nous attirons l'ahtenti°n de notre pieux confrère gantois. Voici d'abord un édifiant passage d'une missive adressée au Patriote par des employés du bureau de la "Traction" : "... Vous êtes dans le vrai en signalant le désarroi du railway. Nousi avons lu la lettre que vous a envoyée un chauffeur. A notre tour, nous vous prions de dire que les dépôts regorgent de machines " hors service " d'après le "haut personnel technique". Ces machines ont une avarie qui les fait déclasser. Ce sont des modèles un peu anciens, tout simplement. Il en résulte que ces machines auxquelles il ne manque qu/une réparation sérieuse " pourrissent " dans les parcs des gares et les encombrent. En voilà du matériel, mais en voilà ! Il est vrai que si on l'utilisait il n'y aurait plus lieu de commander du matériel neuf et cela gênerait certaines... combinaisons". Jolies mœurs / Voici, d'autre part, ce qu'écrit un " haut fonctioiinarire " : r "...L'Etat est le plus déplorable des organisateurs et un fort mauvais patron. La politique déteint sur lui ". " La politique déteint sw lui " : On ne peut dénoncer plus nettement la plaie de l'électoralisme. La phrase est brève, mais combien éloquente! Qu'en pense le Bien public ? Enfin, ce dernier extrait confirme pleinement l'article publié dans le Ralliement par M. Eosseels — et que nous avons reproduit hier ; " Cela peut paraître étrange, nous écrit une personne bien au courant des choses administratives, mais les primes d'encouragement accordées à certains agents par l'administration, sont en partie cause, et du manque de personnel et du xetard des trains. Depuis que les machinistes sont assurés d'être payés intégralement en cas de maladie (même si elle dure plusieurs mois) le nombre, des malades a augmenté dans des proportions sensibles. L'administration a créé des primes de régularité allouées si le train; arrive à temps ou s'il regagne une partie du retard non imputable au. personnel de la locomotive, mais elle donne aussi des primes pour économie de charbon et elle paie des suppléments pour les heures de service dépassant les heures réglementaires.Or, pour rattraper un retard, il faut donner plus d'e chauffe, donc brûler p'us de charbon, donc perdre sa prime d'économie. En même temps on perd ses indemnités pour heures supplémentaires, et comme ces deux pèrtes sont loin _ d'être compensées par les primes aléatoires de régularité, vous devinez ce qui^ arrive... Une commission a été constituée; elle devra étudier ces difficultés et chercher un système qui n'encourage pas la " carotte " mais qui récompense sérieusement le travailleur consciencieux. 11 y en a heureusement encore beaucoup au chemin de fer. Et surtout qu'on n'abandonne pas l'allocation de ces récompenses à l'arbitraire et au bon vouloir de tel ou tel chef. Il faut des règles fixes, précises". La Belgique doit-elle avoir une marine marchande nationale? M. E. Van Loo s'occupe dans VAction Economique de cette importante question qu'il étudie sous ses divers aspects. Il constate que la Belgique se classe au dernier rang parmi les pays qui ne possèdent qu'un embryon de flotte commer* ciale : Le Lloyd: anglais a dressé le tableau des navires de la marine _ marchande potur chaque Etat. Cettei statistique nous apprend quia l'Angleterre dispose de 11,287 navires d'un tonnage brut de 20 million® 43-1,543 tonneaux; la flotte britannique poissèd'e une jauge nette totale, voiliers et vapeursi réunis, qui dépasse celle de la marine 'commerciale de tous les pays ensemble. Les Etats-Unis d'A-mérifiiuie suivent le Royaume-Uni avec 3,400 navires et 5 millions 527,636 tonneaux. Viennent successivement: l'Allemagne, avec 2,321 navires et 5,082,661 tonnes; la Norvège, avec 2,191 bateaux et 2,457,890 tonnes; la France, avec 1,582 navires et 2,201,164 tonneaux, et l'Italie, avec 1,115 navires et 1,521,942 tonneaux. Enfin, arrivent d'ans l'ordre : le Japon, la Hollande, la Suède, l'Autriche, la Russie, l'Espagne, le Danemark, la Grè ce, le Brésil, la Belgique1, l'Argentine, la Turquie et la Roumanie. Ainsi donc, notre pays, qui a donné l'exemple unique d'un épanouissement merveilleux, dont la population s'est plus que doublée depuis 1831, dont les chemins de fer, couvrant 4,679,000 mètres, sillonnent le territoire dans toutes les directions, dont la Banque Nationale escompte chaque année pouir 4 milliards et demi de francs d'effets, dont la fortune mobilière seule atteint 14 milliards de francs, dont Findustrie utilise une force motrice équivalant à celle de 6 millions de travailleurs, qui, de 1890 à 1912, s'est intéressé dans des entreprises étrangères pour plus de 3 milliards de francs, prouvant ainsi que sa force d'expansion capitaliste est vivifiante, dont le commerce général a passé de 202 millions de francs, en 1831, à 11 milliards 346 millions, en 1912, qui, par son activité remarquable, est arrivé "à détenir le cinquième rang parmi les nations commerçantes et le premier, proportionnellement à sa population, notre pays, disons-nous, après avoir accompli des> efforts prodigieux dans toutes les branches du domaine économique, ne se classe que 16e sur 19, au point de vue maritime ! —-— I. Lassera et Renan ■—*— On sait qu'un écrivain catholique, d un réel talent, M. Pierre Lasserre, donne en ce moment, à Paris, à la salle du Foyer, une série de conférences sur Eenan. Le dernier numéro de la Revue hebdomadaire nous apporte le texte de celle qu'il a consacrée à Renan critique et la Vie de Jésus. C'est avec curiosité, nous l'avouons, que nous avons ouvert ces pages. On sait- quelle explosion de colères dévotes a causée la Vie de Jésus, les haines qu'elle a concentrées sur l'auteur, les débordements d'injures qui se sont déversés sur lui. L'homme de talent qu'est M. La-serre allait-il faire sa part dans cet orchestre charivariq.ue ? Comme les temps sont changés î M. Pierre Lasserre ne ménage pas à Renan les marques de l'admiration la plus vive. Il prise, à juste titre, la finesse de son esprit, l'élévation de son caractère, l'étendue de sa science, la souplesse insinuante, la pureté, l'éclat d'un style incomparable. 'Ses éloges ne s'adressent pas seulement à l'auteur de l'Histoire des langues sémitiques, des Etudes sur la politique de Philippe le Bel, de tant de beaux et savoureux articles, dont la réunion forme d'admirables livres d'histoire ou de littérature. Ils vont à celui même qui a écrit les Isept volumes dé l'Histoire critique des origines du christianisme. M. Lasserre nous dit que Eenan a mis vingt années à se préparer à cette immense tâche, vingt années à l'exécuter. Il a donné, dans cette œuvre, nous dit-il, sa mesure comme savant, philosophe, écrivain, artiste et poète. Ce livre " est une de ces grandes " créations qui, de siècle en siècle, ' ' continuent le destin de la littérature "française, et conservent à notre " langue sa beauté ". Il y a là un effort d'impartialité qu'il faut reconnaître et respecter. Car M. Lasserre est un catholique fervent, chez qui la foi n'est pas sans nuire à la justesse et à la liberté de l'esprit. Il dit " l'indignation, la douleur que "certaines parties de l'œuvre, la " première entre toutes — la Vie de ' ' -7éstis —- ont portées dans les âmes "catholiques. Et ce sentiment ne laisse pas que d'influer d'une manière singulière sur l'appréciation qu& M. Lasserre fait de la Vie de Jésus. Il est trop intelligent et trop habile nour essayer d'en dissimuler la valeur ; mais il s'efforce, tout en la reconnaissant, de trouver dans le livre une lacune, qui en détruise la portée. Nous laissons la parole à l'écrivain orthodoxe. Mieux que personne, il fait sentir la difficulté périlleuse de la tâche qui s'imposait au critique catholique de Eenan. Abstraction faite du fond religieux du sujet, dit-il, et à ne considérer que le cadre historique d'ans lequel il se développe, il n'y en avait point qui fût plus en harmonie que celui-ci avec les aptitudes naturelles et a-equises de Renan. L'histoire de l'établissement du christianisme! dans l'humanité touche à unie variété de genres à laquelle il est infiniment rarè que s'égale la compétence d'un individu. Le principe chrétien a déterminé une révolution1 dans les mœi'ts, d'ans la politique, dans l'état social et dans la philosophie ; il a opéré sa conquête sur toutes les races et initions qui composaient l'empire romain. Pour saisir et représenter sous la totalité de ses aspects et dans toutes les phases de ses développements cet événement immense, il faut une formation ie-> tellectuelle très riche, une familiarité aisée et profonde de la pensée dans lesquels le christianisme est venu accomplir un changement et qui possédaient à Rome, en Grèce, à Alexandrie la complexité d'une haut© civilisation ; il fant posséder la religion et la littérature hébraïques, la métaphysique grecque, la politique romaine, l'âme et les coutumes des juifs et des peuples do l'Orient; il faut que l'esprit passe avec aisance d'un dialogue de Platon ou des " Ennéades " de Plotin aux livres des prophètes, des conseils de la synagogue à ceux du gouvernement impérial, des écoles d'Alexaiïd'rie à la. vie d'une bourgade galiléenne; car ce sont là comme autant de mondes étrangers les uns aux autres que le christianisme a mis en contact et l'on dirait presque : en fusion. Je ne parle pas des habiletés techniques et spéciales que cela suppose, telles que la connaissance des langues dans lesquelles les documents des origines chrétiennes sont rédigés, l'initiation archéologique, épigraphique... Or, cet ensemble de connaissances et d'aptitudes, nul homme du dix-neuvième siècle ne nous parait l'avoir réalisé au même degré qu''Ernest Renan, parvenu à sa pleine maturité., ni surtout l'avoir porté et manié avec autant de liberté et de souplesse. On comprend que l'idée d'une étude sur laquelle1 il pourrait le répandre comme un large fleuve lui ait inspiré de bonne heure je vague enthousiasme que cause au poète le pressentiment du sujet sur lequel il fera son chef-d'œuvre. Il est vrai que sa science d'hébraïsant lui a été aigrement disputée, mais par des hommes qui ne savaient pas plus d'hébreu que moi. Les spécialistes ne sont pas de cet avis. Je vous demande un peu si Renan, s'étant appliqué à l'érudition et à l'hébreu, domaines où des médiocres peuvent acquérir une valeur honorable, n'a. pas dû y excjl Le fait est que, si l'on met un peu le nez dans la littérature de l'exégèse biblique depuis Renan, on constate les traces profondes que ses théories y ont . laissées. " Toutes les compétences que com-" porte l'étude de la christianisation " du monde, Eenan les a-t-il donc pos-" sédées, s'écrie M. Lasserre?" Les incrédules diront oui, se répond-il à lui-même. Mais il fait un effort suprême, pour échapper à la nécessité de dire "oui" avec eux. Il est difficile de ne pas sourire de 1a- naïveté du moyen, par lequel l'habile écrivain tente de s'y soustraire. Parmi ces compétences, il en est une, dit-il, une seule que les croyants lui contesteront. Il est vrai que, si attachés soient ceux-ci aux lumières profanes de la science et de l'histoire, elle pèse à leurs yeux plus que toutes les autres ensemble : je veux parler de la compréhension du fait religieux, du fait chrétien en lui-même, de ce fait tel qu'il est dans un espr.it qu ipossède la foi. En va-t-il de ce fait, poursuit M. Lasserre, comme d'une constellation dont la figure apparaît la même, 'e quelque point de l'hémisphère qu'elle soit < b.ser-vée? Est-ce qu'un chrétien et ifn rationaliste ou naturaliste à la Renan peuvent se mettre objectivement d'accord sur une certaine notion du Christian' -jirie, et nsidé-ré non dans son institution e.\ter:^.uit, mais dans son essence intérieure, de la même façon que deux esprits s'entendraient, par exemple, sur les couleurs et la distance d'un objet de -vision que l'on tient pour un mirage et l'autre pour une réalité^ Il ne me semble pas que je lin trompe en répondant négativement. Le croyant ne reconnaîtra pas le christianisme, tel qu'il le connaît, dans la définition qu'en donne l'incroyant, surtout l'incroyant complet. H n'admettra pas qua le christianisme dont on peut parler, quand on en parle sans foi, soit le christianisme vrai et réel. L'incrédule qui parle du christianisme, parvenu à un certain degré d'intimité de la question, sera, je le pense, arrêté par le croyant qu« lui dira : « Vous n'y êtes point ». J'en conclus qu'une « Histoire des origines Utt christianisme », conçue indépendamment de ce litige suprême sur la vérité ou l'erreur fondamentale du christianisme, et placée tout entière sur un prétendu ter-vain scientifique neutre, est, à la rigueur, une impossibilité. Comment la finesse et l'acuité d'esprit de M. Lasserre ne lui ont-elles pas fai/t voir qu'il s'enfermait dans un cercle vicieux? Dieu, nous dit-on, a fait à l'homme la révélation_ de la Vérité, dont le témoignage lui est apporté par l'Evangile. Or, il se trouve que pour comprendre cet Evangile, pour saisir la vérité qu'il contient, il faut déjà la posséder, avoir la foi ! Qu'est-ce donc que l'Evangile a apporté au monde? Une bonne nouvelle, qu'il possédait déjà, puisque sans elle, il lui est impossible de saisir la parole divine ! A ce compte, Jésus n'est venu sau» ver que ceux qui déjà étaient sauvés, laissant dans la perdition, tous ceux qui n'avaient pas déjà le salut par la foi. Cela étant, il faut reconnaître que Eenan, n'ayant pas cette foi, ne pouvait trouver humainement des motifs de croire dans l'Evangile, malgré le soin et le respect avec lequel il l'a étudié. Incrédule, cette étude devait le laisser incrédule. 40'ianée - Mercredi 4 Février I0I4| QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 35 — Mercredi 4 Féuier 1914

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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