La Flandre libérale

1266 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 15 August. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7h1dj5b44k/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

40'limée — Samedi 15 Août 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. I. 227 ' Samedi 15 Août 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE A.SOJXrSTEIVIElVTS 1 moli. I mois. 2 «ois. 3 xk» BELGIQUE s Fr0 2.00 4.00 8.00 16.00 HJNION POSTALE 2 Fr. 3.75 9.00 Î8.0CÎ 86.00 !0n s'afesnns as feuruu du Journal et dans tout In bureaux i* poste BÊDACTÏON, ADMINISTRATION ET IMPRIMER!! IAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l.GAN® Qg@HNEMENTS ET ANNONCES g | - 1ÉDAGTIOM -Téléphone 32 i Téléphom 13 annonces )Pcmr la viSïe et les Flandres, s'adresser m tbarea® m, HonrnaL _ Pour îe reste du pays et l'étranger, s'adresser 1 l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles* mmmrnm-i-mm—mmmmMÊ—BÊmmmim—m LA GUERRE EUROPEENNE Sueeès des Russes et des Français IEn Belgfipe m LA BATAILLE D'HAELEN Dans la bataille qui s'est produite mercredi à Haelen, les Allemands avaient placé des mitrailleuses dans les maisons, ce qui a causé des pertes assez importantes au 4e de ligne. Parmi les ofliciers belges tués dans l'engagement de Haelen il y a le major Staoquet, le commandant Valider Goot et le sergent de Borgraeve, de Thourout. Un de nos soldats a été témoin de faits abominables. Il a vu des soldats allemands achevant las blessés belges avec la baïonnette. Le sergent-major D'Hondt, fait prisonnier, a été assommé à coups do crosse. VISION D'HORREUR M. Victor Boin, rédacteur au P e t i t Bleu, a parcouru, jeudi après-midi, le champ de bataille de Haelen, qui s étend sur un rayon de plus de 2 kilomètres. Voici ses impressions : Nous avons emporté de cette visite un souvenir inoubliable. La vision de la guerre nous est apparue brutalement, avec des détails d'horreur si effroyables qu'il est difficile de se les imaginer, si on n'en a pas été le témoin Nous avons vu un village entièrement dévasté et partiellement incendié. Nous avons vu une route si encombrée de soldats morts et de chevaux tués, qu'elle était devenue impraticable à tout charroi et que notre automobile n'y put passer ; nous avons vu sur le seuil des portes des femmes en larmes, au masque tragique. Nous avons vu du sang partout, sur Jes murs, sur la terra, sur les pavés du chemin ; et des ruines ; et des murs calcinés ; et des blessés que d'admirables prêtres transportaient en lieu sûr ; nous avons vu des choses que nos yeux auraient préféré ne jamais être appelés à voir. La barricada de Webbecorn, autour de laquelle se joua la partie décisive du drame, était encore gardée jeudi, à 2 heures do l'après-midi, par le lieutenant du Bus, du 2e guides, et quelques-uns de ses cavaliers.Devant la barricade, une quinzaine de chevaux morts, tués sous leurs cavaliers au moment où ils allaient atteindre les nôtres, gisent pêle-mêle. Un lac de sang est figé autour d'eux. Un essaim de grosses mouches noires bourdonnent autour des cadavres et sucent les plaies béantes que les balles y ont faites. Un paysan qui, à côté de nous, contemple avec crainte ce spectacle répugnant, nous dit en hochant tristement la tête : "C'est mauvais pour Diest, ça, monsieur; là soleil est trop fort et le vent souffle vers la ville. Il y a du choléra dans l'air ! " Nous marchons vers le village de Haelen, et mon ami et confrère Jean Bary, qui m'accompagne, me montre du doigt «ne fosse que des villageois creusent dans un champ. Quinze sous-officiers de uhlans sont couchés sur la terre surchauffée. Leurs | faces sont contractées, leurs membres tor-; «us ; certains, la bouche ouverte, semblent pousser encore un dernier râle d'a-| L'°nie dans une grimace horrible. Un jeu-| ne soldat, aux cheveux blonds, est éten-; du les bras en croix, frappé en pleine poitrine, la chemise entièrement rougie par ! le sang qui a coulé de sa plaie. yn autre a eu la moitié de la tête arra-| «née par un éclat d'obus... Bn entrant dans le village, nous trouvons dans un fossé des obus allemands 1 ont pas éclaté. n cheval d'officier git dans un ruisseau, les quatre fers en l'air, et son cava-UW est resté sous lui. La grille d'entrée d'une villa a été for-! , P3-!" \es fuyards ennemis, qui cherchèrent Vlsiblement à se réfugier dans l'ha-oitation Une petite pièce d'eau qui la I vrf f.St r°uSie Par le sang d'un cada-r£que 1 on devine dans la vase rjl obus ont troué des toits, ont en-»nçe des murs, ont démoli le clocher de ' 11 L,' dont, le drapeau tricolore a été ' Unpar s rna'n3 impies. g.., , ' *es barbares de Germanie ont con-rpnf s trfditions de cruauté qui valu-nt une <■ elébrité impérissable à Attila et a ses hordes. FAITS D'ARMES . «0urs du combat de Haelen, le lieu-i , du Roy de Blicquy fut cerné avec i hommes par tout un escadron de uh-ns. Lies Belges parvinrent à se frayer un I assage a coups de sabre dans les rangs menus et le vaillant lieutenant s'en tira ,]"■ mne avec quatre de ses hommes, tan--|V que les quatre autres étaient faits Prisonniers. *** Des cavaliers du 3e lanciers avaient été aits prisonniers par des dragons allemands qui les avaient enfermés dans une habitation particulière après leur avoir lie les mains. Pendant la nuit, nos hom-mos Parvinrent à ronger les cordes et à ' débarrasser ainsi de leurs liens. L'un x étrangla le gardien qui dormait et. sautant sur les chevaux des ennemie, les cavaliers prirent la fuite. *** Enfin, dans un petit village, un vieux soldat ayant fait la campagne de 1870, vit s'avancer soudain une patrouille de uhllans; il prit une trompette, sonna la charge et les ennemis tournèrent bride. TROIS AVIATEURS ALLEMANDS ABATTUS Les recommandations données à nos soldats de ne pas tirer sur les avions, par crainte de toucher des • aéroplanes belges, ne signifient pas que les " Tau-be " allemands pourront impunément explorer les positions belges. Jeudi matin, vers 11 heures, trois " Taube " survolaient la région de Diest et observaient les mouvements de troupes. Comme ils n'étaient pas très élevés, on tira sur eux au fusil sans les atteindre. Aussitôt, ils montèrent. Mais les canons intervinrent, et bientôt les trois aéroplanes furent abattus. Deux aviateurs étaient tués et un blessé. Un combat à Koville-Taviers 300 uhlans tués Nombreux blessés et prisonniers Jeudi matin, des forces belges composées de lanciers, d'infanterie et d'artillerie sont parvenues à cerner, aux environs de' Noville-Taviers-Forville, les nombreuses bandes de uhlans qui, depuis quelques jours, semaient la terreur dans le nord de la province de Namur. On évalue à 500 le nombre de ces uhlans. Un violent combat s'engagea au cours duquel nos soldats tuèrent 300 Allemands et firent les autres prisonniers. Un petit nombre de cavaliers ennemis parvinrent à prendre la fuite et à gagner les bois poursuivis par les nôtres. Les pertes belges s'évaluent à 16 tués ou blessés. LA RENCONTRE PRES D'EGHEZEE. Voici le récit qu'envoie, jeudi soir, au ' Patriote", un de ses collaborateurs: Voici des détails précis que j'ai pu recueillir sur place. Mercredi, à 4 heuries de i après-micu, trois cents cavaliers allemands, hussards et uhlans, accompagnes de soixante cyclistes et de quelques mitrailleuses, «oit pris possession du village) de Boneffe pt sont venus établir leur campement dans des retranehemems creusés par nos propres troupes, il y a huit jours. C'est là qu'ils ont passé la nuit, a 500 mètres du. village. Ils avaient avec eux quelques mitrailleuses et deux autos prises aux Belges. Mercredi! soir, ils ont "acheté" un cochon à Boneffe et ont donné en échange un ''bon de 120 francs à payer par la France". Le colonel et quelques officier® se sont arrêtée dans une superbe ferme où leurs chevaux ont passé la nuit, sous la garde d'un uhlan placé en sentinelle. Mais à Namur, le soir même, on connaissait l'existence de ce campement. Aujourd'hui jeudi, à 4 heures du matin, on donnait le signai du départ aux compagnies cyclistes du 10e et du 13e régiments de forteresse. Chacune des compagnies comprenait 140 hommes. Le lieutenant Roger de Kerchove de Denter-ghem les commandait. En même temps le colonel Iwein.s partait à la tête du 3ei escadlron du 1er lanciers, en viue d'appuyer l'action de nos cyclistes. Ceux-ci, à partir d'Eghezée, situé à 5 kilomètres de Boneffe, avancèrent très prudemment. Arrivés en vue des retranchements, ils rampèrent à plat ventre sur une distance de 300 mètres, puis à deux cents mètres environ du campement ils ouvrirent un feu très nourri et précis sur les Allemands. L'attention de ces derniers avait été attirée peu de temps auparavant par les évolutions au-dessus d'eux d'un biplan belge. Ils avaient tiré tant et plus sur l'aéroplane, mais en vain. Surpris par l'attaque des nôtnels, ils tentèrent d'abord die riposter. Mais leur feu fut singulièrement inefficace. "Si nous avions eu à faire à d'adJroits tireurs, disait un officier après l'action, nous y aurions tous passé. " Un exemple: un lieutenant allemand tire deux coups de revolver, à 30 mètres de distance, sur le Isergent Georges Fontaine, du lOme des forteresse;. Le sergent n'est pas atteint et du premier coup, il albat l'officier d'une balle entre les deux yeux. Oe sous-oifificiieir) s© loonduïsiirt duir&nt toute l'action avec une telle vaillance que, à l'issue, le lieutenant de Kerchove l'embrassa devant toiuis ses camaradlols. Le lieu/tenant lui-même mérite d'être signalé : il commandait les deux compagnies cyclistes à 25 mètres en arvant de ses hommes. L'engagement a commencé à 7 h 30 du matin. A 8 h. 1/4, les lanciers mettaient en fuite les dernier® Cavaliers allemands du côté de Branchon et de Was-seipjes.Du côté allemand il y a 40 morts Ils ont laissé une dizaine de blessés. Nous 1 leur avons pris une cinquantaine de che vaux et vingt-cinq bicyclettes, marque "Panther", deux mitrailleuses et les deux autos que les Allemands avaient prisels aux Belles. Nos soldats ont, de plus, détruit un poste de télégraphie sans fil installé depuis la veille. Dans une des automobiles se trouvaient deux soldats belges prisonnier», dont l'un, un lancier prisonnier depuis trois jours et un lignard du 8e die forteresse, nommé Dauvister, prisonnier depuis mardi. Ces deux prisonniers avaient les pieds liés. Au premier bruit des balles, le lancier tressauta violemment et s'écria: "Je suis sauvé." Il saisit unie carabine allemande et fit le coup de feu avec les siens. Il pleurait en visant. Nos pertes sont: deux tués et quatre blessés dont un est mort au courts de la j ournée. Après le combat, nos soldats sont rentrés à Namur par Éghezée, en portant des trophées. Sur tout le parcours la population poussait des hourrahs. Les soldats allemands, mis en fuite jusqu'à Wasseigesj se rallièrent à Am-bresin où ils mangerent à midi à la ferme du Soleil. A Boneffe) ils avaient piris quatre chevaux de cultivateur travaillant aux champs. Dans une ferme d'Ambresin ils ont pris trois chevaux et ont obligé le père du fermier à conduire un chariot transportant leurs bleesés. D'Ambresin ils se sont dirigés sur Moxhe' où ils se sont retranchés dans un bois, au carrefour dit de l'empereur, ainsi que dans une! ferme. C'est là qu'à 5 h. 30 la compagnie cycliste belge du 8e de forteresse, _ comprenant 108 hommes, a été surprise. Cette compagnie, après avoir subi quelques pertes, s'est repliée. A 4 heures, 150 Allemands se trouvaient à Folx-les-Geves, où desi estafettes cyclistes allemandes sont venues les rappeler.UNE BRAVE SENTINELLE. Voici un fait qui prouve la valeur de nos soldats en ce qui concerne la précision de tir. Un lignard, placé en senti-nellel dans uni poste avancé des environs del Lustin, vit venir vers lui un groupe de six uhlans. Il leUr cria: "Halte!", et comme ils ne s'arrêtaient pas, il les tua successivement tous les six au moyen des six balles dont son Mauseir _était chargé ! Le vaillant soldat a été vivement félicité par ses chefs et sera réc'jnpe;ijé ainsi qu'il le mérite. Les six chevaux des uhlans ont été ramenés à Namur. Encore an engagement près de Haelen Les Allemands mis en faite (Non officiel). — Un nouvel engagement a eu lieu jeudi, vers 5 h. 30 du soir, à Geet-Betz, à six kilomètres au sud die Haelen, dans le Brabant. Une colonne de 400 Allemands s'est avancée, mais l'alarme fut donnée par les sentinelles. Les troupes belges arrivèrent aussitôt et le combat s'engagea. Les Allemands prirent la fuite, laissant sur le terrain plusieurs morts. Dans les combats qui ont eu lieu à Haelen, le nombre des blessés belges est de 200. D'après certains renseignements, la circulation des trains serait rétablie jusqu'à Waremme. Retour effasif? Le retour offensif des Allemands sur Diest semblait se dessiner de plus en plus, jeudi après-midi. On paraissait devoir s'attendre à une attaque de nuit. LES CARABINIERS CYCLISTES Nos carabiniers cyclistes, qui font partie de la division de cavalerie, ont opéré avec succès en Hesbaye contre! les cavaliers allemands. Une section de vingt cyclistes ayant poussé de Hannut jusqu'aux environs de Tongres, dispersa un groupe de cinquante dragons allemands. Ils tuèrent six hommes, en blessèrent plusieurs et firent deux prisonniers, tandis que les autres fuyaient. La 3e compagnie cycliste, qui se trouvait à Hollogne-sùr-Geer avec un peloton de guides, fut prévenue de l'arrivée de deux escadrons de dragons. Deux cyclistes partirent en reconnaissance ; plusieurs balles sifflèrent à leurs oreilles, ils se replièrent, poursuivis par les dragons, et amenèrent ainsi ceux-ci sous le tir de leurs camarades qui s'étaient couchés en tirailleurs derrière une baie. Le combat fut de courte durée : les 150 Belges eurent bientôt raison des 250 Allemands ; ceux-ci eurent plus de 100 tués et 70 blessés et prisonniers.Les survivants s'enfuirent vers Waremme où ils furent ,attaqués par un sergent cycliste et quatre lignards. Surpris en pleine fuite, 25 Allemands se réfugièrent dans un parc, où le brave sergent viïkt les faire prisonniers. Le soir, le oaporal Artiges fut fait prisonnier par une patrouille de dragons ; ceux-ci s'empressèrent de dévorer les vivres que portait le soldat, puis ils s'endormirent, laissant leur prisonnier à la garde d'un cavalier. Celui-ci s'endormit à son tour et le cycliste en profita pour enfourcher sa machine. Cependant, il fit quelque bruit en passant sur une branche et les dragons, réveillés, se mirent à sa poursuite, tirant des coups de feu. Le brave caporal parvint néanmoins à rejoindre son détachement, où on lui fit un accueil enthousiaste. DEUX MORTS Deux décès se sont produits jeudi à l'hôpital Saint-Jean, à Bruxelles. Ce sont les premiers. Un brillant officier, le lieutenant Halleux, du 3e lanciers, à i Bruges, a succombé aux suites d'un coup de sabre reçu sur le crâne. Il était dans le coma lorsqu'il fut amené à l'hôpital, et jusqu'au dernier moment, il n'a pas repris connaissance. Le lieutenant Halleux avait devant lui un très bel avenir ; il était estimé de ses chefs et aimé de ses soldats. Le brave officier est mort dans les bras de sa! mère. Il devait se marier prochainement : sa fiancée a assisté à ses derniers instants. Ce fut une scène empoignante, profondément douloureuse. La seconde victime, René Verheecke, appartenait également anu 3e lanciers. Atteint d'une balle à la cuisse, on avait dû l'amputer. Il n'a pas survécu à l'opération.LE CASQUE DU PRINCE DE LIPPE Quelques derniers détails sur la mort du prince de Lippe et de son fils. Tous deux se promenaient en armes dans une rue de Seraing, lorsqu'ils furent suivis ©t abattus par un de nos soldats. Le casque du prince était tout rembourré de billets de banque. LA SATISFACTION D'UN OFFICIER DE UHLANS Dans un village voisin de Tirlemont, un officier de: uhlans s'est laissé prendre hier dans des conditions extraordinaires. Il s'est écrié en levant les mains en l'air : "Lebe Belgiën!... Ich bin zufrieden ge-fàngt zu sein! " (Vivo la Belgique!... Je suis content d'être pris.) UN AVEU ELOQUENT Après avoir essayé d'en diminuer l'importance, les Allemands reconnaissent aujourd'hui que leurs pertes deva,nt Liège ont été énormes. Un soue-officier prussien, actuellement prisonnier à Bruges, en faisait un éloquent aveu ces iours-ci en écrivant à sa famille que "LE BAIN DE SANG DE LIEGE (bloedbad) n'était pas nécessaire) " BIEN REPONDU ! Un officier' allemand détenu à Bruges a, parailt-il, demandé à être mis en liberté sur aarofe — Sur parole 1 lui a-t-on répondu. Mais comment nous y fier alors que votre empereur tient si étrange ■n'.'ut la tienne 1 M. EMILE VANDERVELDE AUX CANTONNEMENTS. M.Emile Vandervelde, ministre d'Etat, a visité, hier, les cantonnements d'une partie des troupes belges. Le leader du parti socialiste belge a encouragé -les soldats, leur a serré les mains, s'est entretenu avec eux. Emu et empoigné par l'allure des troupes, animées d'uh esprit patriotique vraiment admirable, M. Vandervelde, en s'éloi-gnant, s'est découvert et a crié : " Vive l'armée! Vive la Belgique! " Mme Vandervelde, qui accompagnait son mari, a distribué aux soldats des paquets de cigarettes. Les barbares... EMPOISONNEURS... Un soldat a déclaré à un de nos confrères qu'un aviateur allemand passant au-dessus de nos troupes, a fait pleuvoir sur elles une quantité de petits cubes de potage en poudre. Les Allemands croient sansi doute que nos soldats affamés s'empresseront d'améliorer leur ordinaire au moyen de ces comprimés. Ils en seront pour leurs frais d'imagination. Nos braves troupiers, mis en défiance par la largesse de nos ennemis, ont constaté que ces produits alimentaires peu recommandables malgré l'énorme publicité faite pour eux dans notre pays, contiennent des matières toxiques 'extrêmement dangereuses. Les expériences faites sur des animaux ont été concluantes. UNE SCENE D'HORREUR, Un lancier a raconté une( scène épouvantable dont il fut le témoin. — Un carabinier cycliste avait été fait prisonnier par les uhlans, aux environsi de Haelen. Les uhlans l'attachèrent avec des cordes à un arbre puis ils le fusillèrent, et comme, le malheureux agonisait, ils lui ouvrirent le ventre et prirent plaisir à lui arracher les entrailles! DANS LE PAYS DE JODOIGNE M. Houbotte, pharmacien1 à Jauche, près Jodoigne, rentrait paisiblement d'une promenade à Haumet, quand il fut arrêté par huit hussards, et un officier allemands. L'officier intima à M. Houbotte l'ordre de marcher devant lui, sa bicyclette à la main, ajoutant que, si des soldats belges tiraient sur eux, Allemands, ils abattraient immédiatement l'infortuné pharmacien. Sur cette séduisante promesse, M. Houbotte, qui voyait luire un revolver auprès de sa tempe, prit sa marche vers Jauche, réfléchissant en silence' aux moyens de s'esquiver. Arrivé à une cinquantaine de 'mètres de sa maison, M. Houbotte, jugeant proche le moment où l'on rencontrerait des soldats belges, brûla la politesse à ses gardiens.Ceux-ci, selon leur promesse, lui envoyèrent une décharge dont deux balles atteignirent le malheureux ; puis, le voyant tomber, ils crurent l'achever par trois coups de lance. M. Houbotte est actuellement soigné à l'hôpital St-Jean. Malgré ses cinq blessures, on a bon espoir de le voir rétabli bientôt. LES HUNS EN GAULE Un de nos amis de Huy nous écrit : " Il vient d'arriver à l'hôtel de ville de Huy un avocat à la cour d'appel de Liège, M. Lemaire, qui nous rapporte des faits authentiques auxquels il assista et dont il faillit être la victime de la part des pillards à la solde de Guillaume Attila. Sans être aussi atroces que ceux de Visé, de Warsage ou de Tongres, ces faits éclairent néanmoins d'un singulier jour la psychologie et les notions morales des cohortes germaniques. " M. Lemaire habite en été, avec su famille, une jolie villa à Awans-lez-Aywuil le. Il y goûtait, la semaine dernière u-core, les douceurs du calme et du ne pure atmosphère, quand, un beau jour, une galopade furieuse se fit entendre à l'autre bout du village : un escadron d'uhlans s'avançait, ralentissait bientôt le trot, puis mettait .pied à terre ; les hommes, revolver aux poings, prenaient possession du hameau terrorisé. " Leur premier soin fut d'attacher solidement le maréchal-ferrant à l'un des montants de son établi. Après quoi, s'a-dressant à quelques paysans, autant du revolver que d'un langage incompréhensible, les gradés signifièrent leur intention d'avoir à l'instant le curé et le " maire " à leur disposition. Les bonnes gens eurent beau s'époumonner pour expliquer qu'Awans n'était qu'un hameau, qu'il n'y avait pas de bourgmestre, les doux uhlans voulaient le maire et, affolés par les joujoux agités sous leurs yeux grands ouverts de peur, deux paysans allèrent quérir... Lemaire. " Le " Herr Hauptmann " fit alors aux "autorités" une harangue dont celles-ci ne devinèrent le sens qu'en recevant une liste fixant des quantités diverses de paille, d'avoine, de pain, d'œufs, de sucre, etc. à fournir. Une mimique expressive expliquait en outre que cette réquisition devait être terminée endéans les deux heures, ou sinon... aboyeurs ! '" La population, électrisée par les pistolets scandant tous les gestes du curé et du prétendu maire, se plia à ce qu'on voulut, fut payée pour les petites choses et, pour les fournitures plus sérieuses, reçut un bon " payable à Berlin après la guerre. " (!) " On chargea tout dans une charrette, y compris un veau tué dans une prairie ; on congédia l'ecclésiastique, on fit monter M. Lemaire, plus mort que vif, au milieu des denrées diverses, on encadra sa vénérable figure d'une paire de pistolets solidement maintenus par un uhlan dressé derrière lui ; on lui fit comprendre qu'au moindre geste hostile de la part de la population contre le précieux escadron prussien, il serait, lui, " kapùt ", puis on se mit en marche vers Aywaille. " Inutile de dire ce que fut cette promenade militaire, ni combien glorieuse fut l'entrée au village. " Arrivé au but, on aida le bourgmestre improvisé à descendre, on lui rendit mille grâces, on lui serra les mains, xm le remercia et on lui rendit la liberté. " En écoutant ce témoin digne de tous les respects raconter ces hauts faits de guerre de la valeureuse armée allemande ■— la première du monde — il nous souvenait d'avoir lu déjà quelque chose de semblable dans les livres de Mayne-Reid ou de Gustave Aimard ! Ou bien ces blonds Germains seraient-ils les innocentes et pures victimes des films sensationnels que tournent les cinémas de Berlin 1 " Ce qui se passe à Liège —— Les forts tiennent toujours Interview de M. Joseph Bologne député de Namur Nous empruntons à notre bon confrère La Province de Namur, l'article qu'on va lire. Il contient des dé'c.ils fort intéressants sur la situation, à Liège, sur l'occupation de la ville par les Allemand, < t sur les forts qui non seulement résistent toujours admirablement à la canonnade ennemie mais qui continuent à gêner beaucoup les mouvements des Allemands. Gomme La Province de Namur n'est pas répandue à Gand, les détails que nous publions ci-après auront pour nos lecteurs tout l'attrait de l'inédit: " Nous avons eu, jeudi matin, écrit notre confrère, l'agreable surprise d'une visite de notre excellent ami Joseph Bologne, député de N amur et conseiller communal à Liège II avait eu l'aimable pensée de venir nous rassurer sur le sort des Liégeois, et de nous permettre de dégager la vérité de tout le fatras de légendes et d'histoires rocambolesques répandues dans le public et dans la presse au sujet de l'occupation de Liège par les Prussiens.De tout ce que nous a dit M. Bologne, il résulte que l'on a considérablement exagéré les effets du bombardement de Liège, de même que les violences commises par les Allemands. Disons aussi de suite que notre ami a la plus entière confiance dans l'issue des événements. Il croit comme nous que l'invasion ne tardera pas à être victorieusement repoussée. M. Bologne habite actuellement Flé-malle ; tous les jours il se rend à Liège ; il y entre et il en sort avec la plus grande facilité. Tous les matins, il va acheter à Huy les journaux de Bruxelles, puis il les porte à ses amis de la municipalité liégeoise, avides, évidemment, de connaître les nouvelles de l'extérieur. Les fameux otages sont tous en liberté, et ils ne sont nullement l'objet d'une surveillance spéciale, comme on l'a prétendu.Voici en effet la proclamation qui a été affichée le 9 août sur les murs de Liège: VILLE DE LIEGE Le bourgmestre à la population, Je porte à la connaissance de la population que ceux de nos concitoyens qui étaient retenus comme otages à la Citadelle, viennent d'être remis en liberté sans condition. Le général commandant les troupes allemandes me charge d'informer également la population que les travaux militaires, que l'on exécute actuellement en différents endroits de la ville, ne sont point dirigés contre les habitants. Le bourgmestre de Liège, G. KLEYER. Il y a, comme on voit, dans cette proclamation le souci évident de rassurer la population. Celle-ci n'a rien à craindre des Allemands, tant qu'elle ne se livre envers eux à aucun acte d'hostilité. Les troupes allemandes occupent tous les bâtiments publics : palais de justice, musées, etc. Les magasins sont ouverts et les soldats y font des emplettes qu'ils paient sans marchander en espèces sonnantes. Par contre, les réquisitions de l'autorité militaire à l'autorité civile sont soldées en " bons de guerre . A 1 hôtel de ville, tous les services fonctionnent comme d'ordinaire, mais il faut obéir aux ordres de l'autorité militaire. C est le major von Bayer qui commande actuellement la place, le lieutenant général étant aile s'installer sur le territoire de Sclessin. Tous les matins, il envoie ses ordres a la mairie, et le bourgmestre doit s y conformer. S'il y a des réquisitions à opérer, les agents de nolice et les gardes civiques — sans armes — y procèdent.Les restaurants sont ouverts, fréquentés par de nombreux officiers. i S ,s0}dats cantonnent dans les rues et les habitants peuvent circuler paisiblement dans la ville. Les Allemands ont manifesté le détir que la vie publique reprenne autant quo possible son cours, mais il est inutile de liser qUe C 6St UD désir difficile à réa" Les journaux ne paraissent plus — et pour cause. Les tramways ne peuvent circuler dans ces rues encombrées de troupes et de véhiculés militaires. La Com-pagme du gaz n'ayant plus de charbon, i èc.airage public ne fonctionne plus. Au surplus, a neuf heures du soir, toutes les lumières doivent disparaître. Les dégâts occasionnés par le bombardement ne sont pas aussi graves qu'on l'a pretendu. ^ Cinq maisons en ville ont été endom-magees ; a Bressoux, les façades ont souffert davantage. Une arche du pont des Arches a ete détruite volontairement par nos troupes ; le pont Maghin a été incendie, mais les Allemands ont donné ordre de le faire réfectionner. En rassemblant tous les chalands qui t se trouvaient en Meuse ils ont construit un solide pont de bateaux au delà du pont Maghin, capable de supporter le gros charroi. Disons à ce propos que de Liège à Huy, en dehors de® ponts de Ombret, de Her-malle et d Engis que les. Belges ont fait sauter, il n'y a pas un pont de détruit. L etat-major allemand a réquisitionné des hommes du chemin dei fer pour aller déboucher tous les tunnels obstrués sur a ligne de^ la Vesdre: il compte sans doute rétablir la ligne pour pouvoir amener de nouvelles troupes et du matériel en Belgique. Toutes les gares de Liège : Guillemins, Longdoz, Palais, Vivegnis, Montegnée sont occupées par les Allemands. Des troupes sont aussi cantonnées à la plaine d'aviation d'Ans. C'est de là que partent tous les appareils qui viennent survoler notre pays. Il est^ inexact que des mitrailleuses aient été installées dans les rues ou sur les balcons des habitations. Le moral des troupes 'allemandes est loin d'être bon. Les officiers ont perdu la morgue des premiers jours; les soldats paraissent mornes et abattus. La plupart ne demanderaient qu'à "laisser ça là". Sous ce rapport, le contraste est frappant avec nos troupes et notre population.M. Bologne a assisté dans ces journées terribles, à bien des actes d'héroïsme qui l'ont profondément ému. Il a fait le service d'estafette entre les forts et il a pu voir avec quelle vaillance nos petits soldats marchaient au feu. Il n'a pas pris la pioche avec son ami Journez comme le "Peuple" l'a raconté : il avait beaucoup mieux à faire car on lui a.^ confié nombre de missions délicates et périlleuses qu'il nous a relatées avec une belle simplicité. Aux abords des forts, la population reste admirable de sérénité. Tout est pour la garnison du fort : les habitants se dépouillent pour elle. Bologne nous a raconté le trait touchant : avant-hier à Flémalles on a réuni 200 bouteilles de Bordeaux pour aller les porter à nos braves défenseurs... Puisque nous parlons des forts, disons qu'ils continuent à cracher la mitraille, faisant nuit et jour leur terrible besogne Ils peuvent tenir des mois et, à supposer qu'ils puissent sa rendre, il ne faut

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Periods