La Flandre libérale

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s.n. 1914, 12 July. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nv9959f32v/
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40* innée — DimaneSe 12 Juillet 1914 QUOTIDIEN. — 10 CENT. I. 193 «» Dimanche 12 Juillet 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE iLBONNEaMTENTS / X mois. i mois. § hou» v aa. BELGIQUE ? Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE * Fr. 3J5 9.00 18.00 36.00 Sn s'abonns au huraan du Journal et dans tous les bureaux d« poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : »« RÉDACTION -Téléphone 32 Téléphont 13 ANNONCES Pour la vïîle eî les Flandres, s'adresser an toareas é& ournaL __ Pour îe reste du pays et l'étranger, s'adresser à "Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles» ——' Ça va mal Il -paraît que "ça va mal". Ce n'est ias nous qui le disons. C'est le bulletin laroissial de Marche qui porte en exer-fiie ces mots : Que la paix soit en cette liaison. Tartufe, on le sait, ne s'est ja-nafis exprimé' autrement. fi|)onc ça va mal. Ça. va même très mal, Ipf notre confrère de sacristie: •f*Oui, ça va mal; d'aucuns même di-:cnt que ça va très mal, et l'on se de-nande ce qui nous est réservé. Le meurtre, le vol, la débauche s'étalent aui vrand jour ; on n'a plus foi en la parole jonnée, s'il n'y a un papier dûment signé." D'où viennent tous ces désordres 1 " De ce que leurs auteurs ne suivent plus la ligne de conduite qui a été tra-lê-î à tous les hommes ; de ce qu'ils ne îenforment pas leurs pensées, leurs dé-;i -s et leurs actions aux lois qui leur ont it'l imposées. " Ah! voilà donc un catholique qui ad-net la nécessité des lois, qui engage ses •jiopatriotes à s'y soumettre, qui recon-îaît donc la suprématie du pouvoir ci-fin... Halte: entendons-nous. Il y a, «Ion cet excellent bulletin paroissial, >h sieurs espèces de lois, et avant tout es lois de l'Eglise, les commandements IfiiDieu, les ordonnances relatives au :ulte etc. Quant aux lois civiles, qui viennent en îernier lieu, admirez: Les lois civiles, émanées de l'autorité séculière, tendent à la poursuite du lien matériel et temporel des citoyens, îk faisant respecter les droits de chacun, 'n maintenant l'ordre et en favorisant e progrès. Ces lois sont obligatoires en irircipe, parce que ceux qui les portent ion: des représentants et des dépositai-es l'autorité de Dieu. On ne pour-ait cependant pas s'y soumettre si, mé-or r; issant. leurs devoirs et leurs charges, ces législateurs donnaient des ordres fentraires aux volontés divines. P' Telles pont, en résumé, les différents espèces de lois auxquelles les hom-nes sont soumis. Elles ont pour but de eur montrer le chemin à suivre pour se approcher de Dieu ; d'éclairer leur in-elligence et d'inviter leur volonté li-)re à suivre telle voie plutôt qu'une au-ire qui les éloignerait de leur fin. " Il est vraisemblable que le bulletin pa--oissial de Marche est rédigé par le cu-•é de l'endroit. Voilà donc un prêtre jui use de son autorité religieuse, et que Bus payons bénévolement comme fonc-lopnaire, pour prêcher à nos frais la lésobéissance aux lois civiles dans certains cas. Quand Ja loi m'a pals uni but cou-Éssiohnel, quand elle n'est pas inspirée, piair l'Elgfee, il n'y a1 pas Lieu die s'y loumettre. Voilà ce que font imprimer les impudents personnages qui se rétament de l'ordre, de la famille, de la norale, de la discipline sociale. Dans une société normale, ce prêtre lerait soumis aux rigueurs des règlements somme fonctionnaire et aux rigueurs des ois comme excitateur. Les anarchistes le parlent pas autrement. Et ils s'éton-lent que "ça aille mal" ! Prennent-ils dlolnc les gens pour des imbécile® complets? Et s'imiag|inlemit-ite quie l'efe olérieaurx iroient encore en eux et en ce qu'ils prê-ghenit 1 Si ça Va mail dans Vols rangs, o'efet ju'on est encore clérical, mais qu'on l'est plus catholique, et que l'impiété lugmente avec l'hypocrisie. Si vous en doutiez, nous vous rappelle rons la volée de bois vert que 1' "Action démocratique" envoyait naguère à certain miomidie1 bien pensant: * " Que les cabots, les courtisans ou les petits jeunes gens de réputation équivoque passent une bonne partie de leurs journées et de leurs nuits à danser le pas de l'ours, le tango et autres " très moutardes ", c'est leur rôle et la moins malhonnête de leurs fonctions sociales. Que les messieurs et dames du monde — :'t du monde catholique — aillent se fourvoyer clans ces boîtes à trémoussements voluptueux, c'est chose regrettable et contre laquelle nous nous sommes élevés plusieurs fois. Mais que ces inconvenances aient lieu en grand public et sous les yeux mêmes de la famille et des plus respectables amis des danseurs Rms du monde, c'est une chose tellement énorme que l'on a de la peine à l'imagi ner. I Et pourtant cela est... " | Suit un tableau fort évocateur, qui se lermine par le mot cinglant de " trottoir• Ça va mal en hiaut. Mai® ça via mial en bas également. La criminalité juvénile augmente1 et lia piriessiet cléricale affecte d1 attribuer lei mal à 1'.affaiblissement de la moralité religieuse. Jolie morale, que cette morale-là. M. r®P°n^ant naguère dans la " Dépêche de Toulouse à des attaques de la Croix >ai prouvé, dains une série d'a.r ticles fort documentés, que la morale re ligieuse tolère et recommande même par fois le mensonge, l'équivoque, la séduc tion, la restriction mentale ; elle excuse le vol et n'oblige pas toujours à restituer ; elle proclame que l'égoïsme est une vertu. Nous avons vu qu'elle -enseigne la désobéissance aux lois. Elle encourage même la désobéissance aux parents, dans certains cas. Ça va mal 1 C'est peut-être que vous avez failli à votre mission religieuse et morale pour ne songer qu'aux moyens de domination politique. 7—»» w — M. <lc Broquevillc et l'Université gantoise ♦ M. de Broqueville s'est évertué à Turn-hout à regagner la confiance de ses amis politiques en abandonnant l'instruction obligatoire, le développement de notre état militaire, l'assurance obligatoire, cès pierres d'achoppement des dernières élections. Il a, par-dessus le marché, jeté un os à ronger aux ultra-flamingants en promettant pour octobre 1015 l'organisation à Cand d'une Université flamande. L'honorable ministre ne s'est pas expliqué clairement et il n'a notamment pas dit si cette organisation impliquait la suppression de l'Université existante. M. Verachtert, un député de Turnhout, affirme qu'il en est ainsi, mais avant de le croire et de courir aux armes contre semblable projet, nous attendons que M. de Broqueville le dise lui-même. Nous ferons en attendant observer que M. de Broqueville se fait des illusions s'il croit qu'une Université nouvelle s'improvise en quelques mois. Qu'il pourra aisément trouver des professeurs et un certain nombre d'élèves, soit, mais des locaux, des auditoires, amphithéâtres, cliniques, cela ne se trouve pas sous le pas d'un cheval, à moins de supprimer l'Université actuelle et d'expulser ses professeurs de leurs chaires. Seul le. délai fixé, octobre 1945, nous pmoade que telles ne sont pas les intentions de M. de Broqueville. Si par impossible il devait pu Atre autrement, la population gantoise, qui a aussi quelque chose à dire dans cette affaire, aurait à agir pour la défense de ses intérêts et elle nous trouverait à côté d'elle pour livrer le bon combat. Echos & Nouvelles La qu;sl!o î des lingues Le Soir annonce qu'un vif débat sur la question des langues se produira a la rentrée de la Chambre. M. Jules Destrée interpellera le chef du cabinet sur ses diverses déclarations relatives à la question flamande et à la politique du gouvernement en matière linguistique. MM. Xavier Neujean et Emile Royer interviendront dans ce déBat, qui sera particulièrement intéressant en ce sens que Mi de Broqueville devra faire connaître les intentions fermes du gouvernement.Dr zéro da trop Notre collaborateur Z. nous adresse ca billet: Ma chère "Flandre", Dans l'article sur les syndicats chrétiens d'Italie que vous m'avez fait l'honneur de publier dans votre numéro du 11 juillet, je lis que les syndicats chrétiens mixtes d'Allemagne comptent trois millions 500,000 d'adhérents. Je ne sais si ce chiffre est dans mon manuscrit; quoi qu'il en soit, il y a là un zéro de trop, et je m'excuse de n'avoir pas; rectifié l'erreur sur l'épreuve que vous avez bien voulu me communiquer C'est donc trois cent, cinquante mille qu'il faut lire. Remerciements et respects. Z. *** On prophète Irlandais Le chanoine Hannay, qui publie des romainis isoiisi le trarnsipajneaiib pseudonyme d© Georgie-A. Birmingham, connaît aujourd'hui un succès qui peut être durable. Il est probable qmei le prêtre s'est fait romancier1 aSfil idfê'trei mieux écouté et parce qu'il! avait un seirmon à faire entendre. Pourtant, les observations qu'il nous livre sur lia vie privée) et publique de l'Irlande peuvent s'appliquer a tout autre peuple. L'Irlande est en face .d'un problème à résoudre, mais d'autres nations se trouvent également en face dei difficultés analogues, et ce que Gecurge-A. Birmingham ezprimei à ce sujet est aussi vrai lorsque d'ioini envisage beaucoup d'autres nations. Le chanoine! Hannay, à travers ses1 roman® tantôt sérieux, tantôt comiques, fait danser devant nous une troupe d'Anglais, hommes et femm.es, de Lordc-Li eu tenants, de Chef-Secrétaires, avec leurs fils et leurs filles, de membres du Parlement, d'e philanthropes, tous désireux de faire le bien die l'Irlande, maiie surtout parfaitement grotesques. Tous les efforts anglais ayant pour but l'amélioration du sort de l'Irlande sont tournés -en défis'ici» dans ses livres, qui ne donnent par; un meilleur rôle aux Irfeni-diaiis eux-mêmes1, pas plus qu'aux Laiid-l'GH'ds qui» ont vu depuis cent ans grandir le nationalisme irlandais sans rien; prévoir En l'ace die iLady Chesterton de la "Nièce du Majqr", dont les tentatives d'un enseignement deila puériculture1 aux Irlandais sont tournées en bouffonnerie, voici Stephe.n 'Butler, le héros du "Mauvais temps'' qui, voulant demeurer à la f'Tss un nationa'kste et uni gentleman, aboutit a un© catastrophe. Les prêtres no sont pas mieux traités. Soius leur® apparence.:! tolérantes, aimables, amènes, ils dissimulent une effroyable rapacité pour le plus grand' bien de l'Eglise, et ils instaurent dans les couvento lie "sweating System". Les politicien!» ne sont quel des voix et des cris. La politique est représente© par des beuveries et deis vociférations. Les paysans sont sournoisement dépravés, comme les marchands se montrent cyniquement fraudeurs. Le chanoine Hannay condamne tous les efforts du gouvernement à une administration à la fois forte et indulgente, le Home Rule, le' développement de l'agriculture, etc., rien n'a grâce à ses yeux. Peignez le riche en vert, en rouge, en orange, vous ne changerez rien au travail des abeilles ; les réformes politiques ou sociales n'ont aucune importance... Seul, l'amour de Dieu, la foi sont capables de tout changer; le sentiment religieux sincère est à la base de tout perfectionnement humain. Telle est la doctrine de ce nouveau prophète qui, sous l'apparence d'un terrible pessimisme, contient de telles promesses d'optimisme. Vlelsr Hugo splrite Le spiritisme, dit M. Claudius Grillet dans le Correspondant, avait toujours intéressé Victor Hugo; pendant les longues soirées de Marine-Terrace il eut tout le temps de faire parler la Bouche d'Ombre. "Les tables, écrivait-il à Mme de Gi-rardin, nous disent des choses surprenantes. Elles ont confirmé tout un système cosmogonique trouvé par moi il y a plus de vingt ans. Nous vivons dans un horizon mystérieux qui change la perspective de l'exil, et nous pensons à vous, à qui nous1 devons cette fenêtre ouverte". C'était Mme de Girardin, en effet, qui lui avait appris à faire tourner les tables. Il existe de nombreux procès-verbaux de ces séances, rédigés par Adèle Hugo, et annotés par le poète. Les tables firent parler Léopoldine, la fille qu'il avait perdue, et, tout frémissant de cet émoi,, il écrivit le sixième livre des Contemplations. Elles firent parler Eschyle, Sliakesoeare, Molière, Luther, Bv-ro'n, Walter Scott, Chénier, sans compïer la colombe de l'arche, l'ânesse de Balaam et le lion d'An droclès. ' Ces conversations eurent pour résultat des cauchemars^ qui poursuivaient le poète jpsqu© dans l'état de veille ; il faisait, dit le docteur Caba-nès, du délire onirique. A ces hôtes illustres, s'ajouta bientôt un fantôme anonyme, la dame blanche de l'île, qui troubla la rpaix du ménnere. Mraie> Victor Hugio se fâcha et l'on cessa d'intetrroger les tii-Wes. Mais toute l'œuvre d!u> poète resta dès loris marquée die ce oomimerce aveic l'au-diellà ; soin nianthéisime. n'a pas d'autre origine. " Je suis le premier, disait-il, (qini ait parlé non seulemmt dlp ]'â,raie des animaux, mais encore de_ l'âme dle's choses." 1)1 croyait aux existences sucoessiviesl et est l^i plu." séri^iusjeimi^t du monde qu'il déclara un jour: " Je suis le têtard dPunl arclia.ns©." —— «»•»-< UN GRAND SOLDAT *«» La célébration des centenaire® d'écrivains n'est décidément pas inutile. Ainsi du centenaire du Prince de Ligne qui nous a fait faire déjà les plus charmantes ou les plus curieusesi découvertes. Le comité des fêtes publie^ on le patit, un choix des meilleures œuvres du Prince: " Mes adieux à Belœil ", avec une lettre du prince Charles-Adolphe Cantacuizène; "Lettres à la Marquise de Coigny avec causerie préliminaire, p«.r Henri Lebasteur ; "Préjugés et fantaisies! militiairesi ", «n d'eux volumes, avec étude, par le lieutenant-géne-ral baron de Heusch ; " Mémoires de ma vie avec préface, par Eugène Gilbert. Lesi deux premiers ouvrages ont parui, ainsi que le 1er tome du second. Que de révélations! Sans doute, on connaissait vaguement le talent littéraire du Prince par les menus extraits d'e ses œuvres que publient toutes Jes chrestoKiathies. Qui n'a pas lu le "Lapin" de La Fontaine ? Mais on ne savait pas tout ce qu'il y avait d'esprit aimable, d'esprit mordant, d'esprit enfin dlans cet être unique, et les ressources de ce prodigieux cerveau. Les "Lettrej à la Marquise die, Coigny " sont venues nous en instruire. Nous avons admire avec étonnement ce mélange savoureux de bon sens et die fantaisie, cet art de bien dire qui donne une valeur inappréciable aux moindres choses, cette faculté de bien voir et de tout voir, cette verve effrontée! qui ressuscite sans cesse le pago dans le diplomate et dans le soldat. Mais la publication des " Préjugés militaires admirablement présentés au publie par 1© général de Heusch, l'un de nos jïlus brillants officiers supérieurs et die nos écrivains militaires les plus distingués, devait accroître encore et notre étonnement et notre admiration. O'etii qu'ils nous dévoilent un Prince dé Ligne inconnu : là où nous étions accoutumés de voir1 un grand seigneur élégant et léger, occupé seulement de parades, de plaire, et qui, pour charmer ses loisirs, couche sur le papier les caprices ailés de son imagination, apparaît tout à coup un soldat, un magnifique soldat, profondément imbu de son métier, attentif à en conter tous les secrets, habile à disserter sur l'art de la guerre. Le courtisan, aux fines saillies s'estompe et s'évanouit. Il n'était, en quelque manière, qu'un déguisement sous lequel se dissimulait l'homme de réflexion qui partout, en campagne, chez lui, à la cour s'attachait à augmenter et à perfectionner sa science militaire. Lui-même l'avoue dans sa préface aux "Préjugés militaires " : " Je dis bien simplement ce que six campagnes et quelquefois six heures de réflexion par jour, sans en avoir l'air, m'ont appris. " J'ai souligné ces mots : sans en avoir l'air, qui sont très caractéristiques. Le Prince de Ligne veut bien être savant, il le veut même de toutes ses forces, mais il ne veut pas en avoir l'air. Avec le tact, le goût exquis qu'il doit à sa nais sance et à sa culture, il redoute plus que tout d'étaler une érudition pédan-tesque qui sente son grknaud d'un© lieile. Cette discrétion, ce soirn qu'il a mis d'e dissimuler sa science, de la noyer sous uni flot dtei bons nnots, ont fait du tort à ses idées. On n'a plus vu en lui que l'homme d'esprit. L'écrivain militaire a été négligé. Or, il se fait que le Prince de Ligne était, en manière de stratégie et d'e tactique, un réformateur qui précédait de loin son siècle. Soldat dans l àme, soldat dès l'enfance, so'dat avant tout et plus que tout, il aimait les soldats, les plus simples, les plus humbles, comme les plus élevés en grade. Il ne croyait pas que i'officier dût planer dans un nuage et se tenir à l'écart de son régiment. Au contraire, ii était partisan, avant la lettre, de la théorie des "baïonnettes intelligentes". Il travaillait de tout son pouvoir à éclairer, à enseigner 'e soldat, à s'en faire aimer, à lui inspirer confiance. Pour cela, il tâchait d'effacer entre lui et ses hommes la distance du rang et celle du grade. Il causait familièrement avec eux, s'enquérait de leur désir et de leur besoin, lnir expliquait ce qu'on allait faire, les encourageait, les stimulait, et, comme il l'écrit lui-même, les "électrisait". " Seuls, dit le général de Heusch, des bfficieirs de race mettent en pratique cette sollicitude pour ceux qui servent sous leurs ordres, et celle du Prince de Ligne est d'autant plus remarquable qu'à cette époque, où le recrutement ss faisait en grande partie parmi les mercenaires et les étrangers, on était, bien moins que de nos jours, enclin à la tendresse. " Ce n'est pas tout. Il y a, dans les " Préjugés et Fantaisies militaires", des conseils positifs qui montrent dans le Princei un réformateur décidé et averti. Tout d'abord, et c'est une manière de leit-motiv dans ses écrits, il raille en toute occasion les plans da bataille trop rigides et qui ne laissent rien à l'imprévu. Il pense que le général doit savoir exactement ce qu'il doit faire dans telle circonstance donnée, mais qu'il y a danger pour lui à être lié par des règles ou des formules. Le succès appartient le plus souvent à l'inspiration du moment. En second lieu, il préconise l'offensive, même quand on est obligé de se défendre. Il est l'ennemi des remparts de pierre et, comme Frédéric II, n'admet que les remparts des hommes. Derrière des murs ou dans des fortifications improvisées, le soldat s'aveulit et se déprime. S'il doit quitter son abri, il ne résiste pas aux suggestions de la panique. Au contraire, l'offensive déterminée,systérna-: tique, constante, entretient l'armée dans un état salutaire d'activité et d'enthousiasme. " Une bataille, dit magnifiquement le Prince, est une ode de Pindare. Il faut y apporter un enthousiasme qui tient du délire1". Il a également indiqué, Bien avant les tacticiens modernes, une amélioration à introduire dans la marche des armées, et notamment l'ouverture des colonnes sur les routes, la marche en ordre dispersé. Ce que pense et écrit au XXe siècle le maréchal von der Goltz, au sujet de la supériorité des cantonnements sur les bivouacs, a été pensé et écrit par le Prince au XVIIIe: " Il n'y a point de chaumière, dit-il, si mauvaise qu'elle soit, qui ne soit préférable à la plus belle tente". Mais c'est surtout en tactique qu'il se montre novateur hardi. Il était partisan de l'ordre déployé dans la bataille, ordre qui permettait au soldat de tirer plus souvent. Aussi s'efforça-t-il de trouver un fusil à tir plus rapide que celui employé de son temps. Il y réussit et son type de fusil, adopté par la Prusse, lui assura la victoire sur l'Autriche en 1866. Le Prince de Ligne créa aussi les services de tirs de combat, avec poudre et balles. Il fit peindre des soldats sur une toile et les donna pour cible à ses régiments; manœuvre identique, on le voit, à celle qui eut lieu, il y a quelques jours, à Beverloo. Il détestait les exercices de pa'rade et voulait ramener le maniement des armes au plus petit nombre de mouvements possible. Il réclamait la suppression des sentinelles inutiles et des fastidieux services d'honneur. Il voulait que le soldat fût équipé sobrement et légèrement, de façon à garder toute sa souplesse et toute son élasticité. Pour ce qui est de la cavalerie, il a des divinations étonnantes. Il expose tout au long la théorie actuelle de la cavalerie devenant au besoin infanterie, de la cavalerie divisée en cavalerie divisionnaire et en cavalerie d'armée. L'artillerie enfin attire son attention, l'artillerie qui, à cette époque, jouait un rôle si peu important dans les batailles. Il constate que les malles d'artillerie, très peu mobiles, que les armées traînent derrière elles, sont à peu près inutiles. Il demande qu'on les réduise, mais qu'on les place en première ligne. En cel qui concerne le recrutement, c'est à peine s'il ne se déclare pas partisan du service général obligatoire. En tout cas, il signale l'abuis des dispenses et des privilèges, l'insuffisance du volontariat et l'obligation qu'a tout citoyen de servir sa patrie. Il condamne l'odieux racolage qui sévissait de son temps. Il admet la rémunération des miliciens appartenant à des familles pauvres. J'en ai dit assez, je pense, pour montrer tout l'intérêt qui s'attache encore aux écrits militaires du Prince de Ligne. Mais ce qui est intraduisible, c'est le souffle d'héroïsme et dei générosité qu'on y respire. Ce grand soldat, ce grand écri- | vain avait un grand cœur. Et la Belgi- i que peut être fière d'avoir produit cet 5 homme. Georges RENCY L'Exposiiioe te Mm I LE « WERKBUND » I Sur la rive droite du B'hin, entre Deutz et Mulheim, c'est-à-dire sur les terrains que s'est annexés, en vue de son expansion future, cet important centre d'activité allemand qu'est Cologne, s'est ouverte depuis le mois de mai une grande exposition, vaste dans ses proportions et originale dans son caractère. C'est cette exposition, due à l'organisme connu sous le nom de "Werkbund", qui fut l'occasion, cette semaine, /l'une réunion dans la métropole de l'Allemagne occidentale de nombreux journalistes, représentant la presse des principaux pays d'Europe. Cette exposition, suivant la tradition, n'était pas prête à l'époque fixée pour l'ouverture de ses portes. Elle l'est seulement depuis un certain nombre de jours, et elle bat aujourd'hui son plein. C'est le moment qu'attendait la municipalité de Cologne pour attirer sur cette entreprise toute l'attention qu'elle mérite. Les "journées de la presse" furent 1 considérées comme un événement marquant, et l'accueil qui fut fait aux journalistes fut chaleureux et cordial. A peine arrivés à Cologne, ils eurent à subir un premier assaut d'amabilité au Stapelhaus, où ils furent conviés à prendre part à un "Bierabend". *** Le Stapelhaus est une des constructions les plus représentatives de la riche col lection de monuments anciens qui font l'admiration de tous ceux qui visitent la Cité-Reine des bords du Rhin, gloire du passé de cette jolie ville,, qui a le rare jirivilège de réunir en elle les charmes d'antan et les commodités de la vie moderne.Cologne, cité de travail et de plaisir, très vieille et cependant restée jeune, des ruines nombreuses y révèlent le temps où, fière et forte déjà, la colonie d'A-grippine servait de rempart aux Bo-mams.Le Stapelhaus dont la destination et l'époque sont celles de notre "Maison de l'Etape",fut, après restauration, transformé en brasserie tout comme la crypte de notre Halle aux Draps. Le Stapelhaus comprend deux salles très spacieuses au rez-de-chaussée, où se débitent ces excellentes bières allemandes', qui font le renom du pays; l'étage a été affecté à un musée. Toute la presse de Cologne, les grands journaux allemands, les principaux journaux belges, français, suisses, anglais, hollandais, autrichiens, voire italiens, russe® et norwégiens étaient représentés à la réception du "Bierabend", que présidait M. Cari Rehorst, bourgmestre adjoint de Cologne, président de l'exposition du "Werkbund", assisté du Dr Wagner, son secrétaire général et dévoué collaborateur. Au cours de cette soirée se créèrent rapidement dés liens de sympathie entre tous. Des mets allemands, arrosés de multiples pots de bière constituèrent le menu de la fête. M. Rehorst, hôte charmant, eut d'exquises paroles de bienvenue pour ses invités qu'il commença par remercier de n'avoir pas hésité à affronter les fatigues d'un long voyage pour venir juger de l'intérêt qu'offre l'exposition et se rendre compte de l'effort déployé par le "Werkbund". Il les y a conviés à boire, dans cette ancienne maison où se traitèrent jadis les affaires commerciales internationales, et qui fut le rendez-vous des commerçants de tous les pays, la meilleure bière que brasse l'Allemagne. Après qu'il eut proposé aux journalistes allemands d'acclamer leurs confrères étrangers, ce qu'ils firent avec enthousiasme, M. Ruyter, rédacteur de Ja "Kôl-nische Volkszeitung", président du Syndicat des journalistes de Cologne, porta également un toast au nom de cette association.Et entretemps on put entendre et apprécier le concert militaire donné par l'orchestre du 1er bataillon de pionniers westphaliens, sous la direction de leur Chef, M. Weber. La musique jointe à un accueil franc et sincère retint l'assistance fort tard. *** Le lendemain, dès 9 h. 30, tout le monde. était présent à son poste: au pied du "Dom", ainsi qu'on appelle la magnifique et imposante cathédrale médiévale qui domine non seulement la ville mais toute la région environnante. On y prit place dans des voitures de tramways électriques qui se mirent aussitôt en marche pour traverser d'abord l'interminable pont monumental de Ho-henzollern, flanqué de ses tourelles_ de. forteresse, précédées de quatre cavaliers de bronze', fièrement campés sur leurs montures de guerre, et contourner ensuite toute l'Exposition avant d'en atteindre l'entrée, Il y avait eu de l'orage la veille ; la pluie avait continué à. tomber par intermittences et il pleuvait fort au moment de l'arrivée à l'Exposition. Des journalistes ne peuvent s'en émouvoir. Qu'importent les intempéries ou les difficultés! C'est le but seul qu'il faut t-nvisager. Et dar_s l'espèce, il s'agissait de visiter l'exposition du "Werkbund", sans se soucier des fantaisies.... accessoi res de Dame Pluie. Il a été beaucoup question en Allemagne, dans le cours de ces dernières années, du "Werkbund". Et par le fait de son exposition qui attira déjà des foules énormes de visiteurs et cjui doit en faire affluer tant encore d'ici au mois de novembre, et spécialement pendant la période des vacances, le "Werkbund", est aujourd'hui une institution dont le. nom est fort répandu, mais dont la définition est imprécise pour beaucoup. M. Rehorst, s'est attaché à l'apprendre à la presse dès qu'elle fut arrivée à l'Exposition, en une conférence qu'il lui fit dans la salle des congrès et réunions, qui forme le centre du "Farbenschau " oui "Palais des Couleurs". Il le détailla en langue allemande et après lui M. Mullendorf, de la "Gazette de Cologne", et qui appartint jadis au groupe de correspondants étrangers établis à Bruxelles, en donna une traduction française très claire et très nette. Le "Werkbund" fut fondé à Munich en 1907, dans le but d'exercer une action salutaire sur l'art industriel de l'Allemagne. Son -siège fut transféré ultérieurement à Berlin. C'est une association, un groupement d'industriels, d'artisans, de commerçants, et d'artistes, qui s'est assigné la mission de relever le niveau de l'industrie nationale par un contact continuel avec l'art, et ce à la faveur d'un enseignement fourni par des conférences et des publications. Il s'agit de faire pénétrer le sentiment artistique dans la vie moderne allemande.lO'est en juin 1912, au cours d'une assemblée générale tenue à Vienne, que fut conçu ie projet d'organiser une pre-; mière exposition à Cologne : première

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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