La Flandre libérale

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02 February 1914
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s.n. 1914, 02 February. La Flandre libérale. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/f18sb3xm4k/
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LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mais. 8 mois. i mot*. I sa. BELGIQUE : Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonni ai bureau du Journal et dans tous les burtaax ds posta w—g——wwcwiPM—p—fmmmuufci'i«i«P"in idiwg—km—in m» iiiiiinitaaiwiBBBWBPWMWwanBg RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAHD ABONNEMENTS ET ANNONCES : I -«RÉDACTION — Téléphone 32 | Téléphone 13 ANNONCES Ponr la ville et les Flandres, s'adresser an foereaa ia journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser h l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles» politique et éleotoralisme De bons apôtres s'en vont partout | prêchant, surtout depuis quelques [ années — et l'antienne a été reprise [ avec une vigueur nouvelle en différents [.domaines ees temps derniers —, que I ]a politique prend une place excessive | dans nos préoccupations. A les en | croire, nous devrions nous borner à [ " faire des affaires Que l'on veuille [ nous imposer, au nom de passions ( excessives, une loi scolaire inique et [ dangereuse pour le pays, nous devrions | nous borner à nous incliner en sou-[ riant. Que la liberté de conscience soit i partout menacée, à l'armée, à l'administration, au Congo, qu'importe? La ; . " politique " est dénoncée comme f une malfaitrice qu'il faudrait frapper | de mépris. On ne nous dit pas, d'ailleurs, exactement, ce qu'on lui reproche, et comment l'on procéderait si la " politique " était étouffée. Ne faudrait-il plus discuter les budgets, les lois, les choses de l'Etat, de la province, de la commune ? La distribution des [forces et des énergies du pays, qui la | réglerait ? Il faudrait, pour être logi-fque, supprimer Parlement et conseils, [remplacer tout cela par l'autocratie. [Parviendrait-on, d'ailleurs, à faire [taire la voix de la foule? Et la " poli-I tique " ne subsisterait-elle pas, autour Nu despote, sous sa forme la plus méprisable, celle de l'intrigue, de la [délation, de la calomnie? C'est là, en vérité, une sorte de politique qui ne déplaît point à certains: on l'a bien vu ces jours-ci. Mais [on a vu aussi, grâce au fouet vengeur [deM. Masson, ce que nous en pensons. Et puis, qu'est-ce que tout cela [signifie? Que veut-on changer S, | l'ordre des choses établi, le meilleur [ que la suite des siècles nous ait apporté [finalement, après des luttes prodi- [-penses? Eien : on n'oserait rien for-imule'r, ni mémo concevoir. Pourquoi donc parle-t-on dans certains milieux, avec tant de dédaigneuse insistance, de la " politique "? Et I comment quelques-uns se laissent-ils Iberner, jusqu'à exprimer vis-à-vis de [ceux qui acceptent la charge de dépendre l'intérêt collectif un mépris [trop facile, jusqu'à s'en faire gloire et [à en tirer à leur profit, une prétendue hupériorité? | C'est que le parti au pouvoir a le [plus vif intérêt à ce que l'opinion flottante s'éloigne de la " politique " et [qu'il s'efforce de créer une confusion, Idans ce but, entre la " politique " et I l'électoralisme ". Et c'est ce que [les dupes confondent bénévolement. I C'est au contraire l'honneur du [parti libéral et de ses mandataires de p avoir jamais écouté que la voix supérieure de la conscience; de ne s'être ■ ®spiré que de l'intérêt général. La ■ politique, c'est la discussion des inté- ■ rets généraux. L'électoralisme, au ■ contraire, flatte l'intérêt particulier, ■ top souvent opposé aux autres. De ■ sorte que non seulement la politique I est une chose absolument différents ■ Qfi l'électoralisme, mais encore elle lui ■ est souvent opposée et doit maintes ■'ois le combattre. ■ C'est de l'électoralisme, et non de ■ la politique, qu'a vécu le gouverne-■ment catholique, au risque même de ■ compromettre la sécurité de la nation. ■ ~e 5°uci d'électoralisme s'est mani-I d'une façon indécente voici ■ tantôt deux ans, quand, à la veille de ■ la consultation du pays, on dissimulait ■3T,3c soin la situation financière et ■ Quand on combattait le programme ■libéral de défense nationale. ■ L électoralisme, c'est malheureuse-■®ient le revers de la médaille, en ■ matière politique. Et ceux qui, comme ■ |ln grand ministre libéral, veulent de I , 'oyautê en tout, n'hésitent pas, ■ ijieme à la veille d'élections, à deman-I jflr au r>avs des sacrifices nécessaires, I méprisés par les électoralistes. I qu'on peut reprocher au parti I clérical de plus grave, peut-être c'est, I efi même temps qu'il menait la lutte I contre la liberté de conscience, et pour I i1. SuPrématie de l'Eglise sur l'Etat, I d avoir constamment flatté les in-I 'nets les plus bas d'une population I ion éclairée. En matière d'enseigne-I ment, leur gros argument, c'est la I question de gros sous : les moines I j^^gnent à meilleur compte que I ftat et que les communes. En ma-I «ère militaire,* c'est la rémunération I «es miliciens, qu'ils agitent. En rna-I 1ère coloniale, c'est "la bonne affaire" [ jluus faisaient miroiter, naguère. Et '-belle idée mutualiste, elle a été [ (lft°nnée, salie, r a va lie pa,r leur élec-I torahsme. Mais l'électoralisme aussi a ses revers. Car les promesses faciles ne se réalisent pas toujours, et il faut rendre des comptes. C'est ce qui se produit en ce moment, par le fait des impôts, du déficit oongdlais, des charges nouvelles, du renchérissement de la vie, du gâchis sur le railway. Qu'on nous permette donc de sourire de ceux qui ressentent un si beau dédain de*là politique : ce sont les pires '(JjeÀoralistcs. Nous verrons bien si la politique saine et loyale n'aura pas finalement raison d'eux. LE DÉBAT SCOLAIRE La liberté du père de famille La -Chambre, après avoir rejeté — comme il fallait s'y attendre — droite contre gauche, les amend'ements de la gauche relatifs à l'organisation obligatoires des œuvres scolaires et l'inscription d'un cours de morale au programme des écoles primaires, a abordé 1" examen des articles 25 et 26 d*u projet de loi, concernant l'organisation des écoles. Le débat a commencé par un excellent discours de M. Pecher, qui a prouvé la désorganisation complète de l'enseignement public dans la Campine. En voici quelques extraits : " Dans le Limbourg, sur 200 communes, l'enseignement communal n'est organisé que dans 131. Plusieurs localités comptant plus de 2,000 habitants,, par exemple: £tamont, Neerpelt, Tessender-loo, Lanaeken, Neer-Oeteren et d'autres, ne possèdent pas d'école communale. A Saint-Trond, ville de 15,000 habitants, il y a, si l'on excepte le hameau de Melver, une école communale avec une classe et un instituteur. Dans la province d'Anvers, à Turn-hout, l'école communale était extrêmement surpeuplée. Les cours furent dédoublés: le premier jour de l'ouverture des cours nouveau*, cent trente élèves se présentèrent pour un, instituteur 1 J'ajouterai que dans beaucoup d'écoles communales la surpopulation est excessive. J'ai à mon dossier des éléments qtii témoignent > que certaines classes comptent jusqu'à 110 et 115 élèves. Les moyennes générales révélées par les rapports triennaux comportent pour certains ressorts 47 et même 56 élèves par classe. Il y a là une situation inquiétante qui s'imposa à toute notre attention.• • •> • » g Une obseravtion! quant à l'enseignement des jeunes filles. Cest un phénomène profondement regrettable que l'élimination des écoles communales pour filles. Les écoles spéciales sont l'exception. La plupart des écoles accessibles aux filles sont des écoles mixtes, en principe des écoles pour garçons, mais au personnel enseignant desquelles il est adjoint une maîtresse de couture. Pareil régime ne répond ni aux conditions d'un bon enseignement, ni aux désirs des parents, et si ces écoles sont désertées par les jeunes filles, il ne faut pas en chercher la cause ailleurs. En tout état de cause, il faudrait que la volonté des pères d© famille fût l'arbitre et qu'ils eussent le droit de récla*-mer >un enseignement spécial pour les jeames filles, s'ils sont assez nombreux. Bien plus: beaucoup de communes n'ont même pas d'écoles mixtes accessibles aux filles, à défaut d'e personnel enseignant féminin. Par une mesure illégale, elles ont supprimé l'emploi de maîtresse de couture, en sorte que dans une infinité de localités, plus de 900, les parents se trouvent mis dans l'obligation. d'envoyer leurs filles à l'école congréganiste. Il y a là une atteinte évidente à la liberté de conscience. Dans la province d'Anvers, comme d'ans toute la région flamande, les parents n'ont plus le choix de l'école, et c'est l'école confessionnelle qui, de fait, leur e3t imposée pour leurs filles. Nul homme tolérant ne saurait excuser cet abus. • •**>••••» v , t i * • 1 Notre dernier amendement limite à 40 le nombre des élèves par classe. La surpopulation est un mal que nous devons combattre par la loi. Dans les grandes villes, et notamment à Anvers, la surpopulation est écartée avec soin. J'ajoute que les législations étrangères, telle la législation hollandaise, sont entrées dans la voie de la limitation. Le chiffre de 40 m'a paru d'evoir être adopté, parce qu'il répond aux nécessités pratiques, mais l'essentiel est que les autorités administratives se voient obligées de créer des classes en suffisance. *' Il résulte clairement de ces faits — ainsi que de ceux qui ont été exposés par MM. Rens, Nolf et Ozeray — que l-e projet de loi scolaire ne garantit pas la liberté du père d'e famille dans le choix de l'école communale. Le projet de loii contient à ce sujet dés lacunes nombreuses qui ne disparaîtront que par le vote des amendement® de la gauche. Comme l'a très bien dit M. Pecher: • " Nos propositions sont inspirées par le principe de la liberté des pères de famille et par l'intérêt communal. C'est une modeste compensation aux avantages accordés par notre législation aux éooles libres. Il serait injustifiable que dans un régime qui fait la part si large à l'enseignement confessionnel, des garanties sérieuses n'entourent et ne protègent pas l'enseignement de tous. Celles que nous demandons sont modérées et légitimes. Si vous deviez nous les refuser, vous condamneriez 'une quantité de pères de famille à un régime de contrainte et d'oppression, que vous ne toléreriez pas une heure s'il vous était appliqué. " _________ *** L'epipmm spécial put filles .—g— On sait que eous le régime actuel, comme eous lei régime proposé par M. Poullet, l'école unique créée ou maintenue par une administration communale, doit être mixte, c'est-à-dire qu'elle doit être accessible à tous les enfants de la commune, sans distinction de sexe. Comme la commune satisfait à ses obligations légales en créant ou en maintenant une seule école, le gouvernement ne pourrait obliger la commune à créer deux ou plusieurs écoles spéciales ayant un enseignement séparé pour les deux sexes. Or, l'école mixte, la coédu-cation est condamnée par le clergé; elle constitue donc une arme contre l'école publique et nous constatons que dans la plupart des communes qui ne possèdent qu"une seule école. communale, celle-ci est devenue l'école pour garçon, alors que toutes les filles fréquentent une école libre, adoptée par la, commune ou subsidiée par l'Etat. M. Nolf, dans l'excellent discours qu'il a prononcé vendredi à la Chambre, a indiqué un remède à cette situation ; il a demandé à la Chambre le vote de la disposition suivante: " Toute école communale cessera d'être mixte et comprendra, une section spéciale pour filles établie dans un local distinct, si un nombre de chefs de famille, ayant ensemble aui moins vingt filles d'âge scolaire, en réclament la création, et si la population de l'école comprend aui moins cinquante élèves. " A F appui de cet amendement et pour montrer combien les cléricaux forgent, par leurs propres lois scolaires, des armes contre l'école publique, M. Nolf a cité quelques passages de la brochure du chanoine Tournier, publiée par l' "Action catholique" de Paris» sur la coéducation des sexes. Celle-ci y est condamnée de façon aussi énergique qu'absolue au nom de la foi, de la morale et de l'avenir de la patrie. Bien plus, ce chanoine dénonce ce régime de coéd'u-cation mixte comme un plan de conception maçonnique et comme indigne d'une nation civilisée : " Le péril d'immoralité du système de coéducation en vigueur dans un nombre d'école publiques demande une action méthodique et prompte des pères de famille. ' "Il a été dénoncé par les cardinaux, archevêques et évêques de France, en termes formels, avec une clarté et une vigueur à laquelle les Amicales d'instituteurs rendirent elles-mêmes hommage en intentant des procès aux cardma/ux et évêques signataires d'e la lettre collective qui avertissait les pères de famille des pratiques immorales introduites dans les âcoles r'e Francs. " Qu'est-ce que la coéducation? C'est l'éducation en commun des filles et des garçons sans aucun des groupements 'spéciaux exigés par la différence des sexes, par la morale et par la loi. Ce système peut se présenter sous deux for-imes différentes, suivant l'importance des localités et le chiffre de la population." Dans les communes qui ne possèdent de droit qu"une école pour les deux sexes, condition légale des localités qui ne comptent pas 500 habitants, les enfants doivent être séparés, soit en classe, soit eu récréation, c'est-à-dire groupés dans la classe et dans la cour. " Avec la coéducation, il n'en est plus ainsi. Garçons et filles sont mélangés, soit sur les bancs, soit en récréation. '" Dans les localités qui sont obligées d'avoir une école spéciale pour les filles, par conséquent deux écoles, condition légal© des localités de plus de 500 habitants, tous les garçons sont dans la classe de l'instituteur et les filles d'ans la classe de l'institutrice. " Avec lei système de coéducation, les deux écoles, spéciales pour chaque sexe, sont transformées en deux écoles mixtes, communes aux garçons et aux filles. C'est ce qu'on appelle la gémination. L'instituteur prend dans sa classe les grands garçons et les grandes filles, l'institutrice prend les petits garçons et les petites filles. " Cette organisation mixte, illégale au premier chef, s'aggrave encore, au point de vue moral, lorsque les sexes, au lieu1 d'être groupés séparément dans la salle de la classe géminée, sont mélangés sur les bancs et en récréation. Tel est le système qui tend à s'établir dans les écoles publiques de France, sous l'impulsion de la maçonnerie avec la connivence des administrations et des ligues scolaires. Il aura pour effet certain, dans un. avenir qui n'est pas éloigné, de démoraliser de bonne heure l'enfance et la jeunesse de nos écoles ; il enlèvera à la jeune fille et à la femme du peuple le sentiment d© la pudeur qui était la meilleure sauvegarde de sa vertu. " Lo péril apparaît autrement formi dable lorsqu'on réfléchit que les trois quarts des enfants de la France sont obligés de fréquenter l'école publique. Sur ce point, les évêques de Francs ont fixé d'une façon très nette le devoir des chefs de famille. Après avoir con damné les écoles soit disant neutres, où les maîtres outragent la foi des élèves, soit par les livre® classiques, soit par l'enseignement oral, soit par mille autres industries que leur suggère leur impiété, ils ajoutent: "Vous avez, en second lieu " le droit et le devoir de surveiller l'éco*. " le. Outre le péril de la foi, il y a lo "' péril de la vertu. Vous devez vous en " préoccuper aussi, surtout s'il s'agit de " ces écoles mixtes où l'on pratique; " parle mélange des deux sexes, un sys-" tèmo d'éducation1 contraire à la mo-" raie et tout à fait indigne d'un peuple " civilisé. En Belgique, les cléricaux agissent depuis trente ans avec la même duplicité, et, chose curieuse, après avoir condamné l'école communale mixte, ils organisent eux-mêmes la coéducation dans leurs écoles libres! Au 31 décembre '1911, il y avait, sur un total de 2,806 écoles libres adoptées et adoptables 802 écoles mixtes avec 1,611 classes mixtes. $$$ Le gouvernement acceptera-t-il l'amendement Nolf et agira-t-il d'office, à l'avenir, your Obliger les communes à créer des écoles spéciales pour filles ? Déjà, eous le régime de la loi de 1842, M. le ministre De Decker, par sa circulaire du 17 janvier 1857, émit l'opinion que le gouvernement a le droit d'imposer aux communes la création d'écoles spéciales pour filles. Cette règle ù'a pas été contestée ni dans l'adbption ni dans l'application des lois de 1879, 1884 et 1895. Du reste, voici comment la portée de la loi de 1884 a été exposée à la Chambre (séance du 28 novembre 1884) : " S'il y a des enfants en nombre suffisant pour garnir deux classes, on arrivera) à faire une classe ds garçons et une classe de filles. " Or, dans la pratique, cette; règle n'a jamais été appliquée dans les communes Cléricales. Cette hostilité de la part d'es autorités locales cléricales et l'indifférence du pouvoir central justifient à elles seules l'amendement Nolf. Peuton espérer que M. Poullet ne se montrera pas plus réactionnaire que ses prédécesseurs M. De Decker et M. Ja-coi-s 1 P. CNUDDE. M. Waxweiler et la commission des XXXI ,—$— On ne peut paa dire que la commission des XXXI travaille dans l'ombre. La presse publie des comptes rendus de ses travaux. Mais ces comptes rendus sont si sommaires, si incomplets, qu'il faut bien avouer que la commission poursuit ses études, très vastes et non moins compliquées, dans une pénombre, plutôt faite pour troubler que pour éclairer l'opinion publique..Aussi bien le règne de l'opinion publique, de la démocratie, semble constituer, aux yeux de ce savant comité d'études académiques, le danger suprême, et il paraît tout à la préoccupation d'y chercher des obstacles ou des remèdes. Nous avons cependant sous les yeux le compte rendu officiel, complet et fidèle, de la séance du 14 janvier 1914 où M. Waxweiler a commencé l'exposé de son avis. Nous regrettons que ce texte soit trop long, pour qu'il nous soit possible de le reproduire en entier. Non que nous soyons disposé à nous rallier entièrement aux opinions qu'a exposées M. Waxweiler. Mais il en est plusieurs qui nous paraissent très justes et elles sont défendues avec beaucoup de ta lent, de la manière la plus loyale et la plus sérieuse. M. Waxweiler a d'abord très clairement et très franchement indiqué le point de vue où il se place et le but qu'à son avis la commission doit poursuivre." Le véritable problème posé de-"vant nous, dit M. Waxweiler, est: " " Que vont devenir nos grandes com-" munes si l'on étend encore le droit ' ' de suffrage dans le sens de la prépon-' ' dérance du nombre ?" Et plus loin : " Quoi qu'on dise et fasse, le problè-" me électoral, c'est le problème des " grandes villes M. Waxweiler cite des chiffres 4 l'appui de cette idée, qui nous semble un peu étroite : Cette question prend un©, importance particulière quand on songe à la situation spéciale des grandes villes belges. Il résulte, en effet, d'es renseignements statistiques qui ont été' fournis à M. Woeste, ces deux faits : d'abord, que dans les grandes villes, Anvers, Bruxelles, Gand et Liège, la majorité des électeurs ne sont pas contribuables;ensuite, que dans ces mêmes villes la majorité des électeurs appartiennent à une seule catégorie sociale : les ouvriers de l'industrie et du commerce. A Anvers, il y a 20,000 électeurs contribuables contre 24,000 non contribuables, —■ à Bruxelles, 10,000 contribuables contre 14,000 noin contribuables, — à Gand!, 11,000 contribuables contre 20,000 non contribuables, —- à Liège, 11,000 contribuables contre 19,000 non contribuables. Et d'autresi tableaux il résulte qu'à Anvers' sur 63,000 hommes de _ plus de 25 ans, 31,000 c'est-à-dire la moitié, sont ouvriers ou domestiques, —- à Bruxelles, 19,000 contre 40,000, — à Gand, 20,000 contre 40,000, — à Liégo, 20,000 contre 40,000, soit donc, très approximativement, — la moitié pour chacune des quatre grandes cités. On voit quelle influence a exercée sur cet avis la défiance à l'égard de ces quatre cités. Ce -sentiment, exprimé par M. Waxweiler, est proprement la peur de la démocratie urbaine — car il semble que pour lui il n'existe pas de démocratie rurale et que pour être pénétrée de cléricalisme, celle-ci ne puisse présenter aucun danger ! M. Waxweiler montre très bien que notre législation électorale actuelle pour la commune est déjà toute dominée par cette préoccupation. Et sa critique du système auquel on a eu recours et qu'il semble que personne n'ose plus défendre, est décisive: Car nous avons un régime électoral communal distinct du regime électoral général. Distinct par quoi? Simplement parce qu'il est limité, réduit, non parce qu'il est autrement composé, — car il ne faut pas parler des conseillers sup: plémentaires, patrons et ouvriers, qui ne semblent pas, comme l'a montré notamment M. Hymans à la Chambre, devoir survivre à l'expérience actuelle. Et ce. régime communal est limité de quatre façons différentes : Premièrement : l'âge exigé, est 30 ans au lieu de 25. Secondement : le délai de résidence exigé est élevé de 1 à 3 ans. Troisièmement : le minimum de contributions personnelles n'est laissé à 5 francs que pour les toutes petites communes; il est élevé à 10 francs pour les petites et à 15 francs pour les moyennes et les grandes. Quatrièmement : un surcroît de vote, ei je puis m'exprimer ainsi, est créé, mais il èst presqu'exclusivement réservé aux propriétaires dont le revenu casdastral est de 150 francs au1 moins. Remarquons bien que ces distinctions ont été délibérément apportées par le législateur de 1895, M. le ministre de l'intérieur le rappelait dans son rapport au Roi, en vue de^ créer pour les communes des garanties spéciales d'ordre et de conservation sociale. Or, il s'agit de savoir, d'abord, si les ; distinctions établies ont effectivement eu pour résultat d'écarter un nombre i m. pointant d'électeurs de l'électo-rat communal. Oui. D'après une statistique récente, il y a un quart des électeur® pour la Chambre qui se trouvent privés, du droit de vote pour La commune, soit environ 400,000 électeurs. Il s'agit de savoir ensuite si les quatre conditions ont toutes agi aussi efficacement l'une que l'autre dans le sens voulu par le législateur. Pour faire ce calcul, il faut recourir aux données que M. Sauveur a indiquées dans l'introduction de son étude statistique si complète de 1908 ; il suffit de majorer les totaux pour les ajuster approximativement au nombre actuel d'électeurs.1. Effet d1 e l'élévation d'e l'â g e. — L'effet est considérable. : plus de 260,000 électeurs sont écartés. 2. Effet de l'élévation du délai de résidence. — L'effet est moins marqué : 130,000 électeurs environ sont éliminés. 3. E f f e t d e l'é lévation du minimum de revenu cadastrai. — L'effet porte ici non sur le nombre des électeurs mais sur la pluralité des voix : (X),000 chefs de famille environ sont privés d'une voix supplémentaire. Avant d'examiner les effets de la quatrième condition nouvelle, M. Waxweiler remarque que les éliminations dues aux trois premières viennent surtout de l'élévation de l'âge. Mais, dit-il, pour qu'une institution eoit bien établie, il ne suffit pas qu'elle produise des résultats. Il faut que ces résultats soient conformes à la nature des choses, qu'ils aient pour eux le bon sens, qu'ils soient raisonnables. Or, il faut recotamaître en toute impartialité que 1© résultat qui vient d'etre rappelé, n'apparaiît pas comme très raisonnable. Il ne s'agit pas seulement, eoi effet, d'écarter le® électeurs trop jeu-niets, — cela serait défendable, —- mais il s'agit d1'écarter plus diei 200,000 électeurs qui sont déjà en possession du droit de votepour la Chambre.Quie répondre à ceux qui disant_: Art on bieai effectivement écarté des incompétents en éloiignamt de la gestion des intérêts die la communie ceux qui sont présumés capables de s'occuper de ceux de l'Etat, alors quie les intérêts de la commune! sont les mieux connus 1 Et ne pourrait-on, sans paradoxe, conclure que la seulie mesure rationnelle serait l'éléva-tàon à 30 ans du droit de suffrage pour la Chambre? Alors on serait, pour dé-fendire l'élimination des 260,000 homm.es del 25 à 80 ans, sur un terrain solide. M Waxweiler ne1 veut pas dire par là qus le régime électoral à tous l'es degrés devrait être nécessairement uniforme : il veut simplement dire que., en. d if f é -r.endiant le ooorti)s électoral commlunal du corps électoral 'générail par l'élévation de l'âge, t»ns3 placid dans une position difficile à -défendre.Et il ajout© que précisément dans les pays où le régime électoral est différent à la commune, nulle part cette1 différence n''est défini© par l'é'lévation de l'âge de l'électorat. Au Danemark, c'est exacteimeoit le contraire. On est électeur à la commune à 25 ans et on n& l'est au Parlement ' qu'à 30 ans. Quant à la- condition relativé à la résidence, elle est défendable en soi. On peut soutenir quie pour s'intéresser de façon efficace aucc intérêts de lâ commune que l'on habite^ il est nécessaire a'"y avoir un plus long délai de résidence que pour s'ocoupetr des affaires générales du pays. Il semble cependant bien déraisonnable d'.esxigiesr un délai de trois ans, parce que, à cause de la confection des listes, il s'élève souvent à quatre et cinq ans. Enfin, que faut-il penser de la condition relative au minimum de contribution personnelle donnant droit à un vote supplémentaire? Exactement ce qu'on pense die l'élévation de l'âge: à savoir que si F on adopte une différenciation du cens d'après l'importance des communes, on doit l'appliqu'er à l'électorat général comme à l'électorat communal. Cela serait défendable. Il serait raisonnable d« dire qiuie dès le moment où l'on accorde! une voix supplémentaire au contribuable payant un minimum de contribution personnelle, on réalise une certain© équivalence fiscale en élevant la minimum dans les communes plus popul euses. De sorte qu'en toute sincérité, pour arriver à justifier la tronsième comme la première condition., il faudrait révisée la Constitution, — mais d'ans un sens opposé à c© que l'on pense à première vue : ce serait, pour restreindre lesi conditions de l'électorat général, quant à l'âge est quiamt à l'admission au vote supplémentaire dû à la contribution personnelle. Reconnaissons-lei, c'est l'étrangeté de cette situation qui fait la force deg demandeurs en revision. Et quand on étudie tous les aspects d'un problème politique), c'est peut-être à cet aspect-là qu'il faut attacher lei plus de poids), précisément parce qu'il relève plus du bon sens que dlui raisonnement. Aussi longtemps qu1' à raison des trois premières conditions de l'électorat communal, on verra qiui'à Bruxelles le tiers des électeurs généraux est écarté de l'électorat communal, à Anvers, à Gand et à Liégel, un quart — proportions; pluis fortes quie dans les petites communes, — aussi longtemps que ces anomalies subsisteront, il sera impossible de défendre le système électoral communal par des arguments raisonnables. M. Waxweiler en vient à la quatrième condition qui distingue le régime électoral communal, à savoir, la quatrième voix. A cet égard, on trouve des résultats statistiques très intéressants dans un tableau dressé pour la clommission, à la demande de M. Woeste. On y constate la prépondérance considérable des électeurs à quatre voix dans les grandes villes: A Gand, 10 p. c. du total des électeurs sont des électeurs à 4 voix, A Bruxelles, 14 p. c. id. A Anvers., 15 p. c. id. A Liège, 16 p. c. i<L A Schaerbeek, 20 p. c. id. A Ixelles, 24 p. c. id. tandis an'à Melle et Roux, 1 p.. c. seulement dleis électeurs ont 4 voix, et qu'à Lebbeke, Assche, Anderlues, Angleur, Wasmes, la proportion oscille autour die 1/2 p. c. En d'autres terme®, à Bruxelles le« 15,000 électeurs communaux à I voix innée ^ LflndT^TéYPlep 1914 «i-'h I"il'11,11 " 1 'l,,H7ls,3,-'™l,Lcnd'l""2"Fé^rïTr"'!9

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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