La Flandre libérale

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s.n. 1914, 26 June. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/gh9b56fw35/
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10'innée - Vendredi 26 Joln 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT, 1.177 — Vendredi 26 Juin 1914 LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS I moli. I mois. I mol*. ! u, BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 86.00 On l'ilonni an kuruu du |ournal si dans foui Im buraaui d« porta BÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : -- RÉDACTION --Téléphone 32 Téléphona 13 ANNONCES Fonr la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean lia journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. illMMmfiTMiBMilMIlMIIIII lin III» !«■I II IMIIimiHIB —— I HI———■ — illi ill I In livre de M. Paul Hymans Sous le titre modeste "Portraits, essais et discours" M. Paul Hymans vient de réunir,en un volume, dles notices, dee études, des discours, des articles de revues qui ont paru- à Averses époques,mais qui forment par les questions qu'il traite, inspirées par la même préoccupation, et auxquelles il répond par l'application des principes qui lui sont chers, un livre d'histoire politique contemporaine de la ■ Belgique. Au moment où M. Paul Hymans est entré dans la carrière politique pour y défendre les principes du libéralisme, un parti nouveau naissait en Belgique et y prenait un développement rapide. Depuis que la Belgique avait conquis son indépendance, deux partis seulement s'étaient disputé la direction des affaires publiques. Les libéraux et les catholiques qui avaient fait ensemble la Révolution de 1830 et la Constitution, avaient cessé de s'entendre après peu d'années. Le parti libéral voulait l'Eglise libre dans l'Etat libre, le parti catholique n'admettait la liberté que pour l'Eglise dans l'Etat et l'Eglise prétendant posséder la vérité immuable, s'opposait à tout progrès. • De là une lutte incessante,continue,avec des alternatives de victoires et de défaites où le progrès avançait comme les pèlerins d'Echternach, en faisant trois pas en avant et puis deux en arrière. .Quand le parti ouvrier entra dans la liee, il considéra avec mépris les deux lutteurs et l'objet de leur discorde. Le parti libéral n'était-il pas par trop naïf de se passionner comme il le faisait pour la liberté contre le parti catholique? La question cléricale, croyait-il, pouvait se résoudre en un tour die main. La balançoire clérico-libérale n'était-ellc pas un jeu par lequel les capitalistes distrayaient l'attention du1 peuple de ses intérêts ? Etait-il bien nécessaire de terrasser le cléricalisme pour émanciper l'ouvrier et lui donner dans l'Etat la place à laquelle il a droit? Le parti ouvrier croyait à la possibilité de résoudre la question sociale en dehors de la question cléricale. C'était une erreur dont il est aujourd'hui revenu, mais pendant tout le temps que son aveuglement a duré il s'est montré plus hiostile au libéralisme qu'à ses adversaires. On comprend qu'en ces moments trou, blés ou la vérité semble vouloir se cacher, le penseur sincère éprouve le besoin de faire un retour sur lui-même pour retrouver les sources de sa conviction et reimonte,comme' l'a fait M. Hymans, jusqu'à ses origines pour en déduire les oon-, séquenoes et les possibilités d'application aux problèmes nouveaux. Ce sont d'abord les grandes figures du j libéralisme qu'il évoque et étudie : Bara, Graux, Mathieu Leclerq ; les pionniers de la lutte de l'enseignement qu'il nous montre à l'œuvre, Buis et Tempels ; les sa-! vants, qui honorent le libéralisme, Hou-! zeau et Tiberghien, les artistes, Dill'ens, j De Winne et De Vigne, dont il rappelle ; la vie et l'activité. A côté d'eux un catholique libéral Adolphe Dechaimps, qui eut l'illusion | qu un accord était possible entre libéraux et cléricaux fixe également son attention. | Le libéralisme ne peut se désintéresser de la moralité du pays. La lutte contre I !e crime fait l'objet d'une superbe étude j dans le livre de M. Hymans ; puis c'est | ta crise du parlementarisme qui menace I Motr© régime représentatif qui nous est | magistralement dépeinte — 'lel leader libé-| rai nous en montre les dangers, il en in-I dique les remèdes. L état present de la bourgeoisie le pré-| occupe aussi. S'il en trace un tableau I assez sombre, celui-ci ne le rend pas pes-I simiste à l'égard de la bourgeoisie; mais I f"e doit accomplir son devoir, qui est I d entreprendre l'éducation de la démo-I cratie, comme elle1 a. fait la sienne. A propos du 75e anniversaire de l'Uni-| versité de Bruxelles, il rappellé ce que le I "béralisme a fait pour la pensée et la | science. L'éducation des femmes n'est pas I non plus une question qui peut laisser un libéral indifférent. Faut-il que la femme I soit soumise ou vaut-il mieux que son | éducation tende à lui donner la force de l se gouverner elle-même, c'est-à-dire l'in I dépendance? C'est à cette dernière opi-I nion qu'il donne la préférence. Mais la partie du livre de M. Hymans I qui éveille un intérêt tout spécial et dont E a, lecture est vraiment réconfortante, I c est celle qui traite du libéralisme. L'idée ■ rn ra'6- n'a P35 date, dit l'auteur. ■V 0 pistai du jour où dans la conscience I uma'ne s'éveiilèrent le sentiment et le ' besoin de l'indépendance. Le parti libéral ne remonte qu'au commencement du siècle. Et M. Hymans rappelle le passé du parti dans son étude sur le libéralisme et l'Eglise aux deux bouts du siècle ; il montre quel est son avenir, dans le chapitre consacré à la Belgique au XXme siècle, quel est son devoir, dans celui où il traite de la philosophie du libéralisme et du libéralisme anglais. Les discours prononcés par M. Hymans sur la question coloniale, la question de la défense nationale, la question électorale et la question scolaire à la Chambre des représentants terminent la partie du volume consacrée à la politique. Un chapitre sur l'éloquence au Parlement est d'une actualité incontestable en Belgique, où tant -de gens font perdre le temps de nos législateurs par leur informe bavardage. M. Hymans y montre comment procèdent les grands orateurs, pour composer leurs discours qui sont souvent, sous les apparences de l'improvisation, le fruit d'un travail long et méthodique. M. Hymans d'ailleurs prêche d'exemple dans les discours publiés dans son volume. La conférence qu'il a faite à Paris à la Société des conférences étrangères sur les aspects de la Belgique politique d'aujourd'hui, clôture le volume. M. Hymans voit l'avenir de la Belgique avec confiance, bien qu'il soit chargé de lourde problèmes. Le peuple belge a donné assez de preuves de sens pratique, de sagesse, de mesure, de modération, il offre tant de signes de vitalité et d'énergie, sa personnalité est si caractérisée, son unité morale si grande qu'il pourra traverser les épreuves qui se préparent.Telle est l'opinion de M. Hymans. Un souffle de patriotisme réconfortant anime tout le beau volume du leader libéral. C'est l'amour de son pays qui l'a inspiré tout entier ; c'est pour celui-ci que M. Hymans étudie les délicates et les grandes questions qu'il traite avec cette élévation de pensée admirable qui lui est habituelle. C'est par patriotisme enoore qu'il est libéral. C'est parce qu'il voit dans les principes de liberté, d'égalité et de fraternité que notre Constitution consacre et pour lesquels le libéralisme combat, les aliments qui doivent continuer à fortifier notre nationalité, qu'il les aime et les défend d'un amour ardent mais réfléchi. Les émouvantes paroles que Mathieu Leclerq prononça au nom des constituants à la cérémonie du cinquantenaire de notre indépendance nationale, forment la conclusion du beau livre de M. Hymans : " Certes les temps changent et avec eux " les idées ; mais les principes fondamen-" taux proclamés par le Congrès natio-" nal ne changent pas. Us sont la vérité " et la vérité est immuable." G. Silence bizarre Nous avons été amenés, à la suite d'avertissements dont nous apprécions la valeur, à parler du suffrage féminin comme d'un épouvantail destiné à retarder la revision. La revision est réclamée d'abord par les partis! d'opposition qui constituent aujourd'hui ila majorité dans te pays, et ensuite par de nombreux catholiques. Voici ce que disaient naguère, lors d'une enquête du P e u p 1 e, les chefs de la démocratie chrétienne. M. DE PONTHIERE, député catholique de Liège: La revision aboutira. L'opinion publique la réclame et j'ai dans l'opinion publique une confiance illimitée. On ne peut lui résister. Quant aux ouvriers chrétiens, ils sont tous partisans de la revision. Parmi les membres de la droite, je crois que les partisans de la révision sont aussi nombreux. La revision se fera en 1914, peut-être en 1915. La formule qui a nos préférences, c'est le suffrage! universel à 25 ans,avec double vote aux pères de famille âgés de 30 ou 35 ans et une voix aux célibataires âgés de 35 ans. M. Paul CROCKAERT, rédacteur en chef de 1' " Action démocratique " : Le vote plural est absurde. Le suffrage plural n'a plus guère de défenseurs, sa chute me paraît inévitable. Tous les syndiqués chrétiens, tous les éléments prolétariens lui sont hostiles. Le pere RUTTEN, secrétaire général des syndicats chrétiens: Les ouvriers sont évidemment partisans de la revision. Soutenir le contraire, ce serait nier le soleil. M. Cyrille VAN OVERBERGH. — Les ouvriers chrétiens sont bien acquis à la revision. Ne l'ont-ils pas proclamé avant la grève générale? M. VERGELS, secrétaire des syndicats chrétiens des travailleurs du bois : Une autre législation électorale est nécessaire, basée sur le S. U. à 25 ans, la R. P. et le double vote du père de famille. _ M. JOYEUX, président de la commission centrale des syndicats libres de la province de Liège : Je suis pour le, S. U. à 25 ans avec double vote aux pères de famille ou avec, le vote> des femmes. M. EYLENBOSCH, rédacteur en chef du " Volk " et candidat catholique à Gand : U est acquis que le régime plural actuel n'a pas de partisan dans la classe ouvrière catholique. M. Victor PARY, secrétaire permanent des syndicats chrétiens de la Wallonie: Moi, je suis pour le S. U. à 25 ans avec Ha R. P. C'est la formule à laquelle sont ralliés les ouvriers que j'ai pu consulter, les plus intelligents. U faut établir une loi de justice. Le S. U. nous débarrasserait des chinoiseries de nos lois électorales.Sans doute quelques-uns de ces chefs ont adopté, comme M. Verhaegen lui-même, une attitude plus circonspecte, depuis les élections. Us craignent la disgrâce totale, un coup de crosse appliqué de haut. Us déclarent qu'ils ne veulent rien sans un accord absolu avec le reste de la droite. De sorte qu'une réforme considérable, qui est vraiment mûre, pourrait être arrêtée par unei poignée die réactionnaires. N'importe: i)l faut marcher de l'avant, disions-nous. Prenez garde, nous fit-on observer, que les démocrates-chrétiens sont partisans du vote des femmes et que, s'ils parvenaient à faire prévaloir leur façon de voir au sein de la droite, un accord avec la gauche socialiste pourrait nous faire courir une aventure redoutable.Nous sollicitâmes l'opinion socialiste. Le S. U. féminin était-il autre chose qu'un épouvantail? Pouvions-nous compter sur le concours loyal, entier des socialistes, pour écarter de nous ce calice d'amertume? Car si le S. U. féminin est peut-être juste en principe, quelle longue préparation exige encore chez nous son application ! Le V o o r u i t ne se fit pas prier, et nous avons enregistré avec le plus vif plaisir ses déclarations catégoriques. Mais c'est en vain que, jusqu'ici, nous avons cherché une déclaration analogue dans le Peuple. Cëlui-ci ne se croit-il pas autorisé à parler ? Ou croit-il la chose négligeable? Dans tous les cas, son silence semble bizarre, et nous espérons qu'il en sortira autrement que pour nous révéler les tendances féministes de MM. Vandervelde et Iîuysmans. • >-•••-< Echos & Nouvelles Le rimanliment ministériel Le,s organes officieux ont démenti qu'il fut question d'un remaniement ministériel.Or, voilà qu'un journaliste de droite, généralement bien informé, confirme pleinement ce que nous avons dit à cet égard. En effet, voici ce qu'écrit le correspondant du "Journal de Roubaix" : " Que des remaniements ministériels doivent se faire dans un délai plus ou moins proche, cela est probable ; ils ont d'ailleurs été annoncés avant l'élection, longtemps avant. Ainsi, il est fort possible que M. de Broqueville quitte le ministère de la guerre pour prendre la direction d'un autre département. M. de Broqueville n'avait pris le portefeuille de la guerre que pour conduire personnellement à bonne issue la réorganisation de l'armée ; et cette réorganisation, au moins dans ses grandes lignes, est achevée aujourd'hui. " En ce qui concerne la retraite de M. Hubert, notre confrère estime qu' "il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'elle devienne effective". Quant au départ de M. Renkin, il ne serait que retardé en raison du conflit pendant entre le ministre et les missionnaires.Nos parlementaires à Stockholm Dfix-neuf sénateurs et trente-quatre députés représenteront le Parlement belge à la conférence interparlementaire qui s'ouvrira, à Stockholm, en août prochain. La Haute Assemblée sera représentée par MM. le comte Goblet d'Alviella, H onze an de Lehaie, de Sadeleer, Lafon-taine, Raepsaet, Bergmann, Carpentier, Coppieters, Couillier de Mulder, De Oloedt, Dupret, Hallet, Hanrez. La.in-biotte, Struye, Vinck, Mertens, Vandter-rnolen et par M. Campioni, greffier du Sénat. La Chambre aura commis délégués: MM. Nerincx, Braun, Buyl, Buysse, Crick, d!e Ponthière, Destrée, M. Feron, Lemonnier, Maenhaut, Persoons, Pirmez, Ramaekers, Royers, Terwagne, Raem-donck, Van Brussel, Versteylen, Wau-wermans, De Coster, Van Cauwelaert, Vergauwen, Jourez, Vandeperre Ham-man, Lorand, Poncelet, Cavrot, d'Huart, Masson, Borboux, X. Neujean, et Augus-teyns.Lu promotions militaires Les promotions trimestrielles dans le corps des officiers die l'armée paraîtront au "Moniteur" le 26 courant. Il n'y a cette fois qu'une promotion au grade de lieutenant général, celle du général-major Michel, commandant la 4e division d'armée. On annonce toutefois que le général-major Baix, qui commande la province du Hainaut, serait "commissionné" pour remplir les fonctions de lieutenant général. Les colonels Maes, chef d'état-major de la Ce division d'armée, et Begrand, chef d'état-major d'e la Ire division, sont promus au gradle de général-major. Le colonel d'artillerie (Anvers) Geerts est également promu général. Unie vingtaine de lieutenants-colonels sont promus colonels. Lis congrès Le Xe congrès annuel du "Soutien mutuel", la grande association de prévoyance dfe facteurs des postes de Belgique, qui compte à ce jour 6,145 adhérents, aura dieu à Bruges, les 5 et 6 juillet prochains. De> grandes fêtes postales internationales seront organisées à cette occasion, grâce à un1 important subside accordé par la ville. Deux questions très importantes figurent à l'ordre du jour: Le prêt d'hors neur, qui évitera aux postiers dans la gêne à devoir s'adresser à des prêteurs peu scrupuleux; la création d'un orphelinat des P. T. T., au profit duquel est organisée1 présentement une tombola, dont les bi'Mets, au prix de 10 centimes, sont en vente auprès de tous les facteurs.Vingt-cinq mille francs d'ei lots y sont attribués ainsi que des dons du Roi' et de la Reine. fit## Combien y a-t-il d'or à la surface du globe? On parle sans cesse, dans le problème de la vie chère, de la crise de l'or. C'est lui qui cause tout le mal, disent les économistes. lt y en a trop et, par suite, sa valeur représentative diminue. Si on consulte les statistiques les plus autorisées, on constate que le poids total a'or pur existant à la surface de la terre, ne dépasse^ pas 19.500.000 kilogrammes, ce qui représente, étant donnée la densité considérable du précieux métal, 1,000 mètres cubes, c'est-à-dire le volume d'un cube de dix mètres de côté. Ainsi, le métal dieu, qui cause les guerres et pour la conquête duquel luttent et travaillent tous les pauvres humains, occuperait, s'il était extrait de tous ses alliages, un volume dont la petitesse confond 1 imagination. 1 propos de la mort de Brandon-Thomas La mort <Je Brandon-Thomas, l'auteur de la "Marraine de Charley", fait songer au grand nombre d'auteurs dramatiques anglais sortis des rangs des acteurs.Brandon-Thomas lui-même avait commencé sa carrière comme interprète d'es œuvres des autres. Il disait non sans nié-iancodie : ('J'avais rêvé de léguer mon noim à la postérité comme celui dr,un grand acteur. Si ma mémoire survit, je serai, au contraire, l'auteur fameux de la "Marraine de Charley". " Car il ne se faisait aucune illusion sur la valeur artistique de sa comédie si obstinément heureuse. U y avait en lui le tempérament d'un plus austère dramaturge, que celui que nous révèle la farce bouffonne qui l'a rendu célèbre et riche. Malheureusement, personne ne voulait entendre parler des œuvres plus graves qu'il écrivait dans ses moments de loisirs entre deux engagements. Lorsqu'il les _ faisait représenter, ellles laissaient toujours le public passablement froid. Il était condamné1 à rester toujours et uniquement l'auteur de la "Marraine de Charley". Tout en l'écrivant il se rendait parfaitement compte que c'était une idiotie. Il en parlait avec rage : "Je suis réduit à écrire une grosse farce", dans laquelle un jeune homme se déguise en vieille femme, disait-il à ses amis. Mais j'espère que le public en crèvera de rire. U prononçait ces derniers mots avec une férocité comique. La plièce lui avait été commandée par un imprésario en même temps un ami, qu'il avait rencontré par hasard dans le train. Il avait un si urgent besoin d'argent, qu® peu s'en- fallut qu'il ne cédât 'la propriété de son œuvre pour quelques centaines de francs. On parvint Heureusement à le dissuader de vendre ses droits d'auteur. C'est ainsi qu'il est mort riche. Des journaux anglais évaluent à dieux millions et demi de francs le bénéfice que donna la fameuse pochade, qui a été traduite en dix-huit langues. A un moment donné Brandon touchait jusque soixante-quine mille francs par semaine. *## Le centenaire de l'annexion le Genive à la Confédération suisse Cette année, tandis qu'à Berne l'exposition nationale montre ce que ce petit pays est capable de produire dans le domaine de l'industrie et du commerce, le canton de Genève se prépare à fêter d'une manière solennelle le centenaire de sa libération de la domination française et la réunion de la République de Genève à la Confédération helvétique. Depuis bien des mois, des centaines de citoyens génevois de toutes les classes et de tous les partis, travaillent avec ardeur pour préparer ces festivités. Le numéro le plus important sera, sans doute, le Festspiel, la représentation d'un drame historique dont Baud-Bovy et le professeur Albert Staesch ont composé le libretto et Jacques Daîcroze la musique. Le drame sera représenté du 4 au 12 juillet prochain, sur une scène immense, dans un théâtre construit exprès au bord du lac, et pouvant contenir plus de cinq mille spectateurs. Ce théâtre provisoire est une merveille de construction au point de vue technique. Le fond de la scène s'enlèvera au dernier acte et de lac apparaîtra avec son superbe cadre de montagnes. Alors appar raîtra une vraie flottille qui rappellera le débarquement, le 1er juin 1814, des délégués qui venaient recevoir le nouveau canton dans la Fédération helvétique. Les € sans chapeau > an Portugal Chaque pays a ses mœurs et ses traditions. En Hollande il est inadmissible qu'un homme sorte sans chapeau. Il est au contraire de tradition à l'Université de Coimbre de ne pas se couvrir la tête1. Les étudiants y portent un vêtement qui tient die la toge et de la soutane^ avec une toque qu'il est d'usage de porter à la main sans jamais la mettre, même en plein air. Aussi ne voit-on aucun portrait d'un étudiant de cette Université coiffé de la fameuse toque. Il y a quelques années, écrit un correspondant de la "Frankfurter Zeitung", je me promenais à Coimbre dans la cour de l'Université. Et comme je ne comptais pas sortir des jardins et de la galerie ouverte en arcades qui donne sur les jardins, je restais couvert, sans trop songer à ce qu'on m'avait raconté de l'étrange habitude qui règne parmi les étudiants de Coimbre. Tout à coup un gardien de l'ordre s'approcha de moi. et me pria, poliment, mais catégoriquement de me découvrir, selon l'usage régnant à l'Université. Je me rendis volontiers à sa prière, bien que n'étant pas étudiant à Coimbre. m* La simalns américaine x U y a la semaine anglaise. A Gand, le monde die la finance l'a adoptée. Elle consiste à prendre congé du samedi après-midi au lundi. Mais voici qu'on signale du nouveau : la semaine américaine. Celje-ci consiste à ne plus travailler ni le samedi ni le dimanche.On assure qu'à la suite d'une entente, tous les grands magasins de New-York ont décidé, pendant l'été, la mise en pratique d'e la "semaine américaine". Ii'ENFIINCE COUPHBbE Ln phénomène social qu'on observe dans différents pays de l'Europe occidentale et qui cause de vives inquiétudes, c'est le développement constant au cours de ces dernières années, de la criminalité juvénila |Le nombre est de plus en plus grand des enfants et des jeunes gens, voleurs et souvent même assassins en herbe, qui sont déférés aux tribunaux ; pour endiguer ce flot montant, tumultueux,la société s'est vue contrainte de recourir à de nouveaux moyens de défense : on a créé pour l'enfance coupable une juridiction spéciale, qui a déjà rendu de précieux services, en France et dans notre pays notamment où elle ne fonctionne que depuis peu de temps. On s'est demandé quels étaient les causes, les facteurs de cette augmentation formidable de la criminalité juvénile. Les avis sont fort partagés à ce sujet ; et il faut bien reconnaître qu'ils sont rarement tout à fait objectifs et tout à fait désintéressés. Dans an© petite plaquette, qu'illustrent de spirituels dessins de Poulbot et qu'a préfacée Henri-Robert, l'illustre avocat parisien, M. Raymond Hesse (1 ) a eu le mérite de présenter, sous une forme originale et attrayante, le problème particulièrement redoutable que pose devant la conscience publique contemporaine le développement de la crimi- (1) Raymond Hesse. — L'Enfance cou- ■ pable. Jules, Totor et Gustave. B. Grasset, éditeur. nalité juvénile ; l'auteur, en même temps, a eu le mérite de résumer en quelques pages, de façon concrète et frappante, les principales opinions qui ont été formulées sur cette question. M. Raymond Hesse n'est pas un inconnu pour les lecteurs de ce journal: nous lui avons consacré il y a deux ans lin article sympathique, à l'occasion du livre extrêmement curieux qu'il avait publié sur les "Criminels peints par eux-mêmes". M. Hesse est un avocat de talent et un écrivain distingué. Son existence professionnelle aui Palais lui a permis de connaître l'étendue du mal qu'il nous fait toucher du doigt aujourd'hui. M. Hesse, sans doute, n'a envisagé dans son petit livre que le point de vue français : mais les conclusions qui se dégagent de son étude, peuvent s'appliquer presque toutes également à notre pays. Chez nous, comme en France, la criminalité juvénile augmente ; et ici comme là-bas, les causes de cet inquiétant phénomène sont les mêmes — ou à peu près. Nous avons donc tout profit à lire et à méditer la lamentable et véridique histoire de trois mauvais petits garnements, que nous conte alertement M. Raymond Hesse. Jules, Totor et Gustave, tels sont les trois héros de l'auteur. Héros peu glorieux, hélas! Totor est le mauvais génie de ses deux camarades : il les entraînera d'abord à voler ; puis il conduira l'un d'eux jusqu'au crime. Ne croyez pas qu'il y ait là la moindre exagération. C'es choses-là se voient tous les jours. M. Hesse ne se soucie nullement d'ailleurs de mélodramatiser ou d'écrire un scénario pour une entreprise cinématographique.L'odyssée de Jules, Totor et Gustave est simple et logique ; et surtout, elle est vraie. Ces trois galopins, dont le plus âgé a onze ans, sont absolument livrés à eux-mêmes ; leurs parents, retenus à l'usine, ou... au cabaret, ne les surveillent pas- ils n'en ont pas le loisir. Aussi nos gosses s'en donnent-ils à cœur joie: la plupart du temps, ils font l'école buissonnière et ils s'amusent alors à jouer à l'apache sur la place publique, à fumer des "cibiohes de cacao", à s'accrocher aux capotes des voitures, à se faire traîner par les camions, à lancer des cailloux dans les ruisseaux et à 'éclabousser les robes des belles dames". Sous l'influence de mauvaises lectures et sous la direction de Totor (10 ans), qui fait partie d'une association d'apaches et qui se donne des allure® de chef de bande, nos trois galopins se décident an jour à faire une " expédition " chez une vieille rentière: mais, n'ayant pas assez d'expérience, ils se font pincer. Les voici devant le juge des enfants. Ah! l'édifiant interrogatoire! Gustave-est confié à un patronage, Jules, qui pleurait à chaudes larmes, est rendu à sa mère — une mère trop faible — et Totor, dont le cynisme est déjà monstrueux, se voit envoyé en correction jusqu'à sa majorité. Que deviennent-ils? Gustave seul se corrige: il sera, comme son père, un excellent ouvrier. Quant à Jules et Totor, ils ont été impuissants à dompter leur nature de révoltés, à mater en eux l'instinct du mal, probablement parce qu'ils ne s'y sont jamais appliqués: ils finissent au bagne. Telle est l'histoire, la simple et triste histoire de trois méchants petits garçons, dont un seul s'amende, après une sévère leçon. M. Raymond Hesse fait suivre son récit d'un certain nombre de notes fort instructives, qui permettent de contrôler son affabulation et de nous rendre compte qu'elle repose sur un ensemble de données scientifiquement établies. De plus, en indiquant avec précision les sources principales du mal, —■ désunion de la famille, manque de surveillance, crise de l'apprentissage (2), instruction mal dirigée et mal comprise, alcoolisme, publicité excessive faite aux criminels par les journaux, lectures malsaines, cinéma — M. Raymond Hesse nous permet d'envisager plus aisément les remèdes qu'il convient d'y apporter. On a créé des Patronages de l'Enfance et de l'Adolescence, ainsi que des tribunaux spéciaux : on s'efforce de guérir le mal. (C'est bien. Mais ne serait-il pas plus sage encore de le prévenir ? Et faisons-nous suffisamment d'efforts dans ce sens? PAUL HENEN ( 2) Cette- cause est plus spéciale à la France.

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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