La Flandre libérale

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04 January 1914
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s.n. 1914, 04 January. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/9k45q4s949/
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40* Année — Dimanche 4 Janvier 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. R. 4 — Dinianelia 4 Janvier 1914 LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. ( mol*. 1 as. BELGIQUE : Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE : Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna au bureau du Journal et dans toue les bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ÏT IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : Il -RÉDACTION-" Téléphone 32 || Téléphona 13 ANNONCES Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnreaa «a Journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Le projet i (ol scolaire —*— Le traitement des institntenrs communaux La Chambre reprend ses travaux mercredi prochain et continuera sans doute — à moins d'un incident imprévu — l'examen des articles du projet de loi scolaire. On en est arrivé à l'article 14 du projet qui fixe le minimum du traitement des instituteurs communaux. Le gouvernement propose de relever quelque peu le salaire du personnel enseignant. Désormais l'instituteur des petites communes débuterait par un traitement de 1,350 fr. (indemnité de résidence comprise), pour arriver au maximum de 2,850 fr. après trente années de bons services. Dans les grandes villes, le traitement minimum serait de 1,600 fr., le traitement maximum de 3,100 fr. Ce relèvement du traitement des ins-1ituteurs, proposé par un gouvernement clérical, est un désaveu de la politique scolaire cléricale. En 1884, les cléricaux sont arrivés au pouvoir au cri de : .4 bas les gaspillages scolaires ! Ces gaspillages, c'étaient les traitements accordés aux instituteurs par le gouvernement libéral de 1878. Ces traitements n'avaient cependant rien dè fabuleux et étaient inférieurs de beaucoup à ce que propose actuellement le gouvernement. Mais le pauvre instituteur communal, coupable d'être resté fidèle à la loi do 1879 et au serment prêté, devait être le bouc émissaire de la politique cléricale.Bien que le Journal de Bruxelles, organe officieux du futur cabinet clérical, eût écrit, la veille des élections, que les instituteurs seraient mieux traités par les catholiques que sous le régime libéral, au lendemain du vote de la loi, des milliers d'instituteurs furent mis on disponibilité avec un 'traitement de lamine ou virent leur traitement d'activité réduit à la portion congrue. Des instituteurs moururent de faim, notamment le malheureux Dethise de Ciergnon, qui expira sur le seuil du château royal, laissant dans la misère une femme malade et trois petits enfants. Le revenu annuel du soussigné fut réduit de sept cents francs. Des milliers d'instituteurs se trouvèrent dans notre cas et nous avons calculé que ces réductions s'élevaient à un total de 4 à 5 millions par an ! Cependant, les instituteurs communaux sont restés fidèles au poste, ils se sont inspirés de la devise de leurs ancêtres: "Fidèles jusqu'à la besace", et après tant d'années de persécutions et de tracasseries, ils dédaignent les quelques améliorations que le gouvernement clérical propose de leur accorder. D'autant plus que ces améliorations sont la rançon des subsides aux écoles libres et n'apparaissent consé-quemment que comme un moyen de destruction progressive de l'enseignement public. Du reste, le gouvernement n'accorde ces améliorations que contraint et forcé. Il y est acculé parce que- trente années de domination cléricale ont suffi pour faire le vide dans les 'écoles normales et amener une pénurie d'instituteurs. Et non seulement la quantité manque, mais la qualité fait également défaut. Il suffit de visiter les écoles normales pour se convaincre que lesi élèves-instituteurs sont, au point de vue intellectuel, au-dessous de la moyenne. Tous les jeunes gens intelligents choisissent une carrière mieux rémunérée, et dans laquelle ils ne _ rencontreront pas tant de tracasseries ! C'est triste"! Si le gouvernement veut' réellement le relèvement de l'enseignement primaire par une meilleure rémunération du personnel enseignant, il faut que cette rémunération soit supérieure à celle proposée par le ministre Poul-let, et il faut qu'en même temps l'indépendance de l'instituteur soit garantie ^Indépendance vis-à-vis du clergé, indépendance vis-à-vis de certaines au-torités locales qui très souvent traitent 1 instituteur en budgétivore communal, indépendance vis-à-vis de certains inspecteurs dans lesquels il ne trouve pas toujours un collègue, un ami, un conseiller, mais un ennemi juré. Dans un pays de démocratie, comme la Belgique, le rôle principale l'instituteur est de former de ses 'élèves des hommes libres ! Mais pour remplir cette mission il faut que l'instituteur soit un homme libre. Ce n'est pas le cas cho.7 nous. Plug de misère, plus de tracasseries, plus de persécutions ! P. ONUDDE. Une école professionnelle modèle Ceci, est de l'histoire. En 1857, pendant la discussion de la fameuse loi des couvents, le chanoine de Haerne avait reproché à M. Frère-Orban une erreur d'appréciation concernant les écoles dentellières. Celui-ci lui avait répondu que l'on ne commettrait pas d'erreurs concernant ces écoles si on pouvait les connaître et si l'on permettait d'y pénétrer. Immédiatement. M. le comte Vilain XIIII, ministre des affaires étrangères, se leva pour donner les renseignements1 suivants concernant l'école dentellière de Baesele, dont il s'enorgueillissait d'être administrateur : On verra s'il y avait de nuoi' en être fier. L'école dont je vous parle, dit-il, a été établie en 1820. Elle existe donc depuis 37 ans. Elle n'est pas une exception ; elle est dirigée par les Sœurs de Saint-Vincent, qui appartiennent à l'établissement érigé à Ghyseghem, en Flandre. C'est la maison-mère qui donne le plus de sœurs à toutes les écoles dentellières des Flandres. Or, la maison-mère fait les mêmes conditions» à toutes les écoles. Une sœur ne peut pas se charger de plus de 75 enfants, mais elle accepte seule la charge de l'éducation et de1 la surveillance de ces 75 enfants. A l'école dont je vous parle, il y a deux cents enfants en été, deux cent cinquante en hiver, et il y a trois sœurs pour surveiller et pour élever ces deux cent cinquante enfants. Il y a une quatrième sœur pour faire le ménage. Il y a donc quatre sœurs en tout. La maison-mère exige, avant de donner des sœurs, qu'on leur fournisse un local indépendant pour elles et un local pour tes enfants. Voici maintenant comment sont traitées les enfants. Elles arrivent à l'école à 8 heures ; elles font une prière et on leur apprend à lire pendant une heure, puis elles font de la dentelle jusqu'à midi. A midi, eilles s'en retournent chez elles. Elles ne reviennent qu'à deux heures. Elles reçoivent une leçon d'écriture pendant une heure, puis elles travaillent jusqu'à 4 h. 30. Les sœurs n'ont pas d'autre chapelle que l'église du village •qui, à la vérité, est peu éloignée de l'école. Les enfants n'ont pas d'oratoire. Il y a dans la sallei Commune un -crucifix: et des images de la Sainte-Vierge et de Saint-Joseph. A 4 h. 1/2 les enfants se répandent dans la cour et mangent une tartine, qu'elle® ont apportée avec elles ; elles rentrent en classe en chantant un cantique, reçoivent une leçon d'arithmétique pendant une demi-heure, puis se mettent à faire de la dentelle jusqu'à la tombée de! la nuit. Et ce régime était appliqué à da malheureux: enfantg à partir de sept ans. Depuis huit heures du matin jusqu'à la tombée du soir, deux heures et demie à peine leur étaient accordées pour manger ; un temps égal était consacré à leur apprendre à lire, à écrire et à compter. Le reste du temps, elles le passaient courbées sur le carreau à dentelles, se brisant la poitrine et s'abîmant les yeux. Pas un moment ne leur était accordé dans la journée pour jouer. Et cette vie d'enfer leur était imposée pour leur apprendre un métier qui permettait aux plus habiles de gagner 300 francs par an, d'après M. Vilain XIIII lui-même. Si l'école de Baesele était une école modèle, que M. le comte Vilain XIIII croyait pouvoir donner1 en exemple, que devaient être les autres! En serait-il encore de même dans les écoles professionnelles cléricales que M. Woeste défend avec tant d'énergie, et qu'il ne veut pas voir soumises à l'inspection de l'Etat, bien qu'il réclame pour elles1 des subsides? Il semble pourtant qu'il n'y a pas de motifs pour craindre la lumière quand on n'a rien de mal à cacher. Quand on consent à rester sous le coup du soupçon, alors qu'on peut prouver son innocence, c'est qu'on n'a pas la conscience tranquille.— Echos & Nouvelles La « short tlme » Les filateurs de coton de Belgique ont décidé de continuer à appliquer le "short time" pèndant les mois de janvier et février, c'est-à-dire que les usines chômeront pendant six jours à repartir sur les deux premiers mois de l'année qui vient de commencer'. La crise L'argent est rare, entend-on dire do tous côtés : la bourse est de mauvaise hu meur ; les détaillants se plaignent avec amertume. Les vendeurs ont peur de faire du stock ; les acheteurs exigent des crédits qu'on ne leur accorde pa3. Bref, on ne vend rien, on n'achète rien, et rien ne va. Or, voici qu'un journal bruxellois publie une petite annonce fort intéressante, et que nous reproduisons ici textuellement : 400,000 FRANCS à placer par communauté religieuse sur bon. hypothèque 1CT ou 2m" rang et pour bâtir. Rien des sociétés. Examen gratuit de l'affaire et examen de suite. De quoi diable vous plaignez-vous, puisque les communautés religieuses sont là pour vous tirer d'affaire 1 La crise ne Saurs.it atteindre ceux qui se sont retirés du monde, pour faire vœu de pauvreté. Et n'est-il pas tout naturel que ces bons moines mettent quelques centaines de milliers de francs à la disposition de ceux qui en ont besoin — sur bonnes hypothèques, bien entendu ! —puisqu'il est du devoir des religieux de venir en aide aux malheureux. La première < première » de « Pirslfal > Elle eut lieu le 26 juillet 1882, à Bay-reuth, comme on sait. Wagner était r&-venu de/ Sicile, par Naples et Venise, pour diriger ses répétitions. Il avait ses deux interprètes préférés : la Materna chantait Xundry et Winkelmann personnifiait Parsifal. Wagner veillait à tout : organisation, chœurs, orchestre, décors. Ce surmenage l'abattit. A la veille de sa première, une crise cardiaque le terrassa. Devant ses artistes terrifiés, il s'écroula sur un canapé, battant des bras comme un noyé... — J'ai tout de même encore échappé a la mort ! dit-il^ en revenant à lui. Quelques mois plus tard, une crise plus violente l'emportait, à Venise. Un joli denier ! Pour la seule année 1913, le vols de colis coûteront au chemin de fer près de six millions, en remboursements aux expéditeurs des colis disparus en cours de route. Humour professoral Le- professeur Cornevin, zcvotechnicien émérite, examinateur aux écoles vétéri-naires^ à Paris, aimaiti à faire montre d'un savoureux humour. L une de ses " colles" favorites était la suivante: — A quoi, Monsieur, reconnaît-on l'âge des gallinacés 1 Le candidat, interloqué, songeait à ta plaisanterie classique sur les dents de poules, souriait finalement et restait coi Le distingué professeur répétait la question pour prolonger l'effet. Puis, ii déclarait, péremptoire : — Vous ne savez rien. Monsieur ; on /reconnaît l'âge des gallinacés à la longueur de l'ergot ! Le savant zootechnicien s'était livré, en effet, à de précises mensurations sur l'ergot aes coqs, qui croît de six millimètres environ chaque année. Un jour, cependant, Cornevin ayant posé la traditionnelle question, resta frappé de stupeur. Un gros garçon réjoui, calme, honnête, répondit sans hésiter : — Monsieur, on reconnaît l'âge des poules aux dents.. - Le grand vétérinaire se levait indigné, prêt à foudroyer l'insolent. Mai» l'autre, douoement, poursuivit : — On reconnaît l'âge des gallinacés aux dents. Si la poule- est jeune, on la mange facilement ; si le coq est âgé, il faut, pour mastiquer cette chair coriace, de solides molaires. Cornevin dut s'avouer vaincu. Il avait trouvé son maître. Et, souriant, il accorda la note 17 •— cote rare — au malin candidat. Sourire et sourires Les illustrés sont pleins de photos représentant les différènts épisodes du retour de la "Joconde". Dans chacun de ces clichés, il est aisé de voir que les personnages photographiés ne se sont pas dérobés aux objectifs, bien au contraire. La plupart semblent ne pas s'être rappelés que la "Joconde"' seule importait et ils "posent" avec une complaisance intarissable. U faut bien dire qu'on a tout fait pour entretenir en eux si fâcheuse erreur. C'est ainsi qu'un reporter évidemment d'avenir est allé demander au mécanicien ayant conduit le "train de la "Joconde"', ce qu'il pensait de celle-ci. Le brave homme (c'est le mécanicien que nous voulons dire), eut un mot superbe de bon sens: "La "Joconde'"! Moi, je m'en Lâche". C'est le devoir dui bon mécanicien, qui avait son train à conduire et non à faire de l'esthétique. D'autres ne surent pas mettre ainsi les choses au point. C'est le cas, par exemple, pour ceux qui constatèrent "officiellement" l'authenticité de la- "Joconde". Us ont été photographiés autour d'Elle et beaucoup sourient à l'objectif... Les malheureux ! S'ils savaient la différence d'un sourire d'homme au "sourire" souverain, ils n'auraient jamais osé faire face au public... Entre penseurs Les chevaux pensants d'Elberfeld ont reçu la visite de M. Maeterlinck. L'écrivain a passé une demi-journée dans l'écurie, où ces calculateurs ont additionné, soustrait, multiplié sous ses yeux, jouant avec les difficulté® et les racines cubiques. U en est sorti convaincu, ne gardant aucun doute sur la réalité, la sincérité absolue. de« eitnériences. merveilleuses et incroyableg dont il a été le témoin. Selon lui, l'hypothèse d'une supercherie doit être abandonnée, ainsi que tout essai d'explication tirée de la vraisemblance ou de la possibilité d'une supercherie. " Il faut admettre, dit-il, avec le propriétaire, M. Krall, dont l'autorité en ces matières est de grand poids, que ses chevaux, sans aide, sans influence étrangère, par la seule force de leur intelligence, résolvent les plus difficiles problèmes qui leur soient proposés. " Cette attestation paraîtra bien flatteuse aux chevaux pensants d'Elberfeld, s'ils pensent qu'elle émane de l'observateur philosophe à qui l'on doit 1' " Ame des Plantes " et la " Vie des Abeilles U est vrai que ces mathématiciens solipèdes commencent à être gâtés; non seulement toutes les personnalité® marquantes d'Allemagne et de France s'empressent de leur rendre visite, mais ils occupent les corps savants. La1 Société française de ploso-phie leur a fait les honneurs d'une séance entière et leur a consacré vingt pages d'un de ses bulletins. On y peut voir que, malgré les réserves de M. Quinton qui soupçonna une fraude, la Société incline à partager la confiance de M. Maeterlinck. Elle croit aux aptitudes mathématiques des chevaux sans croire à leur intelligence ; elle les compare à ces calculateurs-prodiges qui opèrent des tours de force et sont pourtant des sots. U n'en est que plus inquiétant, lorsqu'on se promène en fiacre, de songer que peut-être on a un cocher ivre et un cheval qui extrait la racine cubique du numéro de la voiture. A la gare de Saint-Pierre-Alost Nous lisions dernièrement dans ie Bien Public: « A la demande de M. J. Legrand, consul de Grèce, et grâce à l'intervention de M. Huyshauwer, M. le ministre Van de Vyvere a décidé de maintenir, à titre définitif, les arrêts de Gand-St-Pierre des trains1 de luxe « Ostende-Vienne-Express » et « Nord-Express ». » La Revue commerciale fait suivre cette note de l'observation suivante : « Les institutions commerciales gantoises avaient demandé en vain des arrêts de ce genre. C'est qu'elles n'avaient pas le tuyau. » Désormais elles sauront comment il faut s'y prendre. ■» La pratique, dont la note du Bien Public constitue un spécimen réussi, sévit depuis des années spécialement au ministère dé M. Van de Vyvere. On s'en sert pour donner du crédit aux personnar gés les plus nuls, et les sots en usent de la manière que vous voyez. Les ouYrïers agricoles en Belgique —%— I. Une des questions les plus inquiétantes pour l'avenir de notre agriculture, et qui s'impose chaque année plus impérieusement à l'attention du cultivateur, concerne le recrutement de la main-d'œuvre. On sait depuis longtemps que l'ouvrier des champs, peu satisfait de son sort, cherche à s'en dégager dès que l'industrie ou le commerce lui en fournissent l'occasion. De là l'exode rural, qui soulève des plaintes nombreuses non seulement du côté* des fermiers mais, en outre, de la part de spécialistes sans doute bien intentionnés, mais dont la plupart ne sont pas assez en contact avec l'âpre lutte que mène pour le pain quotidien l'ouvrier campagnard, pour en parler en parfaite connaissance de cause. Même pour ceux qui, par leurs occupations ou par leur position sociale, restent étrangers aux luttes de la classe ouvrière rurale, il suffit de parcourir le remarquable travail de Mi-Bouché sur Les ouvriers agricoles en Belgique, que vient de publier l'Institut Solvay, dans sa série d'Etudes sociales, pour se rendre compte de la nécessité d'apporter des améliorations notables à l'existence de ces auxiliaires indispensables de l'agriculture. Aucune plainte, ni aucun argument ne prévaudront contre le désir bien légitime de l'ouvrier de trouver des conditions de bien-être moins précaires que celles que son sort, en vérité peu enviable, lui réserve habituellement. On en trouve la preuve à chaque page dans l'étude de M. Bouché, qui forme le travail le plus complet que nous possédons actuellement sur la matière, spécialement au point de vue du salariat, moyen d'existence exclusif ou principal de l'ouvrier des champs. Certes, le sort des ouvriers des fermes n'est plus ce qu'il était il y a cinquante ans. Comme le signale un enrrpçn-trmdfmt. de 1VT UiOllf'lu' "DOlir le? environs d'Enghien, "il est parfaitement reconnu que le salaire des ouvriers agricoles est plus que doublé, et même triplé, pour certaines catégories d'individus, depuis un demi-siècle. Anciennement — il y a une cinquantaine d'années et un peu moins — l'agriculture n'était pas moins prospère que de nos jours ; si les bêtes de la basse-cour se vendaient moins cher, le prix des produits de la terre était plus élevé qu'actuellement et, cependant, les ouvriers agricoles ne gagnaient qu'un salaire bien maigre, que les vieux qui s'en souviennent considèrent maintenant eux-mêmes comme dérisoire. Pendant les années de disette de 1845 à 1848, où les récoltes manquèrent totalement, il arriva que bien des ouvriers se présentaient dans les fermes pour avoir du travail rien que pour la nourriture, et quelle nourriture! C'était alors la pauvreté, la misère. En hiver, la plus grande partie des ouvriers étaient sans travail et beaucoup en étaient réduits à la mendicité. "Quelques années plus tard, le salaire des ouvriers se releva lentement". Oui, mais il n'y a pas cinquante ans que presque partout en Flandre le salaire de i'ouvrier, même pendant le travail exténuant de la moisson, était encore de sept sous, soit 63 centimes par jour, plus la nourriture. Les femmes gagnaient 45 centimes, avec les maigres repas à la ferme, où le lard ne faisait que des apparitions très espacées sur la table. Lentement, les salaires ont augmenté, mais à l'heure actuelle, ils sont encore pour la plupart à un taux jugé très insuffisant, pour permettre à l'ouvrier simplement de pourvoir à la subsistance de sa famille. Il est bien vrai, comme le constate M. Bouché, que les recensements agricoles depuis 1846 accusent une hausse continuelle jusqu'en 1880, puis une sorte d'arrêt jusqu'en 1895, ce qui s'explique par la crise profonde que l'agriculture traversa pondant cette dernière -ériocte. Depuis lors, les salaires ont repris et accentué leur mouvement de hausse, dans les régions industrielles de la Belgique, pendant qu'ils sont restés relativement bas en maintes régions purement rurales du pays flamand. C'est précisément dans ces régions que se recrutent surtout la masse des ouvriers saisonniers, qui vont en été, en Erance et ailleurs, entreprendre les travaux de la moisson, du binage et de la récolte des betteraves, pour ne citer que les principaux. Ces ouvriers ne passent guère au foyer de leur famille que la morte-saison; ils rentrent, la campagne finie, pour s'occuper chez eux ou dans le voisinage en attendant une nouvelle occasion de quitter leur village. Pour montrer par un exemple concret, communiqué par un agriculteur de Souvret (Centre) combien le salaire agricole gagne en stabilité dans les pays industriels, sous l'influence du milieu, nous nous permettrons de signaler les salaires payés, d'après le livre de répartition, à un ouvrier pour ■les divers travaux de l'année. Du 1er avril au 1er novembre, pour les opérations de fauchage, de nettoyage des cultures, de rentrée des céréales, d'é-pandage d'engrais, de conduite des attelages, etc., le salaire était de 3 fr. 50. Pendant l'hiver, pour les- divers travaux réservés à cette saison, on payait encore 3 fr. 25 par jour. Pour toute l'année, comportait 303 journées de travail, l'ouvrier touchait ainsi la somme de 1028,25 francs, soit en moyenne 3 fr. 39 par journée effective. Sans doute, on trouverait bien peu d'ouvriers dans les régions agricoles des Flandres qui touchent, même à un tiers près et pendant toute l'année, des salaires aussi satisfaisants. Dans ces dernières régions, le salaire, sans nourriture, dépasse rarement 2 fr. à 2 fr. 25 par jour, pendant la belle saison, et il est encore réduit pendant l'hiver, pour autant que l'ouvrier soit occupé à la ferme pendant toute l'année. En effet, l'instabilité du travail à la ferme ne constitue pas un des facteurs les moins importants du problème que l'avenir aura à résoudre, pour assurer une main-d'œuvre suffisante à la diversité des opérations agricoles. Ce que l'ouvrier demande avant tout, c'est une occupation stable, lui assurant la subsistance, sans avoir à se préoccuper constamment du lendemain.Or, dans les fermes, aux moments de presse, comme aux époques des semailles et de la moisson, il y a toujours manque de bras, mais ces moments passés, le travail chôme et le cultivateur ne trouve pas facilement de nuoi occuper avantageusement tous les ouvriers qui lui tombent ainsi à charge, et en congédiant l'excédent, il risque de ne plus trouver assez de journaliers a la saison suivante. Or, le montant du salaire, considéré à un moment de besogne pressante, payé à des ouvriers de passage, n'a pas la même importance, aux yeux de la classe ouvrière en général, que celui de la moyenne payée pendant toute l'année aux ouvriers occupés en permanence. Beaucoup d'ouvriers . agricoles ne sont pas trop exigeants et ils s'accommoderaient bien plus volontiers, d'un salaire modéré quand on leur assure de l'occupation en permanence, que des salaires sensiblement plus élevés mais lesquels, une fois la bonne saison passée,leur échappent, les laissant sans ressources pour les besoins de leur modeste ménage. I. M. E. REVUE DE LA PRESSE «—*—- Les discours royaux Comme il fallait s'y attendre, toute la-presse commente longuement les discours que lle Roi a prononcés le jour de l'an au Failais de Bruxelles, discours dont nous avons reproduit, hier, les éxtraits essentiels. . . Analysant ce que noire souverain a dit de la politique de parti, dans sa réponse au 'président du Sénat, le Matin d'Anvers écrit: ' " Ces paroles, qui sont bien l'expression de la pensée personnelle du Roi, empruntent aux circonstances un caractère profondément émouvant Il est impossible de les considérer autrement que comme un avertissement sévère à la politique néfaste du parti catholique. En vain, profitant du "Wallons .et Flamands'" de M. de Favereau, mettrait-on en vedette le "patrimoine commun de langages" pour soutenir que le Roi n'a voulu faire allusion qu'à la querelle des langues. Cette thèse n'est pas défendable un instant. C'est à la loi scolaire qsue le Roi fait allusion; c'est le projet Poullet qu'il vise et c'est avec une noble, loyale et courageuse indépendance qu'il le juge. " Dans un pays il ne doit y avoir que des enfants d'une même patrie! ■" Le parti catholique comprendrait-il ce solennel avertissement? U est donné sous une forme non dissimulée, sous une forme assez claire ; il ne s'agit pas seulement d'une allusion voilée. Le Roi désapprouve le projet de loi scolaire ; il prévient le pays du danger que présente la division desi enfants en deux catégories hostiles, irréconciliables, ennemies jurées.Cela est grave. C'ela! serait assez grave, dans un autre pays, pour que le cabinet se retirât et ne restât pas sous le poids d'un pareil camouflet. Mais le cabinet recevra l'avertissement d'un front serein. Le siège <lu parti catholique est déjà fait. Le Roi a prononcé un discours important, rien qu'un : celui relatif aux modifications de la charte coloniale.Cela, évidemment, est aussi très important. Le Congo constituerait une sorte de vice-royauté soustraite à la tutelle métropolitaine. C'est une mesure d'exceptionnelle gravité. Sera-t-elle de nature à mettre un terme aux déplorables différends qui se sont élevés entre fonctionnaires et missionnaires? U faut l'espérer, car ce sont les pouvoirs de l'administration coloniale qu'il s"agit de renforcer en évitant évidemment la répercussion, dans notre colonie africaine, de la politique de parti. Mais, quelle que soit l'importance de cette réforme, ce n'est pas un discours important que le Roi a prononcé ; c'est deux et il est absolument inutile 3e chercher à diminuer l'importance de sa déclaration relative à la politique de parti, du solennel avertissement qu'il a donné aux auteurs de la loi scolaire. Cette attitude du chef de l'Etat, cette déclaration si franche et si décidée est un précieux encouragement dans la lutte que nous avons entreprise. Le Roi a été aussi loin qu'il pouvait aller ; il ne pouvait pas aller au-delà et il importait de souligner la beauté du geste. C'est un réconfort pour nous, sacrifiés depuis bientôt trente ans à une politique sectaire. L'Indépendance, de son côté, fait ces remarques: " En réponse au discours du président du Sénat, le Souverain a rendu à la Haute-Assemblée un homimage d'autant plus remarqué qu'il est rendu au lendemain même de la protestation qui s'est élevée au sein du Sénat contre.la désinvolture avec laquelle on traite cette Chambre, qui représente la nation au même titre que la Chambre des députés. Le Roi a fait allusion, d'autre part, à la lutte des partis, si âpre dans notre pays. Cette lutte doit déterminer une saine émulation pour la sauvegarde dû.- bien public, mais il ne faut pas que, par elle, les citoyens de ce pays se trouvent irréductiblement divisés dans de® domaines où ils devraient rester unis. Cette division, hélas ' est une situation de fait : la politique que l'on pratique depuis trente ans a^eu pour effet de créer deux Belgi-ques —• la Belgique cléricale et l'autre. Souvent déjà nous avons insisté sur la gravité de cet état des choses qui est I allé s'accentuant d'année en année, si

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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