La Flandre libérale

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s.n. 1914, 04 May. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/xw47p8wc1t/
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ifl'lMés— Lnnill 4 Mai 1914 QUOTXDïEX. - 1© CSEMS* M. 124 ••• Lnndl 4 Mai 1914 LA FLANDRE LIBERALE A.JBOIVNEMiEIN'T® 1 mois. 8 mois. t mol». ï »x BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonni an bureau du journal et dans tous los bureaux de posta • RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE OAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, GANO ABONNEMENTS ET ANNONCES : II — RÉDACTION] — Téléphona S2 II Téléphone 13 annonces Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean éi Journal- — Pour la reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles» plions législatives DU 24 MAI 19!4 H*I*K SI CANDIDATS EFFECTIFS : (DI, BRAUN, EMILE, ingénieur, dé-puté sortant. MECHELYNCK, ALBERT, avocat, député sortant. BUYSSE, ARTHUR, avocat, député sortant. LIPPENS, PAUL, ingénietur, député suppléant sortant. DE SAEGHER, RODOLPHE, avoc. EODDAERT, HENRI, avocat,, dé- ] puté suppléant sortant. DE SAEGHER, EMILE, ancien I notaire. VAN DOORNE, CHARLES, directeur de banque. VAN ZELE. JEAN, propriétaire. I TERTZWEIL, LÉON, industriel. GITTÉE, ÉMILE, négociant. LAGRANGE, EMILE, industriel. CAHCIDATS SUPPLÉANTS : ■MM. LIPPENS, PAUL, ingénieur, dé- ! puté suppléant sortant. DE SAEGHER, RODOLPHE, avoc. BOODAERT, HENRI, avocat, député suppléant sortant. DE SAEGHER, EMILE, ancien J notaire. Il VAN DOORNE, CHARLES, direc teur de banque. tir; iWW# ▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼▼ ww- La bonne leçon I.—$— [C'est tout de même une chose curieuse que l'indifférence avec laquelle fe journaux bien pensants de Belgique lit' accueilli la nouvelle de la réélection iHazebrouck de l'aEbé Lemire. I lue simple mention perdue dans le Ilot de® dépêches. Pas un cri de surprix, de douleur ou de colère. Pas le moindre commentaire. L'abbé Lemire est-réélu. Eh bien quoi? Quelle importance cela.a-t-il? IL'échec de Thalamas, à la bonne pure! Ou l'élection Caillaux. Voilà matière à ratiocinations. Si intéresses qu'elles soient, ce ne sont pourrit qu'affaires purement françaises. Ij élection de l'abbé Lemire a une Portée autrement considérable. On en ! ici-même fait ressortir l'importance J|i point (le vue de la république voi-sine'A Mais l'intérêt qu'elle offre rie 'arrête pas à la France seulement. Me est particulièrement passionnante j*»r les pays aux prises avec les prêtions politiques de l'Eglise catholi-1||e et surtout pour la Belgique, où ces Prétentions, de plus en plus exilantes, pèsent si lourdement, sur l'es-iW. sur les destinées, sur la culture fPierale de la nation. ##* J?r Flandre française, pour ardem-pt française qu'elle soit, n'en a. pas I oins gardé en grande partie les [mœurs, la mentalité, la langue, la re-:'";ori de notre Flandre à nous, mal-Ifire: une séparation deux fois séculaire. ! el|e-ci a eu son abbé Daens, elle a oçore 1 abbé Fonteyne, tous deux rvïr liarenté morale avec le dépu-l"'} Hazebrouck et tous deux persé-'' ps comme lui par leurs chefs hié-['■ ques, avec cette différence toute-013 Hue nos abbés démocrate» furent e en butte à l'hostilité de leurs 1 icres, tandis que, pour l'abbé fran-(J?> c,e^e hostilité ne se manifesta aPres coup, sourdement d'abord, de W en Plus accentuée ensuite, pour en r .?cr eilfi'n, bien que l'homme et le b!lre, ^ssent comme tels irréprocha-sait' 3 ^uerre au couteau que l'on cim0"' c'erRé lié contre un "des fiiro ' t?Ul n'es^ cependant pas sans lui loinn' onneur' le persécutant, le ca-Idonf'i erar)runtant à la religion iirin,' i 3°n^ 'es minis^re?> 'es pires |emt,<-3'i re^us des sacrements, pour IconrwUi r 'a Sélection de ce prêtre, | aie de vouloir user de ses droits tion-'^p8 ^0lIr défendre les institu-Lr^tiques de son pays, quel T '{Ï6-"i"™* ! Ijnrr/ lf" ^ a.emporté. Il a obtenu an lUn/r 3!,1^rbe- Il fera à la Chambre 1 JW -ée triomphale. tour ]a^me.qUe beaucoup ont voté Nhioni' q'r\-ne Par^geaient pas ses hecoiiw J^j^ues, pour se porter au «eur . ! °PPrinïé contre l'oppres-' e qui est d'un beau sentiment. : Le m . PWnJ'ft lançais profitera-t-il de 1 - Ce n'est guère probable. Il recommencera sa campagne quand se orgueilleux prélats lui en donneron l'ordre, dût-il essuyer de nouveau m échec sanglant comme celui que vien nent de lui infliger les braves gens d l'arrondissement d'Hazebrouck. E: France, comme partout, le clergé ca tholique ne peut se résigner à se reu fermer dans son rôle religieux. Il s refuse à accepter le fait accompli e à s'adapter aux institutions modernes Le côté évangélique de sa mission es son moindre souci. Pour reconquén ses vieux privilèges, son ancienne auto ri té, il est au service de toutes le réactions, en assume l'odieux et en su bit l'impopularité. En plein pays ca'tholique, celle-c s'est manifestée dimanche demie d'une façon éclatante. Il en sera ainsi un jour, plus tô peut-être qu'on ne pense, dans no Flandres. La soif de domination de curés, les allures batailleuses des vi caires, leur action dans les mêlées po litiques, leur présence insolite dans le, bonden et les coopératives profession nelles de toute espèce où ne les appel lent ni leur sacerdoce ni leurs connais sances spéciales, leur âpre lutte en fa veur des écoles des couvents si craint: et au fond si détestés, leur intrusior autoritaire, en un mot, dans tous le: actes de la vie privée, politique et so ciale. — tout cela n'est pas fait pou fortifier la foi des fidèles, ni pour s'as surer leur respect et leur amour. Vienne un abus trop criant-, une in justice trop flagrante, un incident com me celui d'Hazebrouck, on verra ur souffle de révolte surgir qui balayer; la tyrannie religieuse et remettra toutf chose dans l'ordre voulu. On conçoit que notre presse clérical* évite de parler de cette élection, en at tendant qu'elle y revienne ponr en dé naturer le sens. Pour nous, le triomphe de l'abbé Le mire, dans les circonstances où il s'es produit, est d'un bel enseignement e d'un grand réconfort. rA\ S. Echos & Nouvelles Le tlgne de ralliement Les articles qui paraissent a'ctuePe ment dans la "'Gazette de Charleroi" au sujet du Tiers-Ordre, 'prouvent qui celui-ci est organisé sur le modèle de 1; franc-maçonnerie et qu'il constitue uni société secrète dont tout manque di discrétion entraîne l'exclusion. Le: textes mêmes des manuels d© cette con grégation laïque, qui comprend entn autres de® avocats, des ingénieurs, de: fonctionnaires cléricaux, établissent, san: conteste possible, que le silence le plu absolu est "une loi" (sic). Mais il y i plus. Les tertiaires ont leur signe di ralliement et à ce propos il en arrivi une bien bonne au "Courrier de> Bruxel les". Le pieux journal avait prétendi que, dans un procès criminel en Hon grie, un témoin avait été convainci d'être franc-maçon parce qu'il portait., une épingle de cravate, "signe de dé tresse" des membres des Loges. Or, ce insigne y est tout à fait inconnu, mais par contre, il est celui des... "francs-chré tiens tertiaires"! En effet, M. Derreu maux, parlant dans son livre: "SimpL monographie", de leurs insignes, écri qu'ils " se portent en épingle de cra vate, en breloque ou sur bague et per mettent aux tertiaires de se retfonnaiitr facilement entre eux"... N'est-ce pas un comble 1 Quand le ministre de la guerre inter dira-t-il aux officiers catholiques di faire partie de la société secrète de "francs-chrétiens tertiaires" ? •*** In conseil colonial Le conseil cdlonial s'est réuni, sa-me-d après-midi, sous la présidence du minis tre des colonies. Il a successivement approuvé : 1° Le rapport présenté par M. Gale pin sur le projet de décret attribuant, une mission de capucins un terrain Banzyville. 2° Le rapport préparé par M. Moris seaux sur un projet de décret approi vant l'octroi de recherches minières a Katanga.. 3° Un projet approuvant l'octroi, pa le comité spécial du Katanga, de divei ses concessions de terres. Rapporteur : M. Dubreacq. 4° Un projet de décret relatif à d< recherches minières au Katanga. Raj porteur : M. Morisseaux. Le conseil a ensuite continué l'exame du projet de décret définissant le noi veau régime des entrepôts de douan amendé par M. Galopin. Ce projet a été également approuvi M. GaJlopin en rédigera le rapport. Le monopole de l'alcool Sous le titre: "Le problème de l'alcoi en Belgique", M. Jean Waterkeyn, ai s cien secrétaire de l'Association des dis-t tillateurs industriels de Belgique, vient 1 de faire paraître, à la demande de cette institution, une étude sur la situation qui résulte 'pour la distillerie belge de 9 la nouvelle législation. 1 L'auteur exprime l'avis, qui est partagé par la Société des distillateurs, que "le monopole de l'alcool concédé à une 3 société nationale" serait le seul système ^ susceptible de donner satisfaction tant à l'Etat qu'à tous ceux qui sont intéres-• sés dans la question. ® L'auteur fait valoir que son projet îes-r pecte entièrement la liberté commerciale ; t - qu'il prévoit une réduction progressive 3 de la consommation de l'alcool de bouche ; qu'il assure au Trésor une perception plus certaine du droit d'accise; qu'il procure à l'Etat des ressources notable-1 ment plus importantes que sous le ré- , r gime actuel, et qu'il prévoit que ces augmentations de recettes pourraient être t affectées à des institutions d'intérêt so-3 cial. 3 *#* La commémoration do centenaire de la b«M!le , Se Waterloo On annonce que la cérémonie corami morative du centenaire de la bataille de Waterloo n'aura pas lieu le 18 juin 1915. On estime, en effet', dans les milieux qui 3 s'occupent de cette commémoration, , qu'il ne convient pas d'inviter officiellement la France à célébrer le centième ' anniversaire de la bataille, qui fut pour elle une sanglante défaite. D'autre part, si cette commémoration avait lieu sans la participation de la France, mais seulement avec celle de la Hollande, de la Belgique, de l'Angleterre et de l'Allemagne, elle aurait un caractère, analogue à celui de: la cérémonie du centenaire de la bataille de Leipzig, ce qui ne i serait pas correct vis-à-vis de la France, b du moins de la part de 1a. Belgique. La ; cérémonie aurait lieii quelques semaines après le 16 juin 1915, de manière à ce qu'élle consiste simplement en un hom-î mage aux soldats de toutes les nations, tués à Waterloo. On annonce aussi que I l'inauguration du monument élevé à la mémoire des Bçlges morts à Waterloo est fixée au 18 juin prochain. La vhlU des soaïeralns dtisols Le programme de l'arrivée à Bruxelles du roi et de la reine de Danemark est définitivement arrêté. C'est à la gare du Nord que se fera la réception, le mardi 19 mai, à 3 heures.Une garde d'honneur, formée par les grenadiers, avec drapeau et musique, se trouvera dans la, gare. Le Roi et la Reine iront recevoir leurs hôtes. De la gare au Palais, des troupes 1 feront la haie, et une escorte de cavale-, rie précédera et suivra les voitures roya-i les. ■ Le départ des souverains danois pour . La Haye aura lieu 'le vendredi 22 mai, , à 11 h. 45 du matin. Les faits i 5 Atchim ! — Dieu vous bénisse. J Par exemple il s'en passerait volon-; tiers de cette bénédiction, le malheureux affligé de la fièvre des foins. Mal terrible, mal inéluctable qui va tenir pendant 1 plus de deux mois les malheureux qui en sont atteints. Car déjà, d'herbe ayant 1 poussé vite sous ce soleil précoce, il y a du pollen dans l'air. C'est lui qui vient r irriter les narines sensibles et qui provoque en même temps qu'une inflamma-' tion des muqueuses, yeux, nez, larynx, un état général qui ressemble assez à la ^ fièvre. Le remède 1 II n'y en a pas, c'est-à-dire que lia cause du mal étant constante on ne parvient à guérir celui-ci qu'en sup-^ primant celle-là. Par exemple l'effet d'un voyage en mer est merveilleux. A peine les côtes se sont-elles effacées à l'horizon que les éternuements ont cessé comme par ^ enchantement. Un séjour dans la montagne, mais à 2 ou 3,000 mètres d'altitude ' au moins, îà où il ne croit plus d'herbe, ferait le même effet. Mais tout le monde ne peut pas se payer un luxe pareil. On en sera donc réduit à' rester enfermé dans une chambre bien close pendant 1 les plus beaux mois de la saison. Mieux vaut encore éternuer tout son saoul. C'est à quoi nous nous résignons, d'ailleurs sans enthousiasme. l La charrue ramine l'eau i- Dans bien des contrées, des terres sont abandonnées, du cultivateur, parce que il la sécheresse s'oppose aux récoltes. Elles ne sont utilisées que par les bergers, r Une récente expérience faite en Algérie montre que, sous l'influence de labours profonds, ces steppes peuvent de venir des champs fertiles. s Dans le pays d!e Bordj-Bou-Arreridj, l'hydrographie a changé dans ces dernières années. On a vu s"établir des sour-n ces, couler des ruisseaux dans d'anciens l" oueds-seccos, qui, il y a vingt ans, n'a. vaient d'ea.ux qu'après le3 grande orages.'• La. région d'Aïn-Tagrout, notamment, qui était réputée, pour sa sécheresse endémique, possède maintenant de nombreuses sôtuircefe, aui grand étonnement des indigènes. )1 Les ©aux de; pluie roulaient autrefois i- en avalanches vers les "ehotts" du sild ou vers la mer ; glissant sur le sol, elles étaient san» aucune utilité pour les terres que ne faisaient que gratter les primitives charrues des indigènes. Aujourd'hui les Arabes possèdent des charrues perfectionnées et pratiquent des labours profonds. L'eau, bue par la terre, maintient une fraîcheur du sous-sol, inconnue des premiers colons. Aussi les récoltes sont-ellvs merveilleuses et les terres ont-elles pris une plus-value énorme. Cette expérience est un véritable document dui progrès. Désormais l'homme saura que certaines steppes, en apparence' aridïes, peuvent être cultivées et devenir humides, au moyen de labours profonds.-V- Les trelz* erreurs da la vie Voici quelles sont, d'après le "New-York Journévl", le3 treize erreurs de la vie : 1° S'essayer à établir sa propre règle du bien et du mal et croire que tout le moud© s'y conformera ; 2° Prétendre mesurer à son aune les jouissances d'autrui; 3° Se leurrer de la conviction qu'il peut y avoir, en ce monde, uniformité d'opinions ; 4° S'attendre à trouver ou jugement et de l'expérience dans la jeunesse ; 5° S'efforcer de jeter tous les caractères dans le même moule ; 6° Ne point céder lorsqu'il s'agit de bagatelles ; 7° Rechercher la perfection dans se3 propres actes ; 8° Tourmenter les autres et soi-même ce qui est sans remède ; 9° Ne pas aider tout le monde toutes les fois qu'on le peut, en tout temps, en tout heu ; 101' Considérer une chose comme impossible parce qu'elle l'est pour nous. 11° Ne vouloir croire quei ce que notre esprit borné peut saisir ; 112° Ne point vouloir tenir compte des faiblesses d'autrui ; 13° Estimer les gens d'après quelque qualité extérieure, alors que seul l'intérieur fait l'homme. -..... ..... m * NOS OFFICIERS —S*5— Le recrutement du cadre d'officiers doit être le souci primordial des organisateurs d'une armée. De plus en plus, l'industrie et les professions libérales absorbent les meilleurs éléments ; l'épaulette d'or ne produit plus sur les jeunes imaginations la fascination et l'éblouissemen't de jadis. En notre siècle où l'on est positif et pratique, même à dix-huit ans, la gloriole de l'uniforme ne fixe plus le choix d'une carrière peu lucrative et pleine d'aléas. Notre petit pays souffre du malaise qui tourmente ses grands voisins : les cadres de son armée se remplissent difficilement et d'année en année cette difficulté augmente. On a voulu suppléer à la pénurie d'officiers en facilitant les candidatures, en multipliant les moyens de parvenir à l'épaulette. Mais c'est un pis-aller qui abaisse le niveaiu intellectuel au profit du nombre. Ce procédé n'escompte que le remplissage des grades inférieurs ; inévitablement il restreint l'avenir de la majorité, il doit devenir la source de déboires, de compétitions, de découragements. Malgré les facilités accumulées, les candidats font défaut. Mais aussi on semble s'être ingénié à en détourner ceux que la vocation militaire pourrait y appeler.Examinons la situation faite à l'officier, plus particulièrement aux officiers d'infanterie, les plus nombreux et certainement les plus à plaindre. En faisant le choix de sa carrière, le jeune homme entré à l'armée, avait soupesé ses facultés, ses moyens, ses aptitudes, la quantité de travail qu'il pouvait fournir ; il avait supputé la position que lui réservait normalement un avenir lointain, mais calculé d'après des règles établies. Il n'a marchandé ni son labeur ni ses fatigues. Âpres des létudes ardues, le voilà officier. Très lentement, il a accédé au grade de capitaine-commandant, très honorable, mais auquel ses études et ses services permettent de ne pas limiter ses ambitions. Brusquement, sans crier gare, sous prétexte de réorganisation et de rajeunissement, on a institué pour l'accession aux échelons supérieurs de multiples épreuves, où s'éliminent systématiquement plus de 75 % des candidats. D'excellents officiers, de brillantes intelligences, des travailleurs capables viennent*trébucher sournoisement dans les traquenards d'examens qui forment un crible dont les mailles s'élargissent ou se referment automatiquement selon les besoins de l'avancement, la faveur des postulants ou ]a poussée plus violente de jeunes arrivistes pressés de parvenir à leur tour. Et voilà le découragement et la défiance, nés de la conviction d'une duperie, qui sont venus paralyser bien des ardeurs. Voyons, d'autre part, la vie de l'officier de troupe, le seul qui fasse vraiment "son" métier. Une circulaire du ministre de la guerre avait prescrit de rendre le service plus intensif, eu égard à la diminution du temps de présence des miliciens sous les drapeaux. Cette circulaire, excellente en soi, fut appliquée avec une déplorable exagération. Chacun craignant de ne paë faire travailler assez aux yeux du supérieur, s'est évertué à trouver des choses extraordinaires ; chaque chef a corsé de quelque nouveauté imprévue le programme de l'inférieur immédiat. Et l'on en arrive à un invraisemblable emploi du temps, où les services chevauchent les uns sur les autres, se contrarient, produisant un surmenage sans répit. L'officier subalterne, le cadre des sous-officiers et le pauvre troupier sont les victimes de cette lutte acharnée oà chacun des grands chefs, commandant du haut de son cheval ou du fond de son fauteuil, veut faire mieux et plus fort que le précédent. Le soldat s'en console en pensant qu'il ne mènera cette existence que. durant quinze mois ; et puis il a vingt ans. Le sous-officier, après deux ou trois ans de ce régime, s'en évade dès qu'il le peut, et le cadre des sous-officiers se renouvelle sans cesse, ce qui peut n'être pas un mal quand ce renouvellement est modéré, mais en est un, et un sérieux, dans le cas présent. Mais l'officier, qui ne peut ou ne veut, lui, briser la carrière dont il a fait choix, se dit avec terreur qu'à ce train-là, il y laissera sa vigueur et sa santé; qu'arrivé à vingt ans, plein de force et de courage, il s'en ira à cinquante-cinq, — sinon avant, — usé, fourbu, ayant semé inutilement sur les grand'routes toute son énergie, prématurément dissipée. Il considère qu'il ne lui reste même plus le réconfort d'une vie de famille, interrompue annuellement par un séjour de deux à quatre mois au camp, à peine retrouvée en garnison à l'heure écourtée des repas précipités. Jamais nos commandants de compagnie n'ont «eu une autorité moindre que depuis qu'on a paru vouloir leur en donner une plus grande. La rage qu'on met à contrôler leurs moindres actes paralyse leur initiative aussi bien dans l'instruction de leurs hommes que dans l'emploi de leur cadre ou de leur temps. Ils travaillent d'après des programmes schématiques, durant des heures et sur un terrain rigoureusement fixés une semaine à l'avance. L'essentiel est qu'on ne rencontre leur troupe que très loin du quartier. Cet excès d'entraînement physique est l'engouement du jour; il est passablement inutile puisque notre armée de campagne se composerait de 7/8 de militaires en congé illimité, soustraits à l'influence des officiers depuis des mois et des années, et que ce ne sera jamais qu'à leurs forces qu'on pourra proportionner l'effort. Mais dans cet excès l'instruction pratique du soldat se trouve forcément négligée et c'est là le plus grave défaut. Dans les grades de lieutenant et de sous-lieutenant, la situation est pire encore. Chargés de tous les services, assistant à tous les exercices, c'est dans leurs rangs que se fait sentir le plus péniblement le manque d'officiers. Tandis qu'il manque plus de cinq cents sous-lieutenants et qu'il n'existe plus pour l'instant dans toute l'armée un seul candidat à ce grade, on Vient de nommer cent cinquante capitaines d'infanterie dont on pouvait aisément se passer jusqu'à la constitution complète des unités doubles.On a bien créé le grade d'adjudant pour parer à cette disette d'officiers ; mais depuis sa création, c'est-à-dire depuis six mois, aucune instruction n'est venue fixer leur service, et pas un chef de corps n'oserait prendre sur lui l'initiative de le délimiter. Aussi, sans fonctions déterminées, l'adjudant ne remplit qu'en très minime partie le rôle d'officier, et, encore, n'est-ce que lorsqu'il n'y a pas moyen de faire autrement.Voilà pourquoi l'officier, qui avait apporté à sa tâche toute sa bonne volonté, tous ses moyens avec tout son désir de bien faire, se sent envahir par un profond découragement. Sincèrement épris de son métier, il ne craint ni le travail ni les fatigues qu'il exige, mais il s'écœure de se dépenser systématiquement, inutilement, pour que ses chefs s'en fassent un titre de gloire et un pavois. Ce découragement, fait de défiance en l'avenir et de surmenage, est général ; il atteint tout le corps d'officiers.Usés et désabusés, les anciens s'en vont ; renseignés et déconseillés, nos jeunes gens se détournent d'une carrière qui n'inspire plus confiance, et ainsi, disloqué par le haut, sapé par la base, notre beau corps d'officiers s'effrite et se désorganise. Cette situation latente est ignorée sans doute dans les bureaux du ministère, où naissent tant de belles théories, où l'on ne se rend plus bien compte de ce que c'est que le service actif, où la vérité ne pénètre que sous la forme fallacieuse de rapports frelatés, "arrangés" par toute une hiérarchie intéressée à cacher la situation exacte. . L'équilibre méditerranéen Depuis quelques mois, la question d'Orient se présente sous un autre aspect : il ne s'agit plus tant de la Turquie d'Europe que de la Turquie d'Asie ; on ne parle plus guère des Dardanelles ni du Bosphore ; c'est la Méditerranée tout entière* qu'on envisage aujourd'hui, la Méditerranée avec tous les pays que ses flots bordent, depuis le Maroc jusqu à la Syrie, en passant par la Tunisie, la Tri-politaine et l'Egypte. Il semble que ce soit actuellement autour du grand lac latin exclusivement que se concentre l'attention de la diplomatie européenne. L'équilibre européen est devenu surtout l'équilibre méditerranéen. Dans l'exposé qu'il a fait récemment lors de l'ouverture des Délégations, à la commission des affaires étrangères, le comte Berchtold a prononcé des paroles qui, à cet égard, méritent (j/être commentées. C'est le défaut ordinaire de ces sortes de discours de manguer de netteté et de se confiner dans de prudentes généralités. Toutefois, le comte Berchtold a innové, " et sur un terrain singulièrement passionnant". comme l'écrivait le Siècle. Pour la première fois, en effet, depuis que la Triple-Alliance existe, le premier ministre d'une des trois puissances qui la composent, a parlé ouvertement d'un accord triplicien sur mer. " Les pourparlers qui ont eu lieu à cette occasion (il s'agit de l'entrevue d'Abbazia), m'ont confirmé dans l'opinion que les changements survenus en Orient serviront de base à une nouvelle communauté d'intérêts entre les deux puissances alliées, et que la politique inaugurée cette fois par chaque partie, nous amènera par la même voie à accomplir un travail commun ", a dit, entre autres, le comte Berchtold. Au même moment, il est vrai, M. d® Jagow déclarait à une commission du Reichstag qu'aucune convention " n'avait été signée entre les trois alliées au sujet de la Méditerranée ; l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie n'ont peut-être " signé " aucun accord nouveau relatif à leur action en mer, mais d'aucuns font remarquer que, parfois, des conversations entre souverain» remplacent des parchemins dûment paraphés. Et précisément, Guillaume II n'a-t-il pas beau-ccu-p voyagé depuis six semaines? Toujours est-il que le comte Berchtold nous a appris qu'une nouvelle communauté d'intérêts existait entre l'Autriche et l'Italie, et que ces accords de fraîche. date "visaient l'équilibre et la liberté de la mer Adriatique. On pourrait objecter que la mer Adriatique n'est qu'une partie de la Méditerranée : assurément, mais l'Adriatique est la voie par où les forces navales de l'Autriche accèdent an grand lac latin. Et les Français, certains Français, du moins, de s'effrayer : " Le fait, disent-ils, que 'le ministre de François-Joseph ait cru pouvoir transporter officiellement sur mer un peu de cette Triple Alliance qui jusqu'ici avait été strictement limitée à l'action continentale, doit être considéré comme gros de conséquences. " Certes, les paroles du comte Berchtold sont importantes : toutefois ne savait-on pas, ne se doutait-on pas depuis plusieurs mois déjà que l'action triplicien-ne ne resterait pas confinée sur le continent et qu'elle s'étendrait à la Méd: terranée 'ï La seule, chose qui soit bien neuve, c'est que le comte Berchtold ait, pour la première fois, fait allusion officiellement, en termes d'ailleurs fort généraux, à la nouvelle orientation diplomatique de la Triple-Alliance. Pour le reste, on a fait remarquer que l'exposé du premier ministre autrichien était singulièrement pauvre de rensei-

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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