La Flandre libérale

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12 February 1914
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s.n. 1914, 12 February. La Flandre libérale. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/v40js9j42r/
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HiM^iilw«m««aesgigaaii».aMts^w<a«^argBeaBs««Mca^)<»s«a^^ 40' innée - Jesfli 12 Février 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 43 — Jeudi 12 Février 1914 LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS I mois. 8 mois. f rrnîn, î sa. BELGIQUE : Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE x Fr„ 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna an bureau du journal et dans tous las bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU B0!S, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : — RÉDACTION — Téléphone 32 Téléphona 13 . I | g 1,1 T P-.ll I AJVTVQJVCES Pour îa ville et les Flandres, s'adresser an ïmreaa $» journal- — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. PÉRISSE LA COLONIE On a dit hier à M. Van Cauwelaert, pendant qu'il déballait à la Chambre tout le sac â potins des missionnaires, | qu'il déplaçait le débat. On avait tort. L'interpellation qui se poursuit de-' puis des semaines porte en effet sur " la campagne qui est menée au Congo contre les fonctionnaires". Or, jamais mieux n'a été mise en lumière que par MM. Brifaut et Van Cauwelaert cette évidence qu'une campagne de calomnies est menée contre les fonctionnaires et les magistrats du Congo par les missionnaires. M. Van Cauwelaert, dans son réquisitoire contre les fonctionnaires, s'est appuyé uniquement, hier, sur le livre du R. P. Thibbaut, supérieur des Jésuites. Comment établir plus clairement que l'interpellation est parfaitement fondée? C'est en vain que les Brifaut essayeront de renverser les rôles, et tenteront de faire des missionnaires les victimes et des fonctionnaires les inquisiteurs. Ces derniers ont dû être défendus dix fois, hier, par le ministre Renkin, qui s'est vu forcé, à dix reprises, d'arrêter le député clérical anver-sois, lequel est décidément, dans tous les domaines, un fanatique de la plus belle eau. M. Renkin a provoqué une certaine sensation, à divers moments, par la netteté de ses démentis. Le dernier, c'est celui-ci: — Ce langage est injuste et je proteste. On démoralise les fonctionnaires.Cette déclaration est précieuse, dans la bouche du ministre des colonies, qui est en opposition avec un certain nom-W de membres de la droite. Elle est surtout précieuse à l'heure actuelle. Le problème colonial qui va s'offrir à nous, le Souverain nous en a averti le jour du Nouvel-An, est de la plus i haute gravité. Des réformes profondes î s'imposent. Des sacrifices importants doivent être demandés à 1a nation. Au moment où l'avenir apparaît sous de sombres couleurs, et où nous avons besoin de toute notre énergie pour poursuivre une tâche qui semble à une partie de la population comme étant au-dessus de nos forces ; au moment où la question du recrutement du personnel colonial est signalée,comme l'une dès plus graves du problème colonial," à ce moment nous apercevons — et le ministre catholique des colonies doit en convenir — que les fonctionnaires sont injustement attaqués et qu'on les démoralise. En un iftot, que le cléricalisme est implanté au Congo, et qu'il agit avec une vigueur telle que sa toute-puissance met en péril l'indépendance des fonctionnaires et des magistrats. Bref, la colonie est déjà mise, à cet égard, sur le même pied que la métropole. Que cela offre de graves dangers, qui no s'en rend compte? Doute-t-on des sentiments du ministre Renkin, de cg catholique ardent, emporté, fanatique lui-même à certaines heures? Non, j coup -sûr. Mais, ministre responsable, il recule avec effroi devant le dan-| (?er de mettre en péril l'avenir de la colonie.' Les inexaucés de St-Hubert s'écrient: " Périsse la colonie plutôt qu'un principe". Et l'on sait de quel lamentable principe il s'agit : celui de la domination des missionnaires, représentants de l'Eglise catholique, devant qui tout doit s'incliner avec humilité, y compris l'Etat, représenté par ses fonctionnaires. Mais le ministre s'effraie, déclare que l'on va trop loin, reproches à ses amis de jouer un jeu dangereux. Qu'importe? La bande de fanatiques qui nous gouverne va toujours de l'avant, la menace aux lèvres et le poing levé. Elle veut la cléricalisation de l'armée. Elle veut la cléricalisation de la magistrature et des administrations publiques, y compris celle des chemins de fer. Elle veut la cléricalisation de la colonie. Que celle-ci périsse plutôt...Et voilà ce qui se passe sous le ministère de modération de M. de Bro-çueville. Billet bruxellois v— 11 février. " Le 'Féminisme fessé C'est le titre, couleur de giroflée à cinq feuilles, qu'a publié hier la grave " Indépendance ". 11 a trait aux dernières révélations produites au1 conseil communal à la suite de la divulgation d'une lettre qui devait at teindre dans son honneur l'un des administrateurs des hospices, celui dont certains libéraux trop passionnés — voir à ce sujet un article de la "Gazette" de ce matin ■— se flattent de "tenir à la gorge" et d' "avoir la tête". Ces révélations ont provoqué en effet un vif émoi dan,si les milieux libéraux où, jusqu'à présent, on était plutôt mal disposés à l'égard des administrateurs libéraux désignés par l'Association progressiste.Les faits seraient trop longs à exposer. Sachez seulement qu'un administrateur des hospices, dont la femme est graive-ment malade, avait pris à son service une infirmière de l'hôpital iSaint-Jean. Or, M. Depage ayant affirmé que cette infirmière était retenue contre son gré, -u'elle se plaignait, et qu'on faisait abus d'autorité, vis-à-vis d'elle, fut sommé do s'expliquer. Il sortit alors une lettre dans laïqujel1 effectivement, l'infirmière se plaignait. L'impression que cela causa fut assez désagréable, on le conçoit. Or, le conseil de® hospices ayant immédiatement procédé à une enquête officielle, des révélations fort singulières fuirent faites, documents à l'appui. L'infirmière déclara qu'on lui avait escroqué cette lettre, après l'avoir bouleversée en lui disant qu'elle passait pour être la maîtresse de l'administrateur, et qu'elle se perdait de réputation; qu'elle ne retrouverait plus de place, etc.... Elle avait été ainsi circonvenue par deux dames, dont elle remit lesi télégrammes au conseil. L'infirmière avait été précédemment au service des deux dames. Plus tard, après la séance du comité secret, on avait voulu lui arracher une autorisation écrite — antidatée comme la première lettre — de se servir de celle-ci. Je passe sur les détails, qui font évoquer Ponson du Terrail. Cette histoire invraisemblable et pourtant réelle a provoqué un© émotion d'autant plus vive que tout le monde se chuchotte le nom des damés " de la haute société qui se livrent à cette besogne, et que leur personnalité paraît donner raison à ceux qui prétendent que, dans cette affaire, on a voulu atteindre surtout l'administrateur visé, parce qu'en sa qualité de conseiller communal il a toujours bataillé en faveur de l'intérêt public ét contre la puissante Société des Tramways bruxellois. Si étrange que cela paraisse, voilà cependant ce qui a été affirmé au conseil communal et ce qui se répète partout. Dan® tous: les cas, comme le dit nettement 1' " Indépendance ", tous les honnêtes gens sont outrés. La passion politique doit avoir des bornes. Ces manœuvres inqualifiables!, dont le but est de déshonorer un mandataire libéral, sont sévèrement jugées. —— —— Echos & Nouvelles *** La date des éhetlons Les élections législatives auront lieu le dimanche 24 mai prochain. La loi électorale dit, en effet, dans son article 153: "La réunion ordinaire des collèges électoraux pour pourvoir aui remplacement des représentants et sénateurs sortants a lieu le quatrième dimanche de mai. " Echange de «moins A la suite d'incideqjfcs qui se sont produits lundi, à la séance du conseil communal de Bruxelles, M. Depage a envoyé deux de ses amis: MM. Armand Anspach et Dubreucq, à M. Lemonnier, l'échevin des travaux publics, pour lui demander des explications sur certaines paroles qu'il a prononcées et que M. Depage juge offensantes. M. Lemonnier a mis les amis de M. Depage en rapport avec MM. Lorand et Maurice Feron, qu'il a chargés de la défense de ses intérêts. Que deviendra la garde civique? Nous avons annoncé le dépôt d'un projet de loi qui consacrerait, en fait, sa suppression. M.^ Fléchet a questionné le ministre de l'intérieur. Et celui-ci lui a répondu : « On n'aperçoit pas en quoi le service personnel instauré en 1909 et non par la nouvelle loi militaire peut contrarier le recrutement de la garde civique. Que si l'honorable membre entend viser le service général, dorit il reconnaîtrait ainsi l'introduction dans la nouvelle loi malgré ses déclarations contraires du 28 mai 1913, il y a lieu de remarquer qu'il ne produira ses effets qu© progressivement. " Le gouvernement ne manquera pas de déposer en temps opportun un projet qui non seulement maintiendra la garde, mais lui assurera un recrutement capable, après une période de transition, de lui restituer les effectifs actuels. " i ■ i **# Les pensions de vieillesse M. Mechelynck, ayant demandé au ministre de l'industrie et du travail, quel est, pour chacune des années 1910, 1911-et 1912 le montant 1. des primes d'encouragement et 2. des pensions à charge du fonds spécial pour pensions de vieillesse, a reçu cette réponse : « 1. Montant des primes d'encouragement allouées pour Içs versements effectués à la Caisse générale de retraite en : " 19Î0, 4.299,362 franés ; 1911, 4.703.647 francs 30 cent. ; 1912. 6.551.322 francs, y compris une somme de 1,551,322 francs, m on tant _ des primes allouées à des ouvriers mineurs pour les versements effectues obligatoirement par ceux-ci en vertu1 de la loi du 5 juin 1911. . " 2. Montant des allocations de 65 fr. a charge du fonds spécial des dotations pour la constitution des pensions de vieillesse : " 1910, 13,649,415 francs ; 1911, 13,764,660 irancs (approximativement) ; 1912, 13.852,670 francs (approximativement). " Bu beau |este Le ministre de l'intérieur vient d'attacher a la bibliothèque de son département, au traitement, de 3,000 fr. Mlle Denis, la fille de feu Hector Denis, députe de Liège. Le Ftfil sae Les jupes étroites, en supprimant les poches, ont amené la vogue du réticule ou petit sac. Il semble que rien ne doive être plus semblable à un petit sac, qu'un autre petit sac ! Erreur, erreur profonde ! La^ mode s'en mêlant, la forme et la matière — pour parler comme les philosophes — ont changé de saison en saison. Les di pensions aussi varièrent, et la courroie elle-même adopta des formes et des longueurs diverses. Actuellement, une "élégante" doit changer de sac trois ou quatre fois par ]our. Il y a le sac pour la promenade, pour la visite, pour le dîner, pour la soirée... La Forlsne line réunion de professeurs italiens vient de fixer les lois des nouvelles danses qui remplaceront le tango. Ce sont d'abord la forlane, déjà nommée, " modernisée par quelques poses de maxixe " ; ensuite, le ta-taio, danse chinoise. En leur faveur, elle a écarté toutes les propositions, de tango expurgé, qui n'offrent point d'intérêt et ne donneront jamais qu'un à peu près bâtard. Les délégués parisiens de; l'Académie de danse ont adopté les vues de -leurs confrères italiens. Ils fondent beaucoup d'espoir sur le ta-tao, qui comprend six figures : *' 1. le ta-tao proprement dit, ou cadencée1; 2. le ho-ang, ou phœnix ; 3. le taou-hien-tché ou la vague (mouvement des eaux agitées par un doux zéphir) ; 4. le ta-yen, ou tout ensemble ; 5. le ta.knen, ou grande tournante; 6. le gen-ou, danse de l'homme. " L'homme se consolera de renoncer au tango, en faisant du gen-ou. La disparition de l'éïêntall Les plus grandes révolutions s'accomplissent sans bruit. N'en est-ce pas une fort curieuse que la disparition de l'éventail? Il y a quelques années, jamais une femme ne se rendait au théâtre, ou dans le monde sans son éventail. C'était un accessoire indispensable de sa toilette, de ses attitudes, de sa contenance. L'éventail avait une histoire poétique et artistique bien fournie, pleine d'anecdotes et de petits romans. Il avait été de tous les temps et de tous les pays, Il avait pris toutes les formes. De grands peintres l'avaient illustré. De grands écrivains y avaient tracé des vers. Il n'y avait point sans lui d'élégances. Ses mouvements étaient tout un langage symbolique que les amoureux se plaisaient à interpréter. En Espagne, il avait eu une importance énorme. La mode le transformait incessamment, le voulait tantôt grand, tantôt petit, tantôt en soie en tantôt en papier, ou en plumes, en écaille, en ivoire... Et voilà sa gloire pour ainsi dire oubliée. On ne le voit presque plus. Pour quelle raison? Est-il devenu inutile? Que non pas! Jamais il'atmosphère des salles de spectacle n'a été plus surchauffée, plus lourde, plus chargée de parfums pesants. Jamais il n'a été mieux appelé à y accomplir son office. Pourquoi est-il aboli? A cause du petit sac, qui a. pris sa place, et qui encombre assez les mains? Mais alors, sa disparition serait liée à la suppression des poches ? Qui sait? Sous le voile Les mœurs des femmes turques, si sévères, qui doivent vivre si étroitement recluses, se modifient ; elles se modernisent et s'éloignent des anciennes tradi-tions.C'est pourquoi le commandant de la place de Constantinople vient de publier l'avis suivant: " Tout pays a ses usages reconnus et observés par la nation entière. Comme en tout autre pays, la non observation de ces usages est blâmée chez nous. Mais lorsque le mépris des coutumes est poussé trop loin, le gouvernement se voit dans l'obligation de réprimer ces abus. Dans la limite des libertés, généralement reconnues, hommes et femmes ont toute latitude. Mais si d'un côté les hommes qui se permettent des inconvenances à l'égard des femmes sont traduits devant la cour martiale, le .gouvernement ne peut d'autre part rester indifférent en constatant que les femmes musulmanes, dans leur costume et leur attitude, dépassent les bornes tracées par la loi. La manière surprenante dont plusieurs femmes se comportent en certains endroits blesse les sentiments des familles qui conservent du respect pour les coutumes et les prescriptions de l'Islam. On a donc résolu de mettre un terme à ce manque d'égards dans la capitale, qui doit donner le bon exemple au pays tout entier. Les chefs de famille sont en conséquence avertis que, sous peine d'être poursuivis, mis à l'amende et compromis publiquement, ils devront exiger des femmes de leur famille la tenue et le voile exigés par la loi religieuse.La Turquie, on le voit, entend! garder ses mœurs traditionnelles, se® harems et ses femmes à peu près esclaves. Elle a peut-être raison de vouloir conserver ce qui fait son originalité, sa grâce et sa puissance. Lis mollets nus in hiver Une 'disa'ussion intéressante est ouverte dans le "Daily Mail" à propos de la modte actuellement régnante de laisser aux gamins, en plein hiver, les mollets et les genoux nus. Ce isou© prétexte de les endurcir, de les rendre plus robustes. Beaucoup de médecins soutiennent que c'est là une hérésie scientifique. Il est plus rationnel -d'habituer au contact de l'air le cou et la poitrine. Le cou et la poitrine étant proches du cœur, sont suffisamment pourvus de sang. La chaleur qui leur est prise par le contact de l'air froid1 est immédiatement remplacée par le sang qui y arrive en abondance,. Mais plus on s'éloigne du cœur, plus l'efficacité de la circulation diminue. Les mains et surtout les pieds se réchauffent plus difficilement lorsqu'ils sont exposés à l'action du froid. Les avant-bras et les jambes doivent donc être bien protégés du froid, pour réduire au minimum la perte de calorique. Laisser les jambes nues en hiver, tandis que le resto du corps est couvert chaudement, c'est méconnaître une des lois les plus élémentaires de la physiologie.< JL/0 JPape et les intégristes —c-—■ Nous avons eu il y a quelques jours l'occasion de parier des dissentiments qui ont surgi au sein du parti catholique allemand à propos de questions syndicales : les uns, intégristes, font la guerre aux syndicats chrétiens mixtes, qui comprennent des protestants et*des catholiques ; les autres prennent vigoureusement la défense de ces associations interconfessionnelles. Le Pape, qui fut contraint d'intervenir, donna raison, sur 1© principe, aux intégristes, tout en faisant aux syndicats chrétiens quelques concessions ; ainsi, tout en condamnant le système des associations interconfessionnelles, le Saint-Père reconnaissait qu'il y a des cas où, moyennant certaines garanties, l'inter-confessionnalisme peut être toléré. Nous avons dit, d'autre part, que les évêques allemands s'étaient mis d'accord pour donner d'un passage de l'encyclique Singulari quadam une interprétation libre qui fût de nature à rassurer les syndiqués chrétiens. Malheureusement, nous craignons bien que l'exégèse épiscopale n'ait déformé complètement la pensée pontificale. Le Pape, on s'en souvient, s'exprimait ainsi : « La question sociale et les différends qui en découlent relativement au carac-" tère et à la durée du travail, au isalai-" re, à la grève ne sont pas de nature pu-" rement économique et ne doivent pas " être compris parmi les questions qui " peuvent être tranchées sans l'interven-" tion de l'autorité ecclésiastique. " Les évêques, sollicitant ce texte qui est cependant précis et net, déclarèrent que l'Eglise ne devait intervenir dans les conflits économiques, que lorsque des intérêts moraux et religieux sont en cause. Nous comprenons que l'épiscopat allemand, soucieux de maintenir l'unité, du parti, redoutant une scission qui eût peut-être rejeté vers le socialisme de nombreux syndiqués chrétiens mixtes, ait voulu donner le change en essayant d'adoucir ce qu'avaient de trop impérieux, de trop catégorique, les paroles pontificales ; nous nous expliquons mieux encore que le Pape, en la (circonstance, n'ait pas protesté, du moins publiouement, contre le commentaire tendancieux que les évêques d'Outre-Rhin faisaient de ses paroles : le Pape qui sait, à l'occasion, parler et agir n'ignore pas qu'à de certains moments il est plus prudent et de meil leure politique-de se taire. Le Pape s'est donc résigné au silence. Mais il préparait sa revanche. Dans l'entre-, temps les intégristes se chargeaient de répondre aux évêques allemands, qu'ils ne cessaient d'injurier et de harceler; et Rome se gardait bien d'infliger un désaveu catégorique 4 ces champions trop zélés de la papauté, qui, dit-on, les protège secrètement. Et la lutte continue. Elle dure encore. Elle s'élargit tous les jours : les intégristes de l'Europe occidentale semblent s'être donné le mot d'ordre : en Allemagne, en Autriche, en Italie, en France, en Hollande et en Belgique, ils s'élancent à l'assaut du modernisme. Sous ce nom, ils englobent pour ainsi dire toutes les activités intellectuelles, économiques et sociales de la vie contemporaine, et notamment le syndicalisme chrétien, à qui ils-reprochent de n'être pas assez soumis au joug de l'Eglise. Les intégristes voudraient confessionnaliser la société tout entière. Tout entière: nous soulignons. Et ils sont, du se al point de vue catholique, dans le vrai : ils reflètent, expriment et défendent intégralement les idées de la papauté. Seulement ils manquent de discrétion et de souplesse : ce sont les enfants terribles du cléricalisme : Rome les aime, mais elle les craint un peu. Ils sont si compromettants ! Rome sait, à l'occasion, louvoyer; les intégristes, eux, ne tergiversent jamais ; ils vont droit au but. Ainsi, quand ils reprochaient acri-monieusement aux évêques allemands d'avoir travesti la pensée _ du Pape dans l'Encyclique Singulari quadam, les intégristes n'avaient pas tort. C'est ce que prouve explicitement une lettre que vient d'adresser à l'archevêque de Vienne le cardinal Merry del Val, secrétaire d'Etat du Vatican. Cette lettre qu'a publiée le Reichspost, et dont le correspondant viennois du XXe Siècle nous donne la traduction, est, de l'aveu même de notre confrère bruxellois, un document " dont il est inutile de souligner l'importance". Se félicitant de la campagne que mène le Volksbund catholique autrichien, Mgr Merry del Val, parlant au nom du Pape, écrit „: « Le Yolksbund ne se contente pas de combattre énergiquement toute doctrine ou tendance erronée dans le domaine politique et social, et de repousser absolument la tendance de vouloir introduire dans les pays' catholiques le système des sociétés ilnterconfessionnelles, mais il reconnaît aussi, en conformité avec les énonciations doctrinales réitérées du Saint-Siège, que la question sociale n'est pas une question purement économique, mais avant tout une question religieuse et morale et, à ce point de vue. soumise au jugement et à l'autorité de l'Eglise; il se-propose, enfin, de collaborer de toutes ses forces, dans les domaines de la vie, à ta îéalisation du sublime programme du Saint-Père : « Instaurare omnia in Christo ". Que de choses instructives dans cette seule phrase ! Le Saint-Père a^rou-ve donc le Volksbund autrichien, lo Parce que cette ligue combat tout ce qui dans le domaine politioue et social se réclame d'une doctrine erronée, c'est-à-dire non catholique; 2o Parce que le Volksbund est ennemi des sociétés interconfessionnelles; 3o Parce qu'il reconnaît que la question sociale est avant tout une question religieuse et morale, soumise, à ce point de vue, au jugement et à l'autorité de l'Eglise ; 4o Parce que, enfin, le programme du Volksbund est celui-même du Saint-Père : "Instaurare omnia in Christo '•'. Nous savions que l'ingérence de l'Eglise dans les domaines politique, social, économique, était un fait qu'il eût été miéril ou malhonnête de contester : voilà que l'Eglise elle-même, aujourd'hui, dans la personne du Pape, est en aveu ; le Saint-Père affiche sans vergogne son " programme sublime " : le sens des mots " instaurare omnia in Christo ' ', est terriblement clair : il faut que toutes choses soient soumises humblement au pouvoir de l'Eglise catholique, apostolique et romaine.- Telle est donc la théorie officielle de i la papauté nui confirme purement et simplement la fameuse encyclique " Singulari quadam '. ^ De cette théorie excessive et radi- . cale, la majorité des catholiques allemands ne veulent pas : ils continuent à s'en tenir à l'interprétation qu'ont donnée leurs évêques de la pensée pon- ■ tificale. Ils viennent — catholiques or- : ganisés en parti politique et syndiqués chrétiens — de se livrer à une manifestation (1) " qui donnera sans doute à , i (1) La « Flandre libérale ;> d'hier en a -parlé brièvement sous la rubrique l'Etranger : Allemagne. « La question des syndicats chrétiens ». < réfléchir aux chefs de la fraction intégriste et à leurs protecteurs à Rome ' ', dit l'Etoile belge: d'une part un comité impérial du parti du centre catholique s'est constitué à Berlin ; d'autre part, des délégués de tous les syndicats chrétiens de l'Empire se sont réunis à Bochum, au nombre d'un millier; le comité impérial berlinois, dans un manifeste adressé aux membres du parti du Centre, et les congressistes de Bochum, dans une résolution (2) votée à l'unanimité, s'élèvent contre les menées des intégraux et insistent sur la nécessité et les avantages des groupements interconfessionnels en Allemagne.Donc le Centre et les syndicats chrétiens sont d'accord pour repousser les attaques du clan de Berlin, qui est inspiré par Mgr. Kopp et Mgr. Korum, et qui jouit des sympathies du Vati: can ; ils désavouent indirectement ainsi le Pape et suivent résolument leurs évêques. Il sera intéressant de savoir ce que va faire Rome, dont nous connaissons les tendances intégristes : le Pape omnipotent ne devra-t-il pas sinon capituler, du moins transiger? Se résoudra-t-il enfin à prendre nettement parti soit pour les intégristes qu'il protège secrètement, soit pour les opportunistes? L'avenir nous le dira. P. H. HOMMES ET LIVRES La ville convoitée La ville convoitée, c'est Salonique, la) cité tant de fois centenaire, que les Grecs et les Bulgares, et aussi les Turcs, veulent tous posséder, et qui, à travers les siècles, tantôt riche, tantôt pauvre, gouvernée parfois par une aristocratie insolente et brutale, administrée ensuite par une démocratie active et courageuse, n'a jamais été longtemps sans changer de maîtres, passant de la prospérité à la ruine avec une inconcevable rapidité.Son histoire est une tragédie aux cent actes divers, où le sang coule en véritables torrents. N'est-ce pas quand elle était encore Thessalonique, et pleine de souvenirs glorieux, que l'empereur Théodose, qui l'aimait cependant, -et y séjournait volontiers, y fit massacrer en un seul jour, à la suite d'une légère émeute, près de quinze mille personnes, hommes, femmes et enfants ? Il n'y eut alors, dans l'universelle bassesse des esprits et des cœurs, que l'évêque de Milan, Ambroise, pour protester contre le crime impérial. Ce fut là le premier massacre de Thessalonique, mais il y en eut bien d'autres, et, dans un livre récent, intitulé la "Ville convoitée ", M. Risal en a fait le sinistre récit. C'est un ouvrage qu'il faut lire, car, bien qu'il ne soit consacré qu'à la Salonique actuelle et à la Thessalonique du passé, il jette des lueurs excessivement vives sur toute l'histoire de ces pays tourmentés, où les peuples n'ont jamais cessé de se livrer des combats ardents, .qui étaient hier encore le théâtre de deux guerres meurtrières, et dans lesquels on entend maintenant comme un bruit d'armes, menace d'un futur conflit. A qui sera Salonique dans un avenir prochain? Pour l'instant, elle est entre les mains des Grecs, mais les Turcs n'en sont point sortis en perdant l'espoir d'y rentrer, et il ne faut pas être docteur en politique étrangère, pour deviner que Constantinople cherchera une revanche, rendue facile par la réorganisation de ses forces et les rancunes qui sont venues remplacer l'accord des puissances balkaniques. Que les Grecs soient courageux, 3'est ce dont nul ne saurait douter, mais qu'ils puissent, réduits à leurs seules forces, l'emporter sur la Turquie, c'est me autre affaire. Vous me direz que ces considérations le sont point habituelles dans une ch.ro-îique purement littéraire, mais elles sont provoquées par la lecture de oe livre, passionnant, nui suit la ville, objet de ;ant d'ambitions, cause de tant de sang •épandu, depuis son origine jusqu'à nos ours, travail énorme, au oours duquel hauteur a su éviter la pédanterie, sans iamais tomber dan® la fantaisie, sans nterpréter les faits au moyen de la seu-e imagination. Ce n'est pas un petit mé-ite pour une œuvre pareille de rester attachante de sa première ligne à la iernière. (2) Nous publions plus loin le texte de :es deux documents importants.

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