La Flandre libérale

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14 February 1914
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s.n. 1914, 14 February. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/kp7tm72r1d/
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Innée — Samedi 14 Février 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 45 — Samedi 14 Février 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE abonnements 1 mois. 8 mois. i mol*. 1 an BELGIQUE : Fr. 2.00 4.00 8.00 16,00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonna an bursau du Journal oJ dans tous les bureaux da posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : Il -- RÉDACTION — Téléphone S 2 |j Téléphone 13 annonces Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnreao (Sa îonrnaL — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Loi sociale ou loi politique ? Tf. Le projet de loi que l'on discute en ce moment à la Chambre, n'est pas de ceux nui soulèvent les passions. Il s'agit d'une œuvre sociale, — qui devrait être exclusivement sociale. La législation actuelle, en matière de logements à bon marché, n'a pas produit ce qu'on pouvait attendre d'elle. Les disponibilités de la Caisse d'épargne sont épuisées. Les sociétés d'habitations ouvrières ne parviennent plus à obtenir d'argent. Bref, le mou-,veulent est complètement arrêté. C'est pourquoi l'on va créer une société nationale à la disposition de laquelle l'Etat place un capital de cent millions, mais dont la caisse pourra être alimentée ailleurs. Sur le principe de la loi, tout le monde est d'accord. Il n'en va pas de même pour les dispositions organiques, à propos desquelles MM. Devèze et Hy-mans ont déposé des amendements radicaux.L'objet de ceux-ci est de limiter le champ d'application par la nature et la valeur de l'immeuble, sans y mêler la qualité des personnes. Le projet de loi parle simplement de "personnes peu aisées" en désignant ceux qui pourront bénéficier de la loi. Or, il est extrêmement difficile de définir quelle est une personne "peu aisée". Cela change de région à région ; et il est d'ailleurs impossible de savoir ce que gagne exactement quelqu'un. Il est bien plus simple et plus net de s'en remettre à la valeur de la maison. Cela a beaucoup plus d'importance qu'an ne croit, car il convient de se méfier du gouvernement clérical qui ne recherche,surtout,par cette loi, qu'à s'attribuer une nouvelle et puissante rame électorale. La Constitution interdit les privilèges en matière d'impôts. Or, ici, cer-| faines catégories de personnes pour-| raient ê'tre privilégiées non par une I loi, mais par un simple arrêté royal, ; c'est-à-dire par le gouvernement. Le gouvernement aurait donc le droit d'accorder ou de refuser des modérations d'impôts dans telle ou telle région. Ce serait inconstitutionnel. Voilà ce que M. Devèze a fort bien mis en lumière, dans le discours qu'il a prononcé à la Chambre. *** De même, le projet du gouvernement considère l'agréation des sociétés locales comme une faveur du gouvernement et celui-ci invoque comme motif de cette disposition qu'il faut empêcher une concurrence nuisible ou dangereuse. Or, quelle concurrence peut exister en cette matière? Il n'y aura jamais assez d'émulation, au contraire.Le projet de la section centrale a légèrement corrigé le défaut, en déclarant que l'agréation ne serait pas une fa veut, mais un droit. L'amendement des députés libéraux précise encore, en enlevant à l'Etat tout pouvoir d'empêcher une société de naître. Bref, avertis pa.r de multiples expériences,nos députés veulent empêcher', dans une certaine mesure, qu'on fasse de l'organisme nouveau un instrument | de corruption électorale. «r T* Us n'y réussiront pas tout à fait, d'ailleurs, même si l'on adopte leurs amendements, ce qui paraît peu probable. les députés de droite protestant de la pureté de leurs intentions, mais refusant de se rallier aux propositions de la gauche. Car1 les cléricaux corrompent tout ce qu'ils touchent. Leur esprit est admirablement caractérisé par la promesse que faisait, aux élections dernières, une immense affiche apposée sur la muraille du château d'un député clérical du Brabant : 1 — Les catholiques sont les seuls qui puissent donner trois cents francs de nension aux vieillards, sans augmenter les contributions. ^ Les contributions ont été augmentées depuis beaux jours. Et les vieillards attendront encore quelque temps la fameuse pension. Quand on a affaire à de pareils... dentistes, aucune précaution n'est superflue. Et il faut trop apnréhender que la loi nouvelle ne sera tvîr autant une loi sociale ou'une loi politique, ou plutôt 'électorale. Echos & Nouvelles *** inameatatloa le It sslde du lous-oftltleri Le ministre de la guerre vient de décider d'augmenter la solde des sousi-offi-ciers de l'armée de la façon suivante : Adjudants : 55 centimes d'augmentation par jour; premiers sergents-majors: 45 . centimes ; sergents-majors: 42< centimes; premiers1 sergents: 40 centimes; sergents-fourriers: 38 centime.» j sergents : 28 centimes. Ces augmentations1 intéressent, toutes les armes et seront appliquées à. partir du leir avril 1914. La lutte contre U e»neer La lutte contre le cancer paraît préoccuper nos législateurs; on sait qu'un crédit de 25,000 francs a été inscrit au budget de l'intérieur pour encourager les recherches expérimentales. En. section centrale, différents membres ont fait remarquer que ce crédit était insuffisant, lest dernières recherches ayant donné des espérances sérieuses. Le gouvernement a répondu à la section centrale qu'où ne réclamait pas de crédits plus importants, parce qu'il' n'existait guère d'organismes chargés des recherches expérimentale® et que, pour encourager la formation de ces organismes, le premier crédit était suffisant.Pour le! surplus, le gouvernement serait disposé à subsidier plus largement par la suite! toutes les institutions scientifiques qui s'occuperont de la guérison du cancer. Bart Van Hove. Un des membres les plus distingués du comité de la section hollandaise à notre défunte Exposition, l'excellent sculpteur Bart Van Hove, vient de mourir. Ii fit ses études à Anvers, où il fut l'élève de Geefs, puis à Paris. Il est l'auteur de plusieurs statues et bustes de grands hommes hollandais qui ornent les places publiques et les musées des Pays-Bas. *** Contre la poussière. On tâche de réagir contre la fâcheuse habitude qui consiste à secouer et battre les tapis et vêtements dans la rue. La poussière qui se dégage de ces objets, répand dans l'atmosphère déjà si souillée des villes des millions de microbes, dont on se passerait fort bien. On recommande un emploi plus généralisé des « Vacuum cleaner » grands et petits, qu'on pourrait même mettre en location contre une redevance minime. dfcdfc 5C Un insuccès. L'échec académique de M. Léon Bour geois, qu'on ne croyait pas devoir être s: complet, puisqu'on annonçait une électior « blanche », _ a surpris les milieux politi ques français. A la Chambre et au Sénat vers quatre heures, la nouvelle se répan dit et causa un vif émoi. .On assure, d'ailleurs, que l'ancien président du conseil, très affecté de cet échec, ne se représentera plus à l'Académie, qu: lui a manifesté injustement, hier, une in compréhensible méconnaissance de sa ra re valeur. Il l'a affirmé, hier soir, à quel ques familiers. LA FESSE ET LA LEGISLATION ■ Conférence de Hra* Maria Vérone Beaucoup de monde à la conférence qut nous fit hier Mme Maria Vérone, du bar reau de Paris, sur: "La femme et la lé gislation". La salle du Cercle commercia et industriel était bondée : public chois: où dominait, comme de juste, l'élémeni féminin. Disons de suite que Mme Vérone a rem porté un très gros succès. Succès parfaite ment mérité d'ailleurs : la conférencière est une féministe d'un genre assez rare elle est "posée", pondérée, s'emballe pei et quand elle s'emballe, ne le fait qu'à boi escient ; elle s'efforce de convaincre ai moyen d'arguments solidement étayés sui des faits et enchaînés avec habileté : cer tes Mme Vérone a la foi, corn me toute! celles qui défendent la grande Cause di Féminisme: mais elle a analysé sa foi on sent qu'elle a recherché et qu'elle t trouvé des " raisons de croire " ; et ell; s'est dit, sans doute, que pour fain triompher une cause qui lui semble justi et sacrée, il n'est encore rien de tel qu la manière douce, la persuasion. Et, d< fait, Mme Vérone, conférencière, a tou ce qu'il faut pour plaire : la voix d'ui timbre agréable et sympathique, le re gard vif, le geste sobre et élégant, l'avo cate parisienne improvise avec facilité la langue qu'elle parle est correcte, géné ralement, et claire. Enfin, Mme Véron ne manque pas d'esprit ni d'humour; c'est une excellente conférencière, que l'on suit sans peine et qu'on a du plaisir à écouter. Les idées de Mme Vérone ne sont pas bien neuves: ce qu© nous avons entendu hier, c'est, en somme, un simple exposé des revendications féminines, mais — et voilà qui fut original — un exposé objectif, presque scientifique, lait avec me- ! sure et méthode. Mme Véron© a eu, si j'ose me permettre cette métaphore sportive, " un excellent départ " : "Le Code civil inspire par Napoléon, a-t-elle dit, est, pour les femmes d'aujourd'hui, la cause de tous les maux. " Un bon point ici à l'avocate parisienne : elle s'est dispensée d'adresser à Napoléon les multiples injures que toutes les féministes, même les plus inoffensives se croient obligées de lancer au grand homme: Mme Vérone s'est, au contraire, attachée à expliquer comment le Code civil napoléonien ne pouvait être, au point de vue féminin, conçu autrement qu'il n'était, étant donné le milieu, l'époque, les circonstances qui ont " déterminé " ses auteurs. Puis Mme Vérone a montré — en quoi elle n'eut pas touit à fait tort — que le Code civil ne répondait plus du tout aux besoins et aux exigences de la société féminine contemporaine. Conclusion : "Il ya lieu de "refaire"' le Code civil en l'adaptant aux mœurs nouvelles. " La législation actuelle, en effet, manque de clarté et de logique): tandis que lai femme célibataire et majeure a des droits presque égaux à ceux de l'homme, la femme mariée est considérée par la loi cor.irne un© créature inférieure, n'ayant pas juridiquement de personnalité propre, étant .soumise à son mari à qui elle doit obéissance ; tandis que, d'autre part, la fille mère a tous les droits sur son enfant, la femme, mariée légitimement, est juridiquement impuissante à l'égard de ses rejetons: là encore, c'est le mari qui est le maître absolu.Autre illogisme: la femme, commerçante ou proprié taire, est tenue de payer contributions et impôts: mais elle n'a pas le droit, n'étant pas électrice, de demander à l'Etat dont on l'oblige à alimenter pourtant la daisse, compte de l'emploi qu'il fait de l'argent d!es ci-toy ons-contrObuables. Quant aux salaires féminins, ils sont généralement, dans l'industrie, bien inférieurs aux 'salaires masculins: pourtant la femme n'a-t-elle pas les mêmes besoins que l'homme? Ne doit-elle pas se nourrir, se vêtir, se loger comme l'homme? Pourquoi, 'dès lors, cette disproportion dans las salaires ? Criante in-l justice, conclut Mme Vérone. Et la sympathique conférencière déclare que, pour améliorer la condition; sociale des femmes en particulier, et do l'humanité en général, il n'y a d'autre remède que l'octroi, aux personnes du beau sexe, du fameux bulletin de vote. "La crainte de l'élodteur est, pour les représentants du peuple, le commencement de la sagesse", Observe non sans finesse Mme Vérone: quand les femmes voteront, quand elles constitueront une force électorale, les députés ne seront plus tentés de repousser les revendications féministes ; ils feront même des promesses qu'on sera parfaitement capable de leur taire tenir, le cas échéant, grâce au petit bulletin. Dans les pays, où l'on a déjà accordé au sexe faible des droits politiques, on a constaté, dit Mme Vérone, quel bien des progrès avaient été réalisés, — que l'on doit à l'heureuse influence des femmes — dans les domaines moral et social : pourquoi dès lors un régime qui est excellent eu Suède, dans certains : Etats de l'Amérique, en Finlande, en ; Norwège et au Danemark, ne produirait-i il pas d'aussi bons résultats en France l et en Belgique? 1 Voici le hic précisément : toute la question est là: notre pays est-il mûr pour une réforme, un© refonte sociale 1 aussi complète, aussi radicale que celle ' dont parla Mme Vérone sans paraître : 'bien en soupçonner, semblei-t-il, les dif-1 ficultés de réalisation, de mise en pra-3 tique? Ce point eût dû être approfondi, à notre avis : ce fut le côté faible de la conférence de Mme Vérone. A vrai dire, oette question était un peu en dehors du 3 sujet traité: mais, alors, il eût mieux fc valu ne pas même l'effleurer. 1 La distinguée conférencière, eu une émouvante, péroraison, qui fut fort applaudie, a conclu que le vrai féminisme > se proposait comme fin le mieux-être de la famille et de la société. ? | P. H. Le désarroi an chemin de f«r .— UNE PROTESTATION Les président® des principales associations commerciales et industrielles du pays viennent d'adresser à M. Van de Vyvere, ministre des chemins de fer, %ne lettre qui est un réquisitoire terrible oontre le gâchis qui règne sur le réseau belgfc. En dehors de tout esprit de parti, les signataires prennent la défense dés intérêts dont ils ont la charge, ■"de ceux des centaines de mille travailleurs attendant d'eux leur pain quotidien, de ceux de la production nationale, c'est-à-dire du pays tout entier, profondément atteints et lésés par la crise qui durant deux mois a paralysé le chemin de Jjfer de l'Etat, qui n'a point encore cessé de faire sentir ses déplorables effets, car le mal se déplace mais ne se guérit pa3 ". Il serait aussi puéril que vain de contester l'importance ou l'étend'ue de cette crise. Des régions, actives entre toutes, privées en fait de tout service régulier de marchandises et même de voyageurs, des gares et des lignes importantes fermées pour la première fois au trafic, les relations intfernatio.uales interrompues, le railway belge en quelque sorte frappé d'interdit par les administrations étrangères, nos concurrents du dehors s'emparant bien vitte de cette arme pour jeter 'sur nous le discrédit et nous disputer nos débouchés, les dommages et les pertes s'accumulant partout et prenant les proportions d'un véritable désastr'e au cours d'une période déjà pleine o'e difficultés, voilà, à grands traits, le tableau fidèle de la situation actuelle. Depuis 1901, on n'en avait plus connu d'aussi cruelle —'et encore! Et M. Van de. Vyvere, on le sait, a laissé prévoir le "retour périodique"... Abusant du monopole accordé à l'Etat e'u matière de transport et faisant bon marché des devoirs spéciaux qui en découlent, disent les signataires, on a vu l'administration tirer parti de l'intolérable état de choses dont elle est l'auteur pour s'exonérer des conséquences judiciaires de son incurie, /et imposer aux expéditeurs aux abois, avant de leur fournir les wagons qu'ils réclamaient pour leurs transports vers l'étranger, des déclarations dégageant sa responsabilité. Nous ne saurions assez énlergiquement protester. Monsieur le ministre, et contre un langage gros de menaces et contre des pratiques qu|e l'on pourrait à bon droit qualifier de la façon la plus sévère.Des travaux préliminaires, des débats, du texte de la loi sur le contrat de transport ressortent tout à la fois, d'e la manière la plus formjelle, les obligations auxquelles est astreint le transporteur et les seuls cas dans lesquels il lui est possible de s'y soustraire. Vous nous permettiez de les évoquer ici pour apprécier si les explications que vous avez fournies répondent bien à la réalité et si l'Etat est fondé à exciper de force majeure pour se justifier et pour échapper à la réparation du lourd préjudice qu'il a infligé à sadlien-tèle.Après avoir passé en revue Ijes "Circonstances exceptionnelles", le réquisitoire continue ainsi: Est-il un homme de bonne foi qui soutiendra qu'une f<eule de ces circonstances exceptionnelles puisse être invoquée aujourd'hui par votre administration? Avons-nous la guerre à nos frontières ou même dans une contrée plus ou moins éloignée? — Nous ne connaissons d'hostilité® actuellement déclarées qu'au Maroc ou au Mexique, et nous n'en ressentons certes pas le contre-coup sur nos chemins de fer. Une gelée "tout à fait hâtive et extra-ordinairement prolongée" a-t-elle fer mé les canaux? — La gelée a duré quinze jours environ, elle' est venue au début de janvier, au moment où chacun l'attend et l'espère; elle n'a même pas interrompu la navigation sur tous nos cours d'eau. Une inondation a-t-elle ^ supprimé^ le service .d'autres voies ferrées? Peut-être bien eni quelques endroits, dans le Midi de la France et en Espagne, mais à coup sûr pas en Belgique ni à ses frontières. La récolte a-t-elle manqué ? — Au contraire, elle a été meilleure en' 1912 qu'en 1912. Y a-t-il eu reprise inattendue d'une industrie quelconque ? Malheureusemenl non. Le® affaires ont partout subi un recul caractérisé, dont témoignent les statistiques du mouvement commercial. Vous avez cru pou voir, à votre déchar ge, invoquer ce qui .s'était passé en 191S sur les lignes du chemin de fer de l'Etal prussien. Y a-t-il une comparaisoni i faire entre la poussée inouïe des trans ports à ce moment dans le monde entie: et la stagnation dont nous souffrons toui à l'heure qu'il est? Mais puisque vou aimez à rapprocher les deux réseaux | vous nous permettrez de vous faire re | marquer que, cette année, malgré l'arrê de la navigation sur le Rhin du 17 au 28 janvier, "pas un wagon n'a manqué en Westphalie", où d'es tonnages beaucoup plus considérables que d'habitude ont été transportés (738,019 wagons en janvier). Estie là l'indice de l'encombrement dont vous avez argué, et pou-viez-vous ignorer que le grief que vous imputez à l'Etat prussien pour vous couvrir, celui-ci vous le retournait avec usure dans ses avis et ses circulaires ? _ U semble vraiment, Monsieur le ministre, que l'énumération de la commission de 1872-1876, bien que rédigé voici près de quarante ans, renferme, d'ans chacune de ses expressions, la réfutation de la thèse que vous vous êtes appliqué à soutenir devant la Chambre. Tout ce que vous estimez exceptionnel y est renseigné comme parfaitement normal ; tout ce que vous dites avoir échappé aux prévisions de votre département y est spécifié comme devant attirer sa Continuelle attention et dicter ses actes. Et le mot de "faute" s'y trouve en toutes lettres, énervant d'avance votre argumentation. L'administration des chemins de fer de l'Etat n'a donc pas eu à "prévoir l'accroissement de son mouvement". Loin de là, elle l'ai vu décroître graduellement. C'est elle qui dressait les relevés publiés par le "Moniteur" et où elle accusait, entre la semaine du 21 au 29 décembre 1913 et la période correspondante de 1912, un© diminution de 8,120 wagons chargés; entre le 28 décembre 1913 et le 31 janvier 1914 et la période correspondante de l'année1 précédente, une diminution de 45,345 wagons. Où est donc la force majeure, et comment ose-t-on l'invoquer sans sourire, sans penser surtout que nul, ni public, ni tribunaux, ne prendra cette échappatoire au sérieux ? En matière de transports intérieure comme de transports) internationaux; votre département émet la prétention inadmissible de se constituer lui-même juge souverain d'une question de fait dont sa responsabilité découle. U oublie ce principe de droit commun que c'est à l'administration ou au transporteur qui invoque l'encombrement, le manque de ma-tériel, comme un cas de force majeure, à en justifier et à prouver que ce fait provient d'une cause étrangère. Les chiffres ci-dessus l'établissent à toute évidence, on était' en pleine décroissance du trafic, par conséquent en trafic plus aisé à satisfaire, quand la crise a éclaté. Elle a, comme une traînée de poudre, promptement gagné tous no® centres d'activité. Nous n'avons pas voulu nous en tenir, à cet égard, à de 'simples indications verbales et le "Comité Central industriel" a procédé à une enquête écrite minutieuse, portant sur tous ses affiliés, qu'ils appartinssent à l'industrie charbonnière, métallurgique, minière, verrière, cotonnière, li-nière ou drapière — en fait sur l'ensemble du pays. Cette enquête a mis en pleine lumière l'exactitude du tableau que nous tracions ci-dessus. [Les réponses qui ont été reçues et qui forment uni volumineux dossier _ nous mettent eni mesure, avec preuves à l'appui, da résumer et de "libeller 1© dommage" comme suit: 1. Insuffisance, remise tardive ou manque de matériel Dans tous les bassins de Liège, de Charleroi, du Centre, du Borinage, à Anvers, dans la région minière du Luxembourg, les wagons ont fait défaut ; certains industriels sont restés jusqu'à douze et quinze jours sans en recevoir " un seul " ! 2. Impossibilité d'utilisation de ce matériel En nombre da cas on ne remettait qu'un matériel de fortune ou non utilisable, impossible à manœuvrer sur les raccordements, entraînant difficultés, frais supplémentaires de chargement ou de déchargement.3. Types et tonnages défectueux des wagons Des wagons de plus de 20 tonnes étaient adressés a.ux expéditeurs de charbon pour foyers domestiques, alors qu'ils n'utilisent, en général, que ceux de 10 tonnes , des wagons allemands mis à la disposition d'industriels n'expédiant leurs produits qu'en France, où ces wagons ne peuvent entrer. 4. Inutîlisation effective des wagons chargés Certains wagons sont restés soixante-huit heures sur les raccordements; d'autres jusqu'à dix jours avant d'être enlevés ; les raccordements étaient encombrés par 100 à 150 wagons chargés et non enlevés ; la gare d'Ans-Est, entre autres, ne parvient pas encore à évacuer. 5. Ralentissement de la production; désorganisation du travail Dans tous les -charbonnages, l'extraction a été réduite de 10 à 20 p. ; L'arrivée tardive ou l'absence de matériel ne permettait pas de dégager les produits extraits ou sortant du lavoir ; on en voit les suites ; arrêts des lavoirs, arrêts de l'extraction, obligation de met-! tre en stock, chargement direct impra-; ticable; — production des hauts four-i neaux réduite de 15 à 25 %, — retards - dan» l'arrivée du "personnel, marche anormale , défectuosités dans la fabrica-s tion, perturbations, accidents de toute 3 nature. 1 G. Chômages complets : Plusieurs charbonnages et usines ont été obligés de chômer ; des milliers d ouvriers licenciés pendant plusieurs jours. 7. Impossibilité d'exécuter les ordres et annulation des commandes Des ventes se montant a des 1 centaines de mille francs" n ont pu etre réalisées. ; il a été impossible; d'écouler les stocks en foyers domestiques formés depuis avril 1913 et qui sont devenus inutilisables avant l'hiver 1914-1915. 8. Préjudice immense et verte d'argent U y a eu à la fois pertes sèches par-suite d'annulation des ordres, manque à gagner sur nombre d'affaires, manutentions coûteuses, immobilisation de capitaux, dépréciation, déchets et pertes sur les marchandises en stock. 9. Amendes; pénalités; ihdemnités U a été impossible de fournir aux dates indiquées, d'où pénalités encourues; le® marchandises arrivaient à quaa quand les bateaux où le fret leur était reserve étaient partis, d'où indemnités aux affréteurs, frais d'emmagasinage dans les ports, bonifications consenties aux clients mécontents pour les apaiser. 10. Perte des débouchés à l'extérieur De nombreux clients étrangers ont refusé de continuer leurs ordres j de® offres de fournitures ont été déclinées, des de-bouché® envahis par la concurrence, les exportations faites d'ordinaire par les ports belges ont été dirigées sur les ports étrangers concurrents. On se rappelle, d'autre part, que, lors de la grève générale, l'Etat avait impitoyablement frappé d'amende® pour retard de déchargement les usines privées d© main-d'œuvre. Aujourd'hui, alors même qu'il avait laissé pendant plusieurs jours les établissement® sans piaté-riel et que, tout à coup, il les encombrait de wagons, il1 ose frapper de pénalités analogues ceux qui se sont trouvés dans l'impossibilité de charger immédiate-ment ces wagons. Si, retournant les rôles, il devient consommateur, l'Etat n'hésite pas à menacer de pénalités les fournisseurs qui, faute de matériel, seraient en retard de lui faire leurs livraisons. Encore une fois, il se fait juge et partie. Vous n'avez pu oublier, Monsieur le ministre^ les démarches que nous fîmes auprès de vous, quand nous furent impo-ssées les taxe® de raccordement. Tout ce qui vous fut dit alors, s'est réalisé. N<p seulement l'Etat se fait abusivement paver fort cher des prestations qu'il n'effectue pas, mais il repousse toute responsabilité du chef des transports originaires de® raccordements. D'un bout à l'autre de la Belgique, les plaintes sont générales et légitimes. Et s'il est quelques régions ou quelques industrie® qui y échappent, la raison en est à noter. D'autre part, au lieu d'être desservie® par le chemin de fer de l'Etat, ces régions le sont par des compagnies privées, et, notamment, par celle du Nord-Belge. Or, avec une vigilance, une' vigueur et un esprit de décision pratique auxquels ses clients ont rendu l'hommage le- plus mérité, le Nord-Belge, placé dans les même® conditions climatériques que l'Etat, mais ayant à lutter contre toutes les difficultés que lui suscitait ce voisin embarrassé, n'a pas un instant cessé de faire face à son trafic à l'absolue satisfaction de tous. Le Nord-Français, l'Est ont recueilli les même® félicitations et la même gratitude. D'autre part, par suite des rehaussements de tarifs contre lesquels nous nous étions si justement élevés il y a trois ans, les charbons belges ont été refoulés et l'approvisionnement assuré en Flandre par les houilles allemandes, arrivant exclusivement et très régulièrement par eau. Le> chemin de fer de l'Etat a perdu ses transports et ses recettes et les charbonnages belges leur clientèle flamande. Admirable résultat, prédit par nous, d'une politique favorisant à rebours la production belge et qui, cependant, reste au fond l'idéal de l'administration en chasse de ressources! Le chemin de fer de l'Etat est régi sans programme, sans méthode, sans esprit de suite: De la tête devrait partir une impulsion vigoureuse et clairvoyante, attentive à tous les besoins du pays, empressée à les satisfaire, — telle que la définissait en termes excellents le texte que nous rappellion® tout à l'heure. Au lieu de cela, c'est la confusion, c'est l'incohérence qui régnent en maîtresses dans le® sphères supérieures. Comment en serait-il autrement ? Suivant la fantaisie du moment, pendant une dizaine d'années, on y a vu se succéder tour à tour un directeur-général, un conseil d'administration, un comité de direction, puis la série recommencer de ces transformations mal venues. On a centralisé, décentralisé, recentralisé. Par là-dessus vint se greffer le transfert intermittent de quelques bureaux et divisions d'une direction à une autre. Là où les techniciens ont leur place marquée, on les écarte ou on les supprime ; là où leur rôle est secondaire, on les accumule. Que peut-il en résulter de bon? Les grands travaux sont décidés et entamé® sans plan d'ensemble et san® liaison. On les retarde, on les suspend au hasard de® crédits, heureux dé saisir le prétexte d'un procès pour les inteirrom-

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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