La Flandre libérale

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s.n. 1914, 24 July. La Flandre libérale. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/057cr5pw7k/
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40* Année — Vendredi 24 Juillet 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. I. 20S — Vendredi 24 Juillet 1914 LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS I moi*. I mois. i mois. I BELGIQUE s Fr0 2.00 4.00 8.00 Î6.0G UNION POSTALE ! Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 Sn s'afctnni ao bureau du Journal el dans (oui In bureaux it posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE SAND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, G AND ABONNEMENTS ET ANNONCES : Il RÉDACTION - Téléphone 32 1! Téléphona 13 annonces Pour la ville et les Flandres, s'adresser an ibarean journal. _ Pour îe reste du pays et l'étranger,, s'adresse? i l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. —a—n^w»—a————————aa— Cléricaux d'abord Petit à petit les informations nous viennent, à propos du dernier congrès des syndicats chrétiens qui s'est tenu à Gand. Le président s'était, paraît-il, ainsi exprimé, dans son discours d'ouverture : " On a parfois reproché au mouvement professionnel chrétien, en Belgique, des légèretés, voire certaines imprudences. Nous les regrettons, les tout premiers. " Et M. Franz Van Cauwelaert, le bouillant député flamingant d'Anvers, s'était écrié, vibrant d'enthousiasme : " En ce jour, nous renouvelons notre soumission et notre fidélité à l'Eglise catholique ! " Ainsi se confirme une fois de plus que la devise vraie de tous les cléricaux, de toutes catégories, dans tous les temps, a toujours été : " Cléricaux d'abord". Le tour de force que le P. Rutten accomplit depuis dix ans, en amenant au parti réactionnaire, au parti que dirigent les deux ordres anciens — le clergé et la noblesse — les troupes prolétaires dociles, soumises et disciplinées, ce tour de force est le témoignage le plus éclatant de la puissance cléricale — nous ne disons pas religieuse — dont M. Franz Foulon a montré si clairement la marche conquérante, chez nous. Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire, en effet, que les cléricaux, les dirigeants comme les dirigés, soient tous de parfaits catholiques. Il y en a énormément, parmi eux, que seul l'intérêt gouverne, et qui se groupent autour des catholiques ' uniquement parce que ceux-ci possèdent le pouvoir. De même, bien des hobereaux qui manquent complètement de piété, soutiennent le clergé et affectent de conserver la foi uniquement parce qu'ils croient la religion nécessaire au peuple, cette religion ayant toujours enseigné la résignation et promis un monde meilleur dans l'au-delà. Précisément, on croirait que les syndicats chrétiens se constituent pour combattre cet esprit de résignation, pour résister aux puissants et pour se défendre dans l'ordre économique. Mais non : le congrès ignore et veut ignorer ce problème essentiel des assurances sociales, par exemple, à propos duquel on a berné déjà scandaleusement la classe ouvrière et à propos duquel on s'apprête à la duper davantage encore. Il se tait, mais pourquoi ? Parce que les syndicats ont confiance dans leurs curés et dans le gouvernement catholique. Ils savent bien que, si la loi ne consacre pas le principe de l'obligation, ceux qui se seront groupés, qui seront enrégimentés dans les mutualités cléricales, bénéficieront doublement des subsides de l'Etat, et que l'on montera, à leur profit, une nouvelle machine à faire pleuvoir les mannes budgétaires. C'est par une question de gios sous que s'explique l'inexplicable, et que s'éclaire l'apparente contradiction. C'est ainsi que so fortifie cette résolution de toutes les assemblées catholiques : "cléricaux d'abord ". On connaît le pouvoir des prêtres sur la population des simples, des campagnards, de tous les humbles. On sait qu'ils n'hésitent devant aucun moyen pour arriver à leurs fins, et qu'ils n'ont jamais reculé devant aucune extrémité, suscitant au besoin des révolutions. Aussi les ' malins " se rangent-ils de leur côté et s'efforcent-ils de tout faire accepter, les yeux fermés, par les milices ignorantes, quitte pour eux-mêmes à exiger quelques petits avantages spéciaux qui ne leur font jamais défaut pour peu qu'ils aient la moindre autorité. Tous ces meneurs, petits et grands, sont avec plus d'acharnement que les autres, "cléricaux d'abord" et pour des motifs clairement trébuchants.Reste à voir s'ils sauront toujours tenir ce qu'ils promettent, et reste à constater la solidité de l'édifice à la première grande épreuve, une défaite gouvernementale, par exemple. Reste à voir également si, l'appétit venant en mangeant, les syndicats chrétiens n'exigeront pas, demain, une part trop grosse du gâteau, une part qu'on ne pourrait, malgré toute l'audace et toute la puissance cléricales, leur donner. Nous verrons bien, alors, quel est le degré de solidité de la foi et de la soumission à l'Eglise. En attendant, ces proclamations de congrès, ces déclarations répétées, incessantes ; cette audace du cléricalisme à se découvrir enfin nettement, à lever la visière, doivent nous inspirer des résolutions énergiques. Plus que jamais, le clérica lisme, c'est l'ennemi ; aveugle qui ne veut point le voir. De ce cléricalisme, groupant des forces étroitement unies et disciplinées,, pliées à un effort long, incessant, patient, nous avons tout à craindre, rien à espérer. Ne comptez ni sur des divisions sociales, économiques, linguistiques ; ne comptez sur rien : tous sont cléricaux d'abord, soit qu'ils aient la foi, soit que l'intérêt le leur commande. A ce bloc, au danger qu'il constitue pour nos libertés déjà bridées, pour notre nationalité ébranlée, il ne faut cesser de songer. Ne nous laissons pas distraire. Gare aux diversions ! Soyons anticléricaux d'abord : il y va de notre vie. Et si, dans la question des langues, à propos de défense nationale même, nous avons des avis différents, exprimons-nous sans violence, expliquons-nous avec modération, gardons notre liberté d'action, mais aussitôt après, retrouvons-nous, la main dans la main, étroitement unis, faisant la chaîne contre les Tartufes du catholicisme, contre les cléricaux. Echos & Nouvelles La visite rojile fc irlon M. Ensch-Tesch, bourgmestre d'Arlon, a eu mercredi, au Palais de Bruxelles, un entretien avec le grandi-ma<réo'ial de la Cour, afin d'arrêter avec lui ie programme de la joyeuse-entrée iue les souverains doivent faire à Arlon le 30 août prochain. A l'occasion de cette joyeuse-entrée, il est question d'une grande para.le militaire. Celle-ci consisterait en un défilé, devant le Roi et la Reine, de la 6e division d'armée, en tenue de campagne. Le lieutenant général LantonncMs serait d'ores et déjà acquis à ce projet. Psur un point Martin perdit ton âne . Un abonné nousaJ oomnnuiKlqué l'extrait ci-ctassaus du dictionnaire dos .proverbes, de Quiitardl ; " Suivant uiïe vieillé tradition, un ecclésiastique nommé Martini, possesseur dte^ l'abbaye d'A'sello, en Italie, voulut faire inscrire sur la porte ce vers latin: Porta, patens esto, Nulli C'audaris honesto (Porte, reste ouverte. Ne sois fermée à aucun homme honnête. ) C'était à un© époque où l'on connaissait fort peiui la ponctuation. Martini, étranlgér à ofct art, eiut recours à un copiste qui n'eni savait pas plus que lui. Le point qu'il fallait mettre après le mot et s 101 fut pllaoé après le mot ni iui 11 l1 i, et changea le sens de cette manière : Porta, patens osto nulli. Claudaris honesto (Porte, ne reste ouverte pour personne. Sois fermée à l'homme honniête.) Le pape, informé d'une inscription si mal séante, priva Ma.rtin de son abbaye, qu'il donna a un autre. Le nouveau titulaire corrigeai la faute du malheureux veate, auquel il ajouta le suivant pour Sel conformer à l'usage d'afficher la décision de • l'autorité, afin qu'elle servît le leçon : Une pro puncto caruit Martinus Asello (To<ur un point, Martin perdit son Asello.) Or, comme asello signifie également âne, en latin, l'équivoque dbnna lieu/ au dicton : Pour un point Martin perdit son âne Les Belges en Perse D'après une dépêche de Téhéran, M. Mornard. annonce qu'il démissionnera aujourd'hui. Éfymologla Le mot chandail, dont l'usage ne remonte qu'à quelques années, fait le désespoir des étymologistes. Un correspondant de 1' "Intermédiaire" prétend qu'il a désigné primitivement la chemise de laine portée par les gens de Roscoff qui vendent leurs légumes en Angleterre et y sont connus familièrement sous le nom de ....chands d'ail. "Se non e vero"... « Comment on ehanle » Sur la foi d'une dépêche anglaise, le "Carrière délia Sera" avait annoncé que M. Caruso, l'incomparable ténor, était l'objet d'une plainte en plagiat à l'occasion d'un livre publié sous son nom, intitulé : "Comment on chante". Le très illustre artiste écrit à ce journal : " Je tiens à répudier la paternité du volume en question, n'ayant jamais composé aucun ouvrage de ce genre. Je n'y vois qu'un objet de réclame et de spéculation qui profite à autrui, mais qui me cause, à moi, un grave dommage moral. .Te proteste contre cette manière d'abuser de mon nom, me réservant de procéder quand je serai en Angleterre, contre ceux qui me font l'auteur de choses que jp n'ai jamais pensées, que je n'ai jamais dites et qui produisent en moi, par cette publication, des impressions douloureu ses, je dirai même des peines de cœur. ' ' Il est douloureux, en' effet, d'être traité de_ plagiaire pour un ouvrage qu'on n'a point publié. C'est le comble de la malchance; mais grâce à cette lettre, si noua ne savons pas comment l'artiste chante, nous savons maintenant au moins comme il écrit. Lai langues sn Sulsss LaJ nouvelle publication du Bureau fédéral de statistique sur le reoensement dui 1er décembre 1910 permet de faire d'intéressante® constatations en ce qui concerne le mouvement linguistique en Suisse. La statistique fait voir que, soit l'allemand, soit le romanche, perdent du terrain, d'ans la majorité des cantons, au profit du français, de l'italien et des au-? très langues!. Le français est en progrès dans tous les cantons, sauf Fribourg, Vaud, Valais et Genève. L'allemand a perdu du terrain dans tous ïes cantons, sauf Nidwald, les Grisons, la Tessin, Vaud et Genève. Le prince de Lipe, franc-maçon Au moment où, sous l'égide du monde officiel, on commémore, avec un légitime éclat, dans la commune riante et le domaine, splendide de' Beloeil notamment, le centenaire de la mort du prince Charles-Joseph de Ligne, il est, pour le moins, intéressant die rappeler, afin de ne négliger rien de sa biographie, que ce grand) seigneur charmant et tyvpique, qui fut, à la fois, un militaire renommé, un écrivain délicat, un amateur de jardins accompli, fut en outre, au témoignage véridique d'écrits spéciaux trop longs à énumérer, un franc-maçon actif, fidèle^ insigne. En effet, le prince de Ligne, initié dans les rangs de la maçonnerie militaire^ se fit affilier, en 1770, à la Loge " La Vraie et Parfaite Harmonie à l'Orient de Mons, c'est-à-dire dès sa reconstitution. Il n'est pas de circonstances importantes où ne s'affirma tout l'ascendant qu'il exerçait dans cette Loge, puissante; c'est ainsi qu'en 1773, le 26 juillet, le prince de Ligne escorte lie duo de Chartres, grand-maître national dets Loges françaises, lors de sa visite' à cette Loge, et, quand deux ans plus tard, y revint M. Charles Dillon, député grand-maiître de toutes les Loges anglaises, c'est à la haute influence maçonnique du prince de Ligne qui l'accompagnait, qu'est dlue cette illustre présence, ainsi que le constate, aivec reconnaissance, au milieu d'unanimes applaudissements, le discours de M. Delobel, orateur de la Loge. Peu après, le prince de Ligne devint membre agrégé de la Loge "L'Heureuse Rencontre", à l'Orient de Bruxelles, dans laquelle il se trouve indiqué comme tel en 1777, puis, comme membre effectif en 1786. Le prince de Ligne fit partie, jusqu'à sa mort, de cette Loge prépondérante, constituée en 1772, et composée surtout de représentants militaires et civils de la plus haute aristocratie. Très répandu dans ce brillant milieu maçonnique, le prince de, Ligne vit vœ^ nir à lui d'éminentes dignités, auxquelles il fut élu, notamment en 1783, au sein dte la maçonnerie des Pays-Bas autrichiens, dont la Grande Loge provinciale lui confia même la charge capitale d'inspecteur des Loges dJu diistrict. Le prince de Ligne cependant éprouvait toujours un plaisir nouveau à rievei-nir vers la très importante Loge miontoi-se, à laquelle, comme on l'a lu, il avait été 'antérieurement àffijié. On le voit donc, en 1778, le 29 janvier, se rendre, en visiteur, à Mons, à la Loge " La Vraie et Parfaite Harmonie pour assister à l'initiartion au grade d'apprelntie de la profane Agathe-Sophie dé Lalaing d" Audenaerde, âgée de dix-neuf ans1, qui fut, dlalns la même séance et en présence de plusieurs maçonnes, protoue au grade de compagnonne, ainsi que l'apprentie d'Ursel ; celle-ci chanta, au banquet d'iu-sage, un couplet de remercîment composé, en impromptu, par le prince de Ligne. Au surplus, la considération ardente que le prince de Ligne nourrissait envers la franc-maçonnerie, et que, conseilleur dévoué, il propageait avec discernement ■autour de lui, est confirmée encore par le fait que, parmi les membres de cette institution, on retrouve, vers la même époque, son fils aîné et bien-aimé, le prince Char les-Joseph-Emmanuel de Ligne, né en 1759, major du génie, tué dans l'Argonne en 1792, lequel fut, de même du reste que son frère cadet, un maçon très résolu. __ 1 Le prince CharlesLJoseph-Emmanuel de Ligne fut vénérable de la Loge "La Ligne Equitable", à l'Orient de Mons. Cette Loge militaire très active fut, et ce fait est trop symptomatique pour n'être point spécialement remarqué, constituée en 1785, exclusivement, par trente-et-un officiers du régiment de ligne qui, jusqu'alors, avaient appartenu à la Loge "Les Frères Réunis", à l'Orient de Tournai, instituée en 1770; parmi les membres de cette dérnière Loge d'une influence considérable, les officiers du régiment de ligne, l'un de® quatre régiments nationaux d'infanterie en garnison alors dans nos provinces, n'avaient cessé de se trouver extrêmement nombreux, sinon en totalité.La Loge "La Ligne Equitable", et ceci revêt une portée évidemment péremptoi-*re, tenait ses séances à l'hôtel de Ligne, à Mons, rue de la Grosse-Pomme, aujourd'hui hospice dés incurables; plus tard, cette belle résidence familiale rendit le même service aux deux Loges de l'Orient de Mons, "La Parfaite Union", constituée en 1721, la première en date dans les Pays-Bas autrichiens, et "La Vraie et Parfaite Harmonie", dont il a été parlé ci-dessus, lorsqu'en 1800, elles prirent la résolution de se réunir. Bien plus, l'hôtel dé Ligne accueillit non seulement ces travaux continus de plusieurs Loges, mais il servit même de local, en 1783, à l'assemblée extraordinaire et très importa rite d'un convent maçonnique. Ces quelques détails avérés et précis s '.ffisent amplement à prouver que le prince die Ligne, ses fils, et même leur entourage de prédilection, doivent, sans conteste, être compris parmi les adeptes dte la franc-maçonnerie, au cœur de laquelle d'aucuns, ici esquissés, ne cessèrent, comme on l'a vu, de s'affirmer admirablement chaleureux, soit au point de vue de la coopération, soit à celui d l'hospitalité. Ces faits curieux, et même ;.vquant« à relever, sont hautement significatifs, en ce qu'ils montrent l'attraction bienfaisante exercée, autrefois comme aujourd'hui, par une institution dont le caractère toujours émancipateur avait, déjà à l'époque dont il vient d'être question, été honoré do l'excommunication de deux papes. m. Caliiaux el la poliilqne exlËrieare it la France A-J^A YTY Il ne s'agit pas dui fond de l'affaire Oalmette ; il ne s'agit même pas de cette affaire. Nous nous sommes d'ailleurs fait une règle de ne jamais prendre parti au cours d'un procès criminel. Mais il convient toutefois de remettre certaines choses au point : M. Caillaux a tenu à revenir, ces jours derniers, sur le rôle qu'il joua, alors qu'il était président du conseil, dans les négociations franco-allemandes relatives au Maroc. Il nous a paru nécessaire de reparler de cette question : comme ancien président du conseil des ministres français, M. Caillaux appartient à l'histoire. Et l'histoire, il n'est pas permis de la défigurer impunément. M. Caillaux, faisant sonner bien haut son patriotisme, a déclaré qu'il n'avait pas engagé avec l'Allemagne de négociations suspectes. Or, le 9 janvier 1912, devant la commission sénatoriale chargée d'examiner le traité franco-allemand, M. Caillaux, la main sur le cœur, a affirmé qu'il n'y avait jamais eu " de tractations politiques ni financières d'aucune sorte. Il n'y a jamais eu, poursuivit-il, de négociations en dehors des négociations diplomatiques. " Se souvient-on qu'à ce moment, M. Clemenceau, s'adressant directement au ministre des affaire» étrangères, M. de Selves, demanda : " M- le ministre des affaires étrangères pourrait-il nous dire s'il existe' des pièces établissant que notre ambassadeur à Berlin s'est plaint dé l'intrusion de certaines personnes dans les relations diplomatiques franco-allemandes? " M. de Selves se tut tout d'abord et, comme M. Caillaux faisait mine d'intervenir, M. Clémeneeau répliqua : " Ce d est pas à vous que je m'adresse, M. le président du conseil. C'est à M. le ministre des affaires étrangères que j'ai posé la question ". M. de Selves, mis au pied du mur, se décida enfin à parler. Voici ce qu'il dit: " Messieurs, jei saiis pris entre le soiuci de lia vérité et 'el devoir que m'impose ma fonction'. Je demande à la commission! de ne ipias* répondire à la question que vient de m'adresser M. Clémeneeau." Après quoi, M. Clémeneeau, au mi'lietu d'uni silence impressionnant, laissa tomber, dures et coupantes, ces paroles : " Il peut se fairei quie votre réponse soit correcte pionir tous les membres de la commission. EUei ne- (l'est pas vis-à-vi's de moi et ne peut_ me satisfaire. Jei dïis qiui'elle ne peut satisfaire l'homme à qui M. de Selves a fait des confidences... moô. Et ces confidences je ne les avais aas sall'icitéeisl On] sait oe qu'il advint : lie soir même, M. 'die iSélveS démissionnait et il écrivait à M. FalQières: " Je ne saurais assumer plufe longtemps la responsabilité d'urne politique _ extérieure! à laquelle font défaut "l'unité de vues et l'unité d'action solidaire." ...Le dbulb'le souci qju/ei j'ai' de ne pas trahir la vérité et de ne pas manquer cependant à la correction! que ma situation mi'iimposiel, ne mie permet plus de faire partiel du cabinet." Lei lendemain, le ministère Caillaux s'effondrait. Pour quelles raisons? C'est que M. Caillaux n'avait pu trouver un successeur à M. de Selves; c'est qu'apt-pairemment M. Caill'aux se jugeait disqualifié.Il1 ne peut être question, ici, de1 copies de documents plus ou moins verte: il s'agit de faits enregistrés par l'histoire, die faits consignés au "Journal Officiel". L'ancien président du conseil a eu plus d'une fois l'occasion de défendre sa politique: mais il a préféré ne rien dire. Le "Journal des Débats" de ce jour le rappelle.Le 5 février 1912, alors qu'omj discutait au Sénat la convention franco-allemam-dei du 4 novembre 1911, M. JénOuvrier exposa " en détail les tractations occultes engagées par M. Caillaux à l'insu du ministre des affaires étrangères et du président de la République". Or, M. Caillaux n'a jamais réfuté devant le Parlement les précisions que contenait ce rapport. Il1 faut ajouter que ni à la Chambre, ni au Sénat, aucun dles membres du cabinet Caillaux n'a défendu l'ancien président du conseil. A la séance d'u 15 mars, le leader socialiste, M. Jaurès alla jusqu'à s'écrier: "Je dis que si M. Caillaux se tait, il faudra qu'il soit disqualifié par le Parlement." M. Caillaux a, néanmoins, obstinément gardé "de Conrart llei silence prudent". Le 22 maris de la même année, enfin;, M. Caillaux, sommé de tontes parts dlei s'expliquer', se contenta de répondre de son banc: "Je parlerai à 'mon joiun et à mon heure". Et pendant deux ans, l'ancien présidtent du conseil' s'est tu. Le jour et l'heure se sont aujourd'hui présentés, à ce qu'il paraÊit. Et c'est devant les douze jurés de la Cour d'assises die la Seine que M. Caillaux s11 est départi 'die son long mutis-miel; d'est die ce(s jurés qu'il réclame un certificat de patriotisme'. Mais la phraséologie grandiloquente et vagiuie de l'ancien président d'u conseil, qui n'a toujours rien réfuté, ne trompera personne: et le rapport accablant de M. Jénouvrieir reste intact. P. H. Le lord-maire en Belgipt LE BANQUET DE LA CHAMBRE DE COMMERCE BRITANNIQUE La Chambre de commerce britannique, à Bruxelles, a offert, mercredi, un déjeuner des plus réussi, à l'occasion de la visite en Belgique du lord-maire de Londres et de sa nombreuse suite. Cette réunion select était honorée de la présence de messieurs les ministres Davignon et Van de Vyvere, de M. le ministre d'Angleterre, de M. le consul Sir Hertslet, des bourgmestres de Bruxelles, Anvers et Gand, et des notabilités de la colonie anglaise en Belgique. * Parmi les invités nous avons remarqué : M. Canori-Legrand, l'industriel bien connu ; M. Robertson, directeur dei la Compagnie Bovril ; M. Twelves, ex-président de la Chambre de commerce ; M. Brauen, de la firmei Lever frères; M. Perrin, directeur du Gresham _ ; M. Washington^ Nichell, de Oourtrai: M. Herman Bogaerd, de la maison J. Lebè-gue et Cie ; M. Imer, vice-président de la Chambre de commerce suisse; M. Kaufman, vice-pré1;; dent de la Chambre de commerce néerlandaise. LES TOASTS Ce fut S. Exc. Sir Francis Hyde ViL-liers, ministre de Grande-Bretagne à Bruxelles, qui porta le toast à l'adresse du roi Albert. L'orateur vanta les qualités de notre souverain, son sentiment duj devoir, son amabilité et la confiance dont il jouit auprès de ses sujets. _ Il rappela les sentiments amicaux que le Roi a toujours témoignés à l'égard des sujets britanniques et constata que, personnellement, il n'a eu qu'à se louer de l'excellent accueil qui lui fut toujours réservé dans la capitale. L'orateur fit ensuite allusion au grand' intérêt que le roi Albert porta aux questions économiques et sociales et termina - . en levant son verre à la prospérité de lai Belgique et à la santé dui roi Albert et de la reine Elisabeth. Des applaudissements vigoureux soulignèrent ses paroles et l'orchestre joua une vibrante "Brabançonne", écoutée debout par les convives. M. Westcott, président de la Chambre de commerce britannique à Bruxelles, prit ensuite la parole. Il fit ressortir l'heureuse influence qu'exercent, sur les relations entre les peuples, les échanges de visites entre autorités civiques, lesquelles permettent de mieux se connaître, de mieux s'apprécier. Les paroles de M. Westcott furenij vivement applaudies .et les visiteurs anglais chantèrent en chœur le refrain populaire " For lie is a jolly good fellow". Après M. Westcott, le lord-maire, Sir Vansittard Rowater, prit la parole. Il remercia en quelques paroles charmantes les membres de la. Chambre de commerce pour leur cordiale réception et souligna à son tour tous les résultats heureux de ces visites,* et exprima l'espoir que les rapports amicaux ainsi établis puissent subsister toujours. Soulignant les résultats pratiques réalisés par la Chambre de commerce britannique à Bruxelles, le lord-maire invita ses compatriotes établis en Belgique à ne jamais oublier qu'ils ont pour mission de contribuer au bon renom do la Grande-Bretagne à l'étranger. Il leva ensuite son verre au succès grandissant de la Chambre de commerce britar niquei à Bruxelles. Sir Cecil Hertslet, consul généra^ de Grande-Bretagne en Belgique, exprima ensuite l'avis que les échanges commerciaux entre l'Angleterre et la Belgique devraient encore s'accroître. Il releva les excellents rapports existant entre la Chambre de commerce britannique et le gouvernement belge. Des bravos enthorsiastes éclatèrent à l'adressa de MM. Max, Devos et Braun, lorsque l'orateur rappela la visite récente faite à Londres par les bourgmestres des grandes villes belges. M. Davignon, ministre des affaires étrangères, répondant au vœu de M. H ertslet,. déclara " que le maintien du régime de confiance et d'amitié entre les deux pays est l'objet de la constante préoccupation du gouvernement belge, qui s'efforcera toujours de favoriser et d'augmenter ce courant de svmpathie entre les deux pays si bien faits pour s'entendre et s'apprécier "'. " Je suis d'accord avec lui, dit-il, pour souhaiter que le mouvement d'échangea et le développement des relations conventionnelles entre la Belgique et l'Angleterre 'soient mis plus en rapport avec les forces productives des deux pays " " Nous offrons à l'Angleterre des portg bien outillés en vue de ses relations avea le continent. Qu'elle nous envoie des na>-vires, toujours plus de navires. C'est là une des nombreuses tâches qui incombent à la Chambre de commerce britannique à Bruxelles Le gouvernement du Roi y adhère de ti.rtes ses forces. " Les paroles du ministre, qui but ensuite à la santé de la Chambra de commerce britannique et aux éminents visiteurs londoniens, furent longuement applaudies.Enfin, le sympathique bourgmestre, M. Max, prononça, en un anglais très pur, quelques paroles de remerciements en son nom et au nom de ses collègues d'Anvers et de Gand. Il dit combien il appréciait la cordialité des rapports existant entre les édilités de Londres et des grandes villes belges et préconisa le raffermissement de ces relations excellentes dont le développement ne pourra que profiter aux rapports économiques entre les deux nations. Une dernière salve d'applaudissements souligna ces paroles, après quoi les convives se levèrent pour prendre part à l'excursion à Waterloo, laquelle fut malheureusement contrariée par une pluie diluvienne. LE DINER AU PALAIS DE BRUXELLES. Quatre-vingt dix personnes avaient été invitées à assister, au Palais de Bruxelles, au dîner offert, mercredi soir, par le Roi et la Reine, eni l'honneur du lord-niaire et de sa suite. Parmi les convives se trouvaient MM. le bourgmestre Max, les échevins Jacq-main, Lemonnier, Steens, et de très nombreux représentants des conseils communaux de Bruxelles et de l'agglomération ; citons encore MM. Davignon, ministre des affaires étrangères ; le comte de La-laing, ministre de Belgique à Londres, et Mme la comtesse de Lalaing ; le ministre d'Angleterre à Bruxelles, M. de_ VilKers, et les renrésentants de la légation, ainsi que plusieurs hauts fonctionrairea. Il était 7 heures, quand le Roi, la Reine et la princesse de Hohenzollern/ tante du Roi, firent leur entrée dans la grande galerie où eurent lieu les présentations, et où fut tenu le cercle. La Reine, dont le sourire accueillant charma tous les iiiyités, était vêtue d'une resplendissante toilette de liberty_ ivoire, sur laquelle scintillait une tunique da dentelle argent brodée de strass. Le diadème de brillants et de turquoises, que la Reine semble affectionner tout parti-5 culièrement, complétait cetts toilette j magnifique. La princesse do Hohenzol-lern portait avec distinction une très belle robe de chantilly noir, dont La tunique et le corsage étaient rehaussés de jais. Le dîner, très animé, fut servi dans la saille de bal ; la table avait reçu une merveilleuse décoration de roses.

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This item is a publication of the title La Flandre libérale belonging to the category Culturele bladen, published in Gand from 1874 to 1974.

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