La gazette

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20 November 1918
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kjlkjsklj. ABOMMESÏEWTS s Les abonnements sont reçus aux bureaux du journal. Nous en ferons connaître prochainement les conditions que nous ne pouvons encore fixer actuellement. AMMOMCE8: " annonces ordinaires ! 50 centimes la petite ligne. reclames (Après les spectacles) : 2 francs la ligne. faits divers (Corps du journal) : 3 francs la ligne. (I<"in du journal) : 2 francs la ligne. nécrologie : 2 francs la ligne. V Pour les annonces, s'adresser au service de la publicité RÉDACTION et ADMINISTRATION : 86, RUE DU MARAIS, BRUXELLES. — Téléphone j ^dmMstrâtion \ Bill* Impression d'un Soldat Nous interrogeons le petit soldat, bruni, tanné, r rouge de teint, poussé d'une demi-tète, une carrure et des muscles d'athlète, superbe de santé, j 11 est venu, dare-dare, passer vingt-quatre heu- r res dans sa famille. a La veille, il était arrivé de Gand à Anvers. Ce matin, il est parti à pied d'Anvers pour Bruxel-les. L'après-midi, il s'est promené en ville avec v sa maman, comme un bon grand gosse qu'il est a resté, gai comme un pinson, pur comme l'or et jeune comme la jeunesse. Et pas fatigué le moins t du monde. ( Il a fait la campagne de Flandre. Depuis bien j des semaines, il n'a plus guère dormi dans un , lit ; il n'a guère eu le temps de se déshabiller ! s Mais il en a vu bien d'autres 1 e C'est un-artilleur. ^ — Et qu'est-ce qu'on fait dans l'artillerie? ^ — J'ai fait du béton... l'artillerie, ça consiste ( surtor.t à faire du bélon... pour les abris... et à s attraper des bombes et des obus... Je n'en ai pas s attrapé ; ils sont tombés à côté de moi. J'ai eu de ; la chance ! J'ai porté des sacs de sable, manié la u pelle... J'ai porté des obus aussi, dévissé des a douilles. J'ai été tireur, encore. — Et vous n'avez pas été malade... s — Des bobos... P Nous savions que sa famille avait reçu, au ^ commencement de l'hiver dernier, une carte de lui, où il disait qu'il habitait une chambre ravis- -santé, avec vue sur la mer, où il avait du charbon en abondance, une nourriture de choix. ] C'était l'infirmerie, où il subissait alors un petit 1 traitement assez douloureux. Que de fois les caries de ces braves garçons traduisaient poétiquement ainsi les situations, t pour rassurer leurs familles. — Et comment ètes-vous passé la frontière... f racontez-nous donc cela, car on n'en sait rien i ici — Oh ! c'est bien simple. J'avais essayé de c vingt-lrois tuyaux qui avaient crevé. Les Aile- 1 mands avaien, saisi les fausses cartes d'identité < confectionnées par un des passeurs, celui qu'on appelait Gaston. Tous mes camarades, sauf deux s étaient arrêtés... J'ai dû me sauver de chez moi, c Je suis allé me cacher chez de braves gens qu'on t m'a désignés, que je ne connaissais pas, qui 1 m'ont accueilli sans hésitation, comme leur enfant, chez qui je suis resté caché sept semaines, i ne sortant que le soir, comme un voleur. Mais i j'étais bien gardé! Toute la rue était de connivence... I n Enfin, j'ai reçu avis de me rendre à Anvers, c Ils ont voulu me conduire. Nous avons pris le i tram jusqu'à Vilvorde. De là, une voiture jus- e qu'à Malines. La dame s'était assise, en lapin, snr un genou de son mari et sur un des miens, l Ça détournait les soupçons, vous comprenez, cette dame avec nous. Et puis nous étions très nais... Le grand jour, le grand air, auxquels je r n'étais plus habitué, m'enivraient. r c Nous avons ainsi passé le pont du Rupel sans que la sentinelle nous ait arrêtés... A Malines, r nous avons dejeuné dans un café plein d'officiers 1 allemands. Puis, à pied pour Vieux-Dieu. Là, c c'était le point dangereux... Il y avait encore un C pont gardé. On nous avait dit : Passez vite, comme si- vous couriez pour attraper le tram, comme si vous étiez du pays! 1 Il faisait le plus beau temps du monde... Et s voilà que, tout à coup, au moment où nous • approchions du pont, une bourrasque inattendue c et formidable de neige, de grêle, nous crève sur c la tête. Débandade générale, tout le monde prend ses jambes à son cou pour chercher un abri; i nous aussi, vous pensez ! La sentinelle se tapit ' dans sa guérile. Veine! J'ai passé au galop, sans devoir montrer mon «personal ausweiss». J'étais c sauvé!... A Anvers, je me suis rendu chez M. X..., qui m'était désigné. Il m'a remis un morceau de pa- 1 pier d'Arménie avec lequel je me suis rendu dans un café. De là, on m'a envoyé, avec un ; autre papier d'Arménie, dans un autre cabaret. -Puis troisième papier d'Arménie que je suis allé montrer dans un vieux, très vieux petit hôtel, où 1 l'on m'a logé et où j'ai demeuré un,' semaine en- 1 viron. J'allais passer mes journées dans le bureau de M. X... (je ne sais si je puis le nommer) qui a été d'une bonté charmante pour moi... Puis on m'a dit de suivre quelquun, à dix pas. J ai pris derrière cette personne le tram pour Bras-schaet. Dans le tram, j'ai reconnu un de mes voisins de Bruxelles, qui devait passer en même temps que moi... Quand nous sommes descen- ] dus du tram, nous étions vingt-neuf, nous sui- , vant les uns les autres à distance respectueuse. 1 « Nous sommes tous entrés dans un petit caba- i ret. A peine y étions-nous — je me vois encore, i me chauffant dans le coin de la cheminée — que voilà trois officiers boches qui arrivent. Ah! Zut... La société se dissipe précipitamment, les ; uns disparaissent par la porte de derrière, les , autres par la fenêtre. Moi, je n'avais pas pu... j'étais toujours dans ma cheminée où je n'en menais pas large. La bonne femme qui tenait le cabaret — et qui jouait sa tête — ne se trouble pas, se met à parler aux Boches avec un llegme épatant, les occupe, les renvoie enfin... Nous devions suivre alors une petite fille de huit ans en bonnet rouge. Mais toutes les petites filles du pays avaient des bonnets rouges ! Quel était notre chaperon-rouge â nous?... Nous le découvrons tout de même. Il nous conduit dans un bois de sapins, où un guide nous attendait. Mais nous étions en retard. Le soldat payé, qui devait nons faire franchir le fil, venait d'être relevé de garde. Il fallait attendre qu'il revint à son poste. Et les feux des projecteurs nous inondaient de leurs rayons, les mitrailleuses allemandes crépitaient autour de nous. Nous étions couchés dans l'eau, et par un de ces froids !... Enfin, à trois heures et demie du matin, nous avons pu nous mettre en route, en rampant parmi les pieds des sapins rasés. Nous sommes arrivés aux fils... Ça, ce n'est rien : on met un cadre en bois entre les fils à courant, et on se glisse à travers.« Mais au-delà nous avions une bruyère à franchir, séparés en petits groupes. La frontière était là... « Nous nous sommes trompés de direction, nous avons erré jusqu'au matin, à trois, dont un type qui ne cessait de répéter : — Je voudrais pourtant bien savoir où est la frontière hollandaise... « Le jour venait; on voyait des Allemands surgit de tous côtés, des coups de feu partaient et nous n'osions pas approcher des sentinelles hollandaises que nous prenions, à cause de la couleur des uniformes, pour des Allemands. C'est le plus mauvais moment que j'aie passé... Ce que j'aurais donné pour avoir une boussole ! Enfin, nous avons reconnu la frontière et nous nous sommes trouvés sur le sol hollandais. Le iram, alors; puis le iram, jusqua uoueruaiu ou i j'ai pu avertir ma famille, grâce à une annonce J il convenue, insérée dans le Rotterdamsche Cou- * * rant, et annonçant mes fiançailles, sous un nom ( supposé, avec une demoiselle hollandaise, non t iè, moins supposée... ,c —Et les batailles? Quel effet cela vous a-t-il i ' • fait? Vous étiez très sensible autrefois... Je me Ju" rappelle qu'un jour vos parents vous avaient, peu . avant votre passage, conduit dans un cimetière I pour y déposer des fleurs sur la tombe d'un sol-re dat mort à l'ennemi... Et vous avez pâli, vous 'ei? vous êtes mis à pleurer, vous n'avez pas pu vous es approcher de cetle tombe... et —Oh ! sur le champ de bataille, c'est tout au-lls tre chose. On est grisé par l'odeur de la poudre. On ne sait plus ce qu'on fait. On n'a pas peur. en Un des derniers jours, j'ai vu tomber à côté de ™ moi trois de mes camarades, un tué, deux bles-r • sés ; Je n'ai pas eu peur... Et puis, nous étions enragés contre les Allemands. Ah ! dans cette 1 dernière campagne, ils ont pris quelque chose, vous savez!... Au bois d'Houthulst surtout. C'était le 100m° saxons, le régiment qui avait ( ' a saccagé Dinant, qui était là. Nos carabiniers le '?s savaient. Ils leur ont fait payer ce qu'ils avaient ■ je fait au début de la guerre. Il n'en est pas resté la un vivant... Si!... un seul! pour aller raconter les aux autres!,.. Et le visage du petit soldat avait pris un instant un air dur, que nous ne lui connaissions 1 pas, en songeant à cette juste exécution, digne ' des temps antiques. 1 is- ; ir- 'tu la Rentrée des Grenadiers, i >ns Les régime ats revienient les uns après les 1S, autres. ( Hier, les deux régiments des greradiers, leur !... fameuse musique en tête, ont fait leur entrée , ien par la chaussée de Gand. La nouvelle n'a pas manqué de se répandre de dans les quartiers populeux de Molenbeek, et ] le- une haie épaisse s'est formée tout le long de la lté chaussée. ( on Toutes ces maisons, ces impasses, ces ruelles ux sombres et noircies par les Limées, crasseuses 3 oi, de boue, si tristes, sont devenues gaies et rian- < on tes sous l'amas des drapeaux et l'agitation de 1 jui la foule en- Les vivats annonçaient les soldats et se pro- ] es, pageaient de proche en proche ; on se tassait ] ais plus fort. < ni- Enfin, voici la musique ! Une fiénésie s'em- ] para de tout le monde ; on criait, on frappait, rs. on agitait des mouchoirs et des drapeaux ; et ] le l'on voyait des femmes exécuter des danses ^ Lis- échevelées et déhanchées. in, Lorsque la rumeur se calmait, les soldats , US. l'exci+aient. ( ez, Allons! Vive la Belgique! rès Au Marché-aux-Grains, une moitié du régi- ( je ment s'est dirigée vers le .Fetit-ijnâteau, le ^ ■ reste a continue vers la caserne des grenadiers. ( ns Les gradins de la Bourse étaient couverts d'un , 2S, morde fou qui criait et trépignait, et lorsque c ;rs l'on a levé le drapeau,ce drapeau fameux, troué j Â, de balles, l'enthousiasme fut à son comble, un Quelqu'un alors lui accola le drapeau français, que le porte-drapeau joignit au nôtre. iur Le défilé continua en passant par la Grand'-rs! Place, où le drapeau se haussa de nouveau pour Et saluer l'hôtel de ville. Des « poilus » ont crié : ius « Vivent les Bruxelloises! » et celles-ci, touchées lie de l'attention, ont riposté par des acclamations iur d'autant plus enthousiastes. nd Buis par la rue Lebeau et le Sablon, les gre- -ri; nadiers ont fait leuc entrée triomphale dans pit 'eur caserne. / ns On a admiré la belle prestance, la bonne santé c ais des soldats, comme toujours. — C'est pas des affamés, eux, disait-on. , ui Le peuple s'enorgueillissait de savoir que ces f beaux gars sortaient de lui. , du Au même moment de l'artillerie remontait le un Jardin Botanique, la rue Royale, la rue de la ^ et. Loi vers la caserne d'Etterbeek. , Hé La garnison se complète ; bientôt arriveront OÙ nos a pioupious » et les carabiniers ; Bruxelles ( n'attendra plus que le Roi. )U- rr, , er) • \ " A NOS MORTS \ as- Le -Collège des bourgmestre et échevins de ia . Qn ville de Bruxelles, accompagnés d'autres per- 1 • sonnalités de l'agglomération, s'est rendu, hier , après-midi, au cimetière d'Evere et au Tir ua- ^ se* tional pour y rendre hommage à nos soldats tomba- bés sur le champ de bataille et enterrés là, ainsi re, qu'aux braves fusillés, dont les tombes se trou-[Ue vent au Tir national. Lh j Vers 2 heures, le défilé s'est avance lente-lPc ment à travers les allées de la vaste nécropole et il s'est dirigé dans un silence religieux vers l'abri tranquille où nos morts reposent à l'ombre }••• du drapeau. C'est un petit coin tout tarussé do ; 'en lierre et de houx, sur lequel tranchent les cou-: le leurs vives des enrysanthèmes et où de petites ble croix de bois blanc, surmontées des photogra-me phies des disparus, se penchent vers la terre. Au milieu du profond recueillement de tous, M. le bourgmestre Max, d'une voix claire et as-t surée, a adressé aux glorieuses victimes tombées , pour notre délivrance l'hommage le plus solen-ue* nel et le plus reconnaissant de la Patrie. ^ <( Ah! l'inoubliable épopée où chaque victoire ans était un prodige, où chaque retraite même était ait. une victoire! » qui Ces belles paroles de M. Max ont retenti dans re- tous les cœurs ; les têtes se sont courbées et les ♦ x regards se sont voilés, tandis que l'on a déposé sur la terre où Ils dorment, la gerbe de fleurs qui symbolise notre Pensée. an" Le petit groupe s'est rendu ensuite au Tir OU- national. Morne et lamentable pérégrination 1 fin, Nous avons suivi une allée hiimide et boueuse pu qui traversait un petit bois situé à droite des ■ les immenses terrains vagues qui forment Pinte- ' rieur du Tir. Bien loin, cachées dans un coin Je I l'étendue, à proximité de champs de betteraves cn et de choux qu'y ont plantés les Allemands, sont ^ra~ abritées les croix qui surmontent les tertres des . quarante et une victimes du Devoir. an- On s'est arrêté longuement, chapeau bas, détail vant la tombe de miss Edith Cavell et de Philippe Baucq. On sentait que l'assistance était nn impressionnée. On nous a indiqué l'endroit où ' cette femme héroïque, dont la grandeur morale U11 restera un éternel exemple pour nous, a été ignominieusement assassinée par les salves eij-t la nemies. Une jeune fille est venue déposer une gerbe de >ur- chrysanthèmes blancs sur sa tombe. Elle a pleuré •pnt longuement. il Une femme cherchait vainement un nom sur les croix : mais quelqu'un est parvenu à la ren-^ seigner. lds. — C'est ici, n° 33. é... La sœur du fusillé s'est agenouillée en san->le ! glotant. ous M. Max a prononcé une nouvelle allocution, i p dans laquelle il a rappelé l'héroïsme de ces gens qui, travaillant dans l'ombre, au prix do difficul- l 1*33 niuuies, oui1i/ mui ta iivcu ia i ciiguauiuu ou- i blime dos martyrs. Puis, la foule s'est écoulée ^ lentement, tandis que des personnes bien informées ont rappelé aux curieux les hauts faits de ceux que nous sommes venus honorer. Ils son1 1 quarante et un qui reposent là; voici leurs noms qui méritent de rester gravés dans nos souve-1 nirs : 3 Edith Cavell, Baeckeelmans, Alexandre t Francq, Philippe Baucq, Jean-Joseph Vandei a Cammen, Pierre Poels, Charles Simonet, Jules " Legay, Joseph Delsaux, Louis Bril, Gabriel^ Petit, Frans Mus, Arthur Roland, Adelin Ço 5 Ion, Désiré Dufrasne, Pierre Denis, Louis Le S febvre, Charles Parenté, Prosper ELrické, Oscai Hernalsteen, Emile Mohr, Jules Greissler,' Léor . Boiteux, Georges Kujé, Joseph Charlier, Jule: Oosterlinck, Emile Martens, Isidore Uytebroek Louis Gille, Mathieu Botson, Léon Jacquet, Ju; " les Nyst, Jean Oorbisier, Lucien Descamps, Ju- - les Descamps, Frans Vergauwen, Emile Stevi ~ gny, Isidore Van Droogenbroeck, Auguste Var 3 Droogenbroeck, Hector Purnello, Charles De-3 haemers. ! la'Ilmfeés dm R01 i Nous recevons l'avis suivant : « J'ai la joie d'annoncer à la populatiôi - que le Roi fera sa rentrée à Bruxelles ven ' dredi prochain, 22 courant, vers dix heure; du matin. « Notre Souverain sera accompagné de'À - Reine, des jeunes princes et de la princessi Marie-José. ' « Il sera à la tête de deux divisions d< * l'armée belge, à laquelle se joindront des dé tachements des armées alliées. 3 « Le cortège, arrivant par la chaussée d< Gand, suivra l'itinéraire ci-après : [ « Porte de Flandre, rue de Flandre, placi Sainte-Catherine, rue Sainte-Catherine, ru< i Marché-aux-Poulets, boulevard Anspach ^ place de Brouckère, boulevard du Nord, bou t levard du Jardin-Botanique, rue Royale, rui de la Loi, place de la Nation. 3 « Après avoir assisté à une séance du Par ; lement, et avoir vu ensuite les troupes défile: - devant la place de la Nation, le Roi gagnerî î le Palais par la rue de la Loi et la rue Royale « Le même jour, dans l'après-midi, il si - rendra à l'Hôtel de Ville par la place de; t Palais, la place Royale, la Montagne de h Cour, la rue Coudenberg, la rue de la Made - leine et la rue de la Colline. « La capitale, par son accueil enthousiaste b témoignera sa reconnaissance et son admira 3 tion au Souverain qui lui revient couvert d< la gloire la plus pure; à la Reine, qui vécu 3 pendant toute la guerre au milieu de nos sol dats, leur prodiguant les trésors d'une bontt et d'un dévouement sans limites; aux princes qui symbolisent à nos yeux l'avenir de la pa J trie; aux troupes héroïques et viçtorieu^: ' qui ont chassé l'ennemi de notre territoire <8 \ auxquelles la Belgique doit d'avoir repris S£ [ place parmi les nations libres et indépen dantes. « Vive le Roi! Vive la Reine! Vive la Fa mille royale ! « Vive l'armée belge ! Vivent les Alliés 1 ■ « Bruxelles, 19 novembre 1918. j « Le bourgmestre, ! Adolphe Max. » i Nous prions nos anciens abonnés de nom faire connaître le plus tôt possible leur adresse ï actuelle exacte. Dès que la poste aura, repris son service régulier et que nous aurons pu organiser le 3 distribution de La Gazette à domicile, nous leui ferons parvenir le journal. "x Les conditions actuelles de notre travail m nous permettent pas encore de fixer le prix dy t Vabonnement, qui sera nécessairement majori 3 dans une certaine mesure, vu la hausse de. matières premières et de la main d'œuvre. Cependant, comme les anciens abonnés n'on - pas été servis pendant les derniers viois de 1914 nous déduirons du prix de leur nouvel abon nement une smime égale au montant de quatr mois d'abonnement ancien, soit 4 francs pow. Bruxelles et 5 francs pour la province. LA VILLS Nous sommes profondément touchés des nombreuses marques de sympathie que nous donnent nos abonnés et nos lecteurs d'antan. Nous regrettons bien vivement qu'un grand nombre d'entre eux ne puissent, en ce moment, trouver et lire la Gazette. Nous avons déjà expliqué que les conditions actuelles de notre travail, la rareté du papier notamment dont souffrent tous les journaux bruxellois, . nous forcent à restreindre notre tirage. La pénurie de la main-d'œuvre, d'autre 5 part et le service très réduit de la poste, ne nous ont pas encore permis d'organiser notre j distribution à domicile. _ ^ Que nos lecteurs veuillent patienter un peu : nous espérons que nous pourrons bien-i tôt parer aux inconvénients de cette situa-] tion. ) 5 Le Roi a fait son entrée à Anvers lundi à . 11 heures. ! Le Conseil municipal de Paris a adressé à M. Max, bourgmestre de Bruxelles, le télégramme suivant : Mon cher bourgmestre, k Au moment où, libéré des geôles allemandes, vous 3 rentrez dans votre cité, et reprenez possession de votre magistrature, nous voulons être les premiers à " vous adresser notre salut et notre hommage, en at-~ tendant qu'il nous soit donné de vous faire, à Paris et dans notre hôtel de ville, une réception digne de 1 vous, digne des sentiments qui emplissent nos cœurs. ? Honneur au héros du devoir, au noble fils de la su-! 3 blime Belgique, qui, inaccessible à la séduction comme à la crainte, ne cessa d'élever en face de la barbarie triomphante la protestation de la conscience ' outragée ! Honte à la barbarie qui ne sut répondre à 3 tant de fier courage que par l'exil, la prison et la tor-r ture ! Vive et prospère à jamais la libre Belgique, entourée du respect et de la reconnaissance du monde entier. Adrien MïTHCUÂSS, Président du Conseil municipal de Paris. H y a eu échange de télégrammes de congratu-j lations enlre la municipalité parisienne et celles d'Anvers, de Liège et de Gand. - v ^ ou- uoa Aiioxuauus uni auciuuuiiiic uiuxaiiwuc a ulée matin îe Palais des Académies, qu'ils avaient t; lfo,r~ occupé en dépit de l'article 56 de la Convention f Lt de Lajllaye. om3 Les locaux ont souffert considérablement ainsi n UVB- que Ira collections. Toutes les salles ont été lais- IV sées dans un état de saleté repoussante : On ne li idre se serait jamais imaginé qu'un hôpital pût se à ider trouver dans des conditions aussi malsaines. ,u'®s. Dans le vestibule où était installé le cabinet den-'p ïaire, il faut se garer pour ne pas écraser... cer-gp faines choses 1 sca;-.-Là aussi? ® jéon De nombreux livres ont disparu. Les collec- , ùtèa. tons de Stassart et Ducpétiaux ont particulière-oeli, ment souffert. La précieuse collection d'autogra-J"- phes léguée à l'Académie par le baron de Stas- ^ Jl!" sart a disparu. Toutes les archives ont été dé- j Vaiï lrllites- l'e médaillier a été volé. jje. TÉ1, 'létail typique : La veille de l'évacuation les Allemands avaient descendu des garnitures p en rbronze Empire de grande valeur. L'ancien ■ jjarïien du Palais qui venait d'être autorisé à y rentrer, les cacha dans sa loge. La nuit des sol-dats en forcèrent la porte,cassèrent les vitres... rf1" maïs le gardien survint et put sauver les pen- ê clulés1 1 Par ordre du Parquet, l'entrée du Palais est strictement interdite. tiôn t ven~ M. Hoover, ministre américain des vivres, c lires arrjvera cene semaine en Europe, où il vient en- „ j. quct;-r, sur la situation, au point de vue du ra- ' e la vitaillement, dans le Nord de la France, en Bel-esse giqnn, et dans les pays centraux. L'accompagne M. Edw. Nash Hurley, président de la Commis-i de sioiî Fédérale de Navigation. s i dé- ; Sont rentrées à Bruxelles, hier, deux f i de personnalités du monde politique bruxellois : M. Léon Theodor, bâtonnier de l'Ordre des avo-lace cals, conseiller communal et député de Bruxelles, rue et M. Alexandre llalot, sénateur. Ce dernier, : ach, interné à Cassel, avait réussi à s'échapper et à \ bou- passer en Suisse. rue Si spécialistes qu'ils soient en matière de par_ cambriolage, MM. les Boches ont laissé échapper, gler malgré leurs perquisitions acharnées, bien des , lera o'1)0'3 tombant sous le coup des saisies-réqui- J ,aje silions. i , ' C'est ainsi que, depuis deux jours, on a vu ; ,se passer en ville, poussées à bras d'hommes ou j ®s charriées sur des camions, des automobiles dis- ( e, simulées depuis 1914 dans qui sait quelles ca- ; ~ chettes. £ ;?te' Se qu'on s'est payé la tête des Allemands 5 ces derniers jours! C'est sur les plates-formes de , d® tramway qu'il fallait entendre les réflexions pro- c 3Cut voquées par le lamentable défllé auquel nous s° , avons assisté. [ >nte „ Le retour de l'armée victorieuse », disait-Cf;s, l'un. P'v — Le cheval qu'on va offrir à von Ilinden- - *\;'£! 'rHVTMt un autre en désignant une des [ e st lamentables rosses qui passaient. s sa place dé la Bourse, une dame désignant à un ?en" officier les manifestations dont nos soldats les premiers arrivés étaient l'objet, lui demanda ; Fa- — Le retour à Perlien, pensez-vous que ce sera la même chose ! ^ ' Mais l'autre n'osait pas broncher. c Fini le temps où les Bruxellois avaient « un bœuf sur la langue » et regardaient anxieuse- g ment leurs voisins avant d'oser ouvrir la bouche. » La douloureuse sera forte, on le sait. c ,ous Rien qu'à la Ville de Bruxelles, l'Allemagne esse aura ® payer plus de cent cinquante millions pour dommage matériels de toute nature : amendes, saisies, réquisitions, contributions de guer-'v":e re, etc. s " la eur Nos administrations s'efforcent de hâter le 1 retcur à la vie normale. I ^ A la Grand'Poste, le service de distribu- i v. , tion des correspondances fonctionne réguliè-jore renient pour tout le Grand-Bruxelles, ainsi t ('es que pour les communes suivantes : Berchem- j Sainte-Agathe, Buysinghen, Dieghem, Dil- s '■'ont beek, Evere, Grand-Bigard, Grimbergen, 914, Haeren, Hamme, Hoeylaert, Itterbeek,Loth, bon- Melsbroeck, Neder-over-Humbeek, Nosse-atre ghem, Overyssche, Releghem, Ituysbroeek, ( 3our Saventhem, Tervueren, Vilvorde, iWemmel, Wesembeek-Ophem et Zellick. Les agents de l'Etat ayant repris posses- sian des gares, on espère pouvoir rétablir les 1 ——g relations postales avec toute la partie de la ( Belgique située à l'Est de la ligne Anvers-Bruxelles-Charleroi avant la fin de la semaine. < des Les correspondances ne peuvent plus être i nous affranchies à l'aide des timbres allemands. ( itan. On doit remettre le montant de la taxe aux ] rand employés des postes, qui apposent alors sur ] mo- les lettres et les cartes la mention : « Payé. » vons La question des nouveaux timbres ne pourra s de être résolue que dès l'arrivée du gouverne- , nent ment, qui probablement mettra en cours les , lois, timbres émis au Havre, r utre Notre réseau ferré, s'il ne s'agit que du ne chemin de fer de l'Etat, n'a pas trop souffert de la ( L°tre guerre. D'ici une quinzaine de jours, il sera remis en état suffisamment pour qu'un service assez , .1111 complet puisse être rétabli. nen- Ajoutons que l'Allemagne contribuera, malgré itua- eiie bien entendu, à ce rétablissement du service: de la quantité du'matériel qui sera livrée aux Alliés, en exécution des conditions de l'armistice, idi à jl reviendra à la Belgique soixante locomotives 1 et six mille wagons. •essé xe tarif des chemins de fer va être sérieu-télé- sement élevé : 23 p. c. pour les voyageurs, et 10 à 15 p. c. en ce qui concerne les marchandises. vous Aux chemins de fer vicinaux, la situation „6V0i n'est pas aussi brillante. Nombre de lignes et ■nat- quantité considérable de matériel roulant ont été Paris détruites ou enlevée par l'occupant. Les domma- ie de ges subis de ce fait par la Société s'élèvent à Eurs. environ 110 millions. la su- Cependant la Société s'efforce de réorganiser ction S0I1 service. Déjà les trains circulent à nouveau ,de la sur certaines lignes, d'après l'horaire provisoire diïà suivant : Ligne de Louvain : Deux trams quittent, l'un ique" Ia place Dailly, l'autre le boulevard Wahis à la e dù même heure, à 3 h. 10 de l'après-midi. Ligne d'Enohien : Les départs ont lieu à 7 h., A f-' A * >• on ,19 Vx i» ot h Ha ]« ÏÎAiio y II. il?, Il il. OV, 1U 11. tu CV J.V» !.. vtw xa ltoue. 'ar is. ratu- Beaucoup de personnes seraient disposées à «lies loger des officiers alliés et à les recevoir à leur table, mais... il y a un mais. Elles so demandent he avec quelque anxiété si, au point de vue du ravi- 1 int taillement, ces officiers seront considérés comme e on faisant partie de leur famille^ « Je prendrais volontiers plusieurs officiers, i isi nous dit quelqu'un, la place ne me fait pas défaut, t is- Mais serai-je assuré de recevoir tout au moins ne leurs rations de pain et de pommes de terre, afin • se de pouvoir les nourrir convenablement? ;s. Un petit avis à ce sujet, n'est-ce pas I in- — i 'r Quarante beefsteacks, pommes frites! Telle est la commande sensationnelle que venait de recevoir un restaurateur du quartier de la gare f 1 du Midi. s Il en resta médusé! Il y avait belle lurette que f cela ne lui élait plus arrivé et il se demandait si r quelque milliardaire américain et sa suite f venaient de s'installer à Bruxelles. I C'était tout simplement un détachement de guides qui venait d'occuper la gare. Et ils sont ( 5L habitués à n'être privés de rien : on le voit bien i , à leur mine. < , i ol- , . On sait que nos voyous se sont pourvus lar- i ;'n- gement d'armes abandonnées ici par les Aile- . mands. est On va mettre bon ordre à cet état de choses. 1 Le gouverneur de la province va prendre un j arrêté ordonnant le dépôt de toutes les armes 1 dans les commissariats de police. 1 , ' Ceux qui ne s'y soumettront pas seront déférés ( ' " à la justice. S ej~ Bonne précaution. ;ne 1 , l is- Rien n'est saere "pour les voleurs ; plu- ; sieurs personnes qui avaient arboré des drapeaux à leur rez-de-chaussée ont constaté le matin j qu'on les avait arrachés pendant la nuit'; en cer-. tains endroits on avait laissé les hampes. ^ ' Pis^que cela, à Saint-Gilles, un de nos soldats ; es" rentrant au foyer s'était arrêté un instant pour ' .' demander un renseignement. Il avait déposé à . j. £ terre son sac et un paquet. Quand il se retourna sac et paquet avaient disparu. , L'honnêteté s'est développée pendant laguerre. de er> Le recteur de l'Université libre de Bruxelles j le.s prie les parents dont les fils, inscrits aux cours ' ul" en 1913-1914, sont tombés devant l'ennemi, de ( lui faire parvenir le portrait de leurs enfants 1 vu ainsi qu'une brève indication des conditions ?u dans lesquelles ils ont servi sous les drapeaux et 1 :ls" des circonstances de leur mort. L'Université tient < ca" â acquitter sa dette de reconnaissance envers eux 1 en perpétuant leur mémoire parmi les nouvelles < générations d'étudiants, tds 1 de L.es professeurs de l'Université libre sont c ro" convoqués pour aujourd'hui. us L'Université s'occupe de faire sa réouverture le plus tôt possible. Il parait que M. G. Dwelshauers a publié, [ i»= pendant la guerre, un ouvrage de psychologie en , e Suisse.' 1 Titre : VInconscient. c [g" Une autobiographie ? c :ra Aux vitrines de nombre de magasins est ^ déjà apposée une pancarte portant, encadré des j couleurs belges, l'avis suivant : Nous n'achetons plus aucune marchandise d'ori- j gine allemande ou autrichienne. le. Que tout Belge suive cet exemple. Qu'on se le dise. Que la carte d'identité de tout représentant de commerce suspect soit exigée. 1 ns Le mouvement n est certes pas a décourager. , >n- ;r- L'administration reprend tous ses droits et , ses traditions ! i Dimanche on venait d'arborer le drapeau à , le l'Hôtel de Ville. C'était le signal attendu pour , pavoiser tous les édifices publics et les drapeaux ra- apparurent les uns après les autres, iè- Cependant, dans une de nos grandes adminis-asi trations, il se fit attendre quelques temps, et m- pour cause. Au moment de pavoiser un huissier >il- s'enquit: >n, — Tiens! où donc est le drapeau? th, — « Il doit être au magasin » réplique un chef. se- On s'en va au magasin, il est fermé. Le service ek, qu'il abrite chôme le dimanche. eL _ (l où sont les clefs? » s'informe-t-on. — « Chez le concierge! » es- — « Oui, » mais, fait observer quelqu'un, le les règlement défend formellement de s'introduire la dans le magasin en l'absence du chef de celui-ci.» rs- Que faire? Il faut cepen ant le drapeau, se- On prend aussitôt la décision d'envoyer chercher en automobile le chef du magasin ; il habite tre une lointaine banlieue et n'est naturellement pas ds. chez lui. On se met à sa recherche et on le trouve •ux finalement et on l'amène à toute vitesse. Enfin, sur le drapeau flotte et la foôrme a été respecté ! i. » rra La petite cité de Vilvordé-était en fête lundi : un détachement de lanciers venait d'y arriver; là, comme partout, nos troupes ont été ovationnées. Des munitions en grandes quantités sont J. découvertes partout. ms L'autorité communale d'Etterbeek ayant été sez avertie que la caserne d'artillerie et l'arsenal contenaient une grande quantité d'explosifs a pris immédiatement les mesures nécessaires. ce : Une commission d'officiers retraités a visité !UX les locaux avec la police qui s'est chargée de la tce' garde des bâtiments. ves Deux escadrons de guides sont venus occuper la gare d'Etterbeek, où se trouvent aussi de nom- breux trains chargés d'explosifs. eu- Le commandant du détachement a remercié et . 10 licencié les policiers qui avaient admirablement ;es. organisé le service de surveillance. A la gare d'Etterbeek-Cinquantenalre, des trains d'explosifs sont également garés; aucun incident ne s'y est produit jusqu'ici. 'ma Grâce aux mesures prises, les stocks de char-bon accumulés par les Allemands près de la ca-™ à serne des guides ont été sauvés du pillage. iser Le Kaiser a été pendu en effigie, botté et eau casqué, à l'entrée de l'impasse des Quatre-Livres, Dire rue de Namur. 11 portait en sautoir, comble d'ironie, une l'un lampe de cuivre. à la Son enterrement aura lieu ce matin à 9 heures. Les honneurs militaires seront rendus par les h., ketjes de l'impasse! s. Qu'on se le dise. ,s j Ils oublient leurs morts. Us les Iaissenj leur trainef dans les coins comme de vieilles nippes lent hors d'usage, comme du matériel inutilisable. ■. jf- " Deux cadavres de soldats allemands ont été en effet retrouvés dans les sous-sols du Palais des Académies, neuf à l'amphithéâtre de l'hôpital de Schaerbeek, abandonnés là par leurs camarades dans la précipitation de leur fuite. AU PALAIS DE LA NATION Dix heures. Le Parquet pénètre par la fenêtre dans les locaux du Sénat. L'escalade se produit sous l'oeil amusé de deux gardes bourgeois en faction sur le péristyle de la rue de Louvain. Dix minutes plus tard, les représentants de la Presse font une entrée plus calme dans la salle des pas perdus du Palais de la Nation, rue de la Loi. On s'y aperçoit tout de suite que le Sénat et la Chambre furent occupés par des saligauds et des voleurs. Une odeur forte et désagréable de bière, de vin, de victuailles, de vieilles bottes, de literies, d'urine, de linges et de vêtements crasseux plane partout. Voilà pour le nez. Cela ne donne qu'une faible idée de ce qui attend les yeux. Par extraordinaire, les lustres sont restés accrochés. Mais les murs, le sol, tout est d'une saleté repoussante. Des fusils traînent un peu partout. Dans un coin, une cabine téléphonique contient trois appareils et des grenades à main. Devant une porte vitrée gisent des sacs de ciment et des ballots de vêtements militaires. A droile et à gauche, les escaliers de la Chambre et du Sénat sont veufs de leurs rampes de bronze, remplacées comme les soubassements des colonnes par du bois teinté. Les salles du Sénat et de la Chambre sont de l'ensemble du palais les endroits les moins dégradés. Des bouteilles vides, des chiffons de papier jonchent les .tapis, mais un nettoyage sérieux aura tôt fait de tout remettre en état. D'autres locaux gardent des traces plus caractéristiques du passage des Huns. Des garnitures de cheminée ont disparu, deux cadres baillent, vides; les grilles de fonte du chauflage sont défoncées. Dans le bureau de la présidence, au Sénat, un calendrier porte la date fatale, 13 novembre! Ce bureau est spécialement infect et ne le cède en désordre et saleté qu'au logement personnel du président de la Chambre. Dans le bureau de la vice-présidence du Sénat, des bandes d'affiché sont prêtes. Elles arrêtent qu' « il est défendu à tous les militaires d'entrer dans les banques belges. Signé : Le Conseil des Ouvriers et Soldats. » Enfin, les œuvres d'art qui surmontaient les boîtes aux lettres de la Chambre et du Sénat ont disparu. Dans la grande salle de conversation du Sénat, un piano Sleinway se désespère. En un mot, l'ensemble est encombré de débris: armes, vêtements, lits, bouteilles vides, caisses; de stocks énormes de Belg.scher Kurier et surtout de poussière, de poussière et encore de poussière recouvrant tout. Sur des coins de bureaux, des reliefs de repas se décomposent. A la Chambre, dans la 1" section encombrés de lits, les grandes toiles, Tableau Militaire, ds Van Severdonck et Entrée de LéopoldUà Bru# xelles, sont percées de trous. ■ Sur une table, dans une aulre salle, sont abandonnés les drapeaux allemands de l'Empire et de la Marine impériale. Partout les « clenches » de cuivre sont remplacées par des poignées de fonte. Des miracles d'activité devront être accomplis pour remettre les locaux en état. Les dégàls matériels sont relativement minimes, mais quel nettoyage, quel nettoyage ! En quittant la Chambre, nous entrons dans la cour du Ministère de l'Intérieur. Là, la saleté dépasse l'imagination. Fusils — encore — casques, gamelles, boites à musique jonchent le sol dans le plus répugnant désordre. , C'est un véritable et malodorant fumier. Cela ne vous étonne pas? Nous non plus 1 DANS LE PAYS A LIÈGE C'est dans une ville pavoisée de drapeaux que défilent les troupes en retraite de l'arrogant ennemi d'hier. Mais elles n'ont pu se décider au ! retour sans marquer leur dépai". de quelques ! épisodes analogues à ceux du début de la guerre. 1 Coups de feu dans les rues, attaques de passants attardés et d'habitations, se sont multipliés jus-■ que dimanche, faisant quantité de victimes. Vendredi, une honorable vieille dame se trouvait sur la porte de sa maison vers 7 heures du : soir. Cinq soldats passent, remarquent que le hall révèle certaines richesses, attaquent la dame. Celle-ci crie, appelle à l'aide d'aulres soldats qui passaient, accourent, font inine de vouloir la défendre, mais se joignent bientôt â leurs camarades pour piller la maison. Jeudi, boulevard d'Avroy, une jeune fille regardait du balcon de l'étage passer des soldats chantants. Ceux ci la remarquent, l'interpellent , sans qu'elle réponde, et aussitôt, se mettent à ' tirer des coups de fusil qui blessent la jeune . fille. | Ces scènes diverses ont fait trois morts et plus J de quarante blessés. RETOUR D'EXIL [Rencontré, rentrant de Rheinbach, où il séjournait depuis octobre 1915, notre confrère Li-biez, naguère directeur de « La Province » et L avocat à Mons, condamné en même temps que t miss E. Cavell. Assez vieilli, mais bien portant, il venait d'arriver à Bruxelles à la tête de plus de cent camarades qu'on avait relâchés le 16 au ' matin, sans leur restituer le moins du mond# 1 l'argent qui leur appartenait, sans les fournir de vivres pour la route, sans leur assurer même - jusqu'à la frontière, les moyens de transport. — Ça a été dur là-bas? — Oui, parfois ; mais l'enthousiasme patriotique inouï qui règne dès Welkenraedt, l'accueil que nous recevons partout effacent tout le passa t en un instant. , — Et comment arrivez-vous ? — Entre deux cortèges de misères : celui de g l'armée en retraite, lamentable davantage à mesure qu'elle approche de la frontière ; celui des Belges qui sont allés travailler en Allemagne • et qui reviennent hâves, décharnés, aussi pau-s vres que jadis, chargés d'enfants à la i.ihmelle souvent, couverts de haillons sordides, et voyageant depuis des jours et_des jours sans trouver ni pain, ni feu, ni gîte. L'affreuse, la navrante chose! Et les chevaux épuisés mourants 1s ^ des routes! Et les autos, les caissons, les chariots s brisés gisants dans les fossés ou émergeants de l'eau des rivières l Kîercrectï 20 Novembre 1ÏÏÎS Le numéro : DJOK CENTIMES partout en Belgique. 48' année. — N° 3.

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This item is a publication of the title La gazette belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1871 to 1940.

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