La gazette

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LA GAZETTE A-ÏSOraraEI&SEreTg : BRUXELLES & FAUBOURGS : On an, 12 fr.— Six mois, 6 fr. 50.— Trois mois, 3 fr. 50 HORS BRUXELLES On an, 15 fr. — Six mois, 8 fr. — Trois mois, l £r. 50 A L'ÉTRANGER : Les prix do Bruxelles, le port en sua. Les abonnements se prennent dans nos bv.rtta.un et dans tous tes bureaux de poste. ANNONCES : ANNONCES ORDINAIRES : 30 centimes la petite ligne. RECLAMES (Après les spectacles) : 1 franc la ligne. FAITS DIVERS i_;, un journal) : 3 francs la ligne. (Fia du journal) : 2 francs la ligne. NÉCROLOGIE : 2 francs la ligne. if les annonces, s'adresser au service de la publiât. RÉDACTION et ADMINISTRATION : 86, RUE DIT MARAIS, BRUXELLES. — Téléphone j Administration '. \ *. ! b tiH LA GUERRE La résistance Yiciorieuse. L'armés Mm est là Nous résistons toujours Vendredi midi. Notre situation continue à demeurer faès bonne. D'après des renseignements sûrs parvenus au ministère de la Guerre, l'armée allemande a demandé, hier matin, un armistice de vingt-quatre heures pour enlever ses morts et ses blessés. Il n'y a pas eu de combat cette nuit, et nos braves petits soldats ont pu jouir à l'aise d'une nuit de repos. C'était la première depuis lundi ! Les forts de la position de Liège tiennent toujours, sans bless-ure, avec leur garnison en éveiil et toujours vaillante. On estime que les pertes allemandes s'élèvent à 25,000 hommes. Les nôtres demeurent relativement minimes. Et, à ce propos, il convient de ne tenir aucun compte des bruits qui ont couru à ce sujet. On a dit, notamment, que le 9°" et/ le 12"* de ligne avaient été en partie décimés. Nous sommes autorisés à déclarer qu'il n'en est absolument rien. Le 9D* de ligne et le 12°"' ont résisté, admirablement et avec un courage héroïque aux forces ennemies, et cela sans pertes considérables. Le bombardement de Liège Quant au bombardement de Liège, il était prévu. I'I est dans l'ordre normal des choses. D'est le procédé habituel de l'assaillant lorsqu'il ne peut se rendre maître d'une place forte. Il procède alors à d'intimidation en bombardant la ville afin d'affoler la population et lui faire exiger la reddition. Mais le lieutenant-général Léman est doué, heureusement, d'une énergie indomptable. Les Allemands en ont été pour leurs shrapnells et leurs obus. Contrairement encore à ce que l'on a dit — que l'on se méfie donc des nouvelles exagérées propagées constamment — la population de Liège, avant-hier, n'a pas abandonné, entièrement la ville ; et les dégâts n'ont "pas été aussi considérables qu'on l'a dit. Les quelques Prussiens qui avaient réussi à pénétrer dans la ville >nt été repoussés. Iil est radicalement faux que la population îivile ait tiré sur les troupes allemandes. De nombreux Liégeois, évidemment, ont pris a fuite, obéissant à une panique bien compréhensible. Plusieurs trains spéciaux sont arrivés dnns la. .nuit do jeudi à vendredi à Brucelles. Et ce fut un cortège douloureux cTliom-nes, de femmes et d'eniants qui s'en venaient îhercheT ici un abri et un peu de calme. L'armée française L'armée française avance. Nous ne poupons*, on le conçoit, en dire davantage. L'état de siège L'état de siège existe dans les provinces de Limbourg, Liège, Luxembourg et Namur, ainsi lue pour la place d'Anvers. A Bruxelles, où l'autorité militaire l'avait iéjà en partie proclamé, l'arrêté a été sus- >endu. . -, X Mais dans tout le pays, en raison de 1 état le guerre, le Code pénal militaire sera appli-jué en cas d'infraction ou de délit. le Roi à l'Armée Vendredi, 5 heures soît. -2a situation continue à être exeedHente. Liège «ent toujours. Nos ennemis n'ont pas avancé d'un pouce. La proclamation du Roi adressée aujourd'hui à l'armée en dit suffisamment à cet égard. La voici : Soldats ! Vos camarades de la 3" division d'armée et de la 15" brigade mixte vont rentrer dans nos lignes après avoir défendu en héros la posi= tion fortifiée de Liège. Attaqués par des forces quatre fois supérieures, ils ont repoussé tous leurs assauts. Aucun des forts n'a été enlevé. La place de Liège est toujours en notre pouvoir. Des éten. dards, quantité de prïsomiiers sont les glo= rieux trophées de ces journées. Au nom de la nation, je vous salue, officiers et soldats de la 3° division d'armée et de la 15° brigade mixte. Vous avez rempli tout votre devoir, fait honneur à nos armes, montré à l'ennemi ce qu'il en coûte d'attaquer injustement un peuple paisible, mais qui puise dans une juste cause une force invincible. La patrie a le droit d'être fière de vous 1 Soldats de l'armée belge, n'oubliez pas que vous êtes à l'avant-garde des armées immenses de cette lutte gigantesque et que nous n'attendons que l'arrivée de nos frères d'armes français pour marcher à la victoire. Le monde entier a les yeux fixés sur vohs. Montrez-lui par la vigueur de vos coups que vous entendez vivre libres et indépendants. La France, ce noble pays qu'on trouve toujours dans l'histoire associée aux causes justes et généreuses, vole à notre secours. Et ses armées entrent sur notre territoire. En votre nom, je leur adresse un fraternel salut 1 ALBERT. Situation Confiance Du grand quartier général belge. Vendredi soir. Les nouvelles les plus récentes des combats acharnés qui ont eu lieu autour de Liège dans les nuitd de mardi et de mercredi permettent d'affirmer que nos soldats se sont conduits en héros : 125,0U0 Allemands ont donné des assauts furieux qui n'onx pas réussi à entamer la ceinture des forte. Les trois corps d'armée allemands qui ont été engagés sont décimés et paraissent immobilisés pour plusieurs jours. Notre petite armée aura reindu par sa ténacité le plus grand service aux armées françaises qui s'avancent à fôrcées et occun^ aujourd'hui une grande partie de notre territoire. . "p .q centaines de prisonniers allemaaids, sur tout des cavailiers, sont dirigés vers le cœur du pays. L'esprit des soldats allemands paraît peu baillant. C'est sans enthousiasme qu'ils combattent les Belges, que leurs officiers essaient . d'ailleurs de faire passer pour des Français. r- Des combats ^ dans le Luxembourg On ne sait pais à l'henre présente si l'armis-tice demandé paT l'Allemagne a été accordé. >s On annonce des combats d'avant'-garde de 1€ cavalerie française et allemande dans ile Lu-1 ' xembourg belge. ît n Les blessés D'une statistique rapidement étaiblie, il ré-suite qu'il y a, en ce moment, quatre cents bles-ses à l'hôpital militaire et quatre cents au Col-. lège Saint-Michel. On ne sait pas encore com-1 tien il en est dans les autres établissements hospitaliers. Tous sont très légèrement blessés ^ et la plupart souffrent simplement de dépres-si on physique résultant du grand effort accom-n pli et des fatigues endurées. Des nombreux ré-la <?^S- Par ces blessés, il ,se confirme qu'en dépit de tous des bruits exagérés colportés, nos pertes sont très minimes. L'état moral des troupes est demeuré en tous temps des meilleurs. M. De Pauw, chef du Cabinet de M. de Bro-quevi'lile, en l'absence de celui-ci, a fait, hier, s- une visite aux blessés. s" A l'hôpital Militaire, la sortie de M. De e- Pauw a été saluée de nombreux cris de : T~ « Vive le Roi! Vive la Belgique! » poussés ^ par les blessés eux-mêmes. Parmi îles blessés se trouve un officier aile ïe_ mand. Beaucoup de blessés ont avec eux divers trophées, des casques allemands, notamment, dont ils ne veulent à aucun prix se séparer. le Dans l'industrie e: Plusieurs de nos usines et charbonnages fonc-51 tionnent normalement. s" Le département de la guerre, avec beaucoup de raison, a dispensé les ouvriers de reprendre du service, en dépit de leur grand désir de n rejoindre leur régiment. Le gouvernement estime que ces ouvriers remplissent vis-à-vis du pays tout leur devoir, car les industries fonctionnant, ils Tendent à l'armée un service précieux en lui assurant tout ce dont el'le peut svjL Tous les Belges ont fait leur devoir. Vendredi, 11 heures. Tous les forts sont intacts. Le moral de la i- garnison est excellent. Le ministre de ia Guerre a fait aujourd'hui une visite détaillée de la position d'Anvers. La s plus grande activité règne partout. Les travaux c d'armement et d'appropriation des forts, batte-^ Ties, tranchées, ouvrages d'art sont terminés. Les troupes de forteresse, composées des an-ciennes classes de milice, ont été remises à B" l'exercice et à tous les travaux que comporte la défense de la place. Officiers et soldats sont animés du meilleur 1_ esprit. L'annonce officielle par le ministre des succès remportés par la position de Liège a provoqué partout des acclamations frénétiques. De ce côté-là aussi nous sommes parés contre tout événement. Le général gouverneur a pris les mesures les plus rigoureuses vis-à-vis des espions. D'autre part, des officiers et soldats alle-tq mands faisant partie des équipages de navire res-marehands seront internés pendant toute la durée de l'état de siège, ui Contre l'espionnage Voici le texte du télégramme adressé hier aux autorités militaires et qui sera affiché dans tout le pays : * « Tout individu belge ou étranger convaincu . d'espionnage sera déféré au Conseil de guerre. 1= Celui-ci peut statueT sans formalité ni délai, il . peut prononcer la peine de mort. La sentence e= est rendue sans appel. L'individu condamné à s* mort est dans les vingt-quatre heures passé 'e par les armes. a= Six espions ont été fusillés, hier. o= : La ville de Liège decoroe f de la Légion d'honneur ie Le président de la République française a n= adressé hier -au roi des Belges le télégramme JS suivant : r= Palais de l'Elysée, 4 h. 14. St A Sa Majesté de Roi des Beflges, ie Je suis heureux d'annoncer à Votre Majesté que le gouvernement de la République vient de décorer de la Légion d'honneur la vaillante s= ville de Liège. Il tient à honorer ainsi les coura-es geux défenseurs de la place et l'armée belge-entière avec laquelle 1''armée française verso ej depuis ce matin son sang sur les champs de bataille. • (s.) Raymond Poinoaré. Hommages français Paris, 7 août. — Les journaux commentent re encore aujourd'hui l'héroïque résistance de Liège. M. de Mun, dans l'« Echo de Paris », adresse du plus profond du cœur un hommage de re-connaissante émotion à la nation belge, à son "n Roi, à son armée. L'exemple que la Belgique L+g offre au monde est digne de mémoire. Nous, Français, nous devons aux Belges plus que de le_ l'admiration : nous leur devons une inoublia-)a. ble reconnaissance. [ô- « ExcelsioT » salue avec reconnaissance la le vaillance de Liège qui aura permis à nos trou-ui pes de se concentrer sur la frontière du Nord. , 7Utr.jiin. Français et Bel très, combattront «Ai-. ri- ! à côte, en attendant la jonction des corps anglais. Pendant ce temps, la colonne russe com-it- mence à se mouvoir. ' Le « Figaro » raille le dédain que les Aile- ) mands affectaient tout récemment envers l'aT- i mée belge. Il rappelle les preuves de l'indomp-table esprit d'indépendance que donnèrent les Flandres durant toute l'Histoire, contre César, Charles-Quint, Philippe II. le duc d'Ailbe, en même temps qu'elles contribuaient, parmi les premiers peuples, au développement de la culture universelle. Le a Journal » dit qu'on ne dira jamais assez, quel service la vaillance des Belges et leur vertu guerrière ont rendu à la civilisation menacée.Le « Gaulois » dit que le peuple belge est vraiment sublime. L'armée allemande, qui fait trembler la terre entière, s'arrête devant lui. Tous les journaux demandent aux Parisiens . de pavoiser aux couleurs belges. On télégraphie de Paris que l'attitude de l'ar- -mée belge provoque une impression énorme : on acclame les Belges dans les rues, ert l'on arbore des drapeaux aux couleurs de notre pays. Le Sénat français au Sénat fceïge Paris, 7 août. — M. Dubost, président du Sénat français, a adressé au président du Sénat i belge le télégramme suivant : Assuré de traduire les sentiments unanimes de mes collègues, je vous adresse le témoignage de leur admiration pour la lutte héroïque des troupes beiges et des vœux ardents ipour le suc--cès et la gloire de nos armées. Antonin Dubost. Hommage anglais Le consul général de Grande-Bretagne à Anvers, sir Oecil Hertstlett, a reçu de son fils, cha- j pelain privé de l'archevêque de Oanterbury, ce télégramme : Londres, 6 août. — Toute l'Angleterre frémit d'enthousiasme aux nouvelles de l'héroïsme des Belges. » Une heure m # grand quartier général' Le cadre. — Image de la douleur. — Les espions — (iranJ Conseil de guerre. — Les p;'ison= nie: s. Dans la ville où s'est établi, avec le grand quartier général belge, le Roi, généralissime des armées qui occupent la Belgique, tout est sévè'rettnen't g>aidé II faut un .passeport spé- 1 cial pour forcer les cordons de troupes qui ■ barrent les rues. Les précautions les plus rigoureuses sont encore insuffisantes, puisqu'une ^ auto rouge, montée par des officiers allemands ;t déguisés en officiers belges, a été vue tout pics V d'ici, reconnaissant les parcs de wagons. On ^ craint, en présence du pullulement de soldats ennemis déguisés qui paraissent décidés à tout". ^ un coup d'audace au: pourrait a vu; ii-s , .jns;W i ■ i coa^i lerao.eû. J " M Il ne s'agit plus de romans. On saura plus J tard par quels moyens extrêmes les Allemands | avaient décidé d'en finir avec la résistance J belge. Nous voi.'là dans le bel édifice historique où , s'est installé notre grand état-major. On a divisé en trois parties, au moyen de cloisons de fortune, lia grande salle du rez-de-chaussée. Des matelas, étendus à terre, permettent aux hommes de garde de se reposer. Dans Hé troisième compartiment, qui précède immédiatement les bureaux, se dresse l'émouvante image de la douleur de Constantin Meunier : le Grisou. Vous savez, une mère frémissante, penchée sur le cadavre de son fils!... Quelle est poignante, ici, cette œuvre! N'est-ce point l'image même de la Patrie, en ces journées terribles? Dans les encoignures des fenêtres, sur des bancs, des carabiniers cyclistes dorment. Debout, des gendarmes attendent, formidables, dans le décor de cet édifice séculaire, sous le plafond de chêne, dans le jour atténué des vitraux. Assise sur un banc de bois, tandis que des officiers d'état-major, l'écharpe amarante à la ceinture, vont et viennent, que des éperons sonnent sur lies dalles, que des généraux et des officiers supérieurs passent et repassent, une • femme au masque tragique attend, avec ses deux enfants, deux petits garçons. La femme 1 est en haillons. Sa chevelure plate, jaune, encadre un visage torturé d'angoisse. Et les regards qui vont et viennent lentement, de tous côtés, sont les regards hallucinés d'une bête traquée. On l'a arrêtée tantôt, elle et son mari. Tous deux étaient pourvus d'armes. On interroge son mari dans une autre salle. Et l'on me dit ■que si l'on a une conviction, r«homme passera en conseil de guerre, et qu'il pourrait b:en «être collé au poteau» comme les deux espions qui ont été fusillés la veille. A côté de mod, l'on s'enfièvre dans des projets belliqueux. On est tout à la formidable partie qui.se joue. On ne vous laisse rien deviner, mais toute la tension nerveuse des officiers se concentre dans cet espoir : combattre et vaincre. Un grand espoir patriotique anime les visa- . ges. Mais malgré la fièvre de bataille, nos sol- • dats restent des hommes. Et l'un d'eux fait avec commisération : — Pauvre femme... Qu'a-t-elle fait? Quel est son but? La misérable créature a tiré un mouchoir de poche et elle pleure silencieusement, en berçant son plus petit. Elle n'ose pas sangloter. On voit d'ailleurs à son triste corps qu'elle • est épuisée de misère et de souffrance, qu'elle > est lasse de pleurer. Que va-t-elle devenir, si > son mari... Cela dure, dure... Puis l'homme arrive, entre deux gendarme*. Un officier lui adresse quelques mots brefs, et voilà le père qui saisit son petit enfant dans g es bras, l'embrasse longuement. Mon Dieu!... lui dit-il. Adieu! Va-t-iil être?... Ah! l'atroce chose que la guerre!... Je ne tpuis m'empêcher die m'approcher, et j'entends l'officier belge dire, d'un accent plein de pitié : — Allons, partez... Ah! quel soulagement énorme... C'étaient simplement de pauvres rouliers h-oClandais pourchassés et arrêtés par des campagnacnds qui s'é-( taient emparés de leur voiture et de leur cheval, leur seul bien. On va leur donner un sauf-conduit. Mais la secousse -a été rude et tendrement, le père embrasse, embrasse et berce son petit... Voilà des magistrats qui arrivent. 116 siégeront désormais en permanence, car on arrête beaucoup de militaires allemands déguisés. Et 'tou.t à coup, remue-ménage. Des pràson- ■ niers... Un bruit de bottes et d'éperons. Et voilià les ; ! Trois Càtfaîierô. ■ ^ Avidement, je les regarde. Des prisonniers • allemands... qui eût dit cela il y a huit jours... i Ta. iAfl rpnviide. Evidemment, ce sont des hom- e- ; mes comme vous et mod, ni plus petits, ni plus r- j gros, ni plus grands. Le chef de la patrouille p- ^-rêtée ia une figure initellif^itto et décidée, ?s r-oiait rude. Il s'est mis en pcs.tdon, et ses hoin-r, mes aussi, sans trop de raideur, et sans affecta-•n tion. Ils portent un uniforme 'extrêmement îs T-raitdque et simple : veste carrée et culotte de 1- . line grise, bottes jaunes. Le casque à pointe. le fameux casque à pointe, est recouvert de ;z, f itle grise. A distance, dans les champs, ills ir seraient invisibles. e- Tout de même, ils m'apparaissent formidables. Ces trois hommes, à mes yeux, aux yeux st -la ceux qui les ont vus passer, Ce 'ne sont pas it des soldats, c'est l'Ennemi, notre premier En-emi, depuis 1830, et c'est l'armée allemande, is a première et la plus forte du monde... On les traite avec simplicité. Ils sont con-t- - laits dans lies bureaux, où on va les interro->n ar. H1 s suivent, docidement, sans regarder au-re tour d'eux, disciplinés... Il en défilera atnsi à • !eux ou trois reprises et il y aura des officiers, out à l'heure, en présence de qui le Roi se trouvera.e"Car on a entendu soudain prendre les armes, j ?t de brefs commandements. A peine un soldat •'-t-ill pu jeter dans l'édifice un avertissement . 03 — Le Roi... Déjà, escaladant les escallieis, le souverain es est là, s'aJluant rapidement, suivi par un aide de c" '.'amp essoufflé. Quelles étranges modifications accomplit la guerre ! J'avais vu le roi mardi, & séance solennelle des Clhamibres, prononçant .son dis-ecurs Ti avait toujours cet air emprunté, ennuyé, de l'homme qui abhorre la raprésenta-n- "ion. Ici, tout à coup, est apparu le prince, le gé-a- ! néraû. Deux journées ont suffi pour faire du Y, Roi un chef, on le sent. L3 geste est prompt et le général marche à it grands pas décidés. A peine l'avons-nous en-:revu? Déjà ill s'est engouffré dans le couloir qui conduit à la sa'l'le des conférences où l'attaché militaire français, où l'attaché militaire "* angGtais ont discuté, longuement, cet après-midi, , avec le générai de tSefiliers de Moranviil'le. $ Il est d'une activité toujours en éveil., nous dit-on. Il a tout inspecté. Il prépare tout, et ^ "Vnous aurons bientôt une preuve certaine que [| ;e soldat est doublé d'un diplomate plein de ** sang-froid et de prévoyance. Autour*d<e nous, l«es visages sont rayonnants, is '/espoir est certainement dans tous les cœurs. 1= Mais quel cjioc, quand vous surprenez un bout de phrase : ^ — Les 25,000 kilos d'explosifs? Les instruc-Le tions sont données... C'est la guerre. Et nous le verrons bien tout L;_ à l'heure, quand nous rentrerons à Bnixelles, L1 arrêtés à tous les carrefours et qu'à l'entrée i_ de Bruxelles nous trouverons des arbres' ren-e ^versés, barrant la route, et des voitures de [s fTramways jetées en travers de l'avenue de Ter-s ^ueren, pour empêcher les autos suspectes de •i Visser, car l'auto rouge de tantôt a semé l'a-s '' arme partout et l'on garde tout, en attendant ; £ -raiide partie toute proche. I Liège, place d'arrêt On se livre, à propos des batailles de Liège, à ù quantité de commentaires qui ne reposent sur nen de sérieux. e Beaucoup de gens estiment en effet que si !• Lié^e était investie, c'est-à-dire si la viûHe de x Liège était occupée par des troupes allemandes, la place serait prise. C'est tout à fait inexact, î- Tant que les forts tiennent, rien n'est fait au î- point de vue de l'adversaire. L'occupation de la n ville de Liège pourrait simplement gêner l'ac-e tion des forts. II Mais Liège n'est même pas une place^ forte I ! proprement dite. C'est une place d arrêt. Si II donc les forts étaient pris, la place d'arrêt de Liéee aurait dès à présent rempli l'otffice qu 011 :s attendait d'elle : elle a -réussi à rompre le pre-3- miter grand effort allemand et désorganisé tous 3, les plans de l'état-major allemand, e En réalité, la place, d'arrêt de Liège a fait :s mieux, puisque les forts tiennent parfaitement. Il s'agissait pour Liège de défendre les points :s stratégiques importants dont la possession rè-a gle les opérations ultérieures. Dès hier, c'était ls chose faite. :S i\ faut rendre hommage à toutes des troupes e et notamment à celles de la division de secours !S qui, arrivée à Huy en venant de Diest, s'est por-'e tée'à marches forcées à Liège, faisant 127 kilo-1- mètres en quarante-huit heures et entrant im- médiiatement en action. is Un officier supérieur nous disait hier de ces ,e troupes de secours dont faisaient notamment partie les 4* et 1" chasseurs à pied : s — Songez aux vers de Victor Hugo : « La ,e garde impériale entra dans la fournaise... » it ° Nos soldats sont dignes de la célèbre garde... î BRiÂLMT El LEIAK le e- Nous avons do fameux soldats ! i- Mais il nous semble qu'ils sont fameuse-•q ment conduite aussi et que nos officiers ne sont pas moins que leurs hommes à la hau-a- teur do leur mission. 1- gi ceux-ci montrent une si belle confiance it uo si bel entrain, c'est que ceux-là ont su les leur ancrer fortement dans 1© cœur. st Et ils n'ont pas eu besoin, pour cela, des rigueuro et des brutalités de la discipline al-iT lemande.On n'a jamais entendu dire ici qu'un :n soldat ait été maltraité, brutalisé, torturé par P ses supérieurs, traité par lui comme une bete ;e de somme. L'officier, chez nous, s'est toujours fait 1ami de ceux qu'il commande: il ^les a toujours traités comme des hommes, et e eiat ainsi qu'il eai obtient, dans les moments cri-'et tiques, tout ce qu'on peut demander à des hommes. Nous apprendrons sans doute plus tard ce toutes les prouesses individuelles accomplies dans cette g-uerre. Nous apprendrons les noms et de tous les officiers qui s'y seront, qui s'y sont in déjà conduite avec tant d'éclat. Le public profane a appris à apprécier, du jour au lendemain, toutes les qualités du gé-nt iiéral Léman qui commande la position de ir- jjjége. Il savait que l'ancien directeur de l'E-côle militaire était un homme d'une remar-ie~ quable énergie, qui faisait autorité dans les sciences militaires. e~ Il ne se doutait peut-être pas qu'il réunis->n sait, en outre, à un si haut degré, toutes lea nu,alitée d'un grand capitaine; et l'admirable défense de Ltfge, dont le général Léman est l'âme, le comble d'admiration. ,n_ Mais à côté de lui, il en est un autre, aujourd'hui disparu, dont il importe, en ces es journées palpitantes, d'évoquer le grand souvenir, à la mémoire duquel nous ne saurions ps vouer une reconnaissance assez émue. Nous pensons aai général Bnalmont, à ce m- grand ingénieur militaire dont le monde en- i-s tàer admirait le savoir, et auquel nous devons ■ ces forts de la Meuse, ces ouvrages de Liège ; 3> et de Namur qui sont aujourd'hui le rempart : do notre indépendance et de notre sécurité ( nationales. Sans les forts de la Meuse, nous connaî- j f tiione à l'heure actuelle, les horreurs de l'in- r' vasion ; tout l'héroïsme de nos soldats n'au- - ig ra.it pas pu arrêter le flot des envahisseurs ' sans l'appui qu'il a trouvé dans ces ouvrages j de défense dont nous comprenons aujourd'hui 3 x toute l'efficacité. j s Ces ouvrages, c'est au génie de Brialmont, ] 1- c'est à sa ténacité, c'est à son patriotisme j ^ chaleureux que nous les devons. 1 Et nous ne saurions nous incliner avec ai?sez 1- de respect devant les noms de ces deux a )- grands défenseurs de la patrie : Brialmont et c 1- Léman. < à ^ i ;; .A. LIÈGE i Le combat de Boncelles [ De notre correspondant de Liège : J n J'ai eu le temps d'aller jeudi en auto jusqu'à c e Boncellles avant que l'ordre vînt du quartier * général d'évacuer les intervalles des forts. 1 a S'il faut en juger par le nombre de cadavres l_ laissés par les Allemands, les troupes d'attaque 5" devant ce fort dans la nuit de mercredi à jeudi s 1_ ont fait des pertes énormes. 1 )' Bonceliies est cette pittoresque localité tout 1 -- entourée de bois et dont il a fallu brûler et raser ^ J l'église ainsi que deux cents maisons, afin de 1 ne pas gêner le tir de l'artillerie belge. Cette £ à destruction volontaire fut considérée comme * 1_ un très grand malheur. On ne prévoyait pas ,r alors la bataille qui devait se dérouler durant toute une nuit, et par un temps affreux, e Devant ce fort, les Allemands avaient creusé i, de nombreuses tranchées et placé des hommes ^ derrière les moindres plis du terrain. Ils avaient 1 s également profité des ruines qui n'avaient pu c t être nivelées complètement. On a retrouvé en < e effet des cadavres un peu partout. Certaines t e tranchées en étaient remplies ; les soldats ont -y, été • atteints par les shrapnells et ils étaient j 5. tombés la tête en avant sur le bord du terras- t . sement. D'autres avaient été fauchés par la € t mitraille. Dans les sentiers du grand bois qui se T trouve au sud-est du fort, on rencontrait des i - tas gris plus ou moins importants : des corps s de Prussiens vêtus du drap gris-bien que porte t toute l'armée allemande. Il ne nous a pas été t , permis d'aller bien loin en face du fort, l'en- } 2 nemi occupant encore le territoire voisin. Mais a . nous en avons vu assez pour comprendre que c s les Allemands avaient envoyé là des milliers . d'hommes. H y eut du reste plusieurs tenta- c s tîves d'assaut arrêtées pur le feu de salves des I soldats belges et par l'artillerie divisionnaire. i (. Ce n'est que vers 7 heures du matin que le ^ canon s'est tu à Boncedles et que la mousque- J terie a cessé de crépiter. mais'^ênë^repfe^T^Tors "contre liarciion et e Evegnée. b L'attentat contre le i à général Léman s r On n'a raconté que très succinctement l'alerte . causée par cette incursion d'une bande de sol- I dats prussiens qui avaient demandé à ce qu'on & iLes conduisît aux bureaux de la place. Il est cer- tain qu'ill s'agissait bien d'un attentat préparé s " contre le général Léman dont les Allemands sa- * -1 vent aujourd'hui la .grande valeur militaire et a le sang-iroid. c " On a cru d'abord que ces gens étaient des Al- a lemands restés à Liège et qui s'étaient travestis ë ? en soldats anglais. Il n'est pas possible d'ad- ^ II mettre cette hypothèse. Tout d'abord, c'étaient T-e bien des uniformes allemands qu'ils avaient re- r ;1 vêtues,mais ils avaient dévissé la pointe du cas- c que et revêtu celui-ci d'une calotte kaki. Pour d 3 dissimuler leur identité? Peut-être, encore qu'il 1 faillie remarquer qu'on leur fait habituellement « t prendre cette précaution. Ajoutons que les 400 hommes qui composaient a s cette troupe descendaient du Thier, à Liège, r 1- c'est-à-dire en retrait du fort de Pontisse. Ils e t avaient rencontré deux sentinelles qui avaient Y. cm qu'il s'agissait d'un détachement anglais a s précédant des troupes de secours récemment s débarquées. Bref, le détachement put parvenir - ainsi jusqu'à la rue Sainte-Foi où se trouvent ■ 1- les bureaux du chef de la 3* division d'année. I 1- Le général Léman, comme on sait, n'était pas I * là ; seul, le commandant Charles Marchand se s présenta. On sait comment ce brave officier t donna l'alarme et fut tué. Ajoutons que les Allemands prirent rapide-a ment la fuite par la rue Saint-Léonard et la rue, des Bogards, pour regagner Vivegnis. Ils .. ont dû rejoindre les forces allemandes à Visé, c Cet incident tragique s'est déroulé jeudi en- r tre 4 h. et 4 h. 1/2 du matin, alors qu'ailleurs et r [parfaitement en sûreté le général Léman orga- c nisait la retraite. , c Un moment d'angoisse * Maintenant que s'est calmée la panique dont 1 y fut prise une partie de la population liégeoise, t e ill est permis de la justifier. c L- Il n'avait pas été possible naturellement de > prévenir cette population des incidents qu'amè- ] e lierait*la retraite volontaire et préméditée des ( u troupes du général Léman. Cependant, dès mercredi, le bourgmestre de Liège, averti, lui, avait . fait placarder et distribuer une grande feuille ( ■ donnant aux habitants les instructions nécessaires pour le cas où les Allemands occuperaient c 11 momentanément la cité. On n'y prêta attention ' ,r que jeudi matin après que la panique eut été 1 c donnée par les malheureux habitants de Bres- ( 3 soux qui avaient aperçu des éclaireurs aile- I a oiiands en même temps qu'éclatait tout près < t d'eux la canonnade.Et puis il faut excuser aussi i- l'émotion des habitants du populeux quartier f >s d'OutrenMeuse lorsqu'ils virent tomber place de 1 Bavière et rue Puits-en-Sock des obus qui firent ( d du reste quelques victimes, un garde civique { ,s et deux boys-scouts, entre autres. 1 s De même les incendies contribuèrent à affo- } ^ 1er les gens, mais moins d'une heure après le ] calme revenait à tous. Les pompiers accouru- , Tent pour éteindre les incendies et la vie 11 or-,u maie reprenait tandis que les officiers de police rédigeaient dans leur rapport quotidien les « in-f cidents » de la journée. Ajoutons que M. Kleyer, J~ le bourgmestre de Liège, avait stoïquement at-r~ tendu à l'Hôtel de Ville la suite des événe-1S ments, dictant à un employé les mesures à prendre par les autorités civiles en cas d'arrivée i- d'une troupe allemande au centre de la ville. 'o La retraite des troupes On sait aujourd'hui pourquoi elle fut ordonnée par le général Léman. Les troupes, qui 1- avaient accompli des prodiges, avaient le plus >3 grand besoin de repos. Pour ce, il n'était pas 1- possible de les laisser dans les intervalles où is elles étaient à chaque instant l'objet d'escarmouches, souvent très graves. Que faire sinon >e les retirer à l'abri des forts de la rive gauche? 1- Certes, c'était exposer la ville elile-même à ; certains inconvénients, mais le salut général n'impose-t-il pas parfois de douloureux sacrifices. Le général Léman sut virilement en prendre la responsabilité. Il prépara donc cette retraite avec métnode et intelligence. Aucun effectif ne fut laissé en arrière. Tous les bataillons avaient été avertis avant même que se produisît l'offensive de l'armée sur Evegnée, Barchon et Wandre. Les services d'intendance eux-mêmes avaient été prévenus, de même que les troupes de la citadelle et t«>as les véhicules réquisitionnés. On emmena niêrne le troupeau nécessaire à la subsistance de l'armée et nombre de camions quittèrent Bressoux avec le pain frais du matin, avant la rupture de certains ponts. Il en fut ainsi qu'il avait été prévu, et chaque ■régiment prit le chemin inscrit dans l'ordre qui lui avait été communiqué. Cette retraite eu lieu sans hâte aucune, quasiment comme une promenade : elle avait été combinée de telle façon que les obus tirés sur les troupes n'en atteignèrent aucune. Ils ne dépassèrent pas la ligne de la Meuse. La chose est si vraie que nous-mêmes nous avons pu revenir paisiblement en auto le long des rues Wàlthere Jamar et Sainte-Marguerite, juste à temps pour voir sauter le pont des Arches. Cette dernière mesure de prudence était elle aussi un gros sacrifice, mais absolument nécessaire. A 11 heures du matin, l'état-major prenait les dispositions nécessaires pour empêcher une surprise sur Louvain et dans i'apTès-midi les troupes, derrière un rideau de grand'gardes protecteur, après trois jours de combat, pou< vaient enfin faire la soupe et dormir pendant une nuit. Vraiment, elles l'avaient bien mérité après tant de vaillance et de résistance à la fatigue. Leur bravoure et leur endurance Je voudrais dire un mot tout spécial de la vaillliance de nos trompes spécialement pendant les trois jours où eilles furent soumises à la plu£ dure des épreuves. Insuffisaîîtes pour défendre contre un ennemi cinq fois supérieur en nombre un pays très mouvementé, de bois et de vergers où les Allemands invisibles pouvaient massacrer à l'aise, les régiments belges se prêtèrent inlassabôèment a des marches longues et pénibles en même temps qu'à des combats renouvelés. Les troupes aillèrent de Pontisse à Bàl-chon, de Barchon à Boncelles, accomplissant chaque fois des raids de plusieurs heures. Il est à noter qu'entretemps elles se battaient. Elles eurent à subir en moins de dix-heures — je dis de dix-heures — des attaques acharnées successivement devant Barchon,puis devant Boncelles. Il y avait trois jours que le soldat ne vivait que de pain, sa mobilité et celle de l'ennemi l'empêchant de faire 'la soupe. Tandis que les Allemands n'engageaient pas les mêmes troupes, les nôtres retournaient par deux fois au feu. Le seul instant de joie qu'elles avaient, c'était le passage par la ville, leur offrait pendant ces marches forcées. C'était un moment imprévu et délicieux lorsqu'au passage l'un ou l'autre des pioupious reconnaissait une figure amie. — Ah ! c'est ti qu'est là ! — Ah ! awè, on n'est nin co moère... — Wisse vasse ainsi? — On t'eî dirait d'main, si on vique todis. Tel était l'habituel dialogue, avec de plaisantes variantes, lorsque se rencontraient deux « connaissances ». C'était devenu du reste une habitude touchante pour les Liégeois non en armes de venir attendre, munis de rafraîchissieanents et de cigarettes, le passage des troupes. Le6 plus pauvres étaient les plus généreux, puisqu'ils donnaient le peu qu'ils avaient en réserve, sans fins se soucier de l'avenir pour eux-mêmes, et j'ai vu une humble femme qui, un seau d'eau fraîche d'une main et une « pinte b de l'autre, en offrait aux soldats, en s'excusant : « D'ji n'a pu qu' çoula... Je n'en conterais pas plus si je ne devais ajouter que pareil élan de fraternelle bonté se manifesta dans les campagnes où j'ai vu des enfants et des femmes se glisser le long des haies pour apporter des fruits aux soldats des avant-postes. tes Espions s'étaient trompés Il est de toute évidence aujourd'hui que, depuis nombre dJannées, la mathématiquement belliqueuse Germanie entretenait chez nous d'innombrables espions ; on peut même dire des essaims, puisqu'il s'agit de « mouchera ». Elle n'a ménagé, pour se renseigner sur nous, ni les soins ni les frais ; ainsi s'est-elle, indubitablement, fait cette idée que nous nous laisserions faire, que nous nous retrancherions, pour justifier une attitude lâche, derrière une déclaration d'impuissance à réisister, nous Pygmées, au Colosse Teuton. Ignorait-eHe donc l'histoire de David et de Goliath 1 En tout état de cause, elle éprouve aujourd'hui une furieuse déconvenue. Elle croyait que, s'inclinant servilement, la Belgique lui dirait, contente de s'en tenir à si bon compte : « Donnez-vous donc la peine d'entrer ; vous nous ferez, Seigneur, en nous croquant, beaucoup d'honneur. » Et voilà que, selon l'expression argotique, « elle tombe sur un bec de gaz ». D'où vient do#c qu'elle a versé dans sa profonde erreur"? Fort probablement du fait de la concordance unanime que n'ont pu manquer d'avoir les rapports de ses agents. Quel tableau en effet pouvaient faire ceux-ci, à lei^r gouvernement, de l'esprit et des mœurs belges"? Evidemment ils représentaient le Belge sous l'aspect d'un homme désireux, avant tout, de vivre bien tranquillement, d'éviter les difficultés et les tracas de n'importe quel genre, ne s'émouvant que quand ses intérêts immédiats sont en danger, considérant comme de nulle importance, si pas ridicules, des sentiments pour lesquels d'autres peuples se passionnent, et, enfin, se moquant lui-même de sa nationalité. N'était-ce pas d'ailleurs, en toute sincérité, l'idée que pouvaient, que devaient même se faire de nous ceux qui ignorent combien notre nation, sentimental© comme pas une en réalité, aime peu montrer qu'elle l'est, par crainte du ridicule qui se serait attaché à des proclamations belliqueuses venant d'un tout petit peuple que personne ne songe à attaque^.' Nous étions t-orrb 's dans l'excès : à force de rire nous-mêmes de notre patriotisme, nous étions arrivés à faire croire à sa. non existenoe. En un mot : nous v™ra.n7irm«. Oui. nous nous zwanzions, nous Samedi 8 Août 191' Le numéro : CIJSTli CENTIMES -partout en JBelcrioue, 44e année — N° 220 (C

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This item is a publication of the title La gazette belonging to the category Liberale pers, published in Bruxelles from 1871 to 1940.

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