La guerre européenne de 1914: revue hebdomadaire illustrée

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contraints par les Allemands; ils n'avaient aucunement l'intention de pousser en avant. LA PRESSION EN FRANCE DIMINUE. Si nous considérons la situation en Galicie, au point de vue de la situation générale aux différents théâtres de la guerre, il est juste de conclure que nos succès sur le front autrichien et notre mouvement en Prusse orientale furent les causes premières des victoires des armées anglo-françaises. Les coups portés par les armes russes étaient si formidables que les Allemands ont été forcés de raoDeler une Dartie de leurs troupes de France, facilitant ainsi la tâche des Français. L importance de nos brillants succès au point de vue stratépiaue. réside surtout dans le fait aue nous avons affaibli considérablement la position de 1 ennemi. Les armées autrichiennes ont été défaites. disnersées et refoulées avec d'énormes pertes. dans le triangle formé par les eaux du San et de la Vistule. Les troupes allemandes ont été battues à la fois en France, en Prusse orientale et en Autriche. La masse des forces allemandes en Autriche a subi une défaite con)ointement avec celles de leurs alliés autrichiens. Les armées allemandes en France se trouvent dans une position précaire. Leur flanc droit a été dispersé, leur centre a été refoulé, leur flanc gauche a de la peine à maintenir ses positions. Il reste au Kronpnnz et à son armée à se consoler par la tentative inutile de frapper un grand coup en Prusse orientale, où, pour des raisons de stratégie, aucune opération sérieuse n'est possible. La flotte allemande s'est distinguée jusqu'ici par des exploits sur des mers libres, où il n'y avait rien à combattre. Et maintenant, en Prusse orientale, elle entame des opérations du même genre. II saute aux yeux que la stratégie allemande trahit des symptômes d'anémie, qui aboutissent touiours à une issue fatale. Toutes ces raisons ont amené la défaite des Autrichiens. Sans ces fautes, du reste, les Autrichiens avec les forces peu importantes dont ils disposaient, n'auraient pu tenir longtemps, étant données des manœuvres habiles et l'héroïsme traditionnel de nos troupes. Lorsque, vers le 2 septembre, avec une louable énergie, notre état-major lança vers le front de; Autrichiens toutes nos forces, l'avance des ennemis était arrêtée et notre armée put prendre l'offensive à son tour. Ce fut le moment critique dans cette lutte de millions d'hommes. Les Autrichiens n'étaient plus maîtres des événements, le sort de la guerre était en nos mains, nos ennemis ne pouvaient plus que se défendre de nos couns. LE DILEMME ALLEMAND. Dès ce moment la situation devenait nette et précise. Les Allemands durent se demander ce qu'il leur restait à faire, continuer à poursuivre l'armée française ou se hâter de se porter au secours des Autrichiens. Ici encore les Allemands ont commis une faute oui les retarda de plusieurs jours. Ils firent preuve d'une indécision, très fâcheuse pour leurs alliés autrichiens, hésitant entre la nécessité d'une attaque décisive en France ou de l'envoi rapide de renforcements aux Autrichiens. C est ainsi aue se dessina une situation intolérable pour les deux armées germaniques. Et, lorsque, apparemment sur les instances du kronprinz, les troupes allemandes furent dépêchées vers l'Est, une grande nartie de ces troupes fut dirigée vers le front en Prusse, le point stratégiquement le moins important. On peut dire aue les Allemands firent notre jeu en dirigeant ces forces, non où la situation était critique et où le sort d'une armée d'un million d'hommes se décidait, mais vers des villes allemandes d'une valeur insignifiante. II est probable aue les Allemands, s'ils n'agissaient pas avec une stupidité classique, envoyèrent ouelques troupes à l'aide des Autrichiens. Mais elles étaient, sans doute, trop faibles pour arrêter notre victoire. L'aide allemande n'arriva point, ou elle fut incapable de sauver la situation. En passant en revue les opérations allemandes des deux dernières semaines, nous constatons que la stratéoie allemande était partout en défaut. Il suffit de considérer leurs opérations en Prusse orientale, où ils attaouèrent nos deux corps au moment où des revers d'une portée incalculable les menaçaient au front autrichien. Notre plan d'action a un caractère tout différent. Sans nous laisser émouvoir par la défaite de Soldau. nous négligeâmes la frontière de la Prusse orientale. Une vue nette de l'état des choses nous fit diriger nos efforts vers le front des Autrichiens, vers le point décisif, d'une importance suprême. Chronique de la guerre. EN BELGIQUE. DES BOMBES LANCÉES SUR ANVERS. 25 août. — Un Zeppelin qui a passé sur Anvers ce matin a lancé dix bombes. L'examen attentif des endroits où sont tombés les bombes indique aue les Allemands ont préparé avec soin leur agression et qu'ils avaient dirigé la trajectoire de leur navire au-dessus de la ville de

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