La liberté

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08 December 1918
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DIMANCHE 8 DECEMBRE 1918 DIX CENTIMES LE NUMERO 1&ra ANNEE N° 20 Adresser toutes les Ietl.es et communications à M. Joseph De Geynst Directeur de La Liberté Courte rue Neuve, 28, Anvers PUBUCITÉ s S'adresser : 28, Courte rue Neuve, à Anvers LA LIBIBERTÉ Journal quotidien du soir ABONNEMENTS > !Un an • « • fr» 12.00 Six mois . . * 6.50 Trois mois • . 3.50 ( Un an. . * fr. 15.00 Ï?5S? fris; ' ■ ïï ( Trois mois • ■ 5.00 Etranger : France, Angleterre, Allemagne et Union postale : pat trimestre fr. 9.00 Les Souverains belges à Paris Les ovations de la capitale française A la Gare du Bois de Boulogne A VElysée — Les discours ' Le soleil n'a pas égayé l'arrivée des Souverains Belges à Paris. ^ -, C'est par une après-midi grisâtre, voilée de brouillard, que le Roi Albert la reine Elisabeth et leur fils, le duc de Brabant, ont fait leur entrée à Paris. Mais l'enthousiasme de la foule a largement compense 1 inclémence du "sûr tout le parcours ce fut, pour les Souverains belges, une ovation enthousiaste. Les acclamations sont allées aussi vibrantes à la Reine Elisabeth qu'au Roi. Les femmes étaient venues nombreuses pour saluer la souveraine: délicat et émouvant hommage que méritaient bien ses fatigues,_ ses angoisses, ses douleurs si loyalement et si fermement endurées. , , . , Dès midi, les trottoirs et les terre-pleins de la gare du Bois-de-Boulogne au quai d'Orsaj étaient noirs de monde. Les emplacements réservés aux mutiles, aux soldats et aux officiers belges sont combles et il y règne une vive Les loueurs de places, chaises, tables, échelles, timides encore il y a huit jours, ont définitivement, aujourd'hui, repris leurs droits et font de brillantes affaires. La haie est formée par les mêmes glorieuses troupes qui rendirent les honneurs au roi George V. A la gare du Bois La gare du Bois-de-Boulogne a gardé sa décoration: le drapeau noir, jaune et rouge a seulement remplacé dans les panoplies les couleurs du Royaume-Uni. Successivement arrivent les _ personnalités qui doivent assister à la réception : MM. A. Dubost et Paul Deschanel, les ministres. M. Clemenceau, précédé et suivi de la désormais classique et chaleureuse ovation. Le président du conseil «st remarquablement frais* Les présidents du Conseil municipal et du -Conseil général, les préfets de la Seine et do police sont également là Les membres du gouvernement belge encore en France et de la légation arrivent ensuite. Le ministre baron do Gaiffier d'Hestroy s'ess rendu au-devant des souverains à Chantilly.!,es représentants des différentes œuvres d'assistance belge qui montrèrent pendant quatre ans tant de dévouement sont également présents. L'arrivée du Roi A 1 h. 55, le garde à vous, puis la «Marseillaise» retentissent, répercutés de proche en proche. C'est M. Poincaré, président de la République, qui arrive. Il est accompagné de Mme Poincaré, Rapidement, il pénètre dans le salon d'honneur-et gagne le quai. A 2 heures précises, le train royal, décoré aux couleurs françaises et belges entre en gare. Les troupes se mettent au «portez armes» tandis que la «Brabançonne» éclate, jouée par la musique de la garde républicaine. Le roi, en tenue de campagne, saute allègrement du wagon, aide la reine Elisabeth à descendre et, suivi du duc de Brabant,^ se dirige, les mains tendues, vers M. Poincaré. Les présentations sont vite faites et, sous les acclamations, le cortège se forme. Des immeubles voisins, où chaque fenêtre est une grappe humaine, partent de frénétiques vivats. Le roi et^la reine, violemment émus, saluent sans arrêt. Uiie Victoria et un landau de la présidence, superbement attelées se sont approchées. Le roi prend place dans la première avec le président de la République. Dans la seconde voiture, la reine est assise aux côtés de Mme Poincaré, et, an face d'elles, prend place l'amiral Ronnreh.. Le jeune duc de Brabant monte dans la troisième voiture aveT M. Georges Cléinenceau, le général Dupai ge et le général Mordac.j. Ovations enthousiastes Le cortège se met en marche toujours salué >ar des ovations enthousiastes. Les nombreux ielges venus pour saluer leurs souverains :rient à perdre haleine et les larmes aux yeux : [Vive le roi Albert! Vive la reine 1 Vive la Belgique !» Une large part des applaudissements va à 'amiral Ronarch, le héros de l'Yser, qui, avec les admirables fusiliers marins, brisa la ruée du Boche. A l'Etoile, c'est une immense clameur qui i'élève: ce sont les officiers belges qui sont groupés sur le terre-plein de l'Arc d.e Triomphe it qui acclament leur chef. Place de la Concorde, et devant la. Chambre les députés, dont le perron est noir de monde, es ovations reprennent de plus be'.'.o. Le cortège pénètre enf'n clans la cour d'i mi-ustère des affaires étrangères. Les réceptions Le président et Mme Poincaré conduisent les louverains à leurs appartements. Albert 1er et a reine Elisabeth, ravis et émus remercient !o l'accueil chaleureux que vient de^ leur faire 3aris et déclarent en être profondément touchés.La foule ne se disperse pas. Elle veut, une ois de plus, applaudir au passage du roi et le la reine des Belges. Ceux-ci quittent le [uai d'Orsay à 3 h. 15. et vont rendre à l'E-ysée, visite au président de la République. Jas une place -n'est libre sur les trottoirs de 'avenue Marigny. L'ovation recommence. A l'Elysée, les souverains reçsus par M. Wi-iam Martin, directeur du protocole, sont im-nédiatement conduits au salon des ambassa-leurs. L'entrevue dure une demi-heure, après aquelle le roi, la reine et le duc de Brabant, ■entrent, toujours sous les vivats, au ministère les affaires étrangères, pour y recevoir le ■orps diplomatique et la colonie belge. Au Quai d'Orsay Le quai d'Orsay est envahi par une foule immense. Sur le pont de la Concorde ont pris place les élèves de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole centrale. L'escalier d'honneur de la Chambre des députés est noir de monde. Les terrasses du ministère des affaires étrangères sont occupées par de nombreux curieux. Une haie d'honneur est formée par le 96e de ligne. La musique du 122e et les fanfares des 6e et 23e chasseurs donnent un concert. A 2 h. 30, le pavillon royal belge est hissé au ministère des affaires étrangères. Vingt minutes plus tard arrive le cortège royal que la foule acclame chaleureusement. Les cris de Vive le Roi! Vive la Belgique! retentissent. Dans la troisième voiture se trouvent le prince Léopold, près de M. Georges Clémenceau ; en face d'eux1, sont assis le général Duparge et le général Mordacq. La suite du cortège se compose de la façon suivante : Quatrième voiture : Madame la comtesse d'Oultremont, le haron Gaiffier d'Hestroy, ministre de Belgique à Paris, M. de France, ministre de France à Bruxelles, M. Saincère,^ secrétaire général de la présidence de la République ; Cinquième voiture : M. Paul Hymans, ministre des affaires étrangères de la République française; le colonel Joannard; le baron de Ra-vignan, secrétaire d'ambassade, attaché à la personne de M. Hymans ; Sixième voiture : M. le colonel Tylkens, le général Rouquerol; Septième voiture : M. le major de Henin de Walcourt, l'officier de service de la Présidence, M. le commandant Muller, M. Dulignier. Le landau dans lequel ont pris place le roi Albert et M. Poincaré fait son entrée, dans la cour du palais des affaires étrangères qui est pavoisée aux couleurs alliées et belges, vient* se se ranger devant le perron. Vient ensuite la-voiture qui porte la ^ reine Elisabeth et Mme Poincaré, leur voiture est jonchée de fleurs. M. Poincaré offre le bras à la Reine et le roi Albert à Madame Poincaré et leur suite pénètre derrière eux dans le palais des affaires étrangères.Quelques- minutes après M. Clémenceau quitte le quai d'Orsay dans son automobile, accompagné du général Mordacq. La foule, sur son passage, l'acclame. Le président de la République et Mme Poincaré montent à leur tour dans la victoria présidentielle et regagnent le palais de l'Elysée par le pont Alexandre III, très acclamés par la foule. A l'Elysée Le dîner offert jeudi soir à l'Elysée en l'honneur des souverains belges et du prince Léopold, a réuni 200 convives. MM. Dubost, président du Sénat; Deschanel, président de la Chambre; les membres du corps diplomatique; M. Clémenceau; les ministres; les maréchaux; les anciens présidents du Conseil; les anciens ministres des affaires étrangères, êtc., étaient présents. Le roi Albert et M. Poincaré avaient pris place au centre de la partie supérieure de la table. La Reine Elisabeth était assise à droite du président Poincaré, à la gauche duquel se tenait le Roi. Le prince Leopold était assis à gauche de Madame Poincaré. La musique de la garde républicaine a joué pendant le repas. Le toast dû président Poincaré M. Poincaré a pris a parole èn ces termes : «Depuis longtemps»la France aspirait au bonheur de recevoir vos souverains pour leur témoigner sa gratitude et son admiration, mais tant que ne fut pas terminé le long martyre de la Belgique ses souverains sont restés prisonniers volontaires du grand devoir qu'ils s'étaient assigné.» M. Poincaré les remercie d'être venus au lendemain même de la victoire visiter le peuple qui les aime parce qu'il aime le droit, l'honneur et la loyauté. M. Poincaré rappelle la tragique soirée du 2 août où l'Allemagne a sommé le Roi de livrer passage aux troupes allemandes et le refus sublime y opposé par le souverain belge. «Pendant plus de quatre années vous avez attendu, sans fléchir, que la justice vint récompenser ce grand acte de courage et d'honnêteté. L'heure de la justice est venue parce que vous n'avez jamais douté delle. Elle ne trahit pas ceux qui croient en elle, elle n'abandonne pas ceux qui la veulent. Dans le petit carré de sol belge, que vous avez pu sauver de l'invasion vous êtes resté debout, l'épée à la main, pendant que Sa Majesté la Reine, unissant la grâce la plus tendre à la plus mâle énergie, affrontait à vos côtés le feu des batailles, secourait les réfugiés et donnait à tous l'exemple du sacrifice dans la constance et la sérénité.» M. Poincaré rappelle que pendant des années leg prodiges d'héroïsme des troupes bel-'ges et françaises se sont brisés sans cesse contre un mur d'airain. > La fortune des armes tournait aveuglément dans un cercle sans issue. «L'Allemagne multiplâit dans la Belgique occupée les intrigués et les vexations, et il | semblait que le sort de la Belgique ^t de son Roi était condamné. Le Roi resta ferme et la Belgique patiente et fidèle. Un jour vint où, sous le" commandement de Votre Majesté, les divisions belges et alliées de concert, ont appuyé vigoureusement l'offensive générale et continue ordonnée par le maréchal Foch qui nous a valu la victoire. - Devant l'Histoire, Votre Majesté a le droit d'être fière d'Elle, de son armée et de son peuple. La probité de la Belgique a été plus forte que la force, et lorsque s'est, effondrée cette puissnace impériale qui, pour usurper la domination universelle, a renié sa signature et a voilé son serment, nous pouvons dire que de tous les forfaits dont l'Allemagne a subi le châtiment, l'attentat commis contre la nation belge est celui qui a révolté le plus l'opinion du monde civilisé fct a contribué le plus à grouper autour de la France une si grande partie de l'humanité. Pour avoir donné à la guerre toute sa signification morale, la Belgique a bien mérité de l'avenir.Débarassée demain des entraves de sa neutralité, qui n'a pas été pour elle une garantie, elle recouvrera son indépendance et sa souveraineté, recevra les satisfactions auxquelles lui donne droit son supplice prolongé et pourra compter sur la reconnaissance éternelle de la France à côté de qui elle a défendu la liberté.» M. Poincaré lève son verre en l'honneur des Souverains et de la Famille royale et boit à la résurrection et à la prospérité de la Belgique.Le toast du Roi des Belges Le Roi des Belges a remercié M. Poincaré de ses paroles en son nom et en celui de son armée et de son pays. 11 à dit que la Belgique a été, étroitement associée à la France dans la lutte gigantesque qui s'achève, qui a été une lutte pour la défense du droit contre les entreprises arrogantes d'une puissance qui, depuis longtemps, s'organisait pour la conquête. Le Roj relève que la France, q«i a été au premier rang dans cette guerre, a dépensé des trésors d'héroïsme. Il fait l'éloge de l'armée française et de ses chefs, notamment du maréchal Foch, dont le nom restera inscrit dans l'Histoire parmi ceux des plus illustres chefs, ainsi que de l'attitude du peuple français dont le civisme admirable s'est incarné dans la grande figure de l'homme d'Etat où" la France entière s'est reconnue et où le monde a retrouvé tous les traits d'esprit français. M. Clémenceau a été avec le maréchal Foch un des grands artisans de la libération du monde". Le Roi a conclu, en disant : ,,M. le président, vous avez eu l'honneur de diriger les destinées de la France pendant ces Magiques événements, et je vous apporte, dans cette magnifique capitale, l'hommage d'admiration et de gratitude de la nation belge. C'est un grand honneur pour Moi de vous retrouver ici en ce jour de réjouissances et d'effusion après tant d'autres rencontres dans les heures de péril et d'anxiété. Combien de fois êtes-vous venu là-bas, dans les plaines humides de la Flandre, dans les dunes de Nieuport et de la Panne ,tout près de la ligne et pendant que le canon tonnait, nous apporter à la. Reine et à Moi des témoignages de sympathie qui étaient précieux. Nos conversations, où votre jugement lucide et ferme jetait Sur les événements de si vives clartés, m'ont laissé des souvenirs émouvants. J'y trouvais toujours du réconfort et l'impression d'une amitié fidèle et durable. ,,La Belgique, a toujours aimé et admiré la France, ne pourra jamais oublier l'accueil qu'ont reçu chez elle son gouvernement et tant de familles chassées de leur foyer par l'ennemi, ce qui a créé entre nous une étroite solidarité morale.,,Nous avons ensemble souffert, espéré et vaincu. La nation belge compte sur l'amitié de la nation française. Dégagée de« servitudes internationales que faisaient peser sur elle les traités que la guerre a ébranlés profondément, la Belgique doit, avec l'aide de la France et de ses alliés, reconstituer sa prospérité économique et trouver dans le statut nouveau un élément de solidité, d'équilibre et de durée qui lui permettront de poursuivre ses destinées" . Le Roi a terminé en saluant la France, ses provinces retrouvées et ses glorieuses armées. A 4 h. 15, le Roi, la Reine et le prince Léopold de Belgique ont pris congé du président de la République et de Madame Poincaré, aux acclamations vibrantes de la foule. Le cortège royal est rentré de l'Elysée à 16 h. 30. L'enthousiasme de la foule acclamant le Roi et la Reine est indescriptible. Le roi et Clemenceau Le Roi a rendu, à 6 h. 30, la visite qui M. Clémenceau lui avait faite au quartier général. Le Roi a eu un long entretien avec M. Clémenceau. La foule a acclamé chaleureusement le souverain.Visite au maréchal Joffre Vers la fin de l'après-midi de jeudi, le Roi des Belges a rendu visite au maréchal Joffre. La presse française Le jour de l'arrivée les journaux du matin consacraient tous des articles aux Souverains belges. Voici quelques extraits de ces articles: Du Journal, de Paris : «Quelle visite en vérité pouvait être plus émouvante ? Quelle plus juste occasion le peuple de Paris aurait-il pu trouver de dire, de crier sa reconnaissance! La France a trouvé à ses côtés dans la guerre du droit bien des dévouements. Aucun ne saurait être comparé à celui de ce souverain qui, d'accord avec son pays, s'est délibérément jeté sur la route où s'élançait le monstre, menaçant de tout briser sur son passage.... Paris sait et n'oubliera jamais qu'Anvers et Liège, il y a cinquante mois, l'ont sauvé et il a voulu hier commencer à payer sa dette. » Le Figaro (Alfred Capus). — Paris va acclamer tout à l'heure, clans le couple royal do Belgique, les deux personnalités sinon lès plus puissantes, du moins les plus héroïques de la guerre, celles qui représentent la première protestation du droit contre la violence allemande. L'Homme Libre. — Aujourd'hui, Paris va recevoir le roi des Belges. Il l'accueillera comme il accueillait, il y a huit jours, le roi George V, avec toute son âme, avec tout son cœur, avec tout son enthousiasme. Car il n'est pas dans le monde figure plus haute que celle d'Albert 1er. Ge souverain, fier comme son peuple — et c'est peut-être bien l'éloge auquel il sera le plus sensible — ne se troubla pas un instant en face de l'adversité. L'Evénement (M. Pierre Bertrand). — Paris a fait, au roi d'Angleterre une réception splen-dide. Il ne fera pas moins belle au roi de Belgique. Même dans les jours sombres que nous avons traversés, personne i»'a oublié en France les sentiments d'émotion, d'admiration, de gratitude aussi que nous éprouvâmes tous lorsque l'on vit un si petit peuple, avec une si petite armée, se dresser contre le colosse allemand et lui interdire son sol. Dp, grand citoyen, M. Hooyre Bruxelles va honorer aujourd'hui un grand citoyen des Etats-Unis et du monde: M. Hoover, le «dictateur des vivres» de la Grande République, un homme à qui la Belgique doit une reconnaissance profonde. Cef n'est pas la capitale seule qui doit célébrer les vertus généreuses de cet émi-nent citoyen; tout le pays doit s'associer à cette manifestation de la gratitude nationale.A présent que la Belgique est sortie grandie d'une épreuve que seule des peuples qui ont de réelles réserves d'énergie peuvent supporter, il faut jeter un regard en arrière et considérer avec admiration le gigantesque effort que l'Amérique a déployé dans l'aide apportée à notre pays,. Sans Elle, — et ce serait de l'ingratitude â ne pas y songer aujourd'hui que la menace de la famine s'est évanouie — la Belgique eût connu des heures terribles, des heures d'indicibles détresses.Il faut avoir suivi de près l'activité du Comité National, de la «Commission for relief» et du Comité Hispano-Néerlandais, pour se rendre un compte exact du rôle qu'ont joué ces trois organismes dans l'œuvre du ravitaillement et du salut de notre pays que l'ennemi s'est acharné à impitoyablement rançonner. L'Amérique nous a pris, pendant cette guerre de quatre ans, sous- sa puissante protection. Elle l'a fait avec un tact bienveillant et une largesse admirable. Il n'est pas un habitant des Etats-Unis qui ait été indifférent à notre sort et nous nous souvenons avec émotion des lettres que les écoliers américains ont écrites, aux premiers mois de la guerre, à leurs petits camarades des écoles belges. Il y avait dans ces missives enfantines une touchante sincérité d'émotion; on y sentait battre le cœur des enfants au récit des malheurs de notre pays. C'était assurément le reflet réel des sentiments de toute une Nation car n'est-ce pas dans l'âme des enfants que résonne le mieux l'écho des pensées d'un peuple? M. Hoover est aujourd'hui l'hôte de notre pays. Honorons en lui la générosité, l'énergie, le désintéressement, toutes ces vertus dont les Etats-Unis nous ont donné un si salutaire exemple. La Capitale fête ce samedi un grand citoyen ;mais il importe que dans tout le pays l'on s'associe à l'hommage rendu à M. Hoover. Pourquoi, dans toutes nos écoles, ne dirait-on pas aux enfants ce qu'ont fait pour la Belgique les E!,ats-Unis et M. Hoover, le chef de l'état-ma-jor qui a dirigé, pendant les jours sombres de l'occupation, notre ravitaillement, Une revue des Ecoles a lieu à Bruxelles en l'honneur de M. Hoover. La jeunesse défilera devânt lui; elle l'acclamera et il verra en elle la rayonnante vitalité d'un peuple reconnaissant et confiant dans ses destinées. Toutes lés villes du pays doivent s'associer à la manifestation nationale d aujourd'hui. J. D. G. Journal admis par la censure Wilsoii, la Belgique et la France Dans son récent message au Congrès le Président AVilson a dit notamment: « Puis-je ne pas dire un mot tout particulier sur les besoins de la Belgique et de la Franco du nord? Ce n'est pas de l'argent payé par la voie de l'indemnité qui suffira à les sauver d'une situation désavantageuse et sans espoir pendant les années à venir. Il faut faire quelque chose de plus que de trouver simplement de l'argent. Si ces contrées avaient en abondance de l'argent et des matières premières, elle pourraient demain retrouver leur place dans l'industrie du monde et reprendre demain le rang très important qu'elles occupaient avant la guerre. Beaucoup de leurs manufactures sont rasées jusqu'au sol. Une grande partie de leurs machines sont détruites ou ont été enlevées. Leur population est disséminée et beaucoup de leurs ouvriers sont morts. D'autres prendront leurs marchés si on ne les aide pas d'una façon spéciale à reconstruire leurs usines et à remplacer leur matériel per<jfu. Il ne faut pas les laisser exposées aux vissicitudes de l'âpre concurrence qui va maintenant s'établir. j'espère par conséquent que le Congrès se montrera disposé, s'il est nécessaire, à accorder à quelque institution telle que l'Office du commerce de guerre, le droit d'établir des priorités d'exportation et d'assurer des avantages à ces peuplés que nous avons été si heureux d'aider en les sauvant de la terreur allemande et que nous ne devons pas maintenant, à la légère, laisser se tirer d'affaire eux-mêmes, sur le marche impitoyable de la concurrence.» Nos Echos Nos troupes en Allemagne Le 5 décembre des éléments légers ont occupé Muncjiengladbach, Geelenkirchen et He'ns-berg. L'infanterie a atteint Hognen et Mors-bach.6 décembre. — Nos troupes ont continué aujourd'hui sans incident leur marc-he dans la Prusse Rhénane. Elles occupent la rive gauche du Rhin à Neusz, en face de Dusseldorf, tiennent Gladbach et Hcilberg. Un calme complet règne dans la région occupée. Consulat du Brésil M. F. A. Georlette, attaché à la Légation du Brésil, a reçu l'ordre du gouvernement brésilien de venir reprendre à Anvers son poste de vice-consul et d'y réouvrir le consulat général à la date du 4 décembre. Les séquestres des biens de l'ennemi Au début de la Guerre le Gouverneur militaire de la Place fortifiée avait désigné des avocats comme curateurs des biens d'allemands alors expulsés. Ces curateurs avaient pour mission, tout en respectant et même en défendant scru< puleusement les intérêts des propriétai< res, de veiller à ce que ces biens ne fus< sent pas employés de façon préjudiciable au Pays. Ils s'en sont acquittés de fa< çon irréprochable. Les allemands ont chargé des séquestres de liquider les biens des anglais, français et autres alliés de la Belgique. On sait comment ces séquestres se sont comportés. Aujourd'hui on va pourvoir "de se* questrer les biens allemands; il est cJ souhaiter qu'on désigne comme tels ceux qui ont été en 1914 les curateurs de ces mêmes biens. D'abord ils les ont connus à cette époque et seront mieux à même de les retrouver, si on les a dissimulés. Puis ce serait justice; la peine qu'ils ont prise alors et la délicatesse dont ils ont fait preuve méritent qu'on leur donne maintenant la satisfaction de reprendre le rôle interrompu par l'occupation. Mort du Général Michel Le général retraité Michel, ancien mt« nistre de la guerre (1912) est mort jeudi matin, à Ixelles. Le général Michel fit toute sa carrière dans l'artillerie. , Il fut chargé par Léopold II d'une inn portante mission au Congo, quil sut ac-< 'complir avec sa ponctualité habituelle* Il commanda en dernier lieu la plaçât-fortifiée d'Anvers. l_es prisonniers français à Anvers Les piisonniers français venant dtfc, camp de Munster et arrivés vendredi àJ Anvers ont égayés les rues du Centre par leur bonhomie et leur entrain. Le soir, dans les cafés, ils ont goûté les charmeg de la liberté. Ces prisonniers, parmi lesquels il erii est beaucoup qui sont tombés aux mains de l'ennemi dans la région de Maubeuga ont passé la nuit à la Caserne St. Geor* ges. ; —Si nous .n'avions pas eu nos «caisset* tes» je me demande ce que nous aurions mangé-là-bas. On ne peut guère se eou* tenir avec des potages aux rutabagas, nous disait le sous-officier,- qui accompa-< gnait le premier contingent de prisse niers. Nous croyons que tout est calsiQ en Allemagne pour le môment; à Mua-,

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