LA MÉTROPOLE ONE PENNY H innirr • CINQ CENTIMES ■ HOLLANDE: VIJF CENT ■ f^TiKKNT • DIX CENTIMES PARAISSANT PROVISOIREMENT A LONDRES Bureaux: 43. Ch&ncerv Lane. W.C.—Telenhone: Holborn 212. ABONNEMENTS : 1 mois, 3 sh. ; 3 mois, 9 sh. Etranger : 1 mois, 4 sh. ; 3 mois, 12 sh. 23ME ANNEE jûLjJltfjimm 10 NOVEMBRE 1916 "X DU. 9 U UiU19} xw BU. no m \Lf LA GRANDE GUERRE Les élections présidentielles aux Etats-Unis ————————————— I «situation militaire généralement inchangé* ■ ^v Nouvelle démarche alliée en Grèce f A rencontre de ce que nous annon-icions hier sur la foi d'un télégramme I de l'agence Reuter, les résultats des [élections présidentielles aux Etats-Unis [■ne sont pas encore définitivement con-I nus. En effet les chiffres connus hier ma-I tin à Londres étaient les suivants : M. Wilson (démocrate), 251 voix. M. Hughes (républicain), 242 voix. Suivant certains télégrammes officieux lia réélection de M. Wilson serait déjà I assurée; M. Tumulty, le " manager " I électoral de M. Wilson, annonce même ■ déjà la victoire de l'ancien président. Les résultats des provinces de Kan-[sas, Idaho, Washington, Wyoming et ! du Nouveau-Mexique ne sont pas | encore connus, mais les démocrates ■ assurent que les voix y seront I favorables à M. Wilson, tandis I que les républicains comptent sut I le soutien des provinces de Californie. I d'Orégon et du Nouveau-Hampshire, [ où les résultats sont encore douteux. M. [ Wilson a toujours une petite majorité | dans l'Etat de Minnesota; s'il perd cet- ' te majorité il y a des chances que M. Hughes obtienne la présidence, mais i I passera par le trou de l'aiguille. 11 est probable que dans plusieur; [ provinces on procédera au recomptagt > des voix. Dans tous les cas on assure que M Wilson, s'il est réélu, s'empressera [ avant tout, de demander compte à l'Ai [ lemagne de la violation de ses prcmes ï ses au sujet du torpillage sans avertisse I ment des navires marchands. Jamais dans l'histoire des* Etats-Uni: j une élection n'a été aussi serree et cel< [ prouve combien les sentiments des po I pulations des divers Etats américain: j sont partagés. De fait, quel que soit li I candidat élu, celui-ci est assuré qu'il n ; [ derrière lui que la moitié, plus une frac I tion légère, du pays. Le président W il I son, comme il l'a suffisamment fait res I sortir au cours de sa campagne, a pré I servé les Etats-Unis de la guerre et ; I fait gagner à l'industrie nationale ains [ qu'au commerce des sommes fantasti I ques. Il est donc évident que dans le: 1 voix qui ont été données à M. Wilsoi | il faut trouver la " reconnaissance di 1 ventre Cependant, la masse, qui n": pas généralement profité des avantage nombreux que le cataclysme europeei a valus aux Etats-Unis, balance entn l'intérêt personnel doublé de la peur di la guerre et l'attitude insultante des Al lemands de l'Allemagne comme de ceu: de l'Amérique. Et cette population, qu croit avoir trouvé en M. Hughes l'hom me qui s'en tiendra strictement — 01 l'espère du moins — au point d'hon I neur tout en évitant la catastrophe di I la guerre, aura donné son vote à l'an I cien président de la Cour suprême, dan: I l'espoir de le voir infuser un nouveai [ sang dans l'administration des affaire: I étrangères américaine. 11 règne cepen I dant une certaine méfiance au sujet di M. Hughes — la peur de l'inconnu — ; laquelle s'ajoute la crainte que si M f Roosevelt fait partie du gouvernement i le fougueux ancien président ne se lais ( se emporter à des bévues, que la sub f tilité et l'autorité de M. Hughes ne sau I raient racheter. La situation militaire est générale I ment calme sur la plupart des fronts. Dans l'ouest, au nord et au sud de 1: j Somme, le calme le plus parfait a régné interrompu seulement par les tirs de pi 1 lonnage exécutés par les batteries enne i mies contre les positions nouvellemen I conquises par les Alliés. Sur le front di I Verdun, entre Damloup et Douaumont f '1 V a eu un vif engagement d'artille | rie. E En Russie, comme en Italie, aucui événement important n'est à signaler I s' ce n'est des combats d'artillerie e I 1uelques démonstrations ennemies con j tre les positions perdues. Dans la valléi [ !'e ^irav'gno'o, dans le Trentin, un pos I te d'observation qui se trouvait sous 1< I feu des batteries autrichiennes a ét( I évacué. Sur le front de Roumanie, en parti culier en Moldavie et sur la frontièr ouest la situation est inchangée, d même que dans la vallée de Buzau, Ta bla Buti, Brato Cea et Predeal. Suivan le communiqué allemand il y a ^eu d violentes batailles dans le secteur d< Tolgyes, où l'armée roumaine a rempor té quelques succès. Au défilé de Bud zau l'ennemi a repris des parties de collines qu'il avait perdues quelque jours auparavant. Sur le front russe de la Roumanie, l'ouest de Tartarow, ainsi qu'au sud d Dorna Vatra nos alliés ont fait de nou veaux progrès dans la région ouest e sud du mont La Muntelu, où ils ont a1 teint la vallée de la Bistritza jusqu'à village de Hollo. Tout le long du Danube il y a eu de tirs d'artillerie et d'infanterie. Dans 1 Dobrudja l'armée roumaine, assistée d ses renforts russes, commence à exei cer une certaine pression dans la dire( tion du sud, cependant les détails mar quent au sujet de ce mouvement. En Grèce les Alliés ont fait une noi velle démarche auprès du roi Constar i tin, mais la nature de celle-ci est resté secrète. Le premier ministre grec a c< pendant déclaré qu'elle était très s( : rieuse, mais il refusa d'en dire pli: avant d'avoir consulté le roi et ses co lègues du cabinet. On annonce que le pavillon frança sera hissé sur les navires de la flotl légère de Grèce; on se rappelle que 1< Alliés avaient demandé l'interventio de cette flottille pour entraver la contri bande de pétrole et les activités df sous-marins allemands. Cette mesui indique-t-elle une concession de la Gri ce ou une mainmise des Alliés, on r sait. Outre la grève qui a éclaté dans 1< ports grecs, on annonce une nouvel grève qui aurait éclaté sur la voie fe rée d'Attica; on croit que cette grè^ sera suivie d'une grève générale, doi les conséquences seront désastreuse pour la population grecque. Programme de paix et d'après guerre La Ligue des Droits de l'homme a ter à Paris son congrès, dans lequel ont é examinées les conditions d'une paix di rable. Le congrès a voté à l'unanimité moi) neuf voix l'ordre du jour proposé par comité central, disant que de la guer: présente doit naître, par la victoire di Alliés, un ordre international nouvea fondé sur la justice et résumant les cond tions d'une paix en trois propositions : 1. Règlement des litiges par le droit et ne par la force ; reconnaissance du droit des n; tions à l'indépendance ; institution d'un art trage international applicable à tous les coi flits sans exception ; organisation de poi voirs internationaux capables de réprim toute tentative de révolte ou d'agression. 2. Aucun germe de guerre de revanche 1 sera contenu dans le futur traité qui ne pr cédera point contre la volonté des peuples ' des démembrements d'Etats, ni à des a: nexions de territoires, mais annulera les a: nexions imposées par la force comme celle < l'Alsace-Lorraine. Il instituera un régin économique qui, sous réserve des mesur appliquées comme sanctions, garantira chaque peuple l'exercice de son activité lég 1 time sans permettre aucune organisatic agressive de conquête économique. Il pr voira des sanctions contre les auteurs respo: sables de la guerre et les réparations seroi à la charge des Etats agresseurs. 3. Conclure la paix avant qu'il soit po 2 sible de l'établir sur les bases ci-dessus d > finies ce serait humilier le Droit devant Force et condamner le monde à une procl et plus terrible catastrophe. i Enfin le congrès émet le vœu que 1 Etats de l'Entente, suivant les déclaratioi J de leurs hommes d'Etat, décident de soi mettre tous les conflits éventuels à l'art trage et de former une fédération ent: eux, d'y accueillir tous les Etats, peti et grands, restés hors du conflit, s'eng; | géant à observer les règles du pacte et '' garantir le droit de chacun par la for< de tous. ! L'esclavage en Belgique Protestation du Gouvernement belge Le correspondant parisien du Times télégraphie à la date du 8 novembre : 5 On m'informe que le gouvernement belge a reçu confirmation de la saisie et de la déportation systématique par les Allemands de Belges civils pour le travail forcé dans des chantiers allemands. Parmi eux, il y a un certain nombre de civils français. ( Le gouvernement belge a décidé de protester solennellement auprès des 1 neutres contre cette abominable violation de l'article III de la Convention de La Haye. Nous enregistrons avec une grande satisfaction cette nouvelle qui répond au sentiment de tous les Belges et nous émettons S l'espoir que la protestation belge sera envoyée et publiée dans le plus bref délai a possible. e ~ Encore une protestation du cardinal Mercier n —— Une dépêche datée de Milan, le 2 no-s vembre, annonce que le cardinal Mer-a cier a décidé d'adresser au Saint-Siège e une lettre de protestation contre la manière d'agir du cardinal von Bettinger, archevêque de Munich, lequel s'est ren-du en Belgique et a exercé les fonctions pontificales dans des églises de Liège l" et de Bruxelles sans en avoir demandé l'autorisation à l'évêque de Liège ou à e l'archevêque de Malines ainsi que l'y oblige la discipline ecclésiastique. s 1- Pour nos héros s En Belgique occupée e ,s On ne sait encore comment, à l'occasion n de la Toussaint, les populations du territoire occupé ont honoré la mémoire de ceux qui tombèrent pendant les jours tragiques de 's l'invasion. Il est probable que dans chaque e commune aura eu lieu une manifestation de -- reconnaissance envers les héros tombés pour ie le pays, car les journaux teutonisés ont annoncé les préparatifs de ces témoignages ;s solennels de la gratitude publique. Le ton [e qu'ils adoptent, les expressions dont ils se r_ servent dans leurs articles de reportage, >e prouvent surabondamment que le sentiment populaire est si ardemment patriotique, que même les agents de l'Allemagne n'osent -s le heurter de front. Une des feuilles de " Kommandantur " de Brùxelles s'exprime ainsi : " Au cimetière de Schaerbeek, un cartouche de marbre fixé au tronc d'un peuplier porte gravés les beaux vers de Victor Hugo : Ceux qui pieusement sont morts pour LU la Patrie té Ont droit qu'à leur cercueil la foule j_ vienne et prie. Toute gloire, près d'eux, passe et tombe, ls éphémère, le Et comme le ferait une mère, -e La voix d'un peuple entier les berce en îs leur tombeau. ■u " Les vingt-neuf tombes des soldats morts 1_ pour la Patrie et dont on va dans quelques jours célébrer le troisième anniversaire, sont ,n adossées au mur Sud du cimetière. Ce mur, 1_ devant lequel sont alignés de petits jardins bien entretenus, vient d'être, par les soins de la commune et des jardiniers experts, ornementalement décoré pour ces jours 3r funèbres ; il est littéralement tapissé d'un feuillis de feuillages, branches vertes de ie rhododendrons aux feuilles luisantes, laiges 3- feuilles digitées de palmiers, rameaux stéri-à lisés et teints des plus riches couleurs. De 1- larges couronnes et des gerbes de branches i- de chêne ornées encore de leurs glands, sont le appendues, de place en place, sur le fond de îe feuillage de la muraille ; d'autres sont sus-ss pendues aux petites croix qui portent à inscrits les noms des braves. " i- Il en est de même dans tous les cimetières >n de l'agglomération bruxelloise. C'est partout é- la même pieuse contribution à l'embellisse-1- ■ ment des tombes des soldats. it A Ixelles, un obélisque commémoratif s'érige dans la nécropole ; il porte ces mots s- gravés sur un cartouche : " Aux braves, s- morts pour la patrie, 1914-1915 ". la Tandis que les autorités communales, sans ie égard à la présence de l'ennemi, remplissent ainsi le plus pieux de leurs devoirs, le clergé îs lui aussi se souvient. Le court avis suivant, îs inséré dans la chronique locale de Liège d'un 1- journal censuré, parle avec une éloquence qui i- n'appelle point de commentaires : 'e " Jeudi, le 2 novembre, à 10 heures, dit le ts communiqué, un service solennel sera chanté 1- à la cathédrale pour les âmes des soldats à morts pour la Patrie. Mgr. Rutten officiera. :e La Société " Pro Patria " chantera la messe de Nagant. " Notre vente au front Le boycottage d'un journal La Métropole ne jouit apparemment pas de la sympathie des " fonctionnaires ' chargés de la vente des journaux au front si nous en jugeons par les plaintes de lec teurs qui tous déclarent qu'ils ne peuven obtenir leur journal qu'avec une extrême ir régularité. Si invraisemblable que cela puisse paraî tre voici ce que nous écrit un caporal : II 1 a environ un mois que nous pouvons nou. procurer la Métropole et je l'achète cha que fois qu'il est possible, car le porteur le. a souvent toutes vendues en arrivant ici. La Métropole réclame vainement, depui des mois, d'être mise sur le même pied qu< les autres journaux. Lui demander qu'elf se laisse étrangler parce que journal ca tholique nous semble excessivement naïf On nous a fait des promesses qu'on n tient pas plus que s'il s'agissait d'un chit fon de papier et tandis que la balançoir continue nous recevons plaintes sur plain tes. Jusques à quand cela va-t-il durer? La fête du Roi à Londres Le 12 novembre prochain, à l'occasion d la fête patronale du roi Albert, le publi londonien aura le plaisir d'entendre, a théâtre de L'Alhambra, l'excellente et renom mée musique du régiment belge des grena diers, venant directement du front de l'Yseï Parmi les vaillantes troupes qui depuis deu: ans barrent à l'ennemi, le long de la petit rivière héroïque, la route de Calais, le régi ment des grenadiers a conquis une gloir exceptionnelle. Déjà populaire avant 1 guerre, il constituait une façon de gard royale et c'est dans ses rangs que le jeun roi des Belges a acquis successivement tou ses grades. Au cours des épisodes de la retraite d l'armée belge, les grenadiers se sont illus très par des prodiges de valeur. Ils ont,notan ment, pris une part militante à la premièi bataille de l'Yser où, malgré d'énormt pertes, leurs résistance a été admirable. Lors de l'attaque de Steenstraete, e avril 1915, ils méritèrent de voir leur valei consacrée • de façon particulièrement sign ficative. En dépit d'assauts forcenés aggrave par l'action abominablement meurtrière de gaz asphyxiants, ils opposèrent à l'assaillai un rempart inébranlable, pendant tro jours et trois nuits. Leur courageuse contr bution déjoua les projets de l'agresseur e il y a quelques mois, lorsqu'ils furent passi en revue par le roi Albert et le général Joffr à la date de l'aniversaire de la bataille, lei magnifique conduite fut mise en relief dai un ordre du jour mémorable du colonel Lot C'est la musique, depuis longtemps réputé en Belgique, de ce valeureux régiment, qui s produira le 12 novembre à l'Alhambra 1 qui y fera apprécier aux Anglais, après i musique des guides et celle de la gare républicaine, la qualité et l'entrain d< allègres fanfares militaires du continent. Le grand concert auquel ils apporter leur précieuse collaboration est organisé p£ le Belgian Artistes' Committee et la près: belge de Londres, sous le haut patronage c la Légation de Belgique, au profit des non breuses œuvres belges d'entr'aide nées d( nécessités de la guerre. A cette attrayanl séance paraîtront également divers artiste belges, chanteurs et instrumentistes, chois parmi ceux dont la faveur du public angla et belge a, depuis longtemps, établi la reput; tion. L'exploitation de la Pologne Comme en Belgique ! Le général von Besseler, l'ancien " vaii queur " d'Anvers, aujourd'hui gouvernei de Varsovie, a pris, le n octobre dernier, u décret dont voici la substance : " En Pologne, tout homme et toute fen me sont tenus de travailler. S'ils n'ont pé de travail de par les particuliers, l'administr; tion militaire se chargera de leur en proci rer. Celui qui refusera le travail offert pc l'administration sera puni de prison. Inte: diction à quiconque de fournir des secoui aux chômeurs, et cela sous peine de deu à huit mois de prison." Le décret, qui a pour but de remplace en Pologne occupée la main-d'œuvre mil taire d'arrière par la main-d'œuvre indigèr et de permettre le renvoi à l'avant de toi les hommes jusqu'à ce jour employés l'arrière, n'est pas autre chose qu'un reen tement militaire forcé en pays polonai: Cette mesure cause dans toute la Pologr une impression énorme. Le Kronprinz rappelé à Berlin Suivant une information d'Alsace, pi bliée dans les journaux de Bâle, le Kroi prinz est parti pour Berlin. On assure qi sa visj^e est le résultat du développemei des succès français devant Verdun. Le caoutchouc et l'Allemagne Le correspondant berlinois du Tijd d'Amsterdam, dont la germanophilie frise quelquefois le ridicule, prétend avoir " vu ." la nouvelle solution du problème du caoutchouc." L'Allemagne, écrit-il, produit actuellement une gomme qui peut rivaliser en élasticité et en durabilité avec le produit des meilleures plantations tropicales. L'invention se prête aussi bien aux pneumati- I ques d'automobiles qu'aux gants et aux ; manteaux fins pour dames." 1 Le correspondant se montre plein d'ad-; miration pour la stratégie scientifique ou la science stratégique des Allemands. " La ; science allemande, écrit-il, ne s'arrête pas. î Vous connaissez déjà la ficelle de papier ; et vous savez aussi que l'Allemagne n'a plus besoin du salpêtre du Chili ni pour son agriculture ni pour ses munitions. Des ; organisations colossales — évidemment ! —-préparent avec les produits du sol de l'am-î moniaque, de la benzine, du benzol, etc. Et, au-dessus du sol, elles tirent et fixent l'azote de l'atmosphère Les Hollandais ont raison d'admirer l'esprit de ressource de la science allemande, dont l'ingéniosité technique, l'activité et la coordination dans l'effort sont dignes e d'exemple. Mais il ne faut rien exagérer, c et le correspondant du Tijd exagère lors-x qu'il écrit à propos du caoutchouc synthétique: " L'article bon marché peut devenir un concurrent redoutable, voire une ruine pour les entreprises de rubber du capital ï hollandais ". e Nous ne nions pas que les chimistes allemands aient pu réaliser la préparation e d'une gomme élastique chimique; la com-a position du caoutchouc est connue et sa e synthèse a été réalisée depuis plusieurs an-e nées en Angleterre. Mais dans ces affaires s de substituts de produits de grande consommation, la réalisation de la synthèse chimique, puis du procédé industriel, ne sont rien, la question du prix de revient pri-| me tout. e II est évident que le prix de revient perd ,g de son importance en Allemagne dans les circonstances spéciales où se trouve en ce n moment ce pays. Il lui faut du caoutchouc, du nitrate, de la benzine à tout prix, et ce ■ qui le prouve, c'est qu'elle essaie de faire g venir de la gomme élastique d'Amérique, dans des lettres, c'est-à-dire à raison de ^ 9.000 francs la tonne. Il n'est guère difficile de fabriquer du caoutchouc artificiel à meilleur compte. Autre chose est cepen-jf dant de concurrencer le marché libre de la . ' gomme de plantation, dont le prix tend à f baisser au fur et au mesure que les con-ditions naturelles de la production s'amé-lr liorent. De même, croit-on que le procédé de ni-z' trification Habenicht pourrait avoir la :e moindre chance de succès en présence d'un 'e marché normal et de frets normaux pour le salpêtre du Chili? Du reste, il est faux a que l'Allemagne puisse remédier complète-e ment par l'industrie synthétique au man-!S que de produits azotés naturels, et ce qui le prouve bien, c'est que son agriculture manque d'engrais. ir De même, encore, l'Allemagne ne s'in-;e génierait pas à tirer à grands frais de la e benzine de la distillation du charbon à co-l" ke si elle disposait d'huiles minérales bru-:s tes. Sa propre stratégie montre quelle va-e leur elle attache à la possession des champs •s pétrolifères galiciens et roumains. 1S Les chimistes allemands s'attachent en ls ce moment à découvrir un produit saponi-L~ fiant dont la fabrication pourrait se faire sans corps gras. Il est possible qu'ils y arrivent, probablement dans l'ordre d'idées indiqué par le chimiste belge Prinz, le premier qui ait étudié l'action physico-chimique des saponifiants, mais nous doutons que le faux-savon puisse jamais remplacer le produit actuel. Ne confondons pas, s'il vous plaît, la lr chimie de guerre avec la chimie industrielle ! II F. R. S. ls La lettre pastorale du cardinal l- Mercier ,r On télégraphie de Berlin la note s suivante communiquée à la presse au sujet x de la nouvelle lettre pastorale du cardinal Mercier : :r i_ Quelques journaux ont parlé d'une e nouvelle lettre pastorale du cardinal Mercier [S en donnant des détails inexacts sur son ^ contenu. Cette lettre contient presque exclusive-, ment des pensées purement religieuses, in-e vitant les croyants à chercher auprès de Dieu la consolation de leurs souffrances et à considérer leurs maux en regard de l'éternité. A la fin de cette lettre se trouvent quel-1 ques considérations sur la situation politique et les événements de guerre, considérations 1- auxquelles le gouverneur général n'a pas i- attaché d'importance spéciale, leur intention ie ne pouvant pas être considérée comme it étant de nature à exciter la population contre la puissance occupante.

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