La nation belge: journal quotidien d'union nationale

1341 0
10 December 1918
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1918, 10 December. La nation belge: journal quotidien d'union nationale. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/k649p2x21w/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

JOURNAL QUOTIDIEN D'UNION NATIONALE ^DES PONDATEDR _ Fraaee 2 fr. SO 7 fr. SO FERNAND NEURAY Rédaction et Administration : 28, Rue du Qu^re-Septembre (Place de l'Opéra) PARIS (2°)< stoo Itlm Téléphone : uZ-ivxsiAS, 33-04 Publicité aux Bureaux du Journal ——i ii i 11 h inM-rt"imn i"firrnrTi"TTirnnTi rrmr - ttitit irir-r—r nrirrr-n-inTr ttitv - -mm - n i muni i m —~ , „ Les convulsions par Jacques BAINVILLE ,, Tant que la guerre n'allait pas trop jtnal pour eux et qu'ils, avaient encore l'espoir de vaincre, les Allemands ne cessaient de compter sur l'anarchie dans le-s pays de l'Entente comme sur leur ■meilleur auxiliaire. Dès le 4 août 1914, l'agence Wolff annonçait à l'Europe centrale que la Commune avait éclaté \ è Paris, que le président Poincaré avait 'été assassiné et que le drapeau rouge tiottaii sur l'Elysée. Quand la révolution l'usse est survenue, les Allemands ont applaudi. « Nicolas II est tombé parce qu'il a été battu. Le tsarisme finit comme l'Empire de Napoléon III après Sedan. » Et l'Allemagne, là-dessus, de philosopher et de railler. Elle raillait le gâchis russe, lorsque ses journaux citaient la fameuse prière à Saint-Florien, cette' prière bien allemande où le bon Germain demande au Ciel d© faire tomber la foudre sur la maison d'autrui et d'épargner la sienne. Elle philosophait à la manière de &es théoriciens impérialistes lorsqu'elle murmurait ironiquement la formule : « La guerre, c'est la révolution... pour les autres. Chez nous, elle consolide ^l'ordre établi. » C'est la guerre victorieuse qui consolide et qui permet de nouveaux essors. Mais les Allemands, qui avaient semé le vent, ont récolté la tempête. Ils ont eu la révolution, ce critérium de la défaite. Ils l'ont même provoquée et organisée, sans avoir de véritable esprit révolutionnaire, tant elle leur parais- ,sait commandée par la situation. *** Maximilien Harden observe assez bien tce qui se passe dans son pays. Il écrivait récemment qu'on n'avait jamais vu de révolution mieux faite que la révolution allemande. Elle aura été bien faite, si ses auteurs réussissent à la canaliser. L'agression de 1914 aussi était bien préparée, mais il en est sorti autre chose que oe qu'en attendait l'Allemagne. " C'est l'éternelle fable de Goethe, où l'apprenti sorcier sait la formule qui fait déborder la rivière mais non celle qui la fait rentrer dans son lit. Prenons les partis et les journaux qui sont aujourd'hui à la tête du mouvement républicain. Ce sont les social-démocrates et les libéraux de gauche. 'Avant la guerre, ils faisaient aux Ho-henzollern une opposition très modérée. Pendant la guerre, ils ont été dynastiques. Il nous souvient d'un article paru en 1915, pour l'anniversaire de l'ex-empereur, où la Gazette de Francfort, félicitant Guillaume II, se flattait de verser sur le pauvre cœur impérial un baume particulièrement agréable. En 1918. les mêmes hommes ont calculé que la révolution allemande serait un moyen d'amadouer les Alliés et d'ob-îtenir des conditions de paix meilleures. Que ne feraient-ils pas pour avoir moins de milliards à payer ! Ils ont déjà commencé à publier les documents d'archives qui prouvent quej l'Allemagne a voulu la guerre, — oe que le monde entier savait déjà. Ils brûleraient leur Kaiser à petit feu pour obtenir un ratais sut la note. Il sera bon que Guillaume II soit 'jugé et puni. Mais sa responsabilité ■n'atténue en rien celle de l'Allemagne. Le grand libéral Gladstone a dit un jour : « Il est impossible de dispenser un peuple de sa responsabilité plénière envers un autre peuple pour les actes commis par son gouvernement. » * * * Nous pouvons aussi regarder avec tranquillité les convulsions de Berlin. Si Liebkneoht et le groupe Spartacus triomphent, ce sera le signal de la désagrégation de l'Allemagne et de la fin du prussianisme. Le danger d'une renaissance allemande sera conjuré par les Allemands eux-mêmes. Ce ne sera pas le moindre fruit de notre victoire. Berlin -est une création anormale, une -Sorte de champignon tout prêt à la pourriture.* Mais Berlin est un centre artificiel. Si le bolchevisme s'en empare, de larges régions de l'Allemagne, notamment l'Ouest et le Sud catholiques, ont de fortes chances de rester indemnes. Leurs velléités de séparatisme seront même renforcées. Des témoins rapportent ce mot de soldats allemands revenant du front et qui disent, en parlant du bolchevisme : « Nous voulons rentrer dans une patrie et non dans une porcherie- » L'Allemagne n'est pas la Russie- Les imitateurs de Lénine y trouveraient de la résistance. Que les Allemands, s'il leur plaît, se battent donc entre eux. Qu'ils achèvent de démolir leur funeste unité et leur détestable Empire. Ce sera autant de gagné pour nous. . Quant à la contagion du bolchevisme, elle n'est pas à craindre pour les peuples victorieux. Ce n'est pas l'Allemagne de Liebkneoht qui est à redouter. C'est celle qui assassine les prisonniers et qui a laissé le commandement à Hin-tknburg.Jacques BAINVILLE. L'administration it la restauration du pays Des erreurs auxquelles 11 serait temps de renoncer Tous les Belges qui arrivent du pays libéré s'accordent à déclarer qu'on y manque de tout et que le peu de marchandises qiui s'y trouve se vend à des prix invraisemblables. On y réclame des Jssus, des vêtements confectionnés, du cuir, des chaussures, de la laine, des literies ; on y demande les matières premières pour toutes les industries, des produits pour les grands magasins et pour les petites boutiques, des objets de nécessité immédiate et aussi des oto-jets de luxe dont le commerce fait vivre chez nous tant de gens. Or, il semble que l'administration ne s'en doute pas et soit plus soucieuse, une fois de plus, de la « forme » que du fond. Alors qu'elle devrait faire appel à toutes les ambitions des négociants, à tous les jeux da la concurrence, à toutes les habiletés commerciales, à tout ce qui pourrait améliorer immédiatement la vie de nos compatriotes, des méfiances importunes, des retards sans raison tiennent empêcher l'initiative privée de s'exercer pour le bien de tous. Des commerçants disposant d'argent et de denrées ne peuvent obtenir de quelques bureaux le permis d'importation. On y discute encore, paraît-il, les conditions du trafic, on y étudie la monopolisation par l'Etat de toutes las importations et la soumission de celles-ci aux règles des Chambres de commerce et des Chambres syndicales ; on ajoute à des exigences d'avant-guerre,. la multiplication des formules à remplir. La liberté du commerce ne peut cepen dant être condamnée et les autorités se doivent d'aider, en ce moment, tous ceux qui, par patriotisme généreux nu simplement par souci de leurs intérêts s'offrent à travailler à la restitution de la vie nationale.La seule question à se poser est de savoir si leur offre est ou non de nature à alléger les misères de nos compatriotes libérés. Quand donc l'administration se dé-cidera-tnelle à le comprendre? . i— ■WWW - - ' ETATS-UNIS ET BELGIQUE La D. S. M. a» çéncral Glllala Le gouvernement des Etats-Unis vient de donner à notre armée un nouveau témoignage de sympathie en conférant au générait Gillain, chef de notre état-major la Distinguisibed Service Medal. Cette décoration américaine n'est accordée que très rarement et n'a été accordée qu'aux chefs d'années. La médaille décernée au général Gillain ne • porte que le n° 6. C'est toute l'armée belge .qui se trouve ainsi honorée dans la personne de son chef. C'est tout le peuple belge qui en sera reconnaissant à nos grands alliés. m — ' — DISTINCTIONS -» A l'occasion de son voyage à Paris, le Roi a promu au grade de commandeur de l'Ordre de LéopoJd le baron de Gaiffier d'Hestroy, ministre de Belgique à Paris. Cette promotion réjouira tous les Belges qui savent avec quelle distinction, le baron de Gaiffier d'Hèstroy s'acquitte de ses hautes fonctions. * — Nous avons dit que le gouvernement de la République avait conféré, lui aussi, des distinctions au personnel de la légation et du Consulat de Belgique ,à Paris. Ajoutons que dans l'Ordre de la Légion d'honneur il a promu, au grade d'officier, le commandant Lambert, attaché militaire, île docteur Colet, médecin de la légation et M. Allard, président de la Chambre de commerce de Paris. Le prince Eugène de Ligne et le .comte du Monceau ont été nommés officiers de l'Etoile Noire du Bénin.www - • ' " LIRE EN 2e PAGE : LA VEEE MILITAIRE —— — WWW ■■■ • « " La visite le m Souverains â Mi UNE REUNION BELCO-ROUMAINE A l'occasion de la visite à Paris du Roi et de la Reine, le Bureau de la Presse Roumaine a organisé uMe réunion en l'honneur de la Belgique, sous 'la 'présidence de JVL le général Petecier, au siège du Bureau de la Presse Roumaine. Mile Roch, de la Comédie-Française a dit d'une voix vibrante et avec le talent que l'on sait, un beau poème de Mlle Hélène Vacaresco, « L'Etendard d'Etienne le Grand », et de beaux vers de Mme Dela-rue-Mardrus, « A Albert Iet », M. Sipaomg, professeur à l'Université de Bucarest a rendu ensuite un chaleureux hommage à l'héroïsme du peuple belge et de son Roi, puis M. Charles Stié-non, l'auteur belge du « Mystère Roumain », a répondu en rappelant l'amitié qui a toujours uçi la Belgique et la Roumanie. L'orateur a émis le vœu que dans l'avenir cette amitié devienne encore plus étroite pour le plus grand bien des deux pays. Ces paroles ont été fort applaudies. Strasbourg en fête * 1 1 " V 'M . ■ Au milieu des mêmes manifestations qu'à Metz, le retour de l'Alsace à la France a été solennellement proclamée à Strasbourg par M. Poincaré Strasbourg, 9 décembre,, Aiviee le même cérémonial et les mêmes manifestations qu'à Metz, le Président de la République, les membres du gouvernement et les maréchaux sont venus aujourd'hui proclamer solennellement à Strasbourg le retour de l'Alsace à la France. M; Poincaré est arrivé à 9 heures du matin. Il a été reçu à la gare par la municipalité, les ministres, les sénateurs et iéputés, les maréchaux, les commandants en chef alliés arrivés par les trains préi-cédents.Le maire lui a souhaité la bienvenue, en lui remettant les clefs de la ville. Le Président de la République lui a répondu par une allocution où il a -rappelé l'antique union de l'Alsace à la France et lee preuves multiples de la fidélité d.e Strasbourg. Le Président quitte alors la gare. Eès qu'il paraît sur le seuil, une formidable clameur s'élève des rangs pressés de la foule, couvrant les sons de la musique du il0 d'infanterie qui joue la Marseillaise. Le Président de la République et ie président du conseil, profondément émus par ce spectacle, saluent la foule qui ne cesse le les acclamer. M. Poincaré passe devant les troupes qui rendent les honneurs et le cortège se forme. Lorsque les voitures se mettent en marche, les manifestations' se renouvellent. Elles ne vont plus prendre fin maintenant. Ce sont des cris d'enthousiasme enfiévré ; ce sont des milliers et des "Milliers de bras agitant des mouchoirs et des chapeaux ; ce sont des fleurs jetées iians la voiture présidentielle qui se i";nd au pas place Kléber. Plus on avance, plus la clameur s'erfle, se répercutant d'un bout à l'autre de la ville. On ne perçoit que ces seuls cris : :< Vive Poincaré ! » « Vive Clemenceau ! » i< Vive la République ! ». Le ciel s'est éclairé, la pluie a complètement cessé. (V L'HOTEL DE VILLE. — DISCOURS DE M. PO'NpARE Par la place Kléber-, le cortège se rend a, l'Hôtel de Ville, place BrogHe, au milieu les mêmes ovations enthousiastes. Du haut du perron de l'Hôtel de Ville, le Président de la République prononce son discours, interrompu presque à chaque phrase par des applaudissements. Il s'est notamment exprimé comme suit : Il n'est pas mauvais, non plus, que l'écho le vos joyeuses acclamations ait frappé des areilles allemandes. Si nous ne voulons pas. vous et nous, d'autre plébiscite que -celui-ci, ce n'est pas que nous redoutions aucunement les surprises i'un scr«tin ; c'est que nous n'entendons pas subordonner à «ne consultation quelconque ies droits gûa sont inconditionnels, imprescriptibles et sacr&s. Mais H nous plaît que ^'Allemagne sente elle-même, dès aujourd'hui, la vanité de l'entreprise qu'elle a tentée suir ^"os consciences. Elle peut mesurer ici l'éten-iue de son échec. Elle s'est figuré vous'avoir conquis, convaincus, convertis. A peine a-t-3lle plié bagage que, derrière elld, l'œuvre i'u-n demi-siècle gît, renversée sur le sol, comme les colossales statues de ses héros Spli^môres. §i grossières que soient souvent les erreurs ie psychologie commises par elie, l'incompréhension dont elle a fait preuve en Alsace, lapasse encore ses méprises accoutumées. Elle a vécu quarante-luiit ans auprès de vous, elle a, pour reprendre le mot de Frédéric II, chargé; ses pédants de démontrer, après coup, ïue ses prétentions sur vous étaient légitimes ; elle a fouillé les archives et discuté sur les textes pour essayer de vous envelopper ians sa parenté ; elle a trouvé des scribes assez servîtes pour agenouiller l'histoire devant .fille et pour donner à un paradoxe ahonté un masque scientifique ; elle s'est, ins-: allée chez vous le casque en tête et les bottes iux pieds ; elle a préposé à votre surveillance la police et la gendarmerie prussienne ; elle vous a soumis pendant un temps au régitne Ses passeports, à la dictature et à la terreur ; >11 e a tâché de modeler vos intelligences par ses écoles et de transformer vos mœurs dans ses casernes ; elle a pris vos enfants pour les ïlever dans la haine de la France et dans le mépris de la liberté ; elle a espionné vos paroles et vos pensées ; elle a multiplié contre vous les poursuites et les condamnations ; elle a réduit cinq cent mille des vôtres à quitter leur terre natale ; lorsqu'elle a vu que ses menaces n'avaient aucune prise sur vous, elle vous a fait l'injure, plus basse encore, de vouloir vous séduire et vous acheter ; elle a iberché à vous attirer par le mirage de nouveaux droits politiques ; elle -s'est efforcée de vous plaire par des générosités ostentatoires it des largesses intéressées ; et à mesure Qu'elle espérait vous atteindre et vous retenir, 3 Ils s'apercevait cfue vous lui glissiez dans les nains. L'autre joui-, quand elle est partie, en claquant un peu les portes, elle s est retour-née pour jeter un dernier coup d œil sur la maison qu'elle avait huilée et qu'elleî croyait avoir décorée à l'allemande Elle a été toute confuse d'y voir flotter les couleurs Irançai- ;es • ? + Ce oue l'Allemagne n'a pas compris, c est me la liberté humaine n'est pas à la merci ie la force et qu'on ne détTuit pas l ame dun peuple comme la bibliothèque de Louvam ou a cathédrale de Reims. Il y a, dans une na-;ion d'autres principes de vie que la forme lu Gouvernement, la loi, le sol héréditaire, a langue elle-même ; et ces principes de vie font avant tout, la communauté des tradi-ions et la volonté de maintenir la patrie. Après ce discours, le président de la République et les personnages officiels qui 'accompagnent sont conduits dans les sa-ons de l'édifice municipal où les ont précédés les membres de la commission municipale et un. très grand nombre de no-■abilités alsaciennes. Des conversations cordiales s'engagent, routes les mains se tendent vers MM. Poincaré et Clemenceau-, qui sont bientôt séparés du reste du cortège. Ceux qui n'ont pu s'approcher des deux Diésidents, entourent les maréchaux Jof-Ere, Foch, Pétain, le maréchal Douglas Haie, le général- Pe-rsingh, leur faisant 'ête, acclamant en leurs personnes les hé-'oïques armées de l'Entente. A LA GATHERALE L'arrêt à l'Hôtel dei Ville se prolonge lu delà des limites fixées au programme et c'est avec un assez grand retard que le cortège arrive à la cathédrale. Sous le grand portail se tient le chanoine Sahicikle, -qui salue 1-e Président de a République, au nom du chapitre. Le cortègp ayant été conduit dans la nef, le vicaire général prend la parole aour exprimer les sentiments de reconnaissance dei la population. M. Poincaré lui répond avec émotion. Précédé par ie chapitre, le Président de a République visite ensuite la cathédrale. PeMîi.nt l'S, temps que dure la visite de la sjjR.ttiïiïie, les cloches qui avaient déjà, iréeéderament, salué l'arrivée du chef de 'Mit à Strasbourg par des sonneries à pleine volée, tintent joyeusement. De là, le cortège gagne ,1e temple protestant. La matinée se termine par une visite à la synagoguei où MAI. Poincaré et Clemenceau sont reçus par le Consistoire israélite. Le cortège se reforme pour retourner à la gare où le Président de la République léjeûne dans son train, avec les ministres, tes^ maréchaux, les ambassadeurs et les présidents des deux Chambres. Le retour s'effectue au milieu d'un enthousiasme ïui, pas un seul instant, ne s'est atténué. UNE APRES-MIDI TRIOMPALE. — MANIFESTATIONS ENTHOUSIASTES.— LE DEFILE DES TROUPES A une heure un quart, îe cortège se re-'ûime devant la gare -et après avoir traversé les prirucipaleis artères de la ville, pleines d'une foule plus enthousiaste que a-mais, arrive place de la République, l'ex-Kaiserplatz.De vastes tribunes avaient été édifiées 'ace à l'ancien palais impérial, sur lequel 'iottent maintenant de nombreux drapeaux trançais. Le cortège a bien du mal à y aarvenir, et à peine les personnages officiels y sont-ils installés que la foule rompt î: '"p.rragps et se précipite devant la tri-ïune présidentielle. MM. Poincaré et Clemenceau ont peine i serrer toutes les mains qui tendent /ers eux. Mais cela ne suffit pas à quelques-unes les jeunes filles en costumes alsacien qui sont là iet qui, à la force des poignets et au M'ix de grands efforts, parviennent à se lisser jusqu'aux côtés du Président dei la République ; elles embrassent avec ferveur Vf. Poincaré d'abord, puis MM. Clemenceau, Dubost, Deschanel, ainsi que les ma-•éc'haux. La même scène va se renouveler l'ailleurs à différentes reprises au coure le la cérémonie. Les soldats chargés du service d'ordre •éussissent aisément à dégager les abord» le 'la tribune et à frayer un passage aux roupes qui vont défiler. Le général Dufieu, commandant la HKC livision d'infanterie, suivi de son état-ma-or, o-uvre la marche. Puis défilent successivement des zoua-.'es, des chasseurs à pied, des régiments le ligne, de l'artillerie, des chars d'assaut. Pendant oe défilé, le Président de la République, parlant à mi-voix aux personnes qui se trouvent devant la tribune cfficielle, fait cette remarque : « C'est nieux qiuie les boches ». Oui ! oui ! lui r«-3ond-on de toute part avec autant d'éme-Jon que de sincérité. La plupart des canons qui défilent por ;ent d'une manière très apparente l'indication du nom qui leur a été donné par eurs servants. L'une des pièces, un canon ïe 75, s'appelle le Tigire. La foule, tournant ses regards vers le président du Conseil s'écrie joyeusement : « Vive le Tigre 1 <> VI. Clemenceau sourit et, comme pour re-nercier de ce nouvel hommage, il tend la nain à une jeune Alsacienne en lui di-iant : « Le Tigre donne la patte » Le défilé se termina par le salut au dra-5eau, qui fut le point de départ de nouvelles et enthousiastes manifestations, au nilieu desquelles s'acheva cette journée véritablement triomphale * * * Le soir, M. Poincaré, accompagné de Vf M. Dubost et De&chanel, d'une part, et kl. Clemenceau accompagné du général VIordacq et de M. Mandel, d'autre part, >nt fait une promenade à pied dans la rille, en attendant l'heure du départ. Bientôt, reconnais par la foule, ils furent 'objet d'ovations sans fin, remerciements le tous les Strasbourgeois de cette mar-[ue de confiance absolue. Une retraite aux flambeaux s'organisa ït les manifestations patriotiques se pro-oingèrent devant la gare, où le train présidentiel partit à 7 heures, en direction le Colmar, où les présidants passeront la ournée de demain. . wvw\ ■ ■ Li'Amériqu© du Sud et la Belgique Une manifestation de sympathie de l'Argentine Buenos-Aires, 9 décembre. M. Pueyrredon, ministre des affaires Hrangères, a adressé au gouvernement belge une note exprimant la grande satisfaction éprouvée -par le peuple et \e gouvernement, argentins à Voccasion ie la rentrée du gouvernement belge à Bruxelles. SUR LE LITTORAL! Nouvelles de Heyst (.Correspondance particulière de la Nation Belge) Heyst, le 4 décembre- Heyst, comme toutes les stations du littoral belge, a souffert de l'occupation et des pillages boches ; les dégâts sont considérables. Par bonheur, ils n'-ont pas altéré la physionomie pittoresque de ta côte beige , ils n'ont pu diminuer la splendeur de la'mer ; les fervents de nos plages leur reviendront donc ; et les Heystois sont résolus à tous les efforts pour rendre à la coquette petite cité sa prospérité d'autrefois. Beaucoup ont commencé déjà à restaurer de .leur mieux qui son hôtel, qui sa boutique ; pour la saison prochaine, l'on escompte la réouverture de la plupart des hôtels heystois. L'administration communale, dirigée par le bourgmestre, M. de Ghelders, s'efforce de seconder ces bonnes volontés ; l'on espère comme très prochain le retour de nos pêcheurs ; ce serait un sérieux élément de -relèvement pour le commerce local. L'on compte donc que les autorités dont dépend ce ''-etour mettront tout en œuvre pour le favoriser. Nous avons, d'autre part, assez bien de chômeurs et les communications par chemin de fer -sont interrompues ; ne serait-ce pas le moment de déplacer la gare de Heyst ? Ce'prajet est vieux de trente ans au moins ; or, la restauration de la gare et des voies coûterait aussi cher que le déplacement de la ligne et la construction de nouvelles installations. i.—».. WWW BELG1QIL ET ANGlETERSb POUR LA REPRISE DES RELATIONS ECONOMIQUES ET LE RELEVEMENT DU PORT D'ANVERS La grande compagnie anglaise de navigation la Cunard Line étudie, dit-on, la question d'installer à Anvers un nouveau service transatlantique. On suggérerait aux autorités belges d'offrir à la Cunard Line les quais réservés avant la guerre à la « Norddeutsche Lloyd ». La nouvelle est accueillie avec faveur dans les milieux commerciaux belges ; ceux-ci se montrent particulièrement désireux d'assurer au plus tôt la révision du régime de l'Escaut, et le rétablissement d'Anvers dans son ancienne situation parmi les premiers ports du monde. Comme la Nation Belge l'a annoncé, la « Belgian Relief Commission » a décidé de faire d'Anvers au lieu de Rotterdam, le port de déchargement- des navires du ravitaillement helge. Plusieurs navires anglais sont arrivés à Anvers la semaine passée. L'un d'eux, le Marylebone, ramenait Cecil Hertslet,, consul général de Grande-Bretagne, et plusieurs représentants de© firmes anglaises d'affrètement. Débarrassée des rectrictions_de la neutralité, la Belgique est aujourd'hui libre de régler souverainement sa politique commerciale ; elle désire développer avec la Grande-Bretagne les relations économiques dont elle attend avec impatience la reprise. La stabilisation du change belge à Londres est accueilli en Belgique comme une preuve des sympathies _ anglaises et comme indication des projets d'avenir faits en Grande-Bretagne. Il y a des raisons de croire que les autorités britanniques se proposent de renforcer la représentation commercial^ anglaise en Belgique!WVAV " Nos délégués àlaConférence de la paix Bruxelles, 9 décembre. Le gouvernement vient de désigner les délégués de la Belgique à la Conférence dei la Paix. Ce sont : M. Paul Hymans, ministre des Affaires étrangères ; M. Jules Vai*d>en Heuvel, ministre d'Etat, ancien ministre de la Justice, actuellement ministre de Belgique près le Vatican ; M. Emile Vandervelde, ministre de la Justice. _« ■■ Il - t/VWW ■ ' lifisi mi îï l'ifli II LA EIUM3E NOS COMPATRIOTES SONT INDIGNES DU PASSAGE DES ALLEMANDS A TRAVERS LE LIMBOURC Un télégramme de Bruxelles à l'agence Radio signale qu'un vif mouvement d'indignation se produit en Belgique au sujet de l'attitude observée officiellement par la Hollande à l'égard des Allemands en retraite. C'est ainsi qu'on assure que non seulement la Hollande a laissé passer les Allemands avec armes et bagages par le Limbourg hollandais, au moment de leur retraite et de l'évacuation du territoire belge, mais encore avec le matériel de guerre, le bétail, les chevaux et tous les objets que les Allemands avaient volés en Belgique. On considère que1 c'est .grâce à cette complaisance de la Hollande que les Allemands ont pu emporter une grande partie du produit des pillages auxquels ils 6-e sont livrés pendant les derniers jours de l'occupation. On proteste également -en Belgique contre la manœuvre de certains joumeaux hollandais qui se seraient permis de publier des nouvelles inventées de toute pièce et- tendant à faire croire que des incidents violents se -seraient produits entre Belges et Anglais. Us auraient même insi-nué°que des régiments belges s'étaient révoltés contre la « tyrannie anglaise » et que soldats anglais e* ho-lna* «'• wi,ent entre-tiuU J Le roi George a pitte Lille pr Broxalies Lille, 9 décembre. Après avoir visité, dimanche, les villes de RoUbaix, Armentières et Ypres, où il a pu voir les ruines,laissées par l'ennemi, le roi de Grande-Bretagne a tenu à accomplir en automobile, un pèlerinage aux champs de bataille de la région de Pas-schendaeie et de Menin. Le roi George est rentré -dans la soirée à Lille où il a été acclamé par une- foule énorme. Le -souverain a quitté Lille ce matin, en automobile,' accompagné du prince de Galles et du prince Albert; il se rend à Bruxelles. (Information). www La reine d'Angleterre resd tanuga à la charité des Belges pour ies prisonniers britanniques L' « Even.ing Standard » rapporte que la Reine d'Angleterre s'est rendue à la gare de Cannon street, à Londres, pour y assister à l'arrivée de prisonniers britanniques retour d'Allemagne. L'un d'eux, le soldat Langstone, pris à Jeancourt, fit à la Rein© un vif éloge de la charité belge ; il lui montra la photographie d'une famille belge, la famille Hanotiaux qirt, dit-il, avait été aussi bonne pour lui et ses compagnons d'infortune qu'il est humainement possible de l'être. « Je ne m étonne pas, répondit la Reine, que vous teniez à cette photographie. Il est certain que la Belgique s'est montrée, pendant cette guerre, « une grande petite nation. » Le « Daily -Ghronicle » conte à son tour-un épisode de cette visite. Un autre prisonnier, Jos. Parker, de l'East Yorkshi-re Regiment, a dit à la Reine : « Lorsque nous fûmes pris, les Allemands nous enfermèrent dans une cage pendant cinq jours ; ils ne nous donnaient ni à manger ni à boire ; nous devions dormir sur le sol humide ; si les Belges ne nous avaient secourus, nous serions morts. « La Reine, très émue, dit cette fois : « Les Belges for-ment un peuple splendide; pour cela, pour d'autres choses encore, nous leur devons une profonde gratitude. » * \~vwv> UN PROBLÈME CAPITAL Le port d'ânvers et l'avenir dei Entente La guerre est fini^. Après la tempête du premier enthousiasme, sans cesser d'être radieux nos fronts redeviennent graves, et, pourtant, le roi Albert est rentré dans son royaume libéré ; l'armée française vit dans Metz, à Strasbourg ; les Alliés tiennent le Rh-in et vont le dépasser. C'est que la guerre finie il reste à en solder le prix, et ses auteurs responsables apparaissent incapables d'en subir, seuls, la charge. L'avenir sera rude, et bien sots seraient ceux qui s'apprêteraient à reprendre des habitudes-, depuis quatre longues années désapprises. Il va falloir produire plus, consommer moins, économiser davantage, refléchir, réagir, lutter comme jamais encore on ne le fit. Et dans cette concurrence effrénée que va devenir le peuple belge, c'est-à-dire nous tous, vous, les autres, chacun des nôtres ? Rares seront ceux qui pourront faire bande àpart, et bien courte leur survie, car la loi commune s'appliquera sous la poussée des événements. Aussi bien, tandis que va se fixer le nouveau statut d'un nouveau monde, le sort d'Anvers, port belge, métropole belge, point de départ et d'aboutissement de l'activité belge, importe à notre salut national et individuel: Il ne s'agit pas de se payer de mots ni de céder à l'émotion d'un instant. Si le sort d'Anvers allait être compromis, bien plus, s'il ne devait être assuré dans une ampleur mesurée à sa taille, ce serait en vain que nous aurions tout subi, depuis l'été 1914. Le cas est net et circonscrit, limité, précis et réel, on peut le palper du doigt comme la plus existante des contingences. Il intéresse la Belgique mais aussi l'Entente, et l'une sans l'autre, avant vingt, ans, pourraient avoir de nouveaux so'uicis du côté de l'Est, car l'Allemagne vaincue, humiliée, déçue ne sereut-elle pas, demain-, une Allemagne plus forte que jamais, agrandie peut-être des dépouilles autrichiennes, tandis que lentement et non sans heurt naîtront, à l'Orient, les nationalités nouvelles dont pour être des parrains nous aurons charge, longtemps avant que d'en retirer profit. **k Voilà pourquoi le dernier livre de M. Charles Stiénon, Anvers et l'Avenir de l'Entente (éditeur-, La Nouvelle Librairie Nationale, Paris), qui étudie le problème d'Anvers, arrive à son heure. L'avenir dépendrait-il de nous seuls, que 'a tâche demeurerait redoutable. Mais d'autres ont voix au chapitre et sans eus, à un point dé vue international, nous demeurerions impuissants. Quelle sera l'attitude de nos grands alliés et. surtout, que décideront la France et l'Angleterre-, au moment de fixer leurs arrangements économiques ? Ils doivent demeurer unis et ne cesser de nous compter avec eux, sans cela, en réalité, ce ne serait pas l'Allemagne qui aurait perdu la guerre, car gagner la guerre c'est s'assurer l'après-guerre, quelle que soit la teneur du plus sage des armistices. Et l'avenir d'Anvers devient alors capital. Esprit objectif, épris des réalités coor-d&ïHV*0» wm: crranrtAs idées générales. PREMIERE AIMEE. — N° 262 %mG ttftàÉéM' î W XSfffiXÊËÈl&Si N MARDI "10 DECEMBRE 1918 w. .- - r 1-11 . - ■ I ' I - — . .. , / - I. , I II. Il I .<1 1-inr- rvr-i '■ ■ rrn.T|-| ,7

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title La nation belge: journal quotidien d'union nationale belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1918 to 1956.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods