La nation

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s.n. 1914, 03 June. La nation. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/d795718h00/
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ANNEE. N° 18. — le Numéro : 5 centimes. Affilié à l'Union de la presse périodique Belge. Mercredi 3 Juin 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. » Journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « Pour Ïïi Culture Française. » ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs; Étranger : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles Téléphone B 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. ANNONCES : On traite à forfait. La Bible l des Flamingants d u L'Opinion, de Paris a publié des interviews de nos flamingants les plus ^ notoires. Leurs déclarations, quoique | rédigées en bon français par MM. Du-crocq et Louis Dumont-Wilden, paraissent peu claires et réticentes. C'est c que, en présence d'écrivains français, les flamingants dissimulent leur gallo-phobie.Tous les personnages questionnés protestent de leur attachement pour la langue et la culture françaises; et, à les entendre, plus d'un français averti du mouvement flamingant véritable, juge légitimes les revendications « moeder-taliennes. » Voilà pourquoi il nous a paru utile, voire nécessaire d'attirer l'attention sur un livre qu'à juste titre l'on peut dénommer la Bible des Flamingants. Ce livre intitulé Op 't Eksterlaar ( 1 ) a été écrit par M. Sleekx, un des premiers et des plus farouches flamingants gallophobes qui furent. L'auteur se targue d'avoir rapporté fidèlement des idées émises au cours des réunions d'une demi-douzaine de littérateurs anversois de renom, imbus de cette opinion erronnée que la propagation de la langue et de la culture françaises en Flandre est néfaste. Paru pour la première fois à Qand en 1863 cet écrit garde toute sa valeur d'observation et d'application, comme aussi l'estime de nos adversaires. Pour contrebalancer les opinions captieuses recueillies par l'Opinion, c'est rendre service à l'œuvre de vulgarisation de la langue et de la culture françaises que de résumer ici la Bible des Flamingants. * ♦ * Des sept chapitres qui la composent, six ne sont que les parties détachées d'un réquisitoire contre la France, sa culture et sa langue.Qu'on en juge par le résumé fidèle que voici : CHAPITRE 1er. Où il est démontré qut l'éducation française des jeunes filles aux pensionnats francisés est démoralisatrice. — L'écrivain raconte l'odyssée d'un sculpteur anversois, qui sur le conseil de sa fiancée —jeune fille de riches bourgeois — s'en va séjourner quelques années à Paris, afin de se perfectionner dans la langue française « l'idiome à la mode » (de modetaal [î/c]), que cette jeune fille a appris au pensionnat. Hélas! L'éducation à la française de cette pimbêche en a fait un être amoral. Pendant l'absence de son promis elle se fait enlever par un commis-voyageur, beau parleur, mais sans nulle sorte de j probité, un français, évidemment ! c Ii s CHAPITRE II. r Biographie d'ivrognes, incorrigibles t: buveurs d'eau-de-vie, breuvage des ç diables que la France a répandu dans ti toute l'Europe I (p. 67.) c CHAPITRE III. Sur la complexion de la race française. — Quelles sont les qualités des p Français? Leur esprit d'invention? Ils fl ont inventé le vaudeville et le cornet à a piston (sic). fi L'esprit français? Il est inférieur à le l'humour des anglais Les calembours, s les jeux de mots, les quiproquos ne cl peuvent constituer l'esprit d'une race. ç — Et l'esprit de Rabelais, de Molière, de Scarron, de Beaumarchais? s — Ces écrivains sont morts et n oubliés ! (?) Leur esprit est devenu du g e (l) L'on nomme ainsi un petit hameau situé à l'Est d'Anvers, entre les villages Deurne, Wom- S melgem et Borsbeek. Ce fut naguère un vrai baar, ® c'est-à-dire une contrée en friche d'aspect sauvage. Présentement il est devenu un lieu de villégiature, -des châteaux, des maisons de campagne y sont édifiés. D'autre part, la foule y est attirée le rr dimanche dans des guinguettes.renommées, pour la leurs boissons et leurs victuailles. C'est dans une b. de ces guinguettes que fut conçue la Bible des el Flamingants. » rococo pour les Parisiens. D'ailleurs il n'y a plus en France un public capable de communier avec la beauté de ces œuvres (p. 133.) Et Paris? La Ville-Lumière? C'est une enseigne de clinquant qui éconduit les badauds riches à l'étranger (p. 134). Voici maintenant un jugement mis dans la bouche d'un français selon le cœur des flamingants : « Paris est une belle tête sur un corps hideux qui rappelle l'image du rêve de Nabuchodonosor,à cette exception près, qu'ici non seulement les pieds, mais tous les membres sont faits en terre. Et lorsque je rapproche les villes de vos provinces riches et animées des chefs-lieux de nos départements anémiés, dépourvus d'industrie et de commerce, mon âme est envahie d'amertume, et je condamne l'esprit centralisateur qui sacrifie le progrès de toute une race au développement d'une seule ville... » Que pensez-vous de l'influence de la civilisation française? L'on ne peut la nier. Elle existe, mais le vrai flamand (lisez le farouche flamingant) doit l'entraver ! (p. 138). Car, cette influence menace l'existence personnelle des flamands. Voilà pourquoi les flamands qui exaltent la civilisation française, sont des citoyens indignes, des rénégats! CHAPITRE IIII L'infériorité des écrivains flamands d'expression française. Les écrits d'un auteur qui s'exprime dans un idiome autre que sa langue maternelle seront toujours inférieurs. Son cœur n'a pas pu coopérer' à la' conception de i œù-" vre. Le sentiment en est absent. Cette littérature est lourde, dépourvue de style, insipide! (1) D'autre part, les écrivains flamands d'expression française n'accomplissent pas leur tâche, qui est celle d'éduquer le peuple. Ils doivent s'ingénier avant tout à pénétrer les mœurs des peuplades régionales flamandes. Là-dedans réside leur force de moralisation. S'ils cherchent l'inspiration ailleurs, forcé-forcément leurs ouvrages deviennent des pastiches. 11 est dommage que par la facilité des communications les mœurs tendent à s'uniformiser. De l'éducation littéraire du peuple flamand? Elle est nulle. Faut-il que les écrivains flamands s'abaissent jusqu'au niveau de compréhension de leurs lecteurs ou importe-t-il que ceux-ci par des études préalables soient mis en état de s'élever jusqu'à la hauteur de vue de leurs auteurs! La Bible ne résoud pas cette question. CHAPITRE V. A l'instar de la France. — Du préjugé des Flamands et particulièrement des ouvriers flamands de croire qu'il leur faut aller à Paris pour accomplir leurs connaissances techniques et pratiques. L'ineptie des enseignes françaises en pays flamand et des inscriptions de cette sorte : « Professeur de coupe géométrique ; Modes de Paris! » CHAPITRE VI. Du caractère d'un Français.— Au point de vue moral, selon la Bible des flamingants,les Français sont inférieurs aux Anglais. La plupart des familles françaises riches dépérissent parce que leurs descendants ne veulent pas poursuivre le travail industriel ou commercial enlrepris par leurs aïeuls. Le français est versatile et présomptueux. Sur ce, fermons le livre Op 't Eksterlaar dont nous recommandons vivement la lecture à tous les antiflamingants, aux flamands et aux français enclins à ne pas croire aux sentiments gallophobes des disciples de Willems et de Sleekx. Jean LAENEN. (1) Ainsi s'exprime « La Bible des Flamingants» mais avouons qu'à la date où écrivait M. Sleekxs, la Belgique ignorait encore Maeterlinck, Roden-bach, Van Lerberghe, Emile Verhaeren, Elskamp, etc. Que de démentis à cette prophétie. ONE FLËGHË DE MON ËAiilS j'avais eu, jadis, un arrière petit-cousin sous-germain, lequel, après de multiples avatars, était devenu une manière de valet-de-pied à la cour du roi de Danemark. Qrâce à la recommandation de ce parent éloigné, j'avais fait traduire en langue Scandinave mon premier roman, qui remporta en cet idiome un succès aussi foudroyant qu'il avait été nul en français. Nul n'est prophète en son pays... Je ne pouvais manquer, en conséquence, d'être invité à la réception des souverains danois au Palais de Bruxelles. Et, comme je me promenais dans les salons, je me trouvai soudain nez-à-nez avec la * grande-maîtresse des dames d'honneur de Sa Majesté la reine Alexan-drine », Mademoiselle de Kattekop-Qrootescholl...Après les salamalecs d'usage et après m'avoir chaudement félicité a propos de mes romans, la « grande maîtresse » me déclara qu'elle aimait beaucoup Bruxelles, que le Parc était bien joli, les soldats d'allure très martiale et qu'elle ne cracherait — certes, non 1 — pas dans un verre de faro ou de lambic. — Les chiens des carabiniers sont de bien beaux animaux, vos chevaux également... mais il y a une bête que je n'ai pas encore vue... — Ah !... Laquelle, je vous prie ? — Un flamingant !... Est-ce que ce n'est pas une bête avec de longues pattes et un long bec ? — Mon Dieu, Mademoiselle, je vous dirais qu'il y a des flamingants avec de courtes pattes, qu'il y en a de grands et de petits, de gros et de maigres, et qu'en fait de bec, ils ne l'ont ni long ni court, mais qu'ils ont surtout une sale g...! — Oh ! Monsieur !... On m'a dit que ces bêtes n'aimaient pas la langue fran-rpjsp pf nii'py^g t^rpb^'pnt,iiang.t de folie furieuse lorsqu'on parlait cette langue devant eux. Est-ce vrai ? — Parfaitement exact, Mademoiselle .. — Comme c'est drôle ! Chez nous, au Danemark, on est heureux quand on peut parler français ; tous les gens instruits le connaissent... — Le Danemark, Mademoiselle, est un pays civilisé ; la Flandre, pas ! — Comment est-il possible de trouver de pareils Barbares au centre de l'Europe !... — Dites des sauvages ou des fous... — Et le gouvernement?... Il tolère cela ?... — Il les protège, Mademoiselle... comme les idiots, dans les Indes, sont honorés et placés sous la protection des lois, ainsi les flamingants ont toutes les faveurs ; ces gens sont véritablement tabous ; qu'ils prennent garde que les Wallons ne soient aussi bientôt à bout. La « grande-maîtresse » daigna sourire de ce jeu de mots et, après avoir échangé encore quelques balivernes, je pris congé de Mademoiselle de Kattekop-Grootes-choll en lui promettant de lui expédier, comme spécimens de flamingants, les squelettes d'Helleputte et de Borginon, à l'usage du Musée d'anatomie de Copenhague.LE PARTHE. ÉCHOS Il faut déchanter Dire que nous avions encore des illusions !... Hélas ! il faut en rabattre et les électeurs flamands ne valent décidément pas que l'on s'y intéresse. Dans notre dernier numéro, nous disions que jM. Gielen, le député gallophobe du Limtourg, plus connu sous le sobriquet de n Légitimus flamingant" avait été battu aux dernières élections et nous disions toute notre joie de la bonne nouvelle. Il n'en est rien : la liste sur laquelle figurait le nom de M. Gielen a bel et bien été battue, mais grâce aux votes de préférence que M. Gielen a recueillis, c'est un autre candidat de la liste qui a été éliminé. Le Limbourg vient de se grandir par ce geste de sympathie et d'estime à l'égard de l'olibrius qui fut hué par la Chambre entière lorsqu'il s'écria avec le tact exquis qu'on lui connait : u La France est un pays pourri ! n L'on ne pourrait évidemment en dire autant du Limbourg, n'est-il pas vrai ? Vive le Limbourg, Messieurs ! Verhaeren n'a pu voter Le ridicule, le grotesque même ne tuent pas en Belgique. Voici belle lurette que nous le savions ; mais tout de même nous espérions que la mauvaise plaisanterie jouée à Emile Verhaeren était finie. Détrompez-vous : les joyeux cuistres qui se sont avisés de contester à Verhaeren sa qualité de Belge sont parvenus à l'empêcher de voter. Voici comment : Par jugement rendu le 4 mai dernier, la Cour d'appel avait décidé que le poète fournirait les pièces établissant sa nationalité. Ce qui fut fait. Mais selon la loi électorale. Emile Verhaeren devait, cinq jours avant la date du scrutin, être convoqué. Il ne le fut pas : c'est le samedi que le bourgmestre s'aperçut qu'on allait adresser au poète sa convocation. De tes enfants sois fier, ô mon pays ! Il ne s'agit pas bien-entendu d'être fier de Verhaeren (est-ce que ça compte, un poète ?), mais des illustres ei joyeux drilles qui ont cru très intéressant de contester à Verhaeren une qualité qui lui est reconnue dans l'Univers. C'est égal, s'il y a en Belgique encore quelques hommes n'ayant pas stibi la déformation politicienne, le rouge de la honte doit leur monter aux joues. Quant à Verhaeren, c'est sans le moindre déplaisir, je vous l'avoue, que nous le verrions aller rejoindre en France son compatriote Maeterlinck. Les artistes chez les peuples qui les aiment ! Nous, nous n'aimons que la race glorieuse des politiciens, des imbéciles et des pitres ! * * •* Le Congrès des médecins de langue française Bruxelles recevra, du 30 septembre au 4 octobre de cette année, la visite d'un grand nombre de médecins. C'est, en effet, notre capitale qui a été désignée comme siège du XIVe congrès des médecins de langue française. Ce congrès, un des plus importants en la matière, a obtenu le haut patronage du roi et de la Les sommités médicales de Paris, de la province française, de la Suisse, de la Belgique et de nombreux autres pays présenteront des rapports sur des questions d'actualité.C'est la seconde fois que la Belgique a l'honneur de recevoir cette assemblée. Le VIIe congrès eut lieu à Liège en 1905 ; le XIIIe à Paris en 1912. * * * Impudence flamingante L'Union flamande du Commeice d'Anvers a eu l'outrecuidance d'adresser, en flamand, s'il vous plaît, une requête à l'Administration communale de Liège lui demandant de traduire en moedertaal les inscriptions que la Ville mettrait sur son stand à l'Exposition de Lyon. On comprendrait encore de réclamer une traduction allemande à Berlin ou anglaise à Londres, mais du patois flamand en France! Aussi, à une interpellation du conseiller M. Julien Delaite, à la séance de mardi du Conseil communal, M. l'échevin Fraigneux a répondu : « Si l'on fait à ces messieurs l'honneur d'une réponse, on leur dira que l'on considère leur lettre comme une plaisanterie du plus mauvais goût ». C'est très bien envoyé ! La Meuse. * * * Le péril allemand Le " Manuel Pangermanique ", dont les données sont généralement très précises, publie la statistique suivante au sujet du nombre des nationaux allemands résidant à l'étranger : France 500,000 Russie 1,800,000 Angleterre 100,000 Danemark 50,000 Roumanie 50,000 Turquie 15,000 Indes-Néerlandaises 50,000 Indo-Chine 4,200 Chine 4,200 Egypte 12,000 Canada 360,000 Etats-Unis 2,666,990 Brésil 400,000 Argentine 40,000 Chili 10,724 Le " Manuel Pangermaniste " n'indique pas le nombre d'Allemands qu'il y a en Belgique. Est-ce que par hasard notre pays ne serait pas considéré par lui comme un pays étranger? Cela ne nous étonnerait pas : les pangermanistes ont toutes les audaces. * ♦ Un livre gai Nous lisons à la page 64 d'un almanach mondain « Bruxelles sous la main » très élégamment édité; la liste suivante des notoriétés du barreau ; nous la publions ci-des sous in extenso, voulant en laisser toute la saveur à nos lecteurs. Tout ce que dit l'auteur de cette page immortalisant les personnalités de notre barreau bruxellois, n'est en rien exagéré, ni désobligeant; mais l'auteur de l'almanach en voulant être très agréable à ces maîtres et ce à leur insu, cela ne fait nul doute, à perdu de vue que la modestie doit être une des vertus professionnelles de l'avocat,au respect de laquelle le conseil de l'ordre veille avec une vigilance qui lui fait honneur. Voici la pagë 64 de l'almanach : Notoriétés du barreau. Marcel Balot, 13, rue du Pont-Neuf. Intelligence. Activité. Clientèle italienne et française. Victor Bonnevie,9, rue des Quatre-Bras. Spécialiste de la Cour d'Assises.. Henri Botson, 1 1, rue de Suisse. Ancien bâtonnier d'Appel. Procès d'entreprises et d'expropriations. Alexandre Braun, 102, rue du Prince Royal. Ancien bâtonnier d'Appel. Gros cabinet d'affaires. Léon Delacroix, 100, rue de Stassart. Avocat du gouvernement. Savant jurisconsulte.Gaston de Levai, avenue de la Toison d'Or, 84. Conseil des Légations d'Angleterre et des Etats-Unis d'Amérique. Jacques des Cressonnières, 23, rue de l'Union. Brillant et séduisant orateur. Maurice Despret, 41, rue Jean Stas. Ancien avocat de Léopold II. Clientèle aristocratique. Eugène Hanssens,60, rue Saint-Bernard. Jurisconsulte de premier ordre. Professeur de droit à l'Université. Gros procès d'Appel et de Cassation. Alphonse Leclercq, 81, avenue Louise. Très important cabinet d'affaires d'Appel et de Cassation. Edmond Picard, 51, rue Ducale. Ancien bâtonnier de Cassation. L'oncle — sinon le père — de l'âme belge et du Palais. Charles Woesie, ancien bâtonnier de Cassation. La science du droit unie à celle de,la paro'<* N'est-ce pas que c'est joli! En ce qui concerne la magistrature, « ses notoriétés » sont beaucoup moins nombreuses et « Bruxelles sous la main » n'en signale que trois à la page 63. Servais,conseiller à la Cour de Cassation, le père spirituel des noces mystiques de la chasse et de l'enregistrement. Le père naturel des codes. Nys, conseiller à la Cour d'Appel. La science du droit des gens mise aux services de son pays. de Hoon, 1er avocat général à la Cour d'Appel, avocat et général... en flamand bien entendu. Décidément Bruxelles sous la main doit être le vade-mecum des gens gais. Vivre chez soi, Visiter les autres Emile Boutroux, le philosophe bien connu, l'un de nos plus illustres immortels, vient de faire, à l'Université de Berlin, une superbe conférence sur le « lien intellectuel qui unit les Français aux Allemands ». Le savant parla d'abord de cet étonne-ment que doit éprouver un Français, chaque fois qu'il cçntemple « l'intellectualité allemande ». Quel idéalisme et quel réalisme s'unissent en elle. Faut-il donc dire, comme certains penseurs : « Quel contraste? » Boutroux n'est pas de cet avis. Il voit, au contraire, dans cet antagonisme apparent, l'expression d'une seule et même tendance. L'esprit allemand, dit-il, conçoit en puissance, puis s'abaisse, étudie les choses matérielles et, par cette étude de la matière et des forces précises, son esprit acquiert un nouvel élan d'idéalisme. Il cite Kant, Beethoven, Wagner. De là aussi, chez les Allemands, cette tendance au bonheur individuel, mais qui fait presque toujours place à l'amour de la généralité. Puis Boutroux analyse l'esprit français, qui ne conçoit pas l'homme comme une entité, une valeur purement philosophique, mais comme un objet éminemment perfec-tionnable, et que nous devons tâcher d'améliorer toujours. De là chez les Français cet amour de la forme, de là cette beauté, cette précision de la langue française, de leur philosophie et de leur science. Boutroux parle enfin de l'aide que peuvent se prêter l'esprit allemand et l'esprit français. Car, malgré toutes leurs divergences, ils se complètent. Les Français peuvent prendre aux Allemands cette contemplation de l'infini de la nature, cette force qu'un groupe peut acquérir par la subordination des individus. D'autre part, l'esprit allemand pourrait avantageusement étudier chez les Français cet amour d'une culture essentiellement humaine et cela pour elle-même ; car elle est la seule condition du rapprochement des différentes nations. Les Allemands peuvent encore apprendre des Français, cette joie d'une forme parfaite, qui vient chez eux du désir de s'adapter aux diverses intelligences. Cependant, et ceci nous semble tout à fait remarquable, cependant, nous dit Boutroux. ne fusionnez pas ces intellec-tualités allemande et française, si originales et si fécondes; ces types de l'esprit humain, gardez-vous bien d'en faire un « affreux mélange », une nouvelle combinaison médiocre et « middelmatique » comme on dirait en Belgique. En un mot, vivons entre nous. L'expérience du cosmopolitisme n'a pas réussi à la France, disait dernièrement notre collaborateur Georges Beuvillers. Mais visitons les autres, tâchons de les comprendre et ne soyons pas exclusifs. De temps en temps, oublions les misères politiques et les'haines de races et laissons venir en nous la sainte philosophie.Et si les peuples sont différents, les grandes intelligences se trouveront partout des sentiments et des pensées communes.Et peu à peu l'intelligence des foules, elle aussi, ne doit-elle pas croître et s'épanouir plus joyeusement et devenir semblable à celle des philosophes. Les peuples ne devront-ils pas se comprendre ? Ainsi les deux côtés d'un triangle écartés à la base se rapprochent, à mesure qu'ils s'élèvent vers le sommet. La France toujours fut à la tête des nations, quand on lutta pour la fraternité et l'entente et si elle est aimée à l'étranger, c'est pour sa culture essentiellement humaine. O. MICHAËLIS. La Morne Dèche Le Times constate que l'Angleterre ne s'intéresse que faiblement à la conservation du champ de bataille de Waterloo. Les souscriptions sont loin d'atteindre la recette assurée au moindre match de boxe. Serait-ce parce que les manifestations projetées prennent un peu trop le caractère d'une glorification de la Sainte Alliance, perdant ainsi celui d'une entente internationale, d'un effort vers la pacification ? Ainsi s'expliquerait l'attitude de l'Angleterre.Cette nation essentiellement pratique ne tient pas, actuellement, à troubler son entente cordiale avec la France. L'Angleterre est le pays des hommes d'affaires. Si Napoléon ressuscitait, le Roi Georges ne le ferait plus conduire à Sainte-Hélène : on le mènerait, en grande pompe, au palais de Saint-James et, dans des toasts attendris, on promettrait la paix au monde. Wellington recevrait la Grande Croix de la légion d'honneur et Cam-bronne la Jarretière. Cet exemple, venu d'outre-Manche, justifie l'appréciation que nous avons faite du projet de glorification en l'honneur des Belges morts dans les rangs des armées alliées. Nous avons dit qu'on oubliait ainsi nos concitoyens tombés sous le dr.-peau français. Ancun d'eux, de part et d'autre, n'est mort pour la « patrie belge ». La « patrie » n'est sortie du tombeau qu'en 1830. Les Belges de Waterloo avaient droit à l'hommage dû à des victoires de la guerre — et rien de plus. Mais les promoteurs du centenaire de Waterloo n'ont pas assez apprécié ces nuances, de là leur insuccès. A l'Angleterre indifférente, à la Belgique sceptique, faudra-t-il ajouter l'Europe désintéressée? Peut-être est-il temps encore de remettre toutes choses au point. A la place du lion grotesque, ouvrant une gueule menaçante vers la France, à ce symbole de la gloriole néerlandaise, substituons un monument élevé à la Paix et à la Liberté. Il protégera contre l'oubli les victimes de la guerre : il inspirera aux peuples l'horreur de l'esprit de conquête, et cela conviendra surtout à la Belgique. H. F.

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