La nouvelle Belgique

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27 November 1915
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rolEMIERE ANNEE, — N" 5. f 2L.O Nuiaiéi'o : 10 CeiattrneS —~—~ SAMEDI 27 NOVEMBRE 1919 La Nouvelle Belgique RÉDACTION & ADMINISTRATION 11, rue Molière (avenue de l'Opéra), PARIS (1") POUR U PUBLICITÉ S'ADRESSER AUX BUREAUX DU JOURNAL Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. PARAISSANT LE SAMEDI t Direetour : ERNOTTE^ ABONNEMENTS ï Trois mois Six mois Un 9M Finance, Colonies, Protectorats...» 6 fr, 12 fr. 24 fr.} Étranger»» »•**»»•****• SM.'r. Î8fr, 36 fr© ADRESSER LETTRES ET MAJ^ITÀTS Âu Directeur de la NOUVELLE BELGIQUE, 11, rue Molière- ETRE OU NE PAS ÈTRE NOILA LA QUESTION ■ a j*. Il n'y a pas moyen d'en démordre, une fois le dilemme posé : être ou ne ^ pas être. C'est un peu, comme on voit, la leçon d'IIamlct, mais qu'un peuple • entier se récite tandis que sur les champs de bataille il joue ses desli- ^ nées. Etre ou'ne pas être ? Chez nous, ■ en Belgique, où on se satisfait de peu, on « était » . Y avait-il autre chose au tlelà ? Des dangers couraient-ils le long des frontières ? Il importait si j, peu ! Ne me parlez pas de la guerre, disait-on. El on n'en parlait pas. Tenez, je vais vous dire une his- j loire. Elle n'est pas bien vieille. Beau-coup l'ont connue avec moi. Des affi- 0 ches furent un jour placardées sur nos j( murailles où l'on voyait entre le coq j gaulois et l'aigle allemand une Belgique envahie, ruinée et sanglante. ^ L'œuvre était d'un parfait artiste, ^ l'inspiration d'un excellent citoyen qui t avait jugé bon d'y joindre, en majus- j. cules imprimées, l'interrogation : Bel- c ges, êtes-vous prêts ? Ce que voyant et r lisant chaque jour au passage, des ^ femmes se trouvèrent mal, des hom- „ mes dérangés dans leur digestion. Un e niais poussa des rugissements dans un ] journal de province et se boucha les f yeux : cachez ce sein que je ne sau- j rais voir. L'affiche était d'un mauvais j goût, ma chère ! Avec sa vision d'é- e pouvante sur un fond d'incendie, on j la comparait aux funèbres peintures r qui ornent les musées d'anatomie sur r ïes foires et qui empêchent les enfants c 'de dormir. Bref, on la couvrit de pla- v cards blancs. C'est resté un mystère, } pour moi du moins, que cette volonté r supérieure et systématique qui endor- j mait tour à tour chacune de nos vigi- , lances. On ne parla plus des affiches ( mais bien de l'Exposition de Bruxelles ( pu de Gand, je ne sais plus au juste, j A quelques années de là, nous eûmes t la guerre. Nous l'avons encore et mon < histoire est véridique. Je n'y ai rien t poussé à la caricature. , La Belgique, avant d'être une terre ] 'd'héroïsme, fut une terre de sottises ] comme il en existe partout où le peu- ï pie se fait à lui-même la loi. Là où le ] citoyen s'administre en ses domaines j et dans la sphère de ses compétences, j l'intérêt et le savoir s'allient pour lui 'dicter des règles salutaires. Là où il tient souverainement, et " (j'insiste sur cet adverbe en sorte qu'on , ne me puisse taxer d'auloeralisme, les , 'directions politiques,, militaires et financières du pays, il n'agence que des catastrophes. La Grèce antique n'y a j pas vu plus clair. C'est une misère de ] voir un historien de la qualité et de la pénétration de M. Alfred Croise!,, égre- ! ner des éloges aux démocraties de l'antiquité tandis qu'il en dénombre les erreurs. Comme une idée en suggère une autre, le nom d'Alfred Croi-set me fait souvenir de Godefroid Kurth. Sa préface de la « Cité de Liège au Moyen Age », qui est d'ailleurs un maître ouvrage, établit le bilan fort jjuste de ce que l'esprit démocratique liégeois accumula de ruines en quelques siècles. Nulle part il n'avoue la conclusion de ses recherches, transparente à qui les suit, à savoir comment une direction royale héréditaire eût fait de la Principauté un domaine comparable à la Flandre des ducs de Bourgogne. Mais voilà.On n'aime guère à quitter les idées qui ont vécu de .vous une bonne part de la vie. On ne Jes. désavoue jamais en entier et c'est tant pis. C'est tant pis parce qu'il arrive un temps où les jeunes générations qui ont encore à choisir voient clair, tout à coup, dans le jeu des disciplines. On dira qu'elles ouvrent leur esprit à des tromperies différentes, mais tromperies tout de même. Quelle erreur ! Il y a dans la pensée humaine des 'ères de clarté et des ères d'obscurcissement. Nous sortons tout doucement, poussés par trop d'expériences et la sagesse de quelques hommes, d'une de ces périodes où l'esprit humain s'est trouvé obscurci.' ! Le règne de la lumière, comme on 'disail au mauvais vieux temps, ne me paraît avoir été qu'une longue nuit 'd'où nous a lirés le canon des Prussiens. Je demande à faire commencer cette nuit, ou tout au moins son crépuscule, quelques années avant la Résolution, du temps où l'Encyclopédie, ■tendant à la science et à la critique '^Universelle, détruisit le principe des 'compétences en matière scientifique, ; pour arriver plus sûrement à l'attein-' dre dans le domaine politique. On dira plus tard si la guerre actuelle ne clôt pas pour le monde entier l'ère de la Révolution. C'est fini du citoyen-roi ! Cela nous a coûté trop de sang , [ et de larmes. C'est fini de la démocratie ! On s'en aperçoit en Chine où elle [ est d'hier, en Suisse où elle est de tou-; jours mais où la neutralité permet de 3 profiter des événements actuels pour en extraire des lumières qu'il serait ' criminel pour nous d'utiliser à pré-' sent. 1 II est heureux toutefois que l'esprit sagace et critique de M. Fernand Neu-1 ray les ait aperçues. Mais, va-t-il,com-' me Kurth, les signaler au monde et puis les laisser s'éteindre sans profit ? M. Fernand Neuray criera-t-il avec nous : Vive Albert I", roi de Belgique! ou bien, comme autrefois, avec les par-s lementaires : Vive Albert I°r, roi des f Belges ? Ni l'un ni l'autre. Il .se taira. Il prendra son temps. Nous ne pouvons sou-haiter qu'en une journée cet écrivain 1 dont nous suivons depuis tantôt un an la lente mais certaine évolution, s'ac-" corde à nos principes.Si j'osais lui don- I ner un conseil, ce serait de reprendre s pour une journée le livre de Sembat : « Faites un Roi, sinon faites la Paix », n et de contrôler par la guerre actuelle II la solution que les événements ont s fournie au dilemme lapidaire. Il y a belle lurette que nous avons choisi le s Roi et la Bataille, puisque la bataille est un de ces accidents qui, sans ap-11 partenir à l'essence de la nature llu-s maine, lui sont eo-existants à tout ja-: r mais. Or pour organiser la résistance s d'un peuple à la poussée des appétits voisins, c'est le Roi qu'il faut, le chef !> héréditaire et souverain. Ces nuées ro-e mantiques dont on aveugla ma géne-ration ont fini par se dissiper. Nous L" avions tous appris à l'école la formule s de Sieyès : Qu'est le-Tiers-Etat? Rien. :s Que veut-il être ? Tout. Et pour nous, le Parlement c'était le Tiers-Etat, c'é-iS tait la victoire qui se continuait. Hélas! 11 Comparez à l'heure présente les résul-n tais acquis chez nous par la politique royale et ceux qui furent, l'œuvre du e Parlement et voyez, monsieur Fernand :S Neuray, s'il ne convient pas de dire : t_ Vivent les Rois de Belgique ! puisque e Etre ou ne pas être, c'est toute la ques-:S lion, et que nous voulons être, n'est-ce '> pas ? ii PRINCEPS. idi : de POUR NOS OFFICIERS j» La, durée de la guerre vous a permis ta de faire des économies. Ne les exposez m' pas, par imprudence, à se perdre. Ne les laissez pas inutiles; par insouciance. SOUSCRIVEZ A L'EMPRUNT DE LA VICTOIRE ^ Le nouveau 5 % donne un rendement pe de 5,73 % ; il est émis à un prix qui in laisse une importante marge à la, haus- m se ; il est exempt d'impôt, enfin son in- bl convertibilité jusqu'au 1er janvier 1931, P4 permet, aux souscripteurs de jouir pen- lo dant quinze ans de l'intérêt copieux ^ qu'il procure. sc LES BALLES D'ARGENT fc . . . m tuent les Boches aussi sûrement que e LES BALLES DE MAUSER p< Souscrivez à l'Emprunt de la Victoire te —— n. CALOMNIE POSTHUME \ il Lord Redesdale vient de publier en deux volumes. « ses mémoires '». La presse an-■ glaise toute entière reproduit comme de ; coutume des' extraits de ce « vient de pa-raltro » et leur assure une large publicité. On comprendra l'indignation des Belges qui . ont vu ainsi s'étaler dans toutes les biblio-graphies et les revues, la petite saleté sui-; vante découpée dans les' bavardages auto-biographiques du « Right honorable Lord ». « On chuchote,dit l'auteur, et c'est même un ' 3 secret découvert (an open secret) qu'il existe £ " des preuves documentaires qui démontrent q , que le roi Léopold était engagé à fond avec j l'Allemagne, et qu'il était préparé, non sans 0 , récompense, à permettre il l'Allemagne d'en. c " vahir la France par la Belgique. » 1 Comment de pareilles ignominies peu- c vent-elles être acceptées' et reproduites ? 9 , Des documents découverts au ministère des ® Affaires étrangères, ù Bruxelles, après l'oc- 1 e cupation, et dont les Boches ont fait grand ? •t état, n'établissent-ils pas: au contraire, que 1 ,- sous le régime du roi Léopold, le gouverne- 1 r ment belge avait examiné, avec l'attaché t militaire anglais:, l'éventualité d'une agrès- £ sion allemande et les mesures défensives 1 nécessaires '1 1 Il nous, semble qu'il est du devoir du gou- ] p vernement belge de protester hautement ( contre les racontars de ce Lord peu scru- i :S puleux. e La NouveUt Belgique LA BELGIQUE |lc ET 'g L'ENTENTE CORDIALE £ n Noire collaborateur et ami M. Louis Du- r< mont-Wilden a donné à la revue La Re- ic naissance, ce remarquable article que nous P' nous devons de reproduire. d v, M. de Belhmann-Holhveg qui dans les C; explications qu'il invente après coup pour p, justifier sa politique, n'en est pas à une. u contradiction et un sophisme près1, a dé- ^ claré tout à la lois, que l'Allemagne ne cherchait en Europe à exercer aucune hé- s, gémonie et qu'elle voulait briser à jamais q le système d'équilibre « où l'écrivain an- j,-' glais Bernard Shaw avait vu justement l'o- b: rigine de guerres sans cesse renaissantes ». g Le chancelier de l'Empire allemand, s'ap-puyant sur l'autorité d'un humoriste qui C( toit profession de vendre des paradoxes, q voilà certes un spectacle qui amusera les p historiens de l'avenir s'ils: sont encore sen- c] sibies i l'ironie. Mais pour étrange qu'elle p puisse paraître en sa forme, cette déclara- j-, lion est cependant un aveu précieux. d, Si l'Allemagne ne désire pas exercer a l'hégémonie, elle n'en veut pas moins cri- d, ser le système politique qui l'empêcha de n l'exercer ; il apparaît donc de plus en plus' ri clairement même aux yeux des neutres les p plus , obsédés par l'illusion de la itoute-puis- q gance de l'Allemagne, que c'est la Quad-vi- rj pie-Entente qui a repris la politique tradi- Ci tionnelle de l'Europe — la seule qui per- p mette à des peuples égaux en civilisation r, de vivre en harmonie contre le vieux rêve impérialiste qu'on croyait à jamais t oublié. n Sans s'abandonner aux dangereuses chi- ri mères qui pourraient nous faire croire que a cette guerre sera la dernière .des guerres, p on peut entrevoir, dans le but lointain que. < poursuivent les Alliés, le rétablissement de - ]; l'équilibre européen sur des bases plus sta- i; Mes-, plus nettes que celles que lui avaient l données précédemment des rivalités im- g puissantes à triompher les unes des autres, (i Quel sera exactement dans ce nouveau système politique, le rôle de chacune des p nations qui luttent i présent côte à côte ,, avec une égale détermination? Nul ne pour- i, rait le dire aujourd'hui, mais il varatt je r plus en plus évident que l'Entente Cor- q diale, l'union de la France et do l'Angle ..* terre, y exercera une action prépondérante. c La place que las deux pays occupent dans a la civilisation universelle, le rôle qu'ils: ont s joué dans la conduite de la guerre, tant au p point de vue diplomatique qu'au point 0e p, vue militaire, leur passé et leur présent, c leur confèrent des droits et des devoirs spé- p ciaux, et il est évident que le maintien et le y développement de leur union sera, pour ^ l'Europe entière et particulièrement pour ^ les petits peuples la meilleure garantie de g paix, de liberté. g Dès les premiers instants: du grand con- tj flit européen, il est apparu que ce n'étaient ]< pas seulement des puissances, des: armées ti qui se trouvaient en guerre, mais aussi des r idées-, des conceptions différentes de la vie, des formes opposées de l'idéal politique : e d'un côté, le vieil impérialisme à la fois i, ! juridique et militaire, qui sacrifie toujours v l'individu à cette divinité abstraite et bru- e , taie, d'Etat ; de l'autre, les nations qui esti- d 2 ment que la Justice doit être mise au-des- j, a sus de la force brutale et que la peirsonna- n lité des peuples: comme des individus a une d valeur en soi. p Cet idéal, c'est la France et c'est l'Angle- J , terre qui le représentent avec le plus d'é- s - clat. Si l'on tient compte de certaines nuan- t t ces qui sont importantes, mais nullement \ i inconciliables, les deux peuples ont la ( même conception libérale du droit pu- c . blic, le même espoir dans le dévelop- r pement juridique des sociétés, et c'est la I 1 logique intime de leur histoire et de leur s x évolution spirituelle qui, dans le confit pré- c sent, les unit contre le rêve oppresseur du c germanisme. C'est ce qui donne fi leur rôle c sa grandeur, et il faut voir là un des élé- ( ments principaux de leur puissance morale. ( Elle est déjà considérable du fait de leur al- ( lianec, mais il est évident que plus les deux t nations comprendront à quel point leur ( pensée sc complète, plus leur influence in- ] ternationale se fera sentir. i C'est ce qu'ont entrevu avec autant de ; - netteté que de générosité les fondateurs du l Comité de l'Entente cordiale, qui s'est cons- i titué sous' la présidence de M. Emile Bou-troux et auquel La Renaissance consacrait, j il y a quelques semaines, un numéro qui | eut un grand retentissement. L'accueil qui , a été fait dans les deux pays à cette nou- | , " velle association, montre qu'elle répondait 0 à un besoin et que l'on comprenait aussi , bien à Londres qu'à Paris à quel point l'a-'. mi lié des deux peuples fortifierait l'union ( U1 des deux gouvernements. Assurément, cette amitié et cette union se suffisent à elles-mômes, et elles donnent à l'Europe de de-°~ main les plus sûres garanties. Mais qu'on permette à un Belge d'y revendiquer une '.n place pour son pays, et de montrer qu'il a c. quelques titres à y être admis. ° Que la Belgique ait quelque droit à la re-c connaissance des Alliés, ceux-ci l'ont dé-claré assez haut, assez solennellement pour qu'il ne soit pas nécessaire d'insister. Mais u_ c'est l'intérêt même de l'Entente cordiale qui lui commande d'accueillir dans son es sein un pays où la double influence de la )c_ France et de l'Allemagne devra nécessai-ac] rement s'exercer. L'histoire, la nature, les ue intérêts économiques, tout contribue à faire le_ de la Belgique un merveilleux terrain d'en-hé tente pour les deux peuples. Et, délivré dé-53- sormais de l'influence allemande, ce petit es pays, merveilleusement actif et laborieux, nmis qui ne peut vivre isolé, est tout Sis->u- posé à se prêter à un rôle d'intermédiare, int dont il voit très bien, dès à présent, les "U- avantages. La nationalité belge n'est pas artificielle, , licomme «a l'a «t tixaj» «ouvent, • t «wutie (les "Belges eux-mêmes l'ont cru longtemps. r< Vn peu tard venuet longtemps contrariée v: par les circonstances, par l'ambition des d' grands Etats voisins, ou même par la for- rr tune ie ceux de ses princes qui auraient n pu fonder une dynastie nationale, elle a été n< néanmoins préparée par l'histoire. Sépa- n. rées par l'origine et par la langue, les popu- v: lalions flamandes et wallonnes qui la com- al posent étaient poussées depuis des siècles ni à .se réunir, parce qu'elles avaient beaucoup d< d'intérêts communs et qu'elles avaient sou- le vent partagé la même fortune. Mais il n'en qi est pas moins vrai que la Belgique indé- il pendante est, au point de vue diplomatique, si une création rte la France et de l'Angle- le terre E Quand, par la Révolution de 1830, ils se ti séparèrent violemment des Hollandais à g qui les avaient unis artificiellement les trai- ti lési de 1815, les Belges ne savaient pas très si bien par quoi ils voulaient remplacer le ré- si giine détesté qu'ils venaient de renverser. Si quelques-uns songeaient à restaurer d> celle République des Etats belgiques unis d. qu'on peut peut-être considérer comme la q 1 première manifestation encore hésitante èt si en bryonnaire de la nationalité belge, la n pljrtf-'-. d'entre eux souhaitaient de sc voir ei reunis à la monarchie libérale qui venait n de se fonder en France, ou tout au moins d ' do former un Etat qui eût vécu dans l'orbite P de la France. C'est la tendance qui se ma- e: : infesta quand le Congrès national élut pour ti ' roi le duc de Nemours, fils puiné de Louis- ei ; Philippe. Mais les puissances européennes h que le souvenir de Napoléon et do l'impé- b riulisme français obsédait, n'auraient pu e consentir sans renoncer à tout -leur système d politique à laisser la monarchie do Juillet ' reprendre les frontières de l'Empire. Pour — éviter une guerre générale, Palmerston et ! Talleyrand dont le génie diplomatique dominait la conférence de Londres, s'avisèrent d'un compromis' qu'ils surent imposer ; aux puissances malgré l'opposition de la l' usse, èt qui répondait aux vœux secrets p ' et à demi inconscients des Belges. Ce fut q 1 la constitution du royaume de Belgique s indépendant et neutre, sous le sceptre de u Ltkipold de Saxe-Cobourg, candidat de l'An- a ■ gleterre et qui épousa, aussitôt après, une e fille de Louis-Philippe. j 1 - Pendant ses 84 ans d'existence paisible, p ! 1 lîtat ainsi créé montra, par sa prospérité, d ; par sa vitalité, par sa correction interna- u ' tionale, qu'il n'était artificiel qu'en appa- o rence. La guerre a établi définitivement ' que cette nationalité qui s'ignorait, était -A : nolidG qu'on aurait pu le f croire, et que si lè principe de la neutralité avait pu l'endormir dans une trompeuse e ' sécurité, elle était de force à résister aux u 1 plus terribles épreuves. Elle sortira con- ii ; firmée et affermie de la tourmente, mais il fc ' est évident que la neutralité, à laquelle les p ' Belges n'étaient attachés que parce qu'ils ]' 1 y voyaient une garantie de leur indépen- e dance, a vécu. Je ne crois pas qu'aucun e des sujets du roi Albert, après la paix, son- <] : ge à en réclamer les bénéfices et les charges. Ils: ont vu Irop clairement que ce n'é- a - tait pour eux qu'un marché de dupes. Dès f t lors, fout indique que le seul système poli- r ï tique dans lequel ils puissent entrer, c'est é s l'Entente cordiale. > Toute leur existence indépendante en •' effet, les y a préparés: Très attaché à ses 5 habitudes, à ses coutumes, à tous les sou-3 venirs de la petite patrie, comme le. sont, j - en général les petits peuples' qui, pendant " des siècles, n'ont pas su ce que c'était que ' " la grande patrie, le peuple belge a toujours I " manifesté un particularisme très exclusif -3 dans ses mœurs. Il a son originalité propre, ses façons à lui de vivre et de sentir. - Mais depuis plusieurs centaines d'années, - sa culture intellectuelle est pour ainsi dire - toute française. Au moyen âge, des écri-t vains d'origine belge, comme Froissard et i Commines, ont collaboré à la formation ' - dé fà langue, et' las auteurs flamands eux- 1 - mêmes ont subi le rayonnement français. * a Depuis le commencement du dix-huitième r siècle, il a pour ainsi dire tout absorbé et 1 ;- de nos jours on peut dire que tous ceux n qui, en Belgique, font le métier de penser ' e et d'écrire, l'ont appris des niai Ires fran- ' i- çais. Malgré le nationalisme nécessaire i. d'une jeune école littéraire qui tient à s'af-l- firmer, cette influence ne fait que s'accrot-x tre et quel qu'ait été, depuis une ein- 1 r quantaine d'années, le prestige que l'école 1 i- historique allemande et toute la science allemande ont exercé sur le monde univer-e s i taire, l'allure générale, le style de la cul-u tore à Bruxelles, à Liège, même à Gand, est : >- resté tout français. En politique, au contraire, c'était l'in-I; fluence anglaise qui dominait. La consti-n tution belge extrêmement sage et libérale, n d'ailleurs, s'inspire à la fois des idées de i- 89 et de l'empirisme politique de la Grande- ' it Bretagne. Mais tout le vieux parti libéral 1 si qui, dans la première partie de l'existence i- nationale, a eu sur la direction générale des n affaires publiques une influence capitale, -o s'inspirait directement des idées anglaises. 5- Il y a, il est vrai, en Belgique, un parti ra--- dical qui a beaucoup d'affinités avec le ra-n dicalisme anglais, un puissant parti catho-ie lique, qui, lorsqu'il ne cherchait pas uni-a quement ses inspirations en lui-même, les empruntait plutôt au centre allemand — e- avec qui il a violemment rompu depuis la é- guerre — qu'au parti catholique français, îr ce perpétuel vaincu. Mais sur l'ensemble is de la vie politique, la couleur générale le très anglophile donnée par l'entourage de in Léopold I™ continuait à régner. Que l'on la ajoute & cela que depuis' 1852, l'Angleterre d- passe jfour la principale protectrice de la îs nationalité belge, et l'on comprendra que, re malgré le refroidissement qui faillit un n- moment gâter les relations des deux peu-é- pies à propos du Congo et de la guerre an-iit glo-boër, le prestige du Royaume-Uni sur x, une fraction importante du monde polili-s- que belge soit demeuré entier. e, Mais c'est surtout au point de vue écono-bï mique que la double influence de la France et de l'Angleterre doit t'exerces en Bel-e, gique. ac Sur cc lorrain, l'Allemagne! avant la guer re, était toute puissante. Aucun paye n'avait été plus complètement envahi par l'industrie allemande, par le commerce allemand, par les capitaux allemands, et les nombreuses maisons d'outre-Rhin établies, non seulement à Anvers où elles' dominaient la u place d, mais dans les neuf provinces, *>nt ioué dans l'avant-guerre un rôle abominable que les Belges n'oublieront ja-mais.Leur vœu unanime est de les chasser, de les boycotter, de fermer le plus' possible leur pays à cet envahissement commercial qui précède l'envahissement militaire. Mais il faut les y aider. Si puissamment outillé, si laborieux qu'il soit, un petit pays comme la Belgique dépend toujours de l'étranger. Epuisé par un effort surhumain, c'est à l'étranger qu'il devra avoir recours après la guerre pour réparer ses ruines, pour mettre en marche ses usines, pour réorganiser ses comptoirs. Où trouverait-il ce concours, si ce n'est en France et en Angleterre ? Economiquement et politiquement, le rôle de l'Entente cordiale en Belgique est donc délimité par les circonstances. Mais pour qu'il soit efficace et durable, pour qu'il assure en Occident cette paix solide à laquelle nous aspirons tous, il faut qu'il s'exerce en parfait accord avec H Belgique elle-même. Le meilleur moyen, c'est d'introduire cette petite puissance dans le système politique où les deux grandes puissances exerceront l'action prépondérante. Sa situation géographique, sa situation politique et sa situation morale à défaut de sa force, lui permettront d'y 'jouer un rôle utile au bien commun, un rôle d'intermédiaire et peut-être le cas échéant, de médiateur désintéressé. L. DUMONT-W1LDEN. FIERTÉ 1 L'assassinat de miss Cavell a répandu 1 UNE GOUTTE DE SANG sur notre terre ' qui en a bu des flots. Mais celte goulte de ! sang a fait frémir l'Angleterre tout entière; ! un même frisson de colère a secoué l'âme ■ altière de ce peuple et un cri de vengeance ■ est sorti de toutes les lèvres. Le souvenir de. ce crime odieux et lâche ne s'oubliera ■ plus, là-bas. Un monument va s'élever, qui i dira à tous, non seulement l'héroïsme de la - martyre, mais l'affront que les barbares - ont osé faire à la race anglaise. t Et toujours ce peuple SE SOUVIENDRA, t C'est cette vertu du souvenir, c'est cette ■ fierté que j'aime. - La guerre & révetllô l'Amû-Jjelge qui, dans î un tbien-être matériel incomparable, dans < une liberté parfaite, s'engourdissait. Son - honneur menacé l'a dressée debout, suiper-1 be de fierté et de courage. La lutte suprême 3 l'a vue forte et indomptable ; la. souffrance 3 l'a tordue et mise en lambeaux, mais déjà - elle s'est reconquise et, toute palpitante, i elle se dressera libre à nouveau et indépen- - dante. Mais il faut avoir en elle le culte du SOU- - VENIR. Il faut façonner l'âme de nos en-3 fants, empreinte maintenant de visions tra- - giques, au devoir impérissable de la haine t éternelle et de l'étemelle fierté. JEAN SANS TERRE. g 0= - SEQUESTRES, ne CONSERVEZ pas les appartements des Boches ; logez-y les réfugiés MALHEUREUX français et s belges. f «j* L'Université Flamande ; m Nous avons une excellente nouvelle à ap- prendre à nos lecteurs. Cette nouvelle n'est , pas encore officielle, elle n'est même pas ?.. officieuse. Mais la source d'où elle nous ' vient nous permet de la regarder comme 1 certaine et nous nous en réjouissons : "Y1 J di Un des premiers soucis du gouvernement rc belge, à la rentrée! sera de constituer l'Uni- p. versité flamande. -g L'Université flamande sera créée à An- „ vers. u Ce sera une université flamande, c'est-à- dire belge, ce qui aurait èiè impossible n avant la guerre. " ^ Nous nous expliquons avec une satisfac- q tion qu'expliquera notre double qualité de gi fervent nationaliste et de Wallon devenu — à fond — Anversois. p On a beaucoup parlé d'Union sacrée de- le puis la guerre. Cette union est dans tous b les vœux. Tous les patriotes belges s'y sont é ralliés, et sans arrière-pensée. Il eût été c criminel qu'on se divisât, à l'arrière, alors lt que notre armée était profondément Une, h que nos soldats mêlaient à profusion, com- L me pour cimenter à jamais les assises de k notre nationalité sur les champs de bataille T de Wallonie, de Brabant et de Flandre, des o flots du sang le plus pur et le plus géné- ri reux. La base était posée, les formules sui- r vraient. t] En janvier dernier, au cours d'une céré- li monie franco-belge à Rouen, un député bel- d ge s'écriait : « Oui, les luttes de parti, les g luttes de races sont utiles, elles sont fé- c condcs. Nous les poursuivrons, elles sont q la preuve de la vitalité de la Belgique. » t Gela, c'était la formule des politiciens, des l diviseurs qui croient que la Belgique existe s pour eux seuls. Non, la Belgique existe é pour elle-même et pour l'humanité Et ce e sont des solutions nationales et non. des e formules de partis ou de races qu'exige la o Belgique saignée à mort par les Barbares, p Nous aurons à faire bloc pour la Patrie, p après la guerre comme devant. Le bloc na- c t.ional se réalisera prochainement et nous 1 n'aurons plus que la politique des peuples c qui se sentent maîtres de leurs destinées : c une politique extérieure. Le bloc des races c se forme dès aujourd'hui par l'attribution à -une des deux parts de notre .patrie, d'une satisfaction légitimement demandée par f elle. Dans, un de ses récents articles de la j La « Nouvelle Belgique », dont le premier^ numéro a paru le 15 mai, a été fondée avec les patronages de S. A. R. Madame "ia Duchesse de Vendôme, Monseigneur^ Baudrillart, recteur de l'Institut catholique de Paris, Messieurs Le Prince Henri de Ligne, Ernest Lavisse, de l'Académie Française, Gabriel Hanotaux, de l'Académie Française, ancien Ministre des Affaires étrangères, Paul Bourget, de l'Académie Française, Maurice Barrés, de l'Académie Française, dô* puté de Paris, Alfred Capus, de l'Académie Française, Maurice Donnay, de l'Académie Française, René Doumic, de l'Académie Française, Adrien Mithouard, président du Conseil munï« cipal de Paris, Branly, professeur à l'Institut catholique, G. Fagniez, de l'Institut, Delom de Mézerac, avocat à la Cour d'appel de Paris. Nul autre journal ne peut se réclamer de ces patronages. Dans les numéros prochains nous publierons des éludes dues à: Mme Juliette ADAM. Monseigneur BAUDRILLART, recteur de I'Iik slilut catholique. MM. Etienne LAMY, de VAcadémie française* II. WELSCHINGER, de VInsiilut. Maurice BARRES, de VAcadémie irançal^n député de Paris. W'IDOR, de i'Académie <des Beaux-Arts. Ed. PERRiER, de l'Institut. Gustave GEFFROY, directeur de la Manulac* turc des Gobelins. L'abbé \\ ETTERLE, le vaillant député pro•» testataire d'Alsace-Lorraine. Louis DIMIER, docteur ôs lellres, agrégé d& l'Université. Le Père SCI-IEIL, de l'Institut. A. REBEILLAU, de l'Institut. Aldert MOCKEL. Georges GOYAU. Charles MAURRAS. Maurice TALMEYR LACOUR-GAYET, de l'Institut. Camille. SAINT-SAENS, de VInsiilut. Frédéric MASSON, de l'Académie [rançaist?* Maurice WILMOTTE, professeur à la Sot.-bonne et à l'Université de Liège. Emile FAGUET, de l'Académie {ratiçaise. Le maître sculpteur AtffcusTE RODIN. È. JANVION, syndicaliste-indépendant. Camille FLAMMARION, de l'Institut. Henri . de NOUSSANE. Pierre de N0LI1AC, conservalcur des musées nationaux. André PERATE, conservateur-adjoint. Hilaire BELLOC, ancien membre du Parlement d'Angleterre. ECCLES, professeur à l'Université d'Oxford. M. de LANZAC de LABORIE. Georges BLONDEL. Maurice RO.NDET-SAINT. Comte MORTIMER-MEGRET. F. FUNCK-BRENTANO nous annonce quel" ques arlielcs sur l'influence de la guerre actuelle et sur la manière d'écrire l'histoire de Bclgi•* que. l ~~ ~ . Nouvelle Belgique, notre éminent collabo-< ; rateur M. Dumont-Wilden faisait ressortir, î que la question des langues, si dangereuse 1 pour notre union nationale, et qui parais-) sait si ardue, pourrait se résoudre aisément . moyennant quelques concessions de part et d'autre. Cet avis de pur bon. sens-n'était . que l'écho d'un souhait vers une paix dont . nous sentons tous l'absolue nécessité. Mais - quelles concessions pouvions-nous mutuel- 2 lemenl nous consentir entre Wallons et Flamands, de caractère également ombrageux, en une question aussi délicate qu'irritante ? La création à Anvers de l'Université fla-s mande, facilitée par l'exemple admirable j d'union de notre armée, sera la récompense et le châtiment ù la fois des menées du 1 groupe séparatiste qui avait demandé cette, création à l'ennemi abhorré. Nos lecteurs se souviendront du senti" ment d'indignation et de dégoût qui nous saisit il y a dix ou douze mois en apprenant qu'un petit groupe d'étudiants flamingants, oublieux du devoir patriotique qui l'appelait dans les tranchées, ' était allé a 1 Utreeht, guidé par le fils du gouverneur g allemand von Bissing, proclamer chez les fils des Orangisles de 1830 le séparatisme e linguistique contre l'union patriotique. Les vrais Flamands, et même les plus ardents défenseurs d'es droits de leur race, se tin-t rent à l'écart- de celte conspiration ourdie L" par de jeunes irresponsables mais dont von Bissing d'un côté, le Dr Kuyper et les Oran-L~ gistes de l'autre, tenaient — on le vit plus' tard — manifestement tous les fils. L" Après plusieurs mois d'une longue pa-e tience, le Roi donna d'un coup son véritable caractère à cette conspiration, en révo-ï- quant deux de ses chefs, fonctionnaires du e gouvernement. Mais nous connaissons mal ce qui se passe au delà de la muraille de fer et dé î- l'eu dont les Teutons ont encerclé notre s bien-aimée ipatrie. Le "dissentiment flamand it était profond avant là guerre : comment lo é culte de la pallie eùt-il pu se concilier avec s les chauvinismes outrés pour lesquels," en ?, haut lieu, on avait toutes les indulgences 7 i- Un instant surpris, niais non' éclairé, par e les incendies de Louvain, d'Aerschot, de e Ternionde, le flamingan lis me intellectuel ;s ou brutal des.Pol de Mont el des Ilcndo* > rickx ne trouva dans l'invasion teutonne qu$ i- l'occasion de la saiisJ'actiôn de ses' mon» trueux appétits, de ses pires instincts con-3- tre le « romanisme », contre la civilisation 1- du Droit. Un contact étroit avec la culture :s germanique: contact direct avec la « scien* é- ce d'outre-Rhin », indirect par l'assidue fré-it quentation de la littérature hollandaise, sa-» turée de cc même germanisme ; chez cer-îs tains d'entre eux, une curieuse méconnais-te sauce, dont nous retrouvons le trop fidèle te écho en Espagne, en Amérique,..en Irlande 'e et ailleurs, de l'enjeu moral réel de la lutte ïs entre la civilisation et la Ivultur, et qui tou-la ohe à la base même des religions ; enfin la s. persuasion, habilement instillée par la e,, presse allemande et les journaux neutres a- qui lui sont inféodés, du triomphe final de is l'Allemagne (1), ont donné aux brutales bs convoitises et aux obliques ambitions de j : certains meneurs flamingants, doublés de ss quelques pangermanistes hollandais, l'occa- à ie (1) Dans le « Tclegraaf », notre excellent con-ar frère Aug. Monet constate que les cmhoChcs dâ la « Vlaamsclie Stem » et des « Dietsche Stem men « ont été malades de peur pendant liuiï la jours, après la victoire de la Marne.

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This item is a publication of the title La nouvelle Belgique belonging to the category Oorlogspers, published in Paris from 1915 to 1916.

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