La semaine d'Averbode

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1 ABONNEMENTS : Belgique ] "ri,, £ J* | ESSEfS «"' #* Averbode, 3 Mai 1914. Vaillants Propagandistes ! Garde à vous ! Dans le n° du 24 mai, nou commencerons un nouveau feul leton, Cœurs vaillants avec magnifiques illustrations Nous accorderons, à partir d cette date, des abonnements jus que fin 1914 au prix de fr. i,5c Qu'on se le dise ! NOUS ALLONS L'ESSAYER. rv^tal r monsieur Prosper, il est toujours en bonne santé, — Grâces à Dieu, oui. «SœRNR Sous ce rapport nous au-«Igw) rions grand tort de nous — La santé est un vérita-ble trésor; malheureusement, il en est tant qui en abusent et qui la ruinent par des excès de tout genre. — Oui, et quand ils sont malades, ils ne veulent pas reconnaître que c'est de leur propre faute. Ma foi, on a déjà assez de tracas dans la vie sans s'en créer de plus graves de ce côté-là. — Certes, Madame, mais il s'agit de le comprendre. S'il nous arrive quelque contrariété, nous ne la surmonterons pas, nous y .remédierons encore moins en allant, la noyer au cabaret, et en laissant, pendaiat ce temps, tout le tracas à la femme. — Tracas doublé pour celle-ci par les dépenses inconsidérées et souvent grosses que son mari va alors faire au cabaret. — I Tenez, cher Monsieur, vous savez que nous allons chaque année passer un mois — ou deux à la campagne : eh bien, j'y fais chaque fois une bien intéressante constatation.— Et quelle est-elle ? — La voici. Pendant ce séjour, il ne se passe guère un dimanche et même un lundi 'S sans que j'aie l'occasion de voir des ouvriers, 1- pères de famille pour la plupart, aller dépenser au cabaret le fruit d'une ou plu-, sieurs journées de pénible travail ; j'ai vu maintes fois, lorsque ces malheureux étaient déjà émêchés, avec quelle facilité les tenanciers les excitaient à la dépense. Par 3. contre, si l'un ou l'autre de ces cabaretiers essayaient d'aller noyer leurs contrariétés ailleurs, cela n'allait pas tout seul, car 3" bientôt sa femme était à ses trousses pour 3. le ramener au logis. Et je me disais chaque fois : voilà bien une preuve des folles dépenses que tant de malheureux vont faire — au cabaret et pourquoi on donne tort à leurs femmes quand elles essaient, elles aussi, d'aller les y rechercher pour les ramener au logis. — Tout cet argent ainsi gagné doit peser bien lourd sur la conscience, car c'est en réalité abuser de la faiblesse d'un homme qui a laissé sa raison en tout ou en partie au fond du verre, que de l'exciter à boire alors qu'il serait humain, si l'on ne veut pas chrétien, de lui refuser. On trouve plus simple de continuer à lui servir des verres qu'il ne vide plus, parce qu'on craint de perdre sa clientèle, et plus encore qu'il aille vider le reste de sa bourse chez le voisin. — Combien de ménages vivraient mieux, arriveraient même à être dans une modeste aisance, s'il y avait moins de cabarets !... — Eh bien, Madame, il serait à souhaiter d'abord que la « Loi-Wet » fut sévèrement appliquée partout ; à mon avis, ce n'est pas le buveur qui devrait être le plus puni, mais le cabaretier. En outre, une loi devrait interdire l'accès du cabaret à tout jeune homme de moins de dix-huit ans qui ne serait pas accompagné de ses parents.

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