Le Belge indépendant

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02 January 1919
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s.n. 1919, 02 January. Le Belge indépendant. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/3f4kk97g8k/
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LE MUMERO 1 PENNY No 3T INDÉPENDANT ADMINISTRATION ET REDACTION t T0DOR HOUSE. T0DOB ST.. B.C. 4. TÉLÉPHONE: CITY 39SI JEUDI 2 JANVIER 1919 (i MOIS. 9 SHILLINGS ABONNEMENTS< 6 MOIS. 17 SHILLINGS (l AN. 32 SHILLINGS Le Bétail belge et sa production Situation inquiétante Si les informations semi-officielles qui nous ont été transmises sont exactes, les trois quarts du cheptel bovin belge auraient disparu dans la tourmente'de la guerre. Des deux millions de bêtes qui le constituaient, il ne nous en resterait donc plus que 500,000, dont la moitié peut-être représente tout le bétail laitier, dont on peut actuellement disposer rdans notre pays. C'est juste le troupeau nécessaire pour assurer notre consommation de lait en nature. Malheureusement certaines contrées, les Flandre5 notamment, qui possédaient le plus nombreux bétail, ont plus souffert que d'autres, et il s'en suit que le troupeau bovin ne doit pas être réparti également dans le pays. Dans certaines région, il y aura donc disette de lait tandis que, dans d'autres, on pourra non seulement suffire aux besoins de la consommation, mais- fabriquer même une petite quantité de beurre. Avant la guerre, les 900,000 vaches laitières, que nous possédions, produisaient, outre notre lait de consommation, environ 65 millions de kilos de beurre. Cette quantité ne rencontrait pas tous nos besoins puisque l'excédent de notre importation sur notre exportation, qui était pour ainsi dire nulle, se chiffrait par quelques 7 millions de kilos de beurre, et l'on fabriquait en pins 12 millions de kilos de margarine entièrement consommés dans le pays. Notre consommation en beurre et simili-beurre représentait donc environ 84 millions de kilos. Cependant notre bétail était loin de satisfaire aux exigences du pays, car nous étions forcés d'importer chaque année 30 à 40 mille têtes de gros bétail pour les besoins de la boucherie et 18 millions tle kilos de fromages affinés. Nous rions trouvons donc devant une situation très précaire, qui fera sentir ses effets très péniblement et très lourdement, pendant une période assez longue, sur notre bien-être général. Il ne s'agit pas, en effet, d'envisager la question au seul point de vue de la production, mais aussi au point de vue agricole. Le bétail, on le sait, constitue un facteur très important dans l'économie agricole, comme agent de transformation économique des produits végétaux et comme producteur d'engrais, base de la production agricole. Le problème se complique encore du fait que notre cheptel chevalin a presque complètement disparu et qu'ainsi la productivité de notre sol, faute d'engrais, est gravement compromise. Il faut donc, en tous premier lieu, songer à reconstituer notre cheptel bovin. Si nous ne disposons que des éléments actuellement existants en Belgique, cette reconstitution sera très longue. Or, pouvons-nous trouver du bétail à l'étranger? La Hollande, cjui possède un bétail qui s'adapte assez bien à notre sol et à notre climat et qui fut, pour cela, toujours notre principal fournisseur, n'a certes pas gardé un stock suffisant pour satisfaire au repeuplement des étables de tous les pays qui la solliciteront dans se but. Nous ne pourrons donc attendre d'elle qu'un secours insuffisant.La France, très éprouvée elle-même, ne pourra rien nous donner. L'Angleterre ne pourrait nous fournir que du bétail qui s'accommoderait mal, l'expérience l'a prouvé, des conditions de notre aire géographique et ne satisferaitpasaux exigences de notre consommation. Ainsi en est-il du bétail d'autres pays Une seule ressource nous reste: la reprise en Allemagne de tout le bétail qui nous a été volé, même après la signature de l'armistice, et dont toutes les fermes allemandes, au dire de nos soldats, sont surpeuplées. Pour les motifs invoqués plus haut, cette reprise doit être aussi prompte que possible, car il y va de l'intérêt de toutes nos populations et de notre agriculture. Il est à 'espérer que les diplomates chargés des négociations de la paix ne se laisseront pas guider par une fausse sentimentalité et feront rentrer dans nos contrées si indignement dépouillées non seulement le bétail, mais les chevaux belges qui peuplent les haras allemands.A côté de cette première mesure, le gouvernement devra interdire l'abatage ! de tous les veaux femelles, bien conformées. En attendant que la reconstitution du bétail soit accomplie, nous devrons bien tâcher d'importer des beurres d'Australie, de Nouvelle-Zélande, d'Argentine, do Sibérie, de Danemark, du Canada, etc., et pour le surplus fabriquer de la margarine. Pour la viande, les difficultés seront plus grandes. Car il ne s'agit pas de lancer l'idée très simpliste de faire venir des viandes frigorifiées des pays d'outre-mer. Pour la réception et la distribution dés viandes frigorifiées, il faut des installations et des moyens de transport spéciaux : frigorifères dans les ports pour emmagasiner la marchandise dès son débarquement; wagons spéciaux frigorifères ou réfrigérants pour sa distribution dans le pays; frigorifères dans les villes pour y déposer les viandes en attendant leur consommation. Sommes-nous outillés pour cela ? Quelques-unes ds nos villes ont bien doté leurs abattoirs d'installations frigorifiques, mais presque partout elles font défaut. Avant la guerre, l'Administration des chemins de fer possédait bien des wagons spéciaux pour le "transport de la marée, mais ne possédait aucuû'matériel pour le transport des viandes. C'est pour cela qu'un essai tenté en 1905, pour la consommation de la viande frigorifiée en Belgique, avorta. Le gouvernement belge et toutes les municipalités doivent donc veiller 'au grain si elles escomptent le ravitaillement des populations en viande frigorifiée. Pour parer au plus urgent, il faut se hâter de multiplier le petit bétail en Belgique: la chèrvre, pour la production du lait, le porc, le mouton, les lapins pour la production de la viande, les poules pour la production des csufs et des poulets. Par l'ensemble de ce? .mesures, on arrivera non pas à conjurer complètement la crise qui menace d'étreindre le peuple belge, mais au moins à en atténuer les effets. ARM. COLLARD-BOVY, Ingénieur agricole. Les Loyers N "Cinquante ponr cent!" Cinquante pour cent : vous avez bien lu ! Au delà de Fr. 600 on ne paiera que cinquante pour cent des loyers arriérés. C'est tout ce qu'a trouvé, M. Vander-velde, notre nouveau ministre de la justice, pour résoudre cette question des loyers, une des plus complexes et pénibles que nous kit léguées cette guerre maudite. Y sommes-nous revenu assez souvent cependant depuis que 1' " Indépendance Belge," maintenant le " Belge indépendant," se publiait à Londres ! II y a deux ans nous saissions l'occasion des débats auxquels donna lieu la question des loyers au parlement français pour résumer le projet de loi qui en fut le corollaire. Nous appelions l'attention du gouvernement du Havre sur cette loi française ; nous lui disions que tôt ou tard, nous aussi, nous devrions en arriver là... Puis vinrent les juridictions différentes des cours d'appel de la Belgique envahie, à propos de saisies. auxquelles avaient recours des propriétaires, l'ingérence de l'occupant et finalement de la Cour de Cassation dans le conflit. Tout récemment encore, quand il devenait évident que l'heure de la rentrée allait sonner, nous remîmes la question' sur le tapis. Rien, toujours rien ! Avertissements' inutiles. Le gouvernement s'en souciait comme d'une guigne. Maintenant, l'heure est là, locataires et propriétaires se trouvent nez à nez et coûte que coûte il faut une décision! Alors que fait le gouvernement? .Sans études, sans examen préalables, sans tenir compte des situations particulières, sans raison donc comme sans fondement, il impose une solution. Et quelle solution ! La loi française prévoit la diversité dés cas, institue des commissions d'arbitrage, s'applique, enfin, par des mesiyes conciliatoires à apaiser, à éviter les litiges. Ici, rien de semblable. Par un ukase dans le style de Lénine et Trotzky, M Vandervelde intervient et dit : Cinquante pour cent ! Locataire que la guerre a enrichi : cinquante pour cent j Vous qu'elle a complètement ruiné: cinquante pour cent ! Rentier qui après une diminution temporaire de vos revenus verrez bientôt affluer à nouveau intérêt et dividendes : cinquante pour cent ! Pauvre diable d'employé qui resterez peut-être des mois sans place : cinquante pour cent ! Vous qui pourrez, sans én être gêné, payer votre propriétaire : cinquante poui cent ! Vous qui ne pourrez le satisfaire encore qu'à moitié et serez réduit à laisser vendre vos meubles et vos hardes : cinquante pour cent ! Cinquante pour cent, formule unique paracée universelle !... Et la résiliation des baux? Celui qui avant la guerre avait un loyer de trois mille francs et que les circonstances obligent à reloger là où il n'en paiera plus que mille, sera-t-il forcé de s'endetfër davantage en s'imposant un loyer --i:é-reux ? Sera-t-il contraint d'attendre l'e c-piration de son bail? Aux différents points de vue auxquels nous venons simplement de toucher, la famille, les héritiers du soldat mort pour la Patrie, seront-ils tenus responsables? Le mutilé, le blessé, lui aussi restera-t-il assimilé à un locataire ordinaire?... Autant de points d'interrogation auxquels s'en ajoute un autre. Cette réduction de cinquante pour cent va terriblement léser les petits propriétaires qui n'ont que leur revenu pour vivre. La loi française prévoit le cas et fixe à leur avantage certaines indemnités. Et la loi belge, ou plutôt le projet de loi—car, heureusement, ce n'est encore qu'un projet—n'envisage-t-il pas la situation, elle aussi fort pénible, des petits propriétaires ? — Mauvais début, M. le ministre de la justice, que votre projet de loi, s'il est tel qu'on le rapporte. Singulière idée aussi, comme le fait remarquer dans la " Métropole," le député Standaert, singulière idée de nous avoir endossé un nouveau ministère dans un moment pareil ! Il faut qu'il fasse son apprentissage, ajoute M. Standaert. Helas! oui, et c'est nous qui en faisons les frais. SIMPLICE. Question des Loyers en Belgique Le projet de loi du ministre Vandervelde soulèvera beaucoup de critiques, non seulement de la. part des propriétaires, mais tout autant de la part des locataires et principalement des locataires qui se sont réfugiés à l'étranger. Ceux-ci indistinctement devraient être assimilés aux militaires et aux prisonniers de guerre, c'est-à-dire que les loyers ^ne pourraient pas leur être réclamés à leur retour en Belgique. S'ils n'ont pas pu habiter leur maison, c'est à cause des Boches. Les événements ont prouvé que dans la grande majorité des' cas les réfugiés opt agi sagement en abandonnant leur maison. Ceux qui ont été obligés de vivre de charité ont assez souffert sans qu'on leur fasse payer les pots cassés au retour. Ceux qui ont eu le bonheur de vivre de leurs propres moyens pendant ces quatre années ont dû payer des loyers et parfois des taxes en pays d'exil. Pourquoi faudrait-il que les propriétaires de maisons louées à moins de Fr. 600 l'ân perdent leurs justes revenus? Pourquoi faudrait-il que les propriétaires de maisons louées à plus de Fr. 600 perdent la moitié de leurs loyers? Pourquoi faudrait-il que les réfugiés, locataires en Belgique d'une maison à plus de Fr. 600 par an, payent la moitié d'un loyer de quatre années pour une maison qu'ils n'ont pas pu habiter? La solution est très simple. C'est aux Boches à payer! Nos amis les Anglais, qui sont , des gens pratiques, n'oublieraient pas, eux, de mettre en compte ces sommes-là, s'ils avaient subi notre sort. Pourquoi faut-il que les Belges soient les victimes encore ? Pendant la campagne électorale anglaise, les journaux nous ont répété à satiété que les Boches peuvent payer et doivent payer. Belges, remuez-vous ! Pas de pertes ni pour les propriétaires ni pour les locataires ! Aux Boches à paver ! ' UN RÉFUGIÉ. ' « » * La lettre suivante expose un cas oar- ! ticulier, d'ailleurs digne de tout éloge, et qui probablement est loin d'être unique : "Mon loyer est inférieur à Fr. 400. Je l'ai payé intégralement pendant les quatre années de guerre. Si je ne l'avais pas payé, d'après la loi Vandervelde, il ne serait pas exigible. Pour verser plus de Fr. 1,500 à mon propriétaire, pendant quatre ans, je me suis privé de tout, de même que ma femme. Et ce à tel point que notre santé est fortement délabrée. De plus, nous avons dû emprunter Fr. 800 à un parent et laisser en arrière un fournisseur conciliant » et qui connaît notre honnêteté. Nous lui devons Fr. 700. - Nous avons pris' ce parti parce que, en ce moment, notre propriétaire n'était pas plus aisé que nous et ne trouvait personne pour le débarasser. Puisque nous pensions devoir payer un jour, nous nous sommes dit que si nous pouvions trouver le joint pour payer notre propriétaire, nous ne devions pas manquer d'en profiter pour lui épargner la misère. Mais voici la guerre finie ; le dit propriétaire a retrouvé son aisance d'avant la guerre ; il disposera de Fr. 8,000 à Fr. 9,000 par an pour vivre. Nous n'aurons, nous, que Fr. 2,500 maximum et nous devons payer nos arriérés. D'un autre.côté,' je connais nombre de gens qui dès le début des hostilités ont cessé de payer leur location et n'ont pas fait le moindre effort pour le faire. "C'est la guerre," disent-ils. Et ces locataires ne paieront pas, puisque la loi Vandervelde le leur permet. Est-il juste que les gens qui ont voulu faire leur devoir n'aient pas les mêmes avantages que tous ceux qui n'ont voulu se priver de rien ? Va-t-on encore, après la guerre, continuer à sacrifier les honnêtes gens comme pendant les hostilités? Ne pensez-vous pas, monsieur le directeur, qu'il y aurait lieu d'indemniser tous ceux qui ont payé leur loyer, de façon à les mettre sur le même pied que les gens qui ne se gênent pas? Serait-il impossible, croyez-vous, de décider que, pour les gens qui ont payé,, la loi Vandervelde continuera ses effets pendant un nombre de mois égal au nombre des mois payés, c'est-à-dire que tous ceux qui habitent encore la même maison auraient le droit de ne pas payer pendant un nombre de mois égal au nombre de mois payés? Et si on trouve que ce serait trop lourd pour les propriétaires, l'Etat ne devrait-il pas intervenir? Est-il bien moral que ie gouvernement donne plus d'avantages aux gens qui n'essaient pas de payer qu'aux gens qui ont payé avec l'aide d'amis ou de protecteurs qu'ils doivent rembourser?" Nous ignorons si la situation des locataires qui se sont imposé des privations pour payer intégralement leur loyer paraîtra aux auteurs de la loi moins digne d'attention que celle des locataires qui ont peut-être escompté la proposition de M. Vandervelde. S'il en était ainsi, dit 1' 'Etoile Belge,' qui publie cette lettre, ils en seraient réduits à se dire qu'ils sont punis pour avoir été trop honnêtes. • • * A propos du paiement des loyers des doutes semblent s'être élevés dans l'opinion publique au sujet de l'interprétation à donner à l'arrêté-royal du 10 décembre 1918 (" Moniteur " des 9-10-11) relatif à la suspension des actions en justice en matière âes loyers. Cet arrêté est ainsi conçu : " Jusqu'à l'entrée en vigueur d'une loi sur les loyers, il sera sursis au jugèment (1) des actions en paiement des loyers afférents à la jouissance d'immeubles pendant la période écouîé^du 4 août 1914 au jour de la cessation du temps de guerre ; (2) de toute demande fondée sur le défaut de paiement des dits loyers, sur l'expiration de fait ou sur un congé donné au preneur. ' ' On s'est posé la question de savoir si ces dispositions avaient pour effet de suspendre l'exécution des jugements antérieurement rendus: cette exécution n'est pas suspendue d'office par l'arrêté roval du 10 décembre 1918, mais la loi du 4 août 1914 sur l'octroi des délais dp grâce par les tribunaux permet aux parties condamnées d'obtenir des tribunaux le sursis à l'exécution chaque fois que ce sursis s'imposera. On s'est demandé aussi si l'arrêté royal du 10 décembre 1918 s'appliquait aux fermages; c'est une erreur d'interprétation. L'arrêté ne vise que les loyers. NOTES D'UNE PARISIENNE Après les comptes rendus des triomphales réceptions de la Lorraine et de l'Alsace,que les journaux nous ont racontées en détails, on écoute quand même avec plaisir les récits, parfois naïfs, mais si sincères et si vivants,des poilus permissionnaires qui ne se lassent pas de conter la marveille.use épopée qu'ils ont vécue, dans cette France reconquise qui se donnait avec tant de cœur. Il faut les entendre, ces rudes gars qui échappèrent à la mort par miracle, parler des attentions délicates des femmes offrant leur maison, leur meilleure chambre, leurs plus beaux draps. — Elles me rappelaient, me disait un petit "parigot" qui avait des lettres, le "Bon Gîte" de Déroulède et la bienfaisante hôtesse qui remplit au départ la musette du soldat après l'avoir chaudement et maternellement hébergé. Le poilu, "une fourragère tricolore," s'animait en évoquant ces souvenirs tout frais et une jolie émotion mettait une buée dans ses grands yeux bleus. Venu en permission pour vingt jours, il quittait les bords du Rhin, où sa division était installée et il apportait de là-bas des nouvelles toutes fraîches. — "Est-il vrai, lui demandai-je, que les Allemands soient aussi réduits a la famine qu'ils le prétender^t ?" — Oui, et non, me répondit-il. Evidemment les magasins d'alimentation sont assez mal pourvus, surtout ceux qui vendent de la charcuterie.mais on trouve facilement des poulets à 2 marks et des œufs à 20 pf'ennings. Les brasseries débitent de bonnes bières, de grandes chop-pes qui se vendent' un tiers moins cher qu'à Paris et la choucroute continue à répandre sur les villes une odeur spéciale. Ce qui manque le plus c'est le savon, le chocolat, les friandises (les déli-katesses) dont on est si amateur là-bas." Et le jeune homme me raconte en riant que dans les rues des villes allemandes nos- soldats sont accostés,plus de vingt fois par jour, par des femmes et des hommes qui leur demandent du chocolat, du savon : Seife ! Seife ! (savon) s'entend-on réclamer à l'oreille, jusque sur la plate-forme des tramways. Quant aux magasins jle luxe, vaisselle, verrerie, bijouterie, objets d'art (si on peut donner ce nom aux produits criards et lourds de production allemande), ils regorgent de marchandises et une animation énorme règne dans la ville. Les boutiques sont toutes ouvertes, le public grouille dans les rues, les femmes sont très élégantes; elles vont viennent, achètent, personne ne semble souffrir. —" Naturellement, les populations vous ont accueilli avec froideur?" —" Sans enthousiasme, mais avec l'allure de gens qui acceptent le fait accompli et s'y soumettent sans murmures extérieurs."Puis il faut bien avouer que l'arrivée d-'i nos gros canons et de nos tanks impose aux Allemands des villes occupées un respect mêlé d'admiration. Ils ont du reste une peur térrible du Maréchal Foch. C'est une obsession. "Moussié Fooh veu(>-il finir la guerre?" demandent-ils sans cesse aux poilus qui cantonnent che^ eux; et quand ils disent 'Moussié Foch,' leur voix tremble. Les troupes noires effraient aussi beaucoup les Allemands; nos Sénégalais leur causent d'insurmontables terreurs, témoin cette anecdote qui me fut narrée, avec un sel et une mimique que je ne puis rendre. Un certain matin un Allemand accourt affolé à un poste de cantonnement. 11 grelotte de peur et explique, dans un charabia à peu près incompréhensible, que des soldats noirs logés chez lui veulent lui couper la tête: "Ichcapout! Ichcapout !" criait-il. On envoie aux renseignements et ou trouve quelques braves Sénégalais en train d'éplucher des pommes de terre avec leurs longs'coutelas. On s'explique. Les soldats noirs avaient demandé des pommes de terre, et comme on ne les comprenait pas ils avaient ouvert la bouche, montrant leurs dents blanches, et joint la mimique significative de l'homme qui mastique; puis prenant le coupe-coupe qui n« les quitte jamais, ils esquissaient le geste de peler des pommes de terre. L'Allemand sans attendre de plus amples explications s'était enfui; pendant son absence les noirs trouvaient les tubercules et heureux, se mettaient tranquillement à les éplucher. Ce sont les menus incidents de l'occupation, ceux qui amusent nos tooupiers

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