Le clairon: satirique, théatral

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01 May 1914
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s.n. 1914, 01 May. Le clairon: satirique, théatral. Seen on 23 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/hq3rv0dw57/
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Propriétaire-Editeur : E. CARIOLAN I! sera rendu compte de tout ouvrage dont un exemplaire sera envoyé à la Rédaction Satirique, Littéraire, Théâtral ( AIN VERSO I S) A UDA CES FORT UN A JUVA T Les manuscrits ne sont pas rendus. Les articles signés engagent leur auteur. Dépôt principal du " Clairon ,, : RUE JÉSUS, 33 Aucun des articles insérés dans ce numéro ne pourra etre reproduit sans en faire connaître la source. ANNONCES : on traite a forfait Bureau de la Rédaction: Rue du Souci, 28, /\nvers ABONNEMENTS : Belgique Fr. 1.50 DANS CE NUMÉRO : Expectative, conte, CARIOLAN. — FIN DE LA SAISON THEATRALE : Les Emigrants de l*A.rt„ Marsyas. Poème d*un Soir, Raymond Colleye. — Elégances: Soyons Smarts ! Mylo de Fleusy. —Faut pas charrier ! — Propos de l'Indifférent : Applications Pratiques du iVlusic-Mall, Willy Kobe. — Indiscré= tions. — Types de " Dramatiques „ : Charles Houfflain. — Officiel du "Masque — Anvers=Théâtres. — Concours des Cercles Dramatiques. — Un sonnet, Ursini. — Bruxelles-Théâtres. CONTE DU CLAIR )N EXPECTATIVE Après avoir franchi précipitamment l'entrés séparée, Jacques s'arrêta au milieu du courant: des voitures et autos, puis redressa la tête vers le troisième étage de la maison d'où il venait de s'échapper. Instinctivement, il contrôla, en plongeant une main fiévreuse dans la poche intérieure de son veston, la présence du précieux portefeuille. Le palpant de ses doigts avertis, il eut un sourire satisfait. 11 gagna le trottoir protecteur piétiné par la foule serrée et associa sa marche accélérée à l'enchevêtrement mouvant des théories de piétons. ( *JL — La réalisation tardive d'une vengeance attendue, lui procurait une jouissance latente, se témoignant par une tension forte de tout son être nerveux. Longtemps, il s'était contenu, réfrénant le besoin atroce, domptant l'impérieux désir. Combien de fois, débanda-t-il l'arc de la colère qui le tendait tout entier, prêt à bondir sur l'homme ennemi, le rival, ravisseur de Yetty, cette cruelle inconsciente. L'attentat brusque et lâche, la perfidie de 1 empoisonnement, en un mot la suppression du rival détesté, définitivement rejetés comme actions risquées, peu propres, il se trouvait en présence d une solution superbe : Le ruiner ! Le nouvel amant de Yetty appartenait au monde financier. Ruiné une première fois à vingt-cinq ans dans des spéculations fantastiques, remarié à la fille de son principal créancier, un juif allemand qui, dans cette union, n'avait vu qu'une chose, le placement d'une fille difforme, à la physionomie presque repoussante, cet homme vivait forcément sous le régime de la séparation de biens. Relancé dans la bourrasque de la finance par son fructueux mariage, favorisé par une chance devenue proverbiale, il vivait en Sardanapale, s offrant des maîtresses, se payant de basses orgies, éternellement balancé dans le remous bruyant du plaisir et n en sortant que pour apparaître quelques instants à la Bourse. Un jour, Yetty s'était trouvée sur le chemin de cet ogre. De l'or, trahison ! Jacques abandonné, amoureux toujours, blessé à jamais. Depuis ce jour la hantise folle, et maintenant la reddition du vainqueur ! Il allait étaler devant l'épouse trompée les preuves évidentes de la trahison conjugale, le scandale, le divorce, la ruine... Dans son hallucination d'inassouvi, il se représentait L'AUTRE quémandant un emploi, traînant sa misère aux environs de cette Bourse où, depuis longtemps, sa présence provoquait un remous. 11 se trouva bientôt devant la demeure du banquier, se fit introduire auprès de Madame. Elle reçut ce visiteur nerveux sans la moindre difficulté. Pauvre femme ! D'une maigreur étrange. Dans les saillies de la face, la profondeur d'un regard oriental, fascinant. Parmi les ors des meubles, la mosaïque des tapis persans, sa personne désuette, semblait lamentable. Au moment où Jacques allait entamer les révélations, un domestique entra, portant un plateau chargé d'une correspondance. D'un geste, la femme arrêta la phrase entamée par Jacques et d'une voix faible expliqua : — Les demandes de secours... vous permettez, quelques minutes. Pendant qu'elle lisait les lettres, une grande pitié encombra l'âme de Jacques, il essaya pourtant d'entasser, ses scrupules subits sous le pilon de l'ire accumulée. Le tournoiement fou des pensées déchaînées bourdonnait en lui. Révéler ! Mais c'était porter un coup fatal à la pauvre femme qu'un souffle de vie animait. Elle morte, son mari se trouverait délivré d'un lien détesté. Chaque jour, il devait subir la présence de l'être difforme .imposé, de cette femme devant la- Il - -1 Il . » ■- ».— queiie 11 puait par 1e présage ae sôn or. Révéler ! Il n'en était plus question maintenant ! Jacques sentait que sous ce joug l'existence de l'ennemi gardait plus de tristesse. Non ! plutôt que de l'en délivrerai préférait se passer de sa vengeance. Les lettres dérobées chez Yetty pesaient lourd, lui semblait-il. La femme du banquier achevait sa lecture, rapidement. Jacques chercha une excuse, un motif à sa visite...Les idées lui manquaient. Réfléchissant, il ferma les yeux. La voix triste murmura : — Je vous écoute, Monsieur... Jacques, manqua de contenance. — Madame, c'était... Oui... je voulais vous dire...Décidément, les mois ne sortaient pas. En présence d'une telle indécision, toutes les suppositions étaient permises. — Vous aussi, mon ami, vous rlésirez un secours.Jacques sentait sa tête chavirer, il la baissa pour cacher le trouble que décélait son visage, il perdait toute notion des choses qui l'entouraient. Il sentit un billet de banque lui glisser avec un bruissement soyeux entre les doigts dociles. — Ne remerciez pas... C'est mon bonheur, donner de l'argent à ceux qui veulent vivre, moi qui ne puis acheter de la vie pour moi-même, j'éprouve une jouissance à en payer aux autres. Jacques debout, regardait la malheureuse, deux larmes troublèrent son regard, il sortit... Dehors, le soleil ruisselait, tâchait tout de ses flaques lumineuses. Les mauvaises pensées dissipées, il ne lui restait plus qu'un immense désir d'être bon et, ayant avisé deux vieux chiffonniers, repoussants, masques de misère, il les appela: — Je viens de faire un gros héritage, je veux que les malheureux en profitent un peu, voilà pour vous, mes braves ! Il leur donna le billet de banque reçu. La vieille regarda son compagnon et, incroyablement heureux tous les deux, ils lui dirent : — C que vous êtes bon, M'sieu ! Cariolan. I 1 Fin de la Saison Théâtrale. LES ÉMIGRANTS DE L'ART C'est fini ! Quand le rideau fut tombé pour la dernière fois, que se furent éteints les derniers applaudissements, les acteurs se retirèrent dans leur -oge respective. Ils décrochèrent à regret les portails d'amis fixés aux murs humides, ils emballèrent les crayons gras, les brosses, les peignes, même les riens délicieusement intimes — la pelote criblée d'épingles, moins ascerbes que les dards empoisonnés de la critique. Ils bouclèrent irrémédiablement les valises jaunes, fermèrent consciencieusement les malles balladeuses et franchir (d'au-c uns à jamais) le seuikdu théâtre où ils venaient de vivre une saison entière." Tout ce.que ces faciès rasées, bleuies, marquées par les rides.des passions exprimées cachaient de ' ~ "pcnïs'éeô ! Juicb bucuèa ic'iixpôirés, fureurs eu-gendrées par les accueils froids, jalousies suscitées, colères entassées, espoirs déçus, craintes affolantes du lendemain... Demain ! Pour beaucoup d'acteurs, c'est la course à l'engagement, l'éteignoir implacable que le directeur pose sur la flamme sacrée qui brûle en chaque artiste. Demain ! Pour beaucoup c'est la saison d'été sans vie théâtrale, sans gagne-pain ! Presque tous filent droit vers Paris ! Pourquoi ? Pour mieux se noyer dans le flot artistique où se débattent tant de désemparés, sans talent, sans prestige, mais minés par ce feu assassin " L'Illusion ! Vous les retrouverez quelque jour, traînant leur rancœur dans les petits cafés, aux environs du boulevard de Strasbourg, ils auront gardé i ampleur du geste, ils essayeront encore des intonations graves pour vous convaincre que Talma revit en eux. Hélas ! vous verrez leurs vêtements accuser leur vieillesse, les souliers vernis parés d'un réseau compliqué de fissures, les gants esquintés, tout vous criera la misère... Mais ces Césars en haillons, ces pères-nobles chiffonniers, redresseront pourtant la tête, espérant toujours, croyant fanatiquement en leur étoile. Croire ! Oui, croire, c'est toute la vie, au théâtre ! On croit que l'on est parfait, que le public vient pour vous, que l'on devient un Dieu, et, certain soir, on crève dans une mansarde en croyant s'élever là-haut, dans un monde surnaturel où 1 on sera enfin compris ! Marsayas. ENCORE LE FBTDRI8ME Notre grand ami, Raymond Colleye, directeur de" LA LANTERNE' , nous adresse une lettre toute en faveur du futurisme. Lui aussi, nous écrit-il, a décidé d'adopter la manière forte et concise préconisée par F. T. Marinetti, il prépare un recueil de contes qui, du premier au dernier, marquent 1 ascension de sa manière vers le futruisme. Nous publions ci-après un poème que nous devons à notre ami. Poème d'un Soir Plaisir aigu d'une étreinte inachevée. E-blouissements. Désirs exacerbés. Sur la peau, des doigts câlins qui peignent des chevelures de plaisir. Emerveillement d'un long baiser. Minutes bouche à bouche. ficelés par nos bras et roulant sur la couche de volupté. LE NUMERO : IO C'ms MAI 1914

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