Le courrier d'Anvers

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s.n. 1914, 20 March. Le courrier d'Anvers. Seen on 19 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/3b5w66b15d/
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Douzième Année — N" 12 Le Numéro 10 Cent/mes Vendredi 20 Mars 1914 RÉDACTION 21, place de la Gare ANVERS Téléphone 4781 FOUR LA PUBLICITÉ s'adresser au Bureau Central de Publicité 21, place de la Gare LE COURRIER D'ANVERS ADMINISTRATION 21, place de la Gare ANVERS Téléphone 4781 ABONNEMENTS : Belgique. . . Ers 10 Union Postale. » 12 PARAISSANT LE VENDREDI M. CAILLAUX C'est un échantillon admirable du petit arriviste contemporain, desséché, raccor-ni avant l'âge, capable de parler, incapable de croire. Il n'est ni autoritaire ni libéral, ni révolutionnaire ni conservateur; il n'est rien. Cette sorte de néant politique a cela de particulièrement avantageux qu'il vous délivre des hésitations, vous dispense des scrupules, procure une heureuse élasticité d'esprit, ne connaît ni répugnances, ni objections. M. Caillaux a pris ce genre, comme un ouvrier un état pour vivre. Un autre hasard aurait pu le . jeter dans une autre route. Avant compris de très bonne heure que, pour en imposer à ses semblables, il faut absolument se donner l'air sérieux, il s'est vieilli avec préméditation et la nature est venue à son aide en le gratifiant d'une calvitie précoce. 11 ne rit jamais en public ;on assure toutefois qu'il ne reste pas grand homme pour son valet de chambre, ni même pour les huissiers de son ministère. 11 ne néglige cependant aucun petit moyen pour établir et renforcer cette réputation de politicien grave qu'il tient absolument à s'assurer. C'est ainsi qu'il a, sur son bureau, bien en évidence et à demeure, le Testament de Colbert. Lorsqu'un visiteur se présente il s'arrange pour attirer son attention sur ce petit livre et lui confie qu'il en relit chaque matin et chaque soir quelques pages, avec la volonté bien arrêtée, non seulement de le savoir par cœur, mais d'en extraire le suc et la moelle. Dans les cercles officiels, il se dépare un peu de cette gravité qui l'enveloppe et, répandue sur toute sa personne, semble faire corps avec lui. Côté des femmes, on le trouve très bien et sa bienvenue lui rit sur les plus séduisants visages. Côté des hommes, on le trouve trop bien et il fait des jaloux. Personne assurément ne dira que M. Caillaux soit muscadin, mais tout le monde rend justice à sa correction irréprochable. Il porte bien l'habit et la redingote, arbore d'étincelants huit-reflets et ses gants ne doivent rien au dégraisseur. Dans un milieu où très peu sont montés au même ton, on le traite comme les Montagnards de 1848 traitaient Armand Marrast; on l'appelle-Monsieur le marquis de la Jacobinière. Plein de prévenances et d'attentions pour la plus be>lle moitié de nous-mêmes, ses plus innocents tête-à-tête prennent un air de flirt. Aux galas de Compiègne, il fut véritablement la seule coquetterie du monde gouvernemental. Parfois, dans le feu d'une conversation qui le prenait tout entier, il s'asseyait à demi, avec un aimable abandon, sur le bras du fauteuil où minaudait son interlocutrice.Lorsqu'il prit pour la première fois la direction des Finances, cet homme sérieux qui était alors célibataire et n'avait pas de maison à lui, sortait chaque soir. Dédaignant l'escallier d'honneur et la grande porte de la rue de Rivoli, il gagnait par d'obscurs couloirs une mystérieuse issue et, très leste, franchissait d'un bond la grille qui sépare le Louvre du square où Gambetta tourne le dos à Washington. Un coup d'œil à droite, un autre à gauche, et il s'en allait incognito où sa fantaisie l'appelait.Par un raffinement d'élégance, M. Caillaux avait fait tendre de satin bleu la chambre à coucher du ministère. A la place d'honneur, un lit étincelant de dorures, au-dessus duquel planait l'aigle impériale, semblait attendre Joséphine. Le Napoléon de la finance reposant dans le Louvre des rois, quel admirable tableau nous aurait fait Dujardin-Beaumetz ! Tour à tour, et avec un beau dédain des transitions, conservateur, rallié, républicain, radical, socialiste, M. Caillaux s'est livré à ces exercices de voltige politique avec une aisance de jeune homme et une sérénité de vieillard. Au moment où l'on va murmurer: '* Que'! étourdi ! " on se reprend pour s'écrier: " Quel diplomate " ! Il possède en propre une désinvolture dont on ne saurait dire exactement si elle est une faculté spontanée ou un calcul profond ; une habitude inconsciente ou un système. C'est une girouette probablement pensante ; certainement bien graissée. Au moindre vent qui d'aventure... elle tourne et pourrait bien, en tournant ainsi sur elle-même, revenir à son point de départ. Peut-être trouve-t-il un plaisir délicat, une sorte de jouissance à osciller ainsi. Il pratique avec constance l'art d'être inconstant. Il a successivement servi et abandonné tous les partis. Aussi longtemps que la fortune sourit à ses protecteurs et à ses alliés, il affiche un dévouement à toute épreuve. Il s'en sépare la veille ou le lendemain de leur disgrâce, probablement parce que la tristesse de ces vaincus le navrerait ; il s'aime trop pour ne pas ies fuir. Il s'en est fallu pourtant de bien peu que tant d'astucieuses pratiques, de marches et de contre-marches ne servissent de rien. Aux dernières élections, M. Caillaux faillit être battu. A défaut de convictions, ce ministre a une idée qui consiste à croire que rien n'est trop bon, ni trop grand pour sa personne. Il s'est persuadé depuis longtemps que la modestie est une duperie et la présomption un capital; qu'au lieu de s'attarder aux bagatelles de la porte, il faut du premier coup en imposer aux badauds. Ainsi a procédé fort habillement M. Caillaux, son visage, sa parole, toute sa personne trahissent une estime de soi qu'on n'a pas souvent vue ailleurs au même degré. Le plus petit mot s'enfle en tombant de ses lèvres et manifeste un moi " orgueilleux. Convaincu que la richesse et l'avenir de la France sont entre ses mains, il aime à se rendre cette justice que jamais ce précieux dépôt ne fut confié à un plus digne. Ce petit homme rappelle le Clydias de La Bruyère ^ en qui on n'aperçoit rien de grand que 1 opinion qu'il a de lui-même ". C'est le plus bel aplomb du Parlement. C est surtout un de ces ministres qui le prennent de haut quand la victoire est certaine et s'humanisent singulièrement lorsque le scrutin semble douteux. Ce présomptueux affiche, dans les situations les plus inquiétantes, un imperturbable optimisme. — Le déficit ? Mais il pourrait être plus grand. — Les capitaux émigrent ? Ils reviendront. — La banqueroute ? Elle rendra un peu d'élasticité aux finances. M. Clémenceau, qui s'exerce pendant ses heures de loisir, au style lapidaire, lui a composé cette épitaphe: " Ici repose, après s'être beaucoup trémoussé , Caillaux, doublement célèbre pour avoir désorganisé les finances et organisé le déficit. Suffisance et insuffisance. Bing. ECHOS A TRAVERS ANVERS Le peintre X... n'aime pas déjeuner chez Mme Y..., et, pour échapper aux invitations dont celle-ci le bombarde, il trouve des raisons troublantes. Mme Y... le rencontre, l'autre jour, à un five o'clock- Vous déjeunez chez nous, samedi prochain, cher ami " lui dit-elle délibérément.X... fait mine de réfléchir une seconde : Impossible, répond-il|, je déjeune chez les Z... — Tant pis... voulez-vous le lundi suivant ? — Mille regrets... j'ai un rendez-vous d'affaire avec Tartemplon. — Qu'à cela ne tienne; nous remettrons ça à mercredi en quinze... Vous n'avez pas d'engagement ce jour-là, j'espère } — Je suis désolé, répond X..., ce jour-là, j'ai un enterrement ! " HORS ANVERS Est-ce la chasse à la grouse ou l'atmosphère légendaire de la vieille terre des Pietés, d'où nous vient, paraît-il,l'histoire amoureuse de Tristan,et où s'élèvent les chevaux rares et les lévriers merveilleux ? Sont-ce les bois et les lacs mélancoliques qui ont attiré le grand écrivain italien? On ne sait... Toujours est-iil que M. d'Annunzio vient de faire un court séjour en Angleterre avant de retourner en Italie. Il en rapporte, dit-on, une bête exceptionnelle, un grey-hound triomphal pour son coursing.. Ill en rapporte aussi une découverte d'ordre artistique, sur laquelle le poète observe le silence, mais qui présenterait une importance considérable pour l'histoire de la peinture de la Renaissance. L'infatigable dramaturge est allé converser là-bas avec les dernières fées, petites nièces de la magicienne bretonne qui triompha du grand sage Merlin — dont M. d'Annunzio va nous conter l'histoire. Mais les fées ne l'ont pas endormi... Nous n'osons nous en plaindre. * * * Les journaux ont parlé récemment des fiançailles projetées entre le prince héritier de Grèce et la princesse Elisabeth de Roumanie. La princesse Elisabeth est une jeune fille accomplie qui sait allier une grâce innée à un louable esprit de décision. Il y a quelques années, la princesse Elisabeth, qui n'avait alors que 17 ans, achevait, un matin dans le parc royal, aux côtés de sa camériste, sa promenade habituelle.Elle aperçut soudain une branche de muguet qui, éloignée de la bordure, était impossible à saisir. Après avoir contemplé quelque temps les vains efforts de la jeune princesse, le lieutenant de garde au palais s'avança, cueiillit adroitement la fleur et l'offrit respectueusement à sa souveraine. La princesse Elisabeth accepta l'hommage sans rougir ni sans se troubler. Le lendemain, le bel officier revit la promeneuse qui, avant de disparaître, à l'angle du palais, laissa tomber à terre la moitié de la branche de muguet. Un œillet rouge s'entrelaçait aux clochettes blanches.Et cela finit comme dans les plus beaux romans de Carmen Sylva : le beau lieutenant, quelque temps après, était exilé. Mais i'1 était nommé attaché militaire auprès d'une grande puissance voisine et alliée. * * * Le capitaine Cap, ami préféré de feu Alphonse Allais, connaissait, de par le monde, des mines merveilleuses — mines de savon, de gruyère et de pâté de gibier — dont il offrait l'exploitation à des spéculateurs audacieux.Comme toutes les grandes découvertes, celles du capitaine Cap firent rire... Pourtant, il existe actuellement, aux Etats-Unis et au Canada, trois véritables mines de savon en pleine prospérité : A Ashcroft, dans la Colombie britannique, et dans le Nevada se trouvent des lacs dont les eaux, très riches en soude et en borax, se solidifient sur les bords. On les découpe à la scie : ce sont d'excellents morceaux de savon. Dans le Dakota, il suffit de recueillir l'écume d'une source chaude, solidifiée au contact de l'air. Enfin, sur les bords du lac Owen, on exploite, depuis plusieurs années, des bancs de savon minéral.Vous verrez qu'un jour on découvrira des champs de nouille et des mines de foie gras truffé. fWïfâW# a # ***« » Art et Chiffons Le tailleur correct garde encore bien des adeptes et je sais certaines femmes élégantes, aimant la simplicité, qui le portent presque tout le jour. Voici un modèle à la fois vraiment pratique et coquet en fine gabardine acajou: la jupe a des plis piqués mais lâchés sur les hanches ;la disposition savante de la coupe resserre l'ampleur dès les genoux, pour donner à la silhouette toute l'allure de la mode nouvelle; la jaquette est exquise avec ses piqûres soulignées de flèches de soie, ses poches et son col en velours de soie noire. Et cela nous donne un ensemble sobre et chic où se reconnaît la signature du " LI-L A S si prisée de toutes les mondaines. Le Court ier à paris DANSE NOUVELLE Depuis que Mgr. Ainotte, poussé par quelques dames austères, a interdit à ses paroissiennes de danser Je tango et la maxixe, sous peine d'aller tout droit en enfer, l'anarchie règne au pays de la danse. Dans les salons bien pensants, les jeunes filles et leurs " poulains sevrés de pas sud-américains, s'essaient, sans grand enthousiasme, à remettre à la mode la valse, i/i polka et la mazurka. La " rallonge " n'est dansée que par quelques dandies- Et quant à la furlana, qui - ne fut jamais préconisée par le Pape, sinon dans l'imagination plaisante d'une professeur de danse son lancement a tout à fait échoué. Le " peggy-drop " sera-t-il le chic de demain ? C'est, une nouvelle danse américaine — mais une danse américaine du Nord cette fois — que nos rois du parquet apprennent en secret. Le peggy-drop est une danse à figures où les couples évoluent en se faisant moult salutations. Au fond, c'est tout simplement notre antique et délicieux menuet. Nul doute que nos snobs ne lui trouvent de rares qualités, maintenant que le voici revenu de Boston et affublé d'un nom anglais. LE VIOLON D'INGRES M. Paul Bourget est à Costebelle, près d'Hyères, dans sa vaste mais un peu sombre, à vrai dire, villa du Plantier. Il travaille. Il pense. Il monte à cheval Et il correspond journellement avec son ami Junius... Mais s'il travaille, ce n'est pas toujours à quelque rcman grave, à quelque billet concis et ferme que certain journal publiera le lendemain... M. Paul Bourget fait aussi de l'aquarelle et possède un très gentil talent d'amateur. On peut le surprendre du reste, de temps en temps, à travers la grille de son parc, en train, pinceau en main, do peindre avec amour un petit coin de ciel bleu, un pin. ou un mimosa chamarré d'or... UN NOUVEAU JOURNAL La presse parisienne va compter un journal de plus. Ce sera un journal du soir ; le premier numéro paraîtra dans les premiers jours d'avril. Sa doctrine politique sera celle de la Fédération des gauches. Ses collaborateurs seront, dit-on, pris parmi les journalistef les plus réputés. Et on assure que le principal action naire et l'inspirateur de ce nouveau confrère est unf femme extrêmement connue, aussi fameuse par sor intelligence que par son talent d'artiste. La politique l'attire désormais. Elle a juré d'avoir une influence sur les destinées de son pays. C'est une belle ambi. tion. UN DISPARU M. Alfred Edwards a eu une influence considéra ble sur la presse moderne, oar en fondant le Malin il a renouvelé la forme du journalisme français. Sa forte personnalité a inspiré non seulement loi auteurs de revues, mais encore M. Alfred Capus qu reproduisit, dans ses premiers romans, les principaux traits de son caractère. Les vieux Parisiens se rappelleront surtout la pré cision pittoresque de son langage. M. Alfred Edwards était de ces hommes qui ap pellent un chat un chat. Que ce fût au théâtre, i table, chez lui, au restaurant, à l'Opéra, où il eu longtemps à l'abonnement la baignoire sur la scène à gauche, en face de celle des directeurs, il employai volontiers des termes énergiques et d'audacieuses ono matopées. Un jour d'été, dans sa propriété de Corbeil, des cou pies sémillants qu'il avait invités à déjeuner e'éffail laient dans le jardin, attendant l'heure de midi et le coup de cloche annonciateur. A la minute exacte un maître d'hôtel fort correct, noir, culotte courte, cravate blanche, s'avança ver6 la ohaîne qui pendait au-dessous de la oloohe, prêt à sonner, lorsque l'amphitryon fît un geste : — Laissez cela, Baptiste, déclara-t-il. Je me charge d'appeler tout le monde. , Alors, du haut du perron de la villa, M. Alfred Edwards, ayant fait un porte-voix de ses mains, poussa cet appel explicite, mais un peu rude : — Eh ! là-bas, tas de veaux ! EJh ! tas de vaches 1 Rappliquez vivement 1 On va becqueter 1 Le valet de chambre en rougit. Il est vrai que c'étaient ses débuts dans la maison, et qu'il arrivait d'une noble demeure de la rive gauche. Festival de mai Nous donnons ci-dessous les noms des solistes engagés pour le Grand Festival de musique dramatique qui aura lieu, sous la direction de Mtre Frank van der àtucken, les samedi 16 et lundi 18 mai prochains, à 6 heures du soir, dans le Valais des Jhëtes du Jardin Zoologique et à 1 occasion du bicentenaire de la naissance de Gluck : Mmes trancès Rose, de l'Opéra Royal de Berlin; Lucyle Panis, de 1 Opéra de Paris et du Théâtre Royal délia Monnaie; Alice Guszalewicz, du Grajid Théâtre de Cologne; tSertha àeroen, de l'Opéra Flamand d Anvers; Mlle Alice Moyaerts. MM. Heinnch Hensel, ténor du 1 héa-tre de Hambourg et du 1 héâtre Wagner de Bayreuth; iiric Audouin, ténor du 1 héâtre Koyal de la Monnaie ; Louis Mo-risson, ténor de l'Opéra Fllamand d'Anvers; Adrien Van Roey, ténor de l'Opéra Hamand d'Anvers; Tillmann Liszewsky, baryton du Grand 1 héâtre de Cologne ; Léon Ponzio, baryton du 1 héâtre Royal de la Monnaie; Jean Collignon, de l'Opéra Hamand d'Anvers. Les choeurs seront chantés par la chorale " Arti Vocali " et la " Deutsche Liedertafel ' '. Nos Cercles CERCLE ROYAL ARTISTIQUE. Voici quelques changements dans le programme des soirées du mois de mars courant: Représentation Théâtrale de Gala du lundi 23 mars: Monsieur Lugné-Poe, retenu à Paris par le succès retentissant des " Cinq Bourgeois de Francfort " au Gymnase, le programme de cette représentation a légèrement varié et se composera de "Au Bout du Fil " par iMichel Zama-coïs; " Les Pieds Nickelés " par Tristan Bernard, et de " Feu la mère de Madame " le chef-d'œuvre de Feydeau. Cela fera un spectacle charmant. Plusieurs des créateurs de ces comédies, entr-autres MM. Duval, du Palais-Royal et Thylma, du Vaudeville, paraîtront ce soir-là sur notre scène. AU GARDENIA. Le quatrième et dernier gala de cette saison que ce cercle d'élite donnera, aura lieu au Théâtre des Variétés, le lundi 30 courant et commencera à 8 1/4 heures précises. Au programme la très intéressante pièce de Bénières, en 3 actes, Papillon dit Lyonnais Le Juste où nos vaillants amateurs donneront aux sociétaires habituels des galas du " Gardénia " l'impression d'une mise au point parfaite, car les répétitions battent leur plein sous l'habile et éclairée direction du sympathique régisseur M. Walckiers. Mmes Causse et Suzel.du Théâtre Royal et M'ile Hugo du Théâtre des Variétés, apporteront l'appui de leur talent à cette représentation de famille qui s'annonce dès maintenant comme un succès. Les sociétaires du " Gardénia " sont donc priés dès maintenant de retenir leurs places en temps utile. Le " Gardénia organe du cercle, donnera, du reste, dans quelques jours les dernières dispositions prises concernant ce dernier gala. ********** **** Theatre Pathè Un programme extrêmement varié nous est offert cette semaine et il n'est pas douteux qu'il ravira les plus difficiles. Le film principal en sera Mariage d'inclination dont l'interprétation réunit les meilleurs artistes du moment, Capellani, Chameroy, Mmes Grumbach et Juliette Clarens. Ce film en 3 parties est une délicieuse comédie sentimentale de Daniel Riche. L'Escapade, film d'art en 2 parties, précédera Rigadin victime de l'amour, Max, professeur de Tango, et C'est Nicfy Winter qui a retrouvé la JocorîRe. La partie instructive sera représentée par Trichinopoli, l'aclmirabie cité des Indes Anglaises et par le merveilleux Pathé-Journal. Les Prospectus toi Sentiment Il est à la mode d'envoyer des billets de faire part des fiançailles. Ce n'est pas assez, en effet, d'annoncer aux badauds que la consommation du sacrifice est imminente ; il est bon de les prévenir alors même qu'il se prépare. Pas de format réglementaire à ce billet. La simplicité toutefois est de rigueur quant au papier et à la gravure qui n'ont pas besoin d'enjolivement. La formule reste digne, laconique et suffisamment imprécise:M. et Mme Tartempion ont l'honneur de vous annoncer les fiançailles de leur fille Jeanne avec M. Machin. Evitez complètement les locutions enthousiastes comme ont le plaisir ou le bonheur. L'honneur suffit. Pas de qualificatifs somptueux, non plus, de titres officiels et d'aunes de rubans. 11 convient même que le fiancé ne soit paré d'aucune désignation complémentaire. Le mystère sied. Cet homme est-il vieux ou jeune ? on ne sait pas ;brun ou blond ? on ne sait pas ; rentier ou négociant en huiles d'olives ? on ne sait pas. Même, dans la plupart des cas, le billet n'est fait que d'un côté des deux familles par les parents de la jeune fille, comme si ces fiançailles n'avaient d'importance que pour elle seule. D'ailleurs, il y a dans ce mystère une pointe de malice voulue. Si le fiancé n'est pas suffisamment désigné, informez-vous. Le billet de faire part des fiançailles constitue à sa manière, des bans mondains, complémentaires de ceux que le concierge de l'hôtel de ville expose derrière un grillage qui empêche de lire et ceux que le bon curé bredouille en chaire. Une même invitation s'y trouve implicitement: Si vous connaissez quelque empêchement à ce mariage... Si vous n'en connaissez pas, réjouis-sez-vous.Mais comment vous réjouir ? Le problème est délicat. A la réception de ce billet d'amour naissant des souhaits seraient prématurés, souhaits de quoi!... de vitesse?... de durée?... Restez donc dans l'imprécision. Les défenseurs de cette mode affirment qu'elle est utile, parce qu'elle met " hors cadre " les jeunes gens qui se destinent l'un à l'autre. C'est une manière polie de poser sur la fiancée un écriteau: N'y touchez pas... Défense de flirter sous peine d'amende. Pour le fiancé, même estampille. 11 n'a plus aucune valeur au change des cœurs et n'a qu'à se tenir à l'écart avec les vieux messieurs et les douairières. Dans les salons, par contre, les détracteurs de ce système d'avertissement par prospectus objectent que les fiancés sont en très sotte posture, au cas où viennent à se casser les projets d'union. Tout arrive. Ne faudra-t-il pas alors que M. et Mme Tartempion réimpriment un deuxième billet annonçant aux amis et connaissances que tout est rompu ? Beaucoup le font et jettent dans la circulation un billet de deuil d'un nouveau genre qui annonce que, pour des raisons de famille, le mariage est remis à une date indéterminée. C'est surtout dans ce cas nouveau que la réponse est embarrassante. On ne peut décemment envoyer sa carte de félicitations. Une carte de condoléance serait excessive. Les prudents envoient une carte toute nue qui veut dire discrètement:" J'ai compris. C'est noté. L'écriteau est enlevé. La voie est libre. On peut toucher. On objecte aussi au billet de faire part de fiançailles cette critique qu'il a l'incon vénient d'établir de façon irréfutable et matérielle ce qui devrait rester nuageux, imprécis, par excellence, c'est-à-dire, un sentiment, un projet, un rêve. Certes les amis en parlent, mais si, un jour, le rêve se casse les ailes, ces amis mettent un doigt sur leur bouche et oublient, pour la plupart, tandis que 1 affreux bout de carton restera, inoubliable, importun, gaffeur, encombrant les tiroirs, ramassé dans la corbeille à papiers par les domestiques, et le brave garçon que quelque jour la douce jeune fille finira par épouser et qui ignorait les amours passés, trouvera immanquablement, dans un coin le maudit billet. Si le billet de faire part des fiançailles est à la mode, celui du divorce l'y devient. Il est évidemment pénible. D'aucuns y voient un certificat affligeant: J'ai l'honneur de vous faire part que je suis trompé. 11 a cependant sa raison, il est pratique dans sa formule très sèche. M. et Mme Tartempion ont l'honneur de Vous informer que le divorce a été prononcé entre eux. D'encombrantes belles-mères trouvent même là une joie féroce: Mme Tartempion a le plaisir de vous annoncer que le divorce a été prononcé entre Jeanne Tartempion sa fille et Monsieur Machin. Plus joyeux est le billet de faire part de remariage entre anciens époux: M. et Mme Durandeau ont le grand plaisir de vous annoncer leur remariage. La réponse est toute indiquée: Recompliments.

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This item is a publication of the title Le courrier d'Anvers belonging to the category Gent, published in Anvers from 1906 to 1972.

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