Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 21 April. Le courrier de Bruxelles. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/pg1hh6dg7k/
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Mardi 21 avril <9K ABONNEMENTS i ni m tniots no» mi BELGIQUE. . b. 10.00 6.00 2-50 BOLLANLiE. . .i ig 2o 9.60 4^.80 LUXEMBOURG S UJSiOU POSTALE 30 00 1S.00 7.60 5 CENTIMES iuo«l*(«ontt n« sont sa» ml» «««WU 1 ÙLÈPHOHb SABLQN Î754 LE COURRIER 'iw- 53* nna5&. — IV llty 11 " ■ ■ mé BUREAUX1 A BRUXELLES l 52, rue de la Montagne A PARIS 1 30, rue Saint-Snlplce, 30 5 CENTIMES U«Ma«iéiii*ali ne sont pat ml* on v*nt« TÉLÉPHONE SABLON 176»' a» Pro aris et fods = A la Fédération des Cercles et Associations catholiques de : Belgique. La journée de samedi. (SUITE) A îa réunion du matin, présidée par M. iWoeste, M. Wéry a fait l'historique ne •1 Emulation société bien modeste et cl a-grément, au début et qui est actuellement si florissante. M. Servais a déposé un très intéressant rapport sur les habitations à bon marché. Voici les conclusions rte ce rapport: lia Fédération convie los hommes «'œuvres catholiques à continuer de travailler avec plus d'ardeur que jamais à l'amélioration et a la diffusion de la propriété du foyer de famill©,en veillant à l'application généreuse et diligente de la loi do 188V, complétéo et améliorée dans le sons du projet de loi siu- les habitations à bon marché. Emet le vœu de voir le Gouvernement prendre les mesures nécessa-iers vour que les sociétés d habitations ouvrières constituées sous le régime des lois de 1889-9*2 puissent être autorisées au plus tôt par la caisse générale d'épargne et de retraite! de l'Etat moyennant les modifications statutaires utiles à étendre leurs opérations sociales aux personnos et aux objets déterminés par le projet de loi nouveau. Considérant que la. lutte contre les taudis exige des enquêtes et des études urgentes et que l'a-r mélioration des conditions de logement des classes nécessiteuses dans les grands centres (urbains) ne sera pas réalisée sans devoir vaincre de sérieuses difficultés. Que, comme d'autre part, le groupe des sociétés actuellement affiliées à la Caisse générale d'épargne et celui des sociétés qui seront agréées par la future société nationale auront une organisation analogue et des objets qui légalement pourront être identiques il «sera d'autant plus souhaitable de voir la société nationale et ses sociétés agréées faire converger leurs premiers efforts dans la lutte contre les taudis par la construction et l'amélioration des logements. Que les sociétés affiliées à la C'-aisse d épargne ont généralement dirigé leur activité vers le crédit et la diffusion de la petite propriété. Qu'en établissait autant que possible et sans 'délimitation trop stricte cette division du travail 011 atténuera les inconvénients résultant du développement de nos institutions d'habitations ■à bon marché et on évitera qu'une concurrence intempestive ne soit faite aux sociétés actuelles d'habitations ouvrières qui auront étendu Iout objet social et donné des preuve suffisantes de leur diligente activité. . La Fédération émet le vœu de voir le Gouvernement et la future société nationale prrendre des dispositions en ce sens. Là Fédération estime que, tant pour placer les obligations qui seront émises par la société nationale d'habitations à bon marché que pour se procurer les fonds que l'Etat avancera soit à la société nationale soit à tout le moins ù la Caisse générale d'épargne pour compléter le service des sociétés qui lui sont affiliées, il y aurait lieu de recourir aux capitaux dont dispose la ca^sc do retraite. Ces vœux sont ratifiés par les applaudis* . sements de l'assemblée. M. Woeste émet de vœu de voir des comités spéciaux nommés au sein des Associations affiliées s'occuper de cette question. M. Thiran s'étend ensuite- sur les Assurances Sociales cl" propose le vote des vœux isuivants : l'o Voir nos amis se préoccuper clans chaque commune soit de la création immédiate des mutualités répondant aux exigences de la loi annoncée soit de l'adaptation rationnelle des œuvres existantes aux conceptions imposées qu'il s a^ gisse du contrôle des versements effectués ou de l'augmentation des réserves statutaires. 2» Obtenir dlu ministère compétent des instructions et des documents qui permettent aux administrateurs non oncore initiés d'organiser plus scientifiquement désormais les mutualités libres chargées de oouvrir le triple risque envisagé par ce projet. Le discours de M. Thiran est vigoureusement applaudi. M. Duplat pense que la question des assurances sociales est littéralement angoissante; ces assurances doivent sauvegarder les intérêts de l'industrie, ceux de l'Etat et .ceux des particuliers. Les assurances sociales, dit-il, ne sont pas lune panacée, loin de là, il est difficile,de se faire une idée de ce qu'est notamment l'assurance maladie ou invalidité. Les lois française. anglaise et allemande n'ont donné, à ce sujet, aucu'ii éclaircissement. Avant d'adopter une formule, il convient d'étudier le problème avec le plus grand soin. M. Duplat propose d'ajouter aux vœux de M. Thiran le vœu suivant : La Fédération estime que vu les difficultés que soulèvent la notion scientifique et l'évaluation financière du double risque, invalidité et mala-'die, il y a lieu, tant dans l'intérêt de l'industrie que pour procurer ux ouvriers line assurance qui puisse fonctionner sérieusement et sans vexation dangereuse, de rechercher avec prudence la possibilité d'une solution législative à donner au problème des assurances sociales. LA SOIKÊE. M. A. Harmignies, à l'issue de la séance l'ouverture, a réuni à sa table quelques in 'ités. La réunion toute intime, eut le char-ne de la cordialité la plus parfaite. A 8 heures, la section dramatique de '« Emulation » interpréta la délicate comé-lie de Zamacoïs : « Les Bouffons ». Les spectateurs n'ont pas ménagé leurs ipplaudissements aux acteurs amateurs. La journée de dimanche. LA MESSE. Les congressistes ont assisté à la messe célébrée à 11 h. 40, en la collégiale de Ste-Waudru. Il y eut, pour beaucoup, à l'arrivée à l'église, un moment de vive surprise. La musique du 2e cha-sseur3 à pied avait pris place sous h jubé et durant l'office religieux, elle joua plusieurs morceaux de son réperto: ï. Le clergé de Ste-Waudru avait-il donc obtenu, à l'occasion de la réunion do la Fédération, le concours de l'armée? Voilà qui eût fait un joli tintamarre dans la presse anticatholique. Renseignements pris, il s'agit d'une ancienne coutume à laquelle d'ailleurs les « Montois cayaux » comme on dit ici, sont particulièrement fidèles.Dans le chœur, entouré de faisceaux de drapeaux aux couleurs papales et nationales et montoises, avait pris place M. Woeste, entouré des notabilités de la Fédération. Une foule énorme assistait à l'office religieux.L'assemblée générale. M. Woeste a 78 ans. Il a donné une preuve nouvelle de sa verdeur. Samedi soir, à 11 h. 1/2, il était encore à la soirée de l'c Emulation » et, profitant d'un entr'acte, il félicitait les excellents interprètes do la jolie pièce de Zamacoïs, t Les Bouffons ». Dimanche matin, à 6 h. 1/2, le vénérable président assistait à une messe dans une paroisse de (a ville. Et à 9 h. 1/4 tapant, l'honorable ministre d Etat ouvrait la réunion. La foule de ceux qui y assistaient est si grande que l'« Emulation » a dû être désertée et que l'assemblée doit avoir lieu dans la grande salle des fêtes de la « Maison des Ouvriers », plus spacieuse. Au début do la séance. M. Camauër donne lecture du rapport du trésorier concluant à un bénéfice net, nu 14 avril 1914, de fr. 8052,05. M. Ed. Degen, docteur en droit, régisseur, fait alors rapport sur LES ŒUVRES AGRICOLES. Les œuvres agricoles, dit-il, ont pris en ces derniers temps, une importance rapide et énorme. Elles sont les fruits des études et des efforts des catholiques. Les féconds résultats de ces organisations n'ont pas tardé à se faire sentir : achats d'engrais, d'aliments pour le bétail, obtention de crédit, assurance du cheptel, emploi en commun de machines perfectionnées, vente par groupements, etc. Dans le Hàinaut, la Fédération d'Enghien constitue uue. œuvre admirable dont l'âme est M. l'abbé Berger. La a Croix des Syndicats » est l'organe de Ce groupement. La situation des œuvres agricoles dans l'arrondissement" do Mons est satisfaisante.L'orateur fait l'historique de l'assurance du bétail. Pour faciliter le concours mutuel en-tr'cux, dit-il, il faut restreindro le champ des opérations de l'assurance ; ces Sociétés doivent s'affilier à une Société de contre-assurance. M. Degen examine alors rapidement les divers groupes d'œuvres agricoles existant dans le Hainaut où, sur 78 communes, 32 oomptent l'une ou l'autre de ces œuvres. L'orateur émet le vœu de voir les catholiques se préoccuper de fonder partout des œuvres agricoles. Il émet, en conclusion de son rapport, les vœux suivants qui sont applaudis : 1. Il est urgent que toutes les communes rurales do l'arrondissement de Mons soient à l'initiative des catholiques dotées d'au moins une œuvre sociale agricole. 2. Tous les cultivateurs, membres de nos associations, émettent le vœu de voir le Gouvernement et MM. les députés et sénateurs, protéger et assurer la consommation, dans le pays, des produits de l'agriculture nationale. i\os associés désirent aussi voir réorganiser les commices agricoles et aussi le fonctionnement des jurys de concours et d'expertise des chevaux et bovidés. RAPPORT DE M. DUPLAT SUR LA POLITIQUE SCOLAIRE BELGE. Voici l'intéressant rapport rédigé par M. Duplat sur cette questien : La tradition, les souvenirs d'abnégations et de sacrifices offerts pour la défense des croyances religieuses à l'éoole, imposent impérieusement aux catholiques là connaissance des principes qui guident leur action en matière scolaire. Les modalités nouvelles qu'introduit la récente loi scolaire sollicitent ét leur attention et leur concours actif. Toujours plus d'écoles libres, partout l'école chrétienne, voilà le but de nos efforts; une bonne organisation pédagogique de l'enseignement, voilà le moyen. E.i edictant une législation nouvelle, le gou vernement n'a pas entendu faire œuvre orga nique nouvelle. Certes, il a voulu que l'écol fut améliorée, que son outillage fut perfection né, que la scolarité soit plus efficace, mais s'est abstenu de toucher aux principes fonde mentaux et légaux sur lesquels repose notre er seignement primaire. Ils sortent intacts de 1 bousculade parlementaire; bien mieux, la 1< s'est appuyée avec confiance sur l'organisatio scolaire existante pour assurer aux réformt nouvelles leur entier rendement social. Trois éléments forment l'apport réel et il dispensable à une bonne et loyale organisatio do l'enseignement primaire : ce sont la liberté la tradition législative et les conditions d faits dont la loi doit tenir compte. La liberté d'enseignement est un princip social au 1er chef. Elle introduit le fort int< rieur, le droit de conscience dans ses relatior avec l'éducation, au 6euil du droit public, no pas pour que l'Etat s'en empare et l'étouffi mais bien au contraire pour que sous l'égid do l'Etat, il puisse s'épanouir en toute frat chise et s'exercer en toute sécurité uniqu< ment en vuo du profit moral et intellectuel d l'enfanco. Entendue ainsi on comprond que I liberté d'enseignement devait surtout oti mis© en œuvro par les catholiques, car pour eu l'école est l'institution sociale par excellent Ils savent que l'école fait du bien ou qu'ell fait du mal; on ne saurait dire qu'elle no fa: rien. A son origine la tradition législative fi conforme à la notion de la liberté : 1a loi du 1 septembre 1842 l'applique loyalement; boult versée et détruite par la loi de malheur c! 1879, elle fut restaurée par la loi du 20 sopten bre 1884 qui se présente comme une loi de coi fiance dans la liberté et les communes. La t scolaire de 1884 fut inspirée par cetto polit que qui, suivant l'heureuse formule de h Woeste « a pour objet l'application dans la m sure du possible, des principes liés aux int< rôts de la nation et aux droits de la consciei ce. j> En la promulguant, le législateur a fou ni abondamment les matériaux pour élev< l'école populaire suivant nos aspirations et m traditions uationales. Depuis les catholiques sont demeurés fidèli à ces principes on matière scolaire. La loi c 1895, celle de 1914 s'y rattachent entièrement elles ont maintenu en l'amplifiant, la doub tendance. nettement exprimée dans la loi c 1884, à savoir : la confiance de plus en pli grande dans la liberté, l'enseignement commi nal amélioré. En agissant de la sorte, le législateur cathi lique a traduit loyalement les réalités et l< conditions de faits telles qu'elles se préscntei actuellement en Belgique en matière scolair Un premier fait est la faveur croissani qu'obtiennent auprès des populations les écoli libres; un 2e fait c'est que l'immense majoril des parents ne veulent pas pour leurs enfan d'un enseignement empreint d'incrédulité. U 3e fait qui découle des 2 premiers c'est que l pères de famille veulent exercer leur droit c veiller à l'éducation de leurs enfants et pi suite entendent choisir librement l'école à 1 quelle ils les confieront. Aussi sur ce point l catholiques opposent leur conception do l'éo le nationale qui, pour exister réellement, do refléter les sentiments des pères de famille, celle de leurs adversaires qui, sous la mên étiquette entendent « créer et entretenir ai frais do tous les citoyens une école qui fut o1 verte à tous leurs enfants et qui les accout mât h l'union et à la fraternité. Pâle notiou do la neutralité scolaire q étouffe la liberté. Un dernier fait à releve c'est j'existence d'innombrables écoles libr catholiques. Cette réalité tangible doit donn< confiance au législateur : il doit soutenir i encourager son initiative. L'Etat intervcnai en faveur d'un enseignement qui n'est m « choso secondaire », l'enseignement officie doit à tout le moins intervenir aussi en favei de l'enseignement libre, mais de telle façc que la liberté demeure entière et intacte : l'ei seignement est libre à l'école. A la direction c l'école doit appartenir la direction morale < intellectuelle de l'enseignement. Les faits et les réalités dont une loi scolair pour être bonne et complèto, doit ten compte, n'entravent nullement l'organisatic d'un enseignement primaire, sérieux, mis à I hauteur des nécessités les plus actuelles qi requièrent pour nos classes populaires une pli forte culture intellectuelle et pratique, et à < titre la loi nouvelle vient à son heuro. (1) En vue de maintenir cette orientation de 1 politique scolaire catholique et pour la rondi pratique et efficace, M. Duplat a présenti eu conclusion de 30u rapport, les vœux su vants : 1° La Fédération des Cercles Catholique et des Associations Catholiques félicite 1 Gouvernement d'avoir maintenu, en confoi mité avec les saines traditions de notre pt litique nationale, l'obligation de l'enseigm ment religieux à l'école primaire. Elle ei prime le vœu de voir les catholiques veille d'une façon constante aux intérêts morau des enfants qui fréquentent l'école publ que ; que spécialement ils exigent l'appl cation loyale et complète du programme 1< gai comprenant pour toutes les classes pr maires l'enseignement do la religion et d i.* morale; que de plus, ils dénoncent con me une atteinte à la liberté tout acte d pression et toute manœuvre directe ou it directe en vue d'obtenir des dispenses d (1) Prochainement, M. 0. Duplat publiei une étude sur notre politique scolaire et sur 1< réformes introduites dans l'enseignement pr maire par la loi de 1914. - la part des parents; 9 2° La Fédération, prenant acte do ce que : la liberté, concernant le choix de l'école est reconnue au chef de famille sanctionnée " par la loi V titre de droit inviolable; invite ^ les catholiques à en poursuivre l'application sincère avec a^ention et vigilance* Q 3o La Fédération considérant que la res-a ponsabilité ^e l'éducation des enfants incombe aux parents, sollicite la propagande i- active des catholiques pour voir de plus en q plus l'école libre entourée de la sympathie >, des chefs de famille; qu'à cet effet, ils in 0 troduisent partout les améliorations pédagogiques inscrites dans la loi scolaire et no e tamment le 4e degré approprié aux néces-sités de la population scolaire; ils prennent ® également lés mesures matérielles pour , pouvoir accueillir dans leurs écoles le sup-ç plément de population qu'entraînera l'ap plication prochaine de l'obligation scolaire ; >. que tenant compte des avantages précieux e que procure la liberté scolaire, source intar a rissable de force morale pour la nation, les e catholiques demeurent toujours attachés à s ce qui fait l'essence même de ]a. liberté, à >• savoir l'indépendance entière dans la direc-® tion morale et intellectuelle do l'école li- 5° C comprenant que cette îndependan- 0 ce et cette liberté ne peuvent se^ maintenir ^ que moyennant une action privée person-~ nelle et collective toujours en éveil, et au prix de sacrifices pécuniers qui augmentent i- avec les nécessites pédagogiques^ d'un en->i seignement primaire mieux organisé les ca-i- tholiques continrent et multiplient leurs I. aumônes et leurs largesses en faveur des écoles libres; 6° La Fédération exprime à cct effet le l" vœu que les catholiques belges s'efforcent r" d obtenir la coopération effective de toutes les familles chrétiennes à l'école libre, de ' telle sorte qu'elle considère la maison d'éco 53 le comme leur maison où, par eux et avec e eux s'élaboro la formation intellectuelle et : morale de leurs enfants; que cette collabo-lé ration de tous les parents riches et pauvres 10 soit recherchée d'une façon pratique, no is tamment en instituant dans les paroisses un i- denier des écoles, en s'inspirant de l'œuvre érigée récemment sous ce titre à Bruxelles. >- a Les paroles de M. Duplat sont accueillies par it de vifs applaudissements, î- £ .o * • ;é M. Franeotte attire l'attention des catholi-■£, quos sur la signification à donner au terme n « 4« degré ». îs D'aucuns voudraient faire de ce 4e degré un le enseignement vraiment professionnel; d'au-ir très — et c'est la formule belge — ne veulent pas que ce 4e degré ait un caractère nettement ïs professionnel. 3- Quoi qu'il en soit, il faudrait que le Gouver-it nement cnyoie le plus tôt possible clés docu-à ments, des renseignements, des précisions, sur ie la façon dont le 4« degré doit être appliqué, s L'orateur dépos© un vœu en ce sens. (Ap-i- plaudissements.) i- Do l'avis "de M. Camauër, le principal pro-*^iès de la loi scolaire consiste dans le fait 11 qu'elle reconnaît Técolo libre et assure la sta-r, bilité do l'enseignement libre notamment en îs faisant disparaître les inégalités existant au-«r paravant entre instituteurs libres et instituât teurs officiels. it L'orateur espère que, dans une époque plus ie ou moins raporochée, l'égalité absolue sera \t établie entre les diverses catégories d'écoles, ir N'y aurait-il pas lieu en tout cas d'examiner n s'il ne convient pas d'accorder des subsides aux i_ établissements libres pour la construction des [e locaux. ,t En attendant, il faudrait partout rétablii l'œuvre du denier des écoles; les paroisses ri-^ ches interviendraient en faveur des paroisses ir pauvres. n Dans certaines commîmes, les instituteur* a refusent de donner l'enseignement religieux et n les communes refusent d'agréer les délégués iS qu'on lui présente. Le Gouvernement devrait © prendre des mesures énergiques pour empêche.* ce scandale. a M. l'abbé Baudouin signale divers abus cons e tatés daus des écoles, à Mons. Le mal vient, dit-il, de ce que le cours de religion est donoé [. aux demi-heures extrêmes de la journée 6Colai re. Les enfants aiment à arriver plus tard è l'école et à en partir plus tôt. Il y aurait lieu s de modifier la loi en ce qui concerne les heures e assignées pour le cours de religion. (Applau-•- disseroents.) h M. Woeste rappelle la fondation, à Bruxel .. les, de l'œuvre du « Sou scolaire ». Il engage les catholiques à imiter l'exemple des Bruxel r lois. L'honorable Ministre d'Etat ne pense pas . qu'il soit favorable, pour nos écoles, de voir ! établir l'égalité des subsides et de voir allouer f des crédits pour la construction des locaux. Ce qui importe, c'est que nous restions maîtres de i" nos écoles et si l'État payait les locaux, s'il e donnait l'égalité des subsides, jusqu'à quel 1 point serions-nous encore maîtres de nos eco e les? i M. Woeste ne pense pas qu'il soit possible de e modifier les heures réservées au oours de religion. La loi est suffisante pour empêcher !e& abus. Que ceux qui en constatent, signalent les a faits à l'inspection et lui demandent d'inter-venir.La parole est alors donnée à M. Franeotte qui parle des ECOLES DOMINICALES ET DE L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL. La question de l'apprentissage est posée par tout avec ampleur et précision. Diverses na tions se sont préoccupées du côté moral de la question, la Suisse et l'Autriche; notamment. Des enquêtes ont été faites qui ont permis dt-oonstater la disparition quasi totale de l'apprentissage familial. L'industrialisation de la Belgique rend le mal plus grand encore. Les conséquences en sont funestes, affligeantes. Les patronages d'apprentis, en Autriche comme en Suisse, s'attachent à développer la moralité des jeunes gens; sans cependant que soit formulée l'idée religieuso. Le Gouvernement suieso et surtout le Gou vernement autrichien s'intéressent directement à ces œuvres. Essentiellement, le but est de remplacer l'apprentissage familial ; le patro nage remplace, à cette occasion, le père de fa ( mille. Certes, ce qui réussit on Suisse et en Autriche, ne réussira pas nécessairement en Belgique, parce qu'on y fait abstraction de toute influence religieuse. Les hommes qui dirigent les patronages chez nous sont tous d'accord sur la nécessité de cette influence. Le prêtre est le chef du patronage, mais il ne comprend pas toujours son rôle ou il l'accomplit mollement. Parfois, le patronage est , dirigé par des laïcs. L idéal est que le prêtre soit le directeur du patronage et qu'il sache former une élite. Cha que directeur verra ce qui conviendra le mieux h ses jeunes gens, mais il faut se garder des entreprise auxquelles on ne pourrait tenir tête. Il y a 50 ans que Dom Bosco introduisit dans ses patronages, les cours du soir. C'est surtout cet exemple que les catholiques doivent s'efforcer d'imiter. Le patronage doit être pour la jeunesse ou vrière un lieu où elle recontre l'utile joint à l'agréable. Les sports l'emportent sur les ieux, sur les représentations dramatiques. Il faut donc autre chose que le plaisir. Cherohons à nous attacher les jeunes gens en leur donnant une sérieuse formation professionnelle dont ils comprennent la partie pratique immédiate.Là où on a sérieusement tenté pareil essai, il a été couronné du plus encourageant succès 11 propose le vœu suivant que l'assemblée acclame : Que dans le3 écoles et patronages dominicaux, les directeurs, tout en gardant à l'éducation religic .se, la première place, se préoccupent de plus en plus de la forma tion intellectuelle des jeunes gens; que dans lei'r programme, ils associent en plus large mesure, l'enseignement à la distraction et notamment en adoptant les formes de l'en seignement professionnel le mieux approprié à leur milieu. -*%M. Woeste donne lecture d'une lettre émanant de M. Van Parys, d'Anvers, aunon çant la création dans cette ville, d'une œu vre do protection des Wallons. Cette œuvre a un but essentiellement religieux et social: M. l'abbé Colinet en est l'aumônier. Les catholiques wallons arrivant à Anvers pourront s'adresser à M. Charles Ducarme, rue des Architectes, l ; ou à M. Duquenue-Souvie, rue Van Maerlandt; ou à M. Gérard >»éimont, avocat, avenue Plantin. La direction de l'œuvre nouvelle réclame le concours financier de3 Associations et des catnoliques wallons- M. Schepens, ingénieur, donna lecture do son rapport sur LES ŒUVRES FLAMANDES EN PAYS WALLON. L'orateur cite uno longuo série de chiffres montrant les progrès accomplis, dans diverses coramiii1" du fïainaut, par. les œuvres fondées en fay«mr des Flanmrtds par les RR. PP. Capucins : œuvro de la messe dominicale, du St-Sacrement. I ibliothèqi*o, séances récréatives, etc., notamment îi 'Mons, Montignies-sur-Sambre, La Louvière, Ressaix, Houdeng-Goo-gnies, etc. L'œuvre ne s'ooeupe p-3 de politique ; elle rencontre de très réelles difficultés, car la terre hennuyère n'est guère favorable aux catholiques, surtout dans les communes industrielles.L'orateur propose les vœux suivants : lo) Voir MM. les Curés communiquer aux ceuvres flamandes existantes l'adresse exacte des Flamands qui s'établissent en Wallonie et do créer des œuvros . i même genre dans les localités qui en sont privées et où séjournent det-ouvriers flamands; 2°) Voir les prêtres entrer en communication avec les Flamands, en flamand ; 3°) Voir abolir le travail du dimanche dans la mesure du possible; 4°) De protéger par des œuvres de prévoyance morale et sociale, les intérêts des Flamands, de les instruire on leur langue par voie de conférences, journaux, brochures, etc.; 6°) Enfin, de permettre autant que possible aux petits Flamands de recevoir l'instruction en leur langue maternelle. Le H. P. Maximns attire l'attention des ca-tlioliquos sur l'influence néfaste du travail du dimanche. Nous ne pourrions, dit-il, asso75 lutter pour arriver à permettre aux ouvriers de remplir leurs devoirs religioux le dimanche. Il faut veiller aussi à ce que les Flamandi q'ail lent pas se loger dans des rues mal famées Enfiu, il est nécessaire que les petits Flamand! irrivant en pays wallon puissent continuer j recevoir l'enseignement en langue flamande*, ••• Après quelques mots de M. Woeste, faisanfi ippol à 1 activité et au zèle de tous et remer-îiant ceux qui ont suivi les réunions, la séanco îst levée à 11 h. 30. LE BANQUET. La salie des^ fêtes de l'Emulation a singuliè* remeut changé depuis hier, elle avait l'aspect un peu froid qui sied aux réunions d'études, aujourd'hui elle étincelle joyeusement de a blancheur des linges de table, d-u cristal des ferres. Elle offre un coup d'œil gracieux, grâ-ïo aux couleurs des trophées de drapeaux qui arnent les meurs et des fleurs qui décorent les tables. Plus de 350 convives sont admis à participer au banquet. Nous disons admis, car les îdhésions furent de loin plus nombreuses; liais le local ne permettait pas d'en accepter Lin plus grand nombre. Déjà des tables ont dû àtre dressées sur la scène. Le banquet était annoncé pour 1 heure. M. Woeste est l'exactitude même. Rien d'étonnant lonc à ce que. a 1 heure l'honorable ministre l'Etat fait son entrée daus la salle; il est cha-eureusement acclamé. La table d'honneur est Présidée par M. Uarmignie, iwant à sa droite MM. Franeotte, Neerincx, Derbaix, Gende-aien, le doyen de Mons. MM. Camauër, le comte Vilain XIIII, le marquis do la Boëssière père, Brifaut, Tondeur, Slotte, Debert, Servais, Sta-^uet ; à sa gauche, MM. Woeste, Abel, Le Tel-1er. Ityckmans. Quinet, Duquesnes, Mgr do [>oy. MM. Servais, le baron Bonaert, Georges Duplat, Hecquet. Abrassart, Thiran, etc. Le menu très artistique est orné des portraits des 12 présidents, qui durant un demi-jiècle se sont succédé à la tête de la vaill vite société l'Emulation. A l'heure des toasts, M. Woeste devant lea ïonvives debout, boit au Souverain Pon^ifo au Roi et à la Famille royale: « Pie X. dit-il, lo Pape de l'Eucharistie et de la prière 1 C|esfc ?râce à elles que l'Eglise, malgré des défaites apparentes, a pu traverser triomphalement 19 siècles, et qu'elle a pu célébrer l'an letn. »r le 26« centenaire de l'Edit de Constantin. Ayons confiance dans l'Eglise et soyons des oatn >*'4'' /3 de part en parti N'ajoutons rien ± ce••te qualification, qui à elle seule est ie sjmbole 'io. nos gloires passées et de nos A'y -» pour l'^fe-nir. (Applaudissements.) Au roi Albert, héritier des vertus de sa mère! Conscient de l'importance do sa mission, il donne au pays des exemples familiaux, qui ont constamment un écho técond dans Le cœur des populations. (Applaudissements.)M. Slotto boit au Gouvernement et à la Droite. Seul, dit-il, un ministère catholique a pu durer chez nous pendant 30 ans, de 1884 u 1914, non seulement il a vécu, mais il a permis à notre patrie de traverser la période la plus heureuso de son histoire, et il l'a placée à la tôto des nations commerciales ainsi qu'en témoignent les rapports de tous les consuls des pays étrangers installés chez nous. Cette prospérité, nous la devons également à l'aide féconde apportée au gouvernement par la Droite parlementaire. L'orateur a un souvenir ému pour le regretté député de Mons, M. Victor Delporte; il fait de M. lo ministre Hubert un vif éloge; il salue M. Alphonse Harmignies dont le nom est souligné par une chaleureuse ovation. M. Slotte s'adresse alors h M. Woeste : La plupart d'entre nous, dit-il, n'étaient pas nés quand vous luttiez déjà pour la cause catholique l Vos discours ont été pour nos amis un guide sûr. A vous, notre gratitude, pour le bien que vous nous avez fait, et le bien que voua ferez encore longtemps parmi nous! (Ovation.) Puisse Dieu longtemps encore, par l'union étroite et féconde de la Droite parlementaire, nous conserver le gouvernement vraiment national qui nous régit aujourd'hui t (Vifs ajn plaudissements.) M. Harmignies remercie M. Slotte dos paroles qu'il vient de prononcer. Il raçpello lea nombreuses et bienfaisantes lois votées en ces dernières années. A la veille de la consultation électorale, le pays est calme malgré les sacrifices nouveaux imposés à la nation. Le gouver-< nement a la confiance du pays; les griefs da l'opposition ne sont pas fondés. L'orateur boit h la Fédération et fc son émii nent président. (Appl.) La Fédération a eu pour but de promouvoir les groupements catholiques dans le pays et de réaliser l'union dans l'action : elle y a réussi. Grâce ïi elle, depuis 30 ans, un gouvernement catholique est à la tête du pays et ce trentenairo coïncide avec le trentenaire de la présidenco do M. Woeste. Malgré son âge, M. Woeste a soutenu la discussion de la loi scolaire : que tous imitent les exemples qu'il nous donne! Nous devons continuer notre travail et notre dévouement à toutes les ceuvtes sociales religieuses ou politiques. (Ovations.) M. Franeotte à son tour boit à l'«. Emulation » et à ses dirigeants, s Vous avez, dit-il, triomphé des temps et des difficultés qui so sont présentées ; vous avez triomphé morne da la pérennité du gouvernement catholique. (Hilarité, applaudissements.) Le cinquantenaire de l't Emulation » sera pour tous les catholiques un magnifique exemple do vaillance et da persévérance. » (Bravos.) On entend encore les toasts de M. Lettellior aux œuvres filiales de !'« Emulation » ; de Mf Bonnaert, à 1a jeunesse et à la presse ; d'un confrère, remerciant au nom des journalistes présents, et de M. de Patoul, parlant au nom de la jeunesse. FEUILLETON DU 21 AVRIL 1914. t 4 S t Dans la Tourmente c /or Mai'g uerite Reg uaud ^ 1 taurfste de l'Académie Française. ^ ^ i t Hélène se sentit tout, de suite conquise s par cette spontanéité qui se livrait avec tant c de confiance; Théo, do son côté, très intui- v tive, pressentit dès les premiers jours la p bouté intelligente d'Hélène; elle sentit que t /Ce serait là pour elle une grande amie in- s dulgente et expérimentée, telle qu'elle n'en I avait jamais eue, une amie qui la guiderait, i; la conseillerait, sans s'imposer et sans la ju- t |ger du haut de sa supériorité. t Elles furent, en dépit de la différence de leurs natures, attirées l'une vers l'autre par jurie même délicatesse do sentiments oui les c tirent s'estimer dès les premières con'fiden- v ce.s; elles sentirent qu'elles étaient de la même race, de celles qui ont du cœur et de p la conscience, qui font leur bonheur d'ai- q mer et leur unique orgueil Je se dire que, n dans la vie, elles sont autant qu'elles le peu- ii yent sincères et bonnes. * 1; Ainsi l'intimité s'établit aisément entre i< elles, accrue par la grande indépendance ! dans laquelle elles vivaient; et elles connurent peu ces hésitations, ces réticences, ces ti (!'avoir parlé trop vite, toute cette n période inquiète et cependant charmante 1' <juand elle aboutit à la confiance, cette pé- d node où chacun aspire à l'amitié de l'autre b sans p?er encore accorder la sienne" ét qui 1» onstitue les préliminaires inévitables de oute grande affection. Souvent la journée ne suffisait pas à leurs auseries et. le soir, elles s'attardaient dans a chambre l'une de l'autre, accoudées à la en être. Mme Amache habitait à l'autre extrémité ki logis, sur la cour, la seule pièce qui fût ncore confortable et facile à chauffer ; les Qodcstcs ressources des deux femmes ne eur permettant pas de réparer les autres. Les jeunes filles, au contraire, avaient surs chambres au premier, ouvrant sur le ac et desservies par un petit escalier de •ois, passablement branlant, qui aboutis-ait au jardin. Théo seule, qui n'avait peur e rien et qui était légère comme une chère, l'escaladait en deux bonds : les autres ersonnes usaient d'un sombre escalier in-Srieur suivi d'un dédale de couloirs obscurs, onores et froids oui donnaient le frisson à lélène (1 dans lesquels elle avait toujours ne peur maladive de voir s'éteindre sa pe-ite lumière quand elle gagnait so.i appar-gment.Ce soir-là, en suivant Hélène dans sa hambre, Théo souffla la lampe d'un mou-ement brusque et dit en éclatant de rire : — Pardon ! je ne vous ai pas demandé la ermission ; moi j'ai horreur de la lumière uand les étoiles brillent; elle me gâte ma uit ; d'ailleurs, si vous le voulez bien, nous ons nous promener un peu dans le jardin; i soirée est fraîche, mais si belle 1 Et puis, î trouve quon ne cause bien que lorsque on ne 3e voit pas. Par le balconnet de bois et les marches •emblantes elles gagnèrent la pelouse. La uit était merveilleusement lumineuse et on distinguait les moindres détails précis an3 la clarté blanche; le lac était sans rouillard et reflétait le croissant de la tr— au loin, les bois fais?ièht 'do grandes taches noires et, tout autour, des jeunes filles, sur le sol très éclairé, de grandes ombres s'allongeaient, immobiles. Théo glissa son bras sous celui de sa confie et elles descendirent ensemble vers le lae... — J'aime tant la nuit, disait Théo exta siée, que je n'ai jamais sommeil au:; heures où il est normal de dormir... Ah! ce que ie bénis ce petit escalier vermoulu ; ce que je lui dois de vagabondages diurnes et... nocturnes 1 Je ne vous choi-ie pas? Elle demandait cela si ingénument que Hélène ne put s'empêcher de rire en la rassurant.— Oli I vous savez, je suis une vraie fille des bois, sauvage et indisciplinée comme un écureuil; c'est plus fort que moi, je ne peux pas rester au logis; ah I mais vous ne savez pas ce que c'est qu'errer à l'aventure dans la forêt, sans but, sans savoir où l'on va ni où l'on est, le nez en l'air,sans penser à rien, ou bien au contraire en pensant à un tas de choses!... Et tout ce qu'on voit, et tout ce qu'on écoute là-bas, et tout ce qu'on respire ! Tout à coup je me dis : « Tiens, je suis j perdue I » Et alors je houpe bûcherons,voituriers,les bergers qui gardent les troupeaux dans la montagne. Je les connais à peu près tous, et toujours je rencontre à point quelque bonne âme pour me « retrouver ». D'autres fois, je songe tout à coup : «. Comme je suis lasse I » et alors je me lairse choir dans la mousse ou sur les aiguilles sèches des pins qui font un tapis si doux, si propre, si parfumé; et alors, si vous saviez les bons sommes I Quand on s'éveille, on ne sait plus où l'on est, ni s'il fait jour ou nuit, on voit seulement le ciel bleu entre bs branches ou les étoiles, et alors, les deux mains sous ma nuque, je retardo un peu le vrai réveil et je netëTey.so en paradai Je suis une bien vilaine créature, n'est ce pas? — Mais, i on, chère petite : vous me pardonnerez si je vous dis que vous me surprenez un peu; vous êtes tellement différente des êtres que j'ai vus et connus jusqu'alors I Vous ne ressemble à personne et c'est ce qui me charme. — Oui, n'est-ce pas? reprit Théo d'une voix contrite, je ne suis pas comme les autre-, c'est bien triste... A moins encore que ce ne soit très amusant, ajouta-t-elle avec fond, moi .je trouve que la vie, quand on fait fond, moi jo trouve que la vie, quand on fait ce qu'on veut, c'est très agréable. C'est égal, j'aurais c!û naître dans une de ces roulottes qui suivent les grands chemins et qui vont, qui vont toujours, sans se fixer jamais. Ma pauvre maman a renoncé à me dresser, et pourvu que je paraisse aux repas... Et puis, vous savez, malgré mon gen re de vie, je ne fais rien de mal, je vous assure, tout au moins rien... volontairement, parce que, en somme, est-ce quon sait jamais 1 t— On le sait tout de même bien un petit peu, voyons, ma chérie; d'ailleurs, j'ai la plus entière confiance en vous, votre âme se lit toute dans yeux changeants, et elle est transparente comme l'eau bleue de votre lac. — Vous ne l'avez jamais vu que dans ses beaux jours, notre lac. vous apprendrez à le connaître : quand il s'y met, si vous saviez comme il se fait noîrî II est terrible et, si petit soit-il, ces tempêtes s~nt très mauvai se. , des tempêtes sérieuses avec o'e grosses vagues qui balayept lès bords. Eh bien, moi, je crois que je suis in.peu comme lui : une toute petite âme de rien du tout tant qu'il fait beau ; une petite âme très bleue, mais où il peut faire aussi noir, aussi trouble que 4anî5 les plus grandes par le mauvais temps, — Est-ce que vous êtes pieuse, Théo? — Moi?... — elle réfléchit un instant... — Je ne sais pas. — Comment, vous ne savez pas? — Mais non. car il ma semble qu'il y a beaucoup de façons d'être pieuse : sûrement, je n'ai pas une piété d'église, et notre bon vieux curé me gronde souvent. Je ne comprends pas le bon Dieu dan3 les cérémonies, les livres, les sermons, les édifices tristes où on ne le voit.pas; tout cela, c'est bien trop petit pour lui. Mais je l'aime partout ailleurs, dans tout ce qu'il a fait de si beau : les arbres, le ciel, la montagne, les étoiles, tout enfin. Je vous scandalise, mais que voulez-vous? je ne sais ni m^ forcer ni simuler comme tant d'autres; chacun fait comme il sent et comme il peut : ce n'est pas toujours facile, et'je pense que le meilleur, c'est encore d'être sincère. Mais nous par Ions toujours de moi et ce n'est guère intéressant. Dites-moi un peu vos pensées à vous; elles doivent être si elle*, si profondes, car vous avez une intelligence qui corn prend une foule de choses qui ne me viennent pas à l'esprit; vous êtes comme un beau scarabée d'or à côté d'une pauvre petite bête-à-bon dieu. Hélène songea un moment à lui faire la confidence de son grand rêve religieux ; mais à l'instant d'en parler, il lui parut tout à coup si incertain, si dépendant do la marché des événements et de^ devoirs qui, du jour au lendemain, pouvaient la eplliciter, qu'elle se tut; elle se demanda aussi si cette enfant excentrique et capricieuse qu'était Théo serait capable de H comprendre,et elle lui conta fimplement sa vic^^^^^Dment tout son bonheur avait été méchanceté de la part do mais seulement .par le heurt et le froissement des susceptioi^H Théo V écoutait frémissante, tait sa petite main nerveuse et moite se crisper sur son bras, tant elle s'associait à ses souffrances personnelles: elle fut surprise de l'attention passionnee qu'elle lui donnait.— En somme, conclut Théo, votre belle-mère vous a pris votre père; oh! comme vous devez la détester t — Je ne la déteste pas, fit simplement Hélène; je ne l«i en veux même pas; les affections ont leur généralité et leur égoïsme; elle aussi aime mon père; elle est dans son rôle. — Comme vous êtes plus généreuse et plus soumise que moi! Voyez-vous, il y a très peu d© personnes que j'aime ici : ma-* man, quelques amis, les pauvres, les bêtes... — elle s'arrêta un moment, rêveuse, — non, il n'y en a pas beaucoup; mais les. quelques êtres auxquels je tiens, je les aime tant, qu'il ne faudrait pas leur faire du mal ou me les prendre, parce que... — sa voix vibra, tremblante, tandis que son regard plongeait dans la nuit, — parce que cela me ferait mourir ou bien alors je deviendrais mauvaise, très mauvaise... — Pauvre petite Théo, fit Hélène, affectueuse, comme je voudrais que la vie vous fut douce ; comme je voudrais vous aider à être heureuse, à préparer votre avenir. Je crois que vous ferez bien de ne jamais quitter vos campagnes. — Quitter ma forêt, mon lac, m t montagne; ne plus entendre la cascade.de la scie-, rie... écoutez... mais c'est ma v.' :, cela ! Elles prêtèrent l'oreille. Dans la nuit très calme on entendait le bouillonnement loin-tajn d'une chute d'eau. que c'est? demanda Hélène. £A suivre.)

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This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

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