Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 08 April. Le courrier de Bruxelles. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/1v5bc3tz7v/
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; Mercredi 8 avril 1914. ABONNEMENTS t mi» tnasit tiqiso&it BELGIQUE. . fr. 10.00 SOO 2.50 BOLLANDE. . .} -jg 20 9.S0 4.S0 LUXEMBOURG . \ UNION POSTALE. 30.00 15.00 7-50 5 CENTIMES »u oolô m ont» ne sont oas ml» «n TÉLÉPHONE SABLOH 175» LE COURRIER 53* annfo -n: or BUREAUX i A BRUXELLES > \ rue de la Montagne A PARIS i jo» rue Saint-Sulplce, 30 5 CENTIMES e suppléments ne sont pas mfs on vantr TÊLÊPHONB SABLOS 1754 DE BRUXELLES Pro arîs et focis pressions peines. Nous les puisons dans une lettre épisco-pale que le nouvel évêque de Lille vient d'adresser à ses diocésains à son retour de Rome où déjà il a fait sa première visite < ad limina ». Ses impressions sont vives et vivantes et elles font aimer Rome et le Pape, c'est pourquoi nous en citons quelques pages, regrettant de ne pouvoir tout donner. « J'ai pensé, dit à ses diocésains Mgr Charcot, que vous prendriez intérêt à recueillir quelques-unes des impressions toutes vives que je rapporte de la Ville Ete.-nelle. Elle a étî bien justement appelée par les Pères le « centre de l'unité », car elle montre, à chaque ras eue vous faites dans ses rues et dans son histoire, à quel point ces deux termes de catholique et de romain sont inséparables, et en fait identiques. Mes impressions se fondent dans un sentiment de joie suave et de sécurité religieuse : dès qu'on touche le sol de Rome où Pierre, le fondement de l'Eglise, réside toujours, dans Pie, comme dans Léon, on a la sensation d'échapper à la vie flottante et agitée d'aujourd'hui et d'être au port. Rome est la lumière, la force et la paix. Quel bon portrait du Pape nous donne ensuite l'évêque de Lille, pas seulement "beau et intéressant, mais nous donnant de si réjouissantes nouvelles de la santé du Saint-Père et de la vigueur de son esprit : « L'an dernier à la même époque..., tremblant sous la charge de l'épiscopat mise inopinément sur mes épaules, ne connais; sant- pas encore l'excellent peuple vers qui j'étais envoyé et qui m'a fait depuis un si chaud accueil, j'allai droit au Pape pour qu'il me bénît et relevât ma détresse. Le mal qui allait l'atteindre quelques jours après mon audience se devinait déjà, malgré la vaillance de l'âme, dans le teint des yeux et la pâleur du visage. Aussi, quelle joie fut la mienne, quand je revis ces traits augustes animés par la vie et rayonnant de santé et de force; ces yeux à la ilois vifs et posés, constamment attentifs, où se révèle l'admirable clairvoyance qui forme, avec l'esprit de décision et d'autorité, les dons les plus éminents de ce grand Pape, si réellement chef de l'Eglise. Il avance en âge, sans que le merveilleux équilibre de ses facultés subisse aucune atteinte. Son visage grave, moins mélancolique qu'autrefois, s'éclaire d'un regard expressif et observateur; sa parole prompte, brève, nette, a des saillies d'esprit et de fine et souriante humeur, qui donnent à l'entretien un charme d'intimité et de la réalité prise sur le vif. Chez Pie X, en effet, l'esprit est tourné-au réel et au pratique, il a une opposition instinctive pour le vague, pour la pensée montant aux nuages et l'utopie qui rêve tout haut. Et jamais ont ne sent mieux qu'auprès de ce Pontife si simple et si noble, la différence qui existe entre la grandeur et l'apparat. Ferme et assuré en tous ses gestes et toute son allure, le Saint-Père quitte volontiers le fauteuil ; il attend son visiteur, debout et droit. Sa sensibilité est vive et profonde, elle a jailli plus d'une fois dans ses larmes, mais elle ressemible aux sources bretonnes qui coulent sur un lit de granit. Le fond de cette nature est la force, et il y a dans sa bonté autant de vertu volontaire que de sensibilité spontanée. » Puis la lettre épiscopale note le sentiment du St-Père sur l'épreuve qu'a" subie l'Eglise de Lille par la rébellion si scandaleuse d'un de ses prêtres, député au Parlement : « Le Souverain Pontife s'intéressa avec la plus affectueuse sollicitude à la jeune Eglise de Lille qu'il acréée. Pourquoi ne dirais-je pas, qu'en l'écoutant, j'étais heureux que notre diocèse tint son existence d'un Pape qui, de son vivant déjà, nous apparaît comme auréolé de sainteté, et comme éclairé 'de la lumière divine aux clartés de laquelle il a sauvé, chez nous, l'Eglise de France, et, dans le monde, l'Eglise catholique menacée par la plus insidieuse et la plus désagrégeante des hérésies modernes. Il entra avec cette précision qui est sa marque en boutes choses, dans l'épreuve particulière et douloureuse qu'a rencontrée PEvêqué de Lille dès son entrée en charge. Il donna,dans les termes les plus expressifs, son entière et absolue approbation à notre attitude, dont il daigna dire qu'elle avait uni la délicatesse à la fermeté. Ce sentiment du Saint-Père, je ne l'indiquerais pas si l'on ne m'avait assuré à Rome qu'il était bon de le faire. Je l'ai retrouvé si souvent et si nettement sur les lèvres des Cardinaux qui sont le Sé nat de l'Eglise romaine, que je suis sûr de ne pas manquer à la réserve en le marquant d'un trait rapide. » Donnons -encore le passage où Mgr de Lille parle en tenues émus de sa messe à la Confession de St-Pierre, la crypte où sont les ossements, reliques insignes entre toutes, des saints apôtres Pierre et Paul : « Avant de quitter la Ville Eternelle, je célébrai la messe dans la crypte de St-Pierre, au-dessus du tombeau qui renferme les ossements des bienheureux apôtres Pierre et Paul, dont le glorieux patronage a rendu l'Eglise romaine mère et maîtresse de toutes les églises. Ayant reçu, malgré ma faiblesse, le mandat de fonder un nouveau siège, j'implorai ardemment celui auquel Jésus-Christ a dit : « Je fonderai sur toi mon Eglise ». J'offris les saints mystères pour mon diocèse et pour le Pape qui l'institua; qui, par sa décision propre, fit fléchir toutes les considérations et^toutes les influences devant les saintes nécessités des âmes. « J'ai voulu ce siège, m'a-t-il déclaré d'une voix grave, parce qu'il était nécessaire. « Era cosa necessaria. » Les motifs de l'ordre divin sont tout-puissants sur la volonté de Pie X, et ceux de la terre sont avec lui peu efficaces. L'admirable unité d'action que ceux-là mêmes qui ne sont pas de l'Eglise, remarquent dans son Pontificat, est due, pour une part sans doute, à la fermeté de son caractère, mais elle tient plus encore à ce que les motifs surnaturels qui le déterminent, sont constants comme Dieu à qui ils se réfèrent, tandis que les seconds sont indéfiniment variables comme nous-mêmes. » CBÉMC8S18 Saiflle-ËEËt (t ils IMlse fli Gesu. Après nous avoir montré que la liberté pour l'homme est un bienfait et que Dieu ne pouvait nous en* priver sans nous enlever l'intelligence, le Père Paquet, dans son quatrième sermon, nous développa les faiblesses et la responsabilité de la Liberté. L'âme est souvent attirée d'un côté pai les plaisirs faciles et de l'autre par le devoir austère. Rien n'est plus grand que de voir unir pour faire triompher la vertu k dédain de>s joies les plus douces à l'endurance des pires épreuves. Grâce à l'énergie de notre volonté nous pouvons aller jusque là; mais la volonté n'est pas toute puissante, elle a des infirmités et des faiblesses. Los circonstance! forment autour de nous des jugements préconçus qui impriment à nos mouvements une direction à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire. L'homme n'est responsable de ses actes que dans la mesure où il les a voulu. Mais lui est-il toujours possible de vouloir? L'orateur pour répondre, à cette question étudie le mécanisme de la volition libre. L'intelligence raisonne sur les qualités des objets et c'est alors que la passion, ressuscitant l'impression trompeuse, fixe l'aspect agréable et élimine k côté défectueux, et, si elle n'entraîne pas le jugement, rend bien difficile les fonctions intellectuelles. C'est ainsi que l'esprit se déforme et que la voix de la conscience, au commencement tiès nette va s'affaiblissant de plus en plus. L'habitude et la raison ont étouffé de la sorte cette voix et c'est notre condamnation, car nous avons encouru la responsabilité tout entière dans les préliminaires de notre acte, quand nous avons laisse s'établir et se fortifier en nous l'état d'âme qui conduit au mal. Trop souvent nous nous abandonnons au découragement et cependant il est toujours possible de se relever; car la liberté possède en elle la faculté de guérir les maux qu'elle cause. L'orateui' nous indique le remède : II s'agit pour ceux qui ne savent- plus réagir, de se refaire une volonté, de réapprendre à vouloir. Il faut s'attacher poui y parvenir à vouloir fort, à fixer une petite résolution, à la préciser très nette et à la décider très ferme. La chose résolue importe peu pourvu qu'elle soit bonne ou indifférente, ce qui importe c'est le travail de la volonté reconquérant par cet exercice sa vigueur, sa souplesse et sa constance.Dans une péroraison magnifique, l'éloquent orateur nous parle du secours surnaturel que Dieu prête à nos facultés, qui s'obtient par la prière et se communique sous forme de grâce. L'affluence de plus en plus nombreuse, chaque dimanche à la messe d'onze heures à l'église du Gesu et à celle de midi et demi de Ste-Gudule prouve le succès de l'émi-nent orateur, dont chacun des sermons est un modèle de logique et de clarté. Nouvelles de Eome. Le Saint-Père vient de nommer le curé de Delaud, ville de 1a Floride, évêque de Saint-Augustin, diocèse de la Floride. Le Saint-Père a donné audience au peintre hongrois Liptaij, qui est chargé de faire le portrait de Sa Sainteté, destiné à la salle d'honneur du nouveau palais de la Nonciature de Vienne. Eevue de la Presse Nous avons rendu compte du défi lancé par notre confrère Le « Patriote » au « Peuple »: de prouver que Pourbaix ait été col: laborateur du « Patriote » et promettant au citoyen de Brouckère de verser. 1,000 francs à la caisse des carrossiers. Le moniteur socialiste s'est défilé répondant par des injures.L'Administration du a Patriote » a donc adressé le droit de réponse ci-après à l'organe socialiste, afin de faire ses lecteurs juges de sa conduite : Monsieur l'Editeur du journal « Le Peuple », Imprimer, à diverses reprises, contre toute vérité, qu'un journal a eu pour collaborateur un homme condamné en justice pour faits craves, c'est calomnier ce journal. C'est bien pour nuire au « Patriote », pour le diffamer, le discréditer, que vous affirmez avec insistance que Pourbaix a colla-boré au « Patriote ». Vous savez que cela n'est pas vrai, sinon, mis au défi de prbuver votre dire contre la promesse du « Patriote » de verser mille francs à la caisse des malheureuses victimes socialistes de la prève des carrossiers, vous n'auriez pas hésité à atteindre du même coup deux résultats : enrichir votre souscription, qui en a grand besoin, au profit de ceux que vos excitations ont jetés dans la misère avec leurs femmes et leurs enfants, et confondre, publiquement, un adversaire particulièrement redouté. Je constate que, incapable de vous justifier, vous êtes également incapable d'avouer votre erreur, de réparer votre injure. Vos lecteurs le constateront aussi. Ils apprendront par la même occasion qu'à la première récidive vous aurez à répondre en justice de votre calomnie . Insérez, je vous prie, ce droit de réponse et recevez mes civilités empressées. Le Conseil d'administration. Le « Peuple » s'est bien gardé de publier ce droit de réponse. Comme pour le cas du Dr Delpierre il croit se tirer d'affaire à meilleur compte en enveloppant sa rétractation de commentaires ridicules et inj i-rieux : « Nous devons au c Patriote » les plus plates excuses... Nous les lui faisons par amour de la vérité... Contrairement à ce que nous pensions, Pourbaix... ne fut pas son collaborateur. » C'est piteux, — mais combien suggestif l Hommage au gouvernement catholique.— Le « Journal » de Paris, qui n'a certes rien de clérical, a publié, il y a quelques jours une étude de M. Léopold Mabilleau spécialiste en la matière, sur le projet de loi relatif aux assurances sociales, déposé par le gouvernement belge. M. Mabilleau constat te que « par le dépôt de ce projet, le parti catholique a donné « une nouvelle preuve de sa souplesse et de son sens réaliste de la politique sociale ». Je me bornerai, dit-il du projet lui-même, à le louer on disant qu'il est aussi ingénieux que liardi : je le définirai en disant qu'il est à la fois le plus démocratique et le phis libéral qui soit dans aucune législation connue ». Et M. Mabilleau conclut par cette suggestive comparaison : Pour 9 francs par an, la Franco assure une pension aux héros qui auront traversé victorieusement et par loua propre vertu les trois cercles de l'enfer social qui les séparent du repos mérité : maladie, invalidité, chômage. Pour 24 francsjj>ar an (12 francs pour la maladie, 6 francs poiir l'invalidité, 6 francs pour la vieillesse, l'assurance belge prend à sa charge tous les risques. Un des principaux journaux économiques français, le « Moniteur Industriel » rend un hommage analogue au sujet des Habitations ouvrières. Il classe notre pays avec l'Angleterre et l'Allemagne au premier rang de ceux qui ont compris qu'il fallait sauvegarder le foyer populaire en donnant abri aux familles des travailleurs. Il estime cependant que la Belgique et l'AJle-magne ont vu plus haut que l'Angleterre en procurant des maisons à bon mar^ô aux cultivateurs. Pourquoi, ainsi continue le « Moniteur industriel », cet avorteinent et pourquoi cette lenteur dans le progrès que l'on est obligé de constater quand on compare l'œuvre <le la France et celle de3 autres pays dont nous venons de parler ? Ne cherchons pas loin. C'est l'organisation et la direction qui ont manqué ; c'est aussi et surtout le concours pécuniaire de l'Etat qui a fait défaut. Eu remet taut aux villes la charge et la responsabilité du mouvement en faveur des habitations à bon marché, on n'a pas avancé la solution du problème, car les considérations locales et électoiulQs la rendront toujours difficile, sinon impossible. Le socialisme trouvera évidemment son compte dans les créations de maisons municipales, mais cela coûtera fort cher et il est permis de douter du résultat social. Les œuvres comme celles dont il s'agit ici, qiui sont nationales au premier cher, doivent recevoir l'imp'uAsion d'en haut et c'est au gouvernement qu'il incombe de les seoônder, au besoin de les inspirer. Autrement on paralyse et on décourage les initiatives privées. C'est ce que la Belgique vient de faire, très heureusement, à notre avis, en adoptant le projet de loi qui crée une Société Natioilale pour la construction des habitations ouvrières, Société qui amra pour but do donner plus d'activité à l'initiative des particuliers ou des groupements qui s'occupent dai logement ouvrier. La Belgique cependant a déjà fait beaucoup plus que La France, quoique sa population soit six fois moins importante eue celle de sa voisine. Grâce à la loi du 9 août 1889, antérieure de enq années à la loi française, on a vu sur le territoire belge surgir 54,000 maisons ouvrières, créées par 176 sociétés agréées et grâce aux 102 millions avancés par la Caisse d'épargne et de retraites.Certes, c'est là un bel effort et voilà un modèle pour les autres nations. Une tète de Turc. — La tête de Turc, c'est M. Vanhoegaerden, premier candidat libéral doctrinaire à Liège, et cette qualification si aimable lui est décernée par le moniteur socialiste. Après avoir annoncé que tous les propagandistes socialistes taperont ensemble sur cette excellente tête de Turc (sic) et nous savons qu'ils ne seront pas les seuls, vu l'union qui règne dans le parti libéral liégeois, le «Peuple» marque nettement qu'il y a deux classes : la classe bourgeoise et la classe ouvrière. L'organe socialiste se moque de Vanhoegaerden qui eut le toupet de faire placarder une affiche représentant les cléricaux comme des amis de l'assiette au beurre et écrit : Le placard portait la griffe du parti libéral. Nos camarades, d'abord désabusés, devinrent rêveurs. Qui donc, des cléricaux ou des doctrinaires, avaient le plus de culot ? Ils jetèrent les yeux sur la liste libérale liégeoise et qu'y virent-ils? Les noms des crésus et des goinfres les plus vo-races du pays! Parmi eux, M. Vanhoegaerden et M. Dignef-fe, son suppléant, occupaient des fauteuils d'orchestre.M. Vanhoegaerden, pour nous en tenir à lui, n'est pas, en effet, qu'avocat. Peut-être pourrait-on dire qu'il ne l'est pas du tout. Mais il est aussi et surtout un financier, bien qu'il affectionne de se proclamer -plutôt industriel. Ne lui parlez pas des huit heures de" travail et de l'interdiction du cumul. Il est d'une activité débordante, du moins en apparence, et c'est un cumulard endurci. 11 ne trône pas dans moins de quinze conseils d'administration de sociétés industrielle^. Gomment s'y prend-il pour remplir 5 la fois autant de mandats divers et s'occuper de tant de questions complexes et difficiles? Ça, c'est une autre paire de manches. Mais le fait est que, malgré ses multiples occupations, il trouve amplement le temps pour palper ses innombrables tantièmes et dividendes. Ce n'est -rien d'être empêtré dans la finance, le tout, comme disait G-uizot, est d'en vivre largement.Mais M. Vanhoegaerden, lorsqu'il laissait apposer dans le pays de Liège, pour le compte du parti libéral, les affiches flétrissant les accointances financières des politiciens cléricaux, s'étaient-ils, lui et les siens, préalablement mirés? Nous inclinons à croire que non et cette aventure nous remet en mémoire ce savoureux dicton de notre vieille et gouailleuse Wallonie: « C'est todi 1' crama qui nomme li tchauidron neur cou. » Sachant cela, qui crçira que M. Vanhoegaerden est le défenseur de la liberté, du progrès et, par surcroît, de la classe ouvrière? Pour qu'il en fût ainsi, il faudrait que le chef des doctrinaires liégeois combattît les exactions et les violences patronales, qu'il consentît à faire porter la charge des impôts par les sociétés anonymes dont il tire la plupart de ses revenus et qu'il battît en brèche la puissance dominatrice et oppressive des nababs de l'industrie et do la finance, ses congénères... Aucun travailleur n'aura ce degré prodigieux de naïveté et, d'ici au 24 mai, c'est sur son aristocratique et symbolique tête de Turc que pleu-vront tous les coups. De mieux en mieux. Décidément rien ne va plus : la brouille dans le camp libéral, dans le camp socialiste et entre libéraux et socialistes. La partie s'annonce superbe pour nos amis. Les hôpiîaaax laïcisés. I N SCANDALE A FOEEST. M. Boulanger, conseiller communal socialiste, a dressé, au conseil communal de Forest, un violent réquisitoire contre l'administration des hospices de Forest. Il a visité cet hôpital. Tout était sale. A la morgue, il tombait de l'eau et de la boue sur les cadavres. On a tout tenté pour empêcher que ces faits ne soient connus au conseil communal. On lui a refusé tous renseignements. On lui a interdit d'entrer à l'hôpital alors qu'on tolérait l'entrée d'un journaliste venu pour faire une enquête. Ainsi donc on admettait un membre de la presse et on f... à la porte le conseiller communal, dit M. Boulanger. N Cet hôpital coûte très cher et les malades sont mal soignés. Les légumes sont malpropres. La viande n'est pas cuite.Mais ce qui est plus grave c'est ceci : Les tartines revenant des turberculeux et des syphilitiques retournent à la cuisine. On en fait des boulettes que l'on ressert aux malades ! L'anarchie complète règne dans l'hôpital entre la directrice, les infirmières et les médecins. Et ce sont les malheureux qui sont victimes de ce régime. Et le déballage continue. Il n'y a pas d'eau pour nettoyer : toute l'eau s'en va dans le lait des malades. Les malades et les infirmières meurent de faim. — Si vous voulez lever la séance quelques minutes, conclut le conseiller _ socialiste, j'irai vous montrer un local plein de poux et de pourriture ! L'invitation n'est pas acceptée. M. Boulanger annonce qu'il saisira la population de ces faits par la publication d'une brochure.Ces faits, croyons-nous, se passent de commentaires. Petite Chronique Le navire école. -- L'Association maritime belge a reçu du navire école «L'Avenir» un radio-télégramme signalant son passage à la date du G courant, à : 30° Sud (latitude) et 34° E.(longitude).Tout bien à bord. • L'église St-Am&ustin à Anvers. —■ Un abonné nous envoie la lettre suivante : Me trouvant à Anvers ces jours derniers, en passant par une rue assez étroite mais très mouvementée, une façade renouvelée depuis peu de temps attira mes regards. Tiens me dis-je, notre temple des Augustins de Bruxelles. Je me rappelai que c'était l'église Saint-Augustin dans laquelle au moins depuis vingt ans je n'avais pénétré. Je profitai de l'occasion pour la visiter. L'ensemble de l'édifice me parut du premier coup très favorable et dépassa en esthétique le souvenir qui m'en était resté. Les arcades qui dès l'entrée de l'église se suivent jusqu à l'autel, surmontées de beaux groupes d'anges entrelassés d'ornements harmonieux m'en imposèrent. M'é-tant rapproché du maître-autel, ce fut, je dois le dire, comme un éblouissement, les grandes colonnes, l'ensemble des ornementations, se dégageant presque en liberté et planant dans les airs me semblèrent d'une statuaire plus qu'audacieuse, le tout surmonté d'un dôme abritant la Sainte-Trini-té. Mais, majgré que j'avais vu ce tableau assez récemment à l'exposition du centenaire de P. P. Rubens, je fus vraiment stupéfait de l'effet qu'il produisait. L'œuvre est si capitale, qu'elle me parut comme une des plus belles de ''illustre maître anver-sois.Il ne me reste qu'à citer deux autels de moindre importance, mais contenant encore deux œuvres picturales de première importance l'une de l'illustre A. Van Dyck, l'autre de J. Jordaens. En m'adiessant au curé de l'église qui me reçut d'une façon charmante, je pus jeter un coup d'œil sur les peintures. Le R. curé me fit part, qu'il avait été un des premiers initiateurs pour faire donner des soins de conservation nécessaires à ces tableaux. Arrivé a a Muséum, dans les ateliers de restauration, j'ai pu contempler tout à mon aise la frise, au nombre de 14 panneaux dus aux pinceaux des maîtres formant l'arrière ban de l'école de P. P. Rubens. Ces œuvres n'étant pas signées, il serait difficile de les attribuer à leurs vrais auteurs. J'ai cru y distinguer toutefois et on en a parlé du reste: des noms de Cossiers J., Van Herp H., Rockhorst J., d'un Teniers, de Van den Avond et bien d'autres. Il y a lieu de féliciter le R. chanoine M. Th. Cooremans, curé de l'église, des bons soins qu'il consacre à la conservation des chefs-d'œuvre dont il a la erarde. LA VILLE Le Roi, la Reine et le duc de Brabnut on! reçu lundi matin, à la messe de 8 b.eureS eu l'église de St-Jacques sur Coudeuberg, la communion pascale, des mains de M. io curé Quirini. A la légation d'Allemagne. — La « Nord-4 deutsche Allgemeine Zeitung » annonce que le prince von Hatzfeldt, actuellement conseiller de légation à Bruxelles,va être nommé à l'ambassade de Paris en remplacement de M. von Radowitz, premier conseiller d'ambassade qui va occuper, aux affaires étrangères, à Berlin, les fonctions de con* seiller rapporteur. La revue. — La revue des troupes de la garnison de Bruxelles devait avoir lieu mercredi à 11 heures : elle est avancée de 30 minutes.Cinquante hommes du 9me de ligne revêtiront, mercredi, le nouvel uniforme et seront coiffés d:u casque. A l'occasion de la revue du 8 avril, un arrêté du bourgmestre interdit, à partir de 10 h. 1/4 du matin et jusqu'après le départ dos troupes, toute circulation de véhicules dans les rues et places suivantes : rue de la Loi, de la rue Royale au boulevard du Régent; rue Ducale, de la rue de la Loi à la olace du Trône ; place des Palais, rue Royale, de la rue du Treurenberg à la place Royale ; dans la partie centrale des boulevards extérieurs, de la rue Joseph II à la rue de la Prévoyance ; place Louise, avenue Louise, de la place Louise à la place Stéphanie et dans la partie centrale de l'avenue Louise, depuis la place Stéphanie, jusqu'au Bois de la Cambre. Toutefois, ajoute l'arrêté, les véhicules seront autorisés à traverer les boulevards extérieurs et l'avenu Louise en se conformant aux prescriptions de la police. • A la Chambre. — Le Palais de la Nation' — côté Chambre des députés — est muet. C'est le moment de parler de lui. Savez-vous depuis quand le bâtiment où siègent nos honorables se nomme « Palais de la Nation »? Sous la domination autrichienne, le lieu de réunion des mandataires publics s'appelait « Palais du Conseil du Brabant ». Sous la domination française, il devint le c Palais de Justice ». Au temps des Hollandais,-c'était le « Palais des Etats Généraux ». Enfin, après 1830, le gouvernement provisoire baptisa le bâtiment « Palais de la Na-; tion. e — Le tunnel à Seliacrbeck. — L'Etat va mettre en adjudication prochainement lo tunnel du Cinquantenaire sur la ligne de Schaerbeek à Haï. Ce travail est estimé à 2 millions de francs. Les couloirs souterrains, destinés au serj vice des voyageurs, qui seront creusés dans la gare de Schaerbeek et qui seront prochainement mis en adjudication, sont estimés a 350,000 francs. Pour la nouvelle gare de Josaphat, qui est située sur la ligne de Schaerbeek-Hal, un hangar provisoire va être construit. Touring-Chib de# Belgique. — Pour rappel, mardi 7 courant, à 20 heures et demie, Salle Patria, conférence préparatoire à la visite de l'Observatoire royal, par M. Stoo-bant, premier astronome, chef de service si cet établissement. — Projections. — Encore la question de la Montagne da Pare.— Un lecteur nous envoie à ce propos, une idée qui mérite examen : A quoi bon discuter si longuement la question de la nécessité, de l'utilité, de l'opportunité ou, du danger de maintenir les avant-corps de la Montagne du Parc? H y aurait une solution bien simple et capable de mettre d'accord les partisans et les adversaires de ces soi-disant œuvres d'art! Ce serait de faire passer les trottoirs soua des portiques formant emprise sur les rez-de-chaussée des bâtiments de la Société Générale, de façon à maintenir à la partie carrossable sa largeur uniforme du haut en bas de la Montaigne.U y aurait tout avantage pour les piétons qui pourraient se promener là à l'abri de la pluie, protégés même contre tous accidents possibles, par la oolonnade qui supporterait les étages. La question financière elle-même me paraîtrait résolue: En effet la Société Générale ne devrait faire qu'un mininie sacrifice d'une faible partie des rez-de-chaussée, les étages resteraient intacts et de beaux magasins occupant le restant des rez-de-chaussée viendraient égayer cette ar-+.àivx hiATi triste antuollftment. FEUILLETON DU 8 AVRIL 1914. Dans la Tourmente par Margucrite Régnai*tl Lauréate de l'Académie. Française. ■ • Hélène la# regardait, surprise de l'inten sité d'énergie qui vibrait dans sa voix im oérieuse, qui étincelait dans son regard au dacieux : on sentait chez cette créature belle d'assurance, non pas l'amour passion aé do son art, mais le Ibesoin du triomphe la nécessité de la victoire; c'était peut-être une artiste ; c'était surtout une superbe or jueilleuse. — Croyez-vous que mon père tienne beau coup au succès? interrogea la jeune fille. —- Beaucoup, Hélène, beaucoup plus qu< vous ne le orovez et qu'il ne se l'avoue lui même. Je l'ai étudié, à fond, votre père c'est un mélancolique, un replié sur lui même, donc un déçu, et cette déception re monte à sa jeunesse, au temps cù \ô public après lui avoir accordé le court intérêt qu'oi donne à tous les nouveaux venus, surtou quand ils sont présentés par des maître éminents, comme le fut votre père, se dé tourna de lui et méconnut son talent si rée cependant. Sa belle interprétation profon do et sobre ne fut point comprise et appré ciée, de même quo son obstination à vouloi: s'imposer, dès le début, des œuvres d'un< beauté trop grave et d'une noblesse troi austère, provoqua la lassitude chez ses au diteurs. Voyez-vous, le Français, quelle que soi sa culture musicale, demande avant tout ï être intéressé, tenu en éveil \ il y en a qu savent écouter avec ennui et jouir sans joie si je puis ainsi dire ; mais lui, il hait la mo Jiotonie et ne peut fournir une attention trop soutenue. Tout le secret est là. Votre > pere échoua faute de procédés et comme ce u était pas un être d'action, il plia et se confina dans sa solitude, il s'enferma dans son déboire, au point de s'en faire un nou vel orgueil. C'est un crime, cela, et je veua le réveiller, le faire sortir de son apathie je veux que son automne moissonne les lau riers qui furent refusés à son printemps; je veux qu'il^ prenne sous mon impulsion une - revanche éclatante. D'ailleurs, n'avez-vouj . pas déjà remarqué un changement dans l'at - titude de votre père? Ou dirait qu'il rajeu , nit, reprend de l'enthousiasme et de l'acti - vite... C'est déjà mon œuvre 1 , Oui, Hélène l'avait remarqué. Avec ui > serrement de cœur, elle se disait : elle 1< - change elle va en faire un autre homme; sî nature dominatrice doit exercer une si gran - de influence sur le caractère faible de moi père ; et ce qu'il y a de plus pénible, pou î moi, c'est qu'elle accapare toute sa con - fiance l ; Elle quitta la table, songeuse, et se diri - gea vers sa chambre. Depuis deux mois que de changements I , L'appartement remis à neuf, le mobilie î renouvellé, les meubles vieux témoins de: t jours heureux, s'en allant pièce par pièc< 3 pour être dispersés à tous vents, semblan - emporter dans les replis de leurs étoffe! I usées, dans les moulures poussiéreuses de • leur bois, comme un parfum d'intimité, com - me une secrète moisson de souvenirs... Le: • tentures aux tons jaunis, remplacées par de i claires draperies aux couleurs vives, et le.« > bibelots, ces mille riens, qui peuplent, qu - animent nos intérieurs, peu à ; eu mis au rancart, remplacés par ceux que Mme Ri > nelli apportait de chez elle. Hélène s'était tue devant les désirs de sa t belle-mère, souffrant comme si oa l'eût séparée de ses meilleurs amis et secrètemenl irritée contre son père qui acquiesçait ave< joie à tous les caprices do cette femme in- ! iMH—anann i sinuante et persuasive. i A peine avait-elle pu sauver sa chambr i du desastre gênerai et elle s'y réfugiait, déi i emparée, après avoir promené dans e luxueux appartement ou elle se senta étrangère, une mélancolie, un ennui qu'ell ; ne parvenait pas à vaincre. Mme Rinelli avait repris ses cours. : A toute^heure du jour, c'était maintenar s un défilé ininterrompu de jeunes filles riei i ses et bruyantes, de jeunes femmes coque-tes et bavardes, et dans le logis jadis silei cieux, où Lina se plaisait au^ rêveries sol taires, aux rongeriez graves, aux lecture sérieuses, résonnait la voix sonore de Mm i Rinelli, imitée, comme en écho, par les voi ; hésitantes de ses élèves; puis c'étaient le k exercices toujours 1(ïs mornes, les vocalise - vingt fois répétées, les conversation, les r i res, les allées et venues, l'appel continu» * du timbre, auquel répondait la voix bou rue de Nanne, conservant, au milieu du d< sarroi général et du bouleversement de toi tes ses habitudes, un entêteme taciturm une attitude extérieurement soumise, ma: qu'on sentait hostile et lourde de rancum ■ d'ailleurs des discussions avaient eu déj > lieu entre Mme Rinelli et Nanne, mais sar ! éclat. ; Puis ce furent les veillées troublées par le ; sorties du soir; le théâtre, les concerts, le ! répétitions, les réunions d'amis. — Il faut vous faire connaître, mon am i disait Mme ^inelli à son mari; c'est mon d< i voir et mon plaisir de vous produire; je su: ; si fière de vousl M. Rinelli souriait... et la suivait. Jusqu'alors Hélène avait pu se dispense d'accompagner sa belle-mère mais depui quelque temps, celle-ci insistait pour 1 en mener avec elle: elle se montrait mêm froissée du peu d'empressement que la jei ne fille mettait à la suivre. « Rien ne sera changé à notre bonne p( tite vie d'autrefois l » Comme elle était loi ■ cette promesse du pénible soir de l'aveu pa e ternel l 1 Hélène, debout devant la fenêtre, le fron e appuyé contre la vitre, élans sa pose habi t tuelle des heures d'ennui, regardait coule; e la Saône, lente et terne,, sous le ciel charge de neige. Elle frissonnait dans une grande sensation infiniment pénible de solitude ai f. milieu des siens, de dépaysement dans soi [. propre foyer. Et cependant de quoi pouvait r elle se plaindre? h Elle n'avait aucun grief contre sa belle j. mère; au contraire, depuis son arrivée,celle 8 ci n'avait cessé de se montr pour elle d'une e bonté toute affectueuse et de lui témoigne: x un intérêt «ui voulait êlre maternel. :g — Je suis pour vous comme une grande B amie et je veux que vous ayez confiance ei 1 moi. jj Etait-oe cet impératif « je veux " qui gla .. çait Hélène 1 Le fait est que, en dépit de se: i. efforts, elle demeurait contrainte et réser J. vée,ne livrant rien de ses pensées qu'elle sa 3 vait devoir déplaire à sa belle-mère, n'ayan 3 pas un élan spontané. y Ces deux natures essentiellem.nt différen à tes, l'une t-ute d'exubérance et d'action a l'autre silencieuse et concentrée, toute d< délicatesse et de rêve, devaient forcémen ;8 se froisser sans y prendre gai le. !s Elles n'en étaient point encore là, Hélèn< s'appliquant à cacher la froideur de ses sen i timents sous une prévenante amabilité e Mme Rinelli apportant, de son coté, _ uni s bonne volonté et une patience qui ajour naient les eïhocs. Elle avait pris, d'ailleurs, fort à cœur soi r nouveau rôle de tutrice, rêvant, avec soi s habituel instinct de domination de conduire [. de diriger Hélène, tout en lui procurant le e satisfactions dont elle avait été privée jus i- qu'alors et en préparant son avenir. Malheureusement, elle s'adressait à un h créature d'exception ciui n'avait ni le a goûte ni les rêves des jeunes filles de so; ■ &ge. Mme Rinelli était d'ailleurs trop entière • et trop sûre d'elle même pour compter avec ■ la personnalité des autres, pour faire 1 b part des caractères et des habitudes; elle : ne se rendit pas compte qu'Hélène n'était ' non pas une enfant à élever, mais une fem 1 me à gagner. 1 La plus grande souffrance pour Hélène fut précisément cette inquisition continuelle dont elle était l'objet, cette dépendance où il lui fallait désormais vivre sous le contrôle de sa belle-mère. Elle avait une vie i nette et claire, sans dissimulation ; elle con tait tout à son père, elle se confiait habituellement à Nanne; mais elle était libre, ( libre depuis l'enfance, çntré un père distrait et une servante docile. De bonne heure elle avait pris l'habitu , de de ne prendre conseil que d'elle-même et d'envisager la responsabilité de ses ac tes, si simples soient-ils. Elle se considé u rait comme une femme précocement rai sonnable, et elle en était une. Il lui fut d'autant plus pénible de se pliei à la constante et encombrante sollicitude \ de sa belle-mère, qui tournait à une étroite i surveillance. — Lina, où allez-vous? que faites-vous? — Lina, quelle singulière habitude de couvent que ces messes matinales et près que quotidiennes] — Lina.quel goût étrange vous avez poui les promenades solitaires 1 — Lina, que lisez-vous? que chantez vous? Pourquoi vous isoler dans votre chambre'1 Venez près de moi !... Hélène s'irritait sans en Laisser rien pa raître et se le reprochait même parfois comme une faute. Elle était précisément à un de ces ins 0 tants de discussion avec# sa conscience b quand son attention fut attirée par le brui 1 d'une dispute dans le vestibule. D'un côté c'était le timbre altier de Mme Rinelli; de 1 l'autre, la voix mauvaise de Nanne. Depuis quelques jours, Nanne devenait 1 insupportable. Mme Rinelli n'avait-elle pas parlé de prendre une femme de chambre, insinuant avec toute la douceur dont elle était capable avec les subalternes que la tâche devenait trop lourde pour la vieille servante: qu'il était temps qu'elle prît un peu de repos, tout en conservant la haute main dans le ménage. Mais Nanne ne l'entendait point ainsi; elle était de celles qui n'abdiquent jamais de leur propre consentement. Hélène quitta la fenêtre, ouvrit doucement la porte et s'approcha. —- Non, disait Nanne, je ne veux pas laver vos plantes vertes, vos palmiers, vos orangers et toutes ces verdures dont vous ! avez encombré le salon ; les plantes sont faites pour l'air et le soreïl et non pour les maisons. Si elles sont sales, mettez-les à la pluie. — Nanne, veux-tu bien ye taire et parler ' poliment, interrompit vivement Hélène. ! Voyons, pourquoi ne veux-tu pas laver les ! plantes vertes? C'est un travail d'enfant' et qui n'a rien de pénible. — Ah 1 t'y voilà donc aussi : un travail ' d'enfant, une besogne de propre à rien, bonne tout au plus pour une vieille bête comme moi. Je le sais bien, on me trouve ' cassée, usée, laide. Je ne fais pas assez d'effet pour répe>ndre aux donzelles qui viennent tout salir et tout déranger. Il eu 1 faudrait une jeune, avec des cheveux frisés en guise de bonnet. « On » voudrait se débarrasser de moi... « On » voudrait me ! faire partir... Eh ! bien, je ne m'en irai pas, je ne m'en irai pas* LA. suivre.) . :

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This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

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