Le courrier de Bruxelles

1035 0
close

Why do you want to report this item?

Remarks

Send
s.n. 1914, 19 June. Le courrier de Bruxelles. Seen on 28 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/707wm14v3n/
Show text

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Vendredi 19 juin 1914, ABONNEMENTS i ni <• m «sis Tinsna BELGIQUE . 6 10.00 5.00 2,60 HOLLANDE. , I , 0 20 g 60 4,90 LUXEMBOURG S UNION POSTAI.E 30 00 15 00 7.60 5 CENTIMES fcy&t «uoffténvtnts ne «ont ou «to TèLÊPtiQNË SABLON 17S4 LE COURRIER DE BRUXELLES 53' annS». — :V 170.v, " ■' — BÏÏRBAÏÏXt A BRUXELLES. 52, rue de !a Montagne A PAR!$ i 30, rue Saint-Sulpfce, 30 5 CENTIMES k«*suppléments na «on* pat mis sn vsntf TÉLÉPHONE SABLON 1754 , Pro aris «t focis - Une réforme intéressante. A plusieurs reprises des organes techniques ont émis l'idée que le port d'Anvers fut soustrait à l'action des politiciens et remis à un Conseil recruté parmi les compétences industrielles, commerciales, maritimes. La « Métropole \ qui a plusieurs fois donné son appui à ces revendications, raconte cette histoire, qui serait amusante si elle n avait pas rapport à l'un des moyens essentiels dont dispose la Belgique pour prospérer et vivre même. a — La malle postale « Elisabethville », do la Compagnie Belge Maritime du Congo, qui vient d'arriver à Anvers, devra se rendre demain .à Rotterdam. Savez-vous pourquoi ? — Sans doute pour y décharger une partie de sa cargaison? -- Vous n'y êtes pas du tout : pour y entrer en cale sèche! On : reconnu qu'il était nécessaire de faire à sa coque une petite réparation de rien du tout, qui demanderaj tout au plus vingt-quatre heures, mais qui est indispensable. — Et on ne pourrait pas faire cela à Anvers? . — Non, malheureusement, et c'est la justement où je voulais en venir : il n'y a actuellement dans notre port, qu'une seule cale capable de recevoir un vai>eur des dimensions de nos malies congolaises. Cette cale est occupée en ce moment et deux autres vapeurs attendent encore leur tour pour y entrer. Or, la réparation de l'« Elisabeth-ville » doit se faire, et se faire vite, pout que la malle puisse repartir dans le délai voulu. Dès lors, il n'y a qu'un parti à prendre : décharger toute la nuit, envoyer ce bateau belge à Rotterdam, brûler du charbon, faire toutes sortes de frais, aller enrichir des étrangers et priver nos nationaux de milliers ée francs de droits et de salaires. — Sans compter l'effet moral désastreux d'un oareil avatar? -- J'allais le dire. Vous pensez que c est humiliant pour nous Anversois, de voir envoyer un navire belge, appartenant à un armement belge, dans un port étranger concurrent, soiis l'œil ironique de nos rivaux les plus acharnés, et de reconnaître ainsi notre infériorité manifeste, notre manque de moyens et de prévoyance... — Et vous concluez de tout cela 1 — Rien du tout. Les faits parlent suffisamment haut pour qu'on les commente. On s'occupe de la question^ des cales sèches d'Anvers depuis des années, on présente des quantités de projets sans se mettre d'accord sur aucun, on ergote, on tergiverse, on n'arrive à rien. Pendant ce temps-là, nos concurrents agissent et travaillent. Je n'incrimine personne. Mais je souhaite qu'un fait aussi frappant que l'envoi de l'« Elisabethville » dans une cale sèche de Rotterdam ouvre enfin les yeux aux aveugles volontaires— Pensez-vous qu'on serait force de constater un fait aussi lamentable si le port était administré par un organisme autonome? — Non, franchement, je ne le crois pas. » Nous ne le croyons pas non plus. Nous en sommes même certains. Reste à trouver la formule de réalisation ; à la retrouver plutôt à vrai dire, puisqu'elle fut pratiquée pendant des siècles d'activité et de prospérité communales. Ici encore les pouvoirs publics doivent aider, mais non pas tout absorber. Nouvelles de Home. « Le Saint-Père a reçu samedi le T. R. P. j Yenance Dodo », de l'Isle-en-Rigault, élu maître général des Capucins. Pie X s'est longuement entretenu avec l'éminent religieux.« De même le Souverain Pontife a reçu Mgr Le Fer de la Motte », le nouvel évê-que de Nantes. Peu après 11 heures, «le Pape a reçu environ huit cents membres _ de l'Union des femmes catholiques d'Italie ». Leur présidente, donna Christina, princesse Giusti-niani-Bandini, a lu une adresse d'hommages, à laquelle le Souverain Pontife répondit par une allocution, relevant les mérites acquis par les membres de l'Union sur le terrain de la défense de la famille chrétienne et de l'éducation chrétienne de la jeunesse italienne. i Les visiteurs à la Chambre l et au Sénat. ■ Le parlement perd-il de son crédit ou les voyageurs qui passent par Bruxelles sont-1_ ils moins nombreux qu'autrefois? Nous ne *s savons. Mais une chose est certaine : c'est e- que le nombre des étrangers qui visitent le Palais de la Nation a diminué dans d'assez fortes proportions depuis quelques années. l~ En ce moment on ne compte guère que dix is à quinze visiteurs par jour. C'est évidem-i- ment très peu. En juillet et en août, cette [e moyenne s'élève quelque peu,certaines agen-ces de voyages amenant des groupes de touristes. e" Les Anglais tiennent le record du nombre. Après eux viennent les Américains du Nord (Etats-Unis), puis les Français, mais j ®> en nombre déjà beaucoup moins considéra-ble. Les Allemands sont les moins nom-breux. On compte également quelques Es-r- pagnols et Portugais. Le Palais de la Nation a été construit de r- 1779 à 1783 sur les plans de l'architecte Gui-mard pour le Conseil de Brabant. Il fut réé-n- difié de 1884 à 1887 par H. Beyae:t à la sui-te d'un grand incendie. Le fronton de la fa-te çade principale contient un bas-relief de a: Godecharle apprécié par les connaisseurs. U1 Dans le péristyle du Palais les- visiteurs peuvent adïnirer une série de statues repré-u- sentant les hommes oui, à travers les siècles, ont illustré la Belgique : Godefroid de IS" Bouillon, Charlemagne, Charles-Quint, Pe- ] c- pin de Herstal, Philippe-le-Bon et Clovis. < le A la buvette de la Chambre figurent trois li- grands tableaux historiques : Léopold 1er, ] te entouré de ses deux fils, prononçant son der- < n- nier discours du Trône devant les Chambres 1 j-ir en 1865; la prestation de serment du roi j h- Léopold II et la prestation de serment du < ut roi Albert. Ce dernier tableau est placé dtr ai puis quelques semaines seulement. Dans m n- même salle se trouve également un tableau ] a- représentant une séance des Etats Géné- ; n, raux alors que nous vivions encore sous le j nr régime hollandais. 3e Dans les autres salles accessibles aux visiteurs se trouvent la galerie des bustes en 5 ix marbre de tous les chefs de cabinets qui se < sont succédés au pouvoir depuis 1830 et la ' st galerie des portraits de tous les présidents i n- de la Chambre depuis celui de Gendebien ■r- (1830) jusqu'à M. Cooreman. Le portrait de \ n- - Schollaert est commandé et sera placé ix d'ici peu de temps. ; o- On remarque également dans les mêmes ] le salles les bustes du roi Léopold II et de la ! reine Marie-Henriette par Yinçotte; deux portraits en pied d'une remarquable fidéli-ïi- té du roi Léopold 1er et de la reine Louise-)n Marie; le portrait du roi Léopold II par le I es peintre Servais Detilleux; enfin des ta- i es bleaux représentant des sites belges dûs au ] c- pinceau de maîtres belges. € )n La salle des^ séances de la Chambre est t r>s d'une impressionnante solennité avec ses n- colonnades gigantesques. Elle est absolu- s in ment nue, On n'y voit.que la statue en mar- s a- bre du fondateur de la dynastie. A ses c :r- pieds est couché le lion belge avec l'inscrip-o- tion « 1830 y et la devise nationale. Aux i deux côtés du Roi se trouvent les écussons i ts- portant les armes de nos provinces. Placé < lit au-dessus du président-, debout, dans une 1 attitude grave et fière, l'impressionnate fi- c » gure de Léopold 1er semble présider aux j délibérations des mandataires du pays et ( -n leur rappeler _ qu'ils tiennent entre leurs 1 la mains les destinées de la nation. ôt Au Sénat, la salle des séances est d'une f n_ richesse inouïe. Les visiteurs et les parle-mentaires étrangers qui assistent dans cette * salle à des congrès internationaux s'accor- 1 cs dent à dire qu'elle est la plus belle salle 1 de tous les parlements d'Europe.On se mon- s tre les fauteuils destinés aux fils du Roi, i lorsqu'ils ont atteint leur majorité. r Le bureau du président, tout en acajou, * est une merveille d'ébénisterie. ^ Aux deux côtés du bureau se trouvent les bustes en marbre de nos souverains; au- * P- dessus deux grandes toiles allégoriques re- ( présentent des scènes militaires. Tout au- ,c Jst tour de l'hémicycle, derrière les sénateurs li- sont placés des tableaux représentant les ' portraits des grands homme de notre his- J çu toire par Gallet : Godefroid de Bouillon; ( rê- Marie-Thérèse; Philippe-le-Bon; Philip- ' pe II; Charles-Quint; Clovis; Charlema- * :n- gr,e ; Pepin-le-Bref, etc., etc. J ©s Les autres salles du !;énat contiennent si- également des toiles de valeur, des chemi- 1 ti- nées remarquables, des œuvres d'art appré-a- ciées; la galerie des portraits des présidents, . n- etc. i es En semaine, l'entrée du Palais dj la Na- s le tion coûte. 50 centimes. Le dimanche, afin 1 n- de favoriser les gens de la province, qui c u- viennent visiter Bruxelles, ce prix est ré- I duit à 0,25 cent. t memmÈsem rrg axis i La protection des espèces animales. A la Conférence internationale pour la s Protection de la nature réunie à Berne à la - fin de l'année dernière,dix-neuf pays étaient 3 représentés. La Belgique y avait délégué le b professeur Jean Massart et M. G. Gilson, î directeur au Musée d'Histoire naturelle. i La Conférence a reconnu la nécessité d'établir une commission permanente, qui pour-t suivrait activement l'œuvre de conservation - des espèces zoologiques et botaniques ainsi ï que l'œuvre des réserves naturelles. Cette commission a décidé que les pre-3 miers objets dont elle s'occupera seront : 1° La protection des grands mammifères - aquatiques (baleines, morses, phoques, etc.) i et des animaux polaires (bœufs musqués, s pingouins, manehots, etc.) 2° La protection des oiseaux en voie de - disparaître par suite des exagérations du - luxe féminin (oiseaux de paradis, oiseaux-mouches, aigrettes, etc.). 3 Les mesures internationales de protection - doivent s'appuyer sur des lois nationales — - existantes ou à établir — à appliquer effi- - cacement dans chaque pays. * e b. Eevue de la Presse 3 Crémation. — La «Gazette de Charleroi» - possède parmi ses rédacteurs un partisan acharné de la crémation. s Soucieux de gagner les jeunes et aima- , bles lectrices à cette ardente et maçonnique - cause, il leur sert de temps à autre des ex-s traits de « bons auteurs » destinés à leur i faire goûter dans toute sa plénitude le J charme de la rotissoire posthume. Sa dernière trouvaille est un extrait ca- * raotéristique des « Propos de table » de 1 l'excellent Plutarque. Le voici dans toute " sa beauté. Pour en bien déguster le sel, il 2 faut se rappeler que la crémation était en honneur chez les Romains: L'expérience des funérailles et obsèques 3 montre et prouve q.ue le corps des femmes 5 sont plus chauds que ceux des hommes, par-1 ce que ceux qui ont la charge de brûler 3 les corps en mettent toujours un de femme * parmi dix d'hommes; car il aide à faire / brûler les autres, d'autant que leur chair " a je ne sais quoi de gras qui brûle comme g une torche, de manière qu'il sert de bois sec à allumer les autres. » £ Il n'y a pas à dire : vive la crémation ! La Commission des XXXI. — Le corres-3 pondant bruxellois de la « Métropole » a - interviewé au sujet de la Commission des i XXXI une haute personnalité politique. Il envoie à son journal ces déclarations in-t téressantes: a « On insiste beaucoup pour que la Comis- - sion mette les bouchées doubles et termine - son travail pour novembre prochain. Je le s désire vivement... On semble décidé à vouloir l'application ï intégrale de la R. P. aux é lections commu-s nales et provinciales, que 'a Commission s examine à fond certains détails qui ont e l'air insignifiant à première vue ou aux- - quels la plupart n'ont pas songé et qui ce-< pendant requièrent toute l'attention du t Gouvernement. Appliquer la R. P. dans s les grandes communes c'est chose fort simple, l'expérience l'a prouvé, mais comment b faire dans les petites communes? Il sera intéressant de voir la Commision e se prononcer à cet égard. Ce sera non seu- - lement intéressant, c'est chose indispensa-e ble. Il faut, en effet, que la Chambre soit - saisie d'un travail complet et précis; l'ex-, périence n'a que trop prouvé qu'à la manière dont la Chambre bâcle des lois il ne } faut plus compter sur elle pour faire œuvre sérieuse et définitive ». g On se demande si la commission des XXXI accorde encore autant d'attention qu'à ses débuts à la question de la représentation des intérêts.Ce'fle-ci ne peut avoir de solu-s tion immédiate puisque les, intérêts ne sont b pas organisés. Mais pourquoi telle ou telle des personnalités qui siégera au sein de la . Commission n'exposerait-elle pas les me-,! sures qu'il importe de prendre pour les or-_ ganiser, les grandes lignes d'une politique corporatiste? C'est par là seulement que , l'on peut aboutir à la représentation sérieuse des intérêts. ^ Pour la toilette décente. — Un peu partout se constituent des ligues féminines qui . se proposent comme but fort louable de ré-^ agir contre les indécences de la mode et ce i qu'un congrès de femmes américaines ap-_ pelait tout récemment lia « folie vestimentaire ». Notre co-nftrère le « Progrès », de Mons, applaudissant avec nous à cette campagne k d'assainisseanent, émet ces très justes con->• sidé ration s : « Là où il n'y a pas de ligue, le mouve-a- ment réprobateur gagne pourtant de pro--a che en proche. it Une couturière montoise avouait qu'elle 'e avait modifié, en une semaine, sept costu-i, mes, dans le seul but de faire disparaître la fente de la jupe ! Voilà qui est significatif. r_ A vrai dire, si pareilles exagérations n s'implantent, il faut reconnaître que c'est 51 un peu la faute de notro moLltesse. Si, dès leur apparition, on montrait du 2" doigt les toilettes « créées par le demi-mon-: de parisien » pour la satisfaction des tail-5S leurs; si, au lieu d'adopter les modèles im-•) portés tout à coup chez nous, même en di-B> minuant leur défaut, on se gardait de sacrifier à la folie du moment; si, en chré-'e tiennes, les femmes écoutaient mieux /es u enseignements tombés du haut de la Ohai-re de vérité, il arriverait que les toBettes immodestes resteraient l'apanage d'un mon-n de spécial et verraient leur vogue bientôt r réduite à néant. La réaction salutaire s'opère.Tant mieux. Le proclamer c'est déjà aider à sa propagation, à nos concitoyennes sensées et respectueuses des bonnes traditions féminines de faire le reste. » La propagande libre-peuseuse. — L'Orly gane carolorégien du socialisme Wbre-pen-in seuT, le « Journal de Charleroi », publie en tête de ses colonnes, pne sorte de manifes-a_ te de la « Fédération Rationaliste de Char-ieroi », société souterrain©, où s'élaborent I >es principales mesures de guerre antireli-x gieuse: laïcisation, baptêmes « civils », pre-^ mières communions « civiles », mariages « civils », enterrements « civils », et autres horreurs du même acabit. Citons un passa-ge caractéristique du document: « Si le gain énorme du socialisme est in-contestablement dû à sa propagande syn-^ dicale, mutueliiiste et coopérative, il n'est 3n pas moins évident que le « recul clérical » est la conséquence de 1' « action de la libre-^ pensée », de sa propagande incessante, de 68 ses efforts et de son exemple. 'r~ Nous en avons une preuve éclatante dans er îe nombre croissant des « enterrements ciné vils » qui, dans certaines communes bal an-re cent et même dépassent le nombre des en--ir terrements religieux.Nous avons la certitude de de l'accentuation de ce mouvement de us « désertion de l'Eglise » par le nombre des mariages qui se dispensent de sa prétendue consécration, par le nombre des présentations d'enfants à la Libre-Pensée, par s- le développement de nos « fêtes de la jeu-a nesse ». es Noiis sommes arrivés à co point que plus II de mil!e^ enfants ont été en-levés, cette an-n- 11 . : ^ l'influence pernicieuse de la superstition catholique. ls- '' ^ résultat est dû à la propagande de 1€ nos « journaux », aux « conférences » que le nous organisons, à la diffusion de la Revue de documentation anticléricale... (Ici, le m î*0™,d un libelle infâme, qui devrait être u_ brûle par la main du... bourreau. N. de la )n Rédaction.) nt La «grève religieuse» que jious avons pro-x_ clamee s accentue tous les jours. » e_ Comme on Je voit, les meneurs cherchent lu ,, arra^her la foi et la religion du cœur de QS 1 ouvrier, à le sevrer de toutes les croyan-n_ oes qui donnent un idéal si noble et si éle-nt Vf] a/:a vie humaine, pour le jeter dans les négations decevantes et enfin dans la fos-)n se béante de la libre-pensée. u_ ^ A part cela, le socialisme n'en veut évi-a_ demment pas à la religion ! ! ? x- « Contre nn ami. — Lundi a été inaugurée a_ a Bruxelles une Bourse du travail pour le ae P«rsonneI des cafés, hôtels et restaurants, u- ^ e?n "tr orfpnis™« neutre. Aussi l'organe de IV. Vandervelde qui rêvait de fonder une Lourse socialiste fulmine-t-il... même contre ses meilleurs amis : :>n Au cours de la cérémonie inaugurale, des u_ discours ont été prononcés pour célébrer la nouvelle œuvre de domestication. , I! suffit de parcourir la liste des orateurs , pour apprécier le caractère de celle-ci. M. Catteau, restauratenr. qui se fait payer T 5ar^^erze £an?ons> la modeste rente annuelle 'r- de 7,000 francs sous prétexte de droit de ta-ne blier, a déclaré que l'a œuvre a pour but de ae taire cesser certains abus et d'établir, dans les ;é- rapports entre ouvriers et patrons, plus de justice, plus de dignité, et une mutuelle confiance. » ,r- M. Ca,tteati, sénateur radical de Bruxel-ui les, est l'allié des hommes de la Maison du é- peuple au Sénat et ailleurs. Il est une des ce gloires du cartel et du fameux Conseil des p. Hospices de !a ville de Bruxelles ; il est dé-n- fendu, à ce titre, au conseil communal, par le F.*, citoyen-député C. Huysmans. ^ Petite Chronique Les myrtilles. — Les premières myrtilles - noires — « caclintches » dans le wallon d'Entre-Sambre et Meuse — ont fait leur e apparition la semaine dernière à Namur, - non pas en quantité mais cemme curiosité i saisonnière, encore attachées aux rameaux du myrtillier (« Vaccinium Myrtillus » de < Linné), réunis et noués en bouquets. On dit < s que les myrtilles sont très abondantes cette . t année, surtout sur le plateau des Arden- - nés. C'est une source de profit pour certai-î nés localités et il est telle commune qui ex- - pédie, lorsque l'année est bonne, pour une - quinzaine de mille francs de ce petit fruit - savoureux, aussi sain qu'agréable et que ne - dédaignent pas les tables les plus aristocra- - tiques. s M. Tarte au pouvoir. — Amusante scene s croquée par un collaborateur du «Figaro^ 1 - et qui se passe aux temps du ministère Ri- ' t bot : Il y a quelques jours, les amis de M. Tar-. te éprouvaient, en ouvrant leur journal, - une surprise intense : le journal publiait en . . effet, les noms des ministres qui compo- :- saient le cabinet Ribot. Après les vedettes: Delcassé, Bourgeois, mettons Clementel, . étaient mentionnés d'autres messieurs . ■- moins connus : Boulingrin, Clafouti, Mor- - daillac, Galibougue, Pimprenelle, Rigadin, n Dumanet, Pampin-Tronchart... et Tarte!... i- Dans le quartier de M. Tarte, l'émotion •- fut à son comble. t Une ovation spontanée salua,chez le bou- cher, l'entrée de la cuisinière du nouveau . i- ministre. s Au domicile de ce dernier, l'agitation s était vive. Le déménagement s^organisait. i,- La moitié du mobilier était, le jour même, dûment emballée. Des caisses pleines par-[- taient pour le ministère, tandis que d'au-i- très (« — Nous n'avons plus besoin de no- . it tre salle à manger Henri III, ni de notre » salon Utrecht. Nous serons bien mieux meublés « là-bas! ») tandis que d'autres e étaient dirigées sur un quelconque garde-meuble.s Les vêtements s'entassaient dans les mal-i- les. Cependant, M. Tarte achetait dans un magasin de confection six redingotes et (- douze chapeaux hauts de forme. [- Et madame étonnait sa petite couturière e par une fastueuse commande... s Les amis vinrent. Ce furent des embras-i- sades et des compliments, et des fleurs, et •- des exclamations ! Mme Tarte en perdait la r tête. Et il fallait donner des détails, citer i_ des mots — désormais historiques. « Mon mari a été très net : U a dit à Ribot : s « Alexandre, fais ce que je te dis, et tu _ m'en diras des nouvelles... » — A la bonne heure ! — Oh ! mon mari a décidé de ne pias se laisser marcher sur les e pieds par lies radicaux. — Bravo ! — Nous e allons mettre tous ces gens-là au pas. — e Très oien ! — Soyez tranquille, chère mada-e me, vous allez être bien gouvernée. — e Comment vous remercier, chère amie... a Alors, les affaires vont reprendre? — Je ne puis rien vous promettre, quoique enfin... (Ici un sourire qui en dit long). Mais permettez-moi de ne rien dire... c'est un peu le l secret professionnel !..., C'est-vrai, c'est e vrai... Nous ne vous demandons plus rien... _ Mais le grand homme? Où est-il? Le verra-t-on aujourd'hui? — Il est à la Chambre, s vous pensez!... Alexandre lit sa déclara-i_ tion. — Sa déclaration?... Hum! je parie que M. Tarte y a un peu mis son nez... — [. Ou ne peut rien vous cacher... Eh bien,oui, là... Pour parler franc, c'est mon mari qui la rédigée... mais pas un mot! Hein?... q jNous aimons tellement Alexandre! — Heu-0 îeuse madame Tarte! Qui sait? Vous serez peut-être présidente de la République 1 e avant que... — Chut! chut! Touchons du r bois, touchons du bois ! e Et tout cela, et bien d'autres choses en- ' core... s La journée s'avançait. Les amis res-a taient. Ils attendaient M. Tarte. Le temps passait ...Cinq heures, six heu-s des... La séance se prolongeait... Naturel- 1 lement, une première séance.,. Et puis la ^ déclaration était longue, très longue... _ . Et puis ies interruptions, les discussions, e M. Tarte était peut-être à la tribune. s «Et vous savez quand mon mari parle !...» i- Le bruit d'une portière de taxi, soudain - claquée. C'est lui. Attention! i ^ On va lui faire une entrée. A mi-mot, on - s'est compris. Et quand la porte du salon ' u s'ouvre, les amis de M. Tarte, rangés en ' s haie taratatent à plein gosier une «Marseil- s laise » d'honneur... ...Et M. Tarte, les ayant apaisés d'un ' r geste, un peu nerveux, raconta la chute du 1 ministère. < ■ mmmmmm—1" agaam"s»a™"iiiwii ■— mi 1 ' ■«l'LH'L"""!!!J ■IJ JL'-"'1 ■ ' LA VILLE M. l'abbé Michiels, professeur à l'Institut St-Marie, auteur de « Notre Colonie », accompagne le « Touring Club » au Congo., Une revue de la garde civique bruxelloise. — Les diverses unités de la garde civique de Bruxelles seront passées en revue, dimanche. Le défilé,qui suivra la revue aura li i entre la Porte Louise et la Porte do Namur. La retraite militaire du 20 juin. — Départ' à 21 heures. — Rue au Beurre, rue de la Bourse, boulevard Anspach, rue Marché aux Poulets, rue Sainte-Catherine, rue de Flandre, boulevard Barthélémy, place do Ninove, rue des Fabriques, rue des Six-Je-tons, place Fontainas, boulevard Anspach, rue des Teinturiers, rue du Lombard, ruo du Midi, rue du Marché au Charbon, rue de la Tête d'Or, Grand'Place, Hôtel do Ville. — Dislocation. La jonction Nord-Midi. — Le viaduc métallique de la rue des Brigittines est terminé ; on procède aux essais de résistance. Dans ce but, on a placé sur chacune des travées des briques de façon à obtenir, par mètre carré, un poids de 4,300 kg. On a constaté un fléchissement de 13 mm., à la poutre médiane qui mesure 19 m. 93 de portéo et qui pèse 33 tonnes. Le viaduc de la rue des Tanneurs est; presque terminé. Au viaduc de la rue Roger de la Pasture — ou Van der Weyden — les travaux avancent normalement; il en est de même à la rue Terre-Neuve. Dans les parties intermédiaires, les tabliers dé béton armé formant la couverture des magasins sont terminés. Rue de la Fontaine, les culées sont ter-1' minées et les cintres métalliques sont en place. On commencera bientôt la construc-» tion de la voûte en maçonnerie. Rue Sallaert, on commence le soubasse-1 ' ment du viaduc, du côté Nord. Rue Basse, les Culées sont terminées eti on place le cintre pour la voûte. Au boulevard du Midi, on s'occupe d'à-1 ; ménager le passage des trams. ♦- Les distributions postales. — La « Gazette » annonce que M. le ministre des pos-. tes « s'apprête à supprimer toute distribu-; tion le dimanche, même la première. Du , samedi soir au lundi matin, ajoute-t-elle, tout serait arrêté: les correspondances ne seraient plus distribuées et les journaux ne : seraient plus remis à domicile » 111 Faut-il dire que notre confrère y va en-! suite de son couplet anticatholique, accuse , Je ministre de vouloir « rendre la sanctifica-i tion du dimanche obligatoire à tous les Béi-i ges » 11 ! Au cabinet du ministre on nous a déclaré qu'il n'avait jamais été question de sup-. primer toute distribution postale le diman^ che. « A titre d'essai », la seconde distribution a été supprimée à Bruxelles, et la première a été retardée d'une demi-heu.re de façon à1 ; permettre aux facteurs d'emporter le tout , dernier courrier. Cette mesure a été prise dans le but, às-. surément louable, d'accorder au personnel' de la poste le ropos dominical qu'il réclame et dont tant d'autres agents des adminis-! trations publiques et privées bénéficient. La première distribution ayant été retardée, un grand nombre de correspondances qui ne parvenaient aux destinataires que très# tard dans la matinée sont désormais remises dès le matin. Répétons que cette mesure ne constitue; : qu'un essai; l'honorable M. Segers s'est réservé, au cas où elle deviendrait définitive pour tout le pays, de faire certaines exceptions pour des centres commerciaux, etc. Ajoutons enfin que la distribution unique permettrait de supprimer !e cadre des facteurs surnuméraires dominicaux, dont la situation n'est pas brillante, leur situation étant souvent sans issue Le recrutement de ces agents est difficile : n'ayant pas la même expérience que les facteurs ordinaires,-leur service est moins bon. malgré tout le zèle qu'ils v apportent. La suppression des surnuméraires constituerait une économie sérieuse pour le trésor public; le service n'y perdrait rien et' les facteurs ordinaires, ne faisant plus qu'une tournée unique, jouiraient encore d'un repos dominical très large. — Aux hospices d'Anderleeht. — M. Bar-ker, ancien pharmacien de l'hôpital de Lae-ken, a été nommé pharmacien de l'hôpital d'Anderleeht. nesse italienne. pWHMggggJNfrg'l^-hil. I ■llllllll l—D—■H—— FEUILLETON DU 19 JUIN 1914. M I RENTCH U PAR Pierre Lhande. Mais les pêcheurs de la Marina chuchotaient des choses étranges. Tandis qu'ils jetaient leurs filets derrière les champs de l'antique domaine,une petite baroue se détachait parfois d'une crique de rochers et, poussée au pas de deux rames puissantes, venait se loindre à eux. C'était Joshé-Antoni qui hupait la charrue pour la mer. Et les pêcheurs vantaient les aptitudes du jeune paysan pour la vie de marin. Don Pantaléon se tenait au guet. Ces mou vements imprévus, dans la maison convoitée, réveillaient ses eépoirs assoupis. Moins attaché à la terre, Joshé-Antoni, le maître de demain, la défendrait mal. Distrait par amour de la mer, il n'entourerait plus la maison de cette vigilance étroite qui, chez le maître actuel, le redoutable Nikazio, ne s'était jamais laissé surprendre. Et Guzti-zederra, enfin, serait à la merci d'une manœuvre halile ou d'un coup audacieux. A vrai dire, chez don Pantaléon, cette cupidité avait son excuse et ces ambitions leur grandeur. Dans les intrigues qu'il ourdissait autour de Guztizederra, le rentier d'Irun n'obéissait plus simple.nent, comme autrefois, à ses instincts de brasseur d'af faircs et de collectionneur d'écus. Après la mort de sa femme, survenue au bout de huit ans de mariage, un mobile plus précis — et pîus généreux — avait inspiré ses démarches. Demeuré seul avec une fille unique qu'il adorait, il avait reporté toute son ac-j "tivité extérieure vers l'avenir de cette en fant et fait de la préparation de cet avenir f> le but désormais exclusif de son existence à lui. Pour elle, pour sa Maritchu bien-. aimée, rien ne serait de trop, et il rêvait, pour le jour où sa petite reine ceindrait la ' couronne d'oranger, de lui donner en fief la moitié du Jaïzkibel. Ce n'était que justice. Maritchu, dès le lendemain de sa naissance, avait été la reine du Jaïzkibel. Sa mère, trop délicate pour la nourrir, Pavait confiée à une jeune maîtresse de maison devenue mère vets le même t temps. La benoîte de l'73rmitage venait d'a-t voir Mirentchu : elle prit, par surcroît, Ma-e ritchu j et dans le vent salubre de la mon- - t&gne les deux sœurs de lait embellissaient j à l'envi. 3 Maritchu était restée fort attachée à l'Er-i mitage du Jaïzkibel. Enfant, elle y faisait - d# longs séjours, y vivait de la plus pure d vie paysanne et, à son retour, amusait son père par son castillan incorrect et savou-i reux, plein de tournures basques. Son nom i- lui-même, elle l'avait rapporté de la mon-s tagne où le nom espagnol, Maria? n'avait e pas tardé à prendre la désinence diminutive r et caressante que les mères, en Guipuzcoa, a donnent aux noms d'enfants. z De cette éducation première en plein Jaïz-e kibel, Maritchu avait gardé deux sentiments i profonds : un amour très vif des choses bas-l- ques, une tendre a."ection povr sa petite sœur Mirèn. De la r aison paysanne elle ai-;- mait, non pas seulement le décor extérieur, s — l'auvent du toit anguleux protégeant une - galerie, le beau fouillis des granges et des r aires avec leurs alternances de meules, de e chars, de huches et de bêtes, — mais sur-' tout la vie profonde et cachée : la famille, i avec son attachement ru sol, son culte de t l'autorité à l'antique, son amoii; passionné t de la tradition. Devenue grande, elle souf- - frait de voir saper ces institutions çatriar-5 cales dont, toute petite, elle avait aimé les - rites surannés. Dans son imagination, tous ces souvenirs d'enfance demeuraient groupés autour d'une jeune fille qui, toujours revue en ce décor riant et sévere, avait fini par en garder, à ses yeux, toute la beauté. Pour elle, Mirèn demeurait la petite fée du Jaïzkibel. De onze à dix-sept ans, les deux sœurs, séparées par leurs fortunes diverses, avaient cessé de se voir en dehors des lointaines intervalles des vacances. Maritchu recevait une éducation distinguée au couvent de San-Ba,rtolomé, à Saint-Sébastien, tandis 1 que Mirèn descendait chaque jour, ses sa^ bots à la main, à l'école du hameau de Ku-rutzea. Mais quand, après six ans de pension, la fille du riche rentier revint habiter la villa d'Irun, les deux amies recommencèrent de se visiter à des échéances plus rapprochées. Pendant la belle saison, Maritchu conduisait à l'Ermitage; par la route en lacets de la Citadelle, son élégant tilbury, et Mirèn, de son côté, quand elle poussait jusqu'à Irun pour vendre des denrées, mieux payées à la ville, — des œufs frais de ses poules, des primeurs de son jardin, — ne manquait jamais de s'arrêter à la villa de son amie plus fortunée. Avec ulie simplicité chai-mante, elle posai, son panier blanc sur une chaise de la cuisine et, si Maritchu était seule, pénétrait dans le petit salon où la jeune fille brodait. On causait de lingerie ou de jardinage. La pe- , tite benoîte parlait de sa chapelle. Et si le • timbre annonçait une visite, Mii~n (unique trait qui vînt accuser entre ces deux amies la distance du rang), Mirèn se sauvait vers la porte avec l'agilité d'une gazelle. Au cours de ces entrevues, Maritchu se faisait raconter les événements . nouveaux survenus dans les fermes lointaines du Jaïzkibel. Elle s'intéressait aux naissances et 1 aux décès, discutait les 1 ruits de mariage, i se désolait sur les exodes pour l'Argentine ' ou le Maroc. La prospérité, surtout, des < vieilles maisons lui tenait fortement à < cœur : un nuage passait sur ses yeux gris 1 quand Mirèa lui parlait de ventes pu de , partages. . Des confidences de la naïve paysanne, ( Maritchu, par une_ réserve instinctive, n'a-1 ViY^ ^ jma^s r^ei1 sou père. Craignait- elle, dans son amour des maisons anciennes, de lui donner des armes encore pour ; les perdre ? Dans tous les conflits qui s'élevaient entre les laboureurs et don Panta-; leon, elle prenait doucement le parti des i ^°yers et trouvait des mots d'aimable gron-! dene pour se faire pardonner ces trahisons. — Père, disait-elle, je n'aime pas que tu regardes le Jaïzkibel. J'ai toujours peur que tu veuilles déloger encore des paysans. Son père ne lui répondait plus, comme . aux premiers jours : ; : C'est pour arrondir ta dot, petite reine, que je travaille! U connaissait la réponse, jetée si vivement, avec un regard enflammé, tandis i qu'une rougeur montait aux joues de la . jeune fille : i — Ah! si c'est pour cela, pèr2, je t'en . prie... La petite main levée en un geste de pro-. testation un peu mystérieuse achevait la . phrase.. Un soir, cependant, après une visite de . sa jeune amie, Maritchu décida dans sa pe-i tête qu'elle parlerait au père. Mirèn, ce jour-là, lui avait confié que ses fiançailles : avec Miguel de Guztizederra étaient chose ! faite. Au cours d'un congé qui avait amené , le. jeune^ soldat à Fontarabie on avait tout i réglé. Dès le retour définitif d'Algésiras, ils se marieraient et prendraient aussitôt une , ferme sur le Jaïzkibel. Laquelle? on ne sa-; vait encore... Don Pantaléon se promène dans son jar-r din," les mains derrière le dos et mâchonnant des capucines, au long d'une allée que vous bordez, ô rocailles artificielles ! ô coquillages incrustés dans du ciment! et vous, ô globes augustes ! boules de yerre jaune trônant sur un trépied! Don Pantaléon est perplexe. Son gros re- ■ a——a— gard marron se fixe, hébété par le problè- f me, sur la longue échine du Jaïzkibel qui, - vers sa gauche, masque tout l'horizon. Il . songe à Guztizederra. Son flair d'oiseau de . proie lui révèle qu'il doit, sans plus tarder, r mettre à profit les penchants de l'héritier . vers la vie en mer pour le déprendre de la . terre. En manœuvrant avec maestria, — l'in-3 sinuation, la rouerie, les flèches des très - grands jours, — ne pourrait-on entraîner ' . Joshé-Antoni vers la mer, l'obliger à pren- i dre sa part d'héritage en blessant, de ce ï chef, l'imposante intégrité de la cité domestique? Certes, un autre, après lui, recueil-3 lerait la charge et continuerait la défense, mais Guztizederra n'en demeurerait pas î moins entamé. Et l'on aviserait alors à corrompre ou à surprendre le nouvel héritier. - Après tout, on ne bâtit les grands édifices s que pierre à pierre et au jour le jour ! i Sotdain, don Pantaléon sentit deux mains fraîches se poser sur ses yeux,tandis qu'une j voix musicale chantait, plus qu'elle ne grondait, tout contre son oreille : — Père ! Méchant petit père i Je te prends 1 encore à le regarder, le Jaïzkibel ! Maritchu, tenant toujours couverts les j 3 yeux de don Pantaléon, fit décrire à son - prisonnier une volte-face complète, puis, re-3 tirant brusquement ses mains : s — Là! dit-elle. Notre maison! regarde-la, 2 elle, tant que tu voudras! i Et ils rirent tous deux. t Cependant Maritchu prenait un air plus s grave. Elle avait passé son bras à celui du 3 père, et, les yeux fixés sur le gravier jaune, - elle parlait : — Eh bien ! puisque tu t'intéresses au - Jaïzkibel, je vais te dire quelque chose : un - secret ! Mais, là, un gros secret ! Pense î donc! Un secret de mariage! — Ah! fit don Pantaléon, taquin. Est ce , que tu aurais trouvé l'oiseau bleu dans quel-5 qu'une de ces fermes? Ils sont très bien, ces petits Basques 1 Maritchu laissa tomber la plaisanterie. ■* MBa«an«&MUMKBriWTnnrEm. a ;- — Mon amie Mirèn est fiancée... i, — Ça ne m'étonne pas. [1 — A l'un des cadets de cette belle maison' e que l'on aperçoit de là haut. -, — Guztizederra ? r — Oui, Miguel de Guztizederra, que j'a? a connu? moi aussi, enfant, quand j'allais à i- l'Ermitage. Il jouait avec nous. Maintenant' s il achève son service militaire àAlgésirae.i r II n'en a plus que pour un an. A son retour, i- c'est décidé, ils se marient. e La figure de don Pantaléon s'était rem-;- brunie. I- — Et... ils vont aller vivre à Guztizederra ? s, — Oh! père! tu n'y songes pas! Dans ce s grand domaine, un ménage pauvre comme -- eux deux ! — car Miguel ne réclame pas sa \ part, tu peux le croire 1 s — Ah! Mais alors, où vonHls? A l'Ermitage il n'y a pas de travail pour un homme, s — Justement, petit père ! Tu y es ! e Maritchu s'arrêta, lui r^sa ave^i câlinerie i- ses bras autour du cou et le regardant an fond des yeux : s — U faut que tu leur donnes, père, une jolie ferme, une de tes plus jolies! et pas :s cher, tu saisi_surtout .au commencement! n Une de tes jolies fermes du Jaïzkibel ! Comment donc Pantaléon aurait-il résisté à une prière qui, lui offrant à la fois l'oc-l, casion de contenter sa petite reine et celle de pousser l'exécution de ses plans sur Guztizederra, conciliait en lui ces deux forces s souvent ennemies : l'idolâtrie du père et u l'âpreté du capitaliste ? Aux premiers mots de sa fille il avait entrevu le parti qu'il pourrait tirer de ce mariage pour miner sour-u dement la maison qu'il convoitait. Marit-n chu elle-même n'avait-elle pas indiqué cette e issue quand elle avait laissé tomber de ses lèvres çe mot de pitié : « Dans C3 grand do-e maine, un ménage pauvre, comme eux [- deux ! > i, (A suivre.) I

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software. 

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
This item is a publication of the title Le courrier de Bruxelles belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1861 to 1914.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Add to collection

Location

Subjects

Periods