Le matin

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s.n. 1914, 09 March. Le matin. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/c53dz04365/
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eTundT9MarsTsÏ4 II«L PAGES"- CireQCKMTiMES g1me AfflBée — 8Sr° @B _ I|\M .RÉDACTION 3g,ViÉîLLE BOURSE, 39 ' ASVEB8 Téléphone Rédaction : jUson.iieas.ea'ts : ( Un an • • ■ ' -,r- *®*2JÏ .«vers Su mois .... «•«« /Trois mois . . • • «t.**0 'S 2ÎÎ ! latiiiivK Six mois S"Jîg /Trois mois . . • • -> <m» 1 «nAXGED: France, Angleterre, Allemagne et Union postale, par trimestre, fr. ~ lï°IIando et Grand-Duché, par trimestre, fr. ï.OO- L'abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 AM¥ER6 Téléphone Administration : S 61. C. de CAUWER, Directeur Annonces ; Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonces financières id > S. OO Réclames la ligne, » 1 .SO Faits divers corps id. > â.OO Chronique sportive id. > 3 OO Faits divers fin id. > 9 OO La Ville id. ï S.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de ta France, de l'Angleterre et do TAmeinque sont exclusivement repues à Bruxelles chez MM. J. Lebkgue & Co. JOURNAL QUOTIDIEN LA DURÉE DE LA VIE HUMAINE „tm sujet intéressant et qui passe avant les autres. Il vaut la peine, en tous cas, que ! Ion s'y arrête, dussions-nous y perdre les illusions qu'entretient en nous à cet égard 1 optimisme des savants. C'est un cliché as-h courant, en effet, de dire que la durée \ de la vie humaine, ne fait que croître, grâce aux progrès constants de l'hygiène et du ! bien-être qui nous environne. A ce compte, j nous finirions par atteindre à l'immortalité. [Que l'on se rassure: cette éventualité n'est pas j craindre. D'abord, rien ne prouve que l'on vit plus longtemps maintenant qu'au-hrefois. Au contraire, si l'on en croit la lé-t gende, nous avons plutôt reculé sous ce rapport. Quand Booz rencontra Ruth, qui mit seize ans, il en avait cent quinze, dit EeBible, et il l'épousa! Or trouverait rare-Iciént de nos jours des mariages se présentant dans ces conditions. Mais, sans remonter au temps toujours un peu nébuleux des patriarches, le Dante n'a-t-il pas écrit, aa Sut de son poème: \'el mezzo del cammin di 'îostra vita Mi ritrovai per una selva oscura, etc., etc. tif Milieu du chemin de notre vie, je me trouvai dans une forêt obscure... Or, quand il commença la Divine Comédie, «au milieu du chemin de sa vie», à la fin du XHIme isiècle, le Dante avait trente-cinq ans. Il est donc permis de conclure que l'on considérait alors soixante-dix ans comme étant la [durée normale de la vie humaine. En est-il [autrement aujourd'hui? Nous ne croyons pis. Sans doute, il y a des gens qui vivent beaucoup plus longtemps, voire jusque cent ■».Mais les centenaires n'en sont pas moins Iffités des exceptions que l'on fête, que l'on Ifmène en voiture comme une rareté et Içiont, dans les journaux, les honneurs de Ila chronique locale ou du fait-divers. IC fit que pour être moins ténébreuse et mé-| -'.'asiatique qu'à l'époque du Dante, notre tBtme, en raison même des âpres efforts tj® Mtscotite ta conquête des jouissances-I siècle et de la façon dont nous en usons, lp cependant terriblement mouvementée. 1 our nous servir d'une maxime prosaïque ■aïs exacte, nous «brûlons la chandelle par es aeux bouts»,.. Ensuite, la science et l'in-»■ rie ne nous apportent pas que des bien-», elles nous exposent aussi à toute espè-liJ ■ ers e' nous, intoxiquent à qui liBvnn. r"9®1 d'autres termes, nous P, ons la rançon du progrès. L> l!Lf0Iî-V!iuille bien ne Pas croire que ces °Pinions hasardées qui UvleniL eourant de la plume, au gré du ItiiMp n» f°^moms fantaisiste d'une chro-fcent f!ev„^ 0n ^ouve plutôt actuelle-line non riUne, diminution de la longévité w il sVn ? causes passagères com-l'tell»- «JW». s! souvent au moyen lais anx 1 H-r epidémies les famines, icjtto mnit ! \°ns m™les de l'existence, lions irif ^ 011 s'étaie sur des obser-Wres ï'n„P™?lses *ïue .corroborent des I® est .„ Ie11? ^ tous les pays. Mais p'd'aemnK que l on peut citer à ^les ne sontS6 °'Ue nu!le part Ies lois Ruses pt i„, ? fuf.pomPI'ises,aussi nom- pntdressces-r lques plus soiSneuse- bieni'pn A,iV°ns nommé rAllema-te ouvriers 'J. AllemaSne> la proportion *à ® ans pfo t ayant atteint l'âge de ,eslPlus,entttflq ? 18f' do i0-5 %; elle Priera de 60 i t'a 5 10'2 % > celle des à 56 ./ l nns' de 6-° %• cst t°m " Wtecatéeori'PpLCe( des travailleurs do P «ait'alw, £VoT88? râge de 70 ans Me io/ n ~"2 /« n'est maintenant finsports w'„ s le commerce et les Kn Î8rrfSo,tte.50 à 60 an* ar- N 7 X. Et i3 ^ ? sont actuelle- ®CJpacitp' dp CS sfa ''^ues concernant 1111 sa'sissante Vif c"mcident d'une fa- î^vité. sur riXl Cettc régression de la f tacite de £l?iUV"?rf assur6s contl'e lts; travail, ont touché des pen- h «"S,1 Oji3non\ gf?érate- 6-08; de 20 aos' 5-22 de 5o\' fin° a"S' 2'20; de 'i0 f ! ?s' ''3.22- à 7n ,ans' 14-95: ^ 60 I* 1007 • ans> 1-4.03 ï!!ns' WO; de'e30nej,gAénlérale' 9'60; de 20 1 »S,7'°6 de 50 xd,4ft0 ans- 3-52; do 40 : L ;4 ,19;de 60 ; l'^vail quc ''incapacité ■ Pre encoro m,hdue et semble vûuIot ' bllleurs les 0^ dans les classes de j h- pIus Jcunes et les plus ro- bf Progressif'^,"0® montrent ^accrois- i R aBl°rtalité infant®loWlté sénérale 1 B !"se demande s'il' * ° GSt a ce poinl ' R >r°mettre cetf/l y a, pas la de ' ! tl0n' ^ Allemasmo do Ia : Ki'l?Pe si vivenw ' au8mentation qui ' H quelle e, 1111 »rand pays voisin , Kivi«ou ï l°nsme de ce recul dans la S c'e qui revierrf d8 °e-te mortalit<} i Iiet^iolL Ierient au même? Hygié- ' Bn 0nf la pSiSaS3i^ent P'us'ièurs j mC 'les saS lParaît ''tre le ta»^ K^feiislaîîL ouvriers et des K, • et traifom , < inférieu- ■ 5 Proporuôn de tse sonl «evés mats ! n de 1 augmentation des i produits nécessaires à la vie matérielle. L'ouvrier et l'employé d'aujourd'hui, quoique gagnant davantage, sont relativement plus pauvres qu'ils ne l'étaient il y a vingt ans; et cette différence est encore accrue par ce fait: qu'une partie de la rémunération du travail sert aujourd'hui plus que par le passé à la satisfaction de besoins factices: plaisirs, boissons, voyages, etc., et co au détriment de l'alimentation. Notons encore qu'il ne s'agit pas ici que de l'Allemagne mais de la plupart des pays de la vieille Europe, sauf le nôtre qui semble un peu moins gravement atteint. L'alimentation vicieuse, telle est, en fond, l'une des causes primordiales de l'arrêt ou de la marche régressive de la longévité. En Allemagne, on a constaté que le recul acorrespond à l'augmentation de la consommation de la viande chevaline, de celle du chien et aux progrès de la chimie alimentaire. Celle-ci rend évidemment des services signalés. On lui doit les moyens de conserver pendant longtemps toutes espèces de denrées, de les concentrer de telle sorte qu'elles peuvent être mises facilement à la portée des consommateurs sur tous les points du globe. Mais elle n'en est pas moins souvent nuisible. Elle utilise et transforme des matières hétéroclites: graisses, os, peaux, fruits avariés, détritus de tout genre, qu'elle livre à la consommation avantageusement présentés, emballés, étiquetés et sous le couvert de noms sonores qui suffisent quelquefois à faire la réputation du fabricant et à l'enrichir — et ce n'est naturellement pas pour le plus grand bien de la santé publique. L'autorité qui en a la tutelle devrait intervenir; mais elle ne s'y décide généralement que lorsque le dommage devient patent — quand, par exemple, plusieurs familles ou une caserne entière ont été empoisonnées. Autrement, on nous laisse manger toutes ces choses extraordinaires, qui tiennent lieu d'aliments naturels, ne réparent rien du tout, et cela continue ainsi jusqu'à extinction complète de notre organisme épuisé. Voilà donc quelques-unes des raisons — nous ne pouvons les passer toutes en revue — pour lesquelles il devient plus difficile de vivre vieux. Si c'est un malheur aux yèux de certaines gens, ceux-la sauront au moins pourquoi... Simplice Reportage parisien (Correspondance particulière du Matin.) Le chanfrein de Philippe il. — Madeleine et Suzanne. — M. Caillaux, financier. Paris, 7 mars. On fait un bruit du diable depuis quelques jours autour de cette question du chanfrein de Philippe II... Je sais bien que quelques esprits chagrins s'étonneront sans nul doute qu'à l'heure même où le Parlement se débat au milieu des plus graves questions, l'opinion publique puisse se passionner pour une pièce d'armure et les journaux emplir leurs colonnes de protestations indignées concernant un morceau de ferraille... Cependant l'aventure vaut qu'on en parle. Et je vais même, à son propos, si vous le voulez bien, faire quelques pas en arrière. Un jour que l'impératrice de Russie visitait un des palais nationaux de France, elle admira tout haut, en des termes enthousiastes, une tapisserie, d'ailleurs splendide, provenant des Gobelins. Le président Félix Faure qui accompagnait la tsarine eut un geste large, un de ces gestes à la Louis XIV qu'il affectionnait, et dit sans trop réfléchir: " Elle est à Votre Majesté I " Un mauvais exemple n'est jamais perdu. Le président actuel de la République —• d'aucuns disent M. Stephen Pichon, alors ministre des affaires étrangères — faisait cadeau récemment, et de la même façon, au roi Alphonse XIII de plusieurs pièces faisant partie de l'armure de Philippe II qui orne le Musée de l'Armée. L'un ou l'autre a-t-il prononcé la phrase fameuse : " ces pièces seront demain à Madrid je ne sais. Mais à une question fort nette posée par M. Clemenceau, dans 1' "Hom-me-Libre", le général Niox, conservateur du musée en question, a répondu par une longue lettre dont le passage suivant est assez significatif: "...J'ignore, écrit le général Niox, lans quelles circonstances la question de la jession de ces pièces fut agitée entre le président de la République et le roi. Je n'en fus prévenu quo par une lettre " très urgente " et ' contidentielle " du ministre de la guerre (M. Etienne), datée du 2 décembre, je ré-Dondis le jour même: "L'aliénation d'un objet 'aisant partie du domaine public pe peut se 'aire qu'en "vertu d'une loi"; la solution qui consisterait à considérer ces pièces d'armure iomme " mises en dépôt au musée de Madrid " serait très irrégulière, attendu que l'Etat français ne saurait exercer aucun contrôle à ce sujet et l'on pourrait " avec raison reprocher me simulation de don ". " Après avoir fait tout ce que je devais, ■out ce que je pouvais et sans avoir pu être 'eçu par le ministre de la guerre, je reçus unpliation d'un " décret du 1 ' janvier con-.resigné Noulens et Viviani, en même temps lue " l'ordre impératif " de faire emballer avec ioin les pièces de l'armure et de les expédier t Madrid sans délai. " C'est là incontestablement une illégalité, en lépit du terme " mise en dépôt " adopté par e gouvernement, et dont le principe est inad-nissible. C'est surtout, il faut bien le recon-îaître, un précédent terriblement fâcheux. Car 1 suffira désormais à la reine de Danemark le s'extasier devant la "Joconde" pour qu'on a lui offre, ou au roi Sisowath de contempler j l'un œil rond le tombeau de Napoléon 1er | )our qu'on Je prie de l'flmporitej au Cambodge. ?• le roi Albert aime les Rubens du Louvre, : VI. Poincaré lui en fera généreusement do» et 1 quand l'impératrice Eugénie considérera mélancoliquement les Tuileries, on la priera "de les réintégrer. Je plaisante et j'ai tort. Cependant, par un sentiment de propriété bien naturel, comme après l'enlèvement de Mona Lisa, les Français (dont la plupart l'ignoraient complètement) se mirent à pleurer bruyamment, de même aujourd'hui, c'est à qui s'élèvera contre le départ du chanfrein. Ce chanfrein, jusqu'à hier personne ne l'avait vu. Personne ne savait même en quoi consistait cette pièce d'armure. Ce que j'en ai vu ouvrir des Larousse depuis deux jours, c'est inimaginable ! Mais depuis hier, tout le monde est devenu passionné de ferronnerie et l'épicier du coin rêve de heaume et de cuissards ! Au surplus, comment est-il venu en France, ce maudit ustensile? On raconte volontiers qu'il aurait fait partie au début du XlXme siècle, d'une collection appartenant à un certain Debruge-Dumesnil et qui fut vendue aux enchères. Le prince Soltykoff l'acquit et le revendit, en même temps que d'autres pièces rares, à l'estimable Napoléon III, qui les mit dans les collections de l'Etat. Est-ce vrai? Au contraire a-t-il été volé? Restitue-t-on aujourd'hui à l'Armeria de Madrid ce qui fut dérobé à l'Espagne?... Peu me chaut. Au risque de passer pour un vandale, je n'hésite pas à déclarer en effet que je ne comprends pas les Français qui s'emballent sur une parftille histoire. A leur place, il me serait totalement indifférent que mon pays fasse -don à l'Espagne de quelques morceaux dépareillés de l'armure d'un homme qui fut une sorte do monstre, alors qu'ils possède des centaines de souvenirs qui sont, comme quelqu'un l'a dit, " réellement nôtres et où palpite encore de l'histoire, de la beauté ou même seulement du bonheur de la France!" « » M* Je m'en voudrais de ne pas retracer ici la curieuse opération que vient d'effectuer le docteur Le Fillâtre et que javais annoncée il y a quelques semaines lorsque je rendis compte de cette séance de l'Académie de médecine où Madeleine et Suzanne, portées par une superbe nourrice, firent leur apparition. Madeleine et Suzanne sont ces jeunes "xypho-pages" qui naquirent en décembre dernier à Châlons-sur-Marne, petites filles un peu plus que jumelles, puisqu'elles étaient unies par un lien bien plus étroit que celui du sang, plus embarrassant aussi: un pont de tissu fibro-car-tilagineux qui îes rendait, à hauteur de l'ombilic, solidaires l'une de l'autre,. . Adieu Philippii-e I Les deux enfants ont été séparées, dans une clinique privée, en présence de nombreux médecins. Cette intervention chirurgicale a même nécessité la confection d'instruments spéciaux, minuscules et d'une extrême précision, "bijouterie pour poupées", comme ies définit d'amusante façon le docteur opérant. Donc M.Le Fillâtre insensibilisa d'abord la région... coupable avec de la cocaïne, puis on endormit les deux bébés au moyen de chlorure d'éthyle. La question délicate était de savoir si les deux foies tenaient ensemble. Elle fut résolue immédiatement — par l'affirmative: il n'y avait qu'un foie, lequel ne tenait du reste qu'à un fil. Ce fut l'affaire d'un coup de ciseau. Quant aux intestins, la radiographie avait montré qu'ils étaient deux, dans un péritoine unique, ce qui faisait que,' au moindre hoquet, au plus petit éternuement, ils traversaient le "tunnel" et se rendaient l'un à l'autre visite I On attendit la minute où ils seraient chacun chez soi, et le moment venu, le bistouri fit son œuvre. Cela fait, l'on s'occupa de recoudre mvec art les deux plaies; après quoi les bambines furent recou-chees — mais dans des berceaux séparés, pour la première fois. C'est alors qu'elles se mirent à crier. On les confia immédiatement aux seins éblouissants de l'admirable nounou dont le professeur Pinard, jadis,avait admiré l'opulentè splendeur (— Cela me fait penser, que ce jour-là, le docteur Le Fillâtre n'eut pas l'idée de dire à son maître enthousiasmé par la "remplaçante" : "Elle est à , vous!") et peu après, Madelon et Suzette gavées s'endormirent. Elles repartiront dans quelques semaines, m'a ; dit leur Salomon, pour leur pays natal. , i . 1 • » Briand, Caillaux, Barthou... On n'entend plus à Paris que ces trois noms. Ils sont le leit-motiv de toutes les conversations, le thème de toutes les discussions. Au café, au bar, au théâtre, rue de la Paix ou à la Villette, Barthou, Caillaux, Briand font parler d'eux. Le cinéma reproduit 1 leurs traits, les revues de music-halls ies en- 1 consent ou les vouent aux gémonies... Dans les • milieux parlementaires- eux seuls existent, il semble que les destins de la France soient uniquement entre leurs mains.Ce qu'ils provoquent ' d'enthousiasme, ce qu'ils suscitent de colère est 1 incroyable. Un mot de l'un affole la Bourse. Un ( mot de l'autre fait trembler la rue de Valois. Le j "Temps" lui-même, le sage "Temps", le , "Temps" pondéré du Café du Commerce, prend feu, flambe, explose ! Décidément pour un pays 1 qui affirme tous les matins que "la fin du par- -lementarisme est proche" c'est là une attitude , au moins extraordinaire. Il est vrai que nous t sommes à la veille des élections et qu'en dépit £ de 1' "à-quoi-bonnisme" habituel, le pays tout entier s'inquiète aujourd'hui de l'avenir. i Je comptais vous rapporter dans tous ses c détails cette conversation récente entre M. Briand, M. Thomson et quelques-uns de leurs collègues, qui eut lieu mardi dans les couloirs du Palais-Bourbon pour le plus grand étonne- 1 ment de certains, et qui souleva'la fureur du i journal de M. Hébrard — allant jusqu'à lui faire , traiter de "prisonnier" le président'de la Fédé- c ration des Gauches! — mais la journée de jeudi a offert un tel caractère de surprise, d'affole- C ment, de rancœur et de haine que je ne résiste pas à l'évoquer à nouveau, plutôt que l'incident dont je viens de parler et qui n'emprunta en somme qu'à la personnalité de ceux qui le provoquèrent un quelconque attrait. Donc le ministre des finances déposait mercredi au Sénat un projet d'impôt sur le revenu qui impliquait l'immunité de la rente. Encore que cela parût à chacun assez bizarre, personne ne s'y t rompa — ni les membres de la commis -sion du budget de la Haute-Assemblée, ni les i financiers (probablement prévenus et qui escomptaient depuis quelques jours l'impression 11 - qu'allait faire naître à la Bourse ce joli "coup") ni les journalistes qui furent unanimes jeud matin à s'étonner de cette décision de M. Caillaux proclamant l'immunité de la rente, — question au sujet de laquelle, en décembre dernier, il avait obtenu le renversement du ministère Barthou 1 La reculade avait de quoi surprendre. Le jei était cependant habile, car la Bourse accueillai' par une hausse de 89 centimes le privilège que l'on croyait consenti à la rente par le ministre D'ailleurs, il est à supposer que si l'interprétation du texte donné au Sénat avait été fausse comme les feuilles du matin en avaient longuement discuté, il eût été facile à M. Caillaux de rectifier cette interprétation — quand ce n'eûl été que pour s'éviter la suspicion d'avoir facilité un coup de bourse... fructueux. Quoi qu'il en soit, devant l'émotion générale M. Jaurès résolut d'interpeller le gouvernement à ce propos et dès le début de la séance de la Chambre il montait à la tribune pour déclarer qu'il n'acceptait pas cette reprise d'une proposition antérieurement condamnée. Le beau tumulte! Tout le monde parlait en même temps. La voix aigre, si curieuse et s: perçante, de M. Barthou domina cependant une seconde le tapage et l'on entendit ceci: "Tout le monde n'a pas perdu pendant ces quarante-huii heures!" Le vent tournait à l'orage. Les Fédérés al-, laient-ils tenter un nouvel assaut? Il n'en était rien. Après que M. Barthou eût déclaré sans rire qu'il n'avait eu en aucune façon l'intention de viser personnellement M. le ministre d-es finances, M. Caillaux tenta d'expliquer son attitude. Mais Dieu le gardait d'opposer la moindre résistance aux socialistes. Changer d'opinion ne le gêne pas davantage que d'endosser un nouveau gilet brodé. Au surplus, ne connaissait-il pas la volonté nettement affirmée du Sénat en ce qui concerne l'iritangible Immunité de la rente? Il céda donc et déclara qu'il allait saisir le Luxembourg d'un projet additionnel, frappant cette fois le 3%. Les députés se regardèrent, sourirent, puis l'on passa, sans autre forme de procès, à de nouveaux exercices. Mais la rente qui, entre onze heures et midi, avait été demandée à 88.90 et 89, retombait dans l'après-midi à 88.42.Entretemps un million avait été liquidé... Guy Marfaux P. S. — J'apprends à l'instant que l'une des fillettes dont je parle plus haut, la petite Madeleine, vient de mourir. Le docteur Le Fillâtre assure qu'elle souffrait depuis trois semaines de convulsions. Sa sœur est en parfaite santé. LES FAITS OO JOUR LA DEMISSION DU CABINET GIOLITTI Comme les dépêches de Rome que nous avons publiées hier sous la rubrique "Dernière Heure" le faisaient prévoir, le cabinet Giolitti sera démissionnaire demain. Le "Corriere délia Sera" annonce que samedi soir, à 11 heures, tous les ministres et sous-secrétaires d'Etat radicaux, après avoir pris connaissance de l'ordre du jour adopté par le groupe parlementaire radical, ont décidé de donner leur démission. Le "Corriere d'Italia" se dit en mesure de pouvoir annoncer que dans la prochaine réunion du conseil, M. Giolitti, président du conseil, présentera au roi la démission du cabinet tout entier. La situation de MM. Sacchi et Credaro, les leux ministres radicaux du cabinet Giolitti, 5tait devenue très difficile dès après les élections et les indiscrétions commises à propos lu pacte Gentiloni, le pacte. conclu par M. Gientiloni, au nom des catholiques, avec M. jiolitti. Le gouvernement, ayant désiré le con-;ours des catholiques et le bénéfice de leur ippui, ne pouvait en conséquence accepter au-;une des lois, aucune des mesures anticlérica-es qui figurent dans le programme radical. Malgré cela, les deux ministres crurent devoir Bonserver leur portefeuille aussi longtemps que la Chambre ne s'était pas prononcée sur la campagne de Libye et sur le partage des res-jonsabilités à cette heure si grave pour l'Ita-iie. Les collègues de M. Giolitti tenaient à tonneur d'être à ses côtés lorsque cette ques-;ion serait soumise au jugement du Parlement. Aujourd'hui la situation est changée. La dis-îussion sur la Tripolitaine n'a pas encore eu ieu au Sénat, mais elle peut être considérée ;omme une simple formalité après le vote de a Chambre approuvant le gouvernement par 231 voix contre 47, et les radicaux, considé-ant que le passé est liquidé, ont estimé qu'ils levaient songer à l'avenir, et que pour cet tvenir il était indispensable qu'ils conservas-ent toute leur liberté. C'est cette considération qui a motivé la éunion, samedi, du groupe parlementaire ra-lical et le vote de l'ordre du jour par lequel il 'etire son appui au ministère. La démission de MM. Sacchi et Credaro était irévue dès lors. La retraite de M. Giolitti ne 'était pas moins, car on savait qu'il aspirait .u repos, la question libyenne étant liquidée. " On parle de M. Sonnino pour suecéder à M. iiolitti comme président du conseil. Fox La politique en Russie LE RENFORCEMENT DE L'ARMEE PARIS, 8. — Le correspondant-du "Temps" i Pétersbourg télégraphie : "On a annoncé que la Douma avait voté 'année dernière une augmentation d'effectif de 25,000 hommes, ce qui faisait 75,000 hommes au bout de trois ans. C'est l'année prochaine que sera incorporée la dernière classe qui portera à ce chiffre l'augmentation prévu. En ce moment il y a donc 50,000 hommes sous les drapeaux de plus qu'il y a trois ans. On sait aussi que l'on avait promis à M. Del-cassé une nouvelle augmentation de 90,000 hommes. Au sujet de cette dernière augmentation, j'apprends aujourd'hui de source absolument sûre que l'empereur aurait exprimé le désir qu'elle fût de 111,000 hommes, ce qui ferait au bout des trois ans de service militaire 333,000 plus les 75,000, soit 408,000 hommes d'augmentation des effectifs de l'armée russe. C'est de cela qu'il fut question au dernier conseil et c'est de cela qu'aura à s'occuper la Douma. C'est cela probablement aussi qui fait pousser de hauts cris à la presse allemande." Le même correspondant télégraphie que les autorités russes viennent de décider d'ouvrir un concours pour la construction d'une usine privée pour la fabrication des poudres, celle' de Schlusselbourg, qui se trouve entre les mains d'une compagnie allemande, ne fournissant pas de produits satisfaisants et les autres ne suffisant pas à la consommation de l'armée et de la marine. M. PALEOLOGUE QUITTE PETERSBOURG POUR PARIS PETERSBOURG, 7. — M. Paléologue, ambassadeur de France, est parti pour Paris. La situation au IVIaroc L'AGITATION XENOPHOBE TANGER, 7. — Une dépêche de Mazagan, G mars, annonce qu'on signale parmi les agents les plus actifs de la propagande xénophobe, le mokhaddem Bel Arbi, des Derkaoua du Sous, qui entretient des relations avee leg chefs Zem-mour.Plusieurs fractions -des Beni Moussa, près du poste français de Tadla, transportent leurs biens dans les montagnes, par crainte d'une attaque des Français. Moha ould Saïd serait descendu au sud de la zaouia de Sidi-Ali ould Ibrahim, où il concentre des partisans. Une réunion des délégués des tribus a eu lieu à la kasbah de Mellal le 27 février, plusieurs adhésions ont été reçues; des troubles sont signalés près des postes français chez les Beni M'tir. Chebihi, actuellement dans le Sous, remonterait vers Tadla. OPINION D'UN GENERAL ESPAGNOL MADRID, 7.— Dans un article du "Heraldo", le général Burguete, l'un des chefs les plus populaires de l'armée espagnole au Maroc et l'auteur d'une nouvelle théorie stratégique, commente les récentes déclarations du général Lyautey sur la possibilité de nouveaux dangers et de nouveaux efforts au Maroc, en déclarant que "cette sincérité honore le général Lyautey autant que ses faits d'armes, car il met au service de sa patrie le courage le plus sublime chez un général, celui de la responsabilité." FORMIDABLE INCENDIE A CASABLANCA TANGER, 8. — On mande de Casablanca, le 7: " Un incendie d'une violence extrême a éclaté rue du Commandant Provost, au centre de la ville. Cinq magasins de nouveautés ont été détruits. On a sauvé à grand'peine l'immeuble de la Banque d'Etat. Les dégâts, très importants, sont couverts par des assurances. " La situation en Orient LE TRAITE TURCO-SERBE CONSTANTINOPLE, 7. — Le traité de paix turco-serbe sera signé après-demain. LA SERBIE ET L'ALBANIE BELGRADE, 7. — La "Samouprava", dans un article de fond, dit que l'entente sur les détails d'exécution du projet de création d'un port neutre serbe en Albanie sera une première question qui montrera les dispositions réelles des représentants officiels des deux pays; étant donné la grande importance économique que la ligne de chemin de fer à construire aura pour l'Albanie, l'accord sera sans doute rapide et facile. Le journal officieux espère que l'intérêt commun que présente la question permettra l'établissement de bons rapports entre les deux pays et que le gouvernement du prince do Wied prouvera son respect de la décision des puissances, de même que son désir de rapports amicaux avec la Serbie. LES NOUVEAUX TERRITOIRES SERBES BELGRADE, 7. — Dans le discours qu'il a prononcé à la Skoupchtina, M. Patchou,ministre des finances, a parlé avec un certain pessimisme des difficultés que le gouvernement aura à surmonter dans l'administration des nouveaux territoires. Les premiers efforts se porteront sur le règlement de la question agraire, sur la création de routes et de lignes ferrées. On commencera par l'établissement d'une voie ferrée de Monastir à Uskub. Les tarifs douaniers serbes étant actuellement beaucoup plus élevés que ceux des p»ys limitrophes, on peut prévoir une contrebande active dont la répression exigera une augmentation considérable du personnel douanier. Le ministre a exprimé l'espoir que le pavs, qui sut conquérir de nouveaux territoires, saura vaincre toutes les difficultés d'ordre administratif.LE PREMIER MINISTRE D'ALBANIE LONDRES, 8. — On assure que Tufkhan pacha aurait accepté le poste de président du conseil du gouvernement albanais. On considère généralement comme une cirfconstance très favorable pour l'avenir de l'Albanie l'acceptation d un homme éminent qui fut déjà grand-vizir et ambassadeur à Rome et qui jouit auprès de la diplomatie européenne d'une entière confiance. la situation au Mexique LE GENERAL CARRAIVZA RECLAME UN MEDECIN LEGISTE KANSAS-C1TY, 7. ■— Lç général Fraustro, président de la commission nommée par le général Carranza pour faire une enquête sur les

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This item is a publication of the title Le matin belonging to the category Liberale pers, published in Anvers from 1894 to 1974.

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