Le patriote

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s.n. 1914, 13 August. Le patriote. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/416sx6567x/
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Jeudi 13 août 1914. 5 centimes le numéro pour toute la Belgique. Trente-unième année. — l\. 225 Administration (tél. Wll) - Rédaction (tél. 382) BRUXELLES 12, Montagne-aux-Herbes-Potaaères, 12 Let manuscrits non insèresne sont pas rendus. ABONNEMENTS BELGiaUE : Un an, 10 fr. ; 6 mois, Bf»î, 3 mois, fr. 2.50. Étranger: Un an, 30 fr.; 6 mois, fr. 15.50; 3 mois, 8 francs. Hollande et Grand - Duché de Luxembourg : Ö mois tr 6.50; b mois rr U.oU ; 1 an !r. ^a.üü. A l'étranirer. la plupart des bureaux posteaux dé- llTrent des abonnements avec réduction sur ces prix. ANNONCES (téléphone 1182) { Elles sont reçues exclusivement au bureau du PATRIOTE, -12, rue Montagneaux-Herbes-Potagères et à l'Agence H a va s, 8, place des Martyrs, à Bruxelles. Sujets demandant place : 1 à 4 petites lignes 0.75 DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS id. 1.00 — : de 1 à 3 lignes1.20 (Chaque ligne supplémentaire) 0.4O RÉCLAMES 'r(av(lles Bourses)la ligne 1.25 FAITS DIVERS (comm1 , milieuoufin): 5,4ou 3.0O REPARATIONS JUDICIAIRES : la ligne. . 4.00 NECROLOGIES : la ligne2.Q0 On ne garantit pas les dates d'insertion. LA SITUATION Mardi, 22 heures du soir. La situation reste bonne; notre armée ji'est pas entamée. Il y a eu aujourd'hui quelques engagements d'avantposte à la suite desquels les Allemands paraissent avoir battu en retraite. Certains points occupés par eux hier soir et ce matin, sont en ce moment iévacués. Les Belges ont fait sauter un certain -ombre de ponts sur le front de l'armée, ce qui a pu faire croire à un combat d'artillerie. A l'heure présente, aucun renseignement n'est parvenu qui permette de supposer qu'une action de l'espèce ait eu lieu. D'autre part, il est vrai que des troupes de cavalerie française sont intervenues dans la zone de notre armée de campagne. Les nouvelles que l'on reçoit de notre ermee sont bonnes. Les soldats attendent avec impatience le moment de se mesurer 'avec l'adversaire. Il n'y a rien à dire au sujet de nos alliés qui cachent avec soin leurs mouvements et leurs dispositions. Il se confirme que les Allemands prévoient l'éventualité de la défensive car on signale qu'ils remuent la terre en beaucoup d'endroits pour faire des tranchées. La pointe qu'ils ont poussée vers nous 6emble bien n'être qu'une nouvelle tentative d'intimidation ayant pour but de frapper l'esprit public et d'amener le Gouvernement à composer. En haut lieu, on affirme que cette tentative n'aura pas plus de succès que les précédentes Les communications sont rétablies avec Landen. Mercredi midi. Le mouvement de retraite des Allemands, «qui a été annoncé, hier, s'est accentué. Aucun autre renseignement n'est parvenu à Bruxelles. Mercredi, 3 heures. Pourquoi les Allemands,après avoir poussé des pointes do cavalerie dans de multiples directions, semblent-ils battre en retraite? Estce pour préparer le rassemblemont de masses énormes, ou sont-ils décidés à se porter vers la France, sans traverser la Belgique? Les deux hypothèses sont discutées. Elles sont envisagées par les états-majors alliés, de façon à ne laisser place à aucune surprise. A l'appui de l'hypothèse d'une ruée en masse par le Luxembourg belge et grandducal, voioi une fait. Pour quelle raison Pétat-major allemand laisse-t-il envahir, dans la Haute-Alsace, le territoire qu'il a pour mission de défendre? Un spécialiste anglais, le lieutenant-colonel Pollock répond : l'état-major aKemand, concentre ses masses combattantes sur le théâtre septentrional des hostilités, — la Belgique et le Luxembourg, — et se contente d'une tactique défensive à l'cxtrêmesud. A L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie commencent à adresser des menaces à l'Italie à cause de sa déclaration de neutralité, considérée comme contraire à ses obligations de membre de la triple-alliance. Si l'Italie persiste dans son attitude l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie se considéreront comme en droit de lui déclarer la guerre et l'Au-tricheHongrie envahira la Vénétie et la Lombardie. L'opinion publique, en Italie, se prononce absolument contre la collaboration italo•ustro-allemandc•. Tittoni, ambassadeur Italien à Rome, déclare à Paris, où il vient de rentrer de Rome que la neutralité de l'Italie sera absolue. A Milan, le maire dit: « Mobiliser contre l'Autriche, soit! Mais si c'était contre la France, l'Italie serait en révolution. » Un envoyé spécial du « Corriere délia Sera » arrivé ici ce matin fait part de l'enthousiasme extraordinaire qu'a provoqué en Italie la résistance admirable de la Belgique. Tous les journaux, à quelque parti qu'ils appartiennent, consacrent des articles enflammés en première page à l'héroïsme de notre armée. Au surplus, la situation exacte n'était guère connue en Italie où l'Allemagne avait accoutumé de faire considérer la Belgique comme un petit pays négligeable et que l'armée germanique eut traversé sans difficultés, sans coup férir. La résistance de notre petit peuple a été d'autant plus appréciée qu'elle était imprévue là-bas. Au reste, l'alliance avec l'Allemagne et l'Autriche ayant été jugée offensive par l'Italie la neutralité de celle-ci s'imposait. La triplealliance, a, an surplus, toujours rencontré nombre d'adversaires décidés en Italie. Les socialistes envoient au gouvernement italien cet « ultimatum » : Nous pouvons vous assurer que le jour où l'IItalieaurait à mobiliser l'armée, si le gouvernement imposait à celle-ci de marcher en accordant appui « direct » ou « indirect » aux Allemands contre la France, il n'y aurait besoin d'aucun effort de notre part pour taire s'insurger le peuple italien L'insurrection serait unanime et terrible. (Eventuellement voir suite aux Dernières Nouvelles.) 600 prisonniers allemands. arrivent mercredi soir u. Ath; le colonel ne la garde civique ff. de commandant de ;a place d'Ath en a été. avisé pfjiciellement. t Bulletin officiel français sur la journée du 11. Paris, 11. — Un communiqué du Ministère de la guerre du 11 août, à 23 h. 30, dit : Les troupes françaises sont sur presque tout le front en contact avec l'ennemi. Les soldats français montrent partout un courage et une ardeur irrésistibles. Dans la région des Vosges à Spincourt, les allemands ont attaqué dans la soirée du 10 les avant-postes français qui se sont d'abord repliés devant l'ennemi mais ont repris ensuite l'offensive avec l'appui de la réserve. L'ennemi a été refoulé avec des pertes con side rabes. L'artillerie française a détruit une batterie allemande. Les français ont pris 3 canons, 3 mitrailleuses et 2 caissons de munitions. Les régiments de cavalerie allemande sont très éprouvés. Dans la région de Château-Salins, vers Moncel, un bataillon et une batterie allemande provenant de Vie ont tenté d'attaquer les avant-postes.Les allemands ont été repoussés avec de grosses pertes. Dans la même région, le village de Lagarde, en territoire annexé, a été enlevé à la bayonnette. Les Allemands se sont présentés devant Loagwy qu'ils ont sommé de se rendre. Le commandant a refusé fièrement (Longwy n'est pas une véritable place forte. Elle possède une simple enceinte datant de la deuxième moitié du dix-sèptième siècle). Appel imminent de la classe 1914. La olasse de 1914 n'a pas encore été appelée à l'activité, les cadres n'étant pas formés. Dès que cette formation sera achevée, une proclamation sera affichée dans chaque commune invitant les miliciens à rejoindre le dépôt d'alimentation qui sera fixé dans chaque province. En haut lieu on nous assure que l'appel est imminent. ATTENTION! Il ne faut, sous aucun prétexte, que les habitants d'une ville ou d'un village, s'avisent de défendre eux-mêmes leurs foyers. Un civil qui tire sur l'ennemi commet un véritable crime et il expose toute une population innocente au massacre. Si des soldats occupent une maison, un hameau isolé, pour le mettre en état de défense, que les habitants Pévacuent avant le combat : on pourrait les accuser, sinon,d'avoir tiré de leurs fenêtres et les en punir, eux et leurs proches. Braves Belges ! M. Ernest Judet écrit dans l'a Eclair > : Si la Belgique s'est révélée par le sangfroid avec lequel elle vient de braver le prestige d'une armée qui passait pour imbattable, sa bravoure surnaturelle n'étonnera personne; elle est, depuis des siècles, consacrée par les témoignages authentiques de quiconque a vu de près cette race extraordinaire par sa générosité et son indomptable audace. Elle n'a jamais cessé d'avoir dans le sang, comme un héritage traditionnel, le coût et le don de la guerre. Le premier écrivain, homme d'action par excellence, capitaine génial, qui a rendu le plus décisif hommage à la vertu belge, n'est autre que César... Ceux qui ont arrêta César en pleine course étaient bien de taille à décimer les régiments de Guillaume II et à ruiner le plan ambitieux de la stratégie germanique. Ils remplissent leur rôle historique, leur mission glibératrice : aux vagues furieuses de Berlin, üs opnosent un brise-lames intangible. Sur eux, l'Empire allemand échoue, en attendant qu'il sombre. PROPOS DIVERS Il y a un an, à pareille date, l'Empereur allemand s'écriait: Ce qu'il faut, c'est combattre les puissances des ténèbres qui rongent la moelle du peuple allemand. Huit jours avant, le maréchal von der Golta avait écrit dan le « Tag » : Les grandes villes nous ruinent physiquement et moralement. Un statisticien a calculé que sans l'afflux constant des campagnes, les capitales disparaîtraient, par extinction de la race, au bout de quatre cà cinq générations, tant la dégénérescence y fait des progrès, quand elle n'est pas combattue. A l'heure actuelle, 26 millions d'Allemands sont concentrés dans de grandes agglomérations florissantes et soumis à leur influence délétère. Les campagnes se dépeuplent et l'agriculture allemande ne peut être sauvée que par le travail de cinq cent mille moissonneurs étrangers que l'on expulse à l'automne et qui reviennent au printemps. «L'élément décisif dans une campagne, éorivait il y a deux mois le général Litzmann dans le « Taegliche Rundsohau », ce n'est pay le nombre, ce n'est pas l'armement (bien que ces facteurs soient d'une importance considérable) ; ce qui donne la victoire, c'est l'énergie morale des combattants. > Et, la même semaine, lui faisant écho, le général Keim disait, dans une grande assemblée à Kiel: Vous ne vous doutez pas, messieurs, quels soldats sont les Français. Moi, j'ai fait la campagne de 1870. Et je puis vous dire que nous ne les avons battus, au prix des plus grandes difficultés, que parce que nous étions d'un tiers supérieurs en nombre... Los Hiiemanos leroot-iis le siege envers? _ Un confrère anversois examinant cette question répond « non ». Voici son argumentation: Des journaux laissent croire que les mouvements de troupes de cavalerie, qui ont été observés vers Tongres seraient 1 indice d'une marche vers la Campioe et même vers Anvers. Encore une fois, ne concluons rien à la légère 1 La cavalerie a pour mission principale dans toutes les armées du monde de pren dre le contact avec l'ennemi, de couvrir les mouvements de l'armée, de la renseigner et de prévenir une attaque de flanc. Si l'armée allemande est sur a rive gauche de la Meuse il y a lieu pour elle de • 3 faire couvrir en avant, à droite et à gauene par des masses de cavalerie d'autant plus considérables que l'opération de la traver sée d'un fleuve est extrêmement dangereuse.^ Croit-on du reste que l'armée aJlemande, dans la situation actuelle 1 ien entendu, opérerait ce crochet dangereux /ers Anvers avec l'armée belgo-anglo-française sur ;sa gauche ? Ce serait de \& pure folie. Pour réussir il vaudrait mieux jour elle qu'elle viole le territoire hollandais et marche en droite ligne sur Anvers. Mais alors c'est la Hollande en plus contre l'Allemagne. Enfin il ne faut cesser de considérer que le siège d'Anvers n'est pas l'objectif allemand. Si Liège, place ouverte, a tenu plus de huit jours, Anvers tiendrait, des mois durants, l'armée allemande à 15 kilomètres de ses forts les plus avancés. Et quelles masses énormes de troupes allemandes ne faudrait-il pas pour investir une place qui a 125 kilomètres de tour ? Faites le calcul : à raison d'un homme seulement, par mètre courant,il faut 125.000 hommes, avec 4 hommes par mètre 500.000 hommes et encore serait-ce là une mince ceinture. Non seulement cette masse serait immobilisée, mais il lui faudrait, peur assurer son ravitaillement et sa retraite éventuelle 2 à 300.000 hommes qui eux aussi seraient tenus sur le çui-vive constamment par les troupes alliées 1 Paroles ûe remuereur Guillaume. Dans l't Histoire de France contemporaine », on lit, dans le fascicule 15, p. 175 : En février 1890, notre bOuvernement accepta de se faire représenter à la Conférence de Berlin, et l'empereur, qui venait de se séparer de Bismarck, dit à Jules Simon, #chef de la délégation française : « J'ai beaucoup réfléchi depuis mon avè» nement, et je pense que, dans la situa» tion où je suis, il vaut mieux faire du » bien aux hommes que de leur faire » peur... Votre armée a travaillé; elle * » fait de grands progrès, elle est prête. *4v » -par exemple, elle se trouvait en champ » clos avec l'armée allemande, nul ne pour» rait préjuger les conséquences de la lutte. » C'est pourquoi je regarderais comme un » fou ou un criminel quiconque pousserait » les deux peuples à se faire la guerre. » Nous lisons dans I*« Avenir du Luxembourg » (Arlon) : On avait une crainte Atroce des Allemands; on finira par les plaindre. Ils sont à bout de forces, exténués et affamés. Comptant sur l'attaque foudroyante, qui nécessitait une marche rapide, les chefs ne s'étaient pas encombrés de vivres. Huit jours sont écoulés et les Allemands que :l'on voit dans nos parages et qui sont ceux qui ! envahirent le Grand-Duché, sont sans vivres et j obligés à des zig-zag constants. Ils meurent de faim et ne tiennent plus sur j jambes. Samedi, un dragon traversait la ville en \ mangeant des carottes pour tromper la faim ; j dans les poches d'un officier allemand, ramassé ; blessé, on trouvait des pommes de terre crues I! I Arrivant à Metzert 1 autre nuit, un escadron j faisait réveiller les habitants pour obtenir à man! ger. A Messanoy hier, un autre groupe allait i prier le Bourgmestre de leur faire obtenir de quoi se sustenter, de même à Bonnert. Dès qu'il y a une renoontre avec des Français, on en voit plusieurs qui tombent d'inanition. Il y en a à l'Hôpital Militaire d'Arlon qui, depuis vendredi, ne cessent de manger et dormir, qu'on croyait dangereusement blessés et qui n'avaient besoin que d'un bon repas et d'un bon somme. Dans la région de Messancy, des uhlans, mourant de faim renvoient des cultivateurs à domicile chercher du pain et font eux-mêmes le travail des champs jusqu'au retour — c Nous ne savons pas ce que nous faisons ici », disent-ils. Un ulilan frappe à 10 heures du soir à la porte d'une ferme pour demander un morceau de pain. Il était parti de son poste de Steinfort et avait perdu sa route. Partout dans les campagnes luxembourgeoises, les uhlans s'arrêtent auprès de nos cultivateurs pour leur demander à boire et à manger. Ils sont tous sans enthousiasme, honteux d envahir un pays qui les reçoit comme des hôtes. Dimanche, les uhlans ont mandé le bourgmestre et l'on sommé de leur procurer des vivres pour eux et leurs chevaux. Ils lui ont ensuite remis un billet « monnaie de guerre » en disant que les Français solderaient le tout. Lés patrouilles allemandes et françaises sont moins fréquentes depuis trois jours. A Huy. on tire d'une rive sur l'autre. Un de nos amis, rentré de Huy à Bruxelles, via Namur, mardi soir, nous raconte qu à Huy, l'une des rives de la Meuse est occupée.par les Allemands, l'autre par les Belges. Des coups de canon et de fusil sont échangés d'une rive à l'autre depuis deux jours. Les Hutois habitant la rive ocoupée par les Allemands Logent dans les caves*. Défense de faire feu sur les aéroplanes. A la demande des aviateurs belges, on a interdit dans l'armée de tirer sur n'importe quel aéroplane. Plusieurs de nos appareils sont rentrés à Anvers, criblés de balles, alors qu'ils n'avaient pas quitté la zone de l'armée belge. Il ne sert à rien de tirer sur les aéroplanes qui volent presque toujours assez haut. On n'a aucune chance d'atteindre le pilote. Il est à désirer que la garde civique observe les ordres donnés à cet égard dans l'armée* immmte le Une série de combats partiels se sont livrés samedi après dîner, dimanche et ce lundi matin, aux environs d'Arlon. Il s'agit de rencontres, plus ou moins sanglantes, entre patrouilles allemandes et françaises. H serait oiseux d'entrer dans les détails d'autant plus qu'il est difficile de discerner le vrai du faux. Les témoins oculaires euxmêmes varient du tout au tout. Chacun dramatise à plaisir. Des rencontres, il y en a à tout instant et à tout détour de chemin, parce que, de part et d'autre, aussi bien du côté allemand que du côté français, on se hasarde partout. On apprend que les Allemands ont été aperçus à Libramont et Wellin, que es Français sont à Rodange et à Nœrdange : les uns sont à tout moment dans les seo teurs des autres; et chaque fois qu'on ?e rencontre, on se canarde. Des cavaliers allemands ont traversé Ar Ion traînant une installation de télégraphie sans fil. Une heure après, elle était aux mains des Français. Et plus d'un Allemand laissait sa vie dans la rencontre. A Vance, poursuivant an parti d'Allemands, des Français font une charge ardente. Malheureusement, mal renseignés sur la topographie du pays, ils s'engagent au triple galop dans les marais de Vance. Une quinzaine de chevaux s'y enlisent jusqu'au col; treize cavaliers parviennent a s'échapper; deux autres, dont un maréchal des logis sont fusillés par les Allemands. Au cours d'une charge à Martelange,deux Français sont tués, trois Allemands aussi, quelques blessés. Près du Butterhof (Arlon) un officier prussien est fait prisonnier pai des Français, qui l'avaient surpxis au moment où il cassait une croûte à la ferme de Birel; survient du renfort allemand; l'officier s'échappe, bondit : une balle l'étend raide mort. Samedi dans .a journée, des Français rencontrent dans la foret d'Anlier un de nos médecins et s'informent de la route à suivre pour rejoindre leurs compagnons d'armes • ils avaient eu un engagement assez vif quelque part — ils ne savaient où — puis s'étaient égarés : ils avaient fait cinquante kilomètres de chevauchée sans parvenir à retrouver leur voie. Partir « proprement », De Franc-Nobani, dans l'« Echo de Paris » : C'est la force, nous serions tenté d'écrire, malgré tout, c'est le « bénéfice » de ces heures si pleines et tragiques, que ^a vérité apparaît de toutes parts, la vérité éternelle, et qui balaie toutes 'es utopies, qui met en fuite tous les paradoxes... On ne « blague plus ». non plus que l'on ne s'avise de ratiociner. Tenez, on m'a conté ceci : l'autre-soir, dans un restaurant, des peintres, des rapins, entouraient un camarade qui rejoignait le lendemain son régiment, et un ré giment qui doit être en ce moment, — ils le seront tous, — mais celui-là ioit être en ce moment particulièrement coccupé ». — Bah! s'est écrié notre réserviste, j'aicommunié ce matin, je me f... de ce qui peuoarriver!... Eh bien! « personne -.utour de lui n'a songé à sourire ». Et le prêtre, — car c'est un prêtre qui m'a rapporte sans mâcher les termes, le mot un peu vif, — ce prêtre me lit tous les hommes qui, depuis dix jours, -depuis les premiers bruits de mobilisation et de guerre, vinrent auprès de lui, et qui tous ou presque tous commençaient par déclarer : — Monsieur le curé, il faudra m'aiderpour les prières ; mon « Credo », je ne 'esais plus guère, et mon « Confiteor », je l'ai tout à fait oublié... Mais, n'estoepas, monsieur le curé, ça ne fait rien; puisque je dois partir, ce que je veux c'est partir « proprement... » € Proprement » : voilà l'expression juste et qu'il faut retenir; au contact de la réalité formidable, que nous avions perdue de vue et qui s'abat tout a coup sur nous, tout se remet en place, les choses reprennent leur exacte proportion, les sentiments leur véritable importance, — et le premier besoin que nous ressentons impérieusement est la « propreté morale », il nous faut d'abord débarrasser notre esprit de tout ce qui n'était pas clair et net, — nous voulons « débarbouillçr » notre cœur et notre âme... La tactique d'affolement. Un confrère rapporte, à cet égard, certains actes: Une troupe de 130 cavaliers prussiens dit-U, se présentèrent, hier, à la gare de A... officiers, revolver au poing, soldats carabine au côté. Us sommèrent le chef de gare de leur remettre la recette. Mais le coffre-fort était vide, et pour cajuse 1 Le trafic est nul en ce moment sur ta ligne. Ils placèrent alors une cartouche de dynamite sur la voie et firent sauter un rail qui fut lancé à plus de cent mètres. Un train arrivait, un pauvre petit train irrégulier. Ils l'arrêtèrent, firent^ descendre machinistes et voyageurs et fouillèrent tout le monde, dévalisèrent le fourgon, visitèrent le courrier qu'ils firent brûler ensuite dans le foyer de la locomotive. Ils coupèrent encore Jes fils téléphoniques, mais omirent de couper les fils du télégraphe; c'est ainsi que parvint l'alarme à la htation voisine. Des soldats français, des spahis, furent dépêchés sur les lieux. Ils arrivèrent, déchargèrent leurs armes, tuèrent deux Allemands, en blessèrent trois autres et mirent le reste en fuite. Les uhlans se réfugièrent alors dans la ferme de Oorrioule, mais ils furent cornés et délogés. Une soixantaines se rendirent; les autres purent s'enfuir. Et tout rentra dans l'ordre. La voie fut vivement réparée et les voyageurs purent oontinuer leur voyage. A Profondeville, un groupe de 4 uhlans arrêtèrent le garde-champêtre sur la route et tout comme nos gardes civiques, lui demandèrent d'exhiber ses papiers d'identité : Ils étaient en règle 6ans doute, car on laissa repartir le brave homme non sans lui avoir demandé s'il n'avait pas sur lui des dépêches. A Ramillies, les uhlans se sont emparés de la gare et de la caisse, ont coupé les fils télégrapiques et téléphoniques. Le bourgmestre a recommandé le calme à la population et l'obéissance aux ennemis, si ceuxci demandaient des vivres. A Bierwart, mêmes actes, mêmes mesures, mêmes recommandations. A Forville, des uhians occupent le village.; Où en sont les opérations militaires dans les différents pays. L'Angleterre a mobilisé déjà de 500 à 600,000 hommes, sans compter la Réserve nationale et les troupes qu'elle peut décider d'envoyer au dehors. Toute la flotte anglaise est mobilisée, à ses stations de guerre, prête à frapper. Lord Kitchener s'emploie à doubler le corps expéditionnaire, en composant un autre corps, de même valeur, qui suppléera à l'absence du premier. Cela demandera quelques mois. Les nouvelles de Russie sont bonnes. Une ligne nord et sud tirée par Brest-Litovsk représente fort bien la ligne de concentration actuelle des armées russes. La droite a déjà envahi la Prusse orientale à Eydtkunnen et a pénétré à Stallnpönen. La gauche a traversé le Steyt en Galicie; il vise, semble-t-il, Lemberg. Allemands et Autrichiens ont pénétré en Pologne, où, apparemment, ils ont très peu de monde au front, à l'ouest de la Vistule Ils ne seront pas arrêtés avant de toucher à la Vistule et la zone de concentration russe à l'est du fleuve. Alors la lutte deviendra ardente. Les Russes, comme les Allemands, ont fait appel à tous leurs hommes et comme la nation est unie on doit s'attendre, sur le front oriental, à de grands événements. Ils se produiront vraisemblablement, avant la fin du mois. On dit que l'Autriche a envoyé deux corps d'armée vers le Rhin, le 14e corps d'Insbriick et le troisième, de Graz. Si cela est vrai, l'Autriche a complètement découvert sa frontière du côté italien. Ces corps autrichiens accomplissent une mission qui était assignée à l'Italie dans le plan de la Triple-Alliance. L'entrée des Français en Alsace-Lorraine permettra bientôt de se rendre compte de l'importance des forces allemandes sur la ligne MetzSaverne et l'on saura ainsi, également, si le gros de leurs forces est massé dans le Nord. C'est une question que les aviateurs français ont vraisemblablement déjà résolue ; et déjà aussi les armées françaises ont dû régler leurs mouvements en conséquence. Il y a lieu de supposer que la troisième armee allemande a pour objectif d'opérer à l'ouest de la Meuse contre l'armée belge et ses renforts. Quelle est l'importance de ces forces allemandes qui désirent avancer vers la France entre Liège et Thionville? Peutêtre deux armées formant 12 corps, avec un ou deux corps de cavaler^; au total, 600,000 hommes. Le reste de l'armée est sans doute en Lorraine. Quoiqu'il en soit, ce qui paraît certain c'est que l'Allemagne veut frapper un coupi décisif au nord de la France. Si ce coup est paré, l'offensive allemande aura échoué. Le ravitaillement de la Nation. Nous ayons du blé en abondance et i; nous en viendra régulièrement. La récolte des pommes de ter *o s'annonce abondante. Et ce n'est pas dans un pays où le cheptel national compte plus d'un million de têtes de gros bétail que l'on manquera de viande. tLe prix du pain va être abaissé de 32 centimes le kilogramme net à 30 centimes. Ravitaillons. Nos soldats, en général, sont convenablement ravitaillés. On nous cite quelques cas exceptionnels, en des villages écartés. On demande à l'intendance d'y veiller. L'intérêt des habitants de ces localités éveille aussi l'attention. En Belgique, il y a moyen de ne laisser aucun habitant, militaire ou civil, dans la gêne ou dans le besoin. Il faut y pourvoir, d'urgence,de façon permanente. La Roumanie soutiendrait l'Allemagne et l'Autriche. Plusieurs sujets roumains parmi lesquels M.I'arocat Nika Petresco, démentent d'une façon absolue la nouvelle de la « Gazette de Cologne ». La Roumanie, amie de la Russie et de la France gardera une stricte neutralité sauf si ses intérêts nationaux venaient à être menacés par le conflit, auquel cas il est fort probable que la Roumanie se rallierait à la Triple Entente. SOUS-MARINS Dans un article sur les flottes anglaise et allemande le * Daily Telegraph » dit que l'on doit s'attendre a voir la flotte anglaise attaquée par un grand nombre de sousmarins à grande vitesse et d'une grande efficacité. Ces navires ont un déplaceme it de 900 tonnes et employent des moteurs à, essence; leur vitesse atteint 20 nœuds; »'s peuvent faire 2000 miles anglais sans retourner au port pour s'approvisionner d'essence. Us sont armés de canous montés sur des supports qui peuvent disparaître à volonté, qui lancent des boulets de 20 livres. Les officiers anglais ont une haute opinion de l'audace et de la compétence les marins allemands et de l'efficacité de leurs « destroyers ». Us croient cependant qu'ils ont moins d'expérience du maniment des sousmarins que les Anglais et les Français. On sait que dimanche dernier un sousmarin allemand U 15 a été coulé. L'admiration des Hollandais pour les Belges. Un de nos abonnés, échevin à Maestricht, nous adresse une carte qu'il termine par ces mots : pour Maestricht tressaille d'admiration l'armée belge l Vive la Belgique libre de tout joug étranger! Vive la brave Armée belge 1 Que Dieu protège la Belgique! Notre correspondant occasionnel ajoute quebeaucoup de blessés belges sont soignés à Maestricht; beaucoup de Liégeois notamment jr ontété recueillis» ,' ~-\ Avis aux neutres.; Dans le c ,Figaro », M. Hanotaïux, de l'Aca-l demie, ancien ministre des affaires étrangères*, écrit » Cet avis leur est donné officiellement,,'du haut de la tribune du Reichstag, par.,le plus haut personnage de l'Empire alle-| mand, et, certainement, le plus modéré,; ■ un juriste consommé, un philosophe, le'chancelier BethmannHolweg : « Nécessité).ne connaît point de lois. Nos troupes ont'occupé le Luxembourg et peut-être la Belgique. Cela est contraire au droit des gens;'mais nous savons que la France était prêteà l'attaque,et une attaque de notre aile surle Rhin inférieur aurait pu nous être fata\le\ (pesez bien tous les termes). C'est pour;quoi; nous avons dû passer outre aux protestations justifiées du Luxembourg et dela Belgique... Lorsqu'on est menacé comme'nous le sommes, et lorsqu'on combat pourile bien suprême, on s'en tire cïime on'1 peut... »\ Il est vrai que le chancelier ajoute : «Noue réparerons ce tort dès que nous aurons at-j teint notre but. » Est ce bien sûr? Et en tout cas, réparera't^on la mort des braves Belges toiobés endéfendant leur pays, leur indépealause et;le droit des gens?\ Les paroles du ohancelier ont été appîaur' j dies par le Parlement tout entier. C'est , donc la nation souscrivant à l'atroce doc-j trine de ses chefs.• Avons-nous jamais proféré de telles paro. les? Avons-nous jamais songé à menacer les(peuples qui prétendent garder leur neutra-' lité conforme aux traités? Ne sentonsnous'pas qu'il y a. même au-dessus des nécessi:tés: de la guerre, un lien supérieur qui unity entre elles, toutes les parties de l'humanité? mJ Est-il d'une sage politique d'affiener hail-, tement un tel parti pris de ne tenir aucun, compte de la foi jurée? Au moment où les neutres se 'onsal^o.if,! qu'ils pèsent dans leur conscience et qu'ils; se rendent bien compte du choix qu'ils ont à faire. La loi qu'ils auront acceptée, ils la, subiront euxmêmes. Que répondraient-ils un jour à ceux qui leur diraient: « Nous ne vous avions laissé aucune illusion; nous, vous avions bien avertis » ? Avec de pareilles doctrines, il n'v aura' plus de respect des petits, des faibles, oa; seulement des isolés. Nécessité fait loi,c'est>; à-dire : notre ambition fait lo ; on reprend le mot de Bismarck, si souvent démenti et renié, la force prime le droit. On se sertjusqu'à là dernière minute, du' respect du droit des gens, tant qu'il est favorable. L'ambassadeur d'Autriche-Hon; grie, quoique la guerre sévît entre les deux, grands groupements européens, est resté' tranqujllemnt parmi nous. Personne ne songeait à lui faire un reproche personnel!; d'attendre ici ses dernières instructions;'; tandis que partout, en Allemagne, les' agents^ diplomatiques et consulaires sont molestés,injuriés,frappés.Je ne parle pas de' ces pénibles détails qui accompagnent leur^ exode: les femmes arrêtées; les enfants; traqués, les voyageurs paisibles poursuivis,^ la cravache au poing. Après une 'elle ^uer-* re, quelle paix prépare-t-on au monde? ' Nous supplions toutes les âmes loyales,-/, en Europe et hors d'Europe, d'y réfléchir! gravement^ Le sort de la civilisation chré-< tienne méditerranéenne, libérale, est entre; leurs mains. U y a quelque chose de plus haut et d«:. plus fort, même en politique, que de cher* cher l'intérêt immédiat, c'est

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This item is a publication of the title Le patriote belonging to the category Katholieke pers, published in Bruxelles from 1884 to 1914.

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