Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 23 May. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/7s7hq3t609/
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i" ANNÉE. — N'3i. 10 Centimes le numéro Du a3 au 25 Mai 1918. LE PEUPLE WALLON Pour éviter l'irrendentisme : pour cela, je ne vois qu'une solution légitime et pratique : Le « régime fédéraliste », qui pour les Flamands comme pour nous serait une conquête de la liberté. Albert MOCKEL. Ovinion Wallonne, n° 12 ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de 8eIle<Vne, BRUXELLES ABONNEMENTS-fOns'nhonneà tous les bureaux depostej : Un an, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Secrétariat do journal a Charleroi : i. LAUSIER, 90, Rue Léon Bernus, REVENONS-Y s La Formule Fédérale Nous ne sommes pas susjyects, ici, de sentiments hostiles à l'égard des Flamands. Au contraire. C'est un de nos points de doctrine, celui par lequel nous prétendons démontrer qu'une Belgique de demain n'est possible que par le fédéralisme, — union loyale et sincère des Flamands et des Wallons. En Wallonie, les souvenirs de l'avant guerre sont encore tout vivaces, et parmi eux cêlui du Flamand arriéré et ignorant, qu'il est bien difficile de rectifier les jugements et de démontrer que le salut de la Wallonie est seul possible dans une entente flamando-wallonne. Nous devons donc accréditer le nom de notre partenaire de demain. C'est difficile. Et nous savons combien la tâche est plus agréable et surtout plus aisée, de se payer de succès facile, « bouhi so les Flaminds », comme on dit à Liège. Nous y répugnons. Par patriotisme et par intérêt ivallon. Constatons toutefois, que certains Flamands compliquent singulièrement la tâche des séparatistes de chez nous, qui suivent et connaissent leur mouvement. —o— C'est à propos du Congrès Jeune-Flamand, réuni il y a une quinzaine, à Bruxelles. Un article de leurs discours nous antéresse. Il est court et bon : « Toute union avec la Wallonie, même personnelle, est exclue. » Un point, c'est tout. —o— Certes, ce texte est trop concis, pour ne devoir pas être expliqué. Laissons la parole au président du Congrès, M. A. Brijs. Il déclare : « On nous jette cette question entre les jambes : Qu'allez-vous faire de la Wallonie ? Et souvent il est répondu : Cela 11e nous regarde pas. Oui, cela nous regarde, et cela nous intéresse ; ce qu'il va en advenir de nos voisins du Sud. En Wallonie, il a surgi, aussi, un mouvement activiste. Il tend vers une Wallonie autonome. Les Wallons demandent aussi l'autonomie et comme l'un d'eux me le disait ils demandent aussi « une liquidation à fond de la Belgique ». D'ailleurs, nous ne prêchons nullement Ja haine des races, mais désirons pour chaque, peuple sa propre culture, par sa propre langue et sa propre autonomie. C'est pour cela qu'il ne peut absolument pas être dit, que nous ne sommes pas prêts à conclure une union économique avec la Wallonie. » Puis M. Brys continue, et à propos des ». Unionistes » et des éléments modérés, il déclare : D'ailleurs, ils (les modérés) sont d'accord pour l'exclusion du nom « Belgique et, si une union personnelle avec les provinces du Sud doit intervenir, elle doit se faire sous la désignation Flandre-Wallonie. » —o— Si nous comprenons donc bien, M. Brys, dont nous savons personnellement tout le crédit dans le groupe Jeune-Flamand, — il en est le vice-président —, il est d'avis qu'une union économique Flandre et Wallonie peut et doit intervenir. Même concède-t-il, on pourrait aller, — sous réserve de l'exclusion du mot Belgi que —, jusqu'à une union personnelle avec les provinces du Sud. Résumons encore et expliquons ce que nous comprenons par là et ce que nous désirons. Dans l'ordre économique. Union formelle. Franchise de douane. Accord permanent, d'après une législation, une organisation de transport, érigée en commun. Représentation extérieure de nos intérêts économiques, "établie de telle sorte qu'elle sauvegarde ceux de chacun confondus et orientés, en fin dernière, dans 1ëf par l'intérêt commun. Tenir, en un mot, compte de nos situations topographiques et de nos caractéristiques économiques. La Flandre maritime et rurale. La Wallonie terre intérieure et industrielle. Dans l'ordre politique. Union constitutionnelle. Union personnelle ou autre, <i détermi-miner. Nos seules règles seront : Fixer le lien — justement, ni trop, ni trop peu— nécessaire pour nous unir et qui ne pourra jamais tempérer en quoi que ce soit le caractère origirud de nos autonomies personnelles. Notre race, notre culture, notre conception de la, vie publique sont, pour l'une — Wallonie — comme pour l'autre — Flandre — le bien le plus cher. Est-ce là la formule de M. Brys ? Formule sage, pratique, qui garantirait la stabilité future de notre pays. Sinon, devons-nous retenir, exclusivement, la conclusion jeune-flamande, que nous citions plus haut : « Toute union, etc... » On nous placerait ainsi devant un dilemme, que nous ne voulons pas accepter. Ou l'Etat wallon souverain, ce qui est un non-sens et une impossibilité. Ou l'annexion de la Wallonie. Solution que nous repoussons par patriotisme. C'est « M. Brys et aux « Jeunes-Flamands » de nous répondre. Est-ce son explication si judicieuse qui vaut, ou la décision si sèche et si catégorique du Congrès ? —o— Sans attendre de réponse, empressons-nous aussi de dire que la Wallonie veut devenir, tout comme la Flandre, complètement autonome. Disons aussi que nous voulons une liquidation à fond du système belge, c'est-à-dire que rien de ce qui était bilingue, et réactionnaire, ne peut subsister. Mais hâtons-nous aussi d'ajouter que la conception « fédérale », qui garantira l'existence possible et future de notre pays, est la nôtre. Nous lui avons donné un titre « Etals Unis de Flandre et de Wallonie ». Il est la confirmation formelle de notre désir de voir se réaliser l'union, qui n'existait pas et que nous déclarons nécessaire, pour le salut de la Belgique. La Wallonie veut être unie à la Flandre. Elle le désire. C'est sa « manière ;> de patriotisme de concevoir, qu'il est possible pour elle, d'être ce qu'elle veut, — chez elle — en union avec la Flandi-e, donnant ainsi au concept « Belgique » la solution exclusive de sa continuité d'existence future. La Belgique de demain sera fédémle ou ne sera pas. Elle le sera. Elle le doit. être. D. De Pekon. La Question Flamande EN SUISSE Kufferath redoublant d'audace, interprétant ^ tendancieusement l'histoire et la nature du mouvement flamand, proclame à son de tronjpe que « ce n'est pas d'aujourd'hui que la Flandre intéresse la Prusse. La Belgique était fi peine constituée que le roi Guillaume IV faisait déjà au baron de Stocltmar des confidences qu'il est opportun de rappeler aujourd'hui. C'était l'idée fixe de oe monarque que le royaume de Belgique ne durerait pas deux générations ; et il signalait au confident du roi Léopold 1", apjtelé depuis un an sur le trône de Belgique>, — cela se passait en i83a, — les appréhensions .qiiil éprouvait, le bon apôtre, pour la Belgique du côté de la France. » Le bon apôtre « belge » déforme grossièrement l'histoire à la façon du Père Loriquet. L'Etat-tampon belge, ce chef-d'œuvre de la diplomatie anglaise réalisé par Palmerston, se vit délimiter son territoire par les Cours d'Autriche, de France, de la Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie, qui décidèrent égalemen qu'il formerait « un Etat indépendant et per pétuellement neutre, tenu à observer cette rnëm-neutralité envers tous les autres Etats ». Pourquoi ? Le régime français, sous leque vécurent pendant vingt-deux ans Wallons 0 Flamands, avail laissé des traces profondes dan la population que quinze ans de régime néer landais n'avaient pu éliminer. La révolution d< septembre i83o fut la répétition de celle di juillet ; on fit i83o pour s'annexer à la Franci et non pour constituer une Belgique. Le part réunioniste ou annexionniste était le plus puis sant ; la plupart de nos grands hommes sta tufiés à titre de « Pères de la Patrie Belge étaient d'irréductibles annexionnistes. Les Ro gier, les "Gendebien, les Surlet. de Chokier, le: de Stassart, les de Mérode, les Lebeau, les d< Brouckère, tous ardents partisans d'une réunioj à la France, s'inclinèrent devant la volonté "an glaise. Le Congrès National offrit la couronm de Belgique au duc de Nemours, prince 'fran çais ; Louis-Philippe la refusa pour son fil et le protégé de Palmerston, le prince Léopold inconnu par les « Belges », vivant obscurémen 'en Angleterre où i! 3ouissait d'une pensioi annuelle de 5o,ooo livres sterlings que lu allouait le Parlement anglais fui imposé comme roi et la souveraineté nationale, 0)1 combien I se vit résignée à l'élire sous la pression du « Cabinet de Saint-Jaines ». Délibérant de nouveau à propos du choix du chef de l'Etat, Alexandre Gendebien, député de Mons, à qui la reconnaissance publique a érigé une statue, fit en séance du Congrès National du 3 juin t83i la déclaration suivante : « Aujourd'hui vous pensez à clore la révolution : je ne consulte pas mes intérêts personnels ; si je les consultais et que je voulusse consentir à servir de marchepied au prince de Saxe-Cobourg pour monter sur le trône de la Belgique, je puis croire, sflns vanité, qu'avec mes antécédents, je pourrais obtenir des compensations pour ce que j'aurais sacrifié. Je fais ces observations pour prouver qu'ici'encore je ne suis guidé que par ma conviction et abnégation faite de mes intérêts particuliers. Je voterai contre le prince de Saxe-Cobourg, parce que vous allez introduire dans le mécanisme nouveau de votre Constitution, un rouage de l'ancienne machine de la Sainte-Alliancre, qui entravera la marche de la révolution... Le prince de Saxe-Cobourg est ici (ce n'est pas une personnalité contre lui, car je n'ai pas l'honneur de le connaître et je ne prétends pas lui faire injure), le prince de Saxe-Cobourg, dis-je, est le protégé de la Sainte-Alliance. » Obligé de consolider un trône chancelant, Léopold Ier épousa peu de temps après la fille ainée du roi Louis-Philippe. La neutralité perpétuelle fut dictée à la Belgique par les Puissances, afin de l'empêcher de se jeter à corps perdu tôt ou tard dans les bras de la France. Personne ne croyait à la viabilité du nouvel Etat en _ proie aux agitations les plus diverses, aux complots orangistes, aux conspirations, et les confidences au baron de Stockmar n'ont rien de sensationnel. Rappelons aussi l'article de l'Etoile Belge du 29-/1-1866, dirigé contre la politique française à propos du Congrès de Paris et la Belgique : « Nos craintes ne nous ont pas abandonnés un seul moment, et |à chaque victoire de la France, elles sont dAcnues de plus en plus vives... » « Le réquisitoire (de Walewski) contre la presse belge n'est qu'un prétexte, qui couvre sans doute d'autres desseins ! L'avenir nous l'apprendra. En attendant, on peut sans trojj de risque, dire que la frontière du Rhin y est pour quelque chose... » « On dit qu'au Congrès, la Prusse et l'Autriche ont appuyé M. Walenslii. Si ion pouvait persuader à ces Puissances que la Belgique est un volcan où bouillonnent incessamment les laves révolutionnaù-es prêtes à s'épandre sur l'Europe, on se flatte peut-être qu'elles consentiraient sans trop de peine à nous voir passer sous le joug... Quant à VAngleterre, ne nous y fions pas. Les Anglais vendraient père et mère pour une balle de coton... » L'Etat Belge, créé au mépris du principe des nationalités, a vécu tant bien que mal de par la volonté extérieure pour se disloquer le jour où la guerre a établi le vice de la constitution d'Etats formés selon les fantaisies de la diplomatie ou le caprice des princes. Ce crime politique qui mit aux prises Wallons et Flamands a cessé, l'indépendance devant être enfin assurée aux uns et aux autres. Le défenseur des thèses belges plaide avec chaleur la cause de son triste client êt constate avec regret « que le mouvement flamand, légitime dans son but originel et ses revendications purement linguistiques, avait fini par prendre des allures antifrançaises très fâcheuses »... Le flamingantisme, qui est le « Credo » de tout Flamand conscient résolu à rester ce que la nature l'a fait, repousse d'inslinct la culture .française qui aboutirait à une dénationalisation rapide de la Flandre et à une absorption. 11 est une forme d'une question de nationalité tout comme le mouvement .wallon et en cela il mérite le respect qu'on doit à une cause essentiellement nationale qui incarne la vie du peuple ? Ce caractère d'hostilité farouche qu'il témoigne à l'égard de la culture française' procède d'un sentiment identique à celui des Wallons qui firent i83o en haine des projets de néerlandisalion de la Wallonie par le roi Guillaume Ier et qui, aujourd'hui, plus que jamais réclament l'indépendance politique pour échapper aux menaces du bilinguisme du gouvernement « belge ». Il serait, injurieux de demander à deux peuples d'abandonner leur langue qui représente à leurs yeux ce qu'ils ont de plus sacré au monde : le passé, le présent et l'avenir de leur race. Seuls des cerveaux de métis ou de métèques peuvent concevoir de tels plans qui ignorent les lois naturelles. Kufferath décrétant que la régénération des Flamands « ne peut s'accomplir que dans le plan de la civilisation gallo-latine » doit être dégrisé de sa pompe el de ses oeuvres,, maintenant que le roi Albert s'est entretenu avec ce demi-acliviste opportuniste Van Cauwelaert et que le ministre Joris Helleputte se rallie bruyamment au programme de « défrancisation complète de la Flandre, de création de régiments wallons et flamands ». Le nouveau Belge, résigné à la honteuse nécessité d'outrer son rôle en se montrant plus belgeoisant que les pontifiants des cénacles belges de la première heure, s'est grossièrement attaqué à * la division administrative, réclamée avant la guerre par quelques énerguiaènes dans I ardeur des luttes électorales. » Energumènes l'ambassadeur Desirée, le ministre Lorand, le sénateur Maghette, les dépulés Ilambursin, Buisset, Paul Pastur, Troclel, le vice-président du Conseil provincial du Hai-naut, François André, l'économiste Laurent De-chesne, l'avocat Hennebicq, le député permanent Debarsy, tous ministres à portefeuille du « cabinet Desirée », pour parler comme la sceptique Chronique, et convertis au wallonisme pendant la fameuse soirée du 2 juin igia I Energumènes des hommes d'une pondération reconnue comme les ministres d'Etat Emile Dupont et Bara, Karel Buis, Léon Van der Kindere, Emile de Laveleye, ardents fédéralistes, le magistrat J. Van Thielen, l'académicien flamand Sermon, le constituant L. Jot-trand I Energumènes les deux grands conseils provinciaux de Wallonie, ceux du Ilainaut et de Liège, volant des motions séparatistes I Energumène le député Branquart qui, en 1908, défendait dans son organe Le Clairon, l'organe de la Fédération socialiste de Soi-gnies, la séparation 1 Energumènes les Congrès Wallons, les Ligues Wallonnes, la Fédération socialiste et républicaine du Borinage, ces organisations veillant au bon grain, conservant jalousement l'esprit wallon le plus racique, le plus pur, à l'abri du virus belge I Energumènes ces hommes du Mouvement wallon qui s'appellent Chainaye, Vulien Delaite, Jennissen, Albert Mockel, Christian Beck ! Energumènes les Pépin, les Maroille, les A. Brachet, les Paul Magnette, les Rizzardi, les Voituton, les P. Wuille, les Mallieux et 'tant d'autres encore 1 Et enfin énqrgumènes ces gouvernements belges qui faisaient votej, consciemment ou non, des lois mal appliquées, des lois de façade sans doute, mais qui consaoraient le principe d'une « législation régionaliste » par ces termes : « Dans la partie flamande du pays! » C'est en Suisse, pays où les institutions démocratiques ne sont pas un vain mot comme ici, pays de fédéralisme où chaque race a son plein développement assuré, pays où le patriotisme est un fait et non un mot comme en Belgique, que le problème flamand-wallon est ainsi posé par un de ces faux prophètes comme il n'en est que trop parmi les émigrés. « L'Europe ne peut plus être trompée sur ce point. » Ainsi se termine la déclamation bruyante et hilarante d'un Brabançonneux en herbe, ayant fait litière de ses opinions d'avant-guerre, changé en aigle belge pour la circonstance, perché sur les Alpes comme le joyeux Tartarin et beuglant benoîtement son bilinguisme et sa dernière fantaisie « l'âme belge». Ne vient-il pas d'aviser l'Indépendance Belge d'une tournée de conférences qu'il a organisées en Suisse sur la question flamande « qu'il 'est indispensable d'expliquer au dehors », jugeant que l'ouvrage du gouvernemental G. Passelecq « ne suffit pas » pour dompter l'activisme. Ce bourreur de crâne échouera comme le Gouvernement el ses acolytes parce que la guerre a posé le problème des nationalités. Il passera comme Tartarin, il s'évanouira comme le fantôme belge. Mais le peuple wallon, qu'on oublie ou qu'on nie ,à l'étranger, le peuple wallon représenté par des mandataires qui 11e sont même pas tous Wallons de naissance ou de nom, dont la mentalité pétrie de sophismes est prête à continuer cette politique de défaillances et de capitulations honteuses, devra un jour reconnaître les siens. Il est urgent pour la Wallonie de s'éveiller, do proclamer qu'elle n'est point une déchue et que le régime belge n'a point étouffé en elle les aspirations raciques qu'on retrouve chez les peuples les plus arriérés qui ont conservé un atome de nationalisme. Les dédains superbes, les fins de non-rece-voir du Gouvernement belge vis-à-vis de la Wallonie, le silence ou le mépris qu'affichent les politiciens méritent la riposte de l'action. Que les conscients 'de Wallonie réfléchissent et concluent à ce récent rappel de Georges Sohier : « Notre nation wallonne doit aujourd'hui plus que jamais affirmer sa personnalité. La guerre actuelle a posé le problème des nationalités et la paix future, ainsi que l'ont proclamée les Puissances alliées, doit s'apprêter à le résoudre d'une façon définitive. » 15. Houba. Le Secrétaire de l'Internationale Soeiaiiste et la Question Belge Les congrès socialistes de Nottingham el de Paris ont remis plus que jamais en vedette la personnalité fort discutée cl fort curieuse en vérité do Camille Iluysmans. Nous avons suivi attentivement les déclarations et les actes de Iluysmans sur la question belge depuis la guerre. Nous y avons constaté une évolution vers notre politique. Découpons, à litre documentaire, hors du récent article de Iluysmans dans le Droit des Peuples (î5 janvier 1918), un paragraphe sur la séparation administrative contre laquelle Iluysmans s'élève pour des raisons politiques et économiques. ' H y a — dit-il — une telle interpénétration polilique et économique en Belgique que la création de deux cantons autonomes à la manière helvétique est mauvaise à tous les points de vue. » Nous ne nous sommes jamais placés au point de vue catholique, libéral ou socialiste pour établir notre raison sur la question des nationalités belges. Mais si nous nous y placions, nous serions obligés de confirmer par un motif nouveau. Quant au point de vue économique, nous l'avons étudié. Nous renvoyons nos lecteurs aux tableaux statistiques que nous avons publiés, qui démontrent la puissance économique insoupçonnée de notre région wallonne et la variété de sa production qui se complète d'une façon que trop peu de Wallons connaissent. Il est do mise en effet de déclarer que la Wallonie est la région industrielle à laquelle la Flandre agricole est indispensable. Celte audacieuse affirmation est réduite à néant par "les chiffres mêmes de \'Annuaire Statistique officiel du gouvernement. Mais ceci importe peu. Jamais les Wallons ni les Flamands n'ont eu l'idée saugrenue de séparer économiquement la Flandre de la Wallonie. Les plus irréductibles partisans de la séparation administrative n'ont même jamais prévu dans leur projet une modification aux libertés actuelles de l'heureux et progressif trafic commercial flamando-wallon. L'opposi-tion de Huysrnans ne tient pas, mais elle révèle des inquiétudes qui sonl encore partagées par certains flamingants. Or la Wallonie était avant la guerre la grande pourvoyeuse de la Flandre. Les ressources wallonnes servaient davanlage aux Flamands qu'aux Wallons. C'est pour cela que nos congrès réclamèrent aux pouvoirs publics plus d'équité dans la répartition budgétaire, plus d'impartialité dans les travaux publics qui embellissaient la Flandre au détriment de la Wallonie. Camille Iluysmans exhibe le bout de l'oreille flamingante avec trop de vivacité : Continuons l'examen de ses déclarations : « L'unique séparalion administrative qui soit nécessaire c'est la division administrative des départements intellectuels les Sciences et les Arts. Chaque nationalité doit être maîtresse de sa propre civilisation, au point de vue national, l'administration doit être autonome, c'est-à-dire qu'elle doit être circonscrile par la nationalité elle-même. . > Malheureusemenl, en Belgique, la majorité sera toujours flamande en raison de la population plus nombreuse dans la Flandre que dans la Wallonie, population qui s'accroît sans cesse grâce à la prolificité dos Flamands, tandis que la nôtre demeure quasiment station-naire. D'après la Ihèse de Huysrnans la majorité flamande imposera toujours à la minorité wallonne ses directives en matière politique el économique. C'est ce qu'il faudrait éviter en élargissant les pouvoirs des régions dans les matières généralement administratives comme en Suisse, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne et actuellement en Autriche-Hongrie, qui sont des pays très forts économiquement, très unis politiquement, redoutables militairement, malgré l'autonomie des départements administrai]'fs et militaires. E11 d'autres termes, continue Huysrnans, il y a la Belgique politique et ensuilc il y a la Flandre autonome et la Wallonie autonome pour les questions concernant leurs écoles, leur éducalion, leur art, leur imagination, leur discipline spirituelle. Comme Belges, nous sommes unis, comme Flamands, nous avons partie liée avec la Hollande comme les Wallons ont partie liée avec la France. » La franchise de celte dernière déclaration si licitement dégagée de la normale, enchantera Ions les patriotes conscients qui savent que l'amour que l'on a pour sa Nationalité spirituelle n'est pas incompatible avec la fidélité d'Etat. Iluysmans termine ainsi : « Pour me résumer : je veux une Belgique indépendante, mais je veux une. Belgique où chaque nationalité a le droit, de se développer cullurellement d'une manière aulonome avec la pensée de servir le bien commun. Nous sommes une frontière entre deux civilisations. Un de mes amis personnels a dit un jour que les Flamands sont l'avant-garde latine d'expression germanique. Le mot est èxact. » Quant à moi, je trouve cette définition excellente, modérée, juste, complète, historiquement et logiquement. Elle devrait être en exerge de nos journaux et nous aimerions qu'Huysmans nous envoie le nom de son auteur. « Avant-garde latine d'expression germanique. » Sur cette définition là, nous finirons par nous mettre d'accord avec Iluysmans lorsque, à la lumière des nouveaux événements qui se préparent en Flandre, il aura abdiqué cet espril un peu démagogique et sectaire qui le 'sépare sur deux points, de la thèse wallonne.

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