Le soir

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s.n. 1914, 13 August. Le soir. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/nc5s757c8j/
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LE SOIR BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 23-25, BRUXELLES Chaque jour de 8 à 16 pages Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. ABOIEMENTS LE SOIR Ofti dlBtribu4 dans tout* l'aggic-itération bruxellois» (r»r-d»-oh«u»ei©J oontrt V. 0.30 par mois. Abonnement d'étage j ïr. 0.00 par mots POUR TOUTE LA OEigiQUC j S mol», fr. 2.25 -. 8 mois, ft. 4.25; l «c, B fr, On s'ah urine à tous les bureaux t/e poci* ti H'jje facteurs en tournée BFSAND-DUCHÉ : I notu, fr- 4.50; 8 mots, fr. 8.50 ; I •&, te fr. HOLLANDE t 3 moU, fr. 3.00; 6 mois, fr. 11.50; 1 ta, 22 fr. 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AUJOURD'HUI C cantimes le "SOIR" se vend centimes Une lettre du généralissime français au Roi des Belges La général commandant en chef !es armées du nord-est vient d'adresser au Roi, commandant eu chef, ia lettre suivante : Sire, Jg viens de recevoir la proclamation que voua avez adressée à l'armée belge le 7 août et qui contient le traternel salut de Votre Majosté à l'armée française. De oetta pensée, a! flatteuse pour mes troupe*, J'ai hâte de vous romcrclor en leur nom et au mien. Appelés par la plus odieuse agression â oombattra la même adversaire, voe admirables soldats et eaux de France se comporteront, en toutes circonstances, comme de véritables frères d'armes. Confiants dan» le triomphe de lotir juota causa, Ils marcheront à la victoire. Plaise à Votre Majesté d'agréer i'expres-«lon de mon profond respect. (S.) JOFFiîE. Là SITUATION MILITAIRE Nous avons dit hier que la cavalerie allemande était venue « tûter » la position de notre année de campagne dans la journée de lundi. Voici quelques précisions nouvelles. La cavalerie, répandue sur je front Saint-Trond-Hannut, poussa ses pointes dans trois directions : Tirlemont, Hou-gaerde et Jodoigne. La vallée de la Gette avait été immédiatement mise en-état de défense. -9nr toute cette ligne, les cavaliers allemands furent reçus à coups de fusil. Ils avaient avec eux de l'artillerie et des mitrailleuses. Ils ne demandèrent pas leur reste, et, incapables de franchir la rivière, se retirèrent hâtivement.Entre-temps,ils avaient occupé Landeu, N'eerwinden, Pellaines, Jandrain-Jandrenouilles et d'autres localités de 1a région. Ils avaient brûlé les meules de foin et obligé les habitants à quitter leurs demeures auxquelles ils mirent le feu. Le long de la route de Saint-Trond à Tirlemont, il y eut combat de cavalerie. Les uhlans se présentèrent par Halle, Boyenhoven et Dormael, et envoyèrent des détachements au nord de la route vers Léau. Un régiment de lanciers marchait à leur rencontre. Le combat, livré à Dormael et à Orsmael-Gussenhoven, fut très violent. Les uhlans furent décimés par le feu et par la charge, puis arrivèrent en force avec leurs mitrailleuses. Selon les ordres reçus, le régiment de lanciers se retira. Il laissait sur le terrain le commandant Knapen, tué dans une maison où il faisait le coup de feu avec trois soldats, et le lieutenant comte van der iiurdi, ainsi qu'une vingtaine de soldats. ' Les cavaliers allemands brûlèrent alors un certain nombre de maisons du village d'Orsmael, d'où la fusillade des lanciers avait été dirigée sur eux. Ils fusillèrent sept habitants des maisons desquels ils prétendirent qu'on avau tiré sur eux. A Dormael, ils fusillèrent trois paysans, les frères Sevenans, accusés aussi d'avoir fait le coup de feu avec nos soldats. Un prêtre qui s'avançait pour donner l'extrême-onction à des mourants a été blessé par un uhlan. Les paysans accusent l'ennemi d'achever les blessés et de ne point faire quartier. Ils s'avancèrent ensuite vers Tirlemont et arrivèrent même jusqu'à Bost, à deux kilomètres de la ville, vers le sud, sur la ligne de Tirlemont à Jodoigne. Le chemin de fer était gardé par la garde civique. Celle-ci se retira en bon ordre. Il y avait devant elle environ deux mille cavaliers formant un vaste demi-cercle à travers champs. Nos fantassins parurent alors. Aussitôt ïette masse de cavalerie fit demi-tour et 6e replia dans la direction de Saint-Trond-Waremme.La nuit de lundi à mardi se passa sans combat. Mardi matin, les nôtres ont commencé la poursuite de la cavalerie allemande. Celle-ci se retirait sur tout le front. On lui a donné la chasse pendant la matinée. Rlle était retournée au delà àe Wàremme. Voici le communiqué officiel fait à Bruxelles, mardi, à heures du soir : La situation reste bonne pour notre année çui n'est pas ea&née. Il y a eji aujourd'hui quelques Engagements d'avant-postes à la suite desquels les Allemands paraissent avoir battu en retraite. Certains points occupés par eux, hier sou et ce matin, sont actuellement éva cués. Los Belges ont fait sauter un certain nombre de ponts sur le front de l'année ce qui a pu faire oroire à un engagement d'artillerie. À l'heure présente aucun renseignement n'est parvenu qui permette de supposer qu'une action d'artillerie ait lieu. D'autre part. 11 est vraisemblable que des troupes françaises sont intervenues dans la zone die l'armée de campagne. Les nouvelles que l'on reçoit de l'armée sont ttês bonnes; les soldats attendent impatiemment le moment de se mesurer avec l'adversaire. Rien à dire au sulet do nos alliés; lin continuent 4 cacher soigneusement leurs mouvements et leurs dispositions. Il se confirme que les Allemands prévoient l'éventualité de la défensive, car on signala qu'ils remuent la terre en beaucoup d'endroits. La pointe qu'ils ont poussée sur nous sembla bien n'être qu'une nouvelle tentative d'intimidation ayant pour but de frapper l'esprit du pubUc et d'amener la gouvernement à composer. II est inutile de dire que cette tentative n'aura pas plus de succès que les précédentes. La nuit de mardi à mercredi La nuit de mardi à mercredi a été une nuit d'alerte pour nos avant-postes. Tout était préparé en vue d'un retour offensif de la cavalerie allemande, de ses mitrailleuses et de son artillerie. Les nôtres étaient prêts. A Liège La lutte a repris autour des forts de Liège, qui sont bombardés et qui répondent vigoureusement à l'ennemi. Les troupes allemandes sont en mouvement pour passer la Meuse. Une tête de pont a été établie à LixLe pour le passage des troupes et du gros matériel. Il est possible aussi que les Allemands veuillent également passer la Meuse en amont de Liège, car on signale des convois qui prennent la direction d'Engis. L'avance allemande est excessivement ralentie par la présence de la position fortifiée de Liège, car les forts battent les routes de l'Allemagne vers Liège, battent les intervalles des forts et empêchent le passage de la grosse artillerie et de tout le charroi allemand. La position doit être contournée pour tous ces transports, et elle rend ainsi l'inappréciable service de briser le courant impétueux de l'offensive allemande. ★ * * On a reçu ce matin des nouvelles de Liège. Les officiers allemands se sont installés à Cointe, au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur. De crainte d'être surpris, ils ont placé des billes du chemin de fer reliées par des fils barbelés. Rue Gréiry, ils ont accumulé des sacs de farine.La ville est absolument calme, et les Allemands paraissent les plus agités. Après huit Jours Le rôle de Liège et de l'armée belge. - On succès éclatant Voilà huit jours que le territoire belge a été envahi. Le plan allemand était de foncer à travers la Belgique, par Liège et Namur, et d'arriver en trois jours au plus à la frontière française, en s'étant assuré la possession de nos deux positions fortifiées.Dès lors, l'armée française devait changer complètement son front de bataille,remonter vers le nord, accepter la bataille dans des conditions défectueuses. En un mois, soit le 31 août, les Allemands devaient être à Paris, ils dictaient la paix à la France, faisaient occuper le Nord de celle-ci par des troupes de troisième ligne et, rentrant en masse en Allemagne, venaient, victorieux et invincibles, culbuter les Russes entrés chez rux et les refouler dans leurs steppes. La réalité de ce plan est bien certains. Cela résulte des déclarations des officiers allemands prisonniers. Cela résulte de certains documents saisis sur eux. Cela résulte surtout des opérations allemandes en Belgique où ils ont lancé leurs forces de première ligne, sans les mobiliser complètement, sans aliments, sans munitions, comptant compléter leur préparation par de grands transports d'arrière dès que notre territoire serait occupé. Eh bien l Après huit jours de guerre, voyez la situation. Les corps allemands ont été décimés, ils sont arrêtés autour de Liège et ont les plus graves difficultés à passer la Meuse. Ils ont devant eux l'armée belge prête; sur l'Ourthe, ils se retranchent.Dans le Luxembourg, ils font de la défensive. Sur le front lorrain, ils ont une attitude expectante. Brisée, la première offensive allemande, celle qui devait avoir iieu par chez nous. Brisée par la Belgique ! Après huit jours de guerre, les vainqueurs de Sedan, dont les chevaux devraient fouler actuellement la Champagne LaSITUATION MERCREDI MIDI Ci îe communiqué officiel qui nous a été transmis ce midi : Le mouvement de retraite des Allemands, qui a été annoncé hier, s'est accentué. Il n'est arrivé à cette heure aucun autre renseignement. LÂ COLONIE BELGE LE COWGO EST BIEN GARDE Des bruits divers ont couru sur la situation de notre colonie. L'Allemagne allait envahir le Katanga par son chemin de fer de Daar-Es-Salam, etc., etc. Coupons les aiies à ces canards. Nous n'avons pas cessé d'être en relations directes et continues avec notre colonie. Tous les ordres ont été transmis et exécutés. Les Allemands, s'ils en ont la témérité, peuvent venir. Nos admirables troupes coloniales sauront bien les recevoir 1 Nous n'en pouvons dire plus, mais qu'on soit bien rassuré pour notre Congo. L'Italie entière acclame la Belgique Interview de îfl. Bitetti, correspondant do guerre italien en Belgique Notre estimé confrère Oiindo Bitetti, du «Corriere délia Sera» qui avait été envoyé en France pour suivre les opérations de guerre, a reçu ordre <ie joindre immédiatement l'armée belge. Nous l'avons rencontré ce matin, et il nous apporte l'écho de l'enthousiasma inoui avec lequel les victoires belges ont été accueillies par l'Italie tout entière. — En Italie, tout le monde croyait aux affirmations allemandes : qu'est-ce que la petite année belge pourrait jamais faire contre le colosse allemand? se disait-on... Et voici que sont arrivées les nouvelles,de la splendlde résistance des Belges, qui, plus est, de leurs victoires I Ce fut un frémisséhient pour tout ce peuple émotif et généreux qu'est l'Italien. Nos journaux publient des pages entières consacrées à la gloire de l'héroïsme belge; en rue on acclame la Belgique. Je ne puis vous donner une idée de l'enthousiasma de notre peuple tout entier pour votre vaillance I... Une chose m'a étonné en arrivant ici... ajoute M. Bitetti. — Quoi donc ? — Comment, on se bat Ici à quelques kilomètres de vous et votre ville est calme, les hahitants vont à leurs affaires, les restaurants et cafés sont ouverts, les boulevards regorgent de gens qui ne tremblent pas f... J'ai vu des pays et des villes en état de guerre, je viens de faire la guerre des Balkans, et ni]lie. part'je n'ai constaté un calme si merveilleux, un sang-froid si partait. C/fest la.1 première fois que je viens en votre pays, que je visite votre splendide Bruxelle." Bf. je no puis ,'ous exprimer la sentiment d'admiration que j'éprouve à la vue de tout le spectacle de force, d'énergie, qu'elle offre à l'étranger. et la Picardie, sont à peine entrés en Belgique ! La Franco a eu le temps de changer son front do bataille. L'Angleterre a eu le temps d'expédier ses premières troupes. Dès maintenant, la résistance est organisée chez nous. Il n'y a plus de voie libre à travers la Belgique. L'Allemagne a senti la victoire trembler dans sa main, déserter sa maison. Elle espère encore, mais elle craint. Elle craint tout, car son armée fait exécuter des travaux défensifs jusqu'au Rhin 1 Elle combattra, sans doute. Mais ses adversaires se renforcent de jour en jour. Pendant ce temps, la Russie rassemble ses armées immenses. On peut avoir oon-fiance dans l'armée russe. Elle fera sensation, sur le champ de bataille. Ce qu'il lui faut, c'est un peu de temps I L'arrivée à temps des Russes en Allemagne est la défaite certaine de nos ennemis.La Belgique a donné du temps ! Quoi qu'il arrive, gagnons du temps ! L'Allemagne a déjà perdu huit jours ! Valeureux Liégeois Des artilleurs qui furent à Boncelles A Tirlémont, nous voyons sauter lestement d'une automobile un jeune artilleur portant crûuementn le bonnet. Il dépose dans la voiture sa petite carabine et s'avance vers nous en souriant... Mais oui, c'est bien lui : nous reconnaissons un jeune poète liégeois que nous avions rencontré dans des réunions littéraires. Il avait alors un àlr de fine élégance. Comme La guerre l'a transformé J 11 parle avec une tranquille fermeté de l'affaire de Boncelles, où il fut, et des uhlans qu'il a descendus, depuis deux jours, en faisant des reconnaissances en auto. Au volant se trouve le baron de R..., bien connu dans le monde des sportemen à Liège. Dans la voiture se trouve également un bon gros sergent qui nous montre non sans orgueil une lance en fer, creusé, ornée d'une flamme sur laquelle se voyait la tête de mort des fameux hussards de Dantzig. Ces trois Liégeois intrépides, que l'on charge de missions périlleuses et qui, plus d'une fois, ont dû passer à toute vitesse à côté d'Allemands qui firent îeu sur leur auto, nous ont donné des détails rétrospectifs du plus haut intérêt sur les combats de la semaine dernière. Les Allemands abusent du drapeau blanc Nous avons déjà dit que l'ennemi ne respectait ni les ambulanciers ni les parlementaires. 1 — Pendant que les Allemands assiégeaient Liège, J'étais au fort de Boncelles, nous a rapporté un artilleur. L'attaque avait été très vive le mercredi, de 5 à 7 heures du soir, et, après un moment d'accalmie, cHe avait repris jusqu'à 7 heures le jeudi matin. Vers 10 heures, un groupe d'Allemands s'approcha du fort, précédé d'un drapeau blanc. L'ennemi nous fit comprendre qu'il voulait parlementer. Le commandant Lefert monta sur la banquette. A peine s'y trouvait-il que <les coups de feu crépitaient. Le commandant tomba. Il avait les deux cuisses traversées par des balles. Le lieutenant Van Loo le remplaça au commandement do la si-xlèmt batterie 4'artillerie . — Mais comment avez-vous pu quitter le fort de Bonoelles? — J'ai été chargé d'aller remettre au général un rapport sur notre défe>nse. — Et vous avez réussi à passer à travers les lignes ennemies? — Ii faut avoir l'œil L'enfant du régiment Dans tout le pays on peut recueillir de multiples témoignages de l'héroïsme de nos brave» boy-scouts. — J'en ai rencontré un à Hannut, nous disait hier un lancier avec qui nous causions à Hou-gaerde. Il avait été dans les tranchées devant Liège avec le 9". au plus fort de l'action. Son fusil était plus grand que lui. M nTavait qu'un désir : se battre. Il avait fait le coup de îeu et ne s'inquiétait guère de regagner la maison paternelle, y — Mais sois-tu bien, lui ai-Je dit, que ti les Allemands te font prisonnier tu seras fusillé ? — Bah î qu'importe ! s'écria-t-il en riant. Il n'avait plus un sou en poche. Ses bottines étaient si usées qu'un groupe de lanciers se cotisa pour lui en acheter une nouvelle paire. « Nous ne sommes pourtant pa3 riches, dirent-ils. mais ce pauvre gosse avait les pieds meurtris 1 Notre régiment l'a adopté. Désormais il ' aura sa part de notre rata... et de nos lauriers. « Un mort qui se porte bien Depuis plusieurs Joura on était sans nouvelles du lieutenant Istace, du 2" régiment da lanciers, qui avait été chargé d'opérer des reconnaissances avec son peloton à la frontière allemande. On le considérait comme mort ou tout au moins comme prisonnier desAUemands quand hier on le vit reparaître avec ses h»m-mes. Il avait réussi à se faufiler parmi les troupes ennemies et à passer è travers bois pour échapper à leurs mun, de feu. Faut-il dira que son retour a été c: rrasement fêté par ses camarades de régiment? Cruautés allemandes à l'égard des blessés et des prisonniers Un lieutenant d'un des régiments d'infante- ! rie qui se sont si vaillamment dévoués à la dé- 1 fense de Liège, raconte ceci : « Mon ordonnance était tombée dans les 1 mains des Prussiens. Ne voulant pas se charger i de nourri- ■ ;r prisonnier, — car Ils meurent tous de f- t — ©t voulant l'empêcher de îuir, ils lui éci i tirent les pieds à coups de crosse de fusil et l'abandonnèrent. Quelques minutes plus tard passent d'autres Prussiens qui jugent que ce malheureux: n'est pas assez mal arrangé, le relèvent et le dressent contre un arbre. Et tandis que deux de ces brutes lui tiennent les mains, les autres lui assènent dans le dos'de lourds coups de crosse. Ils le laissèrent pour 1 mort ; mais, grâce à Dieu 1 une de nos pa/trouil- 1 els le recueillit peu après, et c'est lui-même qui 1 m'a fait cet horrible récit.» Un autre officier affirme avoir vu les Prussiens mettre les prisonniers belges au premier rang de leurs troupes et s'en servir de bou- 1 oliers pour empêcher nos soldats de tirer 1 Au oours d'un des combats qui ont «u lieu près de Seraing, un de nos commandants blessé et gisant sur le sol a été achevé à coups de baïonnette par les soldats allemands ; il a reçu d'eux plus de quarante blessures. Les aérostiers à Liège La T. S. F. pendant le combat M. l'ingénieur Maurice Berger, engagé volontaire à la compagnie des aérostiers du génie, envoie à un de ses amis la lettre suivante concernant le rôle joué par sa compagnie aux forts de Liège ; - fcfli nfaostiere ayaient gpafli kwj ballon sua- tif et le lieutenant Exteens avait fait une première ascens.on pour observer les positions et le tir de rartillexie. Mais une laiterie vint s'installer a proximité et le ballon, qui aurait servi de cible à, l'ennemi. devint inutile. Les aérostiers devinrent alors télégraphistes. Les Allemands, qui devaient connaître nos forts dans leurs moindres détails, avaient com-menué par couper les communications téléphoniques.Les .aérostiers les rétablirent en partie et établir ?nf notamment une 1 ligne t\nlre le fort et la batterie. Le fort a demandé ù. la batterie de balayer les glacis pleins d'Allemands, lesquels obéis-saien; la mcrk[ue japonaise qui prétend qu'un fort doit tombèr si les n«siégeants s'obsimént ci oonserueîu aux sacrifices rié.i^ssâîires. En effet, un fort esf. desservi par trois équipes g ni travaillent 8 heures chacune, mai* ne peuvent résister îongipmps à ce surmenage infernal Après quelques' indications, le fort & annoncé à la batterie ru'e-lle tirait admirablement et que chaque coup faisait des r-c'^ages épouvantables. A un moment, l^s communications sont devenues incohérentes • rofiservaleur dans le fort était sans floirte devf>nti fou. Un autre fois la oommuni at'.'on cessa im long moment et quand elle réi-rit les aérosi ic-rs crurent être en communication avec des Allemands. Mais ils con-nâissalwrî le nom d'un caporal qui était sorti du fort et ce nom ayant pu leur être donné ils ! eurent la conviction qu'ils étaient bien encore ; en relation avec le fort. A tour de rôle les aérostiers dormirent dans un champ de blé. malgré le sifflement des balles H des shrapnels H moltrré id ta;vage de la batterie qui tirait h 20 mètres. Pendant la nuit, les lignes amies reculèrent, la batterie dut battre en retraite, '.es aérostiers reçurent une dernière communication tui fort, disant qu'il pouvait encore tenir longtemps, puis ils songèrent à so retirer à leur tour. Auparavant ils incendièrent le ballon, firent sauter la voiture du treuil et les voitures da bonbonnes. Un homme qui avaàt oublié son sac retourna le chercher èous une véritable grôle de baîïes. Dans leur retraite les aérostiers rencontrèrent ue nombreux blessé-s allemands mourant de faim et de soif. Puis ils revinrent par le chemin de fer à... Les raids de nos aviateurs Nos aviateurs survolent plusieurs fols par jour, les troupes allemandes du pays de Herve. Us vont jusqu'à la frontière allemande, et observent môme la frontière entre le Llmbourg et l'Allemagne. Un d'eux, parti d'Anvers, a survolé Maes-tricht et Louvain. Un autre.parti aussi d'Anvers, a survolé Ton-gres, Waremme et Loncln. Un autre encore est allé d'Anvers à Llxhe inspecter les travaux de ponts que les Allemands effectuent sur la Meuse dans cette localité.On signale aussi de Nnmur que de beaux raids sont effectués vers l'Est. C'est ainsi qu'un officier-aviateur, parti de la plaine de Belgrade en compagnie d'un officier observateur, a survolé Hannut. Liège et les positions allemandes aux environs, et était de retour deux heures après à Namur. Nos aviateurs ont essuyé le feu des canons et de* fusils allemands. Jusqu'Ici, ils n'ont pas été atteints. Ne pas tirer sur les aviateurs A la demande des aviateurs belges, il est interdit dans l'armée de tirer sur n'importe quel avion. Plusieurs des appareils belges étaient rentrés à Anvers, criblés de balles, alors qu'ils n'avaient pas quitté la zone de l'armée. il n'est d'aucune utilité de tirer sur des aéroplanes, car on a très peu de chance d'atteindre les pilotes. Il serait hautement désirable, fait connaître le département de la guerre, que les gardes civiques respectassent les ordres donnés à l'armée et s'abstinssent de tirer sur les aéroplanes, ce qui pourrait amener des accidents, dont les populations civiles seraient les premières victimes.Une délicate attention du Kaiser Un Belge, un Verviétois, qui a traversé les lignes allemandes, raconte que le régiment de chasseurs, qui le fit prisonnier, le livra ensuite au régiment des grenadiers allemands n* 89, dont la roi des Belges est colonel ! Par une délicate attention du Kaiser, c'est ce régiment qui envahit k> premier la Belgique.Détail typique : il est allô au feu avec le drapeau belge I Le 5 aoUt, le môme régiment a livré un furieux assaut aux positions de Liège. Cela ne lui porta pas bonheur. U perdit, en effet, plus de deux mille hommes. Trois cent cinquante d'entre eux seulement sout revenus 1 Le combat de Herstal Herstal n'est plus, parait-il, qu'un désert. Le « Telegraol » d'Amsterdam, dans son numéro du 7 août, publie les renseignements suivants qui lui ont été téléphonés le 7 août également, de Maestricht, par un correspondant occasionnel : Liège n'a pas encore capltmlé, car le peuple belge résiste surhumainement. Ainsi, hier soir, deux mille Allemands parvinrent Jusqu'à la Fabrique nationale d'armes de Herstal. Ils y furent accueillis par une fusillade effrayante. Tontes les demeures, môme les petites maisons de bouilleur, furent mises à profit pour la défense. On éleva des barricades, les femmes se chargèrent du transport des munitions. Et la résistance se poursuivit au dehors, dans les ruelles étroites, jusqu'au denrnier homme, Jusqu'à la dernière femme. La résistance ne s'arrêta pas là. L'infanterie allemande poursuivit la lutte en tirailleurs, chaque soldat tirant à sa guise. On chercha à s'abriter derrière des buissons ou des amas de terre, mais ces abris étalent rares, tout ce qui pouvait servir dans ce but ayant été brûlé ou détruit d'avance. On ne pouvait songer à faire successivement le siège de toutes les maisons ; aussi le rassemblement fut-il sonné, et le détachement allemand, déjà décimé, se replia dans la direction de Vivegnis. A un certain moment les habitants de la partie menacée de la localité reçurent avis que l'ennemi se retirait. A un autre moment un son de clairon donna de nouveau le signal « à cheval » pour les uhlans qui avaient mis pied à terre. L'infanterie se massa sur AI im aiâJA&ni uluq foxfl QQ QE&QB- tr<?vy r* vywtyvv rrrvviTrrnrjrrty »v ryvtv *yvtvytttvV" yrvv>wy vt na l'assaut. Comme un ouragan, les uhlans se précipitèrent, les sabres brillant à la clarté de la lune qui. d'entr8 les nuages, envoyait ses rayons affaiblis. Dans le village s'élevèrent les cris et les hurlement des femmes et des enfants. Les femmes surtout prirent une part énergique à la défense. La charge des uhlans offrait un aspect terrible, mais plus terrible encore fut la résis-urneo dé Ja population, animée d'une fureur unanime. La première ligne des cavaliers allemands fut balayée. Les cavaliers se dispersèrent pendant le combat et renversèrent dans leur fuite tout es qui se rencontra sur leur chemin : femmes, vieillards, enfants, car il n'y avait pas de nonrcombattants. Plus près de la commune, suivis pas A pas par les masses exaspérées de l'infanterie, les cavaliers crurent avoir triomphé. On leur lit upe réception si chaude, qu'une faible partie seulement d'entré eux aura pu la raconter. On les fusillait, des maisons. Femmes et enfants jetaient de l'huile bouillante sur les assaillants. Ce fut si terrible que lés Allemands tu rem* con train ts de se retirer après , que la moitié environ d'enfre eux furent restés sur le carreau. Quant aux pertes dea habitants de Herstal. qui s'attendaient h un anéantissement. eiifis furent certes fort élevées, mais le drapeau helfre n'a pas cessé de flotter à la Fabrique nationale de Herstal. Le procès-verbal officiel de l'entrée des uhians à Tongres Voici le procès-verbal officiel de l'entrevue qu'a eue le Collège échevfnal de Tongres avec des officiers allemands le 9 aoilt 1914 : «"Le dimanche 9 août, vers 9 heures et demie du matin, la cavalerie allemande est entrée en ville. Un officier du 9" bataillon de chasseurs de Lanenbourg qui a refusé- de décliner ses qualités s'est. présenté,revolver au poing.à l'hôtel elfe ville Tl a demandé qu'on enlève le drapeau belge de l'hôtel de ville et de la tour de l'église Notre-Dame. Le collège échevvnal a répondu qu'il était aux ordres de Sa Majesté 1e Roi des Belges, et qu'il protestait contre l'o'ccu-pation de la ville par les troupes de Sa Majesté l'empereur d'Allemapne. » L'officier a répondu que les troupes n'occuperaient pas la ville mats qu'il donnait acte de la protestation du collège échevinal, et qu'il fallait enlever les drapeaux, que sinon la ville serait bombardée. » [1 a ajouté qu'il n'exigeait pas que le drapeau allemand fût arboré. » Le collège échevinal a fait observer que,les ordres de l'autorité belge ne lui permettaient que de céder à la tome, et que si l'autorité militaire allemande voulait faire enlever le drapeau, elle devait y faire procéder par des soldats allemands. » Les soldats allemands ont alors enlevé le drapeau belge à l'hôtel de ville et à l'église Notre-Dame. vers il heures et quart. » Un autre officier a 11 èmand s'est présenté, exigeant la remise de ia caisse command!". Le collège échevinal a répondu qu'il ne pouvait céder qu'à la force. Il a ensuite été procédé à la remise de la caisse communale contre quittance. L'encaisse s'élevait à 7,620 francs. Pour copie conforme : (S.) Georges MEYERS. * Tongres. le 10 août 1914. » L'or des Allemands Deux uhlans ont été tués dans une rencontre, à proximité de Hasselt. avec les gendarmes, qui. soit dit en passant. comportent, d'une façon héroïque. Les membres de la Croix-Rouge, qui furent chargés de l'ensevelissement de ces soldats prussiens, éprouvèrent une singulière surprise en trouvant, sur l'un, une somme de dix mille mark, de l'or en grande partie, et sur l'autre, cinq mille mark. On pense que ces deux soldats, dont l'un, détail touchant, portait sur la poitrine le portrait de sa femme et de ses enfants, appartenaient au service de l'intendance.Toutefois, une question. En 1870, les Allemands arrivèrent en France aussi, avec de l'or. Mais c'était de l'or « allemand ». renfermant, dit-on, 4 p. c. d'or et 6 p. c. d'argent. En serait-il de môme aujourd'hui? Dans la province de tour On signale encore quelques patrouilles de uhlans dans la province de Namur. A Sa* it-Bernard une quinzaine de uhlans ont été reipouss^s, laissant un tué et trois bles- séa. ». A Assesse, la gare a été envahie par une patrouille de uhlans; les fils télégraphiques ont été coupés, la voie sabotee: Uoaiul ces opérations furent terminées, l'officier des uhlans dit au chef de gare : « Maintenant, allez consoler votre femme; il ne faut pas qu'on s'effraye, car nous ne sommes pas des -sauvages. Nous aveus reçu des ordres : nous les exécutons. » A Gendron, cinq uhlans. dont un officier, ont été arrêtés par des gendarmes; les Allemands se sou trendus sans difQculté. Un héros Le major Jeanne, qui a échappé miraculeusement à la mort (il a eu son manteau et sa tunique traversés par une balle prussienne),ra-conle ce trait d'héroïsme d'un jeune soldat de son régiment, le caporal Sapin. « C'était à Beilaire, au-dessus de Juptlle. sur la rive droite de la Meuse. Une batterie prussienne nous tirait dessus. Le caporal Sapin, un garçon de 18 ans, se glissa à gauche de la batterie et la prit en enfilade. A trois cents mètres, abrité derrière un mur, il la prit sous le fou de son mauser, et abattit successivement les officiers, sous-officiers et servants des pièces. La batterie allait Pire réduite ainsi au silence, lorsque la dernière pièce fut traînée vers le mur derrière lequel tlraJt Sapin — peut-être bien que les Allemands ont cru qu'il y avait là un peloton tout entier, — et réduisit les briques en miettes, tout en mettajit le caporal Sapin hors de combat, » N'est-il pas vrai qu'il s'est conduit en héros, et quo l'histoire grecque ou l'histoire romaine out peu d'exemples à nous offrir comparables à cette manifestation d'abnégation et de sacrifice à la Patrie ? » Le curé patriote Le colonel ayant lu i ses soldats, dans un cantonnement qu'il est superflu d'indiquer, la proclamation du Roi en réponse à l'ultimatum des Allemauds, le curé de l'endroit prit la parole. Voici ce qu'écrit un milicien de 1913 : • Ce prêtre parla, d'une voix très douce d'abord. Mais bientôt, oelle-cl s'enfla pour maudire ■ les misérables qui nous envahissent, ies • brigands qui viennent, en dépit d'un traiié • signé par eux, violer notre neutralité et me. ■ nacer notre indépendance I Mais nous sau- • rons nous défendre, comme des lions, et &iu-» ver cette terre sacrée que nous ont léguée » nos ancêtres. Vous lés repousserez, amis I » Pas de grftce pour eux I En avant pour la • Belgique, pour notre sol, pour nos foyers l ■ Ahl le brave homme I Ah l le digne curé 1 On iJUatWTMinnart polit l'applaudir* MnétlsR®» Ê8= ANNÉE ^ J.. . , ' JEUDI 13 AOUT 1914. ËD1TI0N : j B .'. N° 225

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