Le soir

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s.n. 1914, 05 August. Le soir. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/qz22b8w83x/
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^bANNÉE^ MERCREDI S AOUT914. EDITION • r ,..N° 217 ABONNEMENTS LE SOIR est distribué dans toute l'agglomération bruxellois» (rez-do-chaussêe) contre t. 0.30 par mois. Abonnement d'étage : fr. 0.60 par mois POUR TOUTE LA BELGIQUE : jmois, fr. 2.25; 6 mois, fr. 4.25; 1 an, 8 fr. On s'abonne à tous les bureaux de poste et G'jx facteurs en tournée QRAND-DUCHÉ : ^ mois, fr. 4.50 ; 6 mois, fr. 8.50 ; 1 an, 18 fr, HOLLANDE : ) moli, îr. 3.00; 6 mois, fr. 11.60; 1 an, 22 fr. UNION POSTALE : I mois, h. 7.80; 6 mois, fr. 14.50; 1 an, 28 fr, TIRAGE: 180,OÔÔEXEMPLAIRES LE SOIR 4>.1V ' « ™ INSEj&TIOMS i AGENCE ROSSEL, 29, place do Louvain (l'reurenberf) 4 Suoourtale : 68, Hnrohé-aux-Herbes Petites annonces (1 à 3 lignes). . . .fr. 1.99 . La petite ligne . 0.40 \ Faits divers(lre partie), la ligne. . . . S.ÛO,, (2m« partie), 4.00; (S®6 partie) . . . 3.00 i Sport et Réparations judiciaires. . * . 3.00 ^ Nécrologies, la ligne 2.00 Réclames après les Nécrologies .... 1.60 • . , ( Annonce^ : A 591 TÉLÉPHONES { Administration : A 4738 l Rédaction: A 196 et A 354© Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis- ^ les annonces sont reçues exclusivement à lU-Soolétè Europôenno do Publicité, 10, rue de 1? Victoire, Paris, et 1, Snow Hill, Londres, E.C. Chaque jour de 8 à 16 pages % BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 5-25, BRUXELLES Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. ' * L'Allemagne déclare la guerre à la Belgique ILe sort en est jeté! Le sort en est jeté. Les Allemands, violant la foi jurée, viennent de déclarer la guerre à la Belgique. L'heure n'est plus aux discours ni aux articles. Il faut se défendre ; il faut que tout le monde fasse son devoir. Et tout le monde le fera. L'Angleterre jette son épée dans la balance pour la cause du droit, de la justice, de la liberjé. Car il ne faut point s'y tromper. Il s'agit du choc sinon de deux civilisations, du moins de la lutte entre deux mentalités : l'une, la mentalité des dirigeants allemands qui ne reconnaît que la force, la brutalité; l'autre, celle des Latins et des Anglais, qui a comme idéal la justice et la liberté. C'est pour le plus précieux des biens de l'homme que nous nous battrons ! Nous lutterons donc jusqu'au bout, car è quoi nous servirait de vivre en esclaves ? Haut les cœurs! Tous debout! Vive la Belgique libre et indépendante! *^^MWW/WMVWAVAWW-:^W;.V,V<VAW/M>MV'MWVvWMV<Wi',^WvAW.M>/V/AWWMVMWMW,VÀVAW L'ULTIMATUM ALLEMAND Mesures d'intimidation khù o l : L'ultimatum lancé par l'Allemagne à la Belgique aurait été interprété trop formellement, affirme le ministre d'Allé-magne, M. de Below qui, dimanche matin, nous déclarait que jamais l'Allemagne ne songerait à violer la neutralité belge. Voici, en effet, la déclaration envoyée par le diplomate allemand à l'Agence Havas : Le ministre allemand a déclaré que, pour couper court à toutes les informations erronées mises en circulation lors de la remise de sa note au gouvernement belge, il avait demandé qu'au cas où l'Allemagne serait obligée de traverser Ta Belgique certaines facilités lui fussent accordées. Si le passage de la Belgique devenait nécessaire, on ne pourrait y voir qu'une simple mesure de stratégie. L'Allemagne n'a jamais eu et n'a pas l'intention de faire le moindre mal à la Belgique. Bien au contraire, les sentiments de l'Allemagne envers la Belgique continueront toujours à être empreints de la même sympathie et de la même cordialité. Si les Allemands traversent la Belgique, ce sera uniquement parce qu'ils y auraien£été obligés par l'attitude de l'adversaire. a ■ mua a & m L 11 ib S u B UvkaGii 43 «J» H 3 l Le ministre a ajouté : . Nous avons demandé de pouvoir faire usage des routes et le libre passage, sans obstacle. Nous avons demandé ceci parce que nous sommes sûrs que l'ennemi est massé de l'autre côté, sur la ligne Givet-; Namur. Nous avons des renseignements : exacts nous permettant de dire que l'armée française est massée sur cette ligne. Tout dernièrement, du reste, notre état-major en ! a été averti, et c'est contre un mouvement français qui menacerait notre aile droite et pourrait être très dangereux pour notre mobilisation que nous avons été obligés de faire notre demande. Nous n'avons nullement l'intention de violer la neutralité belge. Contrairement à la nouvelle répandue ; par les journaux et suivant laquelle le minis-i tre d'Allemagne aurait demandé la dis'posi-: tion des forts de Namur, M. de Below a démenti formellement cette information. * : Le ministre a. déclaré, en terminant, que , ses sentiments d'affection envers la Belgique : étaient toujours les mêmes, et qu'il regret-; terait beaucoup si les circonstances ame-1 naient l'Allemagne à être obligée de traverser la frontière. La faute n'en serait pas à nous, a-t-il dit, car nous y aurions été forcés ; par les circonstances Nous n'ajouterons rien, sinon que cela \ témoigne d'une absence totale de sens moral. Le roi Albert échange, des télégrammes avec Se baiser Le Roi, dès hier, a télégraphié à l'Empereur pour lui témoigner l'étonnement indigné que lui avait causé l'attitude de l'Allemagne, attitude si contraire aux affirmations les plus formelles. Le Kaiser a répondu que « 'es destinées et l'avenir de l'Allemagne ne lui permettaient pas de modifier ses intentions ». « Il est temps encore, aurait ajouté uuuiaumc u, que je gaïue jjuui ici dci- gique l'amitié que je n'ai cessé de lui témoigner. » Donc, si nous ne cédons pas, on nous passera sur le corps ! Etrange amitié ! Les desseins de l'Allemagne à l'égard de la Belgique s'attestent d'ailleurs dans les déclarations officielles anglaises. ? Déclaration de sir Edward Grey - Le coyp de l'Allemagne était prémédité Le ministre des affaires étrangères d'Angleterre, sir Edward Grey, a fait hier après-midi, à la Chambre des communes, la déclaration suivante : La semaine passée on a soumis au gouvernement britannique la question de savoir si l'Angleterre accepterait comme suffisante une déclaration portant que l'intécrité territoriale de la Belgique serait assurée en tout cas après la guerre. Le ministre anglais aurait répondu à cette étrange communication qu'il ne lui était pas possible de faire un marchandage quelconque au sujet de l'intérêt qu'a la Grande-Bretagne de voir respecter la neutralité de la Belgique. C'est-à-dire que si la convention a forfait à notre égard, on nous ferait peut-être l'honneur de nous laisser indépendants après la guerre... indépendants, probablement, à la manière de l'Alsace-Lorraine. Rupture des Relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne Paris, 4 août. La rupture des relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne est due à l'initiative de l'Allemagne. Londres, 4 août. Le «Times» annonce que l'ambassadeur d'Allemagne a reçu ses passeports et a quitté Paris, à 10 heures du soir, hier. Le gouvernement français a immédiatement envoyé des instructions à l'ambassadeur de France en Allemagne pour qu'il demande ses passeports et quitte Berlin. Paris, 4 août. M. de Schœn a quitté Paris à 10 heures du soir avec le personnel de l'ambassade et du consulat d'Allemagne, ainsi que les membres de la légation de Bavière. Le gouvernement français a ordonné à l'ambassadeur de France de quitter Berlin après avoir remis les archives de l'ambassade et la protection des intérêts français à l'ambassadeur des Etats-Unis. M. de Schœn a prié l'ambassadeur des Etats-Unis de vouloir bien se charger du soin des Intérêts allemands en France. Les Allemands prétendent que ce sont Ses Français qui ont commencé Berlin, 4 août. Selon une communication officielle, les troupes allemandes, conformément aux ordres reçus, n'ont pas jusqu'ici traversé la frontière française. Par contre, depuis hier, les troupes françaises ont attaqué des postes-frontières allemands sans déclaration de guerre, bien que le gouvernement français ait annoncé à l'Allemagne, Il y a peu de jours, le maintien d'une zone non occupée de dix kilomètres. Des compagnies françaises ont franchi la frontière allemande en différents points. Elles ont occupé depuis la nuit dernière des localités allemandes. Des aviateurs, qui lancent des bombes, arrivent jusque dans le grand-duché de Bade et la Bavière. Violant la neutralité belge et en passant par-dessus le territoire belge, ils parviennent dans la province du Rhin et cherchent à détruire nos voies, La France a commencé ainsi l'attaque contre nous et a amené l'état de guerre. La sûreté de l'Empire nous oblige de nous défendre, L'Empereur a donné les ordres nécessaires. L'ambassadeur d'Allemagne à Paris a été invité à réclamer fies passeports. La neutralité de l'Italie Paris, 3 août. te prince Ruspoli a visité, dans la matinée de lundi, M. Viviani, à qui il a notifié officiellement la d&laration de neutralité qui sera publiée en Italie le jour même. Le président du oonseil a remercié avec émotion le représentant du gouvernement italien et s'est félicité de ce que les deux sœurs latines, qui ont la même origine et le même idéal et tout un passé de gloires communes, ne soient pas opposées. M. Viviani a prié aussitôt l ambassadeur de France, M. Barrère, de se faire auprès du gouvernement italien l'interprète du gouvernement français. Bruxelles, 3 août. ta légation d'Italie à Bruxelles nous communique la note suivante: Plusieurs puissances européennes se trouvant en état de guerre, et l'Italie étant en état de paix avec toutes les parties belligérantes, le gouvernement du Roi, les citoyens et sujets du royaume d'Italie ont l'obligation d'observer les devoirs de la neutralité selon les lois en vigueur et selon les principes du droit international. Quiconque violera ces devoirs en subira les conséquences et encourra, le «£§ ÊfchéfflyisWttfe nIévu«8.cLr.Î3i2i^- UNE SÉANCE HISTORIQUE! L'assemblée des Chambres belges A LA CHAMBRI AMsnf h eâonrû Avant la séance C'est au milieu d'une fiévreuse émotion que, dès 9 h. 1/2 du matin, se remplissent la salle des Pas-Perdus et les couloirs de la Chambre, où la garde civique, rangée jusqu'au, haut des l escaliers, fa h. le service d'honneur. . Dans la salle des Pas-Perdus, c'est un échange de poignées cordiales entre membres de tous les partis.Ceux-là même qui ne s'étaient jamais regardés jusqu'ici se serrent la main avec effusion.Et un bruit court, tragique: la guerre est déclarée à la France at à la Belgique ! L'avanl-garde des Prussiens est à Hervé. Devant le banc des ministres, M. Woeste — a toujours cru a la foi des traités, — demande * des détails à M. de Broqueville. ; La tribune diplomatique est archicomble; . aux premiers rangs MM. Klobukowski, minis-[ tre d'Angleterre; le ministre de Russie; le . ministre d'Italie; le nonce du Pape; le ministre de Luxembourg; les ministres de toutes les ' puissances représentées à' Bruxelles, — sauf, r naturellement, les ministres d'Allemagne et " d'Autriche-Hongrie. J Dans la tribune royale, le comte d'Aerschot, l MM. Ingenbleck et Godefroid. t Les députés et sénateurs sont pêle-mêle, et, à l'extrême-gauche, au milieu des socialistes, on î note en uniforme de soldats des guides, le duc d'Ursel, sénateur. ^ Les cortèges royaux | Un beau soleil vient de luire d'entre les nuages. De loin on entend le gros bourdon de Sainte-Gudule. > Il est 10 heures précises lorsque le premier ^ cortège sort du palais royal. C'est la Reine [ accompagnée des petits princes qui se rend " au Palais de la Nation. Les clairons sonnent aux champs. Immédiatement les acclama- LV>£ Vvj.v £% tu tûrii xi M M. in in team pus, les mouchoirs s'agitent, par (oui. K tribunes comme dans la salle. Le R monte au bureau, où un vaste fauteuil doré jnplace le fauteuil habituel du président.DeiTîe le souverain, qui porte la petite te-[lé nue deieuterinnt-général. se tiennent le comte •e Jean dMerode et le général Jungbluth. es Devo la tribune du président, une grande ta blasant place à celle habituelle des sté-n- !l(f' les est dressée. Le bureau provisoire y 11s * ~ VI F. Delvaux, doyen d'Age, entouré de .is M l 1 ciier et Devèze, iuniores de l'assemblée, >f- et desg»reffler§ de la Chambre. f L'asjpll dis Souvsrain aux Belges Ùe P i, debout, la main droite sur la poitrine — nu j mil eu d'un silence angoissanr. prononce le !'impressionnant discours que voici: e. jamais, depuis 1830, heure plus grave n'a s' sotttië : iur la Belgique : l'intégrité notre le ferrite » i est menacée : La force même do s- notre c o;t, la sympathie dent la Belgique, es fère p"! *es libres institutions et de ses con-lf; quêter orales, n'a cessé de jouir auprès des c autres étions; la nécessité peur Pécuilibre (t., r'e l'Ejrope de notre existence autonome ncis f ît espérer encore oiue les événements à re;rr.î;fcj?3 se produiront pas. Mai3 si nos )n es sirs Sont déçus, s'il nous faul résister à 10 l'i vaslon de notre sol (acclamations prolon-p-t s) et défendre nos foyer3 menacés, ce de-ver, si dur soit-il, nous trouvera armés et o?ic ?s aux plus grands sacrifices. (Nouvelles ÎS atjlamations.) ,n )ès maintenant, et en prévision de toute é^ntualité, notre vaillante jeunesse est de-"1 fc"t; fermement- résolue, avec la ténacité et l(i lisangfroid traditionnels des Belges, à dé-at ftidre la patrie en danger. (Longue ovation, a- L-> acclamations retentissent interminables. - trictisme le plus fervent... (Applaudissements prolongés.).. unis dans le patriotisme le plus 1 fervent, le plus généreux, sauvegarderont le bien suprême du pays. (Applaudissements.) S; l'étranger, au mépris de la neutralité dent nous avons toujours scrupuleusement observé les exigences, viole le territoire, il 5 trouvera tous les Belges groupés autour du Souverain qui ne trahira pa3, qui ne trahira ? jamais son serment constitutionnel, et du gouvernement investi de la confiance absolue de la nation toute entière. (Longue ova-^ tion, les membres debout acclament ces pa- * rôles.) J'ai foi dans nos destinées : un pays qui se 3 défend, s'impose au respect de tous : ce pays ne périt pas. (Acclamation.) i Dieu sera avec nous dans cette cause juste. 3 (Applaudissements à droite.} 3 Vive la Belgique indépendante! (Longue ' ovation ! Cris : Vive la Belgique ! Vive le * Roi!). Le départ dis Souverain 3 Au milieu de la haie des députés et sénateurs p qui encombrent les Couloirs, le Roi sort au mi- ,J lieu d'une immense acclamation. a Les cris de «.Vive la Reine ! « éclatent à nou- l_ veau, suivis des cris répétés de « Vive la Bel- !- gique î » s Déclaration de M. de Broqueville M. de Broqueville, après avoi* émis l'espoir que la déclaration qu'il va faire ne soulèvera !* pas de débat (Cris : Très bien !), tait la déclara-lion suivante : Dimanche, à 7 heures du soir, le ministre i. d'Allemagne à Bruxelles remettait à M. le mi-3. nistre des affaires étrangères une note conçue tions retentissent. Elles sont si fortes, si enthousiastes, qu'un cheval monté par un laquais de la cour se cabre. Le Parc, dont les grilles sont fermées, est . plein d'une foule qui acclame. Les balustrades de l'hôtel Errera sont garnies de véritables grappes humaines. Les têtes se découvrent; hommes, femmes — et celles-ci ne sont pas les moins enthousiastes—agitent les uns des chapeaux, les autres des mouchoirs. Les cris de « Vive la Reine ! » sont poussé par des centaines de bouches. D'autre3 cris alternent, non moins ardents, avec ceux de «Vive la Belgique! Vive la nation!» L'enthousiasme est indescriptible. Devant la Chambré, où la foule est plus dense, c'est vraiment du délire. On comprend que cette femme ces jeunes | enfants symbolisent aujourd'hui toutes les angoisses, tous les espoirs des mères et des enfants de la Belgique. Un autre cortège sort du Palais. Un escadron de guides, puis la voiture royale. Les cris sont pins vibrants encore. C'est maintenant le souverain, qni représente la nation entière, la nation indignée de l'affront qui lui a été fait, la nation dressée dans un élan de résistance, dans une volonté de combat. Il n'y a plus en ces moment de parti, il n'y a plus que des Belges, unis dans le même sentiment national. Devant le Palais de la Nation, le spt-.ot-acle est admirable. C'est un millier de personnes qui acclament, qui acclament sans fin. Une vieille dame agite son mouchoir, une jeune fille pleure, des boy-scouts applaudissent. Des cris «Au balcon ! » retentissent. Pas une 1 tête qui ne se soit découverte. Le moment est solennel. C'est l'heure tragique où les âmes s'exaltent. La Famille Royale A 10 heures précises, un grand silence se fait tout à coup, et tous les députés et sénateurs se lèvent lprsqu'apparaît la Reine, vêtue d'une robe de soie noire et entourée des princes Léo-pold et Charles, en costume marin noir avec le grand col blanc, la princesse est tout en blanc, et de la Rrincesse Marie-Dorothée. Un seul cri jaillit de toutes les poitrines : « Vive la Reinel », cent fois répétés, tandis que les députés et sénateurs agitent les mains. La Reine, très émue, salue à plusieurs reprises. Et au loin on entend, au dehors, les acclamations qui saluent le Roi. Les cris s'accentuent dans les couloirs de la Chambre, et lorsque le Roi entre, entouré des questeurs et du comte .dû Merode. Jea-vivats jetentiassnt. tooegwatëi _ Tous les députés sont debout et, avec eux, les tribunes tqut eutières poussent des vivats.) Je lui adresse, au nom de la nation, un fraternel salut. Partout, en Flandre et en Wallonie, dans les villes et les campagnes, un seul sentiment étreint les cœurs : le patriotisme; une seule vision emplit les esprits : notre indépendance compromise; un seul devoir s'impose à nos volontés : la résistance opiniâtre. (Vivats prolongés. Des acclamations émouvantes retentissent pendant plusieurs minutes.) Dans ces graves circonstances, deux vertus sont indispensables ; le courage calme mais ferme et l'union intime de tous les Belges. (Bravos.) L'une et l'autre viennent déjà de s'affirmer aveo éclat sous les yeux de la nation remplie d'snthousiasjne. (Bravos.) L'irréprochable mobilisation de notre armée, la multitude des engagements volontaires, lo dévouement de la population civile, l'abnégation des familles ont montré, de façon indéniable, la bravoure réconfortante qui transporte le peuple belge. Le moment est aux actes. (Acclamation.) Je vous ai réunis, Messieurs, afin de permettre aux Chambres législatives de s'asso-sier à l'élan du peuple, dans un même sentiment de sacrifice. Vous saurez prendre d'urgence, Messieurs, et pour la guerre et pour l'ordre public, toutes les mesures que la situation comporte. Quant je vois cette assemblée frémissante dans laquelle il y a plus qu'un seul parti, celui de la patrie, où tous les cœurs battent en ce moment à l'unisson (Acclamation.) nos souvenirs se rapportent au congrès de 1830 et je vous demande, Messieurs i Etes-vous décidés, iné-branlablement à maintenir intact le patrimoine sacré de nos ancêtres? (Les cris Oui! Oui ! sortent de toutes les poitrines.) Personne, dans ce pays, ne faillira à son devoir. L'armée forte et disciplinée est à hauteur de sa tâche : mon gouvernement et moi-même nous avons pleine confiance dans ses chefs et dans ses soldats. (Applaudissements.) Attaché étroitement à la population, soutenu par elle, le gouvernement a conscience de ses responsabilités, et les assumera jusqu'au bout, avec la conviction réflé-oHIe que Ha efforts de tous, wnia dajis le pa- To s en allemand et soigneusement traduite en fran- dans çais, dont voici les termes : ne s n Le gouvernement allemand a reçu des nou- n velles sûres d'après lesquelles les forces fran- rnin\ çaises auraient l'intention de marcher sur la s a°? ' Meuse par Givet et Namur. Ces nouvelles ne 6clai l" laissent aucun doute sur l'intention de la Fran- Quet- ce de marcher sur l'Allemagne par le territoire L < î- belge. Le gouvernement impérial allemand ne cmt :e peut s'empêcher de craindre que la Belgique, L. malgré sa meilleure volonté, ne soit pas en j. mesure de repousser sans secours une marche ^ en avant française d'un si grand développe- <jen< ment. Dans ce fait, on trouve la certitude suf- pjat 13 flsante d'une menace dirigée contre l'Allema- y i8 gne. (Exclamations.) C'est un devoir impérieux voir i. de conservation pour l'Allemagne de prévenir CjrC( cette attaque de l'ennemi, le gouvernement al- rons r lemand regretterait très vivement que la Belgi- ies " : que regardât comme un acte d'hostilité contre Es elle le fait que les mesures des ennemis de la v l'Allemagne l'obligent de violer de son côté le jrag r" territoire belge. (Nouvelles exclamations.) fcrU i- Afin de dissiper tout malentendu, le gouver- l6 n nement allemand déclare ce qui suit: men . 1° L'Allemagne n'a en vue aucun acte d'hosti- u lité contre la Belgique. (Sourires.) Si la Belgi- tent v que consent, dans la guerre qui va commencer, jeur •e a prendre une attitude de neutralité bienveil- m€n lante vis-à-vis de l'Allemagne, le gouvernement fm allemand, de son côté, s'engage, au moment de la paix, à garantir le royaume et ses pos- M . sessions dans toute leur étendue. (Exclama- reai '* tions.) , aJil M *e s° L'Allemagne s'engage sous la condition M 3t énoncée à évacuer le territoire belge aussitôt 0lli ie la paix conclue; îaer te 5° Si la Belgique observe une attitude ami- mat cale, l'Allemagne est prête, d'accord avec les m. 7 autorités du gouvernement belge, à acheter Man u contre argent comptant, tout ce qui sera néces-à saire à ses trouves, et à l'indemniser pour les ie dommages causés en Belgique. (Exclamations.) Le 3- 4° Si la Belgique se comporte d'une façon é- hostile contre les troupes allemandes et fait vou> s. particulièrement des difficultés à leur marche ■ , en avant, par une opposition des fortifications J 1 " de la Meuse, ou par des destructions de routes, }/)ys chemins de fer, tunnels ou autres ouvrages mV( n d'art, l'Allemagne sera obligée de considérer la mej) à Belgique en ennemie. (Murmures.) lra^ st Dans ce cas, l'Allemagne ne prendra aucun is engagement vis-à-vis du royaume, mais elle (jul 3_ laissera le règlement ultérieur des rapports des (je ( y deux Etals, l'un vis-à-vis de Vautre, à la déci- 0Ctc ' sion des armes. Le gouvernement allemand m a l'espoir justifié que cette éventualité ne se plus Xm produira pas et que le gouvernement belge sau- obli -• ra prendre les mesures appropriées pour Vem- resi A » ... ' - - - „ - J.. 1 — ~ T1~ s* ïdf roi n. C A TV tions d'amitié qui unissent les deux Etats voU sins deviendront plus étroites et durables* y { (Longs murmures. Cris : Chut!) ' La fière réponse de la Belgique Lundi matin le gouvernement belge rem et- r : tait la réponse suivante à la note allemande: ^ Par sa note du s août 1014, le gouvernement allemand a fait connaître que d'après des nouj • velles sûres les forces françaises auraient l'in- ^ s tention de marcher sur la Meuse par Givet et 3 Samur, et que la Belgique malgré sa meilleure e volonté ne serait pas en état de repousser sans ■ ) secours une marche en avant des troupes " é françaises. Le gouvernement allemand s'esti-t meraÙ dans l'obligation de prévenir cette atta-I que et de violer le territoire belge. Dans ces conditions, l'Allemagne propose au gouverne-J ment du Boi de prendre vis-a-vis d'elle une * altitude amicale, et s'engage au moment de la J paix à garantir l'intégrité du royaume et de ses possessions dans toute leur étendue. La note ajoute que si la Belgique fait des difjl-cultés à la marche an avant des troupes allemandes, l'Allemagne sera obligée de la considérer comme ennemie et de laisser le règlement B ?dtùrie.ur des deux Etats ('uJi vi* à-vis de L'an* 3 tre a la décision des armes. Celle note a provoqué chez te gouvernement i. du Boi. un profond et douloureux r.Lonnement. Les intentions qu'elle attribue a la France sont en contradiction avec les déclaration5 for-e melles qui nous ont été faites le 1er août au, e nom du gouvernement de la Bépnblique. D'ailleurs, si contrairement à notre attente une violation de la neutralité belge venait a être com-> mise par la France, la Belgique remplirait tous ses devoirs internationaux et son armée oppo-s serait à l'envahisseur la yluis vigoureuse résistance. Lès traités de ISS'J. mnliriaés par les traités de *670, consacrent" l'indépendance çt la neutralité de la Belgique sous la garantie . des puissances et notamment du gouvernement de S. M. le roi de Prusse. a La Belgique a toujours été fidèle à ses obli-B galions internationales. Elle a accompli ses de- • r voirs dans un esprit loyale impartialité. a Elle n'a négligé aucun effory pour maintenir et j, faire resprCtcr sa neutralité. L'atteinte a son indépendance dont la rrtnioce le gouvernement ,e allemand, constituerait, une flagrante violation . du droit des gens. Aucun intérêt stratégique na -q justifie la violation du droit. Le gouvernement belge, en acceptant les propositions qui lui sont . notifiées, sacrifierait l'honneur de la nation en même temps qu'il trahirait ses devoirs vis-à-vis de l'Europe. Conscient du rôle que la Belgique joue depuis plus de 80 ans dans la civilisation \-du monde, il se refuse à croire que l'indépendance de la Belgique ne puisse être conservée qu'au prix de la violation de sa neutralité, (Très bien l répétés.) Si cet espoir était déçu, le gouvernement, belge est fermement décidé à repousser par tous mogens en son pouvoir toute atteinte à son droit. (Longue ovation. Les \v députés, les sénateurs les tribunes, tout le •-momjo debout crie : Bravo ! Les mouchoirs • s'agitent, la minute est impressionnante.) .» \ Nous avons attendu jusque ce matin à 6 heures la réponse à la note que je viens de vous ' communiquer. Cette réponse, tâ voici : La déclaration de guerre à la Belgique Ce matin, à 10 heures, le ministre d'Allemagne remettait à M. Davignon la réponse -I prussienne : Bruxelles, le 4 août 1914. Monsieur le Ministre, J'ai été chargé et j'ai l'honneur d'informe»-Votre Excellence que, par suite du refus opposé par le gouvernement de S. M. le Roi aux propositions bien intentionnées que lui avait < soumises le gouvernement impérial, celui-ci se verra, à son plus vif regret, forcé d'exécuter, au besoin par la force des armes, les mesures de sécurité exposées comme Indispensables. (Exclamations prolongées. Sensation.)Cette réponse se passe de tout commentaire. Il affaiblirait tout ce qui vient de se passer* La parole, hélas l est aux armes. Sur ce terrain, nous ferons énergiquemenfi notre devoir. (Bravo !) • Un peuple peut être vaincu, mais non abattu^ ; (Applaudissements.) Tout notre cœur, toutes nos espérances sont n- dans le peuple belge. Même s'il était vaincu, il ne sera jamais soumis l u. (Des acclamations retentissent. Pendant din ■ n_ minutes, les bravos retentissent, les mouchoirs , ia s'agitent. De toutes parts, des tribunes mêmeu -s ne éclatent les bravos, les cris de: o vive la BelgU n. que ! Vive la Patrie ! » re L'émotion est telle que nombre des assistant* ne ont les larmes aux yeux. m La séance de la Chambre e A 10 h. 3/4, M. Delvaux remonte à la présl-)e~ dence,— où le fauteuil habituel a été remis ea Li~ place, — entouré de MM. Pêcher et Devèze. a' M. Delvaux. — Nous avons à valider les pou* ^ voirs des nouveaux élus. J'espère que dans les lir circonstances présentes, nous nous épargne* Jr rons des formalités superflues. (Cris sur tous 1l~ les bancs: Validation en bloc!) re Est-on d'accord, messieurs, pour décider de la validation en bloc de tous ceux que les suf-le frages du peuple ont amenés à la Chambre? (Cris: Oui! oui! Applaudissements.) 'T~ Les députés nouvellement élus prêtent le serment constitutionnel. Il y a de nouveaux élus, nombreux, mais l'at-tention est ailleurs, et c'est à peine si on note 'J' leurs noms au cours de la prestation de ser-ll~ ment. in Le bureau 3S" M. le président. — Nous avons à élire le bu-ia" reau. M. Journez. — L'ancien bureau en bloc! °J} M. Delvaux. — Nous sommes d'accord (Cris : Oui! Oui! Longs applaudissements.) M. Schol-laert donne l'accolade à. M.Delvaux et les accla-ni- mations retentissent à. nouveau. les M. le président, entouré de MM. Borboux et ter Mansart. donne lecture du discours suivant: ^ Messieurs, s.) Le Belge, peu expansif, sent profondément^ 0'n mais il faut des événements extraordinairefi af( pour l'amener à manifester ses sentiments. »,p L'Europe est aujourd'hui témoin de la ' gueur de son patriotisme. (Applaudissements.) Probe et honnête, la nation belge a scrupuleusement rempli ses devoirs internationaux e* envers toutes les puissances, et particulière• la ment envers celles qui lui ont imposé la neutralité et s'en sont portées les garants. un Nous avons pris soigneusement les mesures 1lc qui doivent nous permettre d'assurer le respect les (ie cetie neutralité quelque fût l'Etat qui son- ' ci- gérait à la violer. nd nous devions et nous pouvions espérer que ' • se plus de 80 ans de pratique rigoureuse de ces •] iu- obligations auraient contribué à nous valoir le. , ' m- respect de nos droits garantis par. les traités.

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