Le soir

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s.n. 1914, 16 August. Le soir. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/p26pz52c82/
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23° ANNEE DIMANCHE "S® AOUT !9H. ÉOITinv • « ..h,J 228 ABONNEMENTS LE SOIR «st distribua dan» tout» l'agglomération bruxellois* (rez-de-chausoée) contre ir. 0.30 par mois. Abonnement d'étage : fr. 0.60 par mol» POUR TOUTE LA BELGIQUE ; I mois, fr. 2.25 ; 6 mois, fr. 4.25 ; 1 an, 8 fr. On a'abonne à tous les bureaux de poste •/ eux facteurs en tournée 3RAND-0UCHÉ i 8 mois, fr. 4.50 ; 6 mois, tr. 8.50 ; 1 an, 16 fr. HOLLANDE : S mois, tr. 3.00; 6 mois, fr. 11.50; 1 an, 22 fr. UNION POSTALE : Z mois, fr. 7.50, 6 mois, fr. 14.50; 1 an, 28 fr, TIRAGE : 180,000 EXEMPLAIRES LE SOIR Claque jour de S à 16 pages BUREAUX : PLACE DE LQUVAIN, 23-25, BRUXELLES Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. INSERTIONS ABERCE R03SEL, 29, plaoe de Louvaln (Treurtnberg) Suooursal» : 68, iarohé-tux-Herbaa Petites annonces (1 à 3 lignes). . » .fr. I.OO La petite ligne ( , 0.40 Faits divers(lf* partie), la ligne. • • , 6.00 (2™ partie), 4.00; (3me partie) • • » 3.00 Sport et Réparations Judiciaires. • « . 3.00 Nécrologies, la ligne 2.00 Réclames après les Nécrologies .... t.60 . , ( Annonces ; A 591 TÉLÉPHONES ! Administration : A 4738 l Rédaction : A 196 et A 3549 Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis, les annonces sont reçues exclusivement à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, et 1, Snow Hill, Londres, E.C. L'offensive allemande vers Anvers et Bruxelles est officiellement démentie L'oing aliÉ m krs et tais est niliÉliieil lui Une note a paru kier dans le " SOIR " qui a quelque iteu ému l'opinion. Un de nos collaborateurs arrivé à la dernière minute du quartier général, au moment où nous allions mettre sous presse, déduisait erronément de la position des Allemands la possibilité d'une marche offensive dans la direction d'Anvers et du nord de Bruxelles, en ajoutant toutefois que tout était préparé pour les recevoir. Mais la note n'en avait pas moins un caractère pessimiste qui devait impressionner, et cela était d'autant plus regrettable qu'elle était tout à fait inexacte dans ses prévisions. La marche allemande vers Anvers et Bruxelles est, en effet, officiellement et catégoriquement démentie. Aussitôt prévenus, nous avons supprimé la note malencontreuse. Et, comme nous ne voulons absolument pas que pareil fait puisse se reproduire, nous nous en référerons exclusivement, désormais, aux communications OFFICIELLES que nous transmettra le cabinet du ministre de la guerre. LA SITUATION SAMEDI MIDI Le communiqué officiel transmis, ce midi, à la presse est des >Ius rassurant dans son laconisme : " La nuit a été absolument calme. -Rien à noter „ Une lettre significative d'un officier supérieur allemand, prisonnier des Belges Au lendemain de la bataille de Haelen, un officier supérieur allemand, fait prisonnier, écrivait à sa femme la lettre significative que voici : Haelen, le 13 août. J'ai écrit mardi soir d'Halken, où npus étions vers 3 heures en bivouac, la fatigue énorme des hommes et des chevaux nous obligeant absolument à nous reposer. Je suis, comme je l'ai déjà écrit, très bien soigné. Je suis chez une paysanne qui m'a fait un dîner chaud excellent. Nous nous sommes levés à 4 heures et à 6 heures nous nous trouvions au sud de Hasselt, où je me séparai de Swembad, qui a pris le commandement de la 9me division de cavalerie à la place de von Bu-low. Nous sommes passés par Hasselt, où notre régiment était en avant-garde et nous occupons la place. Nous avons besoin de prudence, car plusieurs de nos patrouilles ont essuyé des coup de feu et ont disparu, notamment douze hussards. Il fait tranquille à Hasselt. A 10 heures, on reçut l'ordre d'avancer pour passer par Herck-la-Ville. Repos jusque 2 heures, car devant nous [a 4® division de cavalerie se battait pour s'emparer de Haelen. On entend clairement le bruit flu canon et des fusils. Nous remontions en selle à 3 heures pour passer par Haelen par les collines de Lôxbergen. C'est plus vite dit que fait, l'ennemi ayant fait sauter les ponts de la Gette en se retirant. Nos pionniers ont refait un pont provisoire, à franchir avec la plus grande prudence, à passer au pas. Après cela, il fallait dominer ses nerfs pour traverser Haelen, que nous avions bombardé afin de pouvoir passer. Tout est couvert de morts, de blessés, chevaux errants, d'autres saignants, et autres scènes, terribles. JU ennemi prit xe vincige ue no-eien, IUUI ui;uu- )é par nos troupes, d'où nous eûmes grande eine à nous retirer, car il nous avait pris com-ne cible pour ses obus et ses, shrapnels. Ils dataient près de nous, ^ Je ne sais pas si, pendant que nous nous ap-jrêtions pour le combat à pied, nos troupes, [ui étaient à l'intérieur du village, étaient en-lormies; toujours est-il que le carnage a été iffreux. Notre retraite a été- fortement paraiysée par e grand nombre de chevaux errants et par es restes des régiments du 2* cuirassiers et lu 9® uhlans, qui avaient été mitraillés. Gurmer (?) a dû se tromper en donnant le3 iliiffres de l'effectif ennemi. En tout cas, il reste une attaque à faire sur m terrain rempli de haies, de ronces et de 11 de fer barbelé. Et nous sommes menés, et nous avançons iomme en manœuvre impériale, mais pas ^omrne si c'était la guerre. Cela nous coûte et ions a déjà coûté beaucoup de sang, et cela îous en coûtera encore énormément. Si c'est uste ce qu'a dit le cabaretier, nous aurions lû laisser douze canons, car tous les chevaux >nt été tués. L'armée belge est certainement de beaucoup >upérieure à ce que nous avions cru. On en-end tirer, on entend les balles siffler, et l'on îe voit absolument pas d'où proviennent les oups. C'est ainsi que cela nous est arrivé... COMMENT LES ALLEMANDS TRAHISSENT LES LOIS DE LA GUERRE Le comité d'enquête sur l'observation des Sois de la guerre signale les faits suivants commis par les troupes allemandes opérant en Belgique et qui sont dès à présent établis par des enquêtes : 1° Une troupe de uhlans occupant Linsmeau fut attaquée par quelques fantassins et par deux gendarmes déployés en tirailleurs. Un officier allemand fut tué. Les soldats allemands crurent que l'officier avait été attaqué ? ar des civils. Le fait est absolument inexact, les officiers belges savaient que l'officier rllemand avaient .été tué par leurs hommes, et ils vaient donné l'ordre au bourgmestre de Linsmeau d'inhumer l'officier allemand. L'enquête a porté spécialement sur ce point Elle a établi de la manière la plus formelle que les habitants de Linsmeau se sont scrupuleusement abstenus de tout acte d'hostilité. Le bourgmestre île la localité s'en est, à plusieurs reprises, ..orté garant vis-à-vis du commandant des troupes .ille mandes. Ce fut en vain. Le village, dans la soirée du lundi 10 août, fut envahi par une troupe très nombreuse de uhlans suivis par de l'artillerie et des mitrailleuses. Ils détruisirent et incendièrent à coups de canon deux fermes et six ou sept mais me. Ils forcèrent, tous les habitants maies du vil lage à sortir de leurs habitations et à remettre leurs armes. Ils n'en trouvèrent aucune qui eût été récemment déchargée. Néanmoins, ils partagèrent les hommes eu trois groupes Les hommes d'un de ces groupes furent liés au moyen de cordes. Onze de Cc-s paysans furent Diacês dans une fosse» oA_ .ou . , ? / t n i l I \ \ les a trouvés le crâne fracassé à coups do crosse. Tous ont succombé. Les autres furent placés entre les chevaux et emmenés à la campagne, menacés à te us moments d'être fusillés. Ils furent finalement relâchés, sous menace de destruction complète du village si l'un d'eux sortait la nuit de sa maison. 2° Dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 août, les uhlans sont entrés très nombreux à Velm. Les habitants dormaient. Les Allemands, sans provocation aucune, tirèrent dans la maison de M Deglimme-Gevers, y pénétrèrent ensuite.bri-sant les meubles, volant l'argent. lis incendièrent la grange. La récolte, les instruments agricoles# six bœufs et la basse»cour y furent brûlés. Ils emmenèrent la femme, mi-nue, à une demi-lieue de sa maison, la lâchèrent, puis tirèrent sur elle sans l'atteindre. Ils emmenèrent le mari dans une autre direction, tirèrent sur lui et lo transpercèrent de trois baUes. Il est mourant. Les mômes uhlans ont également saccagé et brûlé la maison du garde-barrière. 3° Les troupes allemandes ont saisi à l'agence de la Banque Nationale à Liège, pour 400,000 francs de billets de cinq francs non griffés, et qui ne devaient l'être que sur les ordres de la direction de la Banque de Bruxelles. La. griffe était chez l'imprimeur. L'autorité militaire allemande a donné l'ordre de griffer les billets et elle emploie çeux-pK ■— ——— REPROBATION UNIVERSELLE Une dépêche annonce de source officielle que le Japon a déclaré la guerre à l'Allemagne. Nous n'examinerons pas aujourd'hui qu elles peuvent être les conséquences militaires de la position prise par le Japon, nous ne soulignerons que son importance morale. La déclaration de guerre du Japon, comme les manifestations populaires qui se produisent en Italie, au Portugal, prouve que la brutale agression de l'Allemagne contre la Belgique a provoqué dans le monde entier un mou-vament de réprobation. C'est, à l'heure présente, un réconfort de plus et l'assurance absolue du triomphe final de "notre cause — la plus juste et la plus sainte qui soit. Les médaillés militaires d£ France au roi Albert M. Poilpot, président-général de la Société des médaillés militaires de France, a adressé au roi des Belges, par l'intermédiaire de la légation de Belgique, le message suivant : A S. M. Albert !"r, roi des Belges, Pénétrée de la plus cordiale admiration pour l'héroïsme de la glorieuse armée belge et pour l'esprit martial dont Votre Majesté avive encore son courage, la Société des médaillés militaires de France sollicite comme une faveur dont elle serait éminemment lîèro l'autorisation d'inscrire S. M. Albert I" parmi ses membres d'honneur, tous jusqu'ici généraux ou amiraux français. Elle le prie d'agréer l'assurance de sa profonde gratitude avec l'hommage de ses plus respectueux et plus dévoués sentiments. Un Charnier le ohamp de bataille de Haeien. - Les cadavres et les tombes. - Trophées et prisonniers.Cette fois, nous avons vu la face horrible de la guerre. Le quartier-général, les marches et conire-tnarches, les bivouacs dans la nuit bleue, les autos innombrables et rapides et môme les soldats revenant du combat, les yeux fiévreux, la face noire de poudre : tout cela est coioré, plein de mouvements, voire joyeux et réconfortant. Ce n'est qu'après un peu de réflexion qu'on voit à quoi tout cela finalement aboutit : à du sang versé, à une hécatombe de jeunes vies, de beaux gars piema cie iorce ©t ae ouhie qui ont délaissé la moisson, l'œuvre de vie... Mais pour La première fois nous venons de voir Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Quelle horreur I Sur la route de Hasselt, un peu après Diest, on se heurte, à côté d'une grande ferme, à une formidable barriçade de herses, d'arbres, de madriers qu'avaient construite nos hommes. On est là au hameau de Zelk ; le village de Haelen où eut lieu l'action principale est à quatre kilomètres de là. 11 présente aujourd'hui un aspect lamentable. Au plus fort du combat principal, auquel avait préludé une action d'avant-garde où les carabiniers cyclistes ûnrem bon jusqu'à la mort, deux escadrons allemands réussirent à se faire une trouée dans nos troupes qui se reformèrent bientôt. Ces cavaliers foncèrent sur Diest; ils croyaient ne plus devoir rencontrer d'obstacle. Or, quand ils furent arrivés à une centaine de mètres de la barricade une grêle de balles tomba sur eux de toutes parts ; nos hommes, cachés, tiraient des prairies qui se trouvent sur les hauteurs voisines, de chaque côté de la route. Pas un cavalier ne s'échappa, assurent les habitants du hameau tfui, de loin, assistèrent à cette affaire. Cependant, à Haelen môme, nos troupes avaient pris également le dessus et les Allemands durent battre en retraite sur Hasselt, abandonnant sur le terrain 15 canons, plus de 2,000 tués, peu de blessés et des prisonniers.Leur arrière-garde devait être hier soir à Herck-la-Ville, mais le gros de leurs tioupes était déjà au delà de Hasselt. D'après les ' informations que nous lavons prises sur place et aux sources les plusi sûres sur cette affaire de Haelen, les Allemands ont tiré sur les brancardiers de la Croix-Rou;e Qui ramassaient leurs blessés. Les brancardie rs durent abandonner pendant de longues îeures leur œuvre de secours. Il est. exact que le Prussiens ont tué trois paysans de Haelen. Hier matin, alors qu'une dizaine de n|>s lanciers patrouillaient sur la route couvdrte de chevaux morts, de flaques de sang, et de débris de toutes sortes, une balle siffla à leurs qreilles; elle était partie d'un petit bosquet voisin. Une deuxième détonation se fit entendre. Quîlques-uns de nos cavaliers mirent pied à tere, bat-tirant le taillis et se trouvèrent bientôt bn présence du corps d'un officier allemand qui, blessé, avait tiré sur eux, puis, se servant de son browning, s'était donné la mort... N'y a-t-il pas dan3 ce simple fait, cans la fureur, la rage de destruction de cet officier agonisant, quelque cho3e qui épouvante? c Cette guerre est une guerre d'offleitrs », a dit un prisonnier allemand. Oui, maii d'officiers sauvages et que l'héroïque rési3tlnce de Liège a exaspérés. Dans une «ferme de Zelk, un drafon de Mecklembourg, interrogé par un brancardier, a donné une nouvelle preuve de rigforanco dans laquelle on laisse le misérable tjoupeau que le Kaiser a lâché sur l'Europe coa'sée. Ce soldat était venu en chemin de fer jusqi'à Aix-la-Chapelle, puis de là à marches forcies jusqu'à la Meuse. Il no peut dire à quel endroit il a passé le fleuve. C'est, en arrivant à Hasselt seulement qu'il su-t qu'il combatfa! contre Les Belges. c Pourquoi faites-vous cette guerre? » de-manda-t-on encore au dragon blessa « Wir mûssen », (Nous devons), répondit-il1 Justement.- | Nous avons vu, marchant entre des gendarmes et soldats belges, des prisonniers cîe Haelen : trois uhlans portant le "bonnet rond, un hussard de la mort de Dantzig, dorl le tal-pack était enveloppé d'une gaine de toie kîhaki, et un officier ponant le casque à p inte. Tous ces hommes paraissaient extrmement affaissés. On est frappé par l'air malin re de la plupart de ces prisonniers. La race 'est pas très belle, en général. Une chose intéressante qu'on a foi remarquée dans ce combat do Haelen, c'est rue pour former leurs escadrons de cavalerie, les Allemands, ont emprunté des éléments à t us leurs régiments : uhlan&ï dragons de Meckllmbourg, hussards de la mort. Sans doute, ont-is dû dédoubler de U sorta. toi*. îem* rifctojtta poux en envoyer une partie de ce côté et l'autre vers la Russie. Les paysans de Haelen et de Zelk, aidés par quelques Diestois, ont procédé hier à l'enfouissement des cadavres. Ce fut un travail long et pénible... Oh ! la puanteur qui s'élevait de ces prairies, de cette route poudreuse 1 Pendant plus de vingt-quatre heures la forte chaleur avait gonflé les corps; des poitrails dilatés crevaient... Malgré la chaux qu'on a jetée en abondance partout, dans les tombes, sur les flaques de sang rouge ou noirâtre, la puanteur persistait, si forte « qu'on croyait s'évanouir », ainsi que le dit le poète de la Charogne. Les tombes ont été creusées dans les prairies. Dans l'une d'elles, immense, nous avons vu une trentaine de chevaux, les jambes emmêlées, la peau comme fripée, toute maculée de sang et montrant en certains endroits des plaies horribles. Au bord du charnier, trois paysans tirant sur des cordes, rythmiquement, essaient de faire basculer un dernier cheval. Ils rient, ils font des plaisanteries en flamand. Oh ! l'œil dilaté de la bête, le regard fixe, longtemps encore il hantera notre mémoire. Non loin de là, dans une autre tombe, une vingtaine d'hommes, simples soldats et officiers, dont un vicomte poméranien, ont été enterrés. Dans la terre fraîchement remuée un poteau a été planté. Il porte cette inscription : « Tombe, Graf-Uhlans, Z. 3. 17. » Au-dessus des sapinières voisines, dans le ciel traînent les écharpes roses et bleues du crépuscule. Les fossoyeurs, les « ouvriers tragiques », la bêche sur l'épaule, se réunissent sur la route et s'acheminent vers Diest, silencieusement. L'un d'eux pourtant montre encore quelque exaltation. Nous l'entendons qui dit en flamand : « J'en ai enterré une cinquantaine pour ma part. Ils étaient bien morts 1 » On a ramassé sur le champ de bataille un grand nombre de casques, de lances, de vastes cartouchières. Les Allemands avaient presque tous du lard dans leurs gamelles. L'équipement du cavalier est compris chez eux d'une fjçon si minutieuse que, chaque nomme'a un fer à feheval de rechange e't, dans un godet, quelques clous pour ferrer la bête. Tant de précision, de méthode et d'applicationn dans l'équipement ne tient pas sur le champ Oe bataille, devant l'héroïsme et l'enthousiasme du soldat et la conscience qu'il lutte pour une juste cause... Retour vers Bruxelles, dans la nuit. Parfois, nous nous heurtons à des troupes en marche ou qui rompent les faisceaux. % Un confrère anglais m'accompagne, et quand on connaît son identité, une foule enthousiaste, délirante, entoure notre automobile sur la place de Diest. Three cheers for Enoland! Les pertes allemandes à Haelen Les Allemands ont eu à Haélen plus de 3,000 morts. On les a inhumés hier. Comment les Belges vont à la bataille C'est un officier allemand ^prisonnier qui, exprimant toute sa surprise de la résistance héroïque des Belges, écrit aux siens : e Nous avons subi des pertes éonrmes en hommes. Je crois que nous en perdrons encore, car les Belges marchent au combat comme à la manœuvre ! » Un officier supérieur allemand se suicide à Liège Voici un fait.qui corrobore l'impression de tristesse et de découragement que tous les Liégeois ont pu constater en ces dernières journées chez les officiers et soldats allemands installés dans Liège : Vendredi matin, rapporte un sergent ar-rivé es matin à Bruxelles, un officier supérieur de l'état-major allemand s'est suloldé. Il avait laissé uns lettre destinée àsa femme, clans laquelle il lui disait que, «comme Liège devait de touto façon être son tombeau, il préférait so donner lui-même la mort». D'autre part, huit soldats allemands se sont jetés hier dans la Meuse. Le massacre des habitants de Linsmeau Le bourgmestre de Linsmeau nous écrit : C'est en proie à une violente émotion que Je vous transmets les atroces détails d'une scène de sauvagerie inouïe dont les soldats allemands furent les auteurs, lors de leur passage, le 11 août 1914, à Linsmeau, petite localité qui &e trouve sur la grand'route de Tirlemont à Han-nut, à quelques kilomètres de Landen. Quelques hussards allemands se trouvant en reconnaissance dans la contrée avaient été surpris par une patrouille de soldats belges qui leur avait tué un officier et fait prisonnier an soldat. Nos t-roupiers ayant reçu l'ordre de ?e retirer sur Tirlemont, un détachement de ÎOO à 400 uhlans se présenta bientôt à Linsmeau ivec trois mitrailleuses. Ils accusèrent les habitants du meurtre de leur officier. Or, il est établi de la manière la plus formelle qu'il n'y i eu aucune manifestation hostile de la part les ha-bitants. La première peirsonne qu'ils virent était un eune homme ; ils le passèrent immédiatement par ie3 armes, sous prétexte que c'était un îspton. Un voisin subit peu après le même sort. Dans une autre maison, ils égorgèrent l'hom-ne et la femme, puis, mettant le feu à Thabi-:ation, lancèrent les deux cadavres dans les lammes en présence du fils des victimes qu'ils 'orcèrent d'assister à cette scène atroce, mais luquel ils ne firent aucun mal. Les brutes, continuant leurs extploKa, incen-liôrent dix fermes, tuèrent encore deux personnes. Dans les autres maisons, ils détruisi-•ent tout, prirent les provisions et emportèrent e mobilier dans la campagne. Ils rassemblèrent alors ce qui restait de la population mâle et lui fit prêter serment sur e corps de l'officier tué qui se trouvait encore ;n pleine campagne.Durant le trajet, les officiers fl&isat fr aoi A§,UV^ fioai- Notre édition AB paraît à 2 h. A partir de 6 heures demandés notre édition B. AUJOURD'HUI C MutifflOO /© "SOIR" se vend il UOlilliillWÔ patriotes ae se meure a genoux, ae se coucner par terre et recommencèrent ce manège bien souvent. Les soldats teutons piquaient de leurs baïonnettes ceux qui n'étaient pas assex agiles pour obéir. Un des nôtres qui avait voulu se sauver au cours de ce véritable calvaire fut frappé de deux balles et vient de succomber. Les habitants furent, retenus prisonniers pendant une bonne partie de la nuit. Les Allemands firent preuve d'un cynisme épouvantable. Ils demandaient aux habitants s'ils avaient déjà été en aéroplane et, les faisant promener devant la gueule des mitrailleuses, leur disaient que dans un instant ils allaient s'envoler en morceaux dans l'espace. Puis ils les mettaient en joue avec leurs revolvers et tiraient de façon que la balle effleurât la tête et emportât les oreilles. Pendant toute cette ignoble scène, un officier répétait continuellement en français : « H faut les fusiller tous, c'est la loi. » Les brutes lâchèrent enfin les malheureux, sauf une dizaine d'habitants dont le garde-champêtre. Ils attachèrent ces derniers à leurs mitraiLleuses, les mains en croix. Quelques-uns ne pouvant suivre furent attachés par les pieds, la tête heurtant 1e pavé. Impossible d'imaginer les atroces souffrances qu'ont sup-, portées ces martyrs de la barbarie germanique. Le bilan de cet affreux carnage se résume ainsi : huit tués, dix disparus dont on ignore le sort. Dans un village voisin, les Prussiens ont fusillé trois hommes. Pourtant les habitants leur avaient donné tout ce qu'ils demandaient. Le bourgmestre, (Signé) MINSART. P.-S. — Les d;x personnes dont on ignorait le sort ont été retrouvées jeudi matin, deux jours après l'attentat.; elles avaient succombé à la suite des mauvais traitements endurés. Le corps du garde-champêtre n'était plus qu'une bouillie. A la frontière Depuis hier matin, nous écrit notre correspondant de Mons, le canon tonne aux forts de Maubeuge. On y fait des essais de nouvelles pièces d'artillerie. On a détruit toutes les maisons et tous les édifices qui se trouvaient dans la ligne de tir des 'o rts. A Mons et dans le Borinage, M bruit du canon avait tout d'abord ému les populations, mais elles furent cependant* vite rassurées. Quelques heuresàAnvers — Vous allez à Anvers? — Oui. — Vous ne pourrez pas entrer. Le contrôle est d'une telle sévérité I On ne sort de la gare qu'un à Un et après un examen scrupuleux de vos papiers. — Bah I nous verrons bien. Nous pâlîmes donc hier pour la métropole. Les voyageurs se faisant de plus en plus rares, une partie du trafic a été supprimée. Cela se conçoit, ne se déplacent en ce moment que ceux qui y sont obligés. Sait-on jamais si le voyage s'achèvera, si le retour sera possible ? Tout le long de la voie, les paysans sont occupés aux travaux des champs. Suivant les sages conseils du gouvernement, lis se hâtent de rentrer les récoltes. De droite et.de gauche, le train passe entre les jardins fleuris des coquettes maisons de campagne. On les côtoie de si près que l'on distingue facilement les noms qui leur ont été donnés : Villa Mon-Repos, Mon-Rêve, Mon-Désir, Beau-Séjour. Et dans les jardins bien propres, bien arrangés, sur les pelouses vertes, enjolivées de parterres de géraniums rouges, sous les gloriettes de glycines, des enfants en robe blanche s'ébattent, la maman à leur côté. Au passage du train, ils agitent des mouchoirs. Ce salut amical, ils l'adressent à l'inconnu, peut-être au père ou au frère qui passe là, à quelques mètres d'eux, pour rejoindre son poste. Et sous le brillant soleil qui luit, comme tout semble calme, reposant. on oublio un moment les récits horribles lus dans les journaux... Tranquillité passagère, oh! combien ! car tout le long des voies des troupes gardant les ouvrages d'art nous font sortir de notre rêve d'extase. La réalité est là devant nous, sous foeme de destruction. Nous approchons, en effet, des forts, et les bois, les habitations situés dans la ligne de tir ont été Jetés bas. Les arbres ont été coupés à ras du sol, le génie a fait sauter les maisons : l'horizon est dégagé. Au haut des forts, les sentinelles veillent, l'arme au pied; les canons sont pointés. Tout est.prêt pour repousser l'ennemi s'il se présente. La ligne des forts est franchie. Nous voici à l'intérieur du refuge national. On sort do la gare sans aucune difficulté. Personne ne vous demande vos papiers. Que nous avait donc raconté au départ cet oiseau de mauvais augure? Encore une légende. Anvers a sa physionomie de tous les Jours. Un bel avion se détache sur le ciel bleu, survolant la'ville. Le3 autos circulent, nombreuse.?.'Aux trams flotte le drapeau national. Partout aux façades d'énormes drapeaux belges ont été arborés. Presque pas de drapeaux anglais et français. Nous sommes venus en curieux. C'est ici, où les Allemands étaient innombrables, que l'on doit avoir saccagé des établissements tenus par eux, suppose-t-on. Erreur 1 On les cherche en vain. Le Grand-Hôtel Weber, transformé en hôpital militaire, est fermé. Pas un carreau cassé. Les grands magasins Tietz sont intacts. Sur les volets baissés on lit en flamand : « Propriété de 1a. ville. » Dans les rues, aux terrasses des cafés, il y a foule partout. Dans les petites ruelles du quartier des marins, hommes, femmes et enfants grouillent et font songer aux pittores- , ques quartiers populaires de Marseille et de I Naples. La première visite des Bruxellois, lorsqu'ils se rendent à Anvers, c'est d'aller voir le port. Allons donc au port. Hélas 1 l'accès du promenoir est interdit. Des troupes en défendent l'entrée. Il faut se contenter de regarder le fleuve de loin. Ici le spectacle est vraiment curieux. T.e port, où d'habitude se pressent les uns contre les autres dâi million du navires, est vide, com plètement dégarni de bâtiments de mer. Les beaux steamers, les grands voiliers ont pris le large. C'est la première fois que nous voyons le port ainsi, sans sa forêt de mâts, au hau* desquels nous étions habitués à voir flotter les drapeaux de toutes les nations. Et le beau fleuve, dont les eaux, sous l'éclat du soleil, semblent rouler du vif argent, donne bien, ainsi abandonné, l'impression de la dé-., solation de la guerre, de l'arrêt brusque de l'activité humaine. Le jour est tombé. La nuit arrive. Il- est dix heures. Et brusquement nous voyons tous les cafés se vider; les chaises, les tables sont rentrées. Anvers est en état de siège. Et en quelques minutes tous les établissements sont fermés, les lumières éteintes. La foule a envahi les tramways pour regagner les domiciles. Il est à peine 10 heures, et les rues sont désertes. Par-ci par-là une lumière brille dans les maisons particulières. II est à peine 10 heures et Anvers, encore si animé il y a un instant, semble endormie, à tel point que si les horloges des églises ne sonnaient l'heure exacte on se croirait en pleine nuit, à 2 heures du matin. Les paysans et Sa guerre Dans certains villages des environs de Bruxelles, les autorités ont fait appel à la bonne volonté des habitants de la commune pour renforcer la garde civique. Le bureau d'engagement est installé dans , les locaux de l'école communale. Derrière les pupitres où se tenait le professeur, on voit deux hommes en costume bourgeois, portant la cocarde au chapeau et le brassard à gland d'or, insigne du commandement. Ce sont les chefs de la garde civique locale. Des drapeaux tricolores couvrent les murs. Sur les tableaux noirs on a inscrit à la craie le premier couplet de La Brabançonne, le tableau des heures de service des gardes et dessiné les silhouettes sché-m and s68 ^ avlons bel8'eâ' français et alle- Une foule de paysans et d'ouvriers pittores-quement armés de carabines, de baïonnettes chées au bout d'un bâton, etc. se présentent pour remplir leurs devoirs civiques. On cause, on discute, on commente les nouvelles de la guerre. Une fièvre légère, un souffle vraiment épique passent au-dessus de la foule, et ce spectacle fait songer - toutes pro> rafnn°(Mr?arîWeS~aux bufKll'x d'enffairemenio volontaires des années de la Révolution! Les uhlans en fuita wnX?n?8É, SOir des paysan» ont capturé, « Mnf? ? . Cent' un chfvai de ûlHan qui ga-travers champs sans son cavalier. On L /rlu 5a6 celui-ci ne devait pas être loin On faif l?r0i= 1 s un bols environs ij fui fa t prisonnier et amené à Wavro. C'était un soldat en fuite ODrès le combat de Ronerfe. Lettres de Hoilaside l'li>ni»E'„ ,wg,range' professeur émérite à 1 Ecole militaire, a reçu d'un Hollandais suivait'e? &U m°nr!e inte'loctue!, la lettre Utrecht, 10 août 1914. Très cher Monsieur, J'espère que vous avez reçu la lettre oue je vous ai écrite il y a quelques jours. Peu de temps après, j'ai été bien étonné de quelques nouvelles dans vos journaux, selon lesquelles en-Belgique on croit que les Hollandais auraient pris le parti allemand secrètement en 4 lmr armée Ie parcoura province Limburg. Je peux vous assurer oue hien mi J™ i vrni' Mes comPat"otes, aussi bien notre armée que les autorités civiles et narrait0/6?» °?,i S observé une neutralité parfaite. Les Allemands, femmes et enfants qui se réfugiaient en Hollande, ont été reçus comme des êtres humains bien pitoyables et point coupables des crimes que leur gouver-nement et leur armée ont commis envers le vaillant peuple des Belges. Les blessés. Allemands et Belges, ont été cherchés par les irai-bu'ance de la Croix-Rouge à Maestricht, et .,?f trouvent dans nos hôpitaux. Les quelques militaires belges et allemands qui se sont égarés sur notre territoire ofit été désarmés sur lo champ par les soldats de notre armée, selon les lois du droit de guerre, fixées 4 La Haye il y a quelques années. Il vn sans dire qu'en voyant tout ce que les Belges ont a souffrir, les Hollandais sort aussi Vigilants que prudents, et surtout notre gou-vtrnement, qui est responsable du bien-être de notre pays. Peut-être il serait un profit pour les Belges si nous prendrions part ft la guerr» a votre côté. Mais peut-être.aussi c'est un avaiî-tage pour les vôtres de se savoir sûrs que la frontière septentrionale ne les menace d'aucun danger Mais je ne peux pas juger de ces cho-ses-ia. ce sont nos ministres qui doivent décider ce qui est bien pour nous maintenant et a 1 avenir. Soyez sûrs, chers Belges, que les sentiments que je vous ai exprimés, 0 mon cher compagnon de voyage, sont les sentiments de mon peuple. Nous sommes bien calmes, mais en dépit de notre calme, nous sommes bien indignés des Allemands et. d'un coup ils ont perdu, non pas les individus mais la masse, perdu notre amitié, notre confiance, notre estime. Et H durera bien beaucoup d'années si jamais nous les regarderons comme autre chose que des ennemis arrogants, dangereux, perfides. J ai parcouru à bicyclette, hier dimanche, une ?xrîlnïe partie de Ia Province d'Uirecht. J'ai parlé à beaucoup de gens, sentinelles, messieurs, jeunes filles, mères, paysans. Et tous ils admirent les Belges, se réjouissent de leurs succès immortels et des défaites allemandes dans l'Alsace, en Luxembourg, en Belgique. Il y a B jours, nous craignions encore l'Angleterre; ce sont les Allemands que nous craignons et détestons depuis leur ultimatum importun. Et soyez-en sûrs, notre armée, toute flegmatique (lu elle est, il ne faut qu'un mot de notre Reine : » En avant 1 nos enfants I » et un enthousiasme Inconnu remplira notre pays de brume. Elle n'aura pas à leur indiquer, à nos soldats, dan-s quelle direction elle veut qu'ils se dirigent. Les « moffen » ( = Ies sales Prussiens) voilà l'ennemi vivement haï et méprisé Voilà une heure que la ville retentissait d'une clameur imposante. Elle ne pouvait finir Une foule s'était accumulée près du chemin de fer dù il passe à travers la ville. Un train était .a, prêt à partir pour le Brabant, un train presque sans fin : soldats, chevaux, canorîs, une petite armée complète. Et qu'est-ce qu'on criait? t Bon courage, en avant, mort aux « moffen. -^épargnez pas vos armes. En avant pour la * .9^?? &mi, dans ce temps plein de

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