Le soir

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s.n. 1914, 10 August. Le soir. Seen on 29 March 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/dz02z13h7p/
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, ee^5ohhembnïs £ LE SOIR est distribue dans toute l'agglo* \ mération bruxelloise (rez-de-chaussée) contre fr. 0.30 par mois. ' Abonnement d'étage : fr. 0.60 par mois POUR TOUTE LA BELGIQUE : 8 mois, fr. 2.25 ; 6 mois, fr. 4.25; 1 an, 8 fr, On s'abonne à tous les bureaux de poste et fjjc facteurs en tournée GRAND-DUCHÉ : 3 mois, fr 4.50 ; 0 mois, fr. 8.50 ; 1 an, 16 fr.j HOLLANDE ; 3 mois, fr. 3.00; 6 mois, fr. 11.50; 1 an, 22 fr. UNION POSTALE : 3 mois, fr. 7.50; 6 mois. fr. 14.50; 1 an, 28 fr, TIRAGE: 180,000EXEMPLAIRES LE SOIR Chaque jour de 8 à 16 pages BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 23-25, BRUXELLES Deux éditious : ÂB à 3 h. et B à 6 h. INSERTIONS AGENCE ROSSEL, 29, plaoe d• Louvain (Treurenberg) 8uooursalo : 68, ■arohé-aux-Herbss Petites annonces (1 à 3 lignes). . , .fr. t.00 La petite ligne 0.40 Faits divers(lrapartie), la ligne. • • «y$».0d (2*" partie), 4.00; (3»* partie) ,t • • 3.00 Sport et Réparations judiciaires. . | • '3.00 Nécrologies, la ligne t' * SLCO Réclames après les Nécrologies .... 1.50 ) , ( Annonces : A 591 TÉLÉPHONES { Administration : A 4738 [ Rédaction : A196 et A 3549 Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis, les annonces sont reçues exclusivement à la Soolété Européenne do Publlolté, 10, rue de la Victoire, Paris, et 1, Snow Hill, Londres, E.C. > • v- Nos alliés français entrent victorieusement en Alsace! Les Idées-Forces L'Allemagne n'a qu'un idéal : la force. Elle a mis tout son espoir dans le nombre des fusils et des canons. L'Allemagne a oublié, dans son brutal fcalcul, les idées-forces, dont la puissance 'est incalculable. C'est l'idée-force de la défense du sol natal traîtreusement envahi qui a mis l'héroïsme dans le cœur du soldat belge et brisé la marche de l'Allemand. C'est l'idée-force de venger la sanglante mutilation de la patrie qui a porté d'un bond les soldats français jusqu'à Mulhouse 1 C'est l'idée-force de la civilisation qui a mis l'Angleterre en marche. Et la force brutale des bataillons, des fusils et des canons sera balayée par l'idée-force de la liberté, du progrès et de la fraternité. De la fraternité, car de la victoire finale et certaine dès aujourd'hui des alliés sortira une paix durable, qui permettra à tous les peuples laborieux et pacifiques de réparer les pertes et de guérir les maux faits par le militarisme allemand. La force vaut surtout par l'idée que l'on met en elle. LA SITUATION MILITAIRE Voici le communiqué officiel du grand quartier-général de l'armée, donne samedi soir : L'offensive allemande, qui a été brisée par l'héroïque résistance de la garnison de Liège, paraît décidément entièrement arrêtée depuis trois jours. Autour de Liège aucune escarmouche nouvelle : l'ennemi répare ses forces et reste immobile en dehors de la portée de nos forts. La marche des forces ennemies amorcée ces jours derniers vers la haute Ourthe a été, elle aussi, complètement suspendue. L'attitude expectante des Allemands dénote d'ailleurs une préparation incomplète et une concentration encore inachevée.Cette situation e;.t de natute à nous donner toute assurance quant au châtiment que la suite des opérations réserve à nos envahisseurs. Les armées françaises occupent depuis hier une grande partie de notre territoire, qui est d'ores et déjà soustrait à l'invasion.L'offensive allemande est donc arrêtée momentanément 3ur tout le front. ; Ce front s'étend de Liège à !a frontière franco-allemande. A Liège, arrêt complet de trois corps contre la position fortifiée. Au sud de Liège, arrêt de la marche de (rois ou quatre corps au molnsvers laHaute-Ourthe et la Meuse. Pourquoi? J. Pour deux raisons essentielles : 1° La résistance héroïque de Liège qui tient plus que jamais la plupart des routes de la province et de la voie de la Meuse ; 2° Le manque de préparation des Allemands et leur concentration inachevée. Ce manque de préparation se marque dans l'insuffisance de ravitaillement en munitions et en vivres. Quant à la concentration allemande, voici la situation : ; La mobilisation et la concentration de l'armée allemande demande pour être complète dix à douze Jours. Or, l'ordre de mobilisation est du 1er août. Nous sommes seulement au huitième jour. Comment les Allemands sont-ils sur notre territoire? C'est que dès la menace de guerre ils ont transporté secrètement vers leurs deux frontières leurs corps d'armïe du pied de paix. On estime que sur 27 corps, ils en ont placé elx à la frontière russe et le reste sur le front Belgique-France. < Ces corps ont reçu quelques réservistes. i Leur effectif est d'ailleurs, dès le temps de paix, voisin du pied de guerre. Les Aile-; mands ont ainsi eu dès le deuxième jour de I la mobilisation environ un million d'hommes disponibles qu'ils ont lancés en hâte en avant pour effectuer la fameuse offensive foudroyante qui est la condition de leur salut dans les circonstances où la guerre a été engagée par oux. Mais le charroi de ces corps d'armée n'a pas été entièrement constitué, les ravitaillements sont faibles. C'est le manque de préparation.Quant à la concentration, elle doit comprendre non seulement l'armée de première ligne, composée de3 corps actifs, mais aussi les corps de réserve, soit un second million d'homme3 qui s'ajoute au premier. Les Allemands comptaient évidemment s'avancer très loin chez nous avec leurs troupes de première ligne et vivre sur notre pays pendant quelques jours. Or, ils ont été arrêtés par Liège dès le premier jour. De plus, le pays occupé par eux a été vidé de ses approvisionnements. Enfin, la résistance de Liège les a mis devant l'armée belge entièrement prête et concentrée et devant l'armée française qui opère, sa jonction avec l'armée belge, les deux armées dessinant ainsi un immense demi-cercle au-devant d'eux. _ On peut dire que le premier mouvement offensif allemand a échoué. Seule leur offensive est encore possible I contre l'armée belge s'ils peuvent réunir immédiatement des forces supérieures. Mais contre l'armée française ils doivent attendre leurs corps de réserve, leurs forces complètes. ,, , . La brillante victoire remportée hier par les Français prenant Mulhouse, montre que leurs troupes portées en masse, croyons-nous, vers la Belgique, doivent être renforcées sur tout leur front. Au cas où l'arrêt actuellement constaté se prolongerait, il faudrait en conclure que la >WtVVWVW,WAV,MVvV»VAWAW»W!W.,MW(V<W»V/MWWvV(W seconde phase de la campagne commencera dans quelques jours quand les Allemands seront en mesure de faire donner toutes leurs forces. La situation est bonne pour nous et nos alliés. Elle est même très bonne. Cependant il faut se garder de considérer que le succès est absolument assuré. Nous aurons certainement un gros effort à faire. Le débarquement des troupes anglaises Voici une autre bonne nouvelle : Le débarquement des troupes anglaises est commencé, annonçait vendredi soir un communiqué officiel français. Les unités débarquées ont été saluées par les acclamations des populations. Le débarquement s'est opéré vite et en très bon ordre, sous la direction de missions d'officiers français parlant couramment l'anglais. Les hommes ont pris très rapidement leurs cantonnements. Les propos qu'ils tiennent montrent que l'exaspération du peuple anglais contre l'Allemagne est à son comble. Les soldats anglais sont joyeux dî îe-nir combattre sur le continent à côté do leurs camarades français et belges. Les accords des états-majors ont assuré une exécution impeccable du programme de débarquement. Les Anglais ont donc débarqué en France, les ports français étant plus sûrs pour eux que les ports belges. Les trois armées alliées sont donc en contact. C'est a<vec une profonde satisfaction que l'opinion publique accueillera ce fait capital.Gomment les troupes françaises pénétrèrent m Belgique Cette fois, on peut en parler, mais encore avec une certaine circonspection. La liaison des troupes françaises et belges s'est opérée sur notre territoire. L'entrée de nos alliés en Belgique 6'est faite dans des conditions de se« cret vraiment admirables. Pendant près de trois jours, un de nos envoyés spéciaux a, comme on a pu le lire, sillonné la province de Hai-naut dans l'espoir de voir passer les beaux soldats de la république amie. La surveillance la plus rigoureuse était exercée le long de certaines lignes secondaires qui. tout à coup, et pour cause, venaient de prendre une singulière importance. Dans certaines villes, les autorités civiles Gt militaires avaient prie teurs dispositions pour loger éventuellement ici 15,000 hommes, là 30,000 . On attendait d'un moment à l'autre les Français; l'enthousiasme était dans tous les yeux. Toute la ville était pavoisée aux couleurs françaises et belges. De braves petits bourgeois, qui fréquentent assidûment le théâtre de la ville, se rappelaient la Fille du Tambour-Major, sifflotaient l'air fameux: Petit Français, Qentil Français, puis disaient en riant : « Vous verrez, ce sera autre chose que l'entrée des Français à Milan... » Mais les Français ne passèrent point par là : ils avaient à emprunter des voies plus secrètes. Nous les verrons à leur retour, marchant aux sons de la Marche de Sambre-et-Meuse, avec, à leur tête, des tambours-majors dignes de Monthabor... Â Liège On aurait découvert un grand nombre de fusils allemands. Le bruit court qu'on a trouvé à Liège, notamment rue Sainte-Marguerite et impasse Jonkeu, plusieurs milliers de fusils, des mitrailleuses, des harnachements, etc. Ces ermes étaient destinées évidemment à ravitailler les Allemands à leur passage à Liège, — passage qu'ils croyaient si facile, — et à armer éventuellement un parti d'Alleman<Js qui auraient réussi à se faufiler dans la ville sans armes. A HUY En prévision de l'approche des Allemands on prend des mesures Les ponts de Huy sont gardés militairement. Le bourgmestre a pris divers arrêtés qui on* jeté l'émoi parmi la population. La circulation , après 11 heures du soir est interdite. Le stationnement sur la voie publique, même d'une seule personne, est interdit pendant le jour et La nuit. Toute femme circulant seule doit môme donner un motif de sortie. Le stationnement sur les terrains et les trottoirs est interdit. La plupart des usines sont fermées jusqu'à nouvel ordre. La population est d'autant plus consternée ; que les journaux n'arrivent qu'en partie encore le matin. Depuis samedi, les moulins qui profitaient des circonstances pour vendre, à des prix d'af-fameurs, ont été réquisitionnés. A Verviers Dès à présent, tout est germanisé à Verviers. Un bourgmestre allemand préside aux destinées de la ville, tandis que M. Mullendorff, bourgmestre belge et député, goûte, derrière les baïonnettes tudesques, les douceurs de la captivité. M. Mullendorff, en effet, est prisonnier des Allemands. Ils l'ont enfermé dans les locaux de l'Athénée, rue du Gymnase, et le doyen de , la Chambre est gardé militairement, baïonnette au canon. Les habitants, eux, ne sont pas molestés pour autant qu'ils se soumettent à toutes les réquisitions de la soldatesque. Ceux qui résistent sont immédiatement appréhendés.En Hesbaye Oh a appris qu'outre les trois corps engagés contre Liège (7e, 9° et 10°), il y avait une brigade du 11® corps. Ce 11" corps aurait passé la Meuse samedi, à LixJie, au nord de Visé, pour investir les forts de Liège de la rive gauche. De la cavalerie (uhlans et dragons) le précédait, et s'est répandue en Hesbaye. On dit même que quelques dragons ont été vus eijtro Louvain et Bruxelles», - LA SITUATION A MIDI Les forts de Liège tiennent toujours. - Le bombardement devient très intermittent. - Les Allemands manquent de projectiles. - Le Roi . passe les vaillantes brigades de Liège en revue. - Notre brigade de cavalerie balaye les envahisseurs. - Le kaiser exige la, reddition de Liège et enverrait des parlementaires à Bruxelles! Nous avons recueilli, ce midi, à source officielle, les bonnes nouvelles que voici : veues que voici : Des Prussiens ayant réussi à pénétrer par petits paquets, dans les intervalles dos forîs, la Cité Ardenîe est investie, mais i! n'apparaît pas tîu'i! y ait dans la vilie une occupa- i tion militaire sérieuse. i Ce fait est d'ailleurs sans la moindre Importance au point de vue stratégique — il i est dans l'ordre normal des choses. Nos forts tiennent toujours, et les moyens d'action contre eux paraissent être peu Importants ; le bombardement, depuis hier, s'est fait très Intermittent, et semble établir à l'évidence que l'ennemi manque de projectiles.Notre armée de campagne est dans une situation excellente. Le Roi a passé ce matin, au milieu d'un enthousiasme indescriptible, la revue des brigades qui se sont si admirablement comportées devant Liège. La grande partie du territoire envahi est, dès à présent, purgée de la présence des ennemis. Notre division de cavalerie et la marche en avant des Français continuera aujourd'hui le'balayage. , ia nouvelle de la victoire française a été ofSsieîisment confirmée au ministre de ia guerre. Les français ont constaté chez l'ennemi les mêmes défaillances que chez les combattants des 7mo, 9™ et 10™" corps en Belgique. Les -Prussieno sont épuisés, affolés! c'est ainsi qu'une brigade allemande s'est enfuie, éperdue, devant une brigade française. 13 Kaiser ,qui est sans doute mal renseigné sur l'éta td'âme des Belges, a envoyé au .Roi un télégramme... sommant la Belgique ,de rendre les forts de Liège ! Il demanderait la réception de parlementaires... fiifilfflîiiïlii OCCUPATION D8 30,000 ALLEMANDS et 15,000 FRANÇAIS HORS DE COMBAT Une dépêche de Paris s'exprime ainsi : £ « Les troupes françaises ont franchi ia Irantière d'Alsace. Elles ont livré, à Altkirch, un combat très violent. j. » Les troupes françaises se sont emparées d'Altkirch et ont poursuivi les troupes allemandes en retraite. Elles continuent fer mouvement dans la direction de malhuuse. ■ * » Ce succès des troupes françaises est extrêmement brillant. » Les Alsaciens-Lorrains, joyeux de voir arriver les troupes françaises, ont arraché les poteaux-frontière. » Une dépêche suivantè annonce INOCCUPATION DE MULHOUSE PAR LES TROUPES FRANÇAISES. 30,000 Allemands ont été mis h<rs de combat. Les pertes françaises s'élèveraient à 15,000 hommes. Les Français sont donc rentrés à Mulhouse après quarante-quatre ans. Confirmation officielle. - Détails sur la bataille d'Altkirch. - La décote allemande. - L'Alsace accueille les Français avec enfhous&sme. Paris, 9 août. (Communiqué du ministère de la guerre du 8 août) : C'est vendredi, à la tombée de la nuit, qui la brigade française d'avant-garde est arrivée devant Altkirch. La ville était défendue par de très forts ouvrages de campagne, occupés bar une brigade allemande. Les Français ont <bn-né l'assaut avec un élan magnigque. Dans me charge furieuse, un régiment d'infanterie enleva les retranchements allemands, après un combat très vif en avant des lignes. Les Fnn-çais ont mis les Allemands en fuite à la babn-nette, et il en est ainsi depuis le début d* la campagne. Les Allemands se sont retirés dms un grand désordre, abandonnant les ouvrées de seconde ligne qui pouvaient cependant encore tenir, et ont évacué la ville. Un régiment de dragons s'est lancé à la pair-suite des Allemands dans la direction de Val-heim, Tagensheim, Wilfurth, les poussant rès vivement et leur infligeant des pertes sérieues. Le colonel et sept officiers du régiment fonçais ont été blessés. La nuit permit aux 41e-mands de se dérober. Les Français entrèent alors dans Altkirch, vieille cité alsacienne, iui leur fit un accueil enthousiaste. Un immeise cri de joie retentit. Vieillards, femmes et enfants embrassaient les soldats. Les poteaujde la frontière sont portés en triomphe. L'émqion es', indescriptible. A l'aube, la brigade d'avant-garde se rmit en marche sans rencontrer les Allemands.Tans l'après-midi, nos éclaireurs abordèrent lesou-vrages de campagne, nombreux et infporfats, qui protégeaient la ville, et ils constatèent qu'ils avaient été abandonnés. A 5 heures, nos colonhes débouchent deànt Mulhouse, en longeant le chemin de fer. A Brunstadt, les Alsaciens sortis de la ille saluent d'acclamations frénétiques le draèau ! français. Un immense cortège s'organise elac-clame les soldats. En moins d'une heure, Iul-house est occupée. La cavalerie française, traversant la ville au galop, a poursuivi l'arrire-garde allemande. Les avant-postes françaij se sont installés au nord de Mulhouse. Il serait prématuré d'indiquer les conséqien-ces de ce premier succès, mais la conClusioi en est que la brigade française, attaquant labri-gade allemande retranchée, la mit en dératé. Le mot déroute est le seul qui convienne , Les pertes françaises ne sont pas excessves, comparées aux résultats. L'élan français fut prodigieux. L'occupation de Mulhouse, grand centre industriel et intellectuel de l'Alsace, aura dans toute l'Europe un immense retentissement. Altkirch est à 17 kilomètres, et Mulhouse à 18 kilomètres de la frontière. Les Français se sont donc avancés dans l'Alsace d'une quarantaine de kilomètres. Bruxelles, 9 août. La légation de France confirme les dépêches Havas sur la prise d'Alkirch et de Mulhouse par les Français. Les Allemands se sont retirés dans la direction de Neubrisach. Toute l'Alsace est soulevée contre eux. Cela va aggraver la situation. Proclamation du général Joffre Le général Joffre a adressé à l'Alsace une proclamation qui fut aussitôt affichée et lue avec passion par les Alsaciens. Cette proclamation dit. « Enfants de l'Alsace, après 44 années de douloureuse attente, les soldats français fou- j lent à nouveau le sol de votre noble pays. Ce sont les premiers ouvriers de la grande œuvre de revanche.Pour eux, quelle émotion et quelle fierté. Pour parfaire cette œuvre, ils ont fait le sacrifice de leur vie. La Nation française, unanimement, les pousse, et dans les plis de leurs drapeaux sont inscrits les mots magiques: Droit et Liberté ! Vive l'Alsace! Vive la FranceI» Félicitations du ministre de la guerre Le ministre de la guerre a adressé au général en chef le télégramme suivant : <t L'entrée des troupes françaises à Mulhouse, aux acclamations des Alsaciens, fait tressaillir d'enthousiasme toute la France. J'ai la ferme conviction qu* 7a suite de la campagne nous apportera des succès dont la portée militaire dépassera celui d'aujourd'hui. Mais ce début de campagne de guerre énergique, la brillante ogensive que vous avez prise en Alsace, nous met dans une situation morale qui nous apporte un précieux réconfort. Je suis profondément , heureux, au nom du gouvernement, de vous exprimer toute sa gratitude. (Signé) MESSIMY. » L'occupation de Mulhouse a eu lieu aujourd'hui. Le bruit que des mineâ avaient décimé, nos troupes est totalement faux. L'ennemi, bien que retranché, souffrit beaucoup plus que les Français. IfOMSE ; Mulhouse, la ville alsacienne pe viennent de reconquérir les troupes françaises, avait été cédée à l'Allemagne en 1872. Ancien chef-lieu d'arrondissemeht e du département français du Haut-Hih, c'est une cité avant tout industrielle et s dont l'importance commerciale la riet au premier rang des villes d'Alsace. Les 6 cités ouvrières y forment de véritaïés ruches bourdonnantes d'activité. J Lorsque le traité de Francfort <jj 10 mai 1871 annexa l'Alsace à l'Allemagne, la plupart des habitants de MulhouÊ optèrent pour la nationalité française. Et r l'on peut dire que la population dd Mulhouse, qui est aujourd'hui de 105,448 ha- é bifants, n'a cessé depuis l'annexionlde conserver « un cœur français ». s Il n'est pas douteux que l'entré!; des troiipes françaises à Mulhouse aura sou- r levé dans la Yille un enthousiasme..frpnéti|ue, j A ARLON Les premières estafettes Allemandes ont fait leur apparition à Arlon, vendredi, vers i heu-res de l'après-midi. Une douzaine de dragons sont arrivés par la rue de Luxembourg. Tandis que deux drar gons se plaçaient au travers de la rue, en face des maisons de Coninck et Monin, un officier s'avança jusque près des bureaux de Y Avenir, s'approcha des fenêtres où nos dépêches étaient affichées, les lut consciencieusement; i puis, ayant dit aimablement : « Tiens, c'est i du neuf », salua poliment, donna un coup de sifflet, et ces Messieurs s'en retournèrent comme ils étaient venus. Un autre groupe venu d'Eischen. s'avança par la route et la rue de Mersch, jusqu'à la Grand'Rue, puis fit demi-tour. Comme dans la rue de Luxembourg une foule nombreuse assistait, digne et calme, à leurs évolutions. Malheureusement, un tragique incident se produisit route de Mersch. Les dragons passaient devant le Café Turc lorsqu'un coup de feu partit de l'immeuble ou du trottoir, dans leur direction. Les Allemands firent brusquement front à l'immeuble, déchargèrent leurs mousquetons, tandis qu'un dragon se précipitait lame en avant. Il atteignit à la poitrine une femme qui se trouvait à la fenêtre ; peu après, cette femme expirait. Les soldats s'éloignèrent.Dès que la nouvelle se répandit, on fut unanime en ville pour protester contre l'acte de malveillance commis à l'égard des soldats allemands. Tandis que l'on arrêtait le patron et tout le personnel du Café Turc, MM. le procureur du Roi, l'échevin Reuter et le commissaire Wildchitz partaient en auto à Eischen, précédés d'un drapeau blanc, pour aller présenter à l'officier commandant le détachement les regrets des autorités arlonaises et lui donner l'assurance que l'auteur de cette stupide agression serait poursuivi. L'officfer allemand agréa cette démarche, et déclara qu'il en rendrait compte à ses chefs'. ; Engagements de cavalerie au mû de la Meuse De très vifs engagements de cavalerie au sud de la Meuse témoignent de l'ascendant pris, dès maintenant par la cavalerie française sur la cavalerie' allemande. Une patrouille allemande composée d'un officier et de vingt-deux uhlans rencontre une pa- ': trouille française composée d'un officier et de sept chasseurs à cheval. Les Allemands hésitent à attaquer. L'officier français s'élance, tue l'officier allemand, et les vingt-deux uhlans . s'enfuient abandonnant le corps de leur chef. De nombreux faits semblables se produisent et constituent un symptôme intéressant de l'avantage que donnent aux Français leur entrain et leur décision. Capture d'une patrouille de uhlans dans la province de Namur Beauraing, 8 août. Dix uhlans du 13® régiment de Hanovre ont -àrDti&jp' Uiù> dix gendarmes belges, qui sont venus à bicyclette les surprendre dans une auberge, où ils s'étaient fait servir à dîner. Deux d'entre eux, dont un sous-officier, furent blessés. Les dix prisonniers furent conduits À Givet, où on leur fit subir un interrogatoire. Indépendamment de leurs armes, ils étaient porteurs de fortes pinces pour couper les fils télégraphiques. Les patrouilles de uhlans dans le Llmbourg A Hasselt, jeudi, dix-sept uhlans s'avançaient dans les rues, quand ils rencontrèrent une demi-douzaine de gendarmes belges commandés par le lieutenant Martin, de la brigade de Tongres, qui s'est repliée sur Hasselt. Le lieutenant Martin n'hésita pas à commander aux ennemis de déposer les armes. Les Al-lemands n'ayant pas obtempéré, le lieutenant Martin fit tirer sur eux. Deux soldats allemands et deux chevaux sont restés morts sur place, ainsi que trois blessés Deiix hommes désarçonnés, qui se sauvaient à pied, ont été rejoints par un détachement de quatre gendarmes, commandés par le capitaine commandant Audin, de Hasselt, et ramenés en ville. On mande de Tongres qu'on a vu passer, mercredi et jeudi soir, deux patrouilles de uhlans éclaireurs se dirigeant l'une sur Widoie, 1 autre vers les forts de Liers. On annonce que ae petites patrouilles circulaient à Glons, Eben Nederheim, Lowaige. Un général allemand tué près d'Arlon Dans la région arlonaise a eu lieu, jeudi, un engagement entre des pointes d'avant-garde française et allemande. Un général et son aide de camp-, qui suivaient en auto leurs cavaliers, ont été tués. L'auto aurait pris feu et les deux officiers ennemis auraient été carbonisés. Quatre soldats belges s'évadent Quatre soldats qui avaient été faits prisonniers à Sart-Tilman, près de Liège, par des Allemands, sont parvenus à s'échapper et sont arrivés, samedi après-midi, au ministère de la guerre. Les soldats allemands avaient posté les quatre prisonniers dans un petit bois, mais comme on tirait sur eux, ils ne se sont plus occupés de ceux qu'ils avaient capturés. Grâco aux taillis, les soldats belges purent s'échapper sans être vus, mais ils tirèrent en fuyant, des coups de feu, et ils croient avoir tué un général allemand. Une prouesse Il n'est bruit à l'état-major que d'une mission des plus périlleuses, accomplie par 1» comte .ïean van der Burch et le chevalier Géo H. de Spirlet.. Ceux-ci ont fait, à travers champs, un raid audacieux en automobile qui leur a permis de fournir des renseignements d'importance capitale. Les deux héros, arrivés heureusement sains et sauts, ont été accueillis avec la plus vive satisfaction : le Roi a tenu à les féliciter lui-même. Un brave lancier Le cavalier Collot, du 1er lanciers, avait, raconte Y Ami de l'Ordre, été fait prisonnier dans la région d'Andenne et avait été conduit derrière les lignes allemandes. 1 Après l'avoir désarmé, on l'y avait chargé de la garde des chevaux avec menace de tirer ; sur lui s'il tentait de s'enfuir. ( Le brave garÇon laissa dire, puis, profitant d'un instant favorable, sauta sur un des chevaux allemands qu'il gardait, et, sans selle, partit au galop. , ^ Il essuya des coups de feu qui ne l'atteignirent heureusement pas. Toujours galopant, il disparut. Son cheval, , épuisé, tomba sous lui, mort. Collot continua < sa route à pied et, à travers bois, arriva à Na- < mur dans la soirée. ( Il a regagné aussitôt son régiment dans les actueHeiagnt. . A WÂRSAGE (près de Visé) Habitants fusillés. - Le sort de M. Fléchet. Le Nieuwe Rotterdamsche Çourant nous apporte une interview émouvante de M. Ferdi- ! nand Fléchet, bourgmestre de Warsage, qui i s'est réfugié à Maestrichit, à l'Hôtel du Lévrier. Quand les troupes allemandes furent annon- J cées, le bourgmestre de Warsage fit placarder une ploclamation recommandant aux habitants j de garder une stricte neutralité. Mardi, les avant-postes arrivèrent. Les offl- { ciers se présentèrent chez le bourgmestre et quatre d'entre eux restèrent loger chez lui. On parla naturellement de la guerre et les officiers y s'enquirent da la force de l'armée belge de la f Meuse. M. Fléahet répondit qu'il ne la connais- i sait pas, mais que s'il le savait il ne le dirait pas. ' Un des officiers lui frappa sur l'épaule en sou- ' riant. Le lendemain arrivèrent de nouveau deux / officiers allemands et le bourgmestre fit pu- f blLer une deuxième proclamation, invitant au i calme. Des troupes nombreuses passèrent par > le village sans incident. Mais jeudi — le bourg- / mestre était allé se reposer un instant — iL entendit tout à coup un crépitement de balles*;:,' Le bourgmestre se leva et courut au dehors. ''" Les Allemands exigèrent que toute la popuia-tion fût rassemblée. Le bourgmestre supplia les habitants d'obéir et, quand les habitants se / furent réunis autour de leu/r bourgmestre, les Allemands désignèrent quatorze habitants ; qu'ils accusèrent d'avoir tiré sur les troupes. \ Ils furent emmenés. On menaça le bourgmestre ' de le fusiller,- si un seul coup était encore tiré, j M. Fléchet, dans une interview, déclare qu'il i est fort improbable que les habitants aient tiré.- / Les quatorze habitants furent menés au camp \ et cinq d'entre eux furent immédiatement fu- > sillés en présence de leur bourgmestre. Un \ ecclésiastique de la région s'interposa pour un , habitant de Warsage, qui était aliéné. Ce fut •- en vain. On le fusilla également. Bien qu'il fût 1 interdit, aux prisonniers de parler, M. Fléchet ; s'adressa à un officier pour plaider son inno- , cence et justement deux officiers automobi- ! listes qui avaient reçu l'hospitalité chez lui' l passèrent. Us lui dirent qu'il ne serait proba- \ blement pas fusillé, mais considéré comme -• prisonnier de guerre. Le lendemain matin, à 4 heures, il fut libéré ! et avec lui, un vieux charpentier. Deux autres t • habitants venaient d'être pendus et il est pro- ) bable que les autres ont été fusillés. M. Fléchet 7 atteignit la commune hollandaise d'Eysden, où J il fut recueilli par deux journalistes hollan- ' •dais, qui le conduisirent en voiture à Maastricht. i Ce que disent des officiers allemands. - La tragédie de Ber-neau près de Visé : 1,500 habitants ont été tués. Le correspondant du Telegraaf d'Amster- • dom^cr'tjà. .«on tournai Maastricht, 7 août, midi. Je suis allé, par un chemin irrégulier, jusqu'au milieu des troupes allemandes de réserve. Pour autant que je puis en juger, tout est préparé pour la marclie en avant. Les hommes sont assez nerveux et visiblement on les tient dans l'ignoranoe de ce qui se passe sur le front belge. Un maréchal des logis m'a demandé «s'il était encore loin de Paris ». Je n'ai pas osé lui répondre, parce qu'au même moment quelques officiels s'approchaient. Ils me demandèrent, quand ils surent que j'étais Néerlandais, si l'on se plaignait en Hollande des opérations militaires allemandes à la frontière, et ils eurent 1 air enchanté quand Je leur répondis négative ment. Ils eixprinièrent leur regret de devoir combattre les Belges héroï<jues et de ce que le peuple tout entier, s'étant dressé contre les troupes régulières, de courageux soldats avaient dû agir contre les femmes et enfants. Mais, ajouta un oberleutnant, la Belgique est punie pour nous avoir refusé notre travail contre les Français m x (drekkige Fran- zosen). Soudain, un autre me demanda quel était l'état des esprits en Hollande, et je lui répondis sèohement que nous aussi étions une petite nation, disposée à vendre chèrement sa nationalité et son indépendance contre n'importe qui. Les officiers froncèrent les sourcils secouèrent la tête et dirent en soupirant : « Nous ne nous occupons pas de politique; nous obéissons à l'ordre de l'Empereur, mais nous croyons que trop d'Allemands sont déjà tombés sur cette terre, et qu'à la fin de la guerre le gouvernement se déclarerait satisfait de l'évacuation de ce territoire. » Dans la suite de cette conversation, les officiers déclarèrent que la presse ennemie parlerait certes des atrocités commises par les « barbares de l'empereur Guillaume ». Oui, dit le plus âgé d'entre eux, il y a de prétendus non combattants exécutés et fusillés ; des 1.800 habitants de Berneau, il ne reste plus que 300 personnes, mais ils l'ont voulu, et nous devions le faire si nous ne voulions pas être atteints par derrière ou traîtreusement assassinés. Je tentai d'aller plus loin, mais cela me fut refusé, d'une façon très polie du reste, en considération du danger que je courais, que les sentinelles ne pouvaient pas voir si j'étais ami, ennemi ou neutre. Les officiers .me tendirent poliment la main en disant : « Dites à vos amis, vos compatriotes, que l'épée allemande est tirée du fourreau et que nos troupes ne veulent rien connaître d'un retour, quand bien même toute l'Europe se coaliserait contre nous. » Création d'une police bourgeoise M. Max vient, d'adresser h des personnes connues la circulaire suivante: J'ai l'honneur de vous taire connaître qu'avec ia,vvrooatwn du commandant militaire de la' ?JHÏ'l7],ce, r<£ ,dfcidé' vour la Période durant laquelle la Belgique demeurera en état de guerre, la création à Bruxelles d'une volice bourgeoise formée de tous les citoyens ayant servt dans la garde civique et n'ayant pas 'dévatsi l dpe de cinquante ans. Vous êtes appelé à faire partie de ce corps dont la mission sera de garantir l'ordre et la sécurité dans la capitale, de concert avec les autres forces mises à la disposition des autorités.Les prestations exigées ne seront que d'environ quatre heures par jour, sauf dans le cas de circonstances extraordinaires. Je vous prie de bien vouloir vous présenter à l'Hôtel de Ville (salle Gothique), le à ... heures très précises de relevée, pour "{/"recevoir les instructions nécessaires. Si vous aviez une cause d'exemption à faire valoir, il conviendrait de m'en informer d'urgence, par lettre adressée, avec pièces justificatives, â l'Hôtel de Ville, sous pli portant en caractères très apparents la mention: Police bourgeoise. le bourgmestre, Adolphe MAX.' r * * > N ' 28= ANNÉE .. . __ _ LUNPriO ~AÔUT "Î9Ï4.~fiDÏTî"Ôw' _ , . 222 7

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