Le soir

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s.n. 1914, 14 August. Le soir. Seen on 20 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/mg7fq9r133/
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LE SOIR Chaque jour de 8 à 16 pages BUREAUX : PLACE DE LOUVÂIN, 23-25, BRUXELLES Deux éditions ; ÂB à 3 L et B à 6 h. ABONNEMENTS LE SOIR distribué dans touto raggfo-mérsiton oruxolloiso (rez-oe-chsuasdo) oontrs (r. 0.30 par mois. Abonnement d'état t ft. 0.60 par note FOiti TOUTE LA BELBIQUE t 3 mois, fr. 2.20 ; 8 mois, fr, 4.25 , 1 aa, 8 fr« Qm ïmhonjH à tous tes bureaux eût p&xtv §t *'4* facteur* tn tourné* QRAND-DUCHE : 3 aote, fr. 4.50 ; 6 mois, fr. 6.50 ; 1 «a, 16 fr, HOLLANDE * 3 «Ois, fr- aoo , 6 mois, fr. 11.50; 1 ta, 22 fr. 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A partir de 6 heures demandez notre édition B. *»**«*********-** - A Afr *.4A*ji^AAf,ÀAAAAAAA4À4AAA ÀiAAâAAAAAAAAàÀAAAAAÀAAAAÀAÀAAA^A AAâAAÀ4AA4ÀAAâAAÀÀÀÀAAAAAAAtAAAAAA aujourd'hui 9 ponfimoç le "SOIR" se vend L bulillIElud Du roi George au roi Albert Le roi d'Angleterre a envoyé hier oe télé-ramme à notre souverain : Je vous félicite cordialement de la façon plandlde dont votre armés défend son pays t spécialement de la bravoure déployée au oui* des attaques répétées oontre Liège, fous avez le droit d'être fier de vos braves okfats. Le roi Albert a répondu : Js suis profondément touché de vos oha-tureuses félicitations; Je vous en remercie la tout cœur et vous exprime la slncire gra-ttuds de l'armée belge et de la nation. LA SITUATION MILITAIRE (De notre envoyé spécial.) Le combat de Haelen Tirlemont, 13 aoôt: Le premier combat en rase campagne de notre armée contre les troupes allemandes a eu lieu hier, mercredi, et continue, peut-être, ce jeudi matin. Nous avons dit, hier, que la cavalerie allemande, placée en Hesbaye à la recherche de nos divisions d'armée, avait, après son offensive de lundi, reculé sur tout le front Tirlemont-Hannut. Cette cavalerie se compose de deux divisions, comptant chacune cinq mille cavaliers environ. L'une opère au sud; l'autre, au nord de la Hesbaye. C'est la division du nord qui a été engagée hier contre nous. Elle était appuyée par son artillerie à cheval, par de nombreuses mitrailleuses et par au moins un régiment d'infanterie. L'effectif des troupes allemandes était de huit mille hommes au moins. Les Belges ont opposé une division de cavalerie et une brigade mixte avec de nombreuses mitrailleuses pour répondre à celles des Allemands. Leur effectif, environ sept mille hommes, était inférieur à celui des Allemands. Le but des Allemands Exposons, d'abord, le but probable des Allemands dans leur attaque d'hier. Ayant, la veille, exploré les régions qui avoisinent immédiatement la route de Saint-Trond à Tirlemont, ils voulaient se lancer au nord de cette route, à l'effet de rechercher si nous avions des troupes dans la région, et pousser, éventuellement, le plus loin possible au cœur du pays pour y remplir leurs exploits d'incendie et de tuerie. C'est pourquoi, mercredi, de grand matin, ils se rassemblèrent entre Hasselt et Saint-Trond et partirent dans la direction de Diest, principalement par Ste-Toort et Herck-la-Ville. Leurs pointes, cependant, se portèrent de différents côtés sur un front Saint-Trond-Herck-la-Ville. D'une part, à leur gauche, ils se gardaient sur la route de Saint-Trond à Tirlemont, à la hauteur de Ôrsmael-Gussenhovcn, territoire de leurs atroces exploits de la veille; d'autre part, ils appuyaient leur droite à la route de Hasselt à Diest. Le commandement belge était parfai-ïement averti de ce mouvement par les reconnaissances de cavalerie. Il laissa l'ennemi s'avancer et fit occuper à nos troupes des position» extrêmement favorables.Il faut remarquer que.le pays est coupé par trois affluents ou sous-affluents du Demer : la Herck, la Gèthe et la Valpe, coulant toutes du sud au nord. Pour atteindre Diest. l'ennemi devait traverser te Gèthe, à Haelen. C'est devant cette localité que les Belges prirent leur position principale, la colonne principale des troupes allemandes devant certainement passer par là. D'autre part, les détachements marchant plus au sud ne disposaient guère que d'une route passant la Velpe à Corte-naeken. Celte localité fut également occupée en force par nos troupes. Outre la mise en position de l'artillerie & cheval, nos troupes édifièrent des barricades et creusèrent des retranchements. Mitrailleuses et fusils étaient prêts à recevoir nu hnn moment, l'adversaire, Le combat de mercredi C'est vers 11 heures que l'ennemi parut sur la route de Stevoort à Haelen, et que les premiers coups de feu s'échangèrent ;ntre éclaireurs. Les nôtres laissèrent len-;ement s'avancer l'adversaire. Le feu levint bientôt très violent et l'artillerie, des deux côtés, fit entendre sa grande roix. L'artillerie allemande, plutôt mal servie, faisait peu d'effet. La nôtre, au contraire, fort bien pointée, portait à chaque soup à deux mille mètres et atteignait rudement les cavaliers ennemis. Ceux-ci avançaient quand même sur Haelen et Cortenaeken. Le combat devint bientôt extrêmement violent. A 2 heures de l'après-midi, le feu faisait rage. Les mitrailleuses allemandes crépitaient sans répit, tandis que le bruit plus puissant de nos mausers leur répondait. On en vint aux corps-à-corps. Notre cavalerie chargea la cavalerie allemande. La nature du terrain ne se prêtant pas à des déploiements, on chargeait par petits paquets à travers champs. Le pays est entrecoupé de haies et de monticules. II y eut là des rencontres d'une rare violence où les nôtres firent preuve aussi d'audace et de valeur. Le temps passait, et les Allemands ne progressaient pas. Ils avaient déjà perdu beaucoup de monde, en négligeant de se couvrir suffisamment et en avançant sous le feu. Ils voulaient enlever nos positions à coups d'hommes. Nous manœuvrions, au surplus, contre eux. Mais eux ne paraissaient nullement vouloir changer leur dispositif en le pliant aux circonstances. Ils reprenaient la tactique brutale du nombre, sacrifiant sans hésiter leurs hommes, sans cesse remplacés par d'autres. Ce fut, alors, une attaque terrible. La cavalerie allemande se précipitait contre les barricades, essayant de les enlever de vive force. Les nôtres la décimaient méthodiquement.Ce qui redoublait les difficultés avec lesquelles les Allemands étaient aux prises, c'est qu'ils devaient se présenter à nous dans de véritables défilés constitués par les ponts jetés sur la Gèthe et la Velpe. La plupart de ces ponts avaient été détruits; il n'en restait qu'un ou deux, d'ofi l'obligation où était l'ennemi de se constituer en longue colonne pour passer. Cette attaque des ponts fut aussi sauvage que celle des barricades. On voyait les officiers presser leurs hommes en avant, les jeter à l'assaut sous le feu de nos fusils et de nos mitrailleuses. Les cadavres jonchaient les ponts. Néanmoins, les ennemis se présentaient toujours.A un moment, une véritalbe hécatombe se produisit. Sur la route de Herck à Haelen, une longue colonne de cavalerie se présenta d'enfilade devant nos mitrailleuses. Les Allemands se précipitaient en avant, sans souci de la manœuvre. Ce fut une boucherie. Hommes et chevaux tombèrent comme des mouches, jusqu'à ce qu'on leur donnât, enfin, décimés, l'ordre de se retirer. Les événements de Haelen se répétaient à peu près exactement à Cortenaeken, où les Allemands attaquaient avec la même furie. Une diversion des plus heureuse fut exécutée à un moment contre le flanc ennemi.Le lieutenant Van Dooren occupait au nord du théâtrè du combat la ville de Diest, dont il était commandant de place. L'énergique officier rassembla nos soldats épars, qui s'égaillaient après le coup de feu, et les joignit au corps des sapeurs-pompiers de Diest. A la tête de cette petite force, le lieutenant Van Dooren part pour Zelk, où l'on demande du renfort. Ces braves attaquent une batterie ennemie dont Van Dooren tue le commandant d'un coup de fusil. On les canonne. Us rampent et s'avancent quand même en tirant, et l'es canonniers tombent. La batterie se retire. Non content de cet exploit, le corps de Diest continue la lutte contre les Allemands^ vers Haelen. A 6 heures, la défaite allemande était complète. L'attaque prenait fin, et les débris des unités ennemies fuyaient les rives de la Gèthe et de la Velpe, dans le plus grand désordre. Ce fut une déroute dans le soir tombant. Ce qui restait d'Allemands courait et galopait vers Tongres, LA SITUATION JEUDI MIDI Les Belges ont battu les Allemands à Diest. - Les Allemands ont eu les 3/5 de leur effectif décimé. - Nouvelle rencontre jeudi matin. - Les Allemands sont repoussés et nous leur prenons des mitrailleuses sur autos. Ci le communiqué officiel qui nous a été transmis ce midi : La victoire remportée par nos troupes hier dans la journée a été confirmée officiellement : nous n'avons engagé qu'une division de oavalerie et une brigade mixte. Les pertes de3 Allemands sont très grandes : Ils auraient eu environ les trois cinquièmes de l'effectif engagé hors de combat. De notre côté, au contraire, elles sont relativement faibles : quelques tués à ia division de cavalerie. Oe matin, on a signalé une pointe offensive des troupes battues hier, vraisemblablement dans le but de ramener les blessés, les morts et le matériel abandonnés. Aucune surprise n'est à craindre pour nous : une nouvelle attaque serait repoussée victorieusement, si elle se produit. Ce communiqué officiel venait d'être transmis à la presse, lorsque la nouvelle suivante parvenait au Ministère de la guerre : Ce matin, vers 8 heures, nous avons su un nouveau combat au sud, contre les troupes allemandes signalées hier en marche vers Eghezée. Les ennemis ont été repoussés avec de très fortes pertes. Nous leur avons pris des mitrailleuses sur auto. Il n'y a rien à craindre d'un mouvement de troupes de oavalerie sur Bruxelles par le sud, et hier elles ont été battues au nord. Toutes les routes sont gardées par i'armée et la garde civique. TRAITRISE ET FÉLONIE L'ancien attaché militaire allemand à Bruxelles Le comité constitué au département de la justice en vue de recueillir les preuves des atteintes au Droit des gens dont les Prussiens se rendent coupables en Belgique possède déjà un énorme dossier. Chaque jour, des faits nouveaux viennent établir l'incroyable mépris des Allemands pour les règles les plus strictes du Droit, de la Convention de Genève, de la Conférence de La Haye. La plupart des officiers supérieurs qui figuraient dans les rang3 des 7" et 10" corps allemands sont des officiers ayant séjourné en Belgique, y étant venus récemment en mission ou en ambassade. Ainsi, le général von Emmich, commandant l'armée d'invasion, est celui <jui, l'an dernier, vint à Liège même saluer le roi Albert au nom du Kaiser lors de la joyeuse-entrée dans la cité des princes-évêques. Il parada là dans un banquet officiel, à côté de nos ministres, prodiguant les amabilités de l'Allemagne pour la Belgique. Mais il y a mieux. Il n'y a pas trois semaines, un officier prussien était reçu ici dans les milieux officiels, dans toute la haute société : c'était le major d'état-major de Kliiber, attaché militaire d'Allemagne à Bruxelles. Or l'officier qui, vendredi dernier, arrivait dans Liège en parlementaire :four réclamer de M. Delvaux, gouverneur de la province, la reddition de la vilie et &f,'i forts n'était autre que le major de Klflber, qui, quittant Bruxelles, avait été prendre "_lig dans l'armée d'envahissement de la Belgique I C'était déjà une chose inouïe et sans précédent dans l'histoire des guerres et de la diplomatie. Il y eut plus fort encore ! Mis en présence de M. Delvaux, le major de Klûber exposa les prétentions allemandes. Le gouverneur pria le parlementaire de l'attendre quelques minutes. M. Delvaux à peine sorti, le major appela le domestique qui l'avait introduit. — Voici un louia pour vous, dit-il; allez me chercher vite tous les journaux qui ont paru. Le brave garçon ne fit qu'un bond, alla préveni> le gouverneur et revint, naturellement, sans journaux. M. Delvaux apporta bientôt la réponse négative de la ville de Liège; quant aux forts, la réponse était de la compétence du général Léman. Et, tandis qu'on allait remettre au parlementaire le bandeau de rigueur pour le reconduire parmi lesPrussiens. M. Delvaux tendit à l'ex-attaohé militaire à Bruxelles une enveloppe contenant le louis donné au domestique. — Voici, monsieur, dit-il, mon valet m'a prié de vous remettre ceci avant que vous nartiez !... Les violations des lois de la ouerre parles Allemands L'enquête officielle en Belgique Le Comité d'enquête sur l'observation det commis par les troupes allemandes opérant e? 1° Le dimanche 9 août 1914, une troupe du neuvième bataillon des chasseurs de Lauen-bourg s'est présentée à l'hôtel de ville de Tongres, et a exigé la remise de la caisse commu-nuale. Le collège échevinal a protesté et a répondu Qu'il ne céderait qu'à la force. L'ofÛ-cier allemand, sans tenir compte de cette protestation,, a emporté le montant de la caisse communale s'élevant à 7,620 francs. Il en a donné reçu Cet acte constitue une violation évidente de l'article 53 du règlement concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre. Cet article est ainsi conçu : « L'armée qui occupe un territoire ne pourra saisir que le numéraire, les fonds et les valeurs exigibles appartenant en propre à l'Etat. » Toute saisie de fonds et numéraires appartenant aux particuliers, aux sociétés privées, aux provinces et aux communes est donc interdite.2® Le mercredi 12 août 1914, au matin, les troupes allemandes se sont emparées de l'encaisse de l'agence de la Banque nationale à Hasselt. encaisse dépassant deux millions do francs. La Banque national© de Belgique étant un établissement privé, cet acte constitue une violation plus flagrante encore de l'article 53 du règlement concernant les lois et coutumes de la guerre.. L'infraction commise par les forces allemandes est d'autant plus regrettable que déjà, en 1870-1871. le gouvernement allemand avait reconnu l'inviolabilité de l'encaisse de la Banque de France. Lors de l'entrëe des forces allemandes à Reims, le 4 septembre 1870, un officier de l'intendance se présenta à la succursale de la Banque de France et déclara au directeur que l'encaisse de la banaue étant la propriété de lois de la guerre signale les faits suivants Belgique : l'Etat français, 11 était dans la nécessité de le saisir. Le directeur de l'agence protesta immédiatement, et le prince royal de Prusse, depuis Frédéric III, rendit aussitôt un ordre déclarant que: « Les fonds qui se trouvent à la Banque de France ne peuvent être exposés à aucune saisie ou aucun arrêt tant qu'ils ne sont pas destinés à soutenir l'armée française. » La même solution intervint à Strasbourg où les fonds de la Banque de France, après avoir été séquestrés, furent finalement respectés par la vainqueur comme propriété privée. 3° De multiples violations de divers articles du règlement concernant les lois et coutumes <*e la guerre ont été portées à la connaissance du Comité, -notamment : Des saisies de bicyclettes et de Chevaux en-lavés par des soldats agissant individuellement sans qu'aucun reçu ait été délivré aux propriétaires ; Des exécutions de militaires prisonniers; Des tirs contre les ambulanciers ramassant des blessés et contre dés ambulances couvertes par le drapeau de la Croix-Rouge ; Dos Incendies de maisons et de fermes, représailles exécutées après la cessation des engagements, p-~nr la seule raison que ces bâtiments ont éie employés par des troupes régulières belges c< mme C r-: "ontre l'ennemi ; Des tirs contre des culiers paisibles et contre des cyclistes en menade. Le Comité proteste égaJ. ent contre les prises d'otages exécutées par les autorités allemandes. tant à Liège que dans le Luxembourg belge, cette pratique étant aujourd'hui condamnée par le Droit des gens. En 1913, l'Institut de Droit international, dans sa session d'Oxford, a voté, par 43 voix contre 8, un article pôrtant : « Il est interdit de prendre des otages. » LES LOIS DE LA GUERRE Nous tenons à remettre sous les yeux de nos lecteurs ces sages recommandation. de M. Berryer, ministre de l'intérieur: « !l convient rte ne pas perdre de vue que d'après les lois de la guerre, les actes d'hostilité, c'est-à-dire la résistance et l'attaque par les armes contre les soldats ennemis isolés, l'intervention directe dans les combats ou les rencontres, ne sont jamais permis à ceux qui ne font pas partie ni de l'armée, ni de la garde civique, ni des corps de volontaires, obéissant à un chef et portant un signe dis-tinctif.» L'oubli de ces règles importantes non seulement exposerait les individus ou les petits groupes isolés qui poseraient ces actes d'hostilité sans avéir le caractère de belligérant à une répression sommaire, mais il pourrait servir de prétexte à des représailles atteignant foute la population. » A l'autorité seule appartient le droit d'agir... Répétons, d'autre part, cet extrait de la proclamation du Iieutehant général Clooten, gouverneur militaire du Brabant : « Dans les graves ciiconstances que le pays traverse, j'invite la- population au calme et à la dignité : à l'autorité seule appartient la droit d'agir. Toute personne qui tenterait de se substituer à elle serait arrêtée et jugée, et le jugement i serait appliqué sans délai, »v Les nôtres avaient livré un combat de sept heures. Il fallait les voir sortir des tranchées, couverts de terre et les yeux brûlants. La boue leur pendait aux cheveux, à la barbe, aux sourcils. A noter que la plupart des rappelés portent la barbe. Avec la glaise plaquée au visage, et leurs yeux, fous du combat, ils avaient l'air d'une autre humanité. Une centaine de uhlans avaient fait de l'escarmouche devant Orsmael-Gussenlio-ven,ayant devant eux les avant-postes de Tirlemont. Un certain nombre d'entre eux furent tués, vers 7 heures, et les lanciers ramenèrent triomphalement leurs chevaux harnachés, leurs lances et leurs coiffures. Les pertes des Allemands On évalue à deux ou trois mille environ les pertes des Allemands, tant tués que blessés, dans la journée de mercredi. Haelen était, cette nuit, jonché de cadavres. Nos pertes On ne connaïtl pas encore exactement les pertes belges. Toutefois, le nombre des morts est très peu élevé. Nous avons surtout des blessés, mais relativement peu par rapport aux pertes allemandes. La nuit Nos troupes ont couché sur leurs positions. Aucune attaque ne s'est produite cette nuit. Toutefois, on sait que les Allemands se sont reformés en arrière et qu'une nouvelle attaque est probable. Combat ce matin Ce matin, dès 5 heures, la fusillade a recommencé, bien plus lointaine qu'hier, car nos troupes ont avancé. On perçoit néanmoins distinctement le bruit des salves, le son du clairon annonçant parfois une cessation de feu. Des troupes fraîches marchent vers le front pour soutenir et remplacer au besoin les troupes engagées hier. Les hommes sont joyeux et pleins d'entrain. Les canons roulent en colonnes. Chacun aspire au combat. Les deux victoires d'hier C'est, en réalité, deux succès qu'ont remportés nos troupes dans la journée d'hier : victoire à Haelen et victoire à Cortenaeken. Ces deux noms marquent les débuts de notre armée de campagne, après les jours glorieux de la défense de Liège. A Haelen et Cortenaeken, comme à Liège, toutes proportions gardées, les troupes allemandes ont opéré par masses, sans autre tactique que la violence du nombre. Honneur à nos officiers et à nos soldats I Noscarshinierscyclistes m Hesbaye Quelques exploits C'est principalement notre division de cavalerie qui a en à opérer en Hesbaye contre les cavaliers allemands que l'on y rencontrait dès le 4 août. Nos carabiniers cyclistes, entre autres, y ont fait merveille. Le bataillon cycliste, qui fait partie de la division de cavalerie, fit des reconnaissances fructueuses dans toutes les directions. Une section de vingt cyclistes ayant poussé, do Hannut, jusqu'aux environs de Tongres, dispersa un groupe de cinquante dragons allemands, dont ils tuèrent six hommes, en blessèrent plusieurs et firent deux prisonniers, pendant que les autres fuyaient. Du côté des Belges, personne ne fut atteint. Mercredi 6 août, la 3* compagnie cycliste se trouvait à Hollogne-sur-Geer avec un peloton de guides, lorsque deux escadrons de dragons leur furent signalés. Aussitôt des éclaireurs furent envoyés en reconnaissance. Le caporal Artiges les aperçut, se dissimulant à l'orée d'un bois. Un guide, qui sa trouvait à côté de lui, à ce moment, reçut une Salle allemande dans le ventre et tomba dans les bras du cycliste, qui déposa le blessé dans le fossé et, sous le feu des dragons, retourna à sa compagnie quérir le médecin. Ils purent ainsi transporter le guide dans une maison, mais le pauvre garçon mourut après avoir reçu les premiers soins. Entre-temps, les dragons avaient disparu; deux carabiniers partirent à leur découverte sur la route de Liège. Le caporal précité partit vers le sommet d'un mamelon, du haut duquel il aperçut les dragons montant par l'autre versant. Plusieurs balles sifflèrent autour de lui. Il se replia sur sa compagnie, qui se coucha en tirailleurs derrière une haie. Les dragons dévalèrent la pente, à la poursuite du cycliste, qut»les amena ainsi sous le feu des carabiniers et des guides. Le combat fut de courte durée; les Belges, au nombre de 150, défirent les 250 Allemands, qui eurent plus de 100 tués et 70 blessés et prisonniers. Aucun Belge ne fut touché. Les SO survivants s'enfuirent vers Waremme, où ils furent att.nqués par le sergent Van Es-nen, des cyclistes, qui était également parti à leur recherche et avait raillé quatre li-gnards. Les dragons, surpris en pleine ville, s'enfuirent éperdus, et 25 d'entro eux se réfugièrent dans un parc dont la grille était ouverte .et oû le brave sergent vint les sommer de se rendre. Le jeudi, la même compagnie cycliste se trouvait aux environs de Huy. où elle eu( quelnues petits combats contre des patrouilles de dragons, qui furent mises en fuite. Le soir venu, une patrouille de cyclistes fut envoyée ajx environs deVinalmont, sous le commandement du caporal Artiges, lf même qui avait amené les dragons sous 1< feu des Belges. En fouillant un petit boi! dans lequel ils avaient entendu du bruit, le! carabiniers, au nombre de cinq, s'éparpillè rent, et le caporal se trouva brusquemen: . t aatei aar ifenx vigoureux ,dr^gom «uj m mèneront, entre îeura cnevaux, te priooiuuer * monté sur son vélo. Ils se retirèrent dans *011 v bois où ils s'empressèrent de dévorer les Ti* ï vre3 de réserve (biscuits secs) du prisonnier^ J qui fut mis sous la garde d'un d*ag.on monté, i tandis que les autres se couchèrent et s'en-dormiront. Naturellement, le cycliste cher- J cha à tirer profit du moindre avantage pour / tenter de s'évader. Le dragon placé en ve« 7 dette, qui était aussi fatigué que ses compa* 7 gnons, s'endormit à son tour. Alors, avec ; des précautions qu'on peut aisément s'ima-' - ? giner, le petit carabinier parvint à se traîner •;> jusqu'auprès de sa machine, à. la conduire .. jusqu'à la lisière du bois et à sauter à vélo. < Pourtant, à ce moment, il 0t craquer des j branchettes d'arbre, ce qui donna l'éveil aux 4 dragons. Et, pendant que le petit caporal < pédalait follement dans la nuit, les dragons ■ s'étaient lancés à sa poursuite; il entendit siffler les belles de ses poursuivants, puis le -bruit de la galopade s'éteignit peu à pen. 7 Exténué par l'effort produit en de pareilles circonstances (le vélo équipé en campagne pèse près de 25 kilogrammes), le caporal Artiges vint tomber entre les bras de son corn- ■. mandant. Ses compagnons d'armes, on le . devine, lui firent une enthousiaste réception, j Le récit d'un combattant. - L'entrain de nos soldats. - Une nuit tragique. | Nous avons rencontré hier un Jeune scuITV J têur a.TYversois qui exposa souvent à nos Salons / triennaux. Il porte aujourd'hui la tunique du ,? 9« de ligne et a pris part aux combato qui --euTent lieu près de Wandre. L'artiste n'est pas blessé ; il est simplement ,, harassé. Dana quelques jours il reprendra sa^ plaoe dans les rangs et, de nouveau, il tera ; vaillamment le coup de feu. i II nous a dit avec quel entrain ses camarEWles , et lui avaient combattu les Allemands. , Bien loin de les abattre, la fusillade leus -semblait un jeu. Ils mettaient à la lutte l'entrain et, disons4e même, le mot n'est pas trop ' fort, le plaisir du <ïhasseur. « C'est gail • ré-/: pétaient naïvement les hommes, et de loto, à! ; IOO mètres de distance, ils se désignaient les > soldats ennemis : « Celui-ci est à moii Toi, prends celui-là. ■ Et les couips de feu partaient,■") manquant rarement le but qu'ils,s'étaient dési« v gnés. La mitraille ne les eflrayait pes. Ils s'amu- , saiefnt môme de voir, au-dessus d'eux, les balles ; ma] dirisées par le tir allemand, passer comme J um voile de feu. — Mais un soir, nons dit l'artiste, un soir que ! l'action avait été plus chaude que les jours pré- i cédents, je vis un de mes compagnons frappS , d'une balle à l'épaule. le ne sus qu'après que. ■} ia blessure ne présentait que peu de gravitéj . Je viiis au secours de ce camarade de combat, un artiste lui aussi, que Je connaissais depuis T longtemps, le le conduisis à quelque distance | de là, dans une grange attenante à une ferme ■ qui, dans la Journée et les Jours précédents,"1 avait été la bonne auberge où nous avions trouvé le réconfort. Je coucihai le blessé sur la paille. Une heure de repos l'avait remis. Ja i; constatai que la balle n'avait fait qu'êrafler loi ■ chairs. ^ • Nous n'étions pas seuls dans la grange qui était assez vaste et où le fermier nous aidait de •ses soins et de ses conseils. Quelques soldats ; fatigués par un combat acharné avalent dher< , ohé en cet endroit un reipos bien mérité. » Tout à coup un cri d'épouvante retentit, Des Prussiens s'étaient avancés vers la ferma qu'ils criblaient de balles, tandis qu'ils met* talfnt le feu à la grange. La situation était tragique. Sortir de notre asile, c'était subir le feu de l'ennemi. Y rester, c'était nous exposer 61 être brûlé vif. La panique était effroyable. Un soldat criait aux Prussiens, qui ne pouvaient' l'entendre, qu'il était prêt à se rendra. Un autre, devenu fou de désespoir, disait qu'il allait se brûler la cervelle pour échapper aux 1 flammes menaçantes. » Le fermier conservait seul son sang-froid. Il avisa une ouverture dérobée, assez étroite, que nous parvînmes à élargir et par laquelle nous pûmes passer les uns après les autres. Ce n'était point le salut encore. Nous pouvions craindre d'être cernés par les Prussiens, mais, par bonheur, ils n'étaient point de ce côté et nous gagnâmes lentement les bois voisins, tandis que l'incendie de la ferme illuminait la pleine. Nous étions sauvés... • Un ministre dTtat dans les ®an!o$tnemen!s Co ministre d'Etat, c'est celui dont la nomination e%t la dernière en date : c'est M. Emile Vandervelde, le leader du Parti Ouvrier Belge. Il nous avait dit le matin : ■ Voulez-vous que nous allions ensemble sur le front des troupes? On ne nous réunit pas tous les jours, et l'inaction me pèse. Comment songer à autre chose qu'à la guerre, en ce moment? Je veux aller voir nos soldats, leur parler, les réconforter, — en supposant qu'ils en aient besoin. » Et nous voilà partis ! Certes, le laissez-pHsaer d'un ministre d'Etat en impose plus que celui d'un humble Journaliste. Pourtant, la garde vigilante qui veille aux barrières de Woluwe, de Tervueren ou d'ailleurs l'examine avec autant de précaution et de sévérité que tout autre. Des arbres sont couchés 'en travers de la route ; des voitures do tramway dêraillées, des monceaux de pavés ont été disposés do façon à ne permettre aux véhicules qu'un étroit passage en forme de S. Dans les villages veillent, le fusil ou le bâton au poing, le revolver au côté, des gaillards en blouse bleue, portant la cocarde tricolore- Passé le quartier général on a multiplié les 1 sentinelles Et les petits soldats quand ils ont reconnu le leader socialiste, pâlissent, rougissent, avertissent leurs camarades. Et le député socialiste, antimilitariste convaincu, et qui trouvera sans doute dans cette ' effroyable guerre des raisons nouvelles pour, prêcher le désarmement, le député socialiste, levant son chapeau, crie avec conviction, i « Vive l'armée I Vive la Belgique 1 » Quelle étrange période nous vivons, en vérité!... Il est vrai que tous les socialistes de l'Europe occidentale comprennent qu'il faut faire front contre l'Allemagne impériale. Et nous entendions, hier, dire par un socialiste belffe, qyi passait jusqu'ici pour très germano-pbtle dans ses sympathies socialistes : * SI f avais là tous les « social-demokraten », Je les ferais fusiller !- » Boutade, exagération !... Nous ne savons rien de ce qui se passe en Allemagne à l'heure aci tuelle. Les aumôniers et les nombreux ecclésiastiques qui servent dans la Croix-Rouge paraissaient très heureux, hier, de causer un instant avec le leader socialiste. Quant à nos braves soldats, ils étaient dans la joie en recevant ses félicitations et ses encouragements, on l'entendant exprimer sa conviction, profonde que l'Allemagne finirait par êtro anéantie. Deux artilleurs, un peu pâles, frémissant d'impatiencfe, étudiants de l'Université de Gand, disaient combien ils avaient hâte de marche» '• au combat : jj « Voilà hjdt Jo.qrs <rçe nous sorçmea ici, su»S g,. ANNÉE VENDREDI 14 AOUT 1914. ÉDITION B ...N°

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