Le soir

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27 November 1918
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s.n. 1918, 27 November. Le soir. Seen on 18 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/901zc7sf87/
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LE SOllt a été particulièrement trappé par les Allemands, qui lui ont enlevé la presque totalité de son matériel. Dos 80 bons de réquisition qu'il a ou devrait avoir en sa posses-aion, un seul constate l'enlèvement de près de 50 moteurs électriques; d'autres de 200,000 kilos de papier, qui ont été pris pour être livrés aux Journaux censurés. Nous paraîtrons donc jusqu'à nouvel ordre avec des moyens de fortune. Nos lecteurs nous excuseront. Des machines, un outillage complet out été commandés il y a six mois aux Etats-Unis, et nous permettront de paraître bientôt dans des conditions meilleures que celles de 1914. Les abonnements sont provisoirement suspendus, l'ennemi nous ayant enlevé nos approvisionnements. Us seront rétablis sous peu, notre papier arrivant à la suite de l'armée. Nous déduirons du prix de l'abonnement nouveau la valeur des mois non servis en 1914. Demandes d'emplois (tari! réduit) , , "7" 3 petites lignes. I.0C Toute ligne en plu» # o.40 Toutes rubriques ou annonces commerciales » , , T- Fait* Divers <■'• partie) llgIWi ë.'o» — (2— parue) — s 00 — (3»'partie) _ *00 Sport et Réparations Judlolslre» .... — j.oo /Nécrologies • ••••»*# \ 2.50 Réclames avant les annonces . # # _ a.oo Théâtres et Spectacles . . ; ; ï • . t.oo fcéléph. : Annonces s A 591 — Admlnist. : A 4738 — Réd.sA 198 et A 3541 Ttédactlon et Administration : 23, Place de Louvaln, Bruxelles. ) _ » 1B A g h. et B à 6 h. ■ L'EPINE EN FLEURS Plus de quatre années se sont écoulées depuis le jour où je publiais dans lé Soir ma dernière causerie, et tant d'événements se èoni accomplis en Belgique durant cette période, qu'il faudrait écrire de gros volumes ipour seulement en noter les principaux ou .eaux qui intéressent plus particulièrement Bruxelles et, dans Bruxelles, les sujets dont j'avais l'habitude de vous entretenir à cette place. De gros volumes n'auraient rien à faire ici, et je ne songe nullement à essayer de vous en infliger la lecture. Cependant, il est des choses intimement attachées à la vie bruxelloise, et-qui, durant les cinquante inois de l'occupation allemande furent tellement considérables, tellement caractéristiques et frappantes, qu'il me serait impossible, au moment où je reprends ma tâche de chroniqueur, de ne point m'y arrêter tout d'abord. Les passer sous silence, cela ferait lacune dans la suite de nos entretiens hebdo-madaireë.S'il est vrai que la guerre Inspire simultanément les meilleures et les pires actions à nos semblables, nulle part cette vérité ne ^affirma plus éclatante que dans notre capitale : ceux qui, comme moi-même, y demeurèrent constamment, malgré toutes les misères, tyrannies et souffranoes, en témoigneront certainement. Nous avons assisté, en ces quatre dernières années, au spectacle de plus d'abaissement dans les mœurs, d'avilissement et de servilité dans les caractères qu'aucun vieillard centenaire n'eut l'occasion d'en observer pendant le cours de sa longue existence. Et, en opposition à cela, nous avons constaté, heureusement ce que peut produire de sentiments généreux, dans des circonstances critiques et solennelles, l'amour de la patrie parvenu à l'exaltation la plus magnifique et au dévouement le plus entier. C'est de ces sentiments seuls que je veux vous parler aujourd'hui: des hommes, des femmes, des enfants bruxellois se sont élevés jusqu'aux plus nobles sommets de l'héroïsme, tranquillement, simplement, comme ai cela était naturel, normal, ordinaire. Dans certains milieux, on en était arrivé à un tel flegré de splendeur morale, qu'on y pratiquait les vertus les plus rares sans paraîtra & soupçonner seulement. Mais, venons-en à ce que je veux vous dire : c'est des mères que je ferai l'éloge, car, à Bruxelles, les mères surtout furent admirables. Je laisse dans l'ombre ce que les capacités ménagères, la profonde connaissance de l'économie domestique possédées par la plupart de nos concitoyennes eurent de conséquences utiles dans ces temps où tout manquait de ce qui est indispensable à la vie d'un ménage; c'est dans le domaine moral que je veux rester, et, pour cela, mon souvenir se reporte au moment où tous les hommes valides, de 17 à 45 ans, furent contraints de faire acte de présence périodiquement, chez « nos maîtres », afin de s'y engager par germent à ne point prendre les armes contre l'Allemagne. C'était le 20 novembre 1914. Il en résulta aussitôt un plus nombreux élan des habitants mâles vers le3 endroits où leurs compatriotes se battaient. Des enfânts de seize ans préféraient les risques du passage de la frontière à l'esclavage déguisé qu'on voulait leur imposer ici. Pourtant, ce n'était pas facile : des haies épaisses de fil de fer barbelé séparaient notre pays de ses voisins, et, en outre, un système ingénieux de piles Volta menaçait a'élcctr'octJtîon tes. autdacieux résolus à tenter le passage Des rrliiliers et-des mi Hier a de Belges l'ont fait avec succès, nous le savons, et la malchance de quelques-uns n'arrêtait point les autres. Bien au conb'aJre, çJétiiit un stimulant. Tous avaient fait d'avance le don de leur vie ; ils pensaient que -c'était peu de chose, ce qu'ils bravaient-là, quand l'existence de la nation était en jeu. Dos épouses, des fiancées, des sœurs, des mères les approuvaient. Le plus souvent, quand il s'agissait de très jeunes gens, c'est les mères,elles-mêmes qui s'occupaient des moyens pratiques de l'évasion. .Elles encourageaient, elles exaltaient le projet, fournissaient l'argent nécessaire à son accomplissement, et ("ruand l'heure de la séparation était venue, baisaient leur fils au front, sans une larme, mais avec une lueur d'enthousiasme dans les yeux. Les jours qui suivaient immédiatement étaient atroces: c'était l'incertitude, c'était ; l'angoisse : le petit a-t-il franchi tous les obstacles ; a-t-il pu atteindre le but; se trouve-t-il maintenant de l'autre càiéî On lrisson-nait d'elïroi devant certaine hypothèse sinistre, sans le dire, sans en rien laisser paraître. Et quand une première lettre rassurante, ayant mis parîois des semaines à parvenir a destination, était finalement aux mains de la mère, quelle joie haute et pure, avec quel orgueil attendri on répondait aux intimes accourus aux nouvelles : « Il est sau-,vô 1 » Or, ce « il est sauvé » équivalait à dire : « Il est à ia guerre 1 », soit bien plus exposé à la .mort que s'il était de ce côté-ci, et s il a réussi à surmonter toutes les diilicultés et tous les écueils de la frontière c'est pour aller au-devant de fatalités plus terribles encore, peut-être 1 Mais le vent était au danger alors, et tous les hommes, sauf des exceptions peu nombreuses, voulaient en avoir leur part. Des enfants de moins de vingt ans ont uù, avant de la réussir, tenter plusieurs fois l'aventure; j'en sais un qui vit deux de ses camarades électrocutés sous ses yeux, tandis que le troisième, grièvement blessé à la jambe et incapable de marcher, le suppliait de l'abandonner à son sort et de passer seul. Il aurait pu le faire, mais refusa, parvint à'traîner son ami au loin, revint à Bruxelles avec celui-ci... et recommença heureusement l'expédition, un mois plus tard. D'autres, trahis par le cicerone qui devait les guider et n'était qu'un espion a la solde de l'ennemi, furent capturés dès le premier posté militaire rencontré sur la route, et faits prisonniers; d'autres furent tués à bout portant par quelque sentinelle dont ils igno-». raient le mot d'ordre. Cela ne décourageait a personne : l'exode continuait de plus en plus e nombreux, résolu, vaillant. « N'est-ce pas î- son devoir? » me disait tranquillement une s mère, à propos de la fuite de son unique u enfant, parti le jour même de l'accomplisse-it ment de sa dix-septième année. Et elle ajouït ta: « Je l'ai élevé dans l'idée qu'on ne tran-e sige pas avec le devoir. Faut-il que je change à d'opinion quand le fait d'accomplir son de-r voir implique des risques graves? U me mé-il priserait... » e Mme X..., la femme d'un officier supérieur e belge, quand elle fut bien sûre de l'arrivée i- de ses deux garçons en Hollande, s'en alla, i- comme les règlements du gouverneur civil nous en faisaient une loi, déclarer aux Alle-e mands cette double disparition : « Mes fils t sont partis, dit-elle. — Ah 1 et où sont-ils ? t » madame. — Je n'en sais rieci, — Bah! je » m'en doute, moi; ils sont allés .rejoindre » leur père au front belge, — Tant mieux si » vos prévisions sont justes, répliqua Mme \ » X...> j'en serais fière I » Et elle quitta le bu-s reau sans être autrement inquiétée. Un mois plus tard, on l'arrêtait chez elle : on avait trouvé, au domicile d'un tiers les prèuves indéniables de sa complicité dans une affaire de communication par marconigramme avec i notre état-major. 3 Une autre mèré qui venait d'appremlre la . mort de son fils dans une des grandes ba-3 tailles de l'Ouest, s'expliquait ainsi : « En autorisant son dénart, je savais à quoi je l'ex-î posais; j'avais fait avec lui le sacrifice de sa , vie.U est mort : jamais je ne m'en consolerai. 3 Mais c'est de la plus belle des morts, et de î penser cela, met un baume sur ma douleur ; , ce qui l'apaise. » i On peut le répéter : durant quatre années i et plus, si quelques très vilains aspects de la i conscience humaine nous furent dévoilés avec cynisme, il nous fut donné, aussi, de t contempler des ftmes d'une trempe forte, . d'une grâce délicieuse. Et s'il est exact que > ce sont les circonstances, en mêmé temps que } les caractères, qui font les héros, rendons L aux circonstances, quelque affreuses qu'elles - aient été. cette justice : elles nous firent voir i et connaître des exemples de courage noble, de désintéressement et d'abnégation comme | les temns ordinaires ne sauraient en pro-[ duire ni en inspirer. A Bruxelles, dans un certain milieu social, on vécut dans le sublime durant ces quatre années, au-dessus s de la vie matérielle, de ses exigences, de ses laideurs, en T>!ein i^énl. C'était au moment ! où l'épine acérée, stériie et noire, nous blessait le plus cruellement; elle est en fleurs i auîourd'hui. Espérons que sa prospérité nc-[ tu elle nous laissera dans les mêmes dispositions morales. Marguerite VAN DE WIELE. ; Le Charbon cl les Chemins de fer Les deux choses se lient, et l'on en a beaucoup parlé ces Jours-ci. sans en connaître exactement la situation. Remettons les choses au point. Dès les premiers jours de foccupation, le combustible était indispensable, et l'on était pourtant sur le point de voir tous les stocks épuisés. Comment, sans charbon, cuire son m-nger, chauffer sa maison, éclairer les rues? Comment assurer tous les services publics et surtout l'alimentation populaire, et remettre aussi en activité les quelques usines qui pou-, Voient encore fournir, un peu de travail à la -classe ouvrièreNe fallait-u pas mn>si s'efforcer de soustraire à la main-mise brutale de l'occupant quelques parties spéciales du réseau de l'Etat? D'accowl donc avec le gouvernement belge, les associations charbonnières du Rainant assurèrent. avec la reprise du travail dans leurs fosses, celle des transports du combustible, surtout vers Bruxelles, où les besoins étaient à satisfaire sans le moindre retard. En trois mois, avec un matériel des plus réduit, dans des conditions d'exploitation le3 plus compliquées, aux prises sans^ cesse avec une bureaucratie arrogante, dépendant des opérations militaires, plus de 125,000 tonnes de charbon furent amenées à Bruxelles senU en gare du Midi, dans un recoin difficilement accordé. Un personnel d'élite, composé d'agents de l'Etat, autorisés par leurs supérieurs, prêta son concours à cette œuvre patriotique. Successivement, le réseau exploité fut rogné, sur les injonctions de l'autorité militaire. On dut 6e borner, avec une vigilance de chaque instant, à préserver de la marée montante allemande cet îlot de voies belges, où l'on parvenait à sauvegarder la part de notre population, et à l'arracher aux griffes des « réquisitionnâmes », à l'appétit vraiment boclie qui, autrement, se fussent emparés de la derniere des gaillettes extraites de nos charbonnages hennuyers. Depuis un an, le service rendu à l'agglomération bruxelloise prit des proportions qu'elle n'a jamais soupçonnées. Les Allemands entendaient faire passer, avant tout, les exigences de leurs armées, au risque de laisser des habitants mourir de faim et de froid, ils déclaraient, en effet, catégoriquement être incapables d'amener un seul wagon ue charbon à destination des consommateurs beiges. On a rendu un hommage pleinement justifié aux travaux admirables du Comité National de Secours et d'Alimentation. Ce serait une in-^ justice flagrante que d'oublier ^e rôle, assurément plus modeste, mais singulièrement utile, de l'organisation créée par les associations charbonnières du Hainaut, et qui a fonctionné dans des conditions exigeant do sa direction décision, énergie, voire diplomatie à chaque instant. Cette organisation cède aujourd'hui la place aux chemins de fer de l'Etat, après avoir levé tous les obstacles qui 6'étaient dressés, et activé la reprise de possession du réseau qu'elle exploita durant'quatre années Souhaitons que le service soit rapidement et pleinement assuré demain comme il l'était luer, et que le charbon ne nous manque pas. PETITE GAZETTE ^ I^e Eîioisïère. 3 Ainsi que nous le disioni hier, M. de Broque-s ville, qui avait été pressenti par télégramme quant l à son acceptation du portefeuille de l'intérieur, et du silence duquel on avait déduit son consentement, est toujours hésitant. M. Delacroix et l'ancien chef du cabinot ont été j reçus hier après-midi par le Roi. !Les AîTaîres éeoaonaîqna*.-^ Une délégation du Comité Central Industriel, conduite par MM. Jules Carlier et Jean Jadot, a été reçue hier par M. Jaspar, le nouveau ministre des ; Affaires économiques. ■ ESccnîon des ^accises. L Une réunion pléniôre des gauches libérale et socialiste aura lieu jeudi, à 10 heures du matin, sui-! vie immédiatement d'une réunion séparée de chacun des deux groupes. Bîn nionncar d'Adolphe EÊft*. La municipalité do Lima, réunie en séance solea-; ncîls, a décidé d'offrir à la ville de Bruxelles, en témoignago d'admiration pour le bourgmestre Adolphe Max, une médaille commémorant la rentrée du roi Albert dans sa capitale. Ea rStoaiscnr «î« cnvdÎRcI Eiercler L'annonce d'une manifestation en l'honneur du cardinal Mercier est tout au moins prématurée. Il n'en est pas question pour l'Instant. SL'amîlié franco-belge. M. Hymans, ministre des Affaires étrangères de Belgique, a fait parvenir à M. Pichon, ministre des Affaires étrangères do France, un télégramme ainsi conçu : En ce jour, où les couleurs françaises se déploient à . nouveau dans le cieflle Metz et de Strasbourg, la Belgique entière partage l'allégresse de tous les Français et des populations libérées après un demi-siècle de servitude et, enfin, réunies à la patrie commune. Notre pensée suit votre noble armée dans sa marche triomphale à travers ces vieilles et fidèle* provinces françaises. Au nom du gouvernement belge et de tous mes compatriotes, je prie Votre Excellence de vouloir bien transmettre au gouvernement de la République mes félicitations les plus chaleureuses. (s.) IIY MANS. M. Stephen Pichon a répondu à M. Hymans dans les termes suivants ; ^ Dans le même moment où les couleurs françaises flottent de nouveau 6ur Metz et Strasbourg, la vaillante armée belge, commandée par son Roi, rentre dans sa capitale au milieu do la joie populaire. Je suis heureui d'associer ces deux grands événements en vous remerciant do votre si amical télégramme,et en m'associant de tout cœur à votre bonbeur et à celui do la noble Belgique, (s.) 11 >IIONv EjC liceDclo&icfll des classes. Le gouvernement vient de décider le renvoi, à très bref délai, dans leurs fovers, des classes de 1899, 1900, 1,901 et 1902. Une mesure analogue sera prise en faveur des » assimilés à ces classes et des volontaires âgés de plus de 36 ans. Les militaires qui en exprimeront le désir pour* ront être provisoirement maintenus. Les hommes de la classe de 1914 qui n'ont pu rejoindre à la suito do l'appel fait en septembre 1914, la classe de 1915 et les classes suivantes seront successivement appelées, de façon à pouvoir continuer aussitôt que possible la libération des classes actuellement sous les armes. Signalons à notre nouveau ministre de la guerre la clusso de 1912, sous les drapeaux depuis bientôt sept ans, sans aucune discontinuité. Le rarilailleiacst, A la dernière réunion du Comité national, M. Em. Jaucscn, yiee-président. a, au cours d'un exposé des plus intéi'e^sûjir uo i action uo ce cvuuté, fourni les utiles indications quo'voici : Nous pouvons donner à la population l'assurance que s'il lui arrive parfois de souffrir un peu de quelque désordre inévitable, elle ne doit cependant pas avoir do ! crainte ; tous les efforts vont chercher à améliorer la situation alimentaire,et nous avons la certitude <jU'on y arriver^ parce que nous savons que la Commission for Belief m Belgium continuera à fonctionner en notre faveur avec le môme dévoûment dont elle a fait preyve , depuis quatre ans... Nous engageons vivement les Comités provinciaux à distribuer, le plufc tôt possible, tous les produits diver* qu'ils détiendi aient en magasin, tels que cacao, café, savon, etc... sans tenir compte des avis de rationnement du Comité national. Il importe, en effet, que ces produits soi^t mis le plus tôt possible sur le marché, de laçon à ' provoquer la baii3o des prix pratiqués dans le commcrce privé. Comme les quantités dont disposcut ainsi 1rs Comités i sont insuffisantes pour permetiro des répartitions géné- j raies, nous les invitons vivementà sérier les répartitions, en commençant par exemple par les vides et les centres industriels, pour les continuer, plus tard, dan< les régions où < e-J distributions n'auraient pas encore eu lieu, Bref, l'attention des Comités provinciaux est attirée sur le fait.qu'il est absolument inutile, pendant celte période, de conserver dans les magasins du Comité National desprodn ts se vendant tr.'s cher dans le commerce privé, et <nv, plus tard, deviendront plus abondants. Il serait vraim ■ inconcevable de répartir, dans un m> is ou d^.ux, des : • handises dont la pénurie se fait sentir actuellement, auenuu que l'on pourra .probablement à cette époque re les procurer, 6i pas en abondanee, du moins en quantité suffisante. Le Comiti National avant décidé de ramener à partir du 16 novembre couia-.it h 82 p. c. le taux de blut»ge, que le ci-devant pouvoir occtipant avait fixé a 97 p. c. il s'ensuit que le prix maximum du pain pourra être porté à 90 (nonante) centimes le kilo, lesoii étant cédé à 35 (trente-cinq) centimes le kilo. Sans doute, sera-t^il possible À des Comités pro*in- | ciauxde s'arranger de mauicVo à ne ja< atteindre ce , prix maximum, et même à fixer un prix sensiblement ( plus bas. v Le Comité National, de son côté, s'efforcera de réduire , dans le plus brut délai, le prix de la farine et du pain, notamment en mettant en mouture une quantité plus 1 importante de blé indigène. Des oublies. Tandis que les soldats belges et alliés traversent les rues de la ville, suscitant autour d'eux des sentiments de sympathie et d'admiration pour leur belle santé ou l'élégance do leur uniforme, d'autres soldats, ceux-là hâves, loqueteux, dépenaillés, circulent dans ces mômes rues n'inspirant que la , I pitié. Ces hommes «ont de« prisonnier» que les h llemands ont, avant de s'en aller, abandonnés, comme on laisse auprès d'une borne un fardeau encombrant. Ils sont, pour la plupart, originaires d'Angleterre, de Russie et d'Italie ; ils ne comprennent pas notre langue et ne connaissent pas notre ; paysj ils errent, incertains, par groupes lamentables, en attendant leur rapatriement sans cesse différé. Ils manquent des choses les plus néces-i saires à la vie : de vêtements, de souliers, et la maigreur de leur visage n'indique que trop leur insuffisante alimentation. Ne doivent-ils pas souffrir de se voir ainsi oubliés, lorsque les autres, les soldats victorieux» sont fétés par le public enthousiaste 1 N'ont-ils pa. été comme les autres au danger î En les trahissante la Fortune s'est montré ingrate à leur égard. N-serait-il pas du devoir de notre population de rés parer cette ingratitude, et si le piteux état dane lequel ils se montrent ù nous les soustrait à notre admiration," ne pouvons-nous lçs réconforter de notre sympathie et les aider de notre bourse? îPonr les engagements volontaires. C'est à la Place de Bruxelles, 146, rue Royale, que peuvent se présenter les jeunes gens qui désirent prendre un engagement volontaire. Aux évacués douaisiens M. le Mairo fait connaîtro à ses concitoyens qu'il est indispensable que tous ies fonctionnaires et les services municipaux .ainsi que les ouvriers des différents corps de métiers, se rendent personnellement, le plus tôt possiblo, à Douai, pour la romise en état de leur cité. Renseignement» 23, rue de l'Hôpital, de 10 heures à midi. Il invite très instamment les personnes non désignées ci-dessus, et cela autant que possible et nxo-" mentaném-nt, soit à rester en Belgique, soit à se rendre alors dans une région de la France qui n'a pas été envahie. La raison de cette restriction est le manque absolu, à Douai, de literies, ustensiles de ménage, éc airage, chauffage, eau potable et les difficulté» du ravitaillement. Ordre do jour du lloi à 3'Armée. A l'occasion do la libération de la Belgique, le roi Albert a adressé l'ordre du jour suivant à ' l'armée : Officiers, sous-officiew et soldats, Vous avez bien mérité de la Patrioî Votre résistance héroïque à Liège, à Anvers, à Namur, a imposé à la marche des hordes ennemies un retard qui devait leur être fatal. Pendant plus de quatre année», vous avez âprement défendu dans Ios boues de l'Yser le dernier lambeau de notre territoire. Enfin, achevant de forcer l'admiration universeile, vous venex d'infliger à l'ennemi une ean-giante t'éfe.Ue. L'oppresseur qui terrorisait nos populations, profanait nos institutions, jetait aux fers les meilleurs de nos concitoyens, exerçait partout l'arbitraire et lo despotisme, est dèficicivemcnt taincu. L'aube de la justice s'est lev^e; vous allez revoir vos villes et voi campa-gi-es, vos parents et tous ceux qui vous sont chers. La Belgiqué"reconquise par votre vaillance vous attend pour vou3 acclamer. Honneur à nos blessés! Honneur à nos morts-! Gbire à vous, officiers, sous-officiers et soldats. "Je suis fier de vous. Je vous ai demandé beaucoup ; toujours vous m'avez donné votre comxmra sans compter. , La gratitude et l'admiration de la nation vous sont acquise». 1 ■■ ■ i i £ erg* . i" ' Installation du nouveau ministre des finances. Lo personnel du ministère des finances s'est réuni mardi matin, à II heures, dans la grande salle de la LifMc hàjve. M. BuiWeret/Beerétaire^éftéral, a 'du horomage à l'ancien ministre M. Vartî'.y Vvere, pi s N retraça les actes héroïques dont les agents du min^tèra furent les auteurs. Il parla ensuite des efforts tentés pour lutter avec dignité contre le pouvoir occupant en ces temps difficiles où il était souvent malaisé de 6avoir jUsqu'ôù l'on pouvait aller et où on devait s'arrêter. Il enguge les fonctionnaires à consacrer tou» leurs efforts à la tâche qui leur est confiée. Quiconque, dit-il, est investi d'une lonction publique doit considérer cette fonction comme un Honneur, et non comme un pis-aller. Au nom du personnel ii souhaite la bienvenue au nouveau ministre. M. Delacroix remercie en termes émus et associe tout le personnel à i»e« remerciement. Vous avez fait votre devoir, tout votre devoir, vous avez sauvé le3 finances du pays. Mai§ quelle tâche encore vous est réservée ! Et en.ee qui concerne les finances, il est entendu qu'on va tout rénover. Le ministre fait appel à l'esprit d'initiatire des fonctionnaires. Il veut travailler avec l'administration, avec l'admini$tration tout entière. 11 sait que c'est un. organisme d'élite, et c'est avec lui qu'il veut traiter directement.11 entend donner aux fonctionnaires plus d'autonomie, mais aussi une plus grande responsabilité. Tout en respectant la hiérarchie dos dire.-teur* généraux, il s'efforcera de se mettre en contact étroit avealcs membres du pers .nnol. Il fait encore une fois appel ènfljtes les initiatives. Il souhaite un^expédition piu^fapidé des af:aires. « Quand la mahonflSr^^, dit-il, on doitsohâter! « M. Delacroix>est j ersùudé qu'il va demande.- un-grand effort aux fonctionnaires de son département. Us ne devront ménager ni 1 ut temps, ni leur travail. L'heure est exceptionnelle, chacun doit assurer son dévouement au p«iy.i. Lo sort, la prospérité dé la Belgique vont résulter de cet effort. «cp— Les Ireopes Ira pisés ûjh'O'dIes Les troupes franç^isAgui, dans la dernière bataille des Flandres, outTaîl'-] ariie du groupe d'armées placé sous lo dfêmmandement du roi Albert, ont traversé Bruxelles mardi ma.in. Ayant à leur tête le général Bablon, commandant la 41® division, elles sont arrivées, vers 9 h. 1/2, par la chaussée de Ninove Lo bourgmestre do Bruxelles, entouré des éche-vins de la Ville, en uniformo, les attendait a la Porto de Ninove. S'avançant au devant du général Bablon, M. Adolphe Max le salue en ces termes : Mon Général, Au nom de 1a Ville de Bruxelles, je viens au-devant de vou«, a^c les Echevins de la Capitale, pour vous souhaiter, ainsi qu'aux vaillantes troupes placées sous votre commandement, u$e cordiale «t chaleureua» bien-Tenue.L'accueil enthousiaste que rencontrent partout en Belgique les armées de la France témoigne de nos sentiments de reconnaissance et d'admiration pour les incomparables soldats qui, dans cette guerre, ont si Suissamment contribué au triomphe d'une cause dont épendait l'avenir de l'Humanité. Mais devant vous, mon Général, et devant les troupe» qui marchent à votre suite, notre émotion est plus intense encore, car nous savons quelle part fut le vôtre dans la suprême offensive des Flandres, où Français, Anglais et Belges, enflammés de la même passion, cimentèrent dans la victoire leur féconde fraternité d'armes. Je salue les héros do cette grande bataille qui, par ses résultats décisifs, libéra la Belgique du joug odieux qui pesait sur elle depuis plus de quatre années. Et c'est dans un sentiment d'ardente et sincère gFatitude qu'au seuil de la Capitale, je vous accueille, mon Général, vous et vos soldats, au nom de tous mes concitoyens, par ce cri qui part du plu» protond de nos cœurs : Vive la France ! Le cri de « Vive la France ! » est répété de toutes parts, au milieu de vives acclamations. Le silence s'étant rétabli, le général Bablon répond en termes vibrant» n l'allocution du bourgmestre rappelle le rôle de celui-ci et fait un vif éloge des troupes belge», dont il a pu admirer le courage et l'héroïsme sur les champs de bataille. Il termine par le cri: «Vive la Belgique! »• La musique joue la Brabançonne & le Marseillaise, puis les troupes se mettent en mouvement et se dirigent, par les boulevards, vers la légation de France, où elles défilent devant le général Masse-net, commandant le 7# corps d'armée, entouré de M. De France, ministre de France, des généraux Rucrolle, Desgouttes et Malcorpa, et d'un nombreux état-major, où l'armée britannique est repré-sentée par le lieutenant Holberton. et l'armée belge par le lieutenant Masuire, officiers de liaison. Elles continuent ensuite leur marche par la chaussée de Louvain. Sur tout le parcours les acclamations et les cris de « Vive la France !» se répètent sans fin. A l'école Gatti " " 1 W W L w Les élèves du cours d'éducation A de la ville de Brn-xelles ont repris, lundi matin, possession de leurs locaux de la rye du Marais, d'où elles avaient été chassées en 1917. L'histoire vaut la peined'ètre brièvement racontée. Au début de l'année dernière l'administration aktiviste et séparatiste des Sciences et des Arts avait désigné, comme professeurs à la section normale de l'Etat, qui forme le couronnement de l'école Gatti, plusieurs fla-mingo-boohes notoires. Les élèves les avaient accueillis plutôt fraîchement. Furieux, ces intrus s'étaient plaints à leurs chefs qui avaient rendu responsable de la conduite des jeunes filles l'éminente directrice de l'école, Mlle Monod. Elle fut révoquée, ce.qui mit nu comble l'indignation de toutes les ssetions do l'école. Il y eut là, un certain ea-mrdi de février 1917» si nous no nous trompons, une explosion de juvéniles et patriotiques colères, si énergiques que les tristes sires qui lesavaientprovoquéesdurent s'enfuir sous une grêle d insultes. On en était encore au début do l'ère aîctivists. Beaucoup de gens n'en vojaient pas encore le danger. L'his-teire dura quelques jours avant qu'iis en eurent la pleine révélation, lors des manifestations de l'école Gatti. La j:-un(sse enthousiaste et généreuse marqua, une fois de plus, le chemin aux sages. On devine la suite Mademoiselle Monod fut accusée d'avoir l'ormenté la manifestation (or, elle était abs-.nto et malade !) ; elle en endossa toute la responsabilité pour éviter à son personnel et à ses élèves d'éiro accusés avec elle. Condamnée à un mois de prison, elle reçut défense do s'occuper dorénavant d'enseignement public ou privé, faute de quoi, elle serait déportée en Allemagne ' Ce n'est pas tout, au mois de septembre 1917, le cours supérieur d'éducation fut expulsé de ses loçaux. Pour savourer le fait, il faut noter que tous les bâtiments des diverses sections do l'école Gatti sont la propriété de la Ville. Mai3 les aktivis;es imitaient Tartuffe j «la maison e*t à nous, cestà vous d'en sor.ir». L'Université libre ortrit immédiatement une partie de ses auditoires à l'école expulsée ; et pendant plus d'un an les courj fU£entruf 'des Sôlsr Comme nous le-ois on» piuawheuty Hécole-* réinlk gré lundi sa maison. Il parait quo certains professeurs activistes récalcitrants ont refusé jusqu'au dernier moment .de quitter la place, et qu'il a fallu la menace de la police pour les amener à la raison. Quoi qu'il en soit, professeurs et élères sont rentrés dans leurs pénates.Etce retour au logis,a donné lieu à une réunion ir.timo lort éraouvaute, Lo recteur de l'Université, M. Leclère, a tenu à reconduire rue du Marais l'Ecole dont la direction lui avait été confiée provisoirement. Mademoiselle. Monod, acclamée, couverte de fleurs a remercié avec «ne très vive émotion ses professeurs, ses élevés et l'Université qui leur avait donné l'hospitalité, et une vibrante brabançonne a clôturé, en présence du drapeau de l'école, cette touchante cérémonie. O Le Lépreux de Wieringen. L'entrée du Zuider/.ee est protégée par une rangée de petites iles dont quelques-unes disparaissent presque sous les flots à marée haute. C'est dans une do ces petites îles, dans l'ilot de Wieringen, qu'un bateau-pilote débarquait, l'autre jour, un voyageur suivi de<leux amis et de trois domestiqués. C'étaient le Kronprinz d'Allemagne, deux officiers de sa suite et trois soldats. Lo rodomont qui voulait, se lairo « une place au soleil à l'aido d'une bonne épée » so mit en quête, dans lo brouillard matinal, d'un logement. Il n'y a à Wieringen ni hôtel ni restaurant. H n'y a qu'une modesto auberge où se réunissent les pécheurs de l'ilot. Le Kronprinz alla donc demander asile à l'aubergiste. Mais contrairement à ce quô s'imaginait le malfais int rejeton du Kaiser, dès que le propriétaire do i'aubergo sut à qui il avait à fairo il pria son client de porter ses pénates ailleurs. Etvoilà notre demi-douzaine de Boches à la recherche d'un abri. Les pêcheurs imitèrent l'aubergiste et refusèrent de 4ouer leurs cabanes. Enfin, on se montra plus accueillant au piesbytére. C'est là que loge actuellement le fils du « Seigneur de la guerre n, une vieille femme re ;oit cinq francs par jour pour préparer les repas du lépreux que chacun fuit. Ainsi se réalise le desideratum exprimé par le prolesseur de droit international Cimbali : « L'ile do Sainte-Hélène ne doit pas être regardée comme un acte quelconque de tyrannie d'une nation contro une autre nation, mais comme un précédent du droit pénal international dont la permanente et universelle application rendra possible un jour le respect du droit des peuples, n Au front britannique i (Z)s notre correspondant) Namur, 25 novembre» C'est le lundi 18 novembre que les dernier# Allemands ont quitté Namur. Le» première! troupes britanniques — un corps de cavale* rie — y sont entrées trois jours plus tard. L« Jeudi, un général divisionnaire passait en r& vue les troupes de Um® armée, au milieu de l'aï* légresse de toute la population délivrée. Celle-ci avait pu voir, pendant les dernier# jours, la liquéfaction totale de cette armée ali temande qui, avec une discipline aveugle, s'était illustrée dans la vallée de la, Meuse, pat les massacres et les abominations que l'on sait„ Elle avait vu les soldats mutinés se livrer, ave<> certains mercantis, au pillage de la gare et des trains qui s'y trouvaient. Dans certains hôtels, des soldats ivres étaient entrés, l'air menaçant,1 exigeant des liqueurs, apostrophant les offl*. ciers, dont la plupart détalaient comme d© courageux lapins et se réfugiaient à l'étage.-Les événements de Namur sont loin cepen* dant d'avoir revêtu la gravité de ceux quif pendant quelques Journées extraordinaires,-» mirent à l'épreuve les nerfs des Bruxellois. ' Une seule explosion mit en émoi les « Moncra-. beaux»: celle d'un,train de munitions que tes ' Allemands firent sauter h Beez. Bii venant de • Bruxelies, nous avons été impressionnés par la quantité considérable de matériel que les vain; eus ont dû abandonner. Dans la gare de Gem-bloux, des canons sur truck, de tous calibres," un train sanitaire. Entre Gembloux et Namur» > on aperçoit des rames imposantes de wagons. Spectacle rare auquel ceux qui suivent les ai> mées n'ont plus été habitués : des trains circulent sur la grande ligne. Les panachas da fumée blanche égayent le paysage hivernal Dans la gare de Namur, on piétine les cartouches abandonnées par milliers. A Gembloux, les Allemands ont dû livrer aux Anglais un certain nombre de mitrailleuses et de fusils.. Mais ce qui impressionne surtout et évoqua tout particulièrement le désastre allemand* c'est ce qu'on voit sur la route qui longe la rive droite de la Meuse, entre Namur et Huy. A chaque instant, on croise des affûts tordus, des autos, des camions renversés, qui ont l'air de grosses bêtes balourdes, au ventr® béant... La route est défoncée par un charroi qui n'a pas cessé depuis quinze Jours. En arrivant à hauteur d'Amay, la plupart des colonnes se rabattaient sur le Condroz. Dimanche matin, les premiers détachement^ britanniques entraient dans Huy, que les Allemands avaient évacué l'avant-veille. En avant de Huy, nous sommes allé Jusqu'à Ombret, où des Allemands se trouvaient encore quelques heures auparavant; il y en avait aussi à Fié-malle et au Val-Saint-Lambert. On s'attendait à voir les derniers partir de Liège dans la soî-réé de dimanche, mais les premiers détache', ments belges réguliers ne seront dans la grande ville wallonne que le 27. Nos amis britanniques ont été accueillis avec l'enthousiasme que l'on devine dans toute cette vallée de la Meuse, où les Allemands ont commis aux sombres jours de 191-i les pires excès. On admire le fini de leurs équipements, de leur matériel, la qualité de leurs chevaux, l'air ro-. buste des «Tommie»s»,et quand on compare tout cela à l'aspect miséreux et sordide des Boches aWelés h des charrettes qui manquaient d* chevaux, on comprend, on découvre une des causes de la victoire, Les petites villes accueillantes ont été abondamment pavoisées aux couleurs belges et aux couleurs de nos alliés. A Naonur, le Bia Bouquet de la chanson est pou® les soldats du brave Plumer. — ou bien encore pour oes « cavaliers » qui donnent la ccmédle çe soir, dans une des salles de la ville. Chaque division britannique possède sa troupe d'amateurs, ses Follies ou ses Gaieties. qui composent des rxrogTaram.es -de music-hall, où toujours un soldat costumé en femme émerveille. ^ L'humour wallon ne perd pas 6es droii. Dans l'une des vieilles rues de Namur. voisine du aéf-Sotabro et Mer-s?. notre srvons vu. se Balançant à une « faussé porte » de verdure, un Lion belge au-dessus duquel les habitants du quartier avalent inscrit : « Grognon ùnprena-ble ». A Jambes, à Andenne, à Huy, pendent au«Ieissus de la rue <Jes mannequins Infiniment comiques, vêtus de felcterau portant le casque £ pointe et quelquefois tirant la langue. Dans les étroites rues sinueuses de Huy, voi-sines du Pojilia et du Bassinia fameux, tout près de la vieille cathédrale, au beau portail roman, nous fendons une foule énorme, bon nt|GuI manifeste bruyamment 6a Joie d être délivrée. Nos uniformes khakis sont salués au passage de folles acclamations. Sur les rnu,rs, une affiche donne le programmé des réjouissances au faubourg de Statte Dans îe programme du cort&?e, on lit notant ment u Centrale ries Cuivres,- les habitants de btatte qui ont cachés leurs cuivres sont invités à' les porter solennellement dans le cortège. » A un carrefour, une charrette est arrêtée. Sur cette charrette, un piano, un pianiste, un chanteur e«t un drapeau sur lequel on lit au-dessous ÎW™*e Jatine : Les Dragueurs de la Meuse, rès drôles, ces braves dragneuirts qui vendent au profit des orphelins et des mutilés, une chanson wallonne, que la foule reprend avec entrain et dont on appréciera toute la saveur par, le couplet suivant : Les Russ's no z'ont rindou service Mais gna s't'avon del trahison. C'est lus exploets des BolclnSvlsses Qu'ont fait presser 11 brav' wilson. La verve narquoise des Namurois s'exerce aux dépens des fameux fonctionnaires du ministère wallon : une bande d'hurluberlus ou de vendus ont failli ternir le pur éclat de la résistance wallonne dans cette guerre. On les appelle ici les ministres sans portefeuille. Le Gouvernement de Namur comptait environ 200 fonctionnaires et dactylos répartis entre le Palais de Justice et l'Ecole des cadets. A quatre ans de distance, ce qui frappe le voyageur danè le paysage de Namur,c'est tout d'abord la disparition de l'énorme hôtel de la Citadelle qui avait quelques centaines d© chambres et qui fut réduit en miettes par' les obusiers Skoda en août 1914. On est Impressionné par la destruiStlon de l'hôtel de ville brûlé par les pionniers incendiaires. U semble que Namur ait moins souffert penaant l'occupation au point de vue alimentaire quo d'autres villes belges. Au cours de ces dernières semaines, les Namurois ont eu sbus les yeux un spectacle « Le procès 4s liss M par Sadi K3RSCHEN (Suite) L'accusé Albert Ciblez, 38 ans, marié, un enfant, estwvocjLt au barreau Ue Mons. Patriote ardent, uataie cordiale et généreuse, il devait par tempérement venir au secours des nombreux soldats français et anglais, qui, au lendemain des combats du Borinage et de Mau-beuge, rôdaient dans le pays de Wihéries et de Pâturages, dont il est originaire. Ceux qui connaissent- cette belle nature, cet homme excellent, ne furent point surpris d'apprendre qu'il était impliqué dans les poursuites. — Avez-vous favorisé le transport de person-aes apies au service militaire ? — J'avoue avoir aidé des soldats égarés à Wihéries à gagner Bruxelles. Je leur ai indiqué à Bruxelles la clinique de la rue de la Culture, où ils seraient accueillis, et j'ai remis de l'argent à des personnes qui les convoyèrent à Bruxelles. — A qui avez-vons donné de l'argent ? — A Mme Louise Thulier, épouse Ladrière, h Mlle Jeanne Dubuissson et ù M. Albert Jolly, à qui j'ai payé leuxs frais de tram dans le Yicinal. Je donnais cinq à dix mark; cela dépendait de ce que j'avais en poche. — Avcz-vous fabriqué de fausses pièces l'identité ? — Non, je n'ai pas commis de faute au sens de la loi pénale. J'ai a la vérité fabriqué un cachet portait « Commune de S;iint-5îan », or cetto commiJl'ie n'a jamais existé, donc 11 n'y a pns de faux. Au surplus, les cartes sur les-welles ce cachet » été apposé n'avaient pas d'utilité ; si je les ai faites, c'est à la demande de Mlle Thulier et «le Mme Dubuisson. — Fin ectobre 1914, n'avez-vous pas conduit h rinf'nicur Caplau un colonel et un sergent anglais î — Je les at accompagnés jusqu'au tramway. Je l'ai fait parce qu'il s'agissait malheureux oerdus en pays ennemi. Ils s'étaient évadés un mois auparavant de l'ambulance du couvent de Wihéries. Je ne les ai pas aidéis à s'évader. — Des accusés vous désignent comme l'organisateur. Ils n'ont fait, .disent-ils, que suiv l'exemple de l'avocat. Jeanne Dubuisson v accuse de l'avoir entraînée, elle, sa mè. beaucoup d'autres. — Je le conteste. — Avez-vous remis à Louise Ladrière-Thu-lier un mot de recommandation pour Hostelet? — Je n'en suis pas certain, mais Je-crois que oui. — Savez-vous que Mme- Ladrière était le guide habituel ? — Je sais qu'à trois reprises elle avait convoyé six ou sept soldats. * * * L'ingénieur Herman Capiau répond en allemand ; il s'est occupé de l'exode des soldats de mi-mars 1915 à mi-Juin de la même année. Il leur a fourni des faux passeports qu'il tenait du pharmacien Derveau II l fait le voyage de Bruxelles avec le colonel et le sergent anglais qui lui avaient été passés, à Mons, par Libiez. — Vous étiez un des chefs de l'organisation ? — Je n'ai été qu'un des anneaux de la chaîne. * -4r Le pharmacien Louis Séverin, de Bruxelles, est ensuite interrogé. Il déclare avoir 52 ans et habiter place Saint-Jean; il est marié et a adopté deux enfants. Il avait avoué, à l'instruction, avoir reçu chez lui et nourri, de Janvier h juillet 1915, six ou sept soldats anglais et quatre soldats français, plus vingt-cinq Jeunes gens français et belges aptes au service militaire; il avait ajouté que tous ces Jeunes gens avaient été emmenés de chez lui par miss Ca-vell et par le guide Louis Gilles, qui touchait vingt à trente francs par personne conduite à t*» frontière. A l'audience, il entra dans quel ques autres explications, en revendiquant courageusement sa responsabilité : — J'ai reçu un jour la visite de deux soldats anglais blessés se présentant de la part de miss Cavell, et auxquels j'ai donné l'hospitalité Comme leur séjour chez moi se prolongeait, je suis allé voir .niss Cavell, que je ne connaissais pas, pour lui demander de les loger ailleurs. Elle me répondit qu'elle ne savait pas placer tous ceux qu'on lui adressait. Je songeai alors à mon ancien employé, Louis Gilles, qui avait toutes les qualités requises pour faire un excellent guide et qui pourrait évacuer sur la frontière les jeunes gens en question. Je rendais ainsi service à miss Ca-veli. Mon intention directe n'était pas d'organiser du recrutement. Je reconnais avoir avancé quatre cents francs à miss Cavell. — Afin d'organiser des transports ? — Non, à titre de simple prêt pour quelques jours, et sans me préoccuper de l'emploi de cét ' argent. Je n'ignorais pas cependant que treize Français, quj étaient des protégés de miss Cavell cherchaient à gagner la frontière, et manquaient de fonds. — Connaissez-vous Mme Bodart? — Je ne l'ai vue qu'une ou deux fois. Je lui ai demandé si elle pouvait faire conduire les hommes se trouvant chez moi par son guide, un Français, qui m'avait été envoyé par miss Cavell. Mon g.uide, Louis Gilles, a été aussi en TttpooA avec "iau^a- roais il n'y a pas eu entre Baucq et moi aucun* ïél<&2k>* . l i pilde était payé non par moi, mais par les jeunes gens qui pouvaient le payer. Je savais qu'ils essayaient de passer la frontière. On a trouvé chez moi un revolver, un couteau Pt un browning. Je suppose qu'ils avaient été abandonnés par ceux que J'avais logés. — Pourquoi avez-vous agi ainsi T — Parce que je ne pouvais refuser un service et par patriotisme. L'auditeur Insiste 6ur le point de savoir si Séverin a reçu des cartes postales des hommes au'il avait aidés à passer la frontière afin d'établir ainsi que le crime de recrutement a été consommé. Séverin le reconnaît,. en ajoutant que tous ces hommes avaient signé leur carte de noms de femmes. a* M. Ce qui est remarquable dans ce procès, c'est que tous les accusés, une fois réunis devant le tribunal, parlent avec une fière sincérité : s'ils ont fait à l'instruction d»\s réserves que leur commandaient leur situation d'accusés et leur désir ue ue pas compromettre des personnes qu'ils ignoraient être tombées entre les mains de la justice, ils prennent maintenant une position énergique; ils revendiquent leur part d'action et de responsabilité. C'est ainsi que le pharmacien Derveau, qui a tout nié à l'instruction, reconnaît maintenant avoir, de novembre 1914 à mars 191*5, conduit des jeunes gens à miss Cavell, de Pâturages à Bruxelles, à la demande dp Caplau. Il reconnaît de même avoir fourni de fausses piê,-ces d'identité en ajoutant qu'il les tenait d'un nommé Savillien, non impliqué dans les poursuites.m * * La comtesse de Belleville, célibataire, Française, 47 ans, de Montignies sur Aucq, avoue avoir logé plusieurs soldats anglais et français, dont l'un est resté chez elle pendant trots mois, le devoir lui commandait d'agir ainsi ; elle a conduit «Ile-même cinq ou six soldats à miss Cavell, d'autres aux Jésuites de Longue-ville ; la princesse de Croy ne lui a Jamais amené personne. Elle connaît Louise Thulier (1). C'est sur ces simples aveux que l'auditeur devait le lendemain requérir la peine de mort contre la comtesse de Belleville. -<1) L'&txdltear veat. en posant les questions relatives à la prinoeese de Croy et k Mlle Thulier, prouver i'exi.benoe d'une organisation. La princesse Marie-Elisabeth do Croy, çéii- Madame Louise Ladrlère-Tellier, confirme la déclaration de Libiez. Elle a conduit les -soldats à Bruxelles chez Miss Cavell, « pour que le village en soit quitte, vu qu'on aurait des ennuis ». L'auditeur fait observer qu'en s'adressent à Miss Cavell elle disait: « Je viens de la part de l'avocat Libiez avec les hommes. » bataire, belge, 39 ans, impressionna tout l'auditoire par sa simplicité et son énergie, bien qu'elle fût visiblement souffrante. Elle reconnaît avoir logé des soldats anglais et français &u château qu'elle habite avec son frère dans la France occupée; elle les a photographiés.A-t-on utilisé les photographies pour fabriquer de fausses pièces d'identité? Elle l'ignore, elle laissait faire son frère. Elle a remis à Mlle Thulier de l'argent parce qu'elle savait que celle-ci en avait besoin. Elle a cru être agréable â son frère en logeant des soldats. Elle ajoute que tandis qu'elle soignait des soldats anglais ot français, elle voyait passer sous ses fenêtres les troupes a lemandes victorieuses, en marche vers la Marne; e'ie Jugea de son devoir d'assister son frère dans l'œuvre patriotique à laquelle il se dévouait. — Vous avez donc agi sous l'influence de votre frère ? — Oui ; d'ailleurs Je ne demandais pas mieux. « * M. Georges Hostelet. ingénieur et secrétaire de M. Solvay, 40 ans, est interrogé sur le point de savoir s'il reconnaît avoir, par des versements en argent, aidé au recrutement de per-1 sonnes aptes au service militaire, répond simplement : oui. Alors c'est la sempiternelle question : ! — Saviez-vous qu'en agissant ainsi vous procuriez un avantage aux alliés et désavantagiez - les Allemands T — Oui. L'auditeur dit tout haut sans regarder personne : .« C'est un patriote résolu » et 11 met une annotation sur une pièce du dossier. — Reconriaissez^ous avoir été en rapport avec plusieurs aocusés et leur avoir reanls au total une somme d'environ 1,000 fr.? — Oui. Mr Dorff communique la lettre d'un Allemand, ancien correspondant de la Gazette de Francfort, à Bruxelles, M. Netter, qui fait le plus grand éloge de l'accusé; M. Hostelet l'a secouru et protégé au début de la guerre. Cette lecture parait impressionner favorablement la tribunal. M. Hostelet s'attendait' visiblement à être interrogé davantage. Il avait l'attftude calme et réfléchie d'un homme qui se prépare à une discussion longue et serrée, mais on ne lui posa plus aucune autre question. La séance est suspendue. * * « Le tribunal et les avocats se retirent ; on laisse les accusés ensemble, après leur avoir enjoint d'être muets. Il est 2 heures. Ceux qui se sont munis de provisions de bouche les partagent avec ceux qui n'en ont pas. Un grand chaudron plein de soupe est apporté pour les soldats qui* après s'être restaurés, offrent au^ accusés,, dans leur écuelle, le reste de leur soupe, dé leur eafé et de leur pain de munition. Et cette dînette au milieu des fauteuils des £nateur* ne manque pas de pittoresque .. I,a surveillance des soldats se relâche ; malgré les ordres donnés, les accusés causent entre eux avec animation. Je tiens ces détail! d'un Inculpé. (A suivre0 32» ANKEE «jEECÎKEWÏ 27 JfO VKMBRT] 1Q18. ÉDITION B . . ^ numéro provisoirement : 1Q centimes.

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