Le soir

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02 December 1918
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«S- ANNEE tlfïîDÏ S DI^KlflBBE 1918. f.niTîON a a '*s3 a nnmAiin «xiAiiî^Ai'ii/tm Ani » ï <iav> tîm /i ' -a r- ABONNEMENTS Provisoirement 2 fr. par mois pour Bruxelles et la pro-Yince, soit 8 Ir. pour la période 1er décembre 1918-31 mars 1919. Nous espérons que la baisse des matières premières nous permettra d'appliquer bientôt de nouveaux tarifs mieux en concordance avec le passé. Les Allemands nous ont spécialement pillés ; ils ne nous ont laissé qu'une vieille machine. "Nous paraissons actuellement dans des conditions de fortune, et en format réduit. LE SOIR demandes d'emplois (tarir recuit) . . y petites lignes, i.o Toute ligne en plus. 0.4 Toutes autres rubriques ou annonces commerciales. . la ligne, 0.6 Faits Divers (lr* partie) • •••., — 0.0 — (2">« partie) ...... — 5.0 — (3»« partie) ...... — 4.0i Sport et Réparations judiciaires . • . . — 3.o< Nécrologies ........ —■ 2.51 Réclames avant les annonces. . . . . — 2.0< Théâtres et Spectacles ...... — 3.(X Téléph. : Annonces : A 591 — Administ. : A 4738 — Réd.tA 196 et A 3541 Rédaction et Administration : 23, Place de Louvain, Bruxelles. m A nos abonnés de province L'administration des postes ne peut actuellement rétablir les abonnements qu'elle servait en 1914, ses registres ayant en grande partie disparu, beaucoup de bâtiments administratifs ayant élé pillés ou détruits par les Allemands. Nous recevrons en attendant la réorganisation postale les abonnements dans nos bureaux et les servirons directement. Par suite du coût élevé des matières premières, le prix a été fixé provisoirement à 8 1r. pour la période 1or décembre 1918-31 mars 1919. Nos lecteurs sont priés de joindre le montant ù leur demande d'inscription. Nos abonnés de 19H peuvent déduire de ces $ panes : soixante-dix centimes par mois non servi en 191',, sAt 2 fr. 80 pour ceux dont l abonnement expirait fin décembre 14, et ir.0.10 pour ceux dont il finissait fin septembre 1914. Annonces les annonces urgentes (demandes et offres Emplois, etc.) sont insérées le jour mime ; les autres suivant la. pla.ee disponible, dans l ordre de leur arrivée. • Afin de réserver la place nécessaire a la itÊ^^-édaclioniu lle, nous nous trouvons dans motion de refuser provisoirement les rrattSes annonces commerciales. Nos clients les remplaceront avantageusement par quelques lignes de réclame dans le corps au journal. i la Semaine I Au cours de la déclaration ministérielle, le I président du conseil a prononcé jeudi les pa-I rôles suivantes : ! Les Belges, dans leur ensemble, ont attesté I fo'ils avaient la conscience de leur dignité. Ils I ont ainsi conquis le droit à un traitement ega- ■ iftairc. I Le problème no se résoudra pas sans que des I difficultés constitutionnelles doivent être vain-I eues, et nous avons tous le respect de la Cons- ■ tfcution; mais un accord unanime et paurioti-I que pourra nous aider à atteindre le but et a I écarter les difficulté®. I Le problème dont il est question est le pro- ■ blême électoral. Tout le monde considérerait I comme chose injuste ciue 1 on lit les procnai-I nés élections avec le système plural. I) autre H part, il serait pou élégant au lendemain de ■ &Tplus grande victoire que le Droit ait con-Hnue de donner un accroc à la légalité. Mais ^fca'est-il pas des accommodements avec le ciel ■hifcme 1 Le gouvernement lie nie pas les aiin-Hultés constitutionnelles auxquelles ou so ^Heurte, niais il laisse entendre qu on les vain- Souhaitons-le dans l'intérêt du pays jr Hbi aidons-le à vaincre. Que chacun y mette Hda sien. N'abordons pas les problèmes ncs ■le la avec l'esprit de routine et de ^Khicane d'avant 11)14. ■ La monde a besoin d'être réorganisé sans Hretard. 11 ne peut I être que par ceux qui ont i Mgagné la guerre. La voix de ceux qui 11 ont Hrien lait pour la victoire est de mince impor-■ tance. La vie nouvelle doit être organisée ^■par ceux qui devront La vivre, par les jeunes, ^■et non par les représentants des temps ré- I vol us. Knfin, n'oublions pas que les déclarations d3 M. Delacroix ne lont que paraphraser un passage du discours du Trône, et qu'un vieux proverbe conseille aux rigoristes de ne pas se montrer plus royalistes que le roi. * " * Des difficultés atuq utiles on se heurte à l'heure critique ressort, très net, un enseigne-H ment : l'erreur grossière clans laquelle sont il tombés jusqu'ici tous les législateurs en com- I, : pliquant à plaisir la procédure de la revision I i des constitutions. Notez bien que cela n'a I [ sauvé de la ruine aucune d'elles. L'erreur des législateurs antiques s explique. Ils [ | croyaient à la stabilité, alors que la loi uni-; ver&elLe n'est que mouvement, changement, \ évolution. Si bien que pour avoir imité nos ancêtres, nous nous trouvons au lendemain | du plus grand événement que 1 Histoire con-» naisse uevant un problème quasiment inso-jluùle, o^TUdiu le choix eiure 1 iniquité la pius i révoltante et une illégalité qu'il est difficile i de nier. Maia l'Histoire nous enseigne qu au-; cun stratagème n'a pu sauver les constitu-' lions ne répondant plus aux besoins nés de 1 situations nouvelles. Un des plus grands législateurs grecs, ayant doté son pays de lois qu'il croyait propres à lui assurer le I g — bonheur éternel, fit annoncer qu'il désirait faire un voyage; mais, avant de se mettre en route, il fit jurer à ses concitoyens de respecter scrupuleusement son code jusqu'à son retour. Et notre homme, on le devine, partit sans esprit de retour. Sacrifice certain à sa patrie, mais sacrifice vain. Ses lois eurent le sort des roses. Dans la Grande-Grèce, à Ca-tane, le législateur Charondas, avait imaginé ceci : lorsque quelqu'un demandait une modification des lois, tous les citoyens se réunissaient sur la place publique, porteurs d'un gros caillou. Si la proposition de revision était rejetée, on lapidait son auteur. Il y avait de quoi faire, hésiter le plus intrépide révisionniste, et cependant qui se souvient do Charondas et de ses lois? Peut-être ferait-on sagement à l'avenir de déclarer que la revision de la Constitution e^t de plein droit tous les trois ou quatre ans, quitte à n'y point toucher si le besoin ne s'en fait pas sentir. On éviterait ainsi les difficultés auxquelles on se heurte aujourd'hui. Mais comme chacun reconnaît qu'il est de l'intérêt suprême du pays de les surmonter, on pt, t espérer qu'on les vaincra. Nos élus n'ont qu'à se souvenir du dicton anglais : « Le Parlement peut tout, sauf faire un homme d'une femme. » * # a|c On a parlé de coup d'Etat, <le révolution. Grands mots, mais simples mots d'ailleurs, dont l'on aurait tort de s'effrayer . Le «Peuple» lui-même nous a fait cette semaine un cours de « conception révolutionnaire», «essentiellement organique. » Ecoutons-le : La révolution n'e6t ni un mot terrible, ni une éventualité redoutable — au contraire ! Elle doit être dans le vœu de tous ceux qui veulent la lin de la misère humaine et d-es antagonismes économiques et sociaux. Mais, nous y insistons, pour se pénétrer de cette vérité-là, ce qu'il faut, en haut comme en bas, c'est se rendre exactement compte de la valeur d'un pareil terane et du caractère d'un tel phénomène. Révolution n'est pas fatalement synonyme d'émeute ni de bouleversement. Si l'on veut et peut faire disparaître la misère humaine et les antagonismes économiques et sociaux sans émeute ou bouleversement, il n'est personne, pensons-nous, qui repousse cette Révolution. Seulement, un peu plus loin, notre confrère ajoute, dans une phrase qui ne compte pas moins de vingt-huit lignes, que le prolétariat ne renonce pas au droit d'insurrection «le jour où le signal en serait reconnu nécessaire». A titre d'hypothèse, il n'est rien que l'on ne puisse discuter. Va donc pour l'hypothèse qui esti.me -^ue la Révolution n'est qu'un terme de l'Evolution. Seulement les partisans de cette hypothèse seraient mal venus do se plaindre le jour où d'autres songeraient à use:1 des mêmes moyens. Ne désespérons pas. La tolérance aidant, la violence sera un jour bannie. La Société des Nations délivrera le monde de cette chose honteuse : la guerre. La Société des Nations nous aidera à poursuivi e notre chemin, sur la route du meilleur devenir, sans soubresauts sanglants. * * L'effondrement russe sera peut-être aux luttes de classes ce que la catastrophe de 1914 a été pour La guerre. Et ce n'est pas l'admiration de quelques groupes socialistes pour les maximaiistes qui rehaussera la Révolution russe dans l'esprit général. La plupart des marxistes qui défendent les bolcheviks t3 sont que des pro-Boches, et c'est la complicité desBoches qui a permis aux maximalisas de ruiner la Russie — espérant du .même coup tuer les démocraties occidentales. Durant toute la guerre, maximalistes, zimmerwaldiens, kinthaliens et pacifistes-défaitistes ont travaillé pour la paix allemande, pour le triomphe de la conception allemande Uu monde, ainsi résumée par Gobineau, le prophète du Dieu dont le Kaiser avait fait son allié : Personne ne peut refuser son approbation à un corps social ainsi organisé qu'il est gouverné par la laison et servi par V inintelligence. Le hobereau prussien c'était la raison qui devait être servie par l'inintelligence de la social-démocratie. Et c'est pour le triomphe du gobinisme que les socialistes allemands se faisaient tuer—que les socialistes allemands tuaient les travailleurs de l'Entente. Voilà les faits. M. Camille Huysmans annonce qu'il va convoquer une conférence de l'Internationale. C'est son affaire. Mais nous croyons devoir rappeler ici ce que nous avons écrit dans «La Victoire ou l'Esclavage» : Le 20 février 1918, à Londres, en prenant la présidence de la Conférence socialiste interalliée, M. Vandervelde a prononcé ces paroles : « En m'appelant à l'honneur de présider cette séance, vous avez voulu rendre hommage au prolétariat belge, à la Belgique, symbole de la lutte -pour le Droit et de la résistance à l'oppression. Peut-être, aussi, vous êtes-vous sou-| venus qu'il fut un temps où je présidais le bu-! reau socialiste international ? Je m'en souviens, ! en tout cas, et c'est avec la ferme espérance de le voir, un jour, se réunir à nouveau dans notre Maison du Peuple de Bruxelles, que je vous apporte le salut et l'adhésion du parti ouvrier de la Belgique occupée. » Les vœux du président de B. S. I. s'accompliront, mai6 en partie seulement. Le soleil de la paix fera renaître une internationale ouvrière, point de doute, et l'hospitalière Belgique restera le centre de l'Internationale nouvelle. De l'Internationale nouvelle qui ne renfermera cependant ni les majoritaires allemand, ni les immerwaldiens, ni les bolchewiks. Jamais ceux qui ont vu déporter Max, Theodor, les magistrats, les femmes, jamais ceux qui ont vu éventrer et pendre les prisonniers belges, jamais les héros de Liège et de l'Yser ne toléreraient la présence à Bruxelles des Scheideman, des Legien, des Greulich, des Grimât, dos Laz-zari, des Morgan des Trotzky, des Lénine et tutti quanti, socialistes- du kaiser, qui n'ont eu que sarcasmes ou indifférence pour le supplice de l'innocente Belgique. Que M. Camille Huysmans convoque donc sa^conférence, mais pas ici — ou pas avec ceux-là, avec ceux qui ont fait Çaporètto, avec ceux qui voulaient.nous conduire au piège de Berne, pas avec ceux dont les manœuvres tendaient amener l'Entente àBrest-Litowsk, — et à faire de la Belgique une Courlande ou une Lithuanie. -i- î& On obectera que la Révolution allemande a complètement changé la vieille Europe. On nous jettera peut-être Wilson à la tête. Nous avons le plus grand respect pour le président de la République étoilée et nous sommes certain que lorsqu'il aura visité le Vieux-Monde et vu de près l'œuvre des barbares, il partagera nos appréhensions. Non, la proclamation de la république en Allemagne n'a pas changé les Allemands. On ne change pas à volonté du soir au matin. Le camouflage allemand a été prévu par un nomme ui avait étudié l'Allemagne sous toutes ses faces et pendant de nombreuses années : Edgard Quinet. Voici ce qu'il écri vait en 18G7 : ... Prenez garde à ceci : le moment décisif n'est pas encore venu. C'est celui où le despotisme aurait besoin de se déguiser, de changer de nom, de langage, de prendre le masque de la liberté, et de la démocratie. A ce moment, tout menace de se fausser, de se dénaturer. Que feront alors les Allemands? Ce sera l'heure des embûches. Veulent-ils y tomber ? Quand le despotisme se masquera de démocratie, la démocratie toujours complaisante, épou-sera-t-elle le despotisme pour se donner un soutien ? Si jamais pareilles épousailles se font, dites pour toujours adieu à ce que vous avez connu de la vie allemande... Combien de fois la France ne se réveillera-t-elle pas en sursaut, croyant entendre le pas de son gigantesque voisin ? Ou bien si elle s'endort sans précaution, ce sera le signe d'une mortelle apathie... et quelle tentation pour le monde allemand d'en profiter 1 Ainsi, dans tous les cas, le péril est toujours le même pour nous... Aussi est-ce toujours contre la France qu'ils s'arment et se mettent en défense, même quand ils n'en ont aucun sujet. Cette observation est capitale pour nous. Il ne nous est pas permis de nous abuser un instant sur ce point. Toute idée fausse à cet égard nous est, non pas nuisible, mais mortelle. Le despotisme allemand vient de prendre la masque de la liberté et de la démocratie. N'oublions donc pas les conclusions d'Ed-gard Quinet. Elles sont encore plus vraies nour la Belgique que pour la France. Toute idée fausse à cet égard nous est, non pas nuisible, mais mortelle 1 PICCOLO. Le Roi à Liège Lo roi Albert, accompagné de la Reine et du prince Léopold, a été reçu samedi par la population liégeoise au milieu d'un enthousiasme débordant.Le Roi est arrivé à 10 heures, au faubourg Ste-Marguerite, où il est monté a cheval ot s'est mis à la téte de la 3e division d'armée. A sa droite était le général Léman; à sa gauche la Roi ne. Dans la suite royale les généraux français Desgouttes et Rouqueroile.le général anglais Jacob, les généraux Cillai n, Michel, Ilucquoy, Jungbluth le capitaine américain Cresson, etc. Le Roi a été salué par 1e gouverneur do la province, M-Del vaux de Fende,et par M.Kieyer,bourgmestre. Puis le cortège s'est mis on marche par la rue bte-Marguerite, la placo St-Lambert, les rues de l'Université et de la Cathédrale, le boulevard d'Avroy et l'avenue Rogier, à travers une foule immense. Le Itoi s'est placé entre les terrasses. Le général Jacque a présenté les troupes. En tête venait le 12° de ligne, avec le prince Léopold en simple soldat, soldat du 1er peloton de la lre compagnie du Ie* bataillon. On acclame longuement le jeune prince. Les six régiments d'infanterie, l'artillerie légère, l'artillerie lourde (155 et mortier de 22ô), la cavalerie divisionnaire et les cyclistes sont applaudis successivement. Les drapeaux, sur lesquels on lit les noms de Liège, Yser, Merckem, btadenberg, Oost-Nieuw-kence, sont salués aveCNÎmotion. Un incident caractéristique se produit : la reine Elisabeth reçoit des fleurs lui envoyées par des dames de Maestricht, Ruremonde et Sittart, au nom du Limbourg. Après la revue, le Roi s'est rendu au Palais provincial, où le gouverneur lui a présenté les autorités constituées, la cour d'appel, Mgr Rutten, etc., et où a eu lieu le déjeuner. A 3 heures, le Roi se rendait à l'Hôtel de ville. Un groupe do mutilés ainsi qu'une délégation de l'association des condamnés politiques se tenaient à l'entrce de l'edifice. Le bourgmestre, M. Kleyer, salue le Roi au nom de la Ville, et rappelle les journées de 1914, ainsi que les principaux faits de l'occupation. Le Roi fait l'éloge de la ville de Liège, dont le renom sera plus grand encore que par le j assé et dont le nom est devenu le symbole de la résistance. La situation de la ville, près de la frontière, la destinait un rôle tout de sacrilice. Le 3 août, la garnison aidée de la population, mettait la place en état de défense, L'ennemi fut même obligé de reculer. 11 lui fallut deux semaines pour avoir le libre passage. Le général Léman prouva, par son énergie, que le chei doit partager le danger et doit, s'il le faut, donner sa vie. Le Roi termine en disant que le peuple liégeois, si variant pendant la guerre, aura à cœur de participer grandement aux œuvres do la paix pour la reconstitution du patrimoine national. Le Roi a paru ensuite au balcon de l'Hôtel de ville, avec la Reine et le prince Léopold. Emin, à 4 h. 1 /2, il s'est rendu à la cathédrale où il a été reçu par Mgr Rutten. L'evéque a magnifié la justice et la bonté du Tout-Puissant qui éprouve les peuples et les récompense. Un Te Deum a été ensuite chanté. D«ns la soirée ,1a Famille royale a repris,en anto, la t< n.te de Bruxelles. PETITE GAZETTE fcLc Ëttoî cl £« l&e&nc a l'aris. Le programme de la réception solennelle du Roi et la Reine, qu'accompagneront les jeune» Princes, a Paris, a été arrête comme suit : 5 décembre. — 14 heures : arrivée à la gare du Bois de Boulogne. Les Souverain» ae rendront au ministère des atiaire» étrangères, où des appartement* leur sont aménagés. Visite a l'Elysée, vers 16 heures. Le reste de la journée sera consacré à la réception de la colonie belge et à un duier à l'Llysée, ou des toasts seront échangés entre le président Foincaré et le roi Albert. b décembre. — Déjeuner aux Affaires étrangères. A 15 h. 30, les Souverains se rendront avec le Président a l'Hôtel de V iJle.- Lc soir, départ par la gare du Nord ou la gare des Invalides. Btans Ee corps diploxxa&ltyue. La Suisse aura désormais un ministre a Bruxelles. C'est M. Dunant, ministre a Pans, qui vient d'ôae désigné on cette quai i té. dépotés aux armées. Le Roi vient de conférer la croix de chevalier de l'Ordre de Léopold avec la croix de guerre au capitaine en second de réserve Brifaut, député de Plîilippeville, avec l'ordre du jour suivant : « A donné un bel exemple de patriotisme en s'enga-geant dès' le début des hostilités, bien qu'âgé de près de 4f) ans, marié et père de 3 enfants ; détaché à l'aviation française en qualité d'observateur, se distingue par une belle ardeur en sollicitant comme une laveur l'attribution des missions les plus périlleuses; sa vaillance, hautement appréciée, lui a valu deux citations avec croix de guerre française. » Hos internés en SloSlande. Les ministres Masson et Louis Franck iront, demain lundi, à la rencontre des premiers convois de militaires belges revenant de» camps d'internement hollandais. tUiie justice égale partout C'est celle que l'on sollicite de M. Vandervelde, notre nouvoau ministre de la justice. A Bruxelles, le parquet, sous l'intelligente et énergique impulsion do M. le procureur du Roi Holvoet et de M. lo président Benoidt, a agi avec diligence et fermeté. 11 n'en est pas de même partout; ça été le cas à Liège notamment, où le public, en présence de l'inertie du parquet, a voulu commencer h faire justice lui-même. C'est le cas à Charleroi où le procureur du Roi ne bouge pas, ot où paraît, depuis lo départ des Allemands, un journal nouveau, La Liberté, dont l'éditeur n'est autre que celui du journal emboché La Région, qui a paru avec le concours de» Boches pendant toute la guerre. Souhaitons une circulaire prochaine de M. Vandervelde. Un coup de balai complet s'impose partout.Nos rues Le Collège échevinal d'Ixelles vient de décider que la rue de Trêves prendra le nom de « rue des Etats-Unis », la ruo de Berlin celui de " rue Alsace-Lorraine », la rue de Vienne celui de •« rue de l'Yser ». A Saint-Gilles, la rue de Prusse devient la « rue Georges Clemenceau ». A Koekc.berg, la rue Edelman s'appellera « rue de l'Armistice », l'impasse de l'Empereur devient « impasse des Combattants ». Edonaons notre or a la ESanqas Nationale. Malgré les offres alléchantes d'un bénéfice énorme, malgré les peines effroyables comminées par les Boches, ils sont nombreux les Belges qui ont gardé leur or, qui, pour rien au monde, no l'eussent donné à l'ennemi. Ces Belges sont désireux aujourd'hui de l'offrir à leur pays. Le gouvernement français avait pris, dès 1915, l'excellente initiative de l'aire imprimer un diplôme de « Reconnaissance nationale » à tous ceux qui remettaient leur or à la Patrie. Si relatif que ïùt l'import, ce diplôme était décerné atout déposant, et il n'est pas une famille de France — de ces Français admirables qui vnt donné tant des leurs à la nation — qui ne possède pareil diplôme. 11 en sera de même chez nous sans aucun doute. Tous ceux qui auront conservé quoique vague pièce au fond de quelque vieux bas de lai no, la donneront avec joie et seront fiers de posséder le diplôme de la • Reconnaissance nationale ». Une idée. Un de nos amis nous écrit : Vous annoncez que des • Kommandanlur » alliées vont être établies en Allemagne occupée.Pour que ce « juste iretour des choses d'ici-bas » soit aussi adéquat que possible, je me permets de recommander par votre important organe aux fonc-tiemiaires qui vont exercer là-bas le pouvoir souverain, une fonrnule législative d'une grande simplicité. 11 leur suffira d'édictcr que les arrêtés du Gouverneur général en Belgique, (von Bissing ou von Faikeiihausen), en date du et du sont applicables em Allemagne occupée. Cette procédure aurait l'avantage de fournir - aux populations occupées une législation conforme à leur interprétation du droit des gens et des Conventions de La Haye, avantage dont nous avons été privés pendant les quatre années d'occupation allemande. L'idée est à creuser. .Nous la signalons à M. Camille Jacquart, chargé par le ministre cte 1 intérieur de la direction ue 1 Administration civile à Aix-la-Chapelle, et qui s'y trouvera aujourdnui même, en compagnie du iieuteiiauiL-yénerai Gilla-in. La Piacc de SlraxcHes.'i Le ministre de la guerre vient de désigner en ) qualité de commandant de la Place de Bruxelles un de nos officiers les plu» populaires et les plus sympathiques, Je colonel Tiéchon, des carabiniers.! Le colonel Tiéchon défendait encore la position do la Nèthe à la veille de la retraite d'Anvers, à la téte de son régiment lorsqu'il fut fait prisonnier.; Après trois ans de captivité, il passa en Suisse et; vient de nous revenir en parfaite santé et plus jeune que jamais. fi/ofiiee des chemins de fer belles à M. Libouton (M.-F.-C.), chef de division, dirigeant l'agence commerciale à Paris, est nommé directeur de l'office des chemins de fer et de la ma-) rine de l'Etat belge à Pari». i as des as » belges. LfAéro-Club de Belgique vient de décerner une plaquette en or à M. Willy Coppens, l'« as des as » belges. On sait que M. Coppens a remporté trente-six-victoires ofticiellement homologuées. Le passage des troupes françaises Le public bruxelloi» a pu à nouveau manifester, ce matin, ses sentiments do reconnaissance à l'armée française. Ainsi que nous l'avions annoncé hier, une division lrançaise a traversé la ville sous le clair soleil de ce:te belle matinée automnale.11 était à peine 9 heures que déjà la téte de la1 colonne débouchait porte do Ninove, et d'un pas " rapide, ce pas alerte de l'armée française, remon-4 tait le boulevard du Midi, musique en téte. La foule qui faisait haie sur son passage e.st enthousiaste comme aux premiers jours de l'entrée do nos libérateurs. Elle acclame « les poilus » Iran- ; çais, elle agite des mouchoirs, les hommes escor- . teni, les soldats pour leur oflrir des cigarettes. Et ainsi, tout le long du parcours, les vaillantes, troupes sont saluées avec enthousiasme par nos' compatriotes. L'infanterie a passé, l'artillerie suit. Ce sonfci d'abord les canons de 75, tirés par six chevaux, les caissons de munitions, et l'artillerie lourde qui termine Je défilé. Les pièces de 155, habilement ca-moutlées, sont là, et la foule acclame toujours. Sur lçs boucliers elle lit leur histoire : Montdidier! Flandre! n Tous nom» qui nous rappellent les heures pendant lesquelles, anxieux, nous suivions sur la carte la marche en avant de» armées françaises victorieuses, venant à notre secours.Elles ont toutes leur nom et s'appellent : Sans-Souci, la Fatma% la Finaude, Su+ttte, Henriette. Mais tandis que les troupes françaises défilent; d'un côté du boulevard du Midi, de l'autre apparaissent des pièces d'artillerie anglaise. Elles sont, déorées aux couleur» belges, françaises et anglaises.La foule court de droite à gauche, olle n'a pas assez, d'yeux pour regarder, de mains pour applaudir.C'est toujours l'enthousiasme, la joie délirante, comme aux premiers jours. La Smtifaïas ies désMrités Elle sera célébrée le 25 décembre Voici près de cinq ans que nos petits déshérités n'ont plus guère connu la Saint-Nicolas, et que maints d'entre eux ignorent la moindre douceur, le plus modeste jouet. Messieurs les Allemands nous ont quittés un peu tard pour qu'on puisse organiser à sa' date traditionnelle cette bienheureuse Saint» Nicolas, si chère à nos petits. D'autre part, jouets et bonbons sont encore bien rares chez nous. Nous allons donc donner au grand saint le temps nécessaire. 11 nous prie de fixer à la Noël prochaine la célébration de sa fête.'. C'est donc le 25 décembre que nous Clôturerons.^ Ja liste de souscription que nous ouvrons au-] jourd'hui, et en tête de laquelle nous avons la : joie de trouver notre cher et aimé bourgmestre | Max, qui a été le premier à songer aux petits) déshérités de sa bonne ville. f Ci notre première liste de souscription : Le Soir, Fr. 500.00 M. Adolphe Max, bourgmestre da Bruxelles, 500 00 M. Max Hall et, échevin, ' 25.00 M. le baron Lambert, 50.00 M. Charles Charlier, 25.00 Total de la lr0 liste Fr. 1,100.00, i) ' %le procès fls liss tell ^Êk (Suite et Jinj «un connait assez mal les détails de l'exécution Ue kiibb Luveii i.-1 ue ivl. i_»uuo«j. Un récit lait, ù la demande du Ministre d'Anicmiue eii Relègue, pur ic ciiaiieicuii au glais à Bruxelles, Rev. G ah an, de son entretien avec Miss Cavell _ians la nuit de son exécution contient entre autres les passages suivants : • J'ai trouvé Mlle Cavell câline et résignée, mais cela ne supprima rien à la tendresse et à l'intimité des sentiments exprimés pendant cet entretien au cours duquel elle me dit entre autres : « Le visage tourné vers Dieu et l'éternité, je me rends compte que le patriotisme I seul ne suffit pas ; je ne dois avoir de haine ni de ressentiment contre personne. » Un chapelain militaire allemand est resté près d'elle jusqu'à la fin et lui a donné une sépulture chrétienne , il m'a dit : « Elle a été courageuse et résignée jusqu'à la fin. » Elle a confirmé sa croyance chrétienne et a déclarait qu'elle mourait avec joie pour son pays. Elle est morte en héroïne. Une seconde lettre du Ministre américain à ^bfuxelles au baron von der Lancken, chef du «pjpartement politique dans la Belgique occupée, demandant la remise du corps de Mlle «avell à l'Ecole d'infirmières, dont elle était directrice, et assurant que la direction de cette Ecole se chargerait de faire enterrer le corps dans l'arrondissement de Bruxelles, et se soumettrait à toutes les conditions qu'imposerait l'autorité allemande, disait : « Je suis convaincu qu'il n'y aura aucune objection à cette demande, et qu'on ne refusera pas à l'étaW^e-ment auquel Mlle Cavell a consacré si philan-tîiropiquement une partie de sa vie, l'autorisation de remplir ce devoir pieux. Je recommdn-de donc cette requête de l'Ecole, à Votre Excellence. » Une autre lettre encore du Ministre américain à Bruxelles, dans laquelle il est dit que cette requête fu'. rejetêe, contient le passage suivant : • Von der Lancken rendit visite au Ministre d'Amérique et lui déclara de vive voix, que le corps était enterré près de la prison, et qu'il était impossible de l'exhumer sans autorisation du ministère de la guerre à Berlin ; lui-même (von der Lancken) n'avait pas qualité pour demander cette autorisation, mais il demanderait au Gouverneur Général, aussitôt son retour, de s'en occuper. Aucune suite ne fut donnée à cette légitime demande. v * * Pourquoi ont-ils fusillé Miss Cavell ? C'est un des mystères de leur politique de guerre. J'incline à croire que le Gouverneur de Bruxelles, d'accord avec l'auditeur militaire, était décidé dès le début à jeter en pâture à la haine allemande, une victime anglaise. Ces deux hommes ont devant l'histoire la responsabilité de ce meurtre. Ils portent aussi celle du meurtre du Belge Baucq, que l'on sacrifia pour que la préméditation en ce qui concerne l'Anglaise ne parût pas trop évidente. Rien n'explique pourquoi Mlle Thulier, la comtesse de Belleville et M. Séverin, qui étaient les complices de Miss Cavell, et avaient par conséquent à subir la même peine, n'ont pas partagé son sort. Les documents publiés par le Press-Bureau mentionnent en détail les efforts faits par M. Hugh Gibson, un secrétaire de la Légation américaine (le ministre Jui-même étant malade) et par le ministre d'Espagne pour faire rapporter la condamnation à mort lorsqu'ils l'eurent apprise de source non-officielle. Le baron von der Lanckcin semblait ne pas encore connaître le soir, la sentence qui avait été rendue à midi. Lorsqu'enfin, devint l'insistance des diplomates américain et espagnol, il consentit à s'informer de la sentence et apprit qu'Edith Cavell avait élé effectivement condamnée h mort, il promit de prendre immédiatement des mesures pour suspendre l'exécution. Le Gouverneur-général n'étant pas autorisé à intervenir, von der Laneken recourut au Gouverneur militaire von Sauberzweig qui avait le droit de suspendre l'exécution, mais qui lui assura que la sentence avait été confir mée par lui après mûre réflexion et ne pouvait pas etre modifiée. Von der Lancken annonçant cette décision aux diplomates, ajouta que dans ce sens, l'Empereur lui-même ne pouvait pas intervenir. On m'a dit que la discussion commença entre neuf ci dix heures du soir, qu'elle dura jusqu'à o-eux heures du matin : lien ne put émouvoir von Sauberzweig, son triste nom passera à la postérité comme celui d'un bourreau de lem-mes. (1) D'après la loi allemande, le Gouverneur militaire a le droit, par le seul fait qu'il a ordonné la réunion du conseil de guerre, d'exécuter sur le champ une condamnation a mort, sans consulter le Gouverneur Général, ni l'Empereur.L'affaire Cavell est cette conséquence que le Gouverneur Général reçut désormais le droit de grâce. On ne fusilla plus personne dans la suite, sans avoir pris son avis. Pour ce qui concerne spécialement les femmes, il fut décidé que l'avis de l'Empereur lui-même devait toujours être demandé. 'fi 4c * Le très obligeant et si aimable baron Léon Lambert, m'a ménagé un long entretien avec le marquis de Villalobar, quelque temps après le procès de Miss Caveil : je tien6 die ce diplomate, qu'il conseilla au baron von der Lancken de téléphoner au Kaiser, avant d'exécuter les condamnés. Von der Lancken répondit: « Ce n'est pas possible, je n'oserais pas le faire ; je ne suis pas comme vous, un ami personnel de mon Souverain. » Plus tard, quand il fut connu à Bruxelles que le Kaiser avait manifesté, à la nouvelle de l'exécution, un vif mécontentement de ce qu'on ne lui eût pas demandé son avis, von der Lancken dit au Marquis : « Combien je regrette de n'avoir pas suivi votre bon conseil I » et le Marquis de lui répondre avec finesse : « Je comprends ça ; (1) M. Hugh Gibson a publié à New-York, en 1917. un livre fort intéresant intitulé : h A journal from our Légation in Bclgium », dans lequel il relate en détail les efforte surhumains qu'il fit avec lo ministre d'Espagne pour sa*w vie de Miss Cavell. vous avez laissé passer une belle occasion de devenir l'ami de votre souverain. » « * ★ Plus d'une fois les journaux allemands ont argué de ce fait que les Français aussi ont exuouté des femmes allemandes pour espionnage, et le cas de Mata-Hari, la danseuse indonéerlandaise, fit sensation outre-Rhin. 11 n'y a aucune comparaison possible: oui, des femmes ont été fusillées en France, mais elles avaient fait de l'espionnage, elles étaient étrangères et avaient, pour de l'argent, trahi un pays hospitalier, tandis que Miss Cavell n'a pas fait d'espionnage, elle a fait du recrutement, ce qui est tout autre chose ; elle n'a trahi personne, elle n'a tiré de ses agissements aucun avantage pécuniaire. C'est injurier encore a la mémoire de Miss Cavell, que de comparer cette héroïne à de vulgaires espionnes, femmes aux gages d'une puissance ennemie 1 * * * On a écrit avec un<; légereté impardonnamle, qu'après avoir défendu mon infortunée et héroïque cliente, j'aurais disparu... Et pourqoui aurais-je disparu ? Pour me soustraire à toute interpellation du délégué belge du Ministre d'Amérique, et pour ne pas remettre un rapport sur cette cause. Faut-il dire qu'il n'en est rien ? Je ne me sens ni le besoin, ni le désir de l'affirmer • certaines allégations sont par elles-mêmes si absurdes qu'on perd son sérieux à les re'ever. Mais il ne sera peut-être pas inutile d'expliquer comment et pourquoi une phrase malencontreuse du rapport du délégué américain à son ministre a pu faire croire à certaines per-t sonnes que je m'étais... réfugié dans l'abstention. Voici les faits : il est exact que je n'étais pas à mon domicile de Bruxelles le 9 octobre 1915, quand ce délégué est venu y sonner ; Je me trouvais dans la villa que j'occupais aux Quatre-Bras, a une 1/2 heure de tramway de ma maison de Bruxelles. Cette villa, sur la route de Tervueren. était occupée en 1914, précisément par le Ministre d'Amérique, elle rVétait donc pas difficile à découvrir. J'ai dit que l'affaire Cavell avait pris deux journeés entières, et l'ellort que j'avais donné au cours ue Ces interminables audiences, m'avait obligé à prendre quelques heures d'un repos que j'ose dire, bien gapué, d'autant plus que surcharge de procès devant les tribunaux de campagne, j'avais à présenter la semaine suivante la défense de nombreux clients. Le 8 étant un vendredi, je restais à la campagne le 9 et le 10. Si le délégué avait voulu me rencontrer, il lui eût sulli de demander au concierge de ma maison de Bruxelles, où j'étais : il m'eût rejoint trente minutes après. Ceite idée fort simple ne lui vint pas. Il s'adressa à mon confrère M0 Dorl'l, qui lui fournit tous les renseignements qu'il désirait. 11 consigna ces renseignements dans son rapport, mais s'abstint d'y marquer qu'il ne jugea pas utiie de venir me trouver là où j'étais. Ajoutons que même si le délégué était venu me voir et aurait eu de moi les renseignements espérés, encore cela n'aurait-il pas sauvé l'infortunée Miss Cavell. Que l'on n'oublie pas que j'étais à mille lieues de croire le 9 que le jugement accorderait à l'auditeur militaire, la condamnation à mort qu'il avait requise, et bien moins encore que cette condamnation étant prononcée ce jour-là, l'exécution aurait lieu dans la nuit i Mes confrères pensaient comme moi que le jugement serait rendu le lundi 11, et que nous aurions largement le temps de rédiger, en cas de condamnation à mort, un recours en grâce. La malheureuse fut exécutée dans la nuit du 11 au 12 octobre 1915. Supposé que je fusse resté à Bruxelles, je n'en aurais pas su plus que mon confrère Dorff qui, privé de toutes nouvelles, ne put faire aucune démarche pour le malheureux Baucq. Le jugement, je l'ai dit, fut lu aux condamnés le 11 seulement, à la prison de Saint-Gilles ; la première information qui gagna le dehors fut apportée par une communication des gardiens de la prison aux élèves de Miss Cavell, qui rôdaient éplorées autour des bâtiments. L'élève qui apprit la terrible nouvelle eut la bonne inspiration de courir à la Légation d'Amérique, où sans- perdre une ^minute, M.| Gibson se mit en campagne au nom de M.: Brand Whitlock, avec un dévoûment et une énergie qui n'eurent, hélas I d'égale que l'inutilité de ses efforts. v Le délégué de la légation d'Amérique pré-?1 tend avoir attendu un rapport de moi sur l'af-f faire de Miss Cavell. Je n'ai pas été chargé de1 la défense de ma cliente par la légation d'Amé-; rique. Je ne lui ai pas promis de rapport et je; n'avais pas à lui en envoyer un dans une! affaire jugée à huis-clos. Pour le surplus voir] dans l'appendice qui paraîtra dans le volume,! ma réponse au Nieuwe Rotterdamsche Courant * 4c "fc Tandis que Miss Cavell entrait dans l'His-j toire avec l'auréole des martyrs, tandis quo. Londres élevait un monument à sa mémoire,; que le Canada baptisait du nom de Cavell une' de ses montagnes, l'auditeur militaire Stœber confiait à son entourage que peut-être il ne-sortirait pas vivant de Belgique, et, affectant1, cette aisance désinvolte, qui trop souvent n'esti que le manque de la peur, exhibait les lettres1, de menace qu'il recevait tous les jours. * -ir ■#* L'universel retentissement du cas de Missj Cavell a détourné l'attention de Baucq, qui futj pourtant son frère en héroïsme, et paya de1, sa vie sa patriotique conduite. Il montra jus--qu'à la fin le plus admirable courage. Il con-t-sola avec une grandeur d'âme antique, sa fem-1 me et ses enfants, qui furent admis à le voirf1 quelques heures avant qu'on le tuât. C'était, utt| croyant: il passa la nuit à prier, et marcha? fièrement à la mort, après avoir embrassé lTau-L mônier. î Le service funèbre qui fut célébré à sa mé-|i;'v moire, fut l'occasion d'une de ces ardentes cé- jH§£ rémonics patriotiques, où la foule silencieuse et crispée avive avec de sourdes larmes sajjSv haine de l'envahisseur. *■ Baucq a laissé des mémoires qui furent re-, mis à sa femme. V Combien il est regrettable que le délégué difc, la Légation d'Amérique, un Belge, ait oublié^ dans ses démarches, son compatriote Bauc® L M® SADI KIRS.CHEN..

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