^rTa°utoruéammtâire Deuxième année. — N° 15.— Janvier 1918. LE TRAIT D'UNION BULLETIN DE GUERRE des Anciens du Collège Notre-Dame de la Paix S s 1 £ S § u I Â ta a « Adresser toutes les communications à R. VAN BENEDEN, D. 206 AU SEUIL DE 1918 1. — Nous sommes dans la quatrième année de guerre. Reportons-nous au 2 août 1914. Qui aurait prévu, avec certitude, une durée si longue? Personne. L'avenir nous échappe, nous ne manions pas même le présent à notre guise. .Un autre nous dirige. 2. — Depuis 1914, j'obéis à des ordres dont souvent j'ignore l'idée et les suites. Je ne connais guère que la portée immédiate de mes propres actes. Mais je comprends qu'un certain secret est nécessaire à la bonne marche des opérations militaires. Pourquoi m'étonner des obscurités que je trouve dans la conduite de la Providence, commandement infiniment supérieur à ceux de la terre? Tout ne peut pas être clair pour moi. Dieu, Lui aussi, a son plan et ses buts de guerre. 3. - Suis-je à l'armée ce que j'étais en Belgique? Pendant ces trois années, n'ai-je pas été de ceux qui croient la morale en vacances jusqu'au trait» de paix ? N'ai-je pas accepté l'idée qu'il est impossible, ■en guerre, de servir Dieu et de vivre honnêtement? 4. — Reviendrai-je de la guerre meilleur ou pire que je n'étais parti? Ai-je eu une influence et laquelle? Je porte la responsabilité de tous mes actes et de toutes mes paroles. 5. — Ai-jc exploité la guerre pour devenir meilleur ? N'ai-je pas agi à la façon d'un voyageur dans une salle d'attente, qui s'agite, s'impatiente, frappe du pied, tempête parce que le train a du retard? Faisons de nécessité vertu. Le mauvais larron ne souffrait pas moins que son voisin... et il ne gagnait pas son ciel. Celui là seul mérite qui accepte. Dieu ne récom-i pense que les actes libres. 6. — Quelque bien que j'ai fait, je puis tout compromettre. Quelque mal que j'ai fait, je puis tout réparer. A moi de vouloir. Ainsi m'aide Dieu ! LUX. NOS AVIATEURS. Nous apprenons, avec un vif regret, le départ de l'aviation du Commandant Roger d'IIendecourt, un très ancien du Collège Notre-Dame de la Paix. Nous ignorons le motif pour lequel il quitte notre cinquième arme. Celle-ci perd en lui un de ses meilleurs éléments : la brillante carrière d'observateur du Commandant d'IIendecourt en fait foi. Le Commandant d'IIendecourt fit de tout à l'aviation, et tout ce qu'il fit, ce fut toujours avec un courage, une audace et un dévouement sans limite. Faut il rappeler ses fameux vols de chasse, en 1915, sur le premier biplace Nieuport que pilotait le lieutenant Crombez? Croisières héroïques au cours desquelles il livra maints rudes combats aux avions ennemis. Et ses vols de nuit? Avec le sous-lieutenant Charles Kervyn (Kervyn qui, avec le sous-lieutenant Jacques de Meens, trouva une mort glorieuse dans une lutte inégale contre plusieurs avions boches), il accomplit de nombreux raids de bombardement, attaquant les aérodromes ennemis, entre autres celui de St-Denis près de Gand, les dépôts de munitions, les gares, les barraquements qu'il mitraillait, descendu à très faible altitude, après les avoir copieusement bombardés. Expédition nocturne, dont il

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